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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Ca doit être de la bonne, celle qu'on consomme à Buenos Aires ! Non seulement le Brexit n'a rien à voir avec les Malouines, mais même un Royaume-Uni amputé de l'Ecosse, de l'Irlande du Nord, et de Gibraltar pour faire bon poids, n'aurait aucun mal à réapprendre la politesse à une nouvelle junte militaire argentine s'il s'en trouvait - malheureusement - une. Pour un Etat ou une organisation étrangère, tenter de pousser une province d'un Etat reconnu au séparatisme est un acte hostile. Hostile au sens le plus direct et basique qui soit. Moi je dis ça, je dis rien.
  2. Tout à fait d'accord. A noter cependant que ce ne sont pas les partisans décidés du Brexit qui cherchent à procrastiner ou qui tortillent des fesses. Voir par exemple le discours de Nigel Farage au parlement européen le 28 juin, il disait avoir pour une fois un point d'accord avec Jean-Claude Juncker : l'article 50 devrait être invoqué rapidement. Ce sont les Bremaineurs comme Cameron, ou les eurosceptiques tendance je reste quand même comme Theresa May qui essaient de reporter autant que possible la chose et de démarrer les discussions même en catimini en attendant. Mais en quoi est-ce un problème ? Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée. Quand on fait voter sur la position de la porte, il est bien évident que les partisans de l'ouverture de la porte ne seront pas nécessairement d'accord sur d'autres sujets, et les partisans de la fermeture non plus. D'ailleurs tous les partisans d'une option n'auront pas les mêmes raisons de la choisir. Et alors ? L'objectif du vote est de décider de cette question, et pas d'autre chose. Il est d'arriver à un résultat clair, par exemple 51% de oui au référendum de Maastricht en 1992, ou 52% de Sortir au référendum de 2016 en Grande-Bretagne, pas de mettre d'accord les partisans du oui sur ce qu'il faudra faire ensuite, ni les partisans du non sur les raisons de refuser. Et c'est bien ce que permet le vote. Ni plus, ni moins. Contrat rempli. Manif assez petite quand on y réfléchit. En 2013, il y avait des manifestations à peu près dix fois plus grandes à Paris pour protester contre la légalisation du mariage homosexuel qui figurait sur le programme du président élu démocratiquement l'année passée. Et l'agglomération de Londres est comparable en taille à celle de Paris, et le sujet In / Out l'Union européenne n'est certainement pas moins important que la légalisation du mariage homo ! A noter d'ailleurs que la Manif pour tous n'a pas empêché la loi d'être votée et promulguée. Les petites manifestations anti-Brexit n'empêcheront pas grand'chose non plus.
  3. Ce n'est pas le contraire. Il y a une différence marquée oui. Je ne pense pas d'ailleurs que l'ironie soit justifiée quand deux sondages menés tous deux par des instituts réputés donnent des résultats différents. Si on y regarde de plus près, c'est pour la France que la différence est la plus marquée : - En avril, sondage de Pew Global, 39% pour retourner des pouvoirs aux gouvernements, 34% pour en transférer davantage à l'UE - Fin juin, sondage de TNS Sofres, 55% pour davantage d'autonomie pour les nations de l'UE, 25% pour davantage d'intégration, "à l'issue du référendum qui entraîne la sortie" 1. La différence est nettement au-dessus de la marge d'erreur pour ce type de sondage, de l'ordre de + / - 3 ou 4%. Impossible que cela suffise à expliquer la différence. 2. La question n'est pas tout à fait la même. Il y a une nuance entre "autonomie" et "pouvoirs", pas tant sur le plan logique, mais au moins sur le plan de la manière dont le mot "sonne". Autonomie, c'est avant tout la capacité à être laissé tranquille par une autorité éventuellement envahissante, pouvoirs c'est un mot plus actif. Ce facteur-là peut jouer. 3. La date n'est pas la même. Non seulement deux mois d'écart, mais encore et surtout un certain événement qui a lieu entre-temps, et d'ailleurs le texte de la question TNS Sofres le rappelle expressément. L'autre facteur, c'est l'impact de la décision britannique de retrait. Impact temporaire, ou impact permanent ? Cela reste à voir. A noter que la différence dans les résultats en Allemagne à deux mois d'écart, le référendum étant intervenu dans l'intervalle, est un peu moins marquée - de 43 contre 26 à 64 contre 27 - mais elle va aussi dans le même sens. Ce qui corrobore l'idée que l'opinion a changé dans cet intervalle de deux mois, en Allemagne comme en France, en lien évidemment avec le vote Brexit. Il pourrait y avoir une sorte de libération de la parole, voire de libération de la pensée. Je pense aussi aux référendums de 2005, France 55% non et Pays-Bas quelques jours plus tard 61% non donc davantage, ce qui pourrait s'expliquer par le fait de ne pas être les premiers à refuser, la France l'ayant déjà fait. Il y avait à l'époque certains Français qui pensaient Non mais votaient Oui - c'est qu'être le premier à oser quelque chose est plus difficile.
