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Allemagne


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  Le 19/10/2022 à 19:13, Bocket a dit :

Comment l'Allemagne s'est mis l'Europe à dos: en faisant cavalier seul sur trop de dossiers d'autant que "les Allemands ne sont pas très bons en mode crise, rappelle un haut fonctionnaire européen, ils n'aiment pas les surprises et détestent agir dans l'urgence". Et dans le domaine militaire, le SCAF et la défense anti missile seront surement sur la table selon le journaliste (Snober la France et l'Italie sur ce coup c'est quand même trés fort)

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L'annulation du Conseil des ministres franco-allemand, le report des annonces sur le Scaf notament, me semble logique : les élections de mi-mandat aux USA seront passées, l'Allemagne verra mieux dans quelle mesure elle peut jouer Washington contre paris dans les dossiers d'armements, s'il lui reste de la lattitude de ce côté-là ou pas, si les USA continueront à soutenir l'Ukraine (ce qui est loin d'être acquis si les trumpistes déboulent en force au Congrès comme au Sénat). Ca peut jouer dans un sens comme dans l'autre. Ca pourrait également changer la position de la Pologne ou d'autres.

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https://www.tagesschau.de/investigativ/ndr/kanzleramt-china-hamburg-hafen-101.html (20 octobre 2022)

Malgré les mises en garde de tous les ministères concernés, la chancellerie semble vouloir imposer la vente d'une partie du port de Hambourg au groupe public chinois Cosco.

Selon la recherche, outre le changement de situation géopolitique, deux points sont principalement invoqués pour justifier le refus : Cosco ne devrait pas seulement recevoir une participation purement financière, mais aussi mettre à disposition un directeur et avoir un droit de regard sur les décisions. De plus, la Chine étant aujourd'hui déjà le principal client du port, il existerait un "potentiel de chantage" en lien avec la participation prévue au terminal à conteneurs.

Rolf Langhammer, de l'Institut d'économie mondiale de Kiel, explique dans une interview à Panorama : "La stratégie à long terme des Chinois pourrait bien sûr consister à prendre le contrôle de l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement, numérique et maritime, en Europe". La Chine pourrait ainsi obtenir un avantage concurrentiel, voire initier un "abus de pouvoir économique".

Les ministères de l'Économie, de l'Intérieur, de la Défense et des Transports ainsi que le ministère des Affaires étrangères et le ministère des Finances ne sont pas les seuls à mettre en garde contre cette opération. La Commission européenne s'y serait également opposée. Ce sont les autorités de sécurité impliquées dans la procédure d'examen qui auraient mis en garde le plus clairement : Outre l'Office fédéral de protection de la Constitution (BfV), le Service fédéral de renseignement (BND) a particulièrement tenté de sensibiliser le gouvernement. Le président du BND, Bruno Kahl, a déclaré publiquement lundi au Parlement qu'il voyait d'un œil "très, très critique" une participation chinoise à des infrastructures critiques.

Le gouvernement chinois pourrait être moins timide face à un conflit ouvert. Les milieux économiques allemands font état d'un reproche grave, à savoir que l'ambassade de Chine a récemment contacté directement des entreprises allemandes. Il faudrait s'engager en faveur de l'entrée de la Chine dans le port de Hambourg. Dans le cas contraire, cela pourrait avoir des conséquences sur leurs propres affaires. Interrogée à ce sujet, l'ambassade de Chine a renvoyé à une précédente déclaration de la porte-parole du ministère des Affaires étrangères : "Nous espérons que l'Allemagne restera fidèle à des principes tels que ceux du marché ouvert, au lieu de politiser des relations économiques normales".

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  Le 19/10/2022 à 20:34, Boule75 a dit :

L'annulation du Conseil des ministres franco-allemand, le report des annonces sur le Scaf notament, me semble logique : les élections de mi-mandat aux USA seront passées, l'Allemagne verra mieux dans quelle mesure elle peut jouer Washington contre paris dans les dossiers d'armements, s'il lui reste de la lattitude de ce côté-là ou pas, si les USA continueront à soutenir l'Ukraine (ce qui est loin d'être acquis si les trumpistes déboulent en force au Congrès comme au Sénat). Ca peut jouer dans un sens comme dans l'autre. Ca pourrait également changer la position de la Pologne ou d'autres.

