C’est un message populaire. Kelkin Posté(e) le 14 octobre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 14 octobre 2022 Je suis entièrement d'accord avec cette idée de contrôle de l'exportation d'arme par l'Europe, j'irais même jusqu'à dire qu'il faudrait que chaque pays puisse mettre son veto, comme ça par exemple la Grèce pourrait empêcher la livraison de sous-marins à la Turquie ; mais en ajoutant que ça ne concernerait bien sûr que les ventes d'armes négociées par les pays de l'Union Européenne. Je sais, ça parait évident, mais c'est bien quelque chose qu'il faut comprendre et garder à l'esprit quand on fait ce genre de réglementation. Ça ne s'appliquerait donc pas, par exemple, à une vente d'arme négociée par le Président des États-Unis d'Amérique, car ce pays ne fait pas partie de l'UE ; ni à une vente d'arme négociée par le Premier Ministre du Japon, car ce pays ne fait pas partie de l'UE ; ni à une vente d'arme négociée par le Co-Prince d'Andorre, car ce pays ne fait partie de l'UE. Si messieurs les législateurs allemands sont d'accord, nous pouvons procéder à la ratification immédiate. 6 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Manuel77 Posté(e) le 15 octobre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 15 octobre 2022 Il y a 11 heures, Kelkin a dit : Je suis entièrement d'accord avec cette idée de contrôle de l'exportation d'arme par l'Europe, j'irais même jusqu'à dire qu'il faudrait que chaque pays puisse mettre son veto, comme ça par exemple la Grèce pourrait empêcher la livraison de sous-marins à la Turquie ; mais en ajoutant que ça ne concernerait bien sûr que les ventes d'armes négociées par les pays de l'Union Européenne. Je sais, ça parait évident, mais c'est bien quelque chose qu'il faut comprendre et garder à l'esprit quand on fait ce genre de réglementation. Malgré la polémique, il faut retenir deux choses : 1. comme le souligne longuement l'article, il s'agit d'une dispute entre le SPD et les Verts. 2. Scholz est d'accord avec Macron sur le fait qu'à l'avenir, dans l'UE, les choses doivent être décidées à la majorité. Plus de politique de veto. C'est de la plus haute importance, et je pense que les conséquences doivent encore être très bien pensées. 3. ce n'est pas comme si l'Allemagne était en soi opposée à toute exportation. En 2021, elle a atteint le niveau record de 9 milliards d'euros. Nous voulons continuer à pécher, mais nous avons aussi besoin de la confession rédemptrice et de l'autoflagellation. C'est une pratique savoureuse pour les connaisseurs. Tout le monde est aidé si les choses se font sous le sceau de l'UE : on peut continuer à exporter comme on veut, mais ce sont désormais de "bonnes" exportations, car elles ne sont plus nationales. C'est important pour l'âme allemande. 1 2 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 15 octobre 2022 Share Posté(e) le 15 octobre 2022 15 minutes ago, Manuel77 said: Tout le monde est aidé si les choses se font sous le sceau de l'UE : on peut continuer à exporter comme on veut, mais ce sont désormais de "bonnes" exportations, car elles ne sont plus nationales. C'est important pour l'âme allemande. Qui décide ce que tu as le droit de vendre et à qui tu as le droit de le vendre?! Parce que ça c'est bien une perte de souveraineté inutile. 2 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Manuel77 Posté(e) le 15 octobre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 15 octobre 2022 (modifié) Le 14/10/2022 à 10:11, Boule75 a dit : Pas le temps pour le commentaire mais c'est intéressant : Ce sera une énorme dispute en Allemagne. La politique devient plus "française", plus de résilience, plus de géostratégie, moins de libéralisme économique. Jusqu'à présent, on en est resté aux apophtegmes appel, mais Habeck réfléchit à la possibilité de faire exploser la bombe atomique : rien de plus de garanties Hermes pour la Chine : (Les garanties de crédit à l'exportation, également appelées couvertures Hermes, sont depuis des décennies un instrument de promotion du commerce extérieur de la République fédérale d'Allemagne qui a fait ses preuves. Elles permettent aux entreprises allemandes de couvrir leurs opérations d'exportation contre les risques économiques et politiques). https://en.wikipedia.org/wiki/Hermes_cover https://www.welt.de/wirtschaft/plus239226057/Robert-Habeck-verweigert-VW-Garantien-Was-der-China-Bann-fuer-deutsche-Firmen-bedeutet.html L'économie, notamment les grands groupes du DAX, maintient sa stratégie de connexion avec la Chine. Ils ont un nouveau slogan : local for local. Une Mercedes pour l'Allemagne est construite si possible exclusivement avec des pièces européennes, une Mercedes pour Shanghai exclusivement avec des pièces chinoises. C'est le capitalisme, les actionnaires veulent danser aux deux mariages, où les marieés se détestent mutuellement. Si une fête tourne à la bagarre, on peut s'amuser sans être dérangé à l'autre. Modifié le 15 octobre 2022 par Manuel77 1 1 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bechar06 Posté(e) le 15 octobre 2022 Share Posté(e) le 15 octobre 2022 Il y a 7 heures, Manuel77 a dit : nous avons aussi besoin de la confession rédemptrice et de l'autoflagellation. C'est une pratique savoureuse pour les connaisseurs il y a 6 minutes, Manuel77 a dit : Jusqu'à présent, on en est resté aux apophtegmes Le niveau de la discussion s'élève ! Merci Manu !! 2 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Manuel77 Posté(e) le 15 octobre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 15 octobre 2022 il y a 6 minutes, Bechar06 a dit : Le niveau de la discussion s'élève ! Merci Manu !! Malheureusement, ce n'était qu'une délicatesse créée par deepL. Je voulais bien sûr dire "apelle". Mais avec votre aide et celle de deepL, je vais finir par devenir le nouveau La Rochefoucauld. 