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Tout ce qui a été posté par Wallaby

  1. https://foreignpolicy.com/2024/03/13/united-states-military-aid-ukraine-congress/ L'armée américaine sera contrainte de réduire son objectif de production d'artillerie de plus d'un quart si le Congrès n'adopte pas le supplément de sécurité nationale qui fournit une aide militaire à l'Ukraine, à Taïwan et à Israël ainsi que des armes pour reconstituer les stocks américains, ont déclaré des responsables militaires mardi. "En fin de compte, sans ce supplément, nous finirons par atteindre un plafond", a déclaré le général de division Joe Hilbert, directeur du développement des forces de l'armée de terre, lors d'une réunion d'information mardi. "Sans le supplément, nous plafonnerons à environ 72 000 [obus] par mois. Un peu plus de 3 milliards de dollars sur les 106 milliards de dollars du projet de loi supplémentaire - qui fait l'objet de débats au Congrès depuis près de cinq mois, bien qu'il ait été adopté par le Sénat à la mi-février - serviraient à acheter davantage d'obus d'artillerie de 155 mm et à construire de nouvelles installations de production, notamment en Californie, en Virginie et dans le Tennessee. General Dynamics prévoit d'ouvrir trois lignes de production d'artillerie à Mesquite, au Texas, pour répondre à la demande croissante. La base industrielle de défense américaine a plus que doublé sa production de munitions d'artillerie de 155 mm depuis décembre 2022. Les entreprises américaines produisent actuellement environ 30 000 obus par mois, et l'armée espère porter ce chiffre à 60 000 obus par mois d'ici septembre 2024, et à 100 000 obus par mois d'ici la fin de l'année 2025. "Nous avons deux problèmes en termes de budgets de défense", a déclaré Jeb Nadaner, ancien secrétaire adjoint à la défense pour la politique industrielle. "L'une concerne les commandes que vous passez dans le cadre d'un budget annuel, mais l'autre concerne la capacité de la base industrielle à les produire. Et la base est vraiment vétuste". Le budget supplémentaire prévoit également d'augmenter la production d'intercepteurs de défense aérienne Patriot fabriqués aux États-Unis à 650 par an, soit une augmentation d'environ 15 %. L'Ukraine exploite une poignée de systèmes de défense aérienne construits par les États-Unis. Le projet de loi prévoit également le financement d'une usine de TNT qui fournira des explosifs pour les obus d'artillerie et d'autres systèmes d'armes, a déclaré Gabe Camarillo, sous-secrétaire d'État à l'armée de terre, à la presse au début du mois de mars. Le projet de loi prévoit également un financement de 3,4 milliards de dollars pour l'industrie américaine des sous-marins, qui est en perte de vitesse. L'Ukraine ne tire plus que moins de 2 000 obus par jour, alors qu'elle en tirait environ 6 000 par jour l'été dernier. Les chercheurs estiment que l'Ukraine doit tirer au moins 75 000 obus par mois - plus que son rythme actuel - pour maintenir une guerre défensive. Selon les responsables américains de la défense, l'Ukraine pourrait être repoussée si elle ne disposait pas de suffisamment de munitions. Pourtant, l'objectif de Washington en matière de production d'obus d'artillerie pour la fin de l'année prochaine représente moins de la moitié de la production actuelle de la Russie. Et l'économie russe, qui a été convertie pour se mobiliser en vue de la guerre, dépasse à elle seule la production des pays situés de part et d'autre de l'océan Atlantique. CNN a rapporté lundi que la Russie était en passe de produire trois fois plus de munitions que les États-Unis et l'Europe réunis cette année. "La Chine, la Corée du Nord, l'Iran, la Russie n'ont pas beaucoup de problèmes à produire des choses à partir de leur base industrielle de défense. Ils produisent des quantités incroyables", a déclaré Nadaner, l'ancien fonctionnaire de la défense américaine. "Si vous regardez les États-Unis et leurs alliés, nous ne pouvons pas produire assez d'obus, nous ne pouvons pas produire assez de navires, nous ne pouvons pas produire assez de sous-marins. Le système ne peut pas produire grand-chose".
  2. La narration orthodoxe tend à nous faire croire que c'est Boutcha qui a fait capoter les négociations. Mais en réalité, même après Boutcha, Zelenski continuait de privilégier une solution négociée : Le 5 avril 2022 se situe après Boutcha : https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Boutcha 27 février - 31 mars 2022 Et Boris Johnson se rend à Kiev le 9 avril 2022 : https://www.bfmtv.com/international/europe/angleterre/guerre-en-ukraine-visite-surprise-de-boris-johnson-a-kiev-pour-rencontrer-volodymyr-zelensky_AD-202204090188.html Donc la narration qui dit c'est Boris Johnson qui a fait capoter la négociation a au moins le mérite d'être cohérente avec la chronologie.