  4. L'euroscepticisme français - majoritaire - se compose en effet d'une part d'un euroscepticisme "intégral" souhaitant sortir la France de l'UE, d'autre part de ce qu'on pourrait appeler un euroscepticisme "réformateur" pas opposé en principe à l'UE et à la supranationalité mais refusant ce qui en est fait aujourd'hui. Voir aussi cet article - antérieur à celui de Guillaume Duval, ah mais - basé sur la même étude du Pew Research Center. Les Français plus eurosceptiques que les Britanniques - mais différemment
  5. Le fofo c'est une chose, mais c'est surtout la réalité des sentiments majoritaires des peuples qui rend improbable l'idée d'une relance de l'intégration européenne. Voir ce sondage réalisé immédiatement après le référendum britannique En notant tout particulièrement 45% contre 33% pour l'idée de quitter l'UE. Les 22% qui hésitent, ce ne sont pas des partisans chauds-bouillants de l'intégration à mon avis... Et même pas nécessairement tous les 45% loin de là. Surtout en constatant 55% pour plus d'autonomie pour les nations contre 25% pour plus d'intégration. Et ça, ce n'est que dans un seul pays. En Allemagne, le gouvernement est fort méfiant contre toute tentative de relance de l'intégration. En Italie, la population est d'après les sondages encore plus disposée que la française à envisager la sortie de l'UE. Et la Hollande est indécise. A moins de limiter le "noyau dur" visant une intégration plus poussée à un partenariat Belgique-Luxembourg, je ne vois pas de réalisme politique à une relance de l'intégration à terme prévisible. Edit : Voir encore ce sondage réalisé en Allemagne, également après le vote sur le Brexit, sur la version anglaise du Spiegel Les Allemands sont peu nombreux à vouloir quitter l'UE. Mais ils sont à peu près du même avis que les Français sur la question de la direction plus de pouvoir pour les Etats / pour l'UE : 64% pour les Etats contre 27% pour l'UE.
  6. Corbyn doit refroidir les ardeurs travaillistes d'un certain nombre de personnes oui. Précisément celles qui soutiennent ce que Blair appelait le "New Labour", avec alignement sur le néolibéralisme à la clé - ce que d'aucuns appellent la "maturité", d'autres le "cercle de la raison" En revanche, ce n'est certainement pas lui qui a pu perdre des travailliste "au profit des partisans du Brexit", et c'est de cela que je parlais. Sur les chances du parti travailliste avec Corbyn à sa tête, je n'ai pas d'opinion. Je note quand même que Sanders, lui aussi considéré "beaucoup trop à gauche", aurait s'il avait été désigné candidat du parti démocrate sans doute enfoncé Donald Trump, tandis que Clinton même si elle a pris récemment un certain avantage est très loin d'être tirée d'affaire. Cette comparaison me fait douter qu'il y ait de véritable barrière en Grande-Bretagne non plus à l'élection d'un dirigeant de gauche - je veux dire au sens vrai du terme, pas Blair / Schröder / Hollande et tutti quanti. - Sur les recours légaux contre la Grande-Bretagne, je ne vois pas. Article 258 comme 260 s'appliquent à des Etats qui ont violé des règles européennes - directives non mises en application par exemple - tandis que l'article 7 vise des Etats qui violent "de façon grave" les valeurs européennes, en l'occurrence "les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’Etat de droit, ainsi que de respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités" Où trouver, sans parler de justification, même le simple prétexte pour condamner le RU sur cette base ? Ni organiser un référendum, ni voter d'une certaine manière à ce référendum, ni décider de mettre en application à tel moment plutôt qu'à tel autre l'avis "consultatif" rendu par le peuple ne sont moindrement des violations d'aucune règle ni d'aucune valeur européenne. - Sur l'interdépendance économique, nous sommes d'accord qu'il existe des moyens pour les uns de faire du mal aux autres et vice versa. C'est un peu - même si les circonstances sont évidemment différentes - la situation des sanctions économiques contre la Russie : c'est possible oui, mais on le paie d'un retour de bâton sur sa propre économie. Sauf que les relations économiques avec la Grande-Bretagne sont encore beaucoup plus importantes qu'avec la Russie. Les impacts seraient à mesure... A supposer que la décision soit prise d'y aller quand même, comment comparer les appuis dont le gouvernement britannique bénéficierait auprès de sa population, et ceux que les populations des autres pays accorderaient à leurs gouvernements ? Rappelons que dans le cas des sanctions contre la Russie il était possible de présenter un acte objectivement illégal - organisation forcée d'un référendum en Crimée - comme motivation. Dans le cas de sanctions - officielles ou officieuses genre "coup de p... dissimulé" - contre