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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Ben voyons, les médias, les réseaux de pouvoir, les puissants.... L'URSS, c'était il y a à peine 35 ans: beaucoup en ont encore un souvenir très cuisant, et ça ne leur vendait pas du rêve. Tiens, un aperçu ici de comment on se prépare à un conflit et surtout, les ressorts politiques et sociétaux qui pilotent ces préparatifs à un affrontement que beaucoup jugent inéluctable en Finlande ou en Estonie. Point de télé ou de BFM, mais des gens qui savent avec les trippes pourquoi ils font ce qu'ils font. Le concret et la vie réelle. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Quand le chef vient à disparaître, c'est là ou l'absence de structures se fait cruellement ressentir. Je n'aurais pas tant d'inquiétudes en Chine, en Iran ou en Algérie, ou en dépit des ambitions personnelles et des factions, il y a des institutions puissantes qui ont formellement ou informellement un rôle dans le maintien et la transmission du pouvoir. En Russie, c'est vraiment le néant à ce sujet. Poutine avait eu l'occasion indirectement de le confirmer dans une interview croisée avec Macron, lors d'une visite en France en début de mandat. "Je ne sais pas ce qu'est l'état profond. En Russie, il y a un état, qui obéit à son président". Bon courage au notaire pour la succession et l'ouverture du testament, à supposer qu'on arrive à en trouver un. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Reportage complet, ça ressemble beaucoup à l'approche Finlandaise de défense totale. Résilience, soutien logistique des civils, permettre à l'armée de se concentrer sur sa mission. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Sa santé oui, et j'ai pour ma part assez peu gouté les ragots putes a clic sur sa fin imminente pour cancer ou je ne sais quoi. Le personnage est réputé avoir une bonne santé, ne boit pas. Rien de nouveau pour qui C'est aux Ukrainiens de répondre. Dans l'intérêt de nos intérêts européens, oui il conviendrait de ne pas trop vite donner la corde qui nous sera passée autour du cou. On ne tire pas impunément et sans conséquence le trait final de l'architecture globale de sécurité, issue de l'ordre post 2e GM et basée sur une certaine idée du droite et de son respect. Droit international qu'on (re)découvre coutumier, tant il est des sujets sécuritaires qui ne peuvent être tranchés par les tribunaux. Bouger les frontières dans la violence, sur le continent européen de surcroit, ça finira immanquablement par créer un précédent qui se retournera contre nous. Puisque la soupe leur est servie par la Maison Blanche, pourquoi se priver ? Ca devrait moins questionner la diplomatie ukrainienne, que l'américaine et l'européenne. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je reconnais bien volontiers qu'on ne peut pas avoir de certitude sur ce sujet. Toutefois quand même, je suis toujours aussi surpris par le vide institutionnel russe en matière de pouvoir. Bien sûr qu'il y a une administration, un gouvernement, une banque centrale, des services de renseignement etc... Mais la stabilité du pouvoir est nouée à une personne, qui a effacé toutes les autres susceptibles de lui faire de l'ombre. Que feront-ils une fois VVP parti ? Ce n'est pas le tout de faire le constat qu'il n'y a pas d'intérêt collectif à s'étriper, ça n'aide pas à désigner de façon consensuelle qui ou quoi doit reprendre le pouvoir. Un plaisir de fin Réaliste. Une histoire politique de l'URSS pourrait être contée sous la forme d'un affrontement entre le Parti et les Services. On a cru que l'arrivée d'Andropov avait sonné une victoire pour les services, en définitive, ces derniers l'ont emporté en deux temps: d'abord à la chute du mur, l'arrêt cardiaque et cérébral du parti communiste soviétique, puis à l'arrivée de Poutine. Celui ci ne dit pas autre chose devant les cadres du FSB peu après sa nomination au poste de premier ministre, se référant à une "mission" pour le FSB de conquérir le pouvoir. Toujours un peu sceptique sur ces formats à trois. D'autant plus que l'ensemble du personnel politique et haut cadre de l'administration a été filtré sur la base de sa loyauté à Poutine, celui-ci disparu, les couteaux vont immanquablement ressortir. On se demande bien pourquoi les populations européennes sont anti-russes.... Avoir un avis critique sur les agissements d'un pays et de ses administrés moutonnés, c'est interdit même en démocratie ? -
Europe de la Défense ?