  3. Oui c'est bien ce documentaire : https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_président,_l’Europe_et_la_guerre
  4. https://www.welt.de/politik/ausland/article250558806/Krieg-in-Nahost-Das-Dilemma-bei-Bidens-Plan-fuer-den-schwimmenden-Hafen-vor-Gazas-Kueste.html (14 mars 2024) Ce que le gouvernement américain prévoit est une entreprise de grande envergure. Un quai flottant doit être construit au large de Gaza, où des bateaux de transport du monde entier achemineront de grandes quantités d'aide. Comme les eaux au large de Gaza sont très peu profondes, les livraisons doivent être acheminées à terre depuis l'embarcadère par des bateaux plus petits. Les plus gros bateaux auraient un tirant d'eau trop important pour s'approcher de la côte. Et comme Gaza n'a pas non plus de véritable port, il est prévu de créer une digue à partir de la plage, qui pourrait servir de jetée pour le débarquement de l'aide. Les Etats-Unis veulent donc à la fois créer une île flottante et élargir la masse terrestre de Gaza. La mise en place de tout cela devrait prendre un à deux mois. Pour cette opération, un énorme navire de ravitaillement américain doit jeter l'ancre en permanence au large de Gaza. Le "General Frank S. Besson" a été envoyé dimanche. Les navires de cette classe mesurent plus de 80 mètres de long et près de 20 mètres de large. Mais ils ne peuvent guère se défendre eux-mêmes en cas d'urgence. C'est pourquoi il est prévisible que d'autres bateaux suivront pour sécuriser le "Besson". Cette entreprise gigantesque doit permettre d'acheminer chaque jour deux millions de repas à Gaza, soit environ un repas pour chaque habitant de la bande côtière. Mais elle doit en même temps assurer la campagne électorale de Biden. Jusqu'à présent, on ne sait absolument pas qui doit organiser la distribution de l'aide à terre. L'administration, jusqu'ici dominée par l'organisation terroriste Hamas, s'est en grande partie effondrée. Seules quelques organisations humanitaires comme le Comité international de la Croix-Rouge sont encore actives dans la bande côtière. Les bombardements israéliens ont massivement endommagé l'infrastructure de Gaza. Mais la sécurisation des denrées alimentaires débarquées pourrait être un défi encore plus grand. Il en va de même pour les livraisons de l'UE qui ont débuté cette semaine. Mardi, un navire a pris la mer pour la première fois à travers le corridor maritime que l'UE entend desservir depuis son État membre, Chypre, en Méditerranée orientale, en direction de la bande de Gaza. Une "autoroute flottante" doit aider à approvisionner le territoire. "S'il était pleinement opérationnel, ce corridor maritime pourrait assurer un approvisionnement durable, ordonné et robuste en aide à Gaza", a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le corridor maritime est avant tout l'œuvre de Chypre. Dès le début de la crise en octobre, le gouvernement de Nicosie a commencé à contacter des partenaires de l'UE et des pays riverains du Moyen-Orient. "Chypre est l'État membre de l'UE le plus proche géographiquement des foyers de conflit et de crise au Proche-Orient, avec seulement quelques centaines de kilomètres de distance", rappelle Christian Hanelt, expert de la Fondation Bertelsmann pour la politique européenne de voisinage et le Proche-Orient. "En pourcentage de sa propre population, le mini-État de l'UE est l'État de l'UE avec des frontières extérieures qui doit prendre en charge le plus grand nombre de réfugiés en provenance du Proche-Orient ces derniers mois - cinq fois plus que l'Italie ou la Grèce par exemple". C'est pourquoi on craint à Nicosie que la situation à Gaza ne fasse augmenter le nombre de réfugiés vers l'Europe. Mais Chypre a aussi quelque chose à offrir. L'Etat insulaire peut compter sur ses bonnes relations de longue date avec Israël, dit Hanelt. Après tout, les deux pays travaillent ensemble à l'exploitation de gisements de gaz dans l'est de la Méditerranée. Chypre entretient également de bonnes relations avec les Émirats arabes unis, qui paient une grande partie de l'aide, ainsi qu'avec l'Égypte, le voisin direct de la bande de Gaza.
  5. https://www.rfi.fr/fr/podcasts/aujourd-hui-l-économie/20240314-comment-expliquer-l-étonnante-résilience-de-l-économie-russe Grâce à l’action musclée de la banque centrale dirigée d’une main de fer par Elvira Nabioullina qui souhaitait pourtant démissionner après l’invasion de l’Ukraine. À la demande de Vladimir Poutine, cette gouverneure respectée reste en poste pour se transformer en une gardienne vigilante du rouble et des équilibres financiers. Elle parvient à enrayer la chute du rouble et réussit à freiner la flambée des prix en relevant les taux d’intérêt à un niveau record, 16 %, sans pitié pour les emprunteurs. L’inflation est aujourd’hui contenue autour de 7 %. La politique ferme d'Elvira Nabioullina a sans doute été le premier rempart contre l’effondrement financier de son pays.
  6. Cet article est typique de ce que dénonce Harald Kujat : le déni des négociations entre les émissaires de Zelensky et Poutine à Istanbul et en Biélorussie. Hier, Vincenzo a reposté cette vidéo où Zelensky demande à Macron de négocier : J'ai un peu oublié, mais si j'ai bonne mémoire, Macron avait divulgué cette vidéo (ce qui est contraire à tous les usages diplomatiques) pour se défendre, et rappeler aux partisans d'une solution militaire au conflit que c'était leur héros Zelensky qui lui avait demandé de négocier. Ce serait bien de retrouver la date, et le nom du média qui a diffusé cette vidéo pour la première fois.
