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Tout ce qui a été posté par Alexis
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Très bien résumé ! Sinon, un entretien intéressant de Alexandre Del Valle avec la femme politique franco-syrienne Randa Kassis, avec une partie sur la situation libyenne Du chaos syrien au chaos libyen, entretien exclusif avec Randa Kassis (...) Randa Kassis : Le chaos libyen a certes des points communs avec le chaos syrien, et bien des porosités, même si les contextes sociologiques et ethno-religieux sont fort différents. Il est là aussi un secret pour personne que des légions d’islamistes syriens et de turkmènes venues de ce théâtre de guerre de l'ouest de la Syrie ont été récemment envoyées en Libye par milliers par le gouvernement d'Erdogan en appui aux combattants islamistes favorables au Frère musulman Fayez al Sarraj, appuyé par la Turquie et lui-même en guerre contre le laïque Haftar appuyé par le Parlement rival de Tobrouk et ses parrains extérieurs émiratis, russes, égyptiens et français. Alexandre del Valle : Que veut Erdogan? Rétablir son ancien empire ottoman? ou un irrédentisme turc néo-colonial? Il a déclaré, le 22 décembre 2019, à Gölcük: « On nous demande souvent ce que nous faisons exactement en Libye. Nous y sommes pour défendre nos descendants, nos frères anatoliens ». Selon vous, comment la Turquie gère-t-elle son "alliance" avec les Russes qui soutiennent le camp opposé? Les deux pays sont-ils plus d'accord en Syrie qu'en Libye ? Randa Kassis : Derrière l'idéologie, l'islamisme, les grands discours sur les "frères" de l'extérieur descendants de Turcs anatoliens, ou encore le "néo-ottomanisme", Erdogan demeure un dirigeant pragmatique et avide de puissance qui veut un accès à l'Afrique; or le début et meilleur accès à l'Afrique, d'un point de vue géographique, est l'immense Libye qui donne accès au Maghreb et à l'Afrique Subsaharienne comme aux côtes méditerranéennes. Erdogan cherche par ce nouveau point d'appui des bases pro-turques militaires, politiques et économiques, il veut pouvoir faire des deals commerciaux avec plusieurs pays africains via la Libye, et sa stratégie habile et ambitieuse consiste à imposer progressivement à la face du monde la Turquie comme une force internationale capable d'être dans plusieurs endroits à la fois. La Turquie d'Erdogan se prend-elle pour la Russie ou les Etats Unis? Il est clair pour moi qu'elle saisit dans ces trous noirs géostratégiques syrien et libyen des opportunités pour être présente au Proche Orient, dans le monde arabe et en Afrique. Mais il ne fut pas pour autant sous-estimer les agendas de politique intérieure, car cet expansionnisme turco-islamiste en Syrie, en Méditerranée (réserves immenses de gaz offshore grec ou arabe convoitées, question de Chypre, îles de Mer Égée, etc) et en Libye (accès à l'Afrique et au pétrole) est aussi, comme la "défense des Palestiniens", un important atout de leadership intérieur qui permet au président turc de regagner l'appui de son peuple face à des opposants qui ont récemment ravi à son parti (l'AKP) les municipalités d'Istanbul et d'Ankara. Comme partout ailleurs, en Russie, aux Etats Unis, ou même en France, la politique étrangère et parfois les guerres contre un ennemi externe permettent de gagner des suffrages à l'intérieur et d'affaiblir l'opposition. Erdogan veut donc à la fois imposer son pays comme une nouvelle puissance régionale incontournable et donc un acteur international, et renforcer par cette recherche de "'grandeur" internationale, un leadership à l'intérieur Alexandre del Valle : Mais cette stratégie expansionniste à l'extérieur a brouillé Ankara avec la plupart de ses voisins, n'est-ce pas un jeu périlleux? La Turquie ne risque-t-elle pas une guerre avec l'Égypte et la Grèce qui se rapprochent d'ailleurs depuis quelques mois? Randa Kassis : Un scénario de guerre entre la Turquie d'Erdogan et l'Egypte d'Al Sissi? Je n'y crois pas, car Le Caire ne fait pas le poids face à Ankara, et l’Égypte n'arrive même pas à stopper les barrages Ethiopiens qui réduisent les flux du Nil vers l'Egypte... L'armée égyptienne n'est pas très forte, et l'armée grecque ne fait pas non plus le poids face aux Turcs. Je ne crois même pas en une union militaire greco-égyptienne effective dans le cas où les deux pays s'uniraient contre Turquie. Les Grecs ont d'ailleurs trop peur que cette guerre puisse servir de prétexte pour que la Turquie s'empare d'îles grecques de la mer Égée. Erdogan joue-t-il un jeu intelligent? Je vous réponds oui. Oui, car il est incontestablement doué politiquement. Il fait preuve de persévérance stratégique. Sera-t-il pour autant vainqueur à la fin? Rien n'est moins sûr. Pour moi, l'erreur d'Ankara et surtout d'Erdogan est peut-être de vouloir jouer sur trop de tableaux à la fois et de se faire trop d'ennemis en même temps... Car en dehors des Grecs, plein de pays arabes sont aujourd'hui contre la Turquie et son expansionnisme. Quant à l'union russo-turque, elle reste très fragile. Certes, Russes et Turcs ont besoin l'un de l'autre, mais les désaccords profonds peuvent faire casser l'alliance à tout moment. Intelligent, pragmatique, allié aux islamistes pour un projet ambitieux dans la durée sur les traces de l'Empire ottoman... mais un projet peut-être trop ambitieux car conduisant à se faire de plus en plus d'ennemis. ===> Oui, c'est bien là Erdogan
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Tu suggères que quelqu'un sur ce fil est en train de répéter quelque chose qu'il a déjà exprimé il y a N pages ? (se retourne pour vérifier si il y a quelqu'un derrière lui) Je ne vois pas de qui tu veux parler... je ne comprends pas pourquoi tu me regardes ? Il y a plusieurs sites qui affichent cette information on dirait... Al-Eynde: deux avions militaires ont atterri dans la Turquie pleine de munitions en Libye Selon les informations publiées dans le journal Eyn Eyn, deux avions militaires transportant des munitions turques ont atterri à la base aérienne de Mitiga en Libye, la capitale de la Libye. Dans les nouvelles, il a été noté que les munitions, qui ont été abaissées à la base aérienne, ont ensuite été prises à l'ouest du quat. A voir la suite, effectivement ...