le RU, quelle sera la motivation présentée ? Ca ne sera quand même pas "Oua y zont voté mal on va leur faire mal", quand même ? Cela n'a rien d'étonnant. Il faut se rappeler que le gouvernement britannique actuel a fait campagne pour Rester, et que seuls quelques-uns de ses membres se sont prononcés en dissidence pour Partir. Je ne trouve pas surprenant que ce gouvernement en l'état estime ne pas être le mieux placé pour commencer la procédure de retrait et négocier la nouvelle relation avec l'UE. Et remplacer un gouvernement ça prend un certain temps. D'autant que Cameron - certes on pourrait le lui reprocher - n'a pas planifié ce qu'il faudrait faire en cas de défaite de l'option qu'il défendait. Il n'a pas préparé de "plan B" pour le cas où il perdrait. Et s'est retrouvé Gros-Jean comme devant quand la bise fut venue. Certes on peut imaginer que Nigel Farage de l'UKIP soit désigné comme premier ministre - et lui saurait quoi faire. Ou encore on peut imaginer désigner un gouvernement avec Boris Johnson Michael Gove à sa tête - et lui aussi saurait quoi faire, même si ce ne serait pas la même chose que Farage. Bref, si on confiait les clés de la maison Grande-Bretagne à l'un ou l'autre des avocats du Brexit, les choses avanceraient certes plutôt rondement. Mais bien sûr l'une comme l'autre option sont irréalistes : l'UKIP dispose en tout et pour tout d'un député au Parlement britannique, quant aux conservateurs pro-Brexit ils ne représentent qu'une tendance de leur parti et ils ne peuvent gouverner seuls. Surtout avec un Parlement dont les conservateurs se sont majoritairement prononcés pour Rester. Bref les Britanniques ont besoin d'un nouveau gouvernement, qui agisse de façon unie même s'il comprendra forcément et d'anciens Brexiteurs et d'anciens Bremaineurs, et ils ont besoin avant tout de se mettre d'accord entre eux sur le type de relation qu'ils souhaitent avec l'UE. Leurs objectifs de négociation en somme. Sachant qu'il faut que ça convienne ou du moins ne soit pas absolument bloquant, à la fois à une partie suffisamment grande des Brexiteurs, et à une partie suffisamment grande des Bremaineurs. Et encore sur leurs priorités et marges parmi leurs objectifs, puisqu'ils demanderont bien sûr initialement le maximum - et les fesses de la crèmière ont du souci à se faire - mais ils savent fort bien qu'ils n'obtiendront pas tout et prépareront sans doute d'avance leur liste interne de priorités entre l'essentiel, le souhaitable et ce qu'on demande juste pour avoir quelque chose à abandonner plus tard. Tout cela ne sera pas terminé avant début septembre, et cela pourrait même tarder encore - Theresa May n'a-t-elle pas annoncé que l'article 50 ne serait pas mis en oeuvre "avant la fin de l'année" ? A qui souhaite se débarrasser des Britanniques au plus vite - "Et qu'est-ce que vous faites là" lançait Juncker à Farage au parlement européen mardi - il est conseillé de s'armer de patience. Vu le délai maximum de 2 ans de négociation prévu pour l'article 50, ils sont probablement encore là jusqu'à fin 2018 environ. Qui s'est brûlé ? Le Bremaineur Cameron oui, mais ce n'est que lui. Les opposants à l'UE ne se sont brûlé nulle part, au contraire ils ont obtenu ce qu'ils voulaient. Les partisans de l'UE, même minoritaires, n'ont pas "joué avec le feu", ce ne sont pas eux qui ont décidé qu'il fallait organiser un référendum. Le retrait du Royaume-Uni de l'organisation internationale dénommée "UE" n'est pas un accident, c'est le choix du peuple britannique. Oui, certes. Et ça vaut dans les deux sens. D'une part respecter le droit au retrait d'un Etat membre, ce qui est d'ailleurs prévu dans les textes. D'autre part respecter le fait que lorsqu'un gouvernement fait un référendum consultatif, il est seul à décider comment se préparer à le mettre en oeuvre et quand il se sent prêt à lancer la procédure. Dans les deux cas, question de droit, purement et simplement. On verra, mais je n'en suis pas persuadé. D'abord ils devront "recoller" en interne y compris avec ceux qui sont déçus par le résultat, et encore ils auront à coeur - je veux dire, vraiment à coeur - de faire le nécessaire pour préserver le fameux "passeport" de la City. On parle des conservateurs, hein. Je vois bien la partie "contrôle de l'immigration UE qui fait baisser les salaires" être passée par pertes et profits très rapidement. Si un politicien britannique, conservateur qui plus est, doit choisir entre d'une part les travailleurs pauvres, d'autre part la City, combien de microsecondes hésitera-t-il ? Il est d'ailleurs possible, en faisant un peu de spéculation prospective, qu'il y ait un jour un deuxième Brexit. Notamment si la position résultant du Brexit en vient par paraître encore intolérablement trop proche de l'UE, libre circulation oblige.