  7. https://responsiblestatecraft.org/pier-gaza-military/ (13 mars 2024) Les plans du Pentagone concernant des jetées flottantes et un pont-jetée pour acheminer l'aide humanitaire à Gaza suscitent les critiques des experts militaires en raison du manque de détails, du danger potentiel pour les troupes américaines et du risque de dérapage de la mission. En résumé, c'est un peu déconcertant. "M. Biden engage l'armée américaine à mener une opération très complexe, très coûteuse et peu productive pour acheminer de la nourriture dans la bande de Gaza, alors qu'il pourrait augmenter massivement la quantité de nourriture dans la bande de Gaza avec beaucoup moins d'efforts et de dépenses : exiger qu'Israël ouvre simplement ces foutues portes et fasse rouler les centaines de camions qui attendent d'y entrer en ce moment même. Aujourd'hui", s'est exclamé le lieutenant-colonel Daniel Davis, membre de Defense Priorities, lors d'un échange avec RS. "C'est une idée absurde à bien des égards", a ajouté M. Davis. "Le fait que les troupes [américaines] puissent être attaquées par des militants, en particulier par le Hamas, est une préoccupation non négligeable, a déclaré M. DiMino. "Je trouve choquant qu'il n'y ait pas de véritable explication sur les plans d'urgence. Comment allons-nous réagir si nos troupes ou le personnel du gouvernement sont attaqués ? Le Wall Street Journal a publié dimanche un article suggérant que l'administration était en pourparlers avec des entrepreneurs privés spécialisés dans les missions d'aide humanitaire dans les zones de conflit. L'entreprise citée est Fog Bow, qui est presque entièrement dirigée par d'anciens militaires et officiers de renseignement américains, dont Mick Mulroy, ancien secrétaire adjoint à la défense pour le Moyen-Orient sous Trump, marine américain et vétéran de 20 ans de la CIA. L'administration n'a encore conclu aucun accord officiel, selon le journal.
  8. https://carnegieeurope.eu/strategiceurope/91950 (12 mars 2024) Le Monténégro jouit d'une réputation mitigée. D'une part, les gouvernements pro-occidentaux successifs se sont pleinement alignés sur la politique étrangère de l'UE, y compris sur les sanctions à l'encontre de la Russie, qui ont laissé une empreinte considérable sur l'économie monténégrine. D'autre part, en 2006, le Monténégro s'est séparé pacifiquement de la Serbie. Les relations avec ses voisins, dont la Croatie, membre de l'UE, sont généralement positives. D'autre part, le long règne du Parti démocratique des socialistes (DPS) - au pouvoir entre 1991 et 2020 - et de son chef Milo Djukanović est devenu le symbole de la mainmise sur l'État. Les deux gouvernements de coalition délabrés qui ont succédé au DPS après les élections décisives d'août 2020 ont promis d'accélérer l'intégration du pays à l'UE, mais n'ont guère tenu leurs promesses dans la pratique. L'expression "le Monténégro est un précurseur" a suscité des commentaires sarcastiques à Bruxelles et dans les ministères des affaires étrangères de toute l'UE. Cette fois-ci, les choses pourraient être différentes. Le mouvement centriste Europe Now (PSE) a remporté deux élections cruciales l'année dernière : tout d'abord, la course à la présidence, qui a vu son cofondateur Jakov Milatović battre Djukanović, puis les élections législatives anticipées en juin. En conséquence, le cabinet minoritaire de Dritan Abazović, qui s'appuyait sur le soutien parlementaire du DPS, a été remplacé par un gouvernement bénéficiant d'un soutien suffisant. En conséquence, des nominations judiciaires et des lois importantes ont été adoptées, pour le plus grand plaisir de Bruxelles. Plus important encore, la nouvelle administration a réussi à organiser un recensement de la population qui aurait dû avoir lieu depuis longtemps, sans aucune obstruction. Pour l'instant, le conflit sur l'identité monténégrine entre les Serbes et les Monténégrins de souche a été désamorcé. Le Premier ministre Spajić préfère parler d'emploi et de croissance plutôt que d'appartenance ethnique. Dans l'ensemble, la dynamique politique va dans une direction qui plaît à Bruxelles. Pourtant, beaucoup de choses pourraient encore mal tourner. Tout d'abord, la politique monténégrine reste toujours aussi conflictuelle, Spajić et Milatović s'étant récemment séparés. Les citoyens sont en outre mal à l'aise face à ce qui est perçu comme un marché faustien du PSE avec Pour l'avenir du Monténégro (ZBCG), une coalition de partis nationalistes serbes anciennement alignés sur la Russie et opposés à l'adhésion à l'OTAN. Andrija Mandić, l'un des leaders du ZBCG, est aujourd'hui président du Parlement. En toute honnêteté, l'accord de coalition engage Mandić sur la voie pro-occidentale du Monténégro, y compris l'OTAN, la reconnaissance du Kosovo, les sanctions contre la Russie et, surtout, l'adhésion à l'UE. Le ZBCG a voté les lois exigées par Bruxelles. Mais ses détracteurs se demandent si Mandić n'est pas un loup déguisé avec une peau de mouton. Fréquenter Milorad Dodik, de la Republika Srpska, et exposer le drapeau de la Serbie ("c'est en fait l'ancienne bannière du Monténégro", soutient Mandić) fait froncer les sourcils. Il en va de même pour le soutien que le dirigeant serbe Aleksandar Vučić apporte au bloc serbe. En outre, en vertu de l'accord de partenariat, le ZBCG doit finir par nommer trois ministres au gouvernement, une évolution qui sera observée attentivement par les locaux et l'Occident. Les craintes d'une re-serbianisation rampante sont, bien entendu, exploitées par le DPS qui, depuis plus d'une décennie, se pose en défenseur de la souveraineté et de l'identité du Monténégro.