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Ça, plus sans doute d'avoir égayé les nuits libyennes de quelques feux d'artifice dans les petites heures du 5 juillet. Que ce soit les Emirats, l'Egypte ou la France qui ait frappé à Al Watiya, un soutien français au bombardement est plus que probable, ne serait-ce qu'avec du renseignement satellitaire. Même si les bombes étaient égyptiennes ou émiraties, l'illumination d'une certaine frégate un beau jour de juin a été un déclencheur. Oui mais... pas tant que ça en fait. L'UE n'était déjà pas dans cette circulation là, à la base Avec les lignes de front actuelles, le risque apparaît bien limité. Je remets l'utile carte publiée par La Croix En l'état actuel des choses, le GNA ne contrôle aucune partie de la Libye limitrophe de Niger ni Tchad. Ils ont une frontière avec l'Algérie et la Tunisie - qui sont bien capables de prendre soin d'elles-mêmes - et surtout une fenêtre sur la Méditerranée. Il ne reste qu'à souhaiter pour l'Italie que l'entente avec Turquie et GNA soutien politique contre pas de réfugiés en masse... tienne. Très possible, malheureusement.
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C'est vrai, c'est l'aspect "verre à moitié vide", et il ne faut pas l'oublier. Non plus que le risque d'un retour à une posture agressive un peu plus tard, comme souligné par @debonneguerre et observé déjà plusieurs fois en Syrie. Reste la différence bien notable avec la situation il y a seulement quelques jours. Quand quelqu'un reçoit une baffe et baisse immédiatement de deux ou trois tons, il paraît raisonnable de penser que c'est l'effet de la joue cuisante. Sauf bien sûr si c'est une énorme feinte avant tout à coup de lancer une attaque, non comme aujourd'hui contre du menu fretin quelques mercenaires de Wagner dont tout le monde se fiche, Moscou y compris. Mais contre un acteur important, comme les Emirats Arabes Unis par exemple sur la base de Al Khadim en Libye orientale, ou la Russie la base de Jufrah en Libye centrale. Sans parler d'une attaque contre l'Egypte voire contre la France. Mais je n'y crois pas. Erdogan mène une politique étrangère détestable, mais pas irrationnelle.
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Il semble y avoir un signe d'apaisement... ou pas ? C'est sujet à interprétation La Turquie appelle à un processus dirigé par l'ONU pour une trêve durable en Libye La Turquie a exhorté la communauté internationale à favoriser un cessez-le-feu durable en Libye par un processus politique dirigé par l'ONU, conformément aux conditions fixées par le gouvernement d'accord national (GNA), reconnu au niveau international, qui exige le retrait des forces du général Khalifa Haftar des villes qu'il a prises, y compris Syrte. "Par la suite, nous devons accélérer le processus politique sous le toit des Nations unies, mais il y a, bien sûr, certaines préoccupations et conditions imposées par le gouvernement légitime pour un cessez-le-feu permanent. Ces conditions doivent être remplies afin que le cessez-le-feu ne soit plus violé", a déclaré le ministre des affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu aux journalistes à Londres après ses entretiens avec le premier ministre Boris Johnson et le ministre des affaires étrangères Dominic Raab fin juillet. Çavuşoğlu a effectué un voyage d'une journée à Londres pour discuter des relations bilatérales ainsi que des questions régionales et internationales avec ses interlocuteurs britanniques. Le ministre turc des affaires étrangères a souligné que la Turquie pense que la seule solution en Libye est une solution politique et qu'elle est en accord avec le Royaume-Uni à cette fin. "Il n'y a pas de différence d'opinion entre la Turquie et le Royaume-Uni sur l'unité politique et l'intégrité territoriale de la Libye", a-t-il déclaré. La Grande-Bretagne, l'Allemagne et la France ont appelé à un cessez-le-feu en Libye dans une déclaration écrite commune la semaine dernière, alors que d'autres pays et les Nations unies demandent instamment que le conflit armé cesse avant que les choses n'empirent dans ce pays d'Afrique du Nord. On pourrait dire que la condition préalable citée par Çavuşoğlu "retrait des forces du général Khalifa Haftar des villes qu'il a prises, y compris Syrte" met un doute sur la position turque. Mais je ne crois pas que ce soit une réserve très importante : ils n'allaient pas de toutes façons pas accepter dès maintenant que le LNA conserve Syrte ce serait complètement contre-productif pour eux. Je suis plus sur une interprétation optimiste. Le principal c'est que les appels à un cessez-le-feu en Libye sont maintenant rejoints par la Turquie, qui affirme que la seule solution est "politique". Ce qui n'était pas vraiment le discours de la semaine dernière... quand il s'agissait de bouter les terroristes de Haftar hors de Syrte de Koufra. A mon sens, le message a été reçu fort et clair. Erdogan reste un acteur rationnel. Quelle différence quelques BGL ou SCALP tirés de Mirage 2000, ou plus probablement AASM tirés de Rafale, ont pu faire ...
