MIC_A Posté(e) le 20 avril 2022 Share Posté(e) le 20 avril 2022 (modifié) Intéressant ces doctrines mais en définitive, il resterait quoi qui vaille le coup de "survivre" (vainqueurs/vaincus) à ces scénarios apocalyptique, vu l'impact mondial coté retombées en dehors des territoires directement touchés et exsangues pour un millénaire à tout être humain ? Bien gentils tous ses plans/théories qui en règle générale ne se déroulent jamais comme prévus et bien couillus ceux qui feraient une absolue confiance à un système anti missiles nucléaire quel que soit son degré de sophistication quand on voit la puissance de destruction d'un seul vecteur ! C'était la base de la dissuasion, la non utilisation des armes nucléaires. Modifié le 20 avril 2022 par MIC_A Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Obelix38 Posté(e) le 20 avril 2022 Share Posté(e) le 20 avril 2022 Citation "Selon les médias russes, la Russie a lancé avec succès un missile intercontinental Sarmat à partir du cosmodrome de Plessetsk." De quoi mettre un peu plus de pression sur l'occident ? (Désolé si déjà passé, mais aucun post ne ressort avec recherche sur le mot clé "Sarmat") Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akhilleus Posté(e) le 20 avril 2022 Share Posté(e) le 20 avril 2022 il y a 19 minutes, MIC_A a dit : Intéressant ces doctrines mais en définitive, il resterait quoi qui vaille le coup de "survivre" (vainqueurs/vaincus) à ces scénarios apocalyptique, vu l'impact mondial coté retombées en dehors des territoires directement touchés et exsangues pour un millénaire à tout être humain ? Bien gentils tous ses plans/théories qui en règle générale ne se déroulent jamais comme prévus et bien couillus ceux qui feraient une absolue confiance à un système anti missiles nucléaire quel que soit son degré de sophistication quand on voit la puissance de destruction d'un seul vecteur ! C'était la base de la dissuasion, la non utilisation des armes nucléaires. Si ce que tu présupposes était vrai (à savoir un degré raisonnable dans les relations entre états et une intégration de l'impact global d'un conflit nucléaire) on ne serait jamais monté à plusieurs milliers de têtes nucléaires pendant la guerre froide et il n'y aurait pas besoin que les russes et les américains en conservent entre 5500 et 6000 chacun (soit largement de quoi se vaporiser l'un l'autre .... plusieurs fois) 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. dbo Posté(e) le 20 avril 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 20 avril 2022 il y a 21 minutes, Obelix38 a dit : De quoi mettre un peu plus de pression sur l'occident ? (Désolé si déjà passé, mais aucun post ne ressort avec recherche sur le mot clé "Sarmat") Pour moi, pas du tout. Et c'est l'avis officiel du pentagone... (source : direct Le monde) 18:42 Partage Le tir du missile russe Sarmat est un essai de « routine », assure le Pentagone Le Pentagone a assuré que le tir russe d’un missile balistique intercontinental Sarmat, réussi pour la première fois mercredi, était un essai de « routine » et ne constituait « pas une menace » pour les Etats-Unis ni leurs alliés. Moscou a « convenablement informé » Washington de la réalisation de ce test, conformément à ses obligations relevant des traités sur le nucléaire, et il ne s’agissait donc pas d’une « surprise » pour le ministère américain de la défense, a ajouté son porte-parole, John Kirby. 2 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 20 avril 2022 Share Posté(e) le 20 avril 2022 Les deux mon capitaine. Sur la scène internationale, la Russie cherche à apparaître comme une puissance responsable en prévenant et en respectant les règles de sécurité en vigueur pour ne pas affoler tout le monde. Sur la scène intérieure, c'est une manifestation de la puissance russe qui n'a absolument pas baissé quoi qu'en disent les vils propagandistes inféodés à l'OTAN. C'est très classique en somme. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. pascal Posté(e) le 20 avril 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 20 avril 2022 il y a 7 minutes, dbo a dit : Le Pentagone a assuré que le tir russe d’un missile balistique intercontinental Sarmat, réussi pour la première fois mercredi, était un essai de « routine » et ne constituait « pas une menace » pour les Etats-Unis ni leurs alliés. Moscou a « convenablement informé » Washington de la réalisation de ce test, conformément à ses obligations relevant des traités sur le nucléaire, et il ne s’agissait donc pas d’une « surprise » pour le ministère américain de la défense, a ajouté son porte-parole, John Kirby. Tout le monde calme le jeu ... c'est plutôt rassurant J'aime bien le "réussi pour la première fois" ce qui constitue une petite vacherie ! 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Minitel Posté(e) le 20 avril 2022 Share Posté(e) le 20 avril 2022 il y a une heure, Akhilleus a dit : Si ce que tu présupposes était vrai (à savoir un degré raisonnable dans les relations entre états et une intégration de l'impact global d'un conflit nucléaire) on ne serait jamais monté à plusieurs milliers de têtes nucléaires pendant la guerre froide et il n'y aurait pas besoin que les russes et les américains en conservent entre 5500 et 6000 chacun (soit largement de quoi se vaporiser l'un l'autre .... plusieurs fois) J'avais lu (je ne sais plus où) que la multiplication des bases de lancement de missiles balistiques intercontinentaux avait aussi pour but de multiplier les cibles prioritaires à traiter par une force adverse : les bases avaient donc autant un but offensif que defensif. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 20 avril 2022 Share Posté(e) le 20 avril 2022 6 hours ago, Alexis said: Et que ça passe donc très loin de tout ce qui est Ukraine, même Finlande et Suède ! Je ne sais pas trop comment tu fais de la géographie mais une trajectoire balistique de Dombarovsky à NYC ... passe au dessus de la Finlande, de la Suède et de la Norvège ... et cette trajectoire passe à moins de 1000km de la Pologne. Largement de quoi utiliser les radar polonais comme barrière. Depuis Kozelsk on passe au dessus de la Lettonie, à moins de 350km de la Pologne. Après c'est feindre de ne pas comprendre que des radars ennemis qui observe ton ciel en permanence ne pose pas de probleme dans une défense de type bastion. Si le mouvement de tous tes bombardiers est connu en permanence il ne dissuade plus personne non plus. Si le mouvement de tes transports et tanker est connu en permanence tu ne peux plus proposer de surprise à l'adversaire etc. etc. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Akhilleus Posté(e) le 20 avril 2022 Share Posté(e) le 20 avril 2022 il y a 11 minutes, Minitel a dit : J'avais lu (je ne sais plus où) que la multiplication des bases de lancement de missiles balistiques intercontinentaux avait aussi pour but de multiplier les cibles prioritaires à traiter par une force adverse : les bases avaient donc autant un but offensif que defensif. C'est exact. A la grande époque Guerre Froide multiplication des ICBM, on estimait à un besoin de 2 à 3 têtes pour espérer neutraliser un seul silo (qui étaient durcis pour encaisser des frappes à proximité, du genre 2000 psi ou une mégatonne à 0.2 nautique soit 370 m pour une partie des Minuteman, 1000 psi pour la majorité d'entre eux et 300 psi pour les Titans II) . A ajouter au nombre de têtes nécessaires pour traiter les bases aériennes de bombardiers stratégiques et les ports d'attache des SNLE 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Alexis Posté(e) le 20 avril 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 20 avril 2022 il y a 50 minutes, g4lly a dit : Je ne sais pas trop comment tu fais de la géographie mais une trajectoire balistique de Dombarovsky à NYC ... passe au dessus de la Finlande, de la Suède et de la Norvège ... et cette trajectoire passe à moins de 1000km de la Pologne. Largement de quoi utiliser les radar polonais comme barrière. C'est très simple. Voir le message auquel tu répondais, c'est tout expliqué En pratique, dans l'exemple que j'ai choisi, je fais tirer Dombarovsky sur la côte Ouest des Etats-Unis - ça irait encore vers le Middle-West - et je réserve les cibles sur la côte Est aux missiles qui se trouvent en Sibérie. Le planificateur russe, il a le droit de réfléchir avant de choisir quels missiles il affecte à quelles cibles il y a 50 minutes, g4lly a dit : Après c'est feindre de ne pas comprendre que des radars ennemis qui observe ton ciel en permanence ne pose pas de probleme dans une défense de type bastion. Si le mouvement de tous tes bombardiers est connu en permanence il ne dissuade plus personne non plus. Si le mouvement de tes transports et tanker est connu en permanence tu ne peux plus proposer de surprise à l'adversaire etc. etc. Il ne faut pas non plus feindre d'avoir oublié que même à 50 km d'altitude, l'horizon n'est qu'à 800 km En pratique, un radar situé à 800 km ne pourra détecter un départ de missile balistique qu'après que celui-ci aura déjà fait le plus gros de sa phase d'accélération... Et les sites de missiles de Roumanie et Pologne sont à plus de 2 000 km de Dombarovsky. De même que la Finlande. Et avant qu'un balistique allant de Dombarovsky à Los Angeles passe au plus près de la Finlande - un millier de kilomètres au moins quand même - il sera dans l'espace et aura pu libérer et disperser ses ogives et ses leurres... bref tout le bénéfice d'une interception en phase d'accélération aura été perdu. 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
gustave Posté(e) le 20 avril 2022 Share Posté(e) le 20 avril 2022 Il y a 10 heures, MIC_A a dit : Putain, j'ai failli renverser ma tasse !VP, le nouveau Messie qui perpétue sous son joug la "Fédération de Russie" ou autrement la plupart des entités la composant se seraient barrées vite fait. L'avenir incertain proposé suite à cette guerre qui ne dit pas son nom pour l'exemple dans le cas ou d'autres avaient des vélliétés et un risque d'implosion si la Russie se trouve vraiment affaiblie ! Et ça en serait fini de cette vision civilisationnelle déjà mise à mal envers les "Slaves", peuples frères, les autres "pas frères" savent maintenant à quoi s'attendre. "L’économie et le bien être seraient secondaire" on nage en pleine spiritualité du paradis sans "l'amour et l'eau fraîche", même une partie des Chinois l'ont compris ! Sincèrement, Gustave, tu crois vraiment à cette vision dépassée de VP, j'ai l'impression de relire un versé de n'importe qu'elle religion pour justifier tout un tas de trucs indéfendables. Il me semble que c'est le ba à ba de jouir de son labeur plus encore de nos jours qu'avant, sauf à s'identifier aux nations qui ont élevé "le culte" de la personnalité de leurs dictateurs en dieu vivant dans l'opulence avec droit de vie ou de mort! Espérant ne jamais connaitre pareille situation que je combattrais de toutes mes forces et je comprends parfaitement ceux qui le font actuellement. Je pense au contraire que si on ne sait pas accepter que des dirigeants étrangers (et les populations, encore plus souvent) ne réagissent pas tous en termes de rationalité et en faisant passer avant tout l'économie, on fait preuve d'une singulière incapacité à comprendre le monde. Les discours de VP, et dorénavant ses actes militent en ce sens. J'ajouterai que la longévité au pouvoir renforce cette tendance, et si en plus il est malade... 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