  9. 9 mars 2024 37:06 Mark Gaelotti : Poutine est dans une grande mesure un autocrate assez paresseux. (...) Il dit ce qu'il veut voir se passer, mais ça ne l'intéresse pas de savoir comment. Donc cela donne une marge de manœuvre considérable aux technocrates, aux employés, que nous parlions du cabinet des ministres, du directeur de la banque centrale ou de quoi que ce soit. Et ils ont souvent mis en place une gestion extraordinairement efficace. Regardez simplement comment ils ont si bien résisté aux sanctions. Il est clair, franchement, qu'ils ont été plus astucieux que nous. 37:41 Jonathan Fink : Elvira Nabiullina n'a-t-elle pas fait un travail impressionnant ? 37:44 Mark Gaelotti : Oui, c'est tout à fait cela. Elle n'est clairement pas en faveur de l'invasion. Elle est très contrariée par la façon dont les choses se déroulent, mais si vous êtes bloquée à ce poste, mais aussi essentiellement une patriote, vous pouvez ne pas vouloir la guerre, mais vous préféreriez que la Russie ne soit pas détruite dans ce contexte, alors vous faites de votre mieux. Mais voilà : souvent vous faites de votre mieux, malgré Poutine. Vous identifiez les choses que vous n'avez pas besoin de lui demander, vous voyez ce que vous pouvez gérer jusqu'à ce que quelqu'un chuchotte à son oreille et que Poutine vous empêche de le faire. 01:05:27 Les Russes, contrairement à Poutine, croient que l'Ukraine est un pays différent. Certes il existe un élément où ils pourraient voir un certain flou autour du Donbass. Et la Crimée est une exception. C'est un point clé. Pratiquement tous les Russes, qu'ils placent Poutine sur un piédestal ou qu'ils le méprisent, croient sincèrement que la Crimée leur revient de plein droit.
  10. Peut-tu retranscrire la phrase de Zelensky que tu interprêtes comme "demande à macron de convaincre poutine d 'arreter la guerre et qu'il est pret à négocier" et indiquer à quel horodatage de la vidéo cette phrase apparait ? J'entends Zelensky dire qu'il y a des avions et des troupes partout. Je n'entends pas cette histoire d'arrêter la guerre et de négociation. Mais ça a pu m'échapper.
  11. Sur la rhétorique des politiciens européens : 15 janvier 2024 49:34 Mark Galeotti : Chaque fois que quelqu'un comme Ursula von der Leyen dit qu'il n'y a pas de lassitude à l'égard de l'Ukraine [Ukraine fatigue], je m'enfonce la tête dans les mains parce que, bien sûr, il y a une lassitude à l'égard de l'Ukraine, et nous devons être honnêtes à ce sujet si nous voulons y remédier, et je pense que c'est l'une des raisons pour lesquelles nous recevons maintenant tous ces appels sur le fait que les Russes pourraient envahir l'OTAN dans les deux ou trois ans qui suivent la fin de la guerre. Il s'agit en quelque sorte d'une course à l'armement rhétorique que les gens essaient de lancer : "c'est la raison pour laquelle vous devez vous préoccuper de l'Ukraine parce que sinon, à tout moment, les Russes viendront et mangeront vos bébés".
  12. Si l'on fait la distinction entre plusieurs choses : ce que dit Poutine, ce que disent les différents courants du nationalisme russe qui s'expriment dans les médias russes, et les caricatures de Poutine produites par la propagande occidentale, je pense qu'on y voit un peu plus clair. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas chez Poutine des évolutions ou des contradictions, mais elles sont peut-être un peu moins grandes que ce que tu sembles croire. http://www.en.kremlin.ru/events/president/transcripts/72444 Réunion du Club de discussion international de Valdai 5 octobre 2023, 16:45, Sochi Vladimir Poutine La crise ukrainienne n'est pas un conflit territorial, et je tiens à le préciser. La Russie est le plus grand pays du monde en termes de superficie, et nous n'avons aucun intérêt à conquérir de nouveaux territoires. Nous avons encore beaucoup à faire pour développer correctement la Sibérie, la Sibérie orientale et l'Extrême-Orient russe. Il ne s'agit pas d'un conflit territorial ni d'une tentative d'établir un équilibre géopolitique régional. La question est beaucoup plus large et plus fondamentale et concerne les principes qui sous-tendent le nouvel ordre international. (...) Quant à savoir où nous devrions nous arrêter. Vous savez, il ne s'agit pas de territoires, il s'agit de garanties de sécurité pour les peuples de Russie et l'État russe, et c'est une question plus complexe que celle d'un territoire. Il s'agit de la sécurité des personnes qui considèrent la Russie comme leur patrie et que nous considérons comme notre peuple. Il s'agit d'une question complexe qui exige une discussion. "la nation ukr n'existe plus" : c'est plus compliqué que cela. Chaque terme : nation, peuple, ethnie, citoyenneté, État, doit être défini précisément, en tenant compte du fait qu'on traduit des langues étrangères où les mots ne correspondent pas forcément avec le sens français de ces termes. Je me rappelle toujours à la prudence dans ce domaine en me souvenant que "ethnos" en grec se traduit par "natio" en latin : ces langues ont un terme unique, là où en français nous en avons deux (nation et ethnie) et l'un comme l'autre ne sont jamais faciles à distinguer de "peuple" (populus en latin, demos en grec, sachant qu'il y a aussi laos qui donne l'adjectif laikos à l'origine de notre "laïcité"). Pour voir quels emprunts Poutine fait aux discours nationalistes russes (et il y en a plusieurs : il y a des discours d'origine tsariste et des discours nostalgiques de l'Union Soviétique, qui n'aboutissent pas toujours aux mêmes conclusions : deux peuples "frères" ou "un seul peuple" ou "une nation trine" ?) voir le texte de Pål Kolstø : http://www.air-defense.net/forum/topic/26674-guerre-russie-ukraine-2022-considérations-géopolitiques-et-économiques/?do=findComment&comment=1697666