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
Cette histoire de confort politique est en effet très importante pour comprendre l'évolution des discussions sur le nucléaire et le conventionnel, puisqu'il s'agit de remplacer le rôle des US dans celui de tiers de confiance des états européens, pour éviter de renforcer une Allemagne déjà très puissante économiquement parlant et une France toujours jugée prompte au Colbertisme. Mais quand même sérieusement, cher Manuel, une bombe européenne sous influence Allemande ? La Pologne est en train de donner quelques éléments de réponses Je crois que cet état de fait arrange de nombreux états européens. L'ancien patron de Frontex était un français, désormais enrôlé au RN, et est poursuivi pour ses responsabilités dans un certain nombre d'actes commis par cette administration et susceptibles de relever du pénal. Croire cependant que les politiques ignoraient tout cela, relève à mon avis du conte de fée. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
La verticale du pouvoir en Russie est bien plus fragile que ce qu'on pourrait penser, et j'aurais d'autant moins de mal à l'affirmer qu'on sera certainement ici (je le souhaite à tous, y compris et surtout la parole Dedieu) pour discuter un jour de sa succession. On a eu aucun exemple de succession contemporaine en Russie, au sein des institutions actuelles. Il y eut une très courte parenthèse "démocratique" dans les années 90. Et puis Poutine, et puis c'est tout. Or contrairement à l'Iran (théocratie, Guide coopté façon conclave), à la Corée du Nord (dynastie Kim), à la Chine (cooptation au sein du PCC, avec des cadres qui s'y préparent depuis longtemps dans l'Harmonie Céleste la plus totale), le pouvoir en Russie n'évolue guère autour d'une règle institutionnalisée ou d'un corps régi par un ensemble de règles, à peu près formalisées. On pourrait à la rigueur dessiner l'hypothèse d'une "dictature FSB", mais c'est LE panier de crabes par excellence, là où tous les coups tordus sont permis. A l'échelle d'une nation et sur le temps long, ça n'aide pas à stabiliser le pouvoir: ça conduit à son effondrement. Même le pouvoir Algérien, qui fait la part belle aux services de renseignements, joue sur deux tableaux avec l'armée et la présidence en position d'arbitre. Tout çà pour dire que Naryshkin ne pèse rien sur le jeu politique intérieur, et encore moins dans le cas d'une succession à Poutine. Il n'a pour lui que son nom de famille, illustre, et peut être quelques succès opérationnels à son actif. Mais le centre de gravité du pouvoir en Russie, c'est le FSB. Pas le SVR, pas le GRU, pas le FSO, pas l'OMON, et surtout pas l'armée. Les personnages les mieux positionnés à mon sens seraient plutôt un Patrouchev, un Bortnikov (mais il sont déjà très vieux), ou plus probablement un Kirienko. Et qui dit personnage les plus influents ne veut pas forcément dire qu'ils prendront formellement la relève: un pantin de compromis mis à la tête de l'Etat, un peu comme en Algérie, peut être un compromis entre les factions. Sur le long terme, c'est un équilibre très précaire. Cette histoire de taxes à l'importation sur le pétrole russe, soit : - c'est un aveu américain sur la réalité de leurs importations (tondre les russes sur le prix et les volumes pour leur consommation en interne, garder leur production plus onéreuse pour l'export) - c'est une non menace, compte tenu de l'absence de poids significatif des hydrocarbures russes dans le mix américain et l'influence russe sur l'administration US. Lesquels hydrocarbures trouvent déjà preneurs (certes à vil prix) et/ou sont rationnés à l'export, du fait des attaques sur les infrastructures pétrolières - c'est encore une lubie de POTUS, qui beugle tariffs à chaque problème problème politique et ne sait pas dire autre chose - la réponse D -
Groenland et Arctique : actifs strategiques très convoités
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Janus dans Politique etrangère / Relations internationales