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 15 octobre 2022 Auteur Share Posté(e) le 15 octobre 2022 Il y a 2 heures, Manuel77 a dit : Je voulais bien sûr dire "apelle". Quel est le mot en allemand ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Manuel77 Posté(e) le 15 octobre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 15 octobre 2022 il y a 7 minutes, Wallaby a dit : Quel est le mot en allemand ? Bisher hat es die Politik bei Appellen belassen, aber nun möchte sie die Wirtschaft zwingen, sich schärfer von China abzugrenzen. Jusqu'à présent, la politique s'est contentée de lancer des appels, mais elle souhaite désormais forcer l'économie à se démarquer plus nettement de la Chine. C'est un mot emprunté au français, mais j'avais une faute d'orthographe, alors deepL l'a transformé en "apophtegmes". 1 3 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Manuel77 Posté(e) le 15 octobre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 15 octobre 2022 Bonsoir, voici les sujets de la semaine dans les grands talk-shows télévisés. Anne WillDes élections en temps d'incertitude - Les feux de signalisation reçoivent-ils la rançon de leur politique de crise ? Les élections en Basse-Saxe auront lieu dimanche. On s'attend à un vote non seulement sur la politique du Land, mais aussi sur la politique de crise du gouvernement Ampel à Berlin. La période de chauffage a commencé, mais on attend toujours un plan concret pour le frein annoncé aux prix du gaz. De même qu'un accord entre l'État fédéral et les Länder sur la manière exacte de financer les milliards d'allègement. Les partis de l'Ampel en recevront-ils la facture dimanche ? Les gens comptent-ils encore sur le gouvernement pour faire passer l'hiver au pays en toute sécurité ? Et : quand le frein au prix du gaz sera-t-il mis en place et à quoi ressemblera-t-il --------------- Commentaire : Le FDP a obtenu de mauvais résultats, c'est pourquoi il tentera probablement de se profiler plus nettement à l'avenir au sein de l'Ampel. Le débat sur les centrales nucléaires s'intensifie. Maybrit Illner Guerre chaude en Ukraine - guerre hybride en Europe ? "En représailles à l'explosion sur le pont de Crimée", Poutine qualifie les attaques aériennes massives contre l'Ukraine. Après les défaites sur le front, la Russie détruit désormais les infrastructures civiles partout dans le pays et veut frapper l'approvisionnement en électricité et en chauffage. L'Allemagne envoie un système de défense aérienne en Ukraine et craint elle-même pour ses infrastructures à l'approche de l'hiver. Le gazoduc Nord Stream, le trafic ferroviaire - un avant-goût de ce qui va se passer ? Dans quelle mesure le sabotage et les cyber-attaques vont-ils affecter l'Occident ? La spirale de l'escalade se poursuit-elle ? ----------------- Commentaire : le tour de table est majoritairement composé de personnes favorables à une position plutôt ferme contre la Russie. Il ne faut pas céder au chantage de la menace. 1 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 15 octobre 2022 Share Posté(e) le 15 octobre 2022 Vu l'automne clément - notamment des journée entierement ensoleillées - dans une maison pas trop trop mal isolée genre année 80/90 il n'y a toujours pas de nécessité de chauffer dans le coin ... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patrick Posté(e) le 15 octobre 2022 Share Posté(e) le 15 octobre 2022 Il y a 14 heures, Manuel77 a dit : Nous voulons continuer à pécher, mais nous avons aussi besoin de la confession rédemptrice et de l'autoflagellation. C'est une pratique savoureuse pour les connaisseurs. ...Tu me fais peur des fois Manuel. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alberas Posté(e) le 16 octobre 2022 Share Posté(e) le 16 octobre 2022 Il y a 23 heures, Manuel77 a dit : Tout le monde est aidé si les choses se font sous le sceau de l'UE : on peut continuer à exporter comme on veut, mais ce sont désormais de "bonnes" exportations, car elles ne sont plus nationales. C'est important pour l'âme allemande. Elle est belle, l'âme allemande ... *"En psychologie, l’hypocrisie peut être comprise comme un véritable biais de pensée qui consiste à avoir une lecture erronée des choses. L’objectif est de maintenir une image de soi suffisamment satisfaisante en méprisant l’aspect négatif que la situation où que son propre comportement pourrait avoir chez l’autre. C’est une façon de manager avec la réalité pour ne pas avoir à assumer", nous décrit Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Manuel77 Posté(e) le 16 octobre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 16 octobre 2022 (modifié) Il y a 2 heures, Alberas a dit : Elle est belle, l'âme allemande ... *"En psychologie, l’hypocrisie peut être comprise comme un véritable biais de pensée qui consiste à avoir une lecture erronée des choses. L’objectif est de maintenir une image de soi suffisamment satisfaisante en méprisant l’aspect négatif que la situation où que son propre comportement pourrait avoir chez l’autre. C’est une façon de manager avec la réalité pour ne pas avoir à assumer", nous décrit Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne. https://www.tagesschau.de/inland/innenpolitik/gruene-403.html Baerbock au congrès des Verts : "Nous avons besoin d'une coopération européenne en matière d'armement". Annalena Baerbock | AFP La ministre des Affaires étrangères Baerbock a défendu la décision d'exporter des armes vers l'Arabie saoudite. Le sujet est très