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Perdu ! J'ai rien à voir avec tout ça, moi ! Comme Khalifa, Emmanuel et Vladimir, quoi...
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Ah c'est vrai que Sissi dans la tribune officielle à côté de Macron, "ça aurait de la gueule" ! Parce que les Italiens ne sont pas sur cette politique. A moins bien sûr d'avoir renoué avec les traditions de la Renaissance, Machiavel, spadassins, "viens que je t'embrasse mon ami" suivi du coup de stylet qui va bien ? Bon là encore, "ça aurait de la gueule"... mais ce n'est pas très réaliste je pense. C'est que le MiG-29 est un appareil omnirôle, comme son fabricant le répète à l'envi J'aime assez aussi ce passage Un bras de fer semble être engagé également entre les Turcs et les Russes en Libye. Les deux parties continuent à renforcer leurs positions autour de Syrte. Selon une agence de presse turque, Ankara y a déployé un nouveau système de défense anti-aérien, S125, de fabrication ukrainienne. Le S125 a pour code OTAN le SA-3... et quand j'ai fait mon service militaire dans l'armée de l'air en 1988-89 (*) le Hawk était considéré comme peut-être pas le top du top, mais quand même encore correct. En revanche, le SA-3 ça c'était déjà du vieillot de chez vieillot. Il y a trente ans. Je traduis en termes de voiture : Erdogan s'est fait démonter sa 4L par un gros méchant, mais pas de problème, il a un nouveau système... c'est une Trabant ! Je ne pense pas que Erdogan ait fait ça bien sûr. D'une part il a sans doute des conseillers qui y comprennent quelque chose, d'autre part envoyer des systèmes de ce genre à plus de 1 000 bornes ça ne se fait pas juste en l'écrivant. Non, le plus probable c'est que 1. L'agence de presse turque source de l'histoire du S125 raconte n'importe quoi, au mieux ils ont confondu un vieux missile libyen avec quelque chose que la Turquie viendrait juste d'amener 2. Le journaliste de RFI a complètement bâclé son travail sans faire aucune vérification (*) Ah, nostalgie ! Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître...
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Faudrait pouvoir demander à Sissi, Macron et Ben Zayed d'ouvrir la main pour vérifier lequel d'entre d'eux a la paume toute rouge ... Vous dites ? Ils peuvent être plusieurs ?
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Le MAE russe Lavrov annonce que la Russie et la Turquie travaillent à un accord de cessez-le-feu immédiat en Libye. MOSCOU, 8 juillet - RIA Novosti. L'armée nationale libyenne est prête à signer un accord de cessez-le-feu, mais Tripoli ne veut pas le faire ; la Russie et la Turquie s'accordent sur des approches qui leur permettraient d'annoncer un cessez-le-feu immédiat, a déclaré le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov. "Maintenant, l'armée nationale libyenne, selon nos estimations, est prête à signer un tel document sur la cessation immédiate des hostilités, mais le gouvernement de Tripoli ne veut pas le faire, comptant à nouveau sur une solution militaire", a déclaré M. Lavrov après s'être entretenu avec les ministres des affaires étrangères des trois pays de l'Union africaine (RDC, Égypte, Afrique du Sud) sous forme de communication vidéo. Selon le chef de la mission diplomatique russe, la Russie et la Turquie s'accordent sur des approches qui permettront de déclarer un cessez-le-feu immédiat. "Nos collègues turcs et moi-même, dans le cadre du dialogue, qui a été sanctionné au plus haut niveau par les présidents de Russie et de Turquie, avons été et continuons d'être engagés dans l'harmonisation des approches qui permettraient de déclarer immédiatement un cessez-le-feu et de commencer immédiatement à traiter toutes les autres questions qui ont été mentionnées à la conférence de Berlin et qui ont été réitérées lors des réunions du Caire", a déclaré M. Lavrov. Selon M. Lavrov, la Turquie travaille avec le gouvernement de consentement national de la Libye. "J'espère qu'ils pourront parvenir à la seule bonne solution dans les circonstances actuelles", a déclaré le chef du ministère russe des affaires étrangères. Ce serait évidemment une excellente nouvelle, signifiant que Erdogan a renoncé à l'offensive vers Syrte et Al Jufra qu'il a annoncée. Bien sûr, annoncer que l'on travaille à une telle solution est pour Lavrov à la fois : - Un moyen de forcer la main aux "collègues" turcs - Evidemment, ce sont les collègues turcs avec qui on a un dialogue raisonnable, et le pouvoir libyen qu'ils soutiennent qui veut en découdre. Ce qui permet de leur suggérer de ne pas se laisser gouverner par les Libyens, tout de même - Un moyen de se dédouaner de toute responsabilité au cas où il n'y aurait pas d'accord... "On a vraiment fait tout ce qu'on a pu (c'est en face qu'ils ne veulent pas)" Comme dit Lavrov "j'espère qu'ils pourront y parvenir"
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Coronavirus - Covid 19
Alexis a répondu à un(e) sujet de Lordtemplar dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est un "I'll be back" qui a un peu duré Voici @Yoyo_the_8 en pleine action : Le mieux qui puisse arriver maintenant, c'est qu'il s'en sorte mais après avoir eu une forte inquiétude, comme Boris Johnson. Ça permettrait peut-être au Brésil d'avoir un dirigeant qui ne prend pas la situation à la légère ... Qui a dit que les Etats-Unis n'organisaient jamais de référendum ? Ils en auront un en novembre au sujet de l'OMS ... et d'un certain nombre d'autres sujets aussi Docteur Trump contre Docteur Fauci... qui a dit que le monde médical n'avait pas son lot de polémiques ? -