  7. Article intéressant de Ambrose Evans-Pritchard, commentateur financier émérite au Telegraph et partisan du Brexit qui avertissait cependant sur ses risques - affirmant que les partisans du Brexit devaient dire comme Churchill en 1940 n'avoir rien à offrir que "du sang, des larmes et de la sueur" La grande peur du Brexit était-elle un gigantesque canular, ou ceci est-il le calme avant la tempête ? Texte riche, je ne traduis que quelques points pour donner une idée... et mettre en appétit.
  8. Exactement. Quels que soient les qualités et les défauts de Corbyn, ce n'est pas lui qui a "perdu" une bonne partie de l'électorat travailliste au profit des partisans du Brexit, mais bien ceux qui tentent aujourd'hui de l'abattre. Du point de vue moral, la situation me semble relativement simple en fait : il s'agit de choisir un bouc émissaire plutôt que de faire face à ses propres responsabilités. Du point de vue politique... ... si les blairites réussissent, ils laisseront le champ libre aux Conservateurs pour longtemps.
  9. Le sondage ne me surprend guère. 45 contre 33, cela correspond à peu près à 59 contre 41 qui ressortait d'un sondage pan-européen en mars-avril dernier, voir le tableau synthétique ici Ou plutôt cela ne me surprend plus. Petite anecdote personnelle, étant partisan depuis quinze ans au moins de cette sortie, je me suis très longtemps considéré comme une sorte de mouton à cinq pattes, aux opinions tellement excentriques que j'aurais mérité d'être britannique C'est que dans le cercle de mes connaissances - ce qui comprend beaucoup plus que trois personnes - j'étais je crois bien le seul. Même dans les milieux souverainistes autour du RPFIE et de Chevènement où j'ai quelque temps grenouillé vers 1999-2002, ce genre d'opinion était de l'extrémisme. La première fois que j'ai vu un sondage suggérant qu'un tiers des Français partageait mon opinion, j'ai compris deux choses. Après avoir fait retombé mes sourcils, j'entends. 1. "The times, they are a'changing" 2. L'effet "je rencontre des gens qui me ressemblent et j'imagine qu'ils sont représentatifs du pays entier", que je connaissais bien évidemment... eh bien, il est encore plus puissant que je ne pensais ! Je parle bien de l'effet silo, de la compartementalisation d'une société en groupes qui non seulement ne se parlent guère, mais encore en arrivent à oublier l'existence les uns des autres Mais bon, Dylan y a aussi son mot à dire, c'est clair.
  10. Vidéo d'un débat sur le Brexit à Sciences Po. Emmanuel Macron, Daniel Cohn-Bendit... Et Sylvie Goulard, eurodéputée qui nous donne le fond de sa pensée (1'h28'07'') Notez qu'aucun des autres participants n'a repris cette dame, ni ne s'est élevé contre ce qu'elle disait. Or elle n'a pas dit seulement qu'un élu doit avoir le courage de prendre des décisions impopulaires, c'est le fait même que le peuple décide au final qui est attaqué. Pas au profit d'une dictature à proprement parler il me semble, mais d'une technocratie, de ceux qui savent, ceux qui font partie de l' "élite" plutôt que le peuple ce qui - contrairement à ce que cette si gentille dame semble bien penser - ne signifie pas "ceux qui sont incultes, ou pauvres, ou pas dans le circuit, ou qui pensent n'importe quoi" mais tout bonnement l'ensemble des citoyens. Y compris donc ceux qui se prennent pour une "élite", et qui ne le sont que dans le sens d'avoir été élu à un mandat pour une durée déterminée. Et qui n'est pas réélu cesse d'en faire partie. Et c'est ce qui pourrait bien arriver à celui qui dit "c'est douloureux pour toi mais ce sera bon pour tes enfants"... sauf bien sûr si à la fois il a raison et il réussit à en convaincre ses concitoyens. C'est-à-dire s'il est un véritable chef au bon sens du terme - ou un "leader" pour faire branché - plutôt qu'un mouton bêlant une pensée de groupe. Même si c'est une pensée de groupe destinée au CSP++. On peut aussi penser au "coup de gueule" de Gaspard Koenig le 24 juin après que la nouvelle du Brexit soit tombée.