Je manque peut être d'imagination, mais dans les faits, c'est déjà plus ou moins le cas. Le meilleur exemple étant la Guyane avec Arianespace et la base de Kourou. Dieu merci, l'Europe du spatiale ne s'est pas contentée de dire "ah non désolé, il s'agit d'un territoire ultra marin, on ne peut y déverser de subventions pour les projets dans l'espace. Tirons le bouzin depuis un site de lancement à construire en Crètes" Pareil pour les subventions de la PAC, celles aux équipements et infrastructures etc... Aujourd'hui, les projets qui bloquent dans les territoires ultra-marins, ont leurs raisons indépendamment de l'UE et seraient pareillement bloqués si le territoire avait été un département métropolitain. Je pense tout particulièrement aux projets de mines d'or en Guyane. Défendre les territoires ultra-marins, c'est hypothétiquement entrer en conflit pour les pays de l'UE avec (au bas mot) le Brésil, le Surinam, Mayotte, le Maroc (à l'inverse pour Ceuta et Melilla) + toute puissance maritime qui aurait un jour l'idée saugrenue de nous assiéger par la mer. Pas sûr que ça enjaille beaucoup de monde, même en dehors de la Hongrie. Quand on voit la tiédeur de certaines chancelleries face à la menace russe, qui s'exerce pourtant sur un continuum continental qui est notre marché commun, j'émettrais quelques doutes au sujet de nos territoires ultra-marins. Aller chercher les européens pour palier nos insuffisances, là où on a renoncé à une poignée de frégate et d'avions, ainsi que quelques bases de dépôts de matériels par mesquinerie budgétaire, c'est pas très vendeur comme idée. -
Tranquillement, Jesse Solovyov Watters, élargit la fenêtre d'overton au sujet du Danemark, citant le précédent japonais. Tout va très bien.
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Groenland et Arctique : actifs strategiques très convoités
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Janus dans Politique etrangère / Relations internationales
Possiblement, mais je ne vois pas trop en quoi l'intégration approfondie des territoires ultra-marins serait susceptible de renforcer l'importance à tisser des liens, par rapport à l'existant. Soit ces liens existent déjà pour d'autres raisons (Mercosur, contrôle de l'immigration illégale etc...), et les états membres s'en sont saisis, soit on fera déjà beaucoup pour ces territoires, sans devoir rajouter des menaces collectives, genre sur le Surinam, pour stopper l'immigration illégale et l'orpaillage en Guyane. Enfin, on pourrait le rêver, mais je crois que c'est un peu illusoire. Je préfèrerais la situation plus ou moins actuelle, où l'on concentrerait efforts et ressources sur les territoires les plus menacés, et dont la perte de contrôle pourrait avoir des impacts stratégiques en cascade. Un genre de front uni sacré, comme pendant les négociations sur le Brexit. -
Groenland et Arctique : actifs strategiques très convoités
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Janus dans Politique etrangère / Relations internationales
De notre point de vue, ainsi que de l'espagnol, hollandais et portugais, il y aurait effectivement quelque chose à proposer pour notre plus grand bénéfice. Remarquons cependant que ces territoires sont déjà largement éligibles et financés par des subventions européennes, notamment dans l'équipement et les infrastructures. En Guadeloupe comme en Martinique, vous n'avez pas un projet d'infrastructure, pas une rénovation de distillerie, sans que des fonds européens n'aient été injectés. Après, difficile d'aller plus loin pour des territoires ultra-marins, dont seuls certains pays sont dotés et qui, n'étant pas au centre du continent, bénéficient beaucoup moins aux autres pays, en matière de libre circulation des capitaux et des hommes. Le cas du Groenland est un peu à part, car proche mais sans être collé au continent. C'est toujours un peu délicat de proposer à des partenaires des projets politiques, qui par définition, ne bénéficieront qu'à une poignée d'états membres. D'autant plus si dans les propositions politiques, des dispositions sécuritaires étaient intégrées. Personne n'a envie de se mouiller pour la Nouvelle-Calédonie en Europe. Et pourtant, il y a de l'autonomie en nickel à financer. A mon sens, ce n'est pas tellement la question de la représentation: on est sur des territoires qui ont des irrédentismes ou des mouvements nationalistes qui reviennent par épisode. Ils sont représentés à l'UE par le pays de rattachement, mais ne sont pas forcément demandeurs d'une représentation en propre dans les institutions, un pas dangereux au demeurant. Je te rejoins toutefois sur le constat qu'une politique plus intégrante devrait être proposée, en vue de créer de l'activité économique bénéficiant à la souveraineté collective, qui soit autre que le tourisme. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne connaissais pas cette anecdote, tu aurais une source ? J'ai toujours appris que seul des troupes pro avaient été envoyées. Ca ne veut pas dire qu'il y a une crise de vocation. En conclure directement qu'il faut mobiliser ne ferait que mieux mettre en exergue nos faiblesses logistiques, et là ce serait désastreux car la mauvaise image largement diffusée dans la société finirait par éroder les vocations. Aux dernières nouvelles, sentinelles, une paie très basse, une condition militaire moisie, des affectations et réaffectations régulières. Rien qui soit insurmontable dans un contexte de réarmement général et de changement radical de politiques. Uzbeen, comme l'accident au Mali qui a emporté le fils Bockel et 13 autres militaires ce jour là. Il y a eu un peu d'agitation médiatique, très parisienne. et puis c'est tout. Pas une seule manifestation demandant le retrait des troupes, Sarkozy était paralysé à l'idée qu'il puisse prendre un risque électoral pour l'engagement en Afghanistan, mais ça n'a jamais eu de matérialité sérieuse dans les votes. Je partage le même constat, avec toutefois l'idée que la défense et la politique étrangère font souvent plus consensus, mais c'est clairement pas gravé dans le marbre. Et nos adversaires savent très bien exploiter toutes les failles dans nos débats. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Il n'y a pas de vote à donner pour l'installation d'une usine, c'est une erreur de démagogie politique et on aurait pas fait 10% des infra dont le pays est doté si au début de la 5e, on avait demandé leur avis à chaque barrage, centrale, digue, pont construit. Ce que je sous-entendais en disant qui vote contre ? ; c'était pas au sens premier d'une élection locale sur le sujet mais en termes de risque électoral sur le plan national. A une échelle où les décisions de réarmement s'opèrent. Observons d'ailleurs que ni l'extension de Dassault à Mérignac ni la construction d'une usine de POUDRE EXPLOSIVE chez Eurenco à Bordeaux, là ou il y a ces mêmes manifestants anti-pistes, n'a vraiment été entravée par une démarche de démocratie directe. Preuve s'il en est que lorsqu'on veut, on peut. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.lemonde.fr/international/live/2025/03/28/en-direct-guerre-en-ukraine-l-allemagne-estime-que-la-russie-se-prepare-a-une-confrontation-avec-l-otan_6584822_3210.html L’Allemagne estime que la Russie se prépare à une confrontation avec l’OTAN Le Service fédéral de renseignement allemand (BND) et la Bundeswehr estiment que la Russie considère l’Occident comme un ennemi systémique et se prépare à une confrontation avec l’OTAN, rapportent plusieurs médias allemands, tels que Bild, Süddeutsche Zeitung, WDR et NDR. Selon cette estimation, Vladimir Poutine ne se contentera pas de l’Ukraine et, d’ici la fin de la décennie, la Russie aura probablement créé toutes les conditions nécessaires pour mener une « guerre conventionnelle à grande échelle ». Dans son évaluation de la menace de 2025, le service de renseignement lituanien (VSD) estime que la Russie n’est pas encore en mesure de mener une guerre conventionnelle contre l’OTAN, mais pourrait envisager une action militaire contre un ou plusieurs pays de l’OTAN, pour tester l’application de l’article 5 du traité de l’Alliance atlantique. Mercredi, lors d’une visite à Varsovie, le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a déclaré qu’« une attaque contre la Pologne ou tout autre allié » serait « dévastatrice ». -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