controversé au sein des Verts, mais un compromis se dessine. Des décisions sur l'Ukraine sont également prévues lors du congrès du parti. Lors du débat sur la politique étrangère et de sécurité au congrès des Verts, il a été question, entre autres, des exportations d'armes vers le royaume islamique d'Arabie saoudite. Lors de son discours, la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock a déclaré : "Nous ne livrons pas directement à l'Arabie saoudite", un pays "où les droits de l'homme sont bafoués". L'autorisation d'exportation a été difficile pour elle et le ministre fédéral de l'économie Robert Habeck. Mais elle est d'avis que "nous avons besoin d'une coopération européenne en matière d'armement". Et ce, afin que les dépenses sociales ne soient pas réduites au profit des dépenses nationales de défense. Dans le même temps, elle a promis une politique d'armement plus restrictive à l'avenir. Exportations d'armes controversées vers l'Arabie saoudite Sur le sujet très controversé des exportations d'armes vers l'Arabie saoudite, les Verts sont parvenus à un compromis qui permet aux membres de leur gouvernement de continuer à avoir les mains libres. Selon ce texte, le parti s'oppose certes aux exportations d'armes vers le royaume, comme l'a fait savoir la directrice fédérale Emily Büning. Mais le texte convenu ne demande pas le retrait de l'autorisation d'exportation récemment accordée pour des munitions destinées à des avions de combat dans le cadre d'un projet communautaire européen. La motion du comité directeur du parti a finalement intégré le passage suivant : "Il est prouvé que le gouvernement d'Arabie saoudite commet des violations massives des droits de l'homme et est partie prenante à la guerre au Yémen. C'est pourquoi nous refusons toute exportation d'armes vers l'Arabie saoudite". L'objectif est également d'obtenir un arrêt des exportations d'armes européennes vers l'Arabie saoudite "et un embargo européen sur les armes à destination d'autres Etats", tant qu'il est "prouvé que ces derniers sont directement impliqués dans la guerre au Yémen". Concernant les exportations d'armes vers l'Arabie saoudite, le chef des Verts Omid Nouripour a déclaré : "Nous les refusons bien sûr". Il a en même temps fait référence aux "anciens contrats" et aux "contrats communautaires" que le gouvernement Ampel a trouvés. La loi prévue sur le contrôle des exportations d'armes, pour laquelle le ministère fédéral de l'économie compétent vient d'élaborer des points de repère, est d'autant plus importante. L'autorisation des exportations de munitions vers l'Arabie saoudite par le Conseil fédéral de sécurité avait suscité des critiques au sein du parti. Selon Büning, une motion de la base visant à révoquer l'autorisation d'exportation sera également votée lors du congrès du parti. Dans les milieux du parti, on ne s'attendait toutefois pas à une majorité en faveur de cette proposition. Un soutien important pour les armes destinées à l'Ukraine Des votes sont également prévus sur la guerre en Ukraine. Une partie des délégués s'oppose dans des motions à la livraison d'armes lourdes à l'Ukraine ou demande des négociations de cessez-le-feu avec la Russie. La co-chef de file des Verts, Ricarda Lang, avait demandé vendredi de livrer plus d'armes à l'Ukraine. Nouripour a réaffirmé la nécessité de livrer davantage d'armes. "C'est le mot d'ordre du moment, nous devons aider le plus rapidement possible", a déclaré Nouripour sous les applaudissements nourris des délégués. Il en a assez de discuter sans cesse de la question de savoir "d'où doivent venir les armes". L'essentiel est que l'Ukraine en ait besoin, qu'elles proviennent de l'armée allemande ou de l'industrie. Nouripour s'est adressé aux délégués : "Je sais que ce n'est pas facile pour un parti pour la paix, mais la paix n'est pas facile". Baerbock a également sollicité le soutien de l'Ukraine. "Nous soutenons l'Ukraine parce que nous sommes un parti pour la paix et les droits de l'homme", a-t-elle déclaré. Selon elle, chaque jour de la guerre menée par la Russie est une catastrophe. "En fait, cette guerre ne devrait pas être là, mais elle est là. Et c'est pourquoi nous assumons cette responsabilité". Pour les Verts, la responsabilité gouvernementale n'est ni un fardeau ni une charge. "Ce que nous ne faisons pas - et c'est aussi la différence avec le gouvernement précédent - c'est de nous dérober pendant cette période". ------------ Commentaire: C'est compliqué, surtout pour les Verts. Parfois, les dirigeants du parti avancent des justifications absurdes pour rassurer la base du parti. C'est amusant. En ce qui concerne les livraisons pour l'Ukraine, ils sont de fervents supporters, Poutine est leur ennemi. Pour l'Arabie saoudite, il s'agit d'anciens contrats qui doivent être respectés. Ils détestent ce pays. Pour le reste, les Verts savent qu'une politique d'exportation trop stricte rend la coopération européenne impossible. Il sera intéressant de voir comment ils se positionnent dans ce champ de tensions. Modifié le 16 octobre 2022 par Manuel77 1 6 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patrick Posté(e) le 16 octobre 2022 Share Posté(e) le 16 octobre 2022 il y a 53 minutes, Manuel77 a dit : Commentaire: C'est compliqué, surtout pour les Verts. Parfois, les dirigeants du parti avancent des justifications absurdes pour rassurer la base du parti. C'est amusant. En ce qui concerne les livraisons pour l'Ukraine, ils sont de fervents supporters, Poutine est leur ennemi. Pour l'Arabie saoudite, il s'agit d'anciens contrats qui doivent être respectés. Ils détestent ce pays. Pour le reste, les Verts savent qu'une politique d'exportation trop stricte rend la coopération européenne impossible. Il sera intéressant de voir comment ils se positionnent dans ce champ de tensions. Et puis surtout: et la turquie dans tout ça? Exportera? Exportera pas? 