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Tout ça, c'est du court-termisme et de l'opportumisme. C'est donc incompatible d'une alliance. Un tel changement (l'Europe de la défense) ne peut pas être décidé à partir de la pensée d'un seul PR ou d'un seul gouvernement, fut elle géniale. Ca réclame une maturation au niveau des populations et un accord pluri partisme. 

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  Le 20/10/2022 à 09:56, Wallaby a dit :

https://www.tagesschau.de/investigativ/ndr/kanzleramt-china-hamburg-hafen-101.html (20 octobre 2022)

Malgré les mises en garde de tous les ministères concernés, la chancellerie semble vouloir imposer la vente d'une partie du port de Hambourg au groupe public chinois Cosco.

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Marrant : les Américains ont l'air chauds bouillants en Mer de Chine, et on pourrait croire qu'il y a donc plus de risques à terme que sur Nord Stream 2 à la grande époque de l'amitié et des bisous, mais ça n'a pas du servir de leçon....

:rolleyes:

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Finalement Macron à cédé. Il ne s'appellera pas "MidCat" mais "couloir d'énergie verte" entre Barcelone et Marseille, à part ça je ne vois pas la différence avec MidCat :

https://www.lindependant.fr/2022/10/20/crise-energetique-macron-enterre-le-projet-de-midcat-avec-lespagne-et-le-portugal-mais-promet-un-couloir-denergie-verte-entre-barcelone-et-marseille-10751272.php

"L'objectif est de travailler à l'intensification de nos interconnexions électriques et la densification de ces dernières et de travailler à une interconnexion hydrogène et énergies renouvelables entre Barcelone et Marseille, laquelle pourrait être aussi doublée par des interconnexions électriques", a-t-il précisé aux journalistes.

https://www.sueddeutsche.de/politik/deutschland-energiekrise-liveblog-gasverbrauch-gaspipeline-frankreich-spanien-1.5676225

L'Espagne, la France et le Portugal se mettent d'accord sur un troisième gazoduc

Les gouvernements espagnol, français et portugais se sont mis d'accord sur la construction d'un troisième gazoduc énergétique entre la péninsule ibérique et la France. Ils ont décidé de remplacer le gazoduc Midcat, rejeté par le gouvernement de Paris, par un projet baptisé "Corridor énergétique vert". Le nouveau gazoduc entre Barcelone et Marseille est destiné à l'hydrogène vert, mais servira pendant une période de transition à transporter le gaz dont le marché européen de l'énergie a actuellement besoin, a déclaré le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez.

L'accord a été conclu quelques heures avant le début du sommet européen lors d'une rencontre entre M. Sánchez, le président français Emmanuel Macron et le chef du gouvernement portugais António Costa. On continuera à parler du nouveau projet le 9 décembre à Alicante, dans l'est de l'Espagne, lors de la réunion des chefs de gouvernement des pays riverains de la Méditerranée et du Portugal, a déclaré M. Sánchez.

Macron et Costa confirment un accord sur le projet de gazoduc. On va élaborer le projet à trois de manière intensive dans les semaines à venir, explique le Macron. Il s'agit d'une question importante pour la solidarité européenne. En même temps, le projet "répond à notre objectif de poursuivre notre stratégie de transition climatique et énergétique".

Macron espère que le projet sera financé par des fonds européens. Le gazoduc Midcat, également défendu par le chancelier allemand Olaf Scholz avec Sánchez et Costa, devait relier Barcelone au réseau français à Barbaira, dans le sud de la France, en passant par les Pyrénées. En Espagne, le tube est déjà construit jusqu'à 106 kilomètres au sud de la frontière, alors qu'il manque environ 120 kilomètres en France. Le projet a été interrompu en 2017 en raison de son manque de rentabilité. Macron avait refusé de le poursuivre.

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  Le 20/10/2022 à 17:11, Hypsen a dit :

J'adore.

C'est un fin mélange de troll et d'hypocrisie qui n'a plus rien à envier aux Occidentaux.