  11. Un utile résumé graphique de l'état des opinions dans différents pays européens, tel qu'évalué par sondage en mars-avril de cette année
  12. Sinon, les autorités viennent de se réveiller et de publier une invitation à l'attention de nos amis britanniques pour que ceux qui sont déçus du brèque-site puissent nous rejoindre en France. Une comparaison assez convaincante ma foi montrant que les Britanniques trouveront en France tout ce qu'ils avaient à la maison.
  13. Le sujet a déjà été examiné avant le vote et la décision a été prise par la Haute Cour de Justice britannique. J'imagine assez mal que ça puisse être remis en cause maintenant. De plus, ça n'aurait probablement pas été suffisant, si on regarde les nombres approximatifs - même s'il est difficile d'être précis. Mais de toute façon, la question semble difficile à rouvrir. Sur le tableau en lien : - Les gros bataillons sont hors d'Europe, dont un total de 3 millions en Océanie / Amérique du Nord / Afrique du Sud. Il n'y a guère de raison de penser que le vote pro-/anti-Brexit aurait été très déséquilibré parmi ceux-là - Le total en Union européenne est de l'ordre de 1,6 million - Il s'agit des populations britanniques totales en 2006. Donc le nombre de ceux qui en 2016 ont plus de 15 ans de résidence étrangère est forcément nettement inférieur : départs après 2001, retours et décès depuis 2006 - nettement moins que 1,6 million donc - Naturellement il y aurait eu des abstentionniste - 28% au Royaume-Uni, probablement encore plus parmi les résidents de plus de 15 ans à l'étranger - Il y aurait même eu des Leavers... même si probablement pas beaucoup, ça aurait encore réduit le nombre de voix supplémentaires pour Remain - Et la différence entre vote Leave et vote Remain a été d'environ 1,27 million Les Britanniques se barrent. Quelques-uns se demandent encore comment revenir sur le vote, suivis par quelques journalistes continentaux, mais ce n'est que du bruit.
  14. Tu as donc du voir ce film ... ce n'était pas mon cas, d'où mon erreur !
  15. Quelques prédictions... Préparez-vous en conséquence
  16. Tout en sachant que le déplacement de l'opinion en Ecosse mesuré par certains sondages dans le sens d'une majorité pour l'indépendance est tout récent, il est réactif par rapport au Brexit, et il n'est pas encore prouvé qu'il soit durable. Suivant l'objectif de négociation du gouvernement britannique pour l'accord post-Brexit et sa réussite à l'implémenter, il est pensable soit que les Ecossais confirment dans la durée une volonté majoritaire d'indépendance, tout comme il est pensable que tout cela s'avère n'être qu'un soufflé du à une réaction d'énervement.
  17. Débat intéressant. ... est-ce qu'il n'aurait pas plus sa place dans le sous-forum Economie ?
  18. Sa citation la plus célèbre reste cependant "Il n'y a pas d'alternative" - c'est-à-dire que la théorie économique néo-libérale est la seule voie possible, la seule qui conduise au succès. Surtout quand on a beaucoup de pétrole et qui vaut cher. Mais chut... Batman quant à lui a une autre citation - Quels que soient tes opinions politiques, c'est Thatcher qui a rendu à la Grande-Bretagne sa gran... - La ferme et lis un livre d'histoire !