C'est un point de vue : qualifier toute politique d'Etat d'impérialisme pour tous les renvoyer dos à dos. Un autre point de vue est de distinguer entre les politiques d'Etat suivant les objectifs qu'elles se donnent et les moyens qu'elles emploient pour y parvenir. C'est plutôt le mien. Mais je m'arrête là sur ce sujet, je crois qu'on s'est déjà expliqué l'un et l'autre, et je n'ai aucun problème à "être d'accord pour ne pas être d'accord" Je tombe sur un lien intéressant qui donne des détails sur la visite du ministre turc de la défense à Tripoli le 4 juillet, issus des extraits publiés par le ministère Selon les faits marquants publiés par le ministère turc de la défense, Akar a déclaré "Tout ce que nous avons à faire ici, c'est ce que faisaient nos prédécesseurs. Nous sommes ici pour rester jusqu'à la fin. Nous soutenons nos frères libyens et nous ne les abandonnerons pas. Vous êtes l'armée musulmane en Libye et vous avez accompli votre devoir de manière distincte. Ce que vous faites ici entrera certainement dans l'histoire." "Vous, les héros de l'armée musulmane, avez mené d'importantes opérations terrestres, maritimes et aériennes conformément aux instructions de notre président, M. Recep Tayyip Erdogan. (...) Suivant les traces des références répétées de son président à l'héritage ottoman, Akar a déclaré "Nous avons partagé l'histoire, la culture, la compréhension et les croyances avec la Libye pendant près de 500 ans. Nous avons été confrontés à de graves difficultés et à l'injustice ici et nous sommes ici pour les surmonter. Nous ferons le nécessaire comme nos prédécesseurs l'ont fait. Nous resterons ici jusqu'à la fin". (...) Akar a souligné que certains pays ont laissé le gouvernement d'Al-Sarraj en plan mais essaient maintenant de faire quelque chose au Caire, en référence à l'initiative égyptienne de cessez-le-feu. "Cela ne signifierait qu'une intervention illégale dans les combats. L'Égypte essaie de faire quelque chose de son côté mais aucun d'entre eux n'a le droit de faire quoi que ce soit. Ils ne préfèrent pas l'unité et la solidarité, mais essaient plutôt de réaliser leurs intérêts personnels et leurs intentions sont claires", a déclaré M. Akar.
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Oui, notre sécurité, sachant que "Nous" désigne un ensemble de pays aussi divers que l'Egypte, la Grèce, la Tunisie, Chypre, le Mali, le Tchad, la France, le Niger, le Burkina Faso etc. etc. "La vie et la santé d'une foule", je suppose que tu parles des réfugiés piégés en Libye par les mafieux. Ce qui peut les aider, c'est avant tout la fin de la guerre civile libyenne pourvu qu'elle ne débouche pas sur un pouvoir pro-djihadiste. C'est précisément l'objectif de la politique française sur le dossier libyen. Personne n'a dit que Erdogan est responsable de tous les maux de la Terre. Par exemple, le coronavirus, ce n'est pas lui En revanche, la politique étrangère qu'il a décidé pour son pays est un vrai problème pour pas mal de pays. Y compris la France en tant que riverain de la Méditerranée et partenaire de plusieurs pays africains soumis à infiltrations djihadistes.
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Il ne s'agit pas de "donner des leçons". Mais de défendre la sécurité de la Méditerranée (chantage à la migration de masse, infiltration de djihadistes) et de l'Afrique (lutte antidjihadiste au Sahel et au Sahara qui deviendrait nettement plus difficile s'ils disposaient d'un sanctuaire en Libye)
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"L'organisation de la noyade des réfugiés par l'UE" ! Carrément ? On est en train de sortir du sujet Libye, mais aucun Etat européen n'organise la noyade de qui que ce soit. S'il faut en accuser quelqu'un, ce seront plutôt les passeurs mafieux de Libye, ainsi que le gouvernement turc. Bu soruyu : c'est la question... Le bombardement du 5 juillet était notamment, peut-être même en premier lieu, une démonstration de vulnérabilité des déploiements turcs en Libye.
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- Pas de capacité amphibie notable : leur premier bâtiment d'assaut amphibie le TCG Anadolu est en cours de finition, il n'est pas opérationnel - Ils n'ont pas de missile de croisière à lancer depuis la mer - En revanche, ils fabriquent de manière autonome un missile de croisière tiré d'avion, portée 180 à 250 km, le SOM La Turquie a une capacité de bombardement sur la base de ses F-16, allongés par ses 7 KC-135, tirant des missiles de croisière à distance de sécurité, ou des bombes guidées laser ===> C'est l'armée de l'air qui compte, pas la marine Ankara pourrait monter un raid contre la base d'Al Khadim à 100 km à l'est de Benghazi. Pour mémoire (déjà donné le lien plus haut) Les Émirats arabes unis, acteur discret mais véritable pivot de la coalition internationale des pays derrière Khalifa Haftar, disposent d’une base aérienne dans l’Est libyen, à Al-Khadim, à 105 kilomètres à l’est de Benghazi. Un pont aérien quasi permanent y achemine mercenaires, matériel et munitions. Al- Khadim est ainsi le centre névralgique pour le soutien aérien et logistique, fourni et financé par Abou Dhabi, qui y stationne ses drones chinois et ses avions. (...) Les raids aériens d’avions de combats non identifiés, mais vraisemblablement émiratis, dimanche 5 juillet, sur la base d’Al-Watiya, sous contrôle turc, ne sont peut-être qu’un avant-goût de l’escalade à venir. « Non seulement les Émirats arabes unis et la Turquie ne se font pas confiance mais ils se détestent », ajoute Jalel Harchaoui. Ce n'est qu'un scénario bien sûr. Mais il me semble que la Turquie en serait vraiment capable oui. Que ce soit avec ou sans l'exercice naval servant de couverture. Bien sûr, il est permis d'imaginer que les EAU protègent leur base projetée à Al Khadim - je ne sais pas quelle batterie sol-air ils utilisent, exception faite du Pantsir (pause pour le rire). Mais en tirant à distance de sécurité, les F-16 turcs ne risqueraient pas forcément grand-chose, ils seraient largement encore au-dessus de la Méditerranée. Reste la question du renseignement, mais les satellites d'imagerie civils suffiraient peut-être, d'ailleurs l'ECP du SOM est annoncée à 5 mètres : pas ultra-précis, mais sans doute suffisant. Le droit international. Un pays qui reçoit des réfugiés n'a pas l'autorisation de les envoyer chez le voisin.