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C'est dans le droit fil du discours de Xi Jinping à Davos en 2017 :

https://www.lefigaro.fr/flash-eco/xi-jinping-met-en-garde-davos-contre-les-consequences-catastrophiques-d-une-confrontation-mondiale-20220117

En 2017, le numéro un chinois avait fait sensation à Davos en s'y faisant, de façon inattendue, le chantre du libre-échange et de la mondialisation, au moment où l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis faisait craindre un regain protectionniste.

Lundi, Xi Jinping s'est de nouveau présenté comme le défenseur du multilatéralisme et mis en garde contre les tensions au niveau mondial. «L'histoire a prouvé à maintes reprises que la confrontation ne résout pas les problèmes, elle ne mène qu'à des conséquences catastrophiques», a indiqué Xi Jinping, selon le texte officiel de son allocution.

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  Le 20/10/2022 à 18:37, g4lly a dit :

On l'oublie souvent mais la Chine n'est pas souverainiste mais globaliste.

En ça elle est les USA sont souvent cul et chemise.

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Globaliste peut-être, mais tu imagines une entreprise publique allemande prendre le contrôle d'un port stratégique en Chine ?

Ils exigent des choses qu'ils n'accepteraient pas dans leur pays.

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En tant qu'étranger, et donc non encombré par le bagage des différentes histoires et cultures nationales, il est possible que j'aie des idées non conventionnelles pour la défense européenne. Je suis curieux de savoir ce que vous pensez d'une idée en particulier.

 

Et si la défense était en quelque sorte coordonnée par des dispositions et des intérêts existants et "naturels" ? Par exemple, la France se concentrerait fortement sur la marine, l'armée expéditionnaire légère et le nucléaire. Pourquoi ? Parce que la France ne se trouve pas sur une frontière à risque d'invasion terrestre et qu'elle est intéressée par des opérations principalement expéditionnaires en dehors de l'Europe.

 

La Pologne (et de nombreux États frontaliers de l'Est) se concentrerait sur les forces terrestres lourdes (chars, artillerie, MLRS) et les défenses sol-air. Les pays scandinaves se concentrent sur les capacités arctiques, la défense aérienne et les systèmes d'alerte précoce. Le Benelux, l'Italie, la Grèce, se concentrent sur les capacités côtières et les eaux brunes/littorales. Il est évident qu'il existe des domaines de chevauchement, de duplication et de coopération (et il est à espérer qu'ils seront en grande partie réalisés grâce à des efforts coordonnés).

 

Je réalise que cela peut sembler risible étant donné le climat de cynisme qui entoure la défense européenne. Mais si l'UE était plus centralisée, cela semble être une manière totalement logique et plausible pour une administration centrale de décider de répartir les responsabilités en matière de défense sans aliéner totalement les États membres individuels.

 

Eh bien, comme je l'ai dit, je suis juste curieux de voir ce que les gens penseraient d'un tel paradigme, je ne me fais aucune illusion quant à la probabilité qu'il se réalise un jour.

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  Le 20/10/2022 à 19:11, Hypsen a dit :

Globaliste peut-être, mais tu imagines une entreprise publique allemande prendre le contrôle d'un port stratégique en Chine ?

Ils exigent des choses qu'ils n'accepteraient pas dans leur pays.

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Tu peux être globaliste et protectionniste. Les USA le sont.

Après les deux on des visions un peu différente du capitalisme - un liberal l'autre marxiste - et de la propriété - même si in fine tout est là propriété de la République -.

 

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  Le 20/10/2022 à 19:23, U235 a dit :

En tant qu'étranger, et donc non encombré par le bagage des différentes histoires et cultures nationales, il est possible que j'aie des idées non conventionnelles pour la défense européenne. Je suis curieux de savoir ce que vous pensez d'une idée en particulier.

Et si la défense était en quelque sorte coordonnée par des dispositions et des intérêts existants et "naturels" ? Par exemple, la France se concentrerait fortement sur la marine, l'armée expéditionnaire légère et le nucléaire. Pourquoi ? Parce que la France ne se trouve pas sur une frontière à risque d'invasion terrestre et qu'elle est intéressée par des opérations principalement expéditionnaires en dehors de l'Europe.