*trois ans cher Boule... Trois que les derniers masques sont tombés, ceux qui restaient encore accrochés après la Crimée, Minsk I et II. Et je suis gentil en donnant 2022 pour point de départ. Les spécialistes sur la question (Thom, Minic, Vaissié...) ont identifié et caractérisé la menace impériale russe bien avant 2022. Déjà un an que le PR, au plus haut sommet de la hiérarchie politique, a revendiqué et assumé l'idée d'une posture d'ambiguïté stratégique. Pour entreprendre quoi ? Pour préparer quoi ? Pour anticiper quel plan ? Rien, on continue d'être en réaction. C'est vrai, il y aura toujours des raisons politiques sur 27 juridictions en europe, faisant que les planètes ne sont pas alignées. Et il y aura toujours des ingérences russes à court terme, sans parler des américaines. Deux à trois ensembles de raisons qui devraient pousser à accélérer la réponse, et non la repousser. Le temps presse, car on part de loin puisqu'on ne s'est pas préparé sérieusement dès le 24 février 2022. L'Ukraine nous a acheté trois ans, on en a pas fait grand chose à notre niveau. Alors ça réduit d'autant le temps qu'il lui reste, avant de déclarer forfait, à moins d'un cygne noir sur le terrain, mais faudrait pas trop compter là dessus. Merz n'est pas encore aux commandes, mais il a pris quelques risques politiques (en standards allemands) pour dessiner une politique ambitieuse et très volontaire. Est-on vraiment tenu de l'attendre ? Est-il impossible de se coordonner en amont avec les allemands, alors qu'il semble acquis qu'il sera le prochain chancelier ? Beaucoup trop d'attentisme encore. Et qu'est-ce que ces foutues dorades britanniques viennent foutre dans les discussions sur la sécurité du continent ? On n'est pas sérieux.... Le.Temps.Presse. On ne prend clairement pas suffisamment d'initiatives, on ne laisse aucune marge d'incertitude à nos adversaires, on ne fait que réagir sans faire de vague: on est transparent. -
Pour le coup, je connais très bien le film pour l'avoir vu une bonne dizaine de fois, mais je n'avais pas fait le rapprochement métaphorique. C'est au contraire une administration très pro-russe et désirant ne pas lancer d'aventures militaires dangereuse qui est aujourd'hui aux commandes. Pas tout à fait le pitch de Dr Strangelove. Puisqu'on fait dans le ciné.... Le nouveau clip de USA for Greenland. No comment. Le film auquel je pense le plus souvent en ce moment, concernant toute cette situation, c'est Wag the dog. Terriblement sous-coté, on y retrouve tous les ingrédients de la psyché américaine. Et déjà, les germes de la désinformation et du mensonge, sous couvert de scenario.
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est noble de le penser, c'est même souvent comme çà que ça devrait se passer. C'est donc tout l'inverse de ce qui s'est réellement produit pour les 50 dernières années d'OPEX. Ni motivation populaire particulière en entrée, ni sanction électorale à la fin. Indifférence totale, qui peut avoir plusieurs lectures, non exclusives les unes des autres: le sujet n'intéresse pas, la nécessité fait consensus mais débattre ne sert à rien, car c'est le rapport de force sur le terrain à l'étranger qui prime, la résilience des électeurs est plus grande que ce qu'on pense habituellement. La question stratégique est mal posée: ces pays frontaliers peuvent avoir 20 ans d'avance sur nous (ils en ont 35 en vérité) sur la prise de conscience de la menace, être prêts à y consacrer 1 à 2% de PIB de plus et tous les sacrifices humains qui vont avec, leur démographie jouera toujours contre eux et l'optimisation de leurs ressources les poussent à ne pas se disperser. Ca achève de te bunkériser un pays, ceci couplé aux réassurances européennes de solidarité, qui sont totalement vides de sens en réalité et dont on fait la démonstration tous les jours en ce moment. Ce n'est pas antinomique avec une acceptation de la menace au niveau de la société et c'est un peu facile pour nous, dans le confort de notre profondeur stratégique (fournie par qui déjà ?), de se dédire sous prétexte que ceux qui tiennent la ligne Maginot, ne veulent pas en plus se disperser en unités mobiles et déployables. Ca aussi c'est un cliché auquel il faut faire la peau. L'Ukraine, dans un rapport démographique ultra-défavorable, de 1 pour 3 à 1 pour 4 avec l'attaquant, mobilise tout juste certaines de ses classes d'âges les plus jeunes, au bout de 2 ans de conflit de HI. La situation ne se pose pas en des termes similaires pour les pays européens, qui sont dix fois plus nombreux. Si je prends l'exemple de la France, dont on dit qu'elle aurait une des armées les plus capables, constatons qu'on a déjà pas assez de munitions pour la HI pour nos effectifs d'active, descendus à un niveau historiquement rachitique pour l'armée de terre. Je viens peut être