g4lly Posté(e) le 20 avril 2022 Share Posté(e) le 20 avril 2022 5 hours ago, Alexis said: Et avant qu'un balistique allant de Dombarovsky à Los Angeles passe au plus près de la Finlande - un millier de kilomètres au moins quand même - il sera dans l'espace et aura pu libérer et disperser ses ogives et ses leurres... bref tout le bénéfice d'une interception en phase d'accélération aura été perdu. Un ICBM ne libère pas ses RV juste après la phase propulsé mais un peu avant la rentrée. Même punition pour les contres mesure elle ne sont mise en œuvre que tard sinon elle dispersent trop. C'est le PBV qui fait le gros du trajet avec une partie piloté au début tant qu'il est accroché au troisième étage, d'autant plus si celui ci est manœuvrant. Et maintenant l'état e l'art en 2015. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Heorl Posté(e) le 21 avril 2022 Share Posté(e) le 21 avril 2022 Il y a 11 heures, gustave a dit : Je pense au contraire que si on ne sait pas accepter que des dirigeants étrangers (et les populations, encore plus souvent) ne réagissent pas tous en termes de rationalité et en faisant passer avant tout l'économie, on fait preuve d'une singulière incapacité à comprendre le monde. Les discours de VP, et dorénavant ses actes militent en ce sens. J'ajouterai que la longévité au pouvoir renforce cette tendance, et si en plus il est malade... Attention, hein, parce que l'on peut avoir des situations très étranges comme au Moyen-Orient (pour changer) où l'irrationalité et l'imprévisibilité provoquent de la rationalité en retour. En 2016, l'Arabie Saoudite et Israël, c'était le noir et le blanc, de purs opposés. Arrive Trump, comme un chien dans un jeu de quille, et qui fout un zbeul monstre dans l'ordre régional, ce qui provoque un retournement d'alliances avec des israélo-arabes (!) contre les Iraniens et les Turcs. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
pascal Posté(e) le 21 avril 2022 Share Posté(e) le 21 avril 2022 il y a 4 minutes, Heorl a dit : des israélo-arabes (!) contre les Iraniens et les Turcs. Est-ce si étrange au final ? Turquie et Iran sont les deux proto-puissances régionales assises chacune au centre d'une communauté de langue (À travers l'Asie centrale et le Caucase, les États turcophones représentent une population non négligeable: 8 millions d'habitants pour l'Azerbaïdjan, 14 millions pour le Kazakhstan, 5 millions pour le Kirghizistan et 25 millions pour l'Ouzbékistan) ou de religion - chiite Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Heorl Posté(e) le 21 avril 2022 Share Posté(e) le 21 avril 2022 il y a 6 minutes, pascal a dit : Est-ce si étrange au final ? Turquie et Iran sont les deux proto-puissances régionales assises chacune au centre d'une communauté de langue (À travers l'Asie centrale et le Caucase, les États turcophones représentent une population non négligeable: 8 millions d'habitants pour l'Azerbaïdjan, 14 millions pour le Kazakhstan, 5 millions pour le Kirghizistan et 25 millions pour l'Ouzbékistan) ou de religion - chiite Oui et non. Tu as des équilibres locaux qui font que même des pays arabes sunnites recherchent un soutien iranien ou turc. Tu as en fait un billard à trois bandes entre l'Egypte, l'Iran et la Turquie depuis une vingtaine d'années, avec les pays arabes et les puissances mineures comme l'AS ou Israël qui jouent ces puissances les unes contre les autres. Le meilleur exemple est le gouvernement de Tripoli, reconnu à l'international mais infesté de Frères Musulmans et de fondamentalistes, qui est soutenu par les Turcs (ne jamais oublier qu'Erdogan est lui-même un FM) alors que l'Egypte joue sa partition solo dans un seul but : virer les Turcs partout où ils s'installent et s'imposer comme LA puissance régionale. Ils ont plusieurs atouts à leur disposition : Suez, d'abord, indépassable, puis d'excellente relations avec Israël une fois les différents territoriaux autour d'Aqaba réglés. La Lybie haftarienne joue le rôle pratique de bouclier contre la Libye proturque et à moitié islamiste, ils s'entendent très bien avec le reste du Maghreb et conservent des relations cordiales avec la péninsule arabique. Leur gros problème est leur dépendance en nourriture, car l'Egypte est surpeuplée et le bassin du Nil ne peut pas produire assez pour nourrir tout le monde (d'où les tensions avec l'Ethiopie et le Soudan pour le barrage de la Renaissance, qui diminuerait les ressources en eau égyptiennes). La Turquie, elle, essaie depuis l'arrivée de l'AKP de s'imposer elle aussi comme la grande puissance du monde sunnite. Ils ont poursuivi cette politique de manière très intelligente avec un volet culturel qui permet l'export de dizaines de séries turques qui font appel à la splendeur de l'empire ottoman (comme le film sur la chute de Constantinople, qui fut un bide complet en Europe -on se demande pourquoi- mais fut très apprécié dans le monde arabe) ou qui renverse les codes occidentaux, comme La Vallée des Loups, série James Bond-like où le héros est un basané aux cheveux un peu frisés et qui affrontent des néonazis israéliens borgnes, blonds aux yeux bleus. Ce soft power a également été renforcé par la posture de bon voisinage et d'équilibre que la Turquie a tenu pendant une décennie, la résistance aux pressions américaines pour l'invasion de l'Irak en 2003 et le soutien à Gaza malgré un équipage marchand capturé par Israël. Mais depuis les printemps arabes et l'invasion du Rojavah, les arabes se détournent de plus en plus des Turcs et l'ottomania des années 2000 est devenue une crainte d'un néo-ottomanisme, particulièrement en Irak et en Syrie (ce qui donne lieu à des rapprochements étranges entre Syriens de tout poil, Grecs et Irakiens-Iraniens). De plus, le déclin économique enterre à moyen terme les ambitions turques. L'Iran, de son côté, préfère cultiver sa sphère d'influence, le fameux croissant chiite qui va du Liban à Téhéran, et renforcer sa posture auprès du monde musulman comme seul véritable opposant à Israël grâce à son soutien constant au Hezbollah. Ils sont parfaitement contents d'être présentés comme l'Ennemi puisque ça renforce leur posture. La Russie dans tout ça ? Ben elle essaie de réoccuper la place que l'URSS avait, avec le soutien aux Kurdes et aux Arméniens contre les Turcs, à l'Egypte et à Haftar dans le Maghreb, et avec une alliance bizarre entre une puissance islamiste fondamentaliste (l'Iran) et un régime orthodoxe anti-islamiste (Russie) en Syrie, où elle essaie de reprendre le rôle qu'avait joué le PCS dans la vie politique syrienne. Evidemment, maintenant que la Russie perd énormément de son prestige, sa posture au Moyen-Orient est de plus en plus précaire, d'autant plus que la région dépendait énormément du blé ukraino-russe. L'arrêt des exports des deux côtés n'est pas mis sur le dos des Occidentaux car ils n'ont pas placé d'embargo sur celui-ci, mais surtout sur la Russie, qui est vue comme voulant se débarrasser du concurrent ukrainien pour imposer ses prix. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Skw Posté(e) le 21 avril 2022 Auteur C’est un message populaire. Share Posté(e) le 21 avril 2022 (modifié) Une chronique publiée dans le Spiegel : Citation La guerre de Poutine contre l'Ukraine : Le Lumpen-Pazifismus allemandUne chronique de Sascha Lobo Une partie substantielle du mouvement pacifiste est, dans son auto-justification, la meilleure chose qui puisse arriver à Poutine. Malheureusement, celui-ci a de puissants partenaires dans la sphère politique politique et notamment au sein du SPD. 20.04.2022, 15h05 "J'ose affirmer que si les Juifs mobilisaient pour les soutenir la force d'âme qui découle uniquement de la non-violence, Monsieur Hitler s'inclinerait devant un courage tel qu'il n'en a encore jamais fait l'expérience de manière notable dans ses rapports avec les hommes". Ces lignes ont été écrites fin 1938, et par un pacifiste, par le pacifiste, à savoir le Mahatma Gandhi. Peu de temps après, il déclarait encore qu'il ne pouvait probablement pas y avoir de Gandhi juif en Allemagne, car celui-ci "ne pourrait très probablement pas agir plus de cinq minutes", "avant d'être immédiatement traîné à la guillotine". Ce qui signifie que Gandhi savait ce qui pouvait arriver aux juifs en Allemagne. Gandhi n'est pas seulement un modèle pour de nombreux pacifistes jusqu'à aujourd'hui, il était aussi un fabuleux pétard mouillé. Le mouvement pacifiste allemand semblait grossièrement divisé en deux pour sa grand-messe de cette année, les marches de Pâques pour la paix. D'un côté, il y a ceux qui sont orientés vers la raison - il y en a bien sûr aussi - et qui poursuivent un pacifisme éclairé et réaliste. On peut comprendre par là : scepticisme à l'égard du militarisme, rupture avec les récits de guerre positifs, radicalité dans la création des conditions de la paix, mais aussi acceptation du désir des victimes d'agressions de se défendre. De l'autre côté, on trouve une partie substantielle du mouvement pacifiste, que j'appellerai le Lumpen-Pazifismus allemand. Il s'agit d'une idéologie profondément égocentrique qui place son propre orgueil au-dessus de la souffrance d'autres personnes. Les Lumpen-Pazifisten ne sont peut-être pas très à l'aise avec la réalité, mais ils ne sont pas en premier lieu naïfs, comme on le leur reproche souvent. La naïveté est désagréable, mais pas honteuse. Les Lumpen-Pazifisten sont avant tout des gens bien-pensants. Ce sont des personnes qui enfilent une veste et oublient immédiatement ce que signifie avoir froid. Ce sont des gens qui suivent leurs principes de cercle de chaises, même au prix de la vie de tiers. Ce sont des gens qui, face à l'horreur des attaques russes en Ukraine, ne veulent rien faire, exactement : rien. Bref, ce sont des gens comme le délégué à la paix de l'Eglise protestante d'Allemagne, l'évêque Friedrich Kramer. Interrogé sur la manière de réagir aux crimes de guerre du dictateur Poutine en Ukraine, il déclare : "Parfois, nous ne pouvons tous être que des spectateurs impuissants. Et c'est peut-être une bonne chose". Il ne me semble guère possible de célébrer de manière plus malicieuse sa propre impassibilité face à des enfants bombardés morts. Mais bon, c'est un évêque. Il ne peut rien arriver de mieux au chef fasciste russe Poutine que des dirigeants occidentaux qui disent directement ou indirectement que l'Ukraine ne nous concerne pas. Les Lumpen-Pazifisten ont quelques partenaires puissants, en particulier dans la sphère politique et plus particulièrement encore dans le SPD, le parti de la paix. On les reconnaît au parallélisme des arguments. En effet, l'évêque Kramer ne se contente pas de rester béatement impuissant, il dicte également au gouvernement la manière dont il doit gérer le conflit. Les livraisons d'armes sont bien sûr taboues, mais Kramer dit surtout : "Nous ne devons pas y entrer avec une éthique de conviction, nous devons rester sobrement à l'extérieur". Quand doit-on faire preuve d'éthique si ce n'est maintenant ? Avec des civils assassinés et violés en grand nombre ? L'éthique de conviction signifie ici que l'on trace des lignes rouges dont le franchissement doit avoir des conséquences : le contraire de l’apaisement. D'autant plus qu'il ne s'agit pas de la participation active de l'OTAN au combat en Ukraine. Mais de la livraison d'armes. Le tweet le plus intelligent, le plus drôle et le plus triste à ce sujet : "Comme nous ne savons pas exactement tout ce que la Russie pourrait considérer comme une déclaration de guerre, j'ai décidé de ne pas vider le lave-vaisselle aujourd'hui". Maintenant, mieux vaut être sobre, pas d'éthique agaçante que Poutine pourrait éventuellement "mal interpréter", mais observer de manière pragmatique, dit l'évêque. Nous passons à Michael Müller (SPD), l'ancien maire de Berlin, désormais député au Bundestag. Celui-ci déclare sur n-tv : "Je m'étonne chez certains, qui ont également observé la situation sur place, de la rapidité avec laquelle on appelle maintenant à l'utilisation d'armes lourdes". Rapidement ? Donc déjà après quelques dizaines de milliers de morts, de civils* torturés, violés, assassinés, de crimes de guerre de masse ? Les présidents de commission du Bundestag attaqués, qui se sont rendus sur place à Kiev la semaine dernière, ont déjà dû subir les moqueries d'Olaf Scholz qui les a qualifiés de "garçons et filles", et maintenant l'ex-maire Müller les exhorte à la lenteur en matière d'armes. Les organisateurs des traditionnelles marches pacifistes de Pâques ne se sentaient malheureusement pas en mesure de condamner la guerre d'agression russe, mais pensaient néanmoins manifester pour la paix. Ceux qui voulaient sérieusement montrer "un positionnement clair" face à l'OTAN - et uniquement l'OTAN - ont affiché leur désarroi de manière particulièrement frappante. Echapper à la pesanteur en tombant à côté du sol Si l'on retire aux Lumpen-Pazifisten allemands les nombreuses