La Pologne (et de nombreux États frontaliers de l'Est) se concentrerait sur les forces terrestres lourdes (chars, artillerie, MLRS) et les défenses sol-air. Les pays scandinaves se concentrent sur les capacités arctiques, la défense aérienne et les systèmes d'alerte précoce. Le Benelux, l'Italie, la Grèce, se concentrent sur les capacités côtières et les eaux brunes/littorales. Il est évident qu'il existe des domaines de chevauchement, de duplication et de coopération (et il est à espérer qu'ils seront en grande partie réalisés grâce à des efforts coordonnés).

Je réalise que cela peut sembler risible étant donné le climat de cynisme qui entoure la défense européenne. Mais si l'UE était plus centralisée, cela semble être une manière totalement logique et plausible pour une administration centrale de décider de répartir les responsabilités en matière de défense sans aliéner totalement les États membres individuels.

Eh bien, comme je l'ai dit, je suis juste curieux de voir ce que les gens penseraient d'un tel paradigme, je ne me fais aucune illusion quant à la probabilité qu'il se réalise un jour.

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En complément de la réponse de Skw plus qu'en opposition :

  • la spécialisation des capacités par pays, logique pour les petits pays, favorise hypothétiquement la cohérence des dépenses mais elle n'assure en rien la cohérence des actions. Imaginons qu'il faille mobiliser à la fois une force terrestre, la marine et l'aviation comment faire si une nation apportant une capacité cruciale le refuse ?
  • et comment réagir vite et de manière coordonnée ? Comment partager le renseignement dans un ensemble où chaque pays est mécaniquement tenté de tirer la couverture à soit ? On en revient à la question - ce n'est pas un débat, personne de faisant de propositions consistantes - sur la structure de décision qui présiderait à l'emploi de forces authentiquement européennes.
    C'est une question avant tout politique.

Un des fondement de l'acceptabilité de l'OTAN, de ce point de vue, et outre la prééminence évidente des USA, est sa nature d'alliance défensive. Ce n'est évidemment pas si simple, puisque la meilleure défense est parfois l'attaque, mais tout de même : ça fournit peut-être une piste. L'Europe pourrait mettre en place et rôder des mécanismes de défense commune. Dans une crise telle que celle de l'Ukraine, ou si demain M. Erdogan venait à mettre à exécution ses très vilaines idées en direction de la Grèce, la clause de défense jouant, il serait beaucoup plus évident de décréter la nécessité d'une action défensive, et de définir un cadre efficace de mobilisation et de commandement des forces.

Derniers points :

  • nous sommes divers, et notamment par la langue : nous devons apprendre à travailler en commun, pas avec , en permanence, toujours 27 ou 28 nationalités représentées au sein des formations ou des états-majors, mais peut-être avec un minimum de 3, par exemple, et de manière permanente. L'anglais ne peut pas être la seule langue de travail : c'est un handicap trop lourd pour les non-anglophones.
  • nous devrions réfléchir à implanter des usines sur les frontières au sein de l'Union, ou très proches d'elles. Ce n'est pas seulement symbolique : c'est aussi pour permettre la mixité des forces de travail au sein de l'industrie.
  • le renseignement - et le contre-espionnage - vont être bien compliqués à conjuguer... Beaucoup d'enjeux souverains là-dedans...
  • les USA pourraient, s'ils souhaitent que l'Europe se prenne en main, modérer leurs capacités à susciter les dissensions et à empêcher les projets techniques européens d'émerger. Pour l'instant vous faites l'inverse, avec brio : LM (notamment) est trop influente, chez vous d'abord, mais ce n'est pas le seul exemple.
Modifié par Boule75
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  Le 20/10/2022 à 19:38, herciv a dit :

Les trois bourdes de la géopolitique allemande           durant les 120 années qui viennent de s’écouler

 le pangermanisme qui fait croire aux élites allemandes qu’elles pourront constituer un empire qui dominera l’Europe ; le nazisme qui leur fait croire qu’un empire fondé sur la race pourra dominer le monde ; tout dernièrement, un goût de la paix et de la prospérité qui leur fait sacrifier son armée, et cette politique de coopération énergétique avec la Russie qui fait oublier que l’interdépendance économique ne fait pas une diplomatie