  19. Tout à fait. Quant au redressement de l'économie britannique dans les années 1980, si certaines réformes de Thatcher ont peut-être pu aider - ou peut-être pas, ça se discute suivant les cas - le principal facteur est tout autre qu'un changement de gouvernement ou d'idéologie économique. Production de pétrole en Mer du Nord en millions de barils par jour C'est en 1978-79 que la production de pétrole britannique devient considérable, et elle continue d'augmenter jusqu'à un plateau commençant vers 1985. Prix du pétrole exprimé en dollars de 2011 Quant au prix du pétrole, il bondit à partir du second choc pétrolier en 1978 et reste élevé jusqu'en 1986 - le contre-choc pétrolier. Margaret Thatcher arrive au pouvoir en 1979, précisément au moment où la situation financière du pays est sur le point de grandement s'améliorer, et où les rentrées en devise vont s'accumuler pendant six ou sept belles années de pétrole abondant et cher. L'amélioration très nette, voire très vive de l'économie du Royaume-Uni sera largement attribuée à l'idéologie et aux réformes menées par Thatcher. Ainsi le "thatchérisme" gagnera-t-il sa réputation de méthode qui fonctionne, de théorie économique qui conduit au succès.
  20. Voici la vidéo de l'adresse de Farage au Parlement européen ce matin. Sifflé oui, mais il a de la repartie. Et c'était son jour de rappeler que lorsqu'il entra pour la première fois au parlement européen il y a de nombreuses années, on riait de lui et de son projet de sortir le Royaume-Uni de l'UE. "Eh bien je dois le dire, vous ne riez plus maintenant, n'est-ce pas ?" Quoi que l'on pense de ses idées, il est clair que cet homme est sincère. Et c'était son discours de victoire. (bon en plus de la mer de visages fermés, on entendait quand même quelques applaudissements avec des "bravos" au fort accent français... facile de deviner qui c'était ) A noter toutefois que ses objectifs - et l'idée qui se dessine en filigrane de ce que devrait être l'application du Brexit - n'est pas nécessairement la même que celle des conservateurs eurosceptiques qui négocieront avec l'UE. Il est probable qu'au final, il n'aura qu'une victoire partielle. Je pense notamment aux frontières et à la libre circulation des citoyens de l'UE, contrepartie obligée à l'accès sans réserve au marché européen auquel tiennent plus que tout marchés financiers, grandes banques et direction du parti conservateur. Quant à sa prédiction "le Royaume-Uni ne sera pas le dernier Etat membre à quitter l'Union européenne"... eh bien l'avenir le dira.
  21. Tu veux dire, toute autre configuration qu'un second tour Mélenchon - Le Pen ? Oui, moi aussi ça m'énerverait s'ils n'étaient pas tous deux présents pour le choix final.
  22. Oui, tout à fait. D'ailleurs sans doute est-ce une impression sommaire, qui gagnerait à être analysée, modérée ici, aggravée là... mais on ne peut pas dire non plus que ce soit entièrement faux, hein. Je ne pense pas. Il est assez naturel pour le Royaume-Uni de chercher à développer ses relations avec ses anciennes colonies "les pays qui lui sont proches par l'Histoire et par la culture". Y a d'ailleurs un autre pays comme ça en Europe qui s'attache - enfin plus tant que ça maintenant, Europe et cabris obligent - à ses relations avec la Francophonie. Ce qui ne veut pas dire une nostalgie impériale. A ce sujet, et puisque vous avez l'air prêt à l'entendre, je peux vous dire la vérité : ni vous, ni un autre contributeur, y compris cet "Alexis" qui me laisse répondre ici n'a le niveau pour bien comprendre les enjeux. Seuls les très très très forts, les demi-dieux de l'intellect comme moi sont en mesure de. Ma dictature éclairée sera la meilleure chose qui puisse arriver au pays. Bien à vous, Emmanuel M, ministre et marcheur Un tel canal neutre est impossible. Toute personne prenant la parole dans un débat public, y compris s'il est estampillé "expert" - voire "expert multi-cartes", y en a - est un citoyen qui peut bien être tout aussi honnête qu'on l'attend de lui, mais aura tout de même non seulement sa subjectivité mais encore son point de vue spécifique. Il peut même être sous l'effet d'une forme ou l'autre de pensée de groupe. Les affaires publiques ne se réduisent que très rarement à des questions mathématiques où, si ce n'est la vérité, du moins la cohérence puisse être testée objectivement. Et c'est très bien comme ça. Concernant cette clause, elle est déjà implicite. Et si elle devenait explicite ce ne serait perçu au départ que comme une insulte, puis rapidement que comme une formalité vide de sens. Comment ça tu doutes qu'il existe ? Et lui, alors ? Une "colonne vertébrale" à l'anarchie du "libre discours" ? Mais la colonne vertébrale est toute trouvée... t'as déjà du entendre parler de la conférence des évêques, du droit canon et du Saint-Office ? Voilà qui est tout sauf anarchique... Et ce n'est pas une blague, du moins pas davantage que la proposition de s'en rapporter à des experts autoproclamés - soyons un peu honnêtes c'est à ça que ça reviendrait - pontifiant autour de quelque sainte doctrine. Si on prend cette direction, ne faut-il pas préférer l'original à la copie ? Ça existe déjà, ça s'appelle l'instruction gratuite, laïque et obligatoire. Sans doute on ne demande pas à chaque citoyen de prouver qu'il sait lire et écrire, ni qu'il a son certificat d'études, avant de lui donner sa carte d'électeur. Mais il est implicitement supposé qu'il a effectivement cette capacité, dont il était bien clair dès les débuts de la IIIème république qu'elle était indispensable à une démocratie qui fonctionne. Concernant l'élection, je serais opposé à tout filtre avant l'élection. En revanche, rendre obligatoire une formation courte - et intense - en droit public et "manière dont est faite la loi" avant l'entrée en fonctions, s'agissant notamment des députés, ne serait pas nécessairement inutile.