  13. J'ai réagi hier au propos cité. Sur d'autres points de l'article, j'apporterais quelques nuances sur l'analyse de la situation. Elle [L'Europe] semble ne pas comprendre, ou ne pas vouloir comprendre, que le monde se réorganise sans elle et surtout contre elle. Sa richesse et son poids dans les organisations multilatérales sont considérés comme les héritages injustifiés d’une époque révolue. Je ne crois pas que la "richesse" véritable ou perçue de l'Europe soit le problème. Ce que des pays comme la Chine ou l'Inde constatent, c'est qu'ils sont aussi, voire plus riches que l'Europe. Donc ils ne sont pas fâchés avec la richesse. Ils disent "les riches, c'est nous" et "nous avons les moyens financiers de façonner le monde à notre convenance, à commencer par notre environnement régional proche". Dans le schéma ci-dessous, on voit la France et le Royaume-Uni passer sous le Brésil, et l'Italie disparaître. Le monde ne se réorganise pas strictement "sans elle", mais en fonction et en proportion de sa diminution de richesse relative. source : https://fr.statista.com/infographie/22273/evolution-des-puissances-economiques-classement-mondial-pays-selon-pib-au-cours-du-temps/ Il y a un autre calcul qu'il est bon d'avoir en tête : C'est probablement parce que la Russie est connectée aux BRICS qu'elle peut souffrir les sanctions du G7 sans capituler. L'Europe s'est suicidée avec la première guerre mondiale et ne s'en est jamais remise. Il faut reprendre l'analyse de Paul Valéry, qui constate que le traité de Versailles est écrit non pas en français, qui était jusqu'alors la langue de la diplomatie, mais en anglais. C'est à dire que l'Europe depuis le traité de Versailles, est une Europe américaine. C'est une Europe où les Américains ont une voix prépondérante dans les affaires de l'Europe. Je reviens à l'interview de Régis Debray par le Monde Diplomatique le 28 mai 2015 : Il y a un autre propos de Paul Valéry qui est assez savoureux par sa prescience : « L’Europe aspire visiblement à être gouvernée par une commission américaine. Toute sa politique s’y dirige » (1931) La référence est ici, avec une recension de Debray : http://www.air-defense.net/forum/topic/6986-union-européenne-nos-projets-son-futur/page/317/#comment-1646877 En fait Debray ne serait pas d'accord avec le "contre elle" (contre l'Europe). Pour Debray, l'Europe est consentante. Elle consent à sa perte de souveraineté.
  14. Pour dézoomer sur Munich, et élargir la discussion, on peut examiner l'accord de Yalta de février 1945, qui est aussi un accord entre les démocraties et un dictateur.
  15. Les gens qui sont le plus à même de faire en sorte que les Polonais ou les Baltes se sentent en sécurité, c'est les Russes. Les Russes pourraient dire : on ne va pas mettre de troupes en Biélorussie. Ou on n'installe pas tel ou tel type d'armement à moins de tant de kilomètres de la frontière. Mais les Russes aussi ont le droit de se sentir en sécurité. Et ceux qui sont le mieux à même de faire en sorte que les Russes se sentent en sécurité, c'est les Américains. Donc pour commencer, il faudrait qu'ils arrêtent de raconter des bobards comme "on ne va pas étendre l'OTAN d'un pouce à l'Est". Donc il faut rebâtir une architecture de sécurité en Europe, sur la base de ce que disait Margaret Thatcher à Mikhaïl Gorbatchev : "Nous savons que vous avez autant le droit que nous de vous sentir en sécurité".
  16. https://www.newsweek.com/iran-azerbaijan-ties-second-israel-1877780 (11 mars 2024) En octobre dernier, l'Iran a signé un accord historique avec l'Azerbaïdjan pour établir une route de transit, connue sous le nom de corridor d'Aras, permettant à l'Azerbaïdjan d'accéder à sa province exclave de Nakhchivan via le territoire iranien. L'accord a été considéré comme une étape cruciale pour empêcher une option plus controversée, connue sous le nom de corridor de Zangezur, qui verrait l'Azerbaïdjan tenter de forcer un passage à travers l'Arménie rivale. Selon M. Avdaliani, le principal moteur de la réconciliation entre l'Azerbaïdjan et l'Iran est un désir mutuel de stabilité régionale, de bonne volonté géopolitique et de perspectives économiques, en particulier le projet de corridor international de transport nord-sud (INSTC) qui envisage un itinéraire ferroviaire ambitieux reliant l'Inde à la Russie, avec l'Azerbaïdjan et l'Iran au milieu, selon M. Avdaliani. "L'Iran et l'Azerbaïdjan sont désormais tous deux intéressés par un rapprochement parce que leurs échanges commerciaux augmentent, que l'exploitation du corridor international de transport nord-sud se développe et que Bakou semble avoir atténué ses ambitions d'ouvrir le corridor de Zangezur", a déclaré M. Avdaliani. S'il est réalisé, l'INSTC, d'une longueur de 4 500 milles, pourrait offrir à l'Iran et à la Russie une voie d'accès au commerce mondial à l'abri des sanctions, à un moment où les deux pays sont confrontés à des restrictions économiques croissantes imposées par Washington. M. Kazemi a qualifié le projet de corridor de Zangezur, qui traverserait l'Arménie, de "corridor turani de l'OTAN", en référence à l'idéologie pan-nationaliste du turanisme promue par l'Empire ottoman aux XIXe et XXe siècles parmi les peuples turcs, tatars et ouraliens de toute l'Eurasie.