*************

Aujourd’hui, au prisme de la guerre en Ukraine, on s’aperçoit que la « Corporate Germania », qu’on pourrait aussi appeler le « complexe pacifico-industriel », a imposé sa logique mercantiliste a une société qui recherchait avant tout la prospérité matérielle, sans les freins politiques, moraux qui auraient dû jouer. Tous les partis de gouvernement, en Allemagne, ont suivi ou devancé et commis la même erreur sur la Russie et sur la situation de l’Ukraine – jusqu’au fort respectable Jürgen Habermas dont on rappellera le débat, en avril et juin 2022, avec Timothy Snyder dans les colonnes du Süddeutsche Zeitung puis du Frankfurter Allgemeine Zeitung.

La prépondérance des intérêts économiques en Allemagne aura coûté cher, aux ukrainiens et à toute l’Europe. Cette troisième bourde en 120 ans n’a pas la même gravité que les précédentes, objectera-t-on. Voire ! En tout cas, comme les deux premières, elle oblige les Etats-Unis à intervenir en catastrophe, sans quoi une puissance cynique et brutale aurait imposé sa volonté à l’Europe des démocraties

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Excellente vision globale ! J'ai extrait ce que je retiens d'essentiel et ai surligné... 

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  Le 20/10/2022 à 13:24, Amnésia a dit :

Ma position a toujours été simple...

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Le problème d'une position simple, c'est que le monde réel ne l'est généralement pas :wink:

(Mais au moins tu l'annonces, et elle est toute à ton honneur)

  Le 20/10/2022 à 13:24, Amnésia a dit :

la France doit être une grande puissance militaire en Europe [...] On doit s'imposer et clairement surpasser incontestablement les autres pays pour ensuite pouvoir imposer des règles et des accords dans lesquels on pourra mettre les américains comme partenaire et non comme l'arbre auquel l'Europe est une branche.

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Même si c'était le cas (et dans certains cas techniquement ça l'est) la défense est trop politique pour que cela aboutisse ainsi. En simplifiant pas mal, tant qu'on ne pourra pas produire des équipements (lourds) en quantité suffisante pour équiper toute l'Europe, pour que le prix soit réellement compétitif (face aux USA principalement), on ne pourra pas imposer nos solutions et nos produits. Les appels d'offres pour le militaire sont toujours coiffé d'un aspect politique (intérieur et extérieur) qui fera que des matériels moins bons ou moins adaptés au besoin seront parfois choisis, pour des raisons diplomatiques, politiques, d'alliance ou même juste de ressenti personnel/national. De plus, cela implique que les produits répondent aux besoins de TOUS LES PAYS de l'UE en même temps. Envisageable pour certains mais très douteux pour d'autres (chars de combat par exemple, où les doctrines sont parfois très différentes : Challenger 2 (défensif) Vs Leclerc (hyper-mobile)... où justement le Leopard-2 fait office de "juste milieu" moins bons que les 2 autres mais paraissant plus polyvalent)

Enfin, tu oublies la situation de la France et des Français, jugés dans le reste du monde comme étant peu fiables et de mauvais ingénieurs. Bonne chance pour imposer une solution unique au reste de l'Europe (même si ce n'est pas la tienne) avec une telle étiquette collée au c**.

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  Le 20/10/2022 à 19:38, herciv a dit :

Les trois bourdes de la géopolitique allemande

https://www.contreligne.eu/2022/10/les-trois-bourdes-de-la-geopolitique-allemande/

11 octobre 2022

Il est tentant de noter que durant les 120 années qui viennent de s’écouler, l’Allemagne aura commis trois énormes bourdes de géopolitique qui ont causé un préjudice considérable à l’Europe, avec la guerre pour conclusion logique : le pangermanisme qui fait croire aux élites allemandes qu’elles pourront constituer un empire qui dominera l’Europe ; le nazisme qui leur fait croire qu’un empire fondé sur la race pourra dominer le monde ; tout dernièrement, un goût de la paix et de la prospérité qui leur fait sacrifier son armée, et cette politique de coopération énergétique avec la Russie qui fait oublier que l’interdépendance économique ne fait pas une diplomatie ; c’est une arme à double tranchant qui vous affaiblit plus qu’elle ne contraint la puissance agressive, militarisée qu’on souhaite ramener à la raison.