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Claudio Lopez Posté(e) le 16 octobre 2022 Share Posté(e) le 16 octobre 2022 il y a une heure, Manuel77 a dit : https://www.tagesschau.de/inland/innenpolitik/gruene-403.html Baerbock au congrès des Verts : "Nous avons besoin d'une coopération européenne en matière d'armement". Annalena Baerbock | AFP La ministre des Affaires étrangères Baerbock a défendu la décision d'exporter des armes vers l'Arabie saoudite. Le sujet est très controversé au sein des Verts, mais un compromis se dessine. Des décisions sur l'Ukraine sont également prévues lors du congrès du parti. Lors du débat sur la politique étrangère et de sécurité au congrès des Verts, il a été question, entre autres, des exportations d'armes vers le royaume islamique d'Arabie saoudite. Lors de son discours, la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock a déclaré : "Nous ne livrons pas directement à l'Arabie saoudite", un pays "où les droits de l'homme sont bafoués". L'autorisation d'exportation a été difficile pour elle et le ministre fédéral de l'économie Robert Habeck. Mais elle est d'avis que "nous avons besoin d'une coopération européenne en matière d'armement". Et ce, afin que les dépenses sociales ne soient pas réduites au profit des dépenses nationales de défense. Dans le même temps, elle a promis une politique d'armement plus restrictive à l'avenir. Exportations d'armes controversées vers l'Arabie saoudite Sur le sujet très controversé des exportations d'armes vers l'Arabie saoudite, les Verts sont parvenus à un compromis qui permet aux membres de leur gouvernement de continuer à avoir les mains libres. Selon ce texte, le parti s'oppose certes aux exportations d'armes vers le royaume, comme l'a fait savoir la directrice fédérale Emily Büning. Mais le texte convenu ne demande pas le retrait de l'autorisation d'exportation récemment accordée pour des munitions destinées à des avions de combat dans le cadre d'un projet communautaire européen. La motion du comité directeur du parti a finalement intégré le passage suivant : "Il est prouvé que le gouvernement d'Arabie saoudite commet des violations massives des droits de l'homme et est partie prenante à la guerre au Yémen. C'est pourquoi nous refusons toute exportation d'armes vers l'Arabie saoudite". L'objectif est également d'obtenir un arrêt des exportations d'armes européennes vers l'Arabie saoudite "et un embargo européen sur les armes à destination d'autres Etats", tant qu'il est "prouvé que ces derniers sont directement impliqués dans la guerre au Yémen". Concernant les exportations d'armes vers l'Arabie saoudite, le chef des Verts Omid Nouripour a déclaré : "Nous les refusons bien sûr". Il a en même temps fait référence aux "anciens contrats" et aux "contrats communautaires" que le gouvernement Ampel a trouvés. La loi prévue sur le contrôle des exportations d'armes, pour laquelle le ministère fédéral de l'économie compétent vient d'élaborer des points de repère, est d'autant plus importante. L'autorisation des exportations de munitions vers l'Arabie saoudite par le Conseil fédéral de sécurité avait suscité des critiques au sein du parti. Selon Büning, une motion de la base visant à révoquer l'autorisation d'exportation sera également votée lors du congrès du parti. Dans les milieux du parti, on ne s'attendait toutefois pas à une majorité en faveur de cette proposition. Un soutien important pour les armes destinées à l'Ukraine Des votes sont également prévus sur la guerre en Ukraine. Une partie des délégués s'oppose dans des motions à la livraison d'armes lourdes à l'Ukraine ou demande des négociations de cessez-le-feu avec la Russie. La co-chef de file des Verts, Ricarda Lang, avait demandé vendredi de livrer plus d'armes à l'Ukraine. Nouripour a réaffirmé la nécessité de livrer davantage d'armes. "C'est le mot d'ordre du moment, nous devons aider le plus rapidement possible", a déclaré Nouripour sous les applaudissements nourris des délégués. Il en a assez de discuter sans cesse de la question de savoir "d'où doivent venir les armes". L'essentiel est que l'Ukraine en ait besoin, qu'elles proviennent de l'armée allemande ou de l'industrie. Nouripour s'est adressé aux délégués : "Je sais que ce n'est pas facile pour un parti pour la paix, mais la paix n'est pas facile". Baerbock a également sollicité le soutien de l'Ukraine. "Nous soutenons l'Ukraine parce que nous sommes un parti pour la paix et les droits de l'homme", a-t-elle déclaré. Selon elle, chaque jour de la guerre menée par la Russie est une catastrophe. "En fait, cette guerre ne devrait pas être là, mais elle est là. Et c'est pourquoi nous assumons cette responsabilité". Pour les Verts, la responsabilité gouvernementale n'est ni un fardeau ni une charge. "Ce que nous ne faisons pas - et c'est aussi la différence avec le gouvernement précédent - c'est de nous dérober pendant cette période". ------------ Commentaire: C'est compliqué, surtout pour les Verts. Parfois, les dirigeants du parti avancent des justifications absurdes pour rassurer la base du parti. C'est amusant. En ce qui concerne les livraisons pour l'Ukraine, ils sont de fervents supporters, Poutine est leur ennemi. Pour l'Arabie saoudite, il s'agit d'anciens contrats qui doivent être respectés. Ils détestent ce pays. Pour le reste, les Verts savent qu'une politique d'exportation trop stricte rend la coopération européenne impossible. Il sera intéressant de voir comment ils se positionnent dans ce champ de tensions. Donc le deuxième batch des Typhoon saoudiens et la modernisation des 72 actuelles est loin d'être faite... 