  17. Je souscris tout à fait à la qualification de l'Europe comme étant "faible". Mais je pense que fondamentalement, cette guerre est la guerre des Américains contre la Russie, et que l'Europe ne contribue à cette guerre, sous forme de financement et d'armes que dans la mesure où elle est l'alliée de l'Amérique. Pour moi, la participation de la France ou de l'Italie à cette guerre qui n'est pas la sienne, est le signe éclatant de la faiblesse de l'Europe. Pour moi une Europe forte serait une Europe qui serait capable de définir elle-même ses intérêts et qui ne se laisserait pas dicter par l'Amérique qui elle doit financer, et à qui elle doit donner des armes. Pour moi une Europe forte serait une Europe qui serait capable de voir que ses intérêts ne coïncident pas forcément avec ceux de l'Amérique. Pour aggraver le tout, lorsque l'Amérique elle-même ne sait pas quels sont ses intérêts ou n'agit plus en fonction de ses intérêts, et court dans tous les sens comme un canard sans tête, a fortiori les ordres qu'elle dicte ne sont bons ni pour elle ni pour ses vassaux. Sans parler de la sénilité qui le guette, il est très difficile de voir en Joe Biden quelqu'un qui aurait la compétence pour mener l'Amérique vers une politique étrangère astucieuse et cohérente : Par exemple, sans parler de l'intérêt de l'Allemagne, est-ce que c'est vraiment dans l'intérêt de l'Amérique de poursuivre une politique qui détruit l'économie allemande ?
  18. https://www.lunion.fr/id577445/article/2024-03-09/erdogan-affirme-que-la-turquie-se-tient-fermement-derriere-les-dirigeants-du Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé hier que la Turquie « se tient fermement » derrière les dirigeants du Hamas. « Personne ne peut nous amener à qualifier le Hamas d’organisation terroriste. La Turquie est le pays qui parle de tout ouvertement avec les dirigeants du Hamas et qui se tient fermement derrière eux », a-t-il déclaré. https://www.jpost.com/israel-hamas-war/article-791070 (9 mars 2024) Dans son discours, M. Erdogan a comparé M. Netanyahu à des dirigeants fascistes historiques, déclarant que "M. Netanyahu a mérité sa place aux côtés d'Hitler, de Mussolini et de Staline". https://www.armenews.com/spip.php?page=article&id_article=113591 (11 mars 2024) Suite aux remarques d’Erdogan, Netanyahou n’a pas tardé à réagir et a déclaré que le président turc était un « négateur de l’holocauste arménien ». M. Netanyahu a ajouté qu’« Israël, qui adhère aux lois de la guerre, ne recevra pas de leçons de morale d’Erdogan, qui soutient les meurtriers et les violeurs du groupe terroriste Hamas, nie l’holocauste arménien, massacre les Kurdes dans son propre pays et fait disparaître les dissidents et les journalistes ». Les gouvernements israéliens précédents ont toujours veillé à ne pas attribuer à la Turquie la responsabilité du génocide arménien afin de ne pas nuire aux relations mutuelles.
  19. 4 mars 2024. Futucast est un podcast finlandais animé par Isak Rautio. Il invite ici deux experts à discuter - en anglais - de la violence des gangs en Suède, avec beaucoup de comparaisons avec la Finlande ou le Danemark. C'est un peu comme si la Suède était devenu un contre-modèle qui ne marche pas, contre lequel la Finlande doit se prémunir. Le modèle danois suscite de l'embarras, car il parait trop répressif pour la sensibilité suédoise, qui aimerait pouvoir compter sur des solutions d'intervention sociale et éducative. Les Danois ont ou ont eu ce qu'ils appellent des "rockers" mais qui sont en fait des "bikers" : https://en.wikipedia.org/wiki/Nordic_Biker_War La violence des gangs suédois se caractérise par sa grande violence, l'usage d'armes à feu lorsque l'on trouve plus d'armes blanches dans d'autres pays (l'Écosse), et l'âge qui ne cesse de baisser des protagonistes, au point que l'expression "enfants soldats" vient à l'esprit. Plein de notions connexes sont abordées : immigration et ségrégation notamment. Christine Namdar est une universitaire suédoise, chercheuse invitée à l'université d'Helsinki. 49:53 Christine Namdar : Je pense que la Suède est en train de devenir la Terre des Opportunités, la Suède est en train de devenir la Nouvelle Amérique. Elle est pour moi l'Amérique de l'Europe. C'est là où il y a tout ce multiculturalisme. 01:15:42 Si vous ne vous identifiez pas à la culture de vos parents et ne vous identifiez pas à la culture de votre pays d'accueil, alors qu'êtes-vous ? Eh bien à mon avis vous êtes le parfait candidat à la citoyenneté mondiale. Je me sens citoyenne mondiale. Je me sens originaire de Kangasala [Finlande], je me sens très finlandaise et fière de l'être, mais je suis aussi suédoise. Et je suis aussi finno-suédoise. Et je suis aussi perse, et aussi Bahaï. Donc j'ai tous ces niveaux, et je pense que le plus nous nous identifions à la mondialité, moins nous sommes en conflit avec d'autres. 01:28:42 Le concept de finlandité est un phénomène moderne. Nous ne sommes pas russes, nous ne sommes pas suédois. Nous sommes finlandais. Nous pavoisons. Nous avons une histoire, un héros, un hymne. Nous disons "la patrie", nous l'avons promue à l'école et nous l'avons fixée. C'est un aspect dont, en tant qu'étranger, vous pouvez vous sentir partie prenante. En Suède nous sommes moins auto-affirmatifs. "Nous ne hissons pas le drapeau parce que, vous savez, c'est raciste". Donc si vous venez en Suède et si vous n'êtes pas suédois... Les Suédois n'ont jamais eu à se battre pour être suédois. Donc pour eux, c'est naturel, nous n'avons même pas besoin d'avoir un drapeau, nous sommes suédois. 