couches d'anti-américanisme plat, il reste un noyau. A savoir le mélange de la loi du plus fort et de l'inversion bourreau-victime que Gandhi avait déjà concocté : "Si les Juifs, au lieu d'être impuissants et par nécessité non-violents, adoptaient de manière réfléchie la non-violence, c'est-à-dire la compassion, pour les Allemands non-juifs, non seulement ils ne pourraient pas nuire aux Allemands, mais ils feraient fondre - j'en suis aussi sûr que je dicte ces lignes - le cœur allemand le plus dur". Et en guise de préambule bizarrement antisémite : "Que les Juifs, qui prétendent être le peuple élu, prouvent leur prétention en choisissant la voie de la non-violence pour défendre leur existence terrestre". Le Lumpen-Pazifismus est là, étendu, montrant aux agressés non seulement qu'ils sont eux-mêmes responsables si leur non-violence ne fonctionne pas. Mais aussi qu'ils ne valent pas mieux que les agresseurs si, au bord de l'anéantissement, ils n'ont pas vraiment envie de la non-violence. D'accord, Gandhi - mais cela n'existe plus aujourd'hui sous cette forme spectaculairement éloignée de la réalité et méprisante pour l'être humain ? Malheureusement, si. Dans le "TAZ", une chercheuse pour la paix explique aux Ukrainiens* comment "amener le régime de l'occupant à s'asseoir avec eux autour d'une table et à trouver un compromis". Outre le fait que la question de savoir à quoi peut ressembler un "compromis" lorsqu'une partie veut détruire l'autre reste totalement ouverte, les moyens qu'elle énumère sérieusement sont les suivants : des manifestations de masse pour montrer aux envahisseurs qu'ils ne sont pas les bienvenus le remplacement des panneaux routiers et l'utilisation de panneaux de signalisation pour insulter ou détourner l'attention de l'armée envahissante arrêter les chars russes avec des chaînes humaines boycotter les marchandises russes, car cela rend l'occupation beaucoup plus coûteuse fournir des financements, des formations et d'autres ressources pour aider les Ukrainiens à développer leur capacité de désobéissance civile de masse et de résistance non violente Ensuite, le décrit elle comme un instrument important pour ne pas payer la facture d'électricité en cas d'occupation. Ceux qui ont vu les images des villes et des installations civiles bombardées, les cadavres dans les rues et les rapports de viols de masse n'ont même plus besoin de réfuter par l'argumentation l'approche consistant à confondre les soldats avec des panneaux de signalisation inversés. Les moyens énumérés sont une farce, ils correspondent à la recommandation d'échapper à la pesanteur en tombant simplement à côté du sol. Tout cela est publié le lendemain du jour où Poutine a récompensé les troupes qui ont torturé et tué des gens à Boutcha en leur décernant une belle médaille de co-boucher du mois. Et a ainsi confirmé en passant sa stratégie de crimes de guerre intentionnels. Ce n'est plus de la naïveté, mais une froideur malveillante. En revanche, la chercheuse pour la paix, qui se réjouit du pacifisme, s'oppose aux livraisons d'armes parce que nous ne devrions pas "renforcer la poursuite de la militarisation du conflit". Les habitants de Marioupol qui attendent dans des caves bombardées et meurent de soif seront certainement ravis d'apprendre que leur ville ne sera pas davantage militarisée. S'ils font un petit effort et postent quelques tuiles de Gandhi sur Instagram, ils pourront certainement devenir pacifistes après tout. Peut-être pas des superpacifistes lavés à fond et désintéressés à 100 % comme nous le sommes ici en Allemagne, mais tout de même. Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite) https://www.spiegel.de/netzwelt/netzpolitik/ukraine-krieg-der-deutsche-lumpen-pazifismus-kolumne-a-77ea2788-e80f-4a51-838f-591843da8356 Sa description du milieu pacifiste allemand me semble assez fidèle. Du moins cela correspond pas mal à certains discours que je peux entendre, avec effarement parfois, dans ma belle-famille ou dans mon environnement professionnel... puisque je suis actuellement en Allemagne pour deux semaines, pour le travail et pour les vacances. Bien sûr, on a aussi quelques discours éthérés côté français... mais je crois que l'on atteint un niveau absolument nimportanawakien côté allemand. Avec les politiciens de Die Linke - ne représentant certes pas plus de 5 % de l'électorat allemand - cherchant derechef à faire passer les Grünen pour de dangereux militaristes lorsque certains d'entre eux reconnaissent que le principe de réalité invite parfois à mettre sous l'éteignoir principes éthiques et traditions pacifistes du parti. Avec une féministe réputée outre-Rhin, Alice Schwarzer, expliquant que la Guerre d'Ukraine prouve une fois de plus que les hommes, quel que soit l'agresseur et l'agressé, sont une fois de plus à la première ligne de la mort quand les femmes sont à la première ligne de la vie, puis soutenant que la 3ème Guerre mondiale avait sans doute été évitée par la seule action d'Angela Merkel en 2015 et rappelant que l'Europe était en paix lorsque Angela Merkel et Frank-Walter Steinmeier étaient respectivement chancelière et ministre des affaires étrangères. Autrement dit, nous devrions célébrer Neville Chamberlain et Edouard Daladier étant parvenus à éviter le guerre mondiale de 1938. Quand bien même le Président du Conseil français était lui au moins conscient du drame se déroulant : "Ah les cons ! S'ils savaient" Je peux tout à fait entendre les arguments de personnalités se questionnant quant aux implications de telle ou telle option et notamment de la livraison d'armes lourdes à un belligérant. Et même plus largement de l'implication, plus ou moins directe, dans un conflit. C'est même très sain. En revanche, j'ai également droit à de belles tirades relativistes, expliquant notamment que le mal est finalement chez tous les belligérants autant qu'ils sont... Avant d'exprimer quelques phrases plus tard la peur de voir l'Allemagne être potentiellement la prochaine cible. C'est effarant de voir à quel point on peut relativiser le sort vécu par le voisin tout en prenant peur de