Ces trois situations sont évidemment fort différentes, et la catégorie « élites » ne recouvrent pas les mêmes réalités sociologiques en 1913, en 1939 ou aujourd’hui. Il reste que dans les trois cas, la politique adoptée procède d’un même style d’erreur, dans la compréhension des lignes de fracture, des rapports de force et des dynamiques qui finissent ou finiront pas emporter le projet. Il reste aussi que dans les deux premiers cas, cette politique a causé la guerre, et qu’elle a aujourd’hui affaibli l’Europe et ses démocraties face à un adversaire belliciste, irréductible à ses valeurs. Où en serait l’Ukraine sans l’aide militaire des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne1 et de quelques autres (parmi lesquels la France fait pâle figure, mais pour des raisons qui relève moins de la bourde pure et simple que de l’illusion sur ses capacités d’analyse et de persuasion) ?

Les élites dirigeantes allemandes ne pourront pas dire que le contresens géopolitique qu’a constitué le gazoduc NordStream 2 était difficile à imaginer avant le 24 février 2022. Même le président Trump l’avait dénoncé, à la suite de la Pologne et de l’Ukraine. Le Congrès des Etats-Unis avaient voté des sanctions sans pourtant adopter les politiques incisives qui sont mises en œuvre, à juste titre ou non, contre Cuba ou l’Iran. Elles ne pourront pas dire non plus que la médiocrité des budgets militaires allemands, ce 2% du PIB promis en 2006 mais qui n’a jamais vraiment été atteint, n’avait pas été signalée, et dénoncée en termes choisis. Donald Trump s’était d’ailleurs illustré par de fortes remarques sur ce point, mais lui, avec l’idée que les Etats-Unis devaient cesser de payer autant et devenir isolationniste !

Il est revenu au ministres des affaires étrangères de l’Europe, Josep Borell, de le dire, sans viser l’Allemagne nommément mais derrière la référence polie à l’Europe, c’est elle qui est visée au premier chef : il a été calamiteux de découpler les sources de la prospérité de celles de la sécurité, et de préserver coûte que coûte l’accès au gaz russe bon marché au lieu de s’opposer aux menées du pouvoir russe, en s’imaginant qu’il serait dès lors persuadé de ne pas aller trop loin et serait plus ouvert au compromis. Et c’est en Allemagne que cette politique a été conçue.

Comment expliquer ce talent pour ces bourdes monumentales au détriment de l’Europe ? Peut-être tout d’abord parce que ces élites, malgré leur diversité fonctionnelle, sont chaque fois trop homogènes culturellement et politiquement, ce qui ne permet pas de vraies confrontations d’idées et conduit à suivre la pente spontanée du groupe, sans contrepoids, et qu’elles en tirent une confiance en soi excessive, teintée de bonne conscience et de sentiment de supériorité. (Seuls comptent ici les débats au sein de la classe dirigeante, pas ceux qui animent les marges de la société.)

En 1913, l’élite impériale, aristocratique et militaire, s’est illusionnée sur ses capacités à tenir tête, sur deux fronts (trois en fait),  au reste de l’Europe et même aux Etats-Unis, provoqués de façon bien téméraire en 1917. Son ascendant politique et moral sur la société bourgeoise et sur la population dans son ensemble l’a privée des contrepoids qui auraient permis de mesurer les risques d’une affrontement militaire généralisé. La même erreur est faite en 1939 par une élite nazie qu’on aurait du mal à caractériser socialement, mais qui a justement été jugée criminelle en 1945, et qui elle-aussi, au nom de la race et après quelques succès, a su prendre l’ascendant sur toute la société, y compris sur l’élite de la période impériale. Le sous-groupe dominant impose ses valeurs, et le reste des élites puis la société suivent sans trop se poser de questions.