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A prendre en compte aussi Les problèmes de pilotes de la Turquie L'échec de la tentative de coup d'État du 15 juillet 2016 a bouleversé l'armée de l'air turque et a incité le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir à purger les pilotes et les équipages aériens de l'armée. L'armée de l'air a joué un rôle central dans l'échec de la tentative de coup d'État. Bien que seulement deux douzaines de pilotes de F-16 aient participé au coup d'état dans onze avions, aux côtés d'avions ravitailleurs et de transport qui ravitaillaient les avions de chasse malhonnêtes et déplaçaient les troupes dans tout le pays, les répercussions ont été dramatiques et étendues à toute la flotte de F-16 turque. Dans les jours qui ont suivi la tentative de coup d'État, l'armée de l'air turque a éliminé plus de 300 pilotes de F-16, dont la plupart avaient des années d'expérience. Le résultat : Le rapport entre le nombre de pilotes et le nombre de postes de pilotage est passé de plus de 1,25 à 0,8 par avion (...) La presse turque a interprété le refus américain d'envoyer des pilotes en Turquie comme une "gifle politique", alors que la réalité est que les États-Unis n'ont tout simplement personne à envoyer. (...) La purge des pilotes après l'échec du coup d'État a entraîné des défis considérables et à long terme pour l'armée de l'air turque. Le rapport actuel entre le nombre de pilotes et le nombre de postes de pilotage a épuisé les pilotes turcs et a taxé les équipages aériens chargés de maintenir les avions en service. L'armée de l'air turque a adopté la conscription forcée pour tenter de résoudre ce problème, une pratique qui n'a pas d'équivalent aux États-Unis. (...) La seule certitude est que le problème de la Turquie ne sera pas résolu à court terme et qu'Ankara continuera à être confrontée aux défis de la purge massive de plus de 50 % de ses pilotes de chasse F-16. Je ne garantirais pas les chiffres, les sources pour cette information sont en général opposées à la politique turque et sont peut-être en train d'exagérer la dimension du problème. Mais l'existence d'un manque de pilotes qualifiés du côté turc semble crédible.
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J'espère que c'est une gesticulation préalable à réévaluation de la position. Cela dit, je ne vois pas qui s'en prendrait aux bâtiments et avions turcs ? Personne n'y aurait intérêt il me semble. Ce qui m'intrigue, c'est l'annonce de la participation d'avions de chasse. La Turquie dispose d'une grande flotte de F-16 au standard 50+, lesquels sont indiqués à un rayon d'action de 550 km en mission hi-lo-hi de bombardement. La base de l'armée de l'air turque la plus proche semble celle de Konya... et à vue de nez sur une carte on parle de 1 100 à 1 200 km jusqu'à Benghazi ! Le rayon d'action est sans doute un peu plus grand pour une mission air-air pur, mais le F-16 reste loin du compte. La Turquie doit donc faire intervenir ses ravitailleurs en vol pour projeter des F-16 au large de la Libye. Elle dispose de 7 KC-135, ce qui est loin d'être négligeable. Mais autant le ravitaillement en vol peut crédibiliser des missions de bombardement... autant pour maintenir une présence air-air j'ai un gros doute. Comment les Turcs assureraient-ils la persistance sur zone ? Je reste sur l'idée que Ankara n'a aucune capacité d'assurer une défense aérienne au-dessus d'une zone du territoire libyen. Ou au-dessus de sa flotte au large de la Libye, d'ailleurs
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Élément de contexte intéressant : Le 24 juin, le MAE italien Luigi di Maio rencontrait le dirigeant du GNA Fayez al-Sarraj, après avoir rencontré à Ankara le MAE turc Mevlüt Çavuşoğlu Lors de sa rencontre à Tripoli avec le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio, le Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj a présenté une série de propositions pour la modification du mémorandum de 2017 entre l'Italie et la Libye. Ce sont des propositions qui répondent aux demandes faites par le gouvernement italien à celle de Tripoli. Selon des sources proches du ministre Di Maio, le document indique que "la Libye s'est engagée à aider les migrants secourus dans leurs eaux, à surveiller le plein respect des conventions internationales en leur attribuant une protection internationale telle qu'établie par les Nations Unies". Dans un autre passage de la réunion, le président Serraj a confirmé la demande de son gouvernement à l'UE que la mission militaire européenne en Méditerranée "Irini" effectue également des contrôles sur la fourniture d'armes qui arrivent par voie terrestre au général Khalifa Haftar, sans se concentrer uniquement sur la trafic maritime. La demande a également été rapportée dans un communiqué de la présidence libyenne sur Facebook: "La réunion concernait également l'opération européenne Irini visant à mettre en œuvre l'embargo sur les armes en Libye, le président a réitéré la nécessité d'une opération inclusive et intégrée par terre, air et mer ". La réunion a été tenue par le Conseil présidentiel libyen, Elisabetta Belloni, et l'ambassadeur d'Italie à Tripoli, entre autres. Serraj "a remercié l'Italie d'avoir contribué aux opérations de détection de mines que les milices assaillantes" de