01:29:27 Isak Rautio : J'ai vu ce mème : au moment où il y avait ces controverses autour des autodafés du Coran en Suède, alors qu'un grand nombre de pays du Moyen-Orient brûlaient des drapeaux suédois en signe de protestation devant les ambassades suédoises, un grand nombre de Suédois répondaient "que voulez-vous dire en brûlant le drapeau suédois ? Allez-y, le plus grand bien vous fasse !". 01:29:50 Christine Namdar : les Suédois sont tellement confiants en eux-mêmes - et c'est ce qu'en tant que Finlandais, nous détestons chez les Suédois... [Isak Rautio] C'est une confiance au sens d'un détachement/indifférence... 01:30:33 Christine Namdar : Je pense que c'est avec ce manque de promotion de ce qui nous unit, de ce qui nous est commun, ce manque de cohésion, que ces jeunes se débattent. Et les gamins immigrés sont en première ligne parce qu'il leur a fallu faire l'expérience d'être différents, d'être autres. https://sv.wikipedia.org/wiki/Diamant_Salihu Diamant Salihu est d'origine albanaise et est né dans l'actuel Kosovo, mais a grandi à Borlänge [Suède] dès l'âge de huit ans. Salihu a travaillé pour Värnpliktsnytt et Borlänge Tidning. En 2006, il a été engagé par le journal Expressen, où il a travaillé comme reporter et a périodiquement été correspondant du journal à Londres et à New York. En 2021, Salihu publie le livre de reportages Tills alla dör sur les conflits entre différents gangs à Järvafältet. La même année, il reçoit le prix Stora Journalistpriset dans la catégorie "Voix de l'année" pour son travail sur la violence des gangs. En 2022, il poursuit son enquête sur les conséquences des guerres de gangs dans la région de Järva, avec une partie autonome de l'émission Våra barn dör de la SVT.
  20. https://www.lemonde.fr/international/article/2024/03/12/haiti-demission-du-premier-ministre-ariel-henry-confronte-a-la-pression-des-gangs-criminels-et-desavoue-par-la-communaute-internationale_6221502_3210.html Plusieurs diplomates ont affirmé que la réunion de Kingston avait pour but de formaliser une proposition à Ariel Henry, afin qu’il cède le pouvoir à un conseil de transition comprenant un vaste panel de la société civile haïtienne. Sans président ni Parlement − le dernier chef d’Etat, Jovenel Moïse, a été assassiné en 2021 −, Haïti n’a connu aucune élection depuis 2016. Ariel Henry, nommé par Jovenel Moïse, aurait dû quitter ses fonctions au début de février. M. Henry, 74 ans, a confirmé sa démission lors d’un échange téléphonique, lundi, avec le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, qui se trouvait à la Jamaïque, selon un responsable américain. M. Blinken a ajouté qu’il était le bienvenu s’il voulait rester à Porto Rico. Les forces de sécurité haïtiennes ont pu reprendre le contrôle du port de Port-au-Prince après des affrontements avec les gangs ce week-end, a déclaré lundi le directeur de l’Autorité portuaire nationale, Jocelin Villier. Des bateaux ont pu décharger des conteneurs mais le principal défi reste d’acheminer produits et aliments du port vers l’extérieur, car les routes principales ne sont pas assez sécurisées, a-t-il ajouté. https://www.bbc.com/news/world-latin-america-68541349 M. Henry, qui dirigeait le pays prétendument à titre intérimaire depuis juillet 2021 à la suite de l'assassinat de l'ancien président Jovenel Moïse, avait à plusieurs reprises reporté les élections, affirmant que la sécurité devait d'abord être rétablie. De nombreux Haïtiens s'étaient interrogés sur le fait qu'il puisse gouverner le pays aussi longtemps sans président élu. Le président Ali [du Guyana] a déclaré que le conseil présidentiel de transition serait composé de deux observateurs et de sept membres votants, dont des représentants de plusieurs coalitions, du secteur privé et de la société civile, ainsi que d'un chef religieux. Le conseil a été mandaté pour nommer "rapidement" un premier ministre intérimaire, a-t-il déclaré, ajoutant que toute personne ayant l'intention de se présenter aux prochaines élections en Haïti ne pourra pas y participer. On espère que le conseil ouvrira la voie aux premières élections en Haïti depuis 2016.
  21. https://www.france24.com/fr/europe/20240309-des-policiers-chinois-en-hongrie-symbole-d-une-bromance-au-beau-fixe-entre-pékin-et-budapest Le ministre hongrois de l'Intérieur a confirmé que des policiers chinois allaient patrouiller en Hongrie. Entre 2015 et 2019, des patrouilles ont été menées conjointement par des policiers italiens et chinois à Rome, Milan, Turin ou encore Padoue. L'Italie y a mis fin, officiellement à l'occasion de la pandémie de Covid-19. Mais le scandale des postes clandestins de police chinois dans plusieurs pays occidentaux - dont l'Italie, la France et la Hongrie - a contribué à rendre Rome très susceptible sur ces questions. https://www.senat.fr/questions/base/2022/qSEQ22120153G.html (15 décembre 2022) En France, ce sont pour l'instant quatre postes illégaux de ce type qui ont été dénombrés à Paris, à Noisy-le-Grand et à Aubervilliers.