d'énoncer indirectement 3 à 4 priorités intermédiaires à traiter en amont, avant d'envisager ne serait-ce que d'élargir le recrutement des seuls professionnels. Alors mobiliser directement le civil.... L'étape de mobilisation - enrôlement des jeunes, ça ne s'est pas vu chez nous depuis 39-40, voir l'Algérie mais pas au delà. Donc de quoi on parle ? Quand c'est arrivé, on était systématiquement seuls, avec une menace sur nos frontières, ou dedans. Aller en Ukraine, loin de nous justement, c'est pour mieux mutualiser le risque avec d'autres et gagner la guerre avant la guerre, pour reprendre la formule d'un illustre CEMAT. Oui et ? Qui vote contre ? Le budget, ça fait 3 ans que j'écris qu'il ne faut que de la volonté politique pour l'augmenter, et trouver des pistes pour l'auto-financer par des économies. Je peux même proposer un modèle sans déficit supplémentaire, mais il embarquera des choix sociétaux. Ca tombe bien, j'ai un coupable à désigner, un discours tout prêt cépamafauteàmoi et il faudra un jour qu'on se décide à l'assumer très clairement. On a déjà perdu 3 ans. Voudrais-tu plaider qu'il est déjà trop tard pour achever la moindre étape intermédiaire de remontée en puissance, à je ne sais quelle échéance future ? Pour autant que je sache, Poutine en viendra vite à conclure qu'il ne peut démobiliser son armée, que son pouvoir ne tient que par la guerre, qu'on risquerait de lui demander des comptes trop tôt si ça s'arrêtait demain. Il lui faudra des cibles, molles de préférence. Ca tombe bien, c'est pas ce qu'il manque par chez nous. Donc on a peut être encore des années pour nous préparer, et déjà 3 de gâchées. Ca c'est la version télégraphiste de Moscou, LFI ou RN. J'ai partagé un article aujourd'hui, des obus ou la sécu ? La triste conclusion, c'est que sur ces 50 dernières années, la défense a contribué aux économies et les retraites (pour ne citer que ce poste de dépense, le plus gros) ont grevé déficit et endettement. Des choix parfaitement assumés par ailleurs, je l'entends, je l'admets, je le revendiquerais presque. Mais alors il y a une chose qu'on ne peut pas dire, alors que nous sommes désormais à nouveau menacés: désolé, on a tout cramé pour les retraites et le quoiqu'il en coute et quoiqu'il en chauffe, alors la défense, qui n'a dans le fond pas beaucoup couté ces dernières années, sera crucifiée une deuxième fois. La vérité, c'est que ce ne sont pas les dépenses militaires qui nous ont mis dans cette situation budgétaire, et renoncer à augmenter nos dépenses militaires à cause des raisons budgétaires, c'est se voiler la face façon autruche de première classe. Autrement dit, le débat sur les retraites et les renoncements à consentir, on l'aurait eu quoiqu'il arrive, Ukraine ou pas..... A la première crise économique, sanitaire, politique, sécuritaire qui nous serait tombée dessus, car nos marges de manœuvres ont été bouffées par 35 ans d'inconséquence. Raconter autres choses aux français, c'est leur mentir. Il ne faut pas avoir fait science po pour comprendre que lorsque vous êtes très endettés, votre autonomie en toute circonstance en prend un sacré coup. Il se trouve que la crise révélatrice de cet état de fait nous vient de Russie, mais c'est un hasard. Oui, la tâche n'est pas simple, personne n'a jamais dit le contraire. En même temps, on est pas élu pour enfiler des perles. Accepter des pertes, oui. Je crois que c'est la question qui agace le plus les militaires et les officiers. Si on met 5 minutes de coté les clichés et les peurs fantasques de type offensives de Nivelles, les militaires ont parfaitement conscience d'avoir signé pour un risque. Et prennent assez mal que ce soit la société civile qui en éprouve la crainte, alors même qu'elle n'a pas consenti à grand chose. Le sentiment est noble, la guerre c'est moche et pas bien. Et c'est l'ennemi qui vous désigne, pas l'inverse. On pensait perfuser l'Ukraine au début, pour lasser les russes. On découvre de plus en plus que notre circulations sanguine lui est liée et que le cancer de l'impérialisme pourrait un jour bientôt nous concerner très directement, avec un premier TP qui sera rédigé en russe. Dire qu'on perfuse l'Ukraine pour l'Ukraine, c'est de moins en moins vrai et c'est de plus en plus pour notre propre sécurité. -
Europe de la Défense ?