  23. Cela n'arrivera pas. Le Brexit est un événement historique à un degré qui est parfois sous-estimé. Depuis 59 ans, la CEE puis l'UE se sont développés selon la logique et le principe du cliquet, cher à Jean Monnet, c'est-à-dire la progression du transfert des pouvoirs des Etats membres vers le niveau supranational, sans retour en arrière. Parfois le mouvement était rapide, parfois il était lent, parfois sur tel sujet ou dans tel pays un blocage devait être accepté, d'ailleurs toujours considéré au moins en principe comme transitoire. Jamais au grand jamais l'UE n'a reculé, et c'est une croyance fondamentale - peut-on dire une foi ? en tout cas une Weltanschauung une représentation du monde - pour les pro-européens en tout cas les élites agissantes que le mouvement est historiquement inéluctable. L'avenir est de leur côté, forcément, parce qu'il ne peut en être autrement, parce que l'Etat-nation n'est qu'une forme du passé qui peut s'accrocher à l'existence ici ou là, continuer comme survivance dans certains esprits, surtout les moins éduqués et avancés, mais est condamné d'avance et n'a aucun avenir. Une telle prétension presque messianique, une telle certitude de connaître les tenants et les aboutissants de l'Histoire sont consubstantiels à l'idée européenne - encore une fois au moins au niveau des élites agissantes, tous leurs partisans ne la partagent pas nécessairement au même degré - sont rares. L'autre exemple qui vient immédiatement à l'esprit, ce sont les communistes. Avant la chute de l'Union soviétique, s'entend. L'avenir n'est pas écrit d'avance, et il n'est pas certain que le parallélisme sera joué jusqu'au bout. Peut-être l'Union européenne survivra-t-elle sous une forme ou l'autre. Il reste que pour la première fois en 59 ans, l'UE a reculé. Et quel recul ! Il ne s'agit pas d'un retour en arrière - du supranational au national - sur telle directive ou telle disposition secondaire. C'est un pays tout entier, et non des moindres, qui va sortir purement et simplement de l'UE. Le dommage causé au Projet est strictement irréparable. Car c'est une illusion qui vient d'être détruite, celle de l'inéluctabilité, et on ne reconstruit pas des illusions. Quoi qu'il arrive, la preuve a été apportée que l'UE peut reculer - et comment ! - que les prétensions orgueilleuses d'avoir l'Histoire de son côté et l'avenir pour soi étaient fausses. Il est impossible de faire disparaître cette preuve. Les idées, désirs, espoirs, d'un deuxième référendum, ou refus parlementaire d'appliquer la décision des Britanniques, ou autre combine - n'importe laquelle bon Dieu ! - tout cela porte un nom, cela s'appelle le déni. Le déni est d'autant plus puissant que l'événement est important, que la démonstration qui vient d'être apportée est plus choquante. Et l'événement est vraiment très important. C'est un bon moment pour (re)découvrir l'Aiglon, ce poème de Victor Hugo. Pour prolonger le délai de deux ans initié par l'invocation de l'article 50, il faudrait pas moins que l'unanimité des 27 Etats restant dans l'UE. On ne peut rien exclure, même pas que tous sans aucune exception n'approuvent, mais de là à imaginer que c'est ce qui se passerait forcément, ou même que c'est le plus probable...