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C’est un message populaire. Manuel77 Posté(e) le 16 octobre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 16 octobre 2022 Il y a 7 heures, Patrick a dit : Et puis surtout: et la turquie dans tout ça? Exportera? Exportera pas? En Allemagne, la devise a toujours été : "Ce qui flotte, marche". Les bateaux s'exportent merveilleusement bien, ils sont chers et il n'y a pas d'images hideuses d'enfants morts. La dernière grande controverse sur les livraisons d'armes dans nos médias était alors la question de savoir s'il fallait livrer des Léopards à la Turquie (Kurdes). Doctrine de l'Allemagne vis-à-vis de la Turquie : 1. maintenir absolument la Turquie dans l'OTAN 2. empêcher à tout prix les flux de réfugiés d'arriver en Europe via la Turquie. 3. préserver les relations économiques 4. veiller à ce qu'Erdogan n'encourage pas les Allemands de Turquie. 5. nous sommes les experts de l'UE en matière de politique turque, nous devons coordonner nos efforts. Or, l'affaire de la Grèce est devenue si virulente que les Verts se sont prononcés contre la Turquie (en ce qui concerne la Grèce). C'est comme avec Poutine, nous sommes désespérés et désemparés par Erdogan. Voici la recommandation d'un important think tank sur la manière dont le nouveau gouvernement allemand devrait traiter avec la Turquie (datant d'un an, l'analyse allemande sur la Turquie est intégralement liée) : https://www.swp-berlin.org/en/publication/die-tuerkeipolitik-der-kuenftigen-bundesregierung-konfliktlinien-und-kooperationsfelder Les partenaires d'une nouvelle coalition gouvernementale sont donc appelés, premièrement, à clarifier leurs positions par rapport aux attentes d'Ankara. Deuxièmement, ils devraient reconnaître que la stratégie actuelle de l'UE ne fonctionnera probablement pas et qu'elle doit donc être améliorée. Il est en effet très improbable que l'UE fasse dépendre ses actions dans des domaines aussi divers que la coopération en matière d'immigration, la politique économique, la monnaie des visas, la politique d'exportation d'armements et les consultations diplomatiques exclusivement de la non-aggravation de la situation par Ankara en Méditerranée orientale. Les intérêts des États membres dans ces domaines sont trop divergents pour qu'ils puissent adopter une ligne commune vis-à-vis de la Turquie dans ce cadre. Ankara continuera donc à tester les limites de la douleur de l'UE. Dans le même temps, la Turquie ne peut pas compter sur le système actuel pour récompenser la bonne conduite. Il est donc nécessaire de définir des critères pour chaque domaine politique. Bruxelles doit fixer des lignes rouges à Ankara, mais aussi s'engager à satisfaire les exigences turques lorsque la Turquie aura livré la marchandise. Par exemple, l'ouverture de négociations sur l'approfondissement de l'union douanière ne devrait être conditionnée qu'à l'élimination des obstacles commerciaux dont la Turquie a grevé l'union douanière existante au cours des dernières années. En revanche, la coopération en matière de politique d'armement devrait être liée aux conditions d'une désescalade et d'une plus grande distance entre Ankara et Moscou. 1 5 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alberas Posté(e) le 16 octobre 2022 Share Posté(e) le 16 octobre 2022 Merci. C'est très intéressant. Mais avec une telle doctrine qui mélange tout et un filou comme Erdogan en face, tu es sûr de te faire B...er. 1 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 17 octobre 2022 Auteur Share Posté(e) le 17 octobre 2022 https://www.spiegel.de/panorama/bildung/iqb-laendervergleich-grundschueler-koennen-schlechter-lesen-schreiben-rechnen-als-2016-a-efb2b3b6-175b-4f82-b0dc-0fd6e6a91128 (17 octobre 2022) Les déficits en allemand et en mathématiques sont effrayants - c'est le résultat d'une étude éducative à grande échelle menée auprès d'élèves de quatrième année. Seuls trois Länder ont réussi à maintenir quelque peu le niveau de 2016. 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 17 octobre 2022 Auteur Share Posté(e) le 17 octobre 2022 https://docs.iza.org/dp15607.pdf (septembre 2022) The Ossified Economy: The Case of Germany, 1870-2020 p. 27 Au cours de la dernière décennie, l'Allemagne a obtenu de bons résultats en termes de croissance de l'emploi, d'exportations et de stabilité macroéconomique. Cette performance est davantage liée à la dépendance à l'égard d'un modèle d'exportation - l'économie de "bazar" à la Sinn (2006) - facilitée par la présence de l'euro comme monnaie de référence, plutôt que sur une croissance entrepreneuriale axée sur l'innovation (Burda, 2016). La croissance de la productivité du travail n'a cessé de décliner, malgré un taux d'emploi élevé et des exportations prospères, reflétant le fait que l'économie est devenue moins innovante. La durabilité du modèle de croissance allemand axé sur les exportations étant sous pression depuis la crise financière mondiale de 2008, et avec l'accélération probable de la démondialisation dans le sillage de la pandémie de COVID-19 (Razin, 2020), il est essentiel de revitaliser l'innovation. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. SLT Posté(e) le 17 octobre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 17 octobre 2022 4 hours ago, Wallaby said: https://www.spiegel.de/panorama/bildung/iqb-laendervergleich-grundschueler-koennen-schlechter-lesen-schreiben-rechnen-als-2016-a-efb2b3b6-175b-4f82-b0dc-0fd6e6a91128 (17 octobre 2022) Les déficits en allemand et en mathématiques sont effrayants - c'est le résultat d'une étude éducative à grande échelle menée auprès d'élèves de quatrième année. Seuls trois Länder ont réussi à maintenir quelque peu le niveau de 2016. On a les mêmes études et les mêmes articles en France "Le niveau global baisse" "Résultats en sciences et en français catastrophiques" Ça fait au moins un point commun entre nos deux pays 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Picdelamirand-oil Posté(e) le 19 octobre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 19 octobre 2022 Comment l'Allemagne s'est mis l'Europe à dos Gaz, matériels militaires, plan de relance massif unilatéral, lenteurs : l'Allemagne irrite ses partenaires depuis février. Le conseil des ministres franco-allemand de la semaine prochaine est repoussé sine die. Mais Berlin a des circonstances atténuantes et semble sur le point d'adopter une attitude plus constructive. Olaf Scholz retrouve ce jeudi ses homologues à Bruxelles. « Doppelwumms » : c'est le vocable en forme d'onomatopée sous lequel le gouvernement allemand a présenté, le 29 septembre, son plan de soutien à l'économie à 200 milliards d'euros . Le terme, qui évoque le son d'une explosion (« double boom »), a certes résonné positivement en Allemagne, mais fait sursauter ailleurs en Europe. De telles aides, élaborées sans concertation, sont de nature à créer de cruelles distorsions de concurrence au sein du marché intérieur , dans lequel de nombreux Etats européens endettés ne pourront rivaliser, pense-t-on dans beaucoup de capitales. Autant dire que la plupart des Vingt-Sept attendaient le chancelier Olaf Scholz de pied ferme, une semaine plus tard au sommet organisé à Prague . Droit dans ses bottes, le successeur social-démocrate d'Angela Merkel, qui a gardé des réflexes de ministre des Finances prudent, n'a pas vraiment servi la promesse de solidarité attendue de lui. Sa réserve typiquement hambourgeoise tranchait avec l'activisme déployé par Emmanuel Macron, dont le projet de nouvelle Communauté politique européenne avait été inauguré la veille. De quoi allonger la liste des griefs adressés à Berlin depuis des mois. La suite est payante... 1 1 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 19 octobre 2022 Auteur Share Posté(e) le 19 octobre 2022 À la suite de mon dernier message dans le fil Égypte, suivons les traces de « inénarrable Bénédicte Savoy » : https://www.bilan.ch/story/le-luxembourg-accueille-le-miroir-du-monde-678033969459 (15 octobre 2022) Le Luxembourg accueille le « Miroir du monde ». Les musées de Dresde ont fourni cent « chefs-d’œuvre ». C’est le triomphe de la pensée anticolonialiste. On aurait pu imaginer un florilège, amené par les Allemands sur un plateau rutilant. Il n’en est rien. Si la manifestation s’intitule «Miroir du monde», c’est pour montrer l’appropriation que la petite Saxe s’est faite du reste de la Terre. Collectionner les objets venus de partout constitue, comme on le sait aujourd’hui, un acte colonialiste. L’Europe entendait conforter de la sorte sa supériorité intellectuelle et artistique. Quoi qu’elle ait pu faire, et même le contraire, elle a toujours mal agi. Aidée dans le «journal» de l’exposition par l’inénarrable Bénédicte Savoy, qui joue partout les chevalières à la triste figure, Claudia Brink entend démonter les abjects mécanismes de ce racisme affiché ou larvé. Autant dire qu’il s’agit d’un acte de contrition, nécessaire avant toute repentance. Les cent œuvres présentées ne sont pas offertes à la jouissance des visiteurs et visiteuses. Il s’agit des témoins à charge de notre ignominie ancestrale. Alors imaginez ce que c’est pour les objets en ivoire, l’un des princes de Saxe ayant adoré tourner ce dernier! C’est bien simple. Comme le dit un des macarons apposés aux murs pour donner « Le point de vue des musées »: « Peut-on encore exposer des pièces en ivoire sans en encourager le commerce illégal ? » « Miroir du monde, chefs-d’œuvre du Cabinet d’art de Dresde », Musée du Luxembourg, 19, rue de Vaugirard, Paris, jusqu’au 15 janvier. https://www.latribunedelart.com/miroir-du-monde-chefs-d-oeuvre-du-cabinet-d-art-de-dresde (13 octobre 2022) Mais ce parti-pris cherche moins à valoriser des objets extraordinaires qu’à dénoncer la volonté de l’Europe de dominer le monde. Le regard posé sur les œuvres paraît anachronique, tout imprégné de culpabilité : leurs matériaux ne respectent pas la nature, leur iconographie offense la nature humaine, et les intentions de ceux qui les commandèrent ou les collectionnèrent étaient douteuses. La commissaire, Claudia Brink, prend tellement de pincettes pour présenter ces collections que le visiteur a le sentiment d’observer non pas des œuvres d’art, mais des patates chaudes. 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. hadriel Posté(e) le 19 octobre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 19 octobre 2022 Le conseil des ministres Franco-Allemand prévu le 26 est annulé: https://www.lopinion.fr/international/france-allemagne-ca-tangue-serieusement#.Y1Aj4LXDtt4.twitter Apparemment il y a des tensions sur les sujets défense. 