Tripoli, le général Khalifa Haftar, "ont placées dans des zones résidentielles d'où elles ont été chassées". La situation me paraît claire, Rome s'intéresse à UN sujet en Libye, se protéger contre le risque d'une nouvelle vague massive de migrants, et elle traite avec qui peut lui assurer - enfin lui promettre - une telle protection. Le soutien italien est politique, il porte aussi sur des rôles non combattants et humanitaires - lutte contre les mines - et enfin des contrats d'armement avec la Turquie sont prévus. Il ne s'agit pas de reprocher à un pays de s'intéresser d'abord à ses intérêts, bien sûr. Mais il faut être conscient des conséquences quant à la possibilité pour la France d'obtenir un soutien concret et des sanctions contre la Turquie de la part de l'UE... ça paraît compromis, pour dire le moins
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Absolument. Reste à savoir bien sûr quelle orientation prendra Erdogan. La Turquie a annoncé hier des exercices navals à grande échelle au large de la Libye. Juste en face de l'est de la Libye. On annonce des frégates, des corvettes, des sous-marins et des avions de chasse. La Turquie a déclaré! Un géant s'installe en Libye atterrissant en Libye La marine turque a annoncé NAVTEX pour son exercice au large des côtes libyennes. Les noms des zones où l'exercice aura lieu ont été déterminés comme Barbaros, Turgut Reis et Çaka Bey. La Marine, qui a signé le mois dernier un exercice géant avec l'armée de l'air turque en Méditerranée orientale, s'est de nouveau révélée être la force dominante dans la région. La marine turque effectuera une formation à la préparation à la guerre en Méditerranée orientale à un moment où la tension s'intensifie en Libye. (...) Selon les nouvelles de Yeni Şafak; Après avoir fermé la zone aérienne et maritime de la Méditerranée orientale avec 17 avions et 8 navires de guerre, le TSK a une nouvelle fois révélé la puissance dominante de la région. Bien sûr, il pourrait s'agir de gesticulation, pendant que des discussions plus productives auraient lieu en coulisses. Mais je ne suis pas sûr d'être très optimiste
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Un article de La Croix sur le sujet La Libye livrée à la surenchère des ingérences extérieures. Il me semble assez bien fait - sauf pour l'attribution du bombardement de la base de Al Watiya le 5 juillet aux Emirats, j'ai dit pourquoi elle me semble techniquement douteuse. Des réflexions assez fines et nuancées, notamment Les Émirats arabes unis, acteur discret mais véritable pivot de la coalition internationale des pays derrière Khalifa Haftar, disposent d’une base aérienne dans l’Est libyen, à Al-Khadim, à 105 kilomètres à l’est de Benghazi. Un pont aérien quasi permanent y achemine mercenaires, matériel et munitions. Al- Khadim est ainsi le centre névralgique pour le soutien aérien et logistique, fourni et financé par Abou Dhabi, qui y stationne ses drones chinois et ses avions. (...) « Le travail accompli par les mercenaires russes avec l’assistance logistique des Émirats illustre le caractère hybride de la mission Wagner en Libye, à la fois sous-traitante des Émirats et entretenant des liens étroits avec le Kremlin, commente Jalel Harchaoui, chercheur à l’Institut Clingendael. La dynamique des ingérences étrangères à l’œuvre en Libye ne se résume pas à un partage d’influence binaire entre la Turquie et la Russie. » (...) Après avoir suspendu son assistance au Gouvernement d’union nationale (GNA) à l’automne 2019, Ankara n’a doublé la mise qu’après l’avoir forcé à conclure, en novembre 2019, deux accords sur les droits maritimes et la sécurité. Début 2020, l’intervention de la Turquie a rapidement modifié l’équilibre des forces et permis aux forces du GNA de contrôler la totalité de l’ouest libyen. (...) Moscou ne mise pas exclusivement sur le maréchal Haftar, comme l’a montré le retrait des hommes de Wagner à fin du mois de mai. En liaison avec l’Égypte, le Kremlin met désormais en avant le président du Parlement de Tobrouk Aguila Salah et pousse à l’inclusion de kadhafistes en Cyrénaïque. (...) « Au mois de juin, Ankara a laissé Syrte lui échapper et n’a pas montré un grand savoir-faire dans le domaine diplomatique et économique, note Jalel Harchaoui. Cela pourrait se traduire par des déconvenues dans la négociation en cours sur la reprise des exportations de pétrole et le partage de la rente entre l’ouest et l’est. La viabilité économique de la Tripolitaine où se trouve la plus grande partie de la population n’est pas assurée. » (...) Les raids aériens d’avions de combats non identifiés, mais vraisemblablement émiratis, dimanche 5 juillet, sur la base d’Al-Watiya, sous contrôle turc, ne sont peut-être qu’un avant-goût de l’escalade à venir. « Non seulement les Émirats arabes unis et la Turquie ne se font pas confiance mais ils se détestent », ajoute Jalel Harchaoui. Il y a aussi une belle carte (l'ouvrir dans un autre onglet pour la mettre en grand, c'est écrit un peu petit)
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Oui, la position française recoupe de fait au moins celles de l'Egypte, des Emirats, de la Grèce, de Chypre et de la Russie. Certes, seuls trois de ces pays sont européens... mais bon, la Turquie par comparaison n'a guère que le Qatar qui la soutient.