  24. Oui ce rappel était attendu - pas d'intérêt pour personne à commencer des pré-négociations avant que le gouvernement britannique n'ait agi. La situation intermédiaire n'est confortable pour personne, mais je ne vois pas ce qui pourrait empêcher les Britanniques d'attendre d'avoir un nouveau gouvernement avant d'invoquer ce fameux article 50. On connait déjà la date au plus tard de nomination du nouveau premier ministre c'est le 2 septembre. Vu la fin de non-recevoir opposée à toute velléité de pré-négociation, j'ai du mal à imaginer que le nouveau premier ministre tarde à communiquer officiellement la décision de retrait - quel serait le prétexte, quel serait l'avantage ? Donc le calendrier se clarifie : - Article 50 invoqué en septembre 2016 - Retrait du Royaume-Uni de l'UE en septembre 2018 au plus tard. Rappelons que le délai de deux ans contenu dans l'article 50 est un délai maximal. Si en septembre 2018 aucun nouvel accord n'était signé pour définir la nouvelle relation EU-RU, alors il y aurait "sortie sèche" et le commerce entre Royaume-Uni et Union Européenne serait gouverné par les règles de l'OMC. La seule possibilité qui existait pour des négociations durant des années et des années, c'était que les pré-négociations durent si longtemps. Cette possibilité étant éliminée, les négociations seront assez courtes, non pas par rapport au cycle médiatique, mais par rapport à la durée habituelle des négociations commerciales. Deux ans pour mettre fin à une participation à l'UE qui en dura 43 avant le référendum de sortie. Bon je ne suis pas nécessairement d'accord avec la manière dont tu as décrit toutes ces étapes... mais je reconnais que j'ai bien ri
  25. Boris Johnson, champion de la campagne Brexit, ancien maire de Londres et possible futur Premier ministre, s'exprime dans les colonnes du Telegraph Je ne peux insister trop sur ceci : la Grande-Bretagne fait et fera toujours partie de l'Europe Texte intéressant, où Johnson tend la main aux Remainers et dessine en filigrane l'objectif de négociation pour la nouvelle relation avec l'UE tel qu'il le voit. Quelques extraits : Ces orientations sont cohérentes avec l'idée que le nouveau gouvernement britannique - que ce soit Johnson ou non qui le dirige : - cherchera en priorité à maintenir l'accès au marché unique - sait que la contribution britannique diminuera sans doute une fois hors de l'UE, mais ne sera pas nulle - et aucun engagement sur le montant de la diminution qui sera obtenu - visera à ce que la politique d'immigration soit "adaptée aux besoins de l'économie", autant dire qu'elle continuera à contribuer à comprimer les salaires des moins qualifiés - et aucun engagement sur la nature et le degré de la "reprise de contrôle" Tout ceci est pleinement compatible avec l' "option norvégienne", ou avec une variation proche. Les affirmations fermes portent d'une part sur le contrôle britannique de la loi qui s'applique au Royaume-Uni, souveraineté législative qui est le principal gain du RU, découle mécaniquement de la sortie, et est la motivation principale au moins de la partie directrice de la campagne Leave. D'autre part sur l'accès au marché unique, le libre-échange, qui est l'objectif principal que Johnson propose à la négociation - rassurer les puissances économiques. Ce qui est beaucoup plus flou, c'est l'économie directe sur la contribution à l'UE tout comme le degré de contrôle sur la politique migratoire. C'est normal - Oslo doit appliquer la libre circulation des personnes, et il contribue au budget européen. Enfin, l'autre gain lié à la sortie, la capacité de faire du libre-échange avec des économies émergentes, doit aussi se comprendre comme la capacité à être une porte d'entrée à conditions préférentielles sur le marché UE pour les produits américains, chinois, indiens etc. Car c'est bien ce que permettrait cette position d'avoir à la fois plein accès au marché unique et droit de mettre les droits de douane avec Chine ou autre... je ne sais pas moi, à zéro par exemple ? Voilà qui permettrait de compenser et mieux encore les éventuels inconvénients commerciaux restants dans l' "option norvégienne". C'est ce dernier point qui devra être vérifié comme le lait sur le feu dans la négociation pour définir la nouvelle relation UE-RU. Tout le reste devrait à mon avis être négociable. Il n'y a aucun intérêt pour la France à mettre des bâtons dans les roues d'une relation raisonnable et positive avec le RU hors UE - j'ai bien dit pour la France... pour son président actuel, comme pour la structure UE, la chose serait discutable. En revanche, laisser les Britanniques devenir une porte d'entrée "qui fuit" privant l'UE, déjà zone commerciale la plus ouverte de toute la planète, du faible levier qu'elle conserve pour négocier des contreparties avec d'autres pays ou zones commerciales, tout gouvernement français devrait y mettre son veto.
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