6 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Bocket Posté(e) le 19 octobre 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 19 octobre 2022 Comment l'Allemagne s'est mis l'Europe à dos: en faisant cavalier seul sur trop de dossiers d'autant que "les Allemands ne sont pas très bons en mode crise, rappelle un haut fonctionnaire européen, ils n'aiment pas les surprises et détestent agir dans l'urgence". Et dans le domaine militaire, le SCAF et la défense anti missile seront surement sur la table selon le journaliste (Snober la France et l'Italie sur ce coup c'est quand même trés fort) Spoiler « Doppelwumms » : c'est le vocable en forme d'onomatopée sous lequel le gouvernement allemand a présenté, le 29 septembre, son plan de soutien à l'économie à 200 milliards d'euros. Le terme, qui évoque le son d'une explosion ( « double boom »), a certes résonné positivement en Allemagne, mais fait sursauter ailleurs en Europe. De telles aides, élaborées sans concertation, sont de nature à créer de cruelles distorsions de concurrence au sein du marché intérieur, dans lequel de nombreux Etats européens endettés ne pourront rivaliser, pense-t-on dans beaucoup de capitales. Autant dire que la plupart des Vingt-Sept attendaient le chancelier Olaf Scholz de pied ferme, une semaine plus tard au sommet organisé à Prague. Droit dans ses bottes, le successeur social-démocrate d'Angela Merkel, qui a gardé des réflexes de ministre des Finances prudent, n'a pas vraiment servi la promesse de solidarité attendue de lui. Sa réserve typiquement hambourgeoise tranchait avec l'activisme déployé par Emmanuel Macron, dont le projet de nouvelle Communauté politique européenne avait été inauguré la veille. De quoi allonger la liste des griefs adressés à Berlin depuis des mois. Achats massifs de gaz : L'Allemagne contribue à bloquer depuis des semaines des mesures d'urgence sur le prix du gaz importé dans l'UE, au nom de la sécurité d'approvisionnement. Et pendant l'été, en achetant en masse du gaz partout où elle en trouvait, elle a encore poussé à la hausse des prix déjà stratosphériques. Le gouvernement ukrainien lui reproche de ne pas livrer assez d'équipements militaires. Dans une série de dossiers, Berlin a récemment freiné la machine européenne. La semaine dernière, Berlin a annoncé le ralliement d'une coalition d'une quinzaine de pays du nord et de l'est de l'Union autour d'un système de défense antimissile bâti sur des composants allemands, américains, voire israéliens - loin de la stratégie de souveraineté européenne promue par Paris. « L'Allemagne fait cavalier seul alors que des initiatives européennes existent dans ce domaine », regrette Valérie Hayer, coordinatrice pour le groupe Renew de la commission des Budgets au Parlement européen. Le développement industriel de l'avion de combat SCAF se fait par ailleurs dans la douleur et le conseil des ministres franco-allemand prévu la semaine prochaine a été repoussé sine die. Officiellement, ce report est dû aux contraintes d'agenda de plusieurs ministres allemands qui ne pouvaient faire le déplacement et n'est pas à lire comme un signe de mauvaise humeur de l'Elysée. A tout le mois, ce nouveau calendrier entretient l'idée d'une relation franco-allemande sous forte tension. Circonstances atténuantes : Dans toute l'Union, la question commence à inquiéter : après l'abandon sans concertation du nucléaire en 2011, l'ouverture soudaine des frontières aux migrants en 2015, l'Allemagne, face à la guerre et à la récession annoncée, serait-elle en train de verser dans le « Germany First », comme l'écrivent déjà des médias anglophones en référence à l' « America First » de Donald Trump ? « D'abord, on ne devrait pas utiliser cette expression, 'Germany First ', à la légère, car l'expression 'America First ', qui vient en premier lieu de l'extrême droite américaine, est très chargée » , note un diplomate européen. Selon lui, pour comprendre l'attitude allemande, il faut prendre en compte de nombreux facteurs « de manière pondérée » . D'abord, revenir sur la genèse du « Doppelwumms » . A l'origine, le gouvernement allemand souhaitait créer une taxe sur les ménages pour soutenir l'industrie. Avec l'accélération de l'inflation, cette stratégie n'était plus tenable et Berlin a donc changé de pied. La Commission n'a pas apprécié : Les ténors de la coalition se sont réunis en huis clos et quand, le 29 septembre, ils ont conclu un accord, ils se sont empressés de le présenter aux médias. « Pour la population allemande, on a voulu faire une annonce-massue, dans l'idée de provoquer un choc de confiance », explique un haut fonctionnaire allemand. En ligne de mire, il y avait aussi, le 9 octobre, l'importante élection régionale de Basse-Saxe. Après de sérieuses déconvenues électorales au printemps, le SPD d'Olaf Scholz misait beaucoup sur ce scrutin pour se refaire une santé - il est bien arrivé en tête. « Mais Berlin n'avait rien prévu pour communiquer à l'étranger, il n'y avait même pas de document en anglais pour détailler le paquet », reconnaît ce haut fonctionnaire. La Commission, à qui on avait préprésenté un autre train de mesures, n'a pas apprécié. La France non plus. « Est-ce qu'on aurait aimé tous être prévenus ? Bien sûr, a taclé publiquement Laurence Boone, la secrétaire d'Etat chargée de l'Europe. C'est là la conséquence du fonctionnement laborieux de cette coalition à trois entre sociaux-démocrates, verts et libéraux qui n'a jamais existé auparavant, explique un diplomate . Il leur est tellement difficile de se mettre d'accord entre eux qu'ils n'ont pas le temps de se préoccuper des Européens. » Lenteurs au sein de la coalition : A Paris et ailleurs, on est souvent surpris de la lenteur des arbitrages entre les trois alliés aux histoires et aux marqueurs très différents. « En caricaturant, Scholz est pour le gaz, Lindner [le chef des libéraux ministre des Finances] pour le nucléaire, Habeck [le ministre vert de l'Economie] pour les renouvelables », sourit (un peu jaune) un expert bruxellois. « De même, il est difficile pour le SPD de faire le deuil de l'Ostpolitik, tournée vers la Russie, alors que les Verts, certes venus d'une