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Je retombe sur les paroles de Macron le 29 juin lors d'un déplacement en Allemagne En déplacement en Allemagne lundi, Emmanuel Macron a déclaré que la Turquie ne respectait aucun des engagements militaires pris lors de la conférence de Berlin sur la Libye le 19 janvier dernier. Elle a accru sa présence militaire en Libye depuis et a massivement réimporté des combattants djihadistes depuis la Syrie, a-t-il ajouté, évoquant une responsabilité historique et criminelle pour qui prétend être un membre de l'OTAN. Nous sommes à un moment d'indispensable clarification de la politique turque en Libye. Elle est pour nous inacceptable parce que c'est une menace pour l'Afrique [...] et c'est une menace pour l'Europe, a-t-il ajouté, se défendant parallèlement de soutenir le camp Haftar. Ce n'est pas de l'eau tiède.
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Sinon, le Financial Times, généralement pas trop loin des intérêts de la Grande-Bretagne et des pays anglo-saxons en général, expliquait hier à quel point la France s'est trompée en Libye. Il faut dire que son "approche conflictuelle", bien dans les "traditions de sa politique post-coloniale en Afrique", l'a "isolée" de ses alliés, tandis que l'intervention turque en Libye empêchait un "désastre humanitaire" Non, je n'exagère rien. La prise de bec de la France avec la Turquie sur la Libye met à nu les divisions européennes La prise de bec croissante de la France avec la Turquie au sujet de la guerre civile libyenne a mis à jour des fissures dans l'alliance militaire de l'OTAN et a soulevé des questions sur ce que Paris cherche à réaliser dans la région. La France est le seul pays européen considéré comme un partisan du général renégat Khalifa Haftar, qui a lancé une offensive de plus d'un an sur Tripoli pour évincer le gouvernement soutenu par l'ONU. Le conflit avec Ankara s'est aggravé, car l'intervention militaire de la Turquie soutenant l'administration de Tripoli a modifié la dynamique du conflit libyen, les forces du général Haftar ayant subi une série de défaites ces dernières semaines. Le président Emmanuel Macron insiste sur le fait que Paris a maintenant adopté une position neutre et qu'il soutient pleinement le processus de paix en Libye soutenu par les Nations unies et approuvé par les puissances internationales en janvier. Mais certains suggèrent que le recalibrage revendiqué et les critiques françaises à l'égard d'Ankara ont plus à voir avec le succès du gouvernement de Tripoli depuis avril, qui a repoussé l'offensive de M. Haftar, avec l'aide d'armes et de mercenaires envoyés par la Turquie. "Les Français ont réalisé que M. Haftar est devenu un handicap et non plus un atout", déclare un diplomate occidental chevronné à propos de la position française. "Je crois qu'ils sont gênés parce qu'une fois de plus ils ont fait une erreur. Face à cette erreur, ils doivent la justifier et ils accusent la Turquie". Le différend met en évidence les tensions entre les puissances européennes impliquées en Libye depuis sa descente dans le chaos après qu'une campagne de bombardement de l'OTAN menée par la Grande-Bretagne et la France a permis d'évincer Mouammar Kadhafi en 2011. La décision de la France de s'aligner sur les bailleurs de fonds du général Haftar, notamment les Émirats arabes unis, reflète son souci de protéger les intérêts commerciaux dans l'industrie pétrolière et de lutter contre le terrorisme islamiste au Sahel, a déclaré Tarek Megerisi, chargé de mission au Conseil européen des relations extérieures. "La France a des intérêts différents de ceux de l'Allemagne et de l'Italie en Libye et elle a pris des mesures pour protéger ces intérêts", a déclaré M. Megerisi. "Elle a des intérêts de sécurité dans le Sahel et un partenariat de sécurité plus large qu'elle construit avec les Émirats arabes unis - et dans lequel l'Égypte joue un rôle important". La semaine dernière, la France a suspendu sa participation à une mission de l'OTAN au large des côtes libyennes, en raison, selon elle, du comportement hostile des navires de guerre turcs. Florence Parly, ministre française de la défense, s'est adressée au Parlement européen et a déclaré que les actions de la Turquie étaient "indignes d'un allié de l'OTAN". Ankara nie ces allégations, qui font l'objet d'un rapport classifié des autorités militaires de l'Otan qui doit être discuté prochainement par les Etats membres de l'alliance. La France a également critiqué la Turquie pour son forage de réserves d'hydrocarbures dans les eaux au large de Chypre et son incursion militaire dans le nord de la Syrie l'année dernière. M. Macron a affirmé que l'OTAN souffrait de "mort cérébrale" en raison de son manque de réponse coordonnée à l'action d'Ankara en Syrie. La France n'est pas le seul membre de l'Otan à être mécontent de la Turquie, qui est la cible - largement symbolique - des sanctions de l'UE sur les forages en Méditerranée. La décision d'Ankara d'acheter un système de défense aérienne S-400 à la Russie a conduit à son expulsion l'année dernière du programme d'avion de chasse furtif F-35 de l'OTAN. Mais le vitriol français à Ankara sur la Libye - où M. Macron a qualifié les actions de la Turquie de "criminelles" - est remis en question par les diplomates européens qui ne voient pas la situation de façon aussi tranchée. L'envoi par Ankara d'armes - y compris des drones armés de fabrication turque - au pays nord-africain ainsi que de conseillers militaires et de plusieurs milliers de combattants mercenaires syriens a fait une différence cruciale dans la lutte contre le siège de Tripoli par le général Haftar au cours des derniers mois. Le général Haftar est apparu en force car il bénéficiait du soutien des Émirats arabes unis, de l'Égypte et de la Russie. Ses forces sont soutenues par des mercenaires russes, soudanais et syriens. "Soyons honnêtes, la Turquie