Aujourd’hui, au prisme de la guerre en Ukraine, on s’aperçoit que la « Corporate Germania »2, qu’on pourrait aussi appeler le « complexe pacifico-industriel », a imposé sa logique mercantiliste a une société qui recherchait avant tout la prospérité matérielle, sans les freins politiques, moraux qui auraient dû jouer. Tous les partis de gouvernement, en Allemagne, ont suivi ou devancé et commis la même erreur sur la Russie et sur la situation de l’Ukraine – jusqu’au fort respectable Jürgen Habermas dont on rappellera le débat, en avril et juin 2022, avec Timothy Snyder dans les colonnes du Süddeutsche Zeitung puis du Frankfurter Allgemeine Zeitung. La prépondérance des intérêts économiques en Allemagne aura coûté cher, aux ukrainiens et à toute l’Europe. Cette troisième bourde en 120 ans n’a pas la même gravité que les précédentes, objectera-t-on. Voire ! En tout cas, comme les deux premières, elle oblige les Etas-Unis à intervenir en catastrophe, sans quoi une puissance cynique et brutale aurait imposé sa volonté à l’Europe des démocraties3.

Nicolas Tisler

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C'est un peu facile de faire peser l'erreur de la dépendance au gaz russe uniquement sur les industriels allemands. La réalité est que ceux-ci voulaient majoritairement la poursuite du nucléaire car leur vrai objectif est seulement une énergie abondante et pas chère quel qu'en soit la source. Je pense que ce discours est surtout un moyen de se dédouaner pour les politiques allemands ayant réalisé aux forceps la sortie du nucléaire et le développements massif des énergies intermittentes créant de facto cette dépendance au gaz pourtant contradictoire avec les objectifs écologiques affichés. D'ailleurs, les allemands n'ont rien changé à leur politique énergétique sachant le GNL hors de prix n'est pas une solution pérenne. Ils comptaient probablement encore avant le sabotage de NS1/2 sur un retour au "business as usual" dans quelques années. Les subventions temporaires ne sont pas une stratégie énergétique, elles servent juste à gagner du temps pour persévérer dans les mêmes erreurs. Les belles histoires à base de fermes de batteries géantes et "air-to-fuel" c'est juste pour rassurer les enfants avant le dodo.

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  Le 19/10/2022 à 20:37, Bocket a dit :

Un tweet de Michel Rose de Reuters @MichelReuters (qui notamment couvre le pdt  Macron), où l'on apprend qu'en fait le président ronge son frein pour ne pas leur voler dans les plumes, pour des raisons surprenantes : ne pas encourager le sentiment anti allemand et les partis anti-allemands (ah bon je ne savais qu'ils étaient si forts, peut être en 1950? ) 

Les responsables français ont exprimé leur irritation face à ce qu'ils considèrent comme une série de décisions unilatérales prises par l'Allemagne au cours des derniers mois, notamment le paquet énergétique de 200 milliards d'euros (195 milliards de dollars) dévoilé par Berlin. La taxonomie, l'énergie nucléaire, le gazoduc je Midcat mais aussi les programmes de défense communs et la politique spatiale (Arianespace) sont d'autres sujets qui ont mis la France et l'Allemagne à couteaux tirés, nous ont dit des sources.
M. Macron s'est longtemps abstenu de critiquer l'Allemagne publiquement. Les responsables français estiment que c'est souvent contre-productif et qu'ils ne veulent pas alimenter le sentiment antiallemand et les partis anti-allemands en France. Mais les diplomates français estiment que l'Allemagne pèse trop souvent de tout son poids et prend des décisions qui vont à l'encontre des intérêts français. "Les Allemands pensent que nous boxons en dehors de notre catégorie et qu'il faut nous ramener à notre niveau ", m'a dit un diplomate français. Les Allemands font ce dont les Français sont souvent accusés : prendre des décisions sans consulter leurs partenaires pour servir leurs intérêts", a déclaré un diplomate européen à @IrishJReuters.


Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

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Résumons " Macron préfère taire l'intérêt de la France plutôt que d'admettre que les eurobeats peuvent être pas si européens et pas si béats".

Édit : deja poste 

Modifié par Coriace
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  Le 21/10/2022 à 17:59, Coriace a dit :

Résumons " Macron préfère taire l'intérêt de la France plutôt que d'admettre que les eurobeats peuvent être pas si européens et pas si béats".

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Ou alors cherche-t-il à intervenir au bon moment, plutôt à la fin, après avoir laissé Trappier et Cambon monter au créneau, pour véritablement épuiser les possibilités avant que la question ne soit tranchée, dans un sens ou dans l'autre ?

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