tradition pacifiste, sont très allants sur les sanctions et les livraisons d'armement, notamment Annalena Baerbock [la ministre des Affaires étrangères] », souligne Nathalie Loiseau, présidente de la sous-commission Sécurité et Défense du Parlement européen. Les négociations européennes sur l'énergie, cet automne, sont pénalisées par les ténébreuses dynamiques de cette alliance inédite. « Ils passent beaucoup de temps à négocier entre eux et quand ils arrivent devant nous avec leur position, c'est très difficile de les faire bouger », observe-t-on à Paris. « Très chargé historiquement » : Dans le domaine militaire, « on peut aussi comprendre que ce soit compliqué pour l'Allemagne d'envoyer des chars allemands sur le champ de bataille pour affronter des chars russes, c'est très chargé historiquement », concède Nathalie Loiseau. Comme le résume Eric Maurice, de la fondation Robert-Schuman, « cette guerre en Ukraine se trouve à la confluence de plusieurs domaines où l'Allemagne doit se remettre en question : le rapport à la guerre, à l'armée, au gaz comme principale source d'énergie, la relation particulière à la Russie, le rôle du commerce dans les relations internationales » . De fait, beaucoup de termes de l'équation des années Merkel sont subitement devenus obsolètes. De manière positive, Olaf Scholz parle de « Zeitenwende » ( « changement d'époque »). On peut aussi dire que le modèle est sens dessus dessous. Le renchérissement subit de l'énergie menace la compétitivité de l'industrie (27 % du PIB). Les tensions croissantes entre Washington et Pékin font planer le doute sur la pérennité des débouchés chinois. La balance commerciale, objet de fierté de l'establishment comme de la population, est passée dans le rouge au mois de mai, pour la première fois en trente ans. « On le sait bien, les Allemands ne sont pas très bons en mode crise, rappelle un haut fonctionnaire européen, ils n'aiment pas les surprises et détestent agir dans l'urgence » . Pendant la crise de la zone euro, Berlin a longtemps tardé avant de prendre la mesure du problème et d'accepter des remèdes puissants - une lenteur qui a coûté beaucoup de points de croissance et d'emplois. Aujourd'hui à nouveau, l'Allemagne est un puzzle difficile à lire, avec un Olaf Scholz en position bancale pour faire l'inventaire de sa prédécesseure, dont il fut le vice-chancelier. Schröder avait braqué Chirac :Les vétérans rappellent toutefois qu'on a déjà connu des phases où l'Allemagne était plus « difficile » qu'aujourd'hui. Par exemple lorsque Gerhard Schröder est arrivé au pouvoir, passant de Bonn à Berlin. En s'en prenant violemment à la politique agricole commune et en nouant une alliance avec Tony Blair, le social-démocrate avait braqué Jacques Chirac. Le Franco-Allemand avait touché un plus bas lors de l'électrique sommet de Nice de décembre 2000. On n'est pas dans cette configuration aujourd'hui. Il est même probable que l'Allemagne bouge prochainement, peut-être dès le sommet qui commence ce jeudi à Bruxelles, sur la question des achats conjoints de gaz. Il s'agit, dans la même logique que pour les vaccins Covid, d'actionner le levier du pouvoir de marché de l'UE. Pas d'endettement commun :Berlin semble aussi de plus en plus ouvert à un nouveau programme européen de prêts bonifiés aux Etats membres, financés par l'émission d'obligations par l'UE, une des meilleures signatures du monde. Il n'est en revanche pas question, en l'état actuel du débat, de rééditer un plan de relance conjoint par endettement commun avec subventions, comme en 2020. « Dans le contrat de coalition rédigé avant l'invasion de l'Ukraine, il n'y a pas de base pour cela. Il faudrait une nouvelle discussion au sein de la coalition ainsi qu'au Bundestag sur la nouvelle donne, mais les libéraux, qui viennent d'encaisser un sérieux revers électoral, se montreront probablement difficiles. Sans parler de l'opposition chrétienne-démocrate et d'extrême droite », estime Daniela Schwarzer, directrice exécutive d'Open Society. Nouveau pacte de stabilité :Il semble aussi probable que l'Allemagne accepte, certes du bout des lèvres, un nouveau pacte de stabilité qui laisserait une grande marge de manoeuvre aux capitales dans la définition de leurs trajectoires budgétaires. Le représentant permanent de l'Allemagne auprès de l'UE, Michael Clauss, se veut rassurant : « Pour l'Allemagne, l'Europe est depuis longtemps devenue une raison d'Etat. C'est une leçon de notre histoire malheureuse de la première moitié du XXe siècle et c'est aussi un très large consensus politique. » Yann Wernert, du Centre Jacques Delors à Berlin, croit lui aussi que « l'Allemagne devra faire quelque chose pour démontrer qu'elle est solidaire de l'Europe. Elle n'a aucune envie d'être vue comme une puissance égoïste et hégémonique. C'est un sentiment constitutif de l'identité allemande qui traverse toute la classe politique depuis 1945, à l'exception de l'extrême droite » . Karl De Meyer, avec Vincent Collen 2 5 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Wallaby Posté(e) le 19 octobre 2022 Auteur Share Posté(e) le 19 octobre 2022 https://www.n-tv.de/politik/Der-Ukraine-droht-ein-unheilvoller-Winter-article23661626.html (19 octobre 2022) Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a annulé à la dernière minute un voyage en Ukraine prévu pour jeudi. C'est ce que rapportent de manière concordante le journal "Bild" et le magazine "Stern". Des "raisons de sécurité" seraient à l'origine de cette décision, comme l'a également appris l'agence de presse allemande (dpa). Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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