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
Je comprends le scepticisme exprimé, il est de rigueur. J'ai suffisamment critiqué le PR et les directives données (ou plutôt leur absence) au gouvernement de 22 à 24, pour ne pas avoir oublié combien les déclarations volontaristes n'engagent surtout que ceux qui y croient. Là ou j'introduis une différence, c'est que l'incapacité ou la cécité gouvernementale à court terme, ne devrait pas influencer l'idée qu'on se fait de la situation et de ce qu'on pourrait faire pour secouer stratégiquement l'UE, dans cet affrontement qui se rapproche de plus en plus. On est sur un forum, pas dans le bureau du Journal Officiel pour tamponner - double tamponner les décisions de l'exécutif. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Seule, je sais pas. Est-ce vraiment impossible ? Est-on vraiment seul ? On a juste compris qu'il n'y avait pas d'unanimité. Quand l'Histoire semble déjà écrite d'avance, tant l'alignement des planètes est parfait entre régimes autoritaires ou aspirant à l'être, les derniers indécis devraient AMHA être un peu plus engagés, via une politique de piéton imprudent: "J'y vais, et je pèserai de tout mes 67 millions de voix au sein de l'UE pour que l'intendance Bruxelloise suive d'une manière ou d'une autre. Et je confronterai vos discours et la tiédeur de vos actes". On n'a plus le luxe d'attendre, certains ne semblent l'avoir toujours pas compris. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est une lapalissade. Si comme le suggère l'article, pour certains pays, la raison c'est "pas de joker américain garanti" à l'heure où il est publiquement question d'annexer le Groenland, alors je dis que ces "raisons" n'ont pas vraiment de pertinence stratégique ni de génie intrinsèque. Mais en effet, constatons qu'ils ont "des raisons", à l'heure on vient d'assister à l'effondrement de 50 ans de servilité militaire envers les US et à une forme de prescience française (même si on a chié d'autres choses par la suite)... -
Europe de la Défense ?
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
Plus d'obus et moins de sécu ? Une question qu'on n'avait absolument pas vu venir sur Air Défense... Voilà donc dans le débat public une des nombreuses conséquences auxquelles nous contraint de réfléchir la guerre russe en Ukraine, bien qu'elle n'était sensée absolument rien changer pour nous selon les réalistes. L'occasion de rappeler aussi quelques vérités douloureuses sur l'existence du déficit, ses origines et ce que cela veut dire en termes de distorsion de confort vécu (ou restant à vivre) entre les générations. Quand on constate qu'en cinquante ans, les dépenses militaires françaises ont été divisées par deux et celles de retraites multipliées par deux, on ne rend pas encore suffisamment compte de l'ordre de grandeur de ce grand écart. La défense a rétrocédé 2 points de PIB en passant de 4 à 2%, quand les dépenses de retraite, dans un état de paix totalement périmé pour les 30 ans prochaines années, ont accaparé +7 points de PIB, passant de 7 à 14%. Les décisions vont être douloureuses, mais je suis rassuré que nos intérêts vitaux ne soient absolument pas concernés par cette guerre et que tout rentrera naturellement dans l'ordre quand on achèvera de pousser l'Ukraine sous le bus moscovite. https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/03/26/l-effort-de-rearmement-vient-percuter-les-discussions-sur-les-depenses-sociales_6586398_823448.html -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Comme souvent en Europe, il faudra être à 48h du défaut de paiement, d'une annexion américaine ou d'un effondrement des lignes pour qu'on se décide à agir. En attendant, la ressource la plus importante en matière d'affaires militaires, la volonté politique, fait toujours défaut même si elle a augmenté d'un cran. On ignore