son propre sort. Et puis se laisser guider par sa peur : la féministe mentionnée plus haut soutient qu'il est grand temps de négocier avec le président de la deuxième puissance nucléaire du monde - statut lui donnant apparemment le droit d'imposer à peu près toutes ses vues - puisque le compromis est de toutes manières la seule issue possible. Cela me rappelle le constat précédemment exposé par @g4lly : certain(e)s cherchent à se mettre en position de victimes en absolument toutes circonstances. C'est d'ailleurs assez drôle de voir des militant(e)s, voulant laisser l'image de personnalités le poing levé face aux injustices et oppressions, se coucher avec autant d'ardeur dès qu'une contradiction un peu plus forte se fait jour. Bon, pour finir, je croise aussi beaucoup d'Allemands ne comprenant pas du tout la politique menée par leur gouvernement... et d'autant plus les discours développés par leurs dirigeants. Quitte à refuser de soutenir l'Ukraine militairement, autant l'annoncer haut et fort, plutôt de faire croire que la non livraison d'armes lourdes - y compris des armes qui seraient vendues par Rheinmetall et non pas prises sur les stocks de la Bundeswehr - serait une décision prise conjointement avec les autorités ukrainiennes. Modifié le 21 avril 2022 par Skw 2 4 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
herciv Posté(e) le 21 avril 2022 Share Posté(e) le 21 avril 2022 Biden plus fort que Trump pour faire peur au monde ?? https://bakchich.info/le-dollar-americain-pourrait-etre-la-prochaine-victime-de-la-guerre-dukraine/ Le dollar américain pourrait être la prochaine victime de la guerre d’Ukraine April 21, 2022 0 6 Près de deux mois plus tard, il ne fait aucun doute que l’invasion de l’Ukraine par le président russe Vladimir Poutine a été une erreur stratégique colossale. L’OTAN est unifiée, dynamisée et prête à s’étendre dans deux pays historiquement neutres, l’armée russe regarde le monde comme un tigre de papier, et l’invasion a finalement provoqué la suppression du gazoduc Nord Stream 2, important sur le plan économique et stratégique. Pourtant, un peu perdu dans tout cela est le fait que la réponse menée par les États-Unis à l’invasion – impliquant des sanctions économiques sans précédent destinées à isoler la Russie et à rompre son économie – pourrait s’avérer une erreur stratégique en soi. Pas plus tard que le mois dernier, le premier directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), Gita Gopinath, a averti que les sanctions occidentales pourraient saper la domination mondiale du dollar américain. Alors que le statut de monnaie de réserve mondiale du dollar, un élément important de la primauté mondiale des États-Unis, restera à moyen terme, a-t-elle déclaré au Financial Times, “une fragmentation à un niveau inférieur est certainement tout à fait possible”, ce qui se traduira par “des tendances à faible évolution vers d’autres devises jouant un rôle plus important” en tant qu’avoirs de réserve. Gopinath avait auparavant été économiste en chef du FMI pendant trois ans. Un petit explicatif s’impose ici. Depuis la Seconde Guerre mondiale, le dollar américain a servi de monnaie de réserve mondiale – la monnaie principalement utilisée par d’autres pays pour les transactions étrangères et pour ancrer leurs propres devises. Le dollar américain est utilisé partout aujourd’hui pour le commerce et les investissements internationaux, l’émission de dettes, les opérations de change, etc. Cela confère entre autres aux États-Unis ce qu’on a qualifié de « privilège exorbitant » : ils peuvent accumuler des déficits commerciaux chroniques en important plus qu’ils n’exportent sans craindre de voir leur taux de change s’effondrer ou leurs taux d’intérêt exploser. Et maintenant, certains observateurs avertis pensent que le privilège pourrait être menacé. Gopinath n’est en aucun cas le seul. La même semaine, Goldman Sachs a averti dans une note de recherche que le dollar était confronté à des défis similaires à ceux qui ont vu la livre sterling passer en disgrâce au milieu du siècle dernier. La note soulignait les déficits commerciaux importants et constants des États-Unis, mais un analyste de Goldman a également averti que « l’incertitude géopolitique persistante » faisait des « efforts officiels de dé-dollarisation » visant à « réduire[ing] exposition aux réseaux de paiement centrés sur le dollar » plus probable, ce qui pose un risque à long terme pour le statut du dollar. L’Institut pour l’analyse de la sécurité mondiale (IAGS) – un groupe de réflexion fondé par un ancien directeur de la CIA et conseiller de Ronald Reagan, et empilé avec des personnalités de l’establishment comme l’ancien directeur de la NSA Keith Alexander et l’ancien commandant de l’OTAN Wesley Clark – a émis un avertissement similaire . La sanction “extrêmement facile à déclencher” de Washington contre la Russie, a déclaré le codirecteur Gal Luft à CNBC, signifie que “les banques centrales commencent à poser des questions” et se demandent si elles “mettent tous leurs œufs dans le même panier” en s’appuyant si fortement sur le dollar . Un certain nombre d’experts et de commentateurs ont déjà fait valoir ce point, bien qu’ils soient encore minoritaires : une enquête menée en mars auprès d’économistes par l’Initiative sur les marchés mondiaux a révélé que 37 % n’étaient pas d’accord sur le fait que les sanctions américaines contre la Russie entraîneraient un “changement significatif” de le dollar américain, alors que 24 % pensaient qu’il le ferait ; la plus grande proportion, 40 %, était incertaine. Mais les avertissements de Gopinath, Goldman Sachs et IAGS sont le signe le plus ferme que cette inquiétude ne se limite pas aux sceptiques et aux taons, mais se fait de plus en plus sentir au sein de l’establishment. Ces experts affirment que les efforts extrêmes déployés par Washington pour punir la Russie pour son agression contre l’Ukraine ont accru l’urgence pour les États de se sevrer de la dépendance au dollar américain, ainsi qu’au système financier qu’il sous-tend. Après tout, si Washington peut persuader