a arrêté la chute de Tripoli", a déclaré un haut diplomate européen. "Sans leur intervention, cela aurait été un désastre humanitaire." Les analystes de politique étrangère disent que la France a surjoué sa main en défendant le Général Haftar comme un homme fort qu'elle pouvait contrôler dans les traditions de sa politique post-coloniale en Afrique - et a ensuite été choquée lorsque la Turquie est intervenue pour soutenir le gouvernement à Tripoli. Lorsque le général Haftar a lancé une offensive dans le sud de la Libye au début de l'année dernière, qui a précédé son attaque contre la capitale, la France l'a publiquement soutenu. On considère que le soutien étranger l'a au moins encouragé à lancer son attaque sur Tripoli. Des mois plus tard, des missiles Javelin de fabrication américaine, achetés par la France, ont été découverts par les forces gouvernementales libyennes après qu'elles se soient emparées d'un des camps du général Haftar. "Il y a eu une sorte de panique stratégique" chez les responsables français lorsque la politique de soutien à M. Haftar en tant qu'homme capable de freiner les militants islamistes en Afrique du Nord a mal tourné, a déclaré Dorothée Schmid, spécialiste du Moyen-Orient à l'Ifri, l'Institut français des relations extérieures. Bien que le général Haftar ait bénéficié d'un soutien important de la Russie, des EAU et de l'Egypte - qui ont tous été accusés de violer l'embargo sur les armes à destination de la Libye - la France a eu du mal à trouver le soutien de ses alliés européens et de l'OTAN pour son approche conflictuelle. D'autres États européens considèrent l'homme fort libyen comme l'agresseur et le principal obstacle à une résolution politique. "La France est plutôt isolée dans cette affaire", a déclaré Mme Schmid. "Et tout le monde attend les élections américaines". M. Macron a au contraire noué une relation étroite avec le cheikh Mohammed bin Zayed, prince héritier d'Abou Dhabi et leader de facto des EAU. Le cheikh Mohammed et M. Macron ont discuté de la crise libyenne le mois dernier, réitérant les appels à un cessez-le-feu. Mais les diplomates craignent que toutes les parties au conflit libyen se mobilisent. Les EAU ont des relations de plus en plus toxiques avec la Turquie et accusent Ankara de soutenir les groupes islamistes et d'être une force malveillante dans le monde arabe. Anwar Gargash, le ministre d'Etat des affaires étrangères des EAU, a déclaré le mois dernier que l'Etat du Golfe n'avait pas agi seul face à la Libye. "Nous faisons partie d'un groupe de pays qui ont une vision commune de la situation, en particulier avec la France et l'Egypte", a-t-il déclaré. "Nous sommes très préoccupés par la convergence de groupes comme Aqap [une filiale d'Al-Qaida basée au Yémen] et Isis vers la Libye. Cela nous a permis de rester impliqués en Libye". Comment dit-on, déjà ? Ah oui, braindead
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A propos de langue de bois... L'ONU exprime sa préoccupation au sujet de l'attaque contre la base aérienne de Al-Watiya Le porte-parole du secrétaire général, Stéphane Dujarric, lors d'une conférence de presse, a appelé toutes les parties à respecter les résolutions du Conseil de sécurité concernant la Libye et les résultats de la conférence de Berlin. M. Dujarric a déclaré que "ces actions alimentent le conflit, en augmentant son intensité sur les civils", exhortant tout le monde à parvenir à un accord de cessez-le-feu le plus tôt possible. Sur l'échelle des mouvements de l'ONU, c'est au moins du niveau de se retourner sur le lit en continuant à ronquer Sinon, les déclarations du haut-fonctionnaire français onusien n'auraient rien eu pour déplaire à Emmanuel Macron je pense. Que toutes les parties respectent les résolutions et les conférences ? Que tout le monde parvienne à un accord de cessez-le-feu ? Mais la France ne demande que ça... Je pense cependant que c'est une simple coïncidence. Rien à voir avec la nationalité de M. Dujarric La Turquie menace, oui. Ce qui n'est pas bien difficile Maintenant, s'il s'agit de mettre à exécution cette menace, ça risque d'être un poil plus dur. De deux choses l'une : - Soit les forces islamistes-djihadistes qu'elle a transporté et armé en Libye sont capables de prendre la base de Al Jufrah sans soutien aérien et alors que leurs adversaires ont un soutien aérien eux, à base de MiG-29 et autres Su-24 pilotés par des Libyens aux yeux bleus et amateurs de vodka. Auquel cas ils sont forts. Très forts... surtout en terrain plat et découvert. Comment dit-on "tir aux pigeons" en russe, pardon je veux dire en arabe ? - Soit la Turquie, dont les F-16 ne peuvent maintenir un soutien aérien depuis la Turquie, va devoir mettre en service cette base aérienne à Al Watiya. Si, si, même sans défense aérienne. Ce n'est pas comme si la Russie les forces du parlement de Tobrouk avaient des MiG dans le coin, n'est-ce pas ? Sans radar, sans missiles sol-air, les F-16 turcs ne risqueraient rien à cette base... confiance ! Enfin, il reste toujours la possibilité de renvoyer des Hawk et autres matériels dans un cargo, d'illuminer tout navire français ou autre qui prétendrait appliquer la décision d'embargo sur les armes du Conseil de sécurité, et de vérifier si les "avions mystérieux" reviennent ?
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L'Italie dispose d'un certain nombre d'Eurofighter de la version la plus récente Tranche 3A, avec capacité de tirer de la bombe guidée laser ou GPS et du missile de suppression de défense aérienne ALARM, du missile de croisière Storm Shadow... Ils sont à proximité de la base de Al Watiya - depuis la Sicile, c'est 400 à 500 km tout au plus. Ils sont contributeurs au programme de satellite d'observation français Hélios II et ont donc la possibilité de commander des missions d'observation et d'obtenir les renseignements nécessaires. Oui, ils en sont tout à fait capables.