si c'est la peau de la dorade britannique qu'on n'a pas réussi à avoir au préalable, ou si la Suède et les Pays-Bas basent encore sincèrement leurs décisions militaires sur l'hypothèse d'un back-stop américain, mais ce spectacle est lamentable. L'UE le paiera très cher et on a déjà donné à Moscou la formule gagnante pour ne jamais avoir de troupes européennes en Ukraine: que le cessez le feu ne soit jamais une réalité, et qu'une administration de l'ONU corrompue et manipulée par les russes soit mise en place en Ukraine. On a décidé d'assister (encore) en spectateurs aux événements. Le PR constate l'absence d'unanimité en présence d'une coalition de volontaires: réunir "unanimité" et "volontaires", c'est vraiment un contresens total et du foutage de gueule. Pour Moscou, on est passé de l'ambiguïté stratégique (si tant est qu'on y est jamais été) à la renonciation stratégique et prévisible. Comme en 2022 avec l'hypothèse de donner chars ou canons, qu'on croyait totalement inenvisageable car signant une très grave escalade (pensait-on), on va payer très cher cette nouvelle reculade et renonciation à une prise de risques calculée et a minima. https://www.lemonde.fr/international/article/2025/03/28/guerre-en-ukraine-apres-le-sommet-de-l-elysee-l-envoi-de-troupes-europeennes-sur-le-terrain-reste-dans-les-limbes_6586961_3210.html -
Europe de la Défense ?
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
Ca va même encore plus vite que ce que j'aurais pensé. Mais dormez tranquillement, il n'y a aucune menace, on a le nuke etc... https://la1ere.francetvinfo.fr/moscou-denonce-la-militarisation-de-mayotte-et-y-remet-en-cause-la-souverainete-francaise-1573534.html -
Europe de la Défense ?
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
Désolé mais c'est terriblement étriqué et ignorant comme vision: une analogie bancale sur la santé, parce que tu crois avoir eu une révélation, des poncifs sur les politiques tous incapables, et une conclusion identique pour le tissu industriel de défense. Lequel est pourtant contrôlé par l'état, de KNDS à Naval (contrairement à Sanofi) et devant produire sur sol français entre autre à cause du secret défense. Qu'on ait rien fait de sérieux depuis le début de la guerre en Ukraine, j'ai été partisan de le dénoncer depuis quasiment le début. Sauf que l'histoire ne se termine pas ici "parce que merci hein, on a vu le passé"... Justement, on a encore RIEN VU, on s'apprête à refermer le chapitre ukrainien mais le pire nous reste à venir, d'où les multiples tentatives dernièrement d'augmenter le degré d'initiation des citoyens à la chose... Cela peut paraître blasant ou élémentaire pour nous, je crois que ça traduit de réelles priorités pour le politique (enfin). Ca ne se fera pas en un claquement de doigt, mais les volontés semblent enfin être réunies. -
Europe de la Défense ?
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
En 40, la menace à travers les Ardennes ne pouvait pas exister, par ceux qui "savaient". Elle précipita notre chute en définitive. Aujourd'hui, on peut être défait sans que les chars déboulent sur les champs Elysées. C'est une image d'Epinal qui a trop bien vécu, et qui prépare nos défaites stratégiques de demain. On est nombreux ici à pourfendre l'impérialisme économique américain, et comment il a bouffé certains de nos grands groupes tricolores dans des manœuvres de racket ou d'asservissement, dont on devine sans peine l'objet réel. Pourquoi lorsqu'ils s'agit des russes (dont la menace peut désormais se combiner voir se coordonner avec celle des US), on les cantonnerait à une menace de nature crédible uniquement si le T-62 est en vue de Strasbourg ? C'est une vision périmée et accessoirement, une insulte à la patience, à la détermination stratégique et à l'ingéniosité des russes en matière d'influence et d'affrontement sous le seuil.