la quasi-totalité du monde occidental d’exclure la Russie, aussi méritée soit-elle, des réseaux commerciaux, de geler ses réserves de change et de la retirer des réseaux bancaires internationaux qui facilitent la plupart des échanges mondiaux, alors qui peut dire qu’il ne pourrait pas ? ça leur arrive pas aussi? Cela peut sembler paranoïaque aux oreilles occidentales, mais la Russie n’est que le dernier cas de décideurs américains utilisant le système financier mondial dominé par les États-Unis comme une arme contre un adversaire, déployé auparavant contre des pays beaucoup plus faibles, avec beaucoup moins de provocation. Au cours de la dernière décennie seulement, Washington a utilisé ce type de sanctions contre Cuba, l’Iran, le Venezuela et, plus récemment, l’Afghanistan. Les deux derniers ont été particulièrement scandaleux, avec Washington non seulement gelé, mais ensuite saisissant – voler, en d’autres termes – les avoirs vénézuéliens et afghans détenus à l’étranger. C’est en partie pour cette raison que Moscou, après des années de sanctions américaines pour divers méfaits, a réduit la part de dollars qui constituait ses réserves et a diversifié ses avoirs. Pour de nombreux États, la leçon à tirer de tout cela a été que les banques occidentales ne sont plus un site sûr pour leurs avoirs étrangers, et que le recours au dollar comme avoir de réserve ou à l’infrastructure financière dominée par les États-Unis pour effectuer des échanges commerciaux et autres transactions, les rend vulnérables si les vents géopolitiques changent. Il convient de rappeler que la plupart des pays pauvres et en développement ont une vision de l’ordre mondial très différente de celle de l’Occident. Ce sont eux qui se retrouvent, par exemple, sur le banc des accusés de la Cour pénale internationale, rappel constant aux petits États de la manière dont les institutions multilatérales censées être neutres et universelles se tournent souvent exclusivement vers des États relativement faibles sur la scène mondiale. Et bien que beaucoup aient condamné l’invasion russe, ils n’ont pas signé le programme de sanctions américain, en grande partie à cause de ce qu’ils considèrent, à juste titre, comme l’hypocrisie de l’Occident face à cette crise. À la lumière de tout cela, des puissances émergentes comme la Chine et l’Inde sont sans surprise désireuses de se protéger des représailles économiques d’un Occident souvent capricieux. Nous avons déjà vu quelques tentatives de dédollarisation. L’Arabie saoudite discute actuellement avec la Chine de la vente d’une partie de son pétrole en yuan chinois au lieu du dollar, après un certain mécontentement saoudien marqué face à ce qu’il considère comme des affronts de la part de l’establishment américain, et le peu d’enthousiasme de Joe Biden (mais toujours en cours ) soutenant sa guerre contre le Yémen. Ce serait un changement significatif, bien que loin d’être fatal, par rapport au modèle qui prévaut depuis les années 1970, dans lequel les producteurs de pétrole vendent du pétrole pour des dollars, qu’ils recyclent ensuite en achetant des titres du Trésor américain (c’est-à-dire la dette américaine) – soutenant ainsi à la fois les États-Unis les déficits commerciaux et le statut de monnaie de réserve du dollar. Poutine n’a pas mis à exécution sa menace de couper les exportations de gaz vers les pays “hostiles” s’ils ne les payaient pas en roubles, mais cet ultimatum reste sur la table et a été repris par la Hongrie, membre de l’UE et de l’OTAN, en une rupture significative avec l’Occident. Moscou est également en pourparlers avec l’Inde, qui achète actuellement du pétrole russe à prix réduit, pour mettre en place un système de paiement des exportations russes en roubles. Pendant ce temps, la Russie s’est tournée vers le système de paiement interbancaire transfrontalier chinois à la lumière de son expulsion du système Swift dominé par l’Occident, bien que cela puisse être davantage faute d’autre choix. Cela a été aidé par les politiques nationales mises en place par Poutine en réponse aux sanctions occidentales, y compris une exigence selon laquelle toute entreprise russe faisant des affaires à l’étranger doit convertir 80 % des bénéfices qui en résultent en roubles, soutenant la monnaie. Cela a fortement soutenu le rouble, qui menaçait de s’effondrer au début de l’invasion, alors même que l’économie russe continue de se débattre. Tout changement significatif par rapport au dollar ne se fera pas du jour au lendemain, mais il y a eu un mouvement dans cette direction avant même le début de la guerre. Le mois dernier, le FMI a publié un document de travail notant que les vingt dernières années ont vu un “mouvement progressif d’éloignement du dollar” parmi les banques centrales du monde, leur part des réserves en dollars américains passant de 71% en 1999 à 59% en 1999. 2021, et passer à des «monnaies de réserve non traditionnelles» – plus précisément, un quart au yuan chinois et les trois quarts aux devises d’un assortiment d’économies plus petites, y compris les dollars australien et canadien, et le won coréen. Pendant ce temps, la Chine et la Russie ont longtemps travaillé pour « dé-dollariser » leurs économies et s’isoler de la puissance américaine, avec un succès limité et hésitant. Pendant de nombreuses années, saper la domination du dollar a été le rêve de gouvernements qui ont regardé avec inquiétude la primauté mondiale des États-Unis et ont formé des coalitions comme les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) pour y parvenir, faisant peu de progrès sur le entier. Ce serait l’ironie des ironies si le plus gros coup porté à ce système était auto-infligé. La source: jacobinmag.com 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Robert Posté(e) le 21 avril 2022 Share Posté(e) le 21 avril 2022 (modifié) Alerte info : Pénurie de bouton en Russie et il faudra plusieurs mois pour trouver des fournisseurs ! Un soldat avec un pantalon sur les chevilles est beaucoup moins performant et surtout il fait rire ! Autre pénurie les clous ..ennuyeux pour les cercueils ! Modifié le 21 avril 2022 par Robert 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. Manuel77 Posté(e) le 21 avril 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 21 avril 2022 Il y a 2 heures, Skw a dit : Une chronique publiée dans le Spiegel : Sa description du milieu pacifiste allemand me semble assez fidèle. Du moins cela correspond pas mal à certains discours que je peux entendre, avec effarement parfois, dans ma belle-famille ou dans mon environnement professionnel... puisque je suis actuellement en Allemagne pour deux semaines, pour le travail et pour les vacances. Bien sûr, on a aussi quelques discours éthérés côté français... mais je crois que l'on atteint un niveau absolument nimportanawakien côté allemand. En Allemagne, il existe deux récits sur la manière dont la guerre froide a été gagnée : Le changement par le rapprochement. Le changement par le commerce. Le changement par les traités. C'est le récit dominant. Il était et reste particulièrement fort au sein du SPD (Egon Bahr et Willy Brandt à l'époque). Au cours des vingt dernières années, elle s'est également infiltrée dans une grande partie des partis de droite. Le changement par l'armement de mort, qui a ruiné l'économie soviétique. Cet argument est peu entendu en Allemagne. Il est fort dans les pays anglo-saxons. Mon opinion personnelle : le réarmement avec les missiles Pershing en 1983 a été un succès. Il ne faut pas oublier que les plus grandes manifestations de l'histoire de l'Allemagne de l'Ouest ont eu lieu contre Pershing. Dans la mémoire collective des Allemands, ces missiles n'ont même pas été installés ! Beaucoup de gens ici ont une idée totalement erronée du déroulement de ces opérations de réarmement. Mais actuellement, les médias mainstream sont entièrement du côté du parti vert, qui mise beaucoup plus sur la dissuasion militaire. Le SPD est un musée pour retraités politiques. Ceux qui sont flexibles sur le plan politique et intellectuel s'inscrivent au parti vert, pas au SPD. 4 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. collectionneur Posté(e) le 21 avril 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 21 avril 2022 En Italie, le gouvernement s’est, en outre, attelé à mettre sur pied « l’opération thermostat », qui vise à faire baisser le chauffage d’un degré dans les écoles et administrations, et adopter une mesure équivalente pour cet été avec la climatisation. Cette règle, qui s’appliquerait aussi aux foyers et aux sociétés privées, pourrait faire économiser quatre milliards de mètres cubes (m3) de gaz par an, soit environ 14 % du gaz importé de Russie, selon La Stampa. 2 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 21 avril 2022 Share Posté(e) le 21 avril 2022 Hypothèse de travail ou vrai marchandage ? Marder et Fuchs allemands contre T-72 slovènes : 2 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Banzinou Posté(e) le 21 avril 2022 Share Posté(e) le 21 avril 2022 1 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
C’est un message populaire. FATac Posté(e) le 21 avril 2022 C’est un message populaire. Share Posté(e) le 21 avril 2022 il y a une heure, collectionneur a dit : En Italie, le gouvernement s’est, en outre, attelé à mettre sur pied « l’opération thermostat », qui vise à faire baisser le chauffage d’un degré dans les écoles et administrations, et adopter une mesure équivalente pour cet été avec la climatisation. Cette règle, qui s’appliquerait aussi aux foyers et aux sociétés privées, pourrait faire économiser quatre milliards de mètres cubes (m3) de gaz par an, soit environ 14 % du gaz importé de Russie, selon La Stampa. Pour la climatisation, ça me hérisse de voir, tout l'été, des climatiseurs réglés sur 20 ou 22°C quand il fait plus de 30°C. Sur les appareils actuels, pour ne pas les épuiser ni les faire sur-consommer, la consigne idéale de la température de la climatisation, c'est moins de 6° d'écart de la température extérieure (et ça vaut aussi pour les voitures). Rien que ça, tu diminues drastiquement la consommation énergétique estivale. Si, en plus, tu autorise un casual summer dans les bureaux, où la chemise-cravate peut être remplacée par la chemisette (sans cravate, avec c'est une faute de goût) ou le tee-shirt, tu réduis encore de 1 à 2° le besoin de climatisation. Ajoute à ça une gestion correcte des ouvertures (fenêtres) et des fermetures (volets), tu peux encore améliorer les choses. La gestion du confort thermique, c'est de la gestion, donc "du boulot", mais les gains potentiels sont largement supérieurs au coût des efforts. On a eu tort de se laisser glisser sur la pente de la facilité (je laisse chauffer, je m'en fous, je mettrais la clim'). 3 1 1 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ciders Posté(e) le 21 avril 2022 Share Posté(e) le 21 avril 2022 (modifié) @Banzinou Une mort suspecte de plus. Et le modus operandi rappelle celui d'une autre série de décès très récents... https://www.skynews.com.au/australia-news/exkremlin-official-vladislav-avayev-51-found-dead-alongside-wife-daughter-inside-their-multimillion-dollar-apartment/news-story/35ff11d31a82a7f54ce16984fddebb83 Et dans la rubrique "ça sent mauvais", un incendie a ravagé un institut de recherches sur des missiles de défense antiaérienne à Tver : https://www.lefigaro.fr/flash-actu/russie-deux-morts-20-blesses-dans-l-incendie-d-un-institut-militaire-selon-des-agences-russes-20220421 Modifié le 21 avril 2022 par Ciders 1 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Heorl Posté(e) le 21 avril 2022 Share Posté(e) le 21 avril 2022 Il y a 4 heures, FATac a dit : Si, en plus, tu autorise un casual summer dans les bureaux, où la chemise-cravate peut être remplacée par la chemisette (sans cravate, avec c'est une faute de goût) ou le tee-shirt, tu réduis encore de 1 à 2° le besoin de climatisation. Merci. Merci. Faut faire passer le message, j'en peux plus de voir ça, quand ce n'est pas une paire de richelieus sous un pantalon sans plis. Ou pire, un chino. 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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