  22. https://peterbeinart.substack.com/p/gaza-and-the-course-of-history (11 mars 2024) Barack Obama était une sorte de quintessence du progressisme dans le sens où il citait souvent Martin Luther King en disant, vous savez, "l'arc de l'univers moral est long, mais il s'infléchit vers la justice". Et John Kerry et lui disaient souvent à Benjamin Netanyahu : "Vous savez, vous ne pouvez pas vous en tirer en contrôlant tous ces Palestiniens qui n'ont pas les droits les plus élémentaires. Ce n'est plus la façon dont le monde fonctionne. Nous ne sommes plus à l'ère coloniale". Et Netanyahou, qui est le fils d'un historien, je pense qu'il disait à sa manière : "Pourquoi êtes-vous si sûr que l'histoire évolue dans cette direction particulière ? Et je crains que les événements ne donnent raison à Netanyahou. Nous avons assisté à un acte d'expulsion massive, qui n'a pas reçu l'attention qu'il aurait dû recevoir en septembre dernier, lorsque 100 000 Arméniens ont été expulsés du Haut-Karabakh. Nous avons l'invasion de l'Ukraine par Vladimir Poutine, qui semble maintenant très probable, ne sera pas annulée dans le sens où la Russie serait forcée de reculer, et l'Ukraine reprendrait tout le contrôle de sa souveraineté, vous savez, en commençant par l'invasion en 2014 par la Russie et puis en continuant en [2022]. Nous avons un gouvernement en Inde qui fait passer l'Inde d'un état laïc à un état suprématiste hindou très, très agressif, et qui fait reculer de manière vraiment spectaculaire et très violente les droits des musulmans en Inde. Nous avons bien sûr la Chine, qui est une sorte de puissance mondiale en pleine ascension. Aux États-Unis, nous avons la possibilité d'une présidence Trump et la possibilité de figures semblables à Trump dans divers endroits en Europe. Dans ces conditions, il me semble que nous sommes confrontés à la perspective réelle de prendre un tournant historique dans lequel les normes très fragiles que nous avions sur le comportement des États sont en train de s'éroder, et que le type d'expulsions massives que nous avons vues dans des périodes antérieures de l'histoire est en train de réapparaître et d'être à nouveau envisageable. Et je pense que si Israël réussit à faire ce que de nombreux membres du gouvernement israélien veulent faire à Gaza, cela ouvrira la porte à Modi et à d'autres dans le monde, qui y verront une possibilité pour leurs populations minoritaires rétives qu'ils ne veulent pas totalement émanciper. Il me semble que c'est ce qui est sur la table en ce qui concerne ce qui se passe à Gaza. Et pour répondre à la question de savoir pourquoi c'est si important, c'est parce que c'est si important non seulement en raison du sort de ces personnes à Gaza, et de ce que cela dit des États-Unis dans leur comportement dans le monde, et de ce que cela dit d'Israël, mais aussi en raison de ce que cela dit du cours de l'histoire. Je pense que c'est l'une des choses qui est en jeu en ce moment.
  23. https://peterbeinart.substack.com/p/challenging-israels-legitimacy-also (8 janvier 2024) Omer Bartov, professeur d'études sur l'Holocauste et les génocides à l'université Brown. N'oubliez pas que la plus grande organisation pro-israélienne aux États-Unis est Christians United for Israel (Chrétiens unis pour Israël). Il ne s'agit pas d'une organisation juive. Lorsque la législature de l'Arkansas adopte une loi qui interdit de travailler pour l'État de l'Arkansas si l'on souhaite boycotter Israël, je ne pense pas qu'il s'agisse uniquement d'Israël. Je pense que, dans un État comme l'Arkansas où il y a très peu de Juifs, cela concerne aussi l'Amérique. Les gens disent qu'il y a une tendance chrétienne à vouloir soutenir Israël. Il ne s'agit pas seulement de la chrétienté. N'oubliez pas que les chrétiens noirs et hispaniques n'ont pas la même vision d'Israël que de nombreux chrétiens évangéliques blancs. Je pense que ce qui se cache derrière tout cela, c'est l'association profonde entre Israël et les États-Unis comme des sortes de terres promises forgées sur une frontière hostile qui n'ont vu le jour que parce qu'elles ont dépossédé les gens qui s'y trouvaient. La raison pour laquelle l'activisme pro-palestinien effraie tant certains groupes d'Américains, en particulier les Américains les plus profondément investis dans les mythes fondateurs de l'Amérique, la raison pour laquelle ils trouvent la menace de l'activisme pro-palestinien sur la légitimité d'Israël si effrayante n'est pas seulement parce qu'ils se soucient beaucoup d'Israël. C'est parce qu'ils considèrent l'assaut contre la légitimité d'Israël comme un assaut contre la légitimité de l'Amérique, car les fondements des deux pays ont énormément de choses en commun. J'irais même jusqu'à dire qu'il y a une figure qui se cache derrière le débat États-Unis-Israël-Palestine, qui se cache derrière l'activisme de solidarité avec la Palestine, et qui le rend si terriblement effrayant pour toute une série d'Américains, en particulier les Américains blancs conservateurs. Il s'agit de l'Indien d'Amérique. Ainsi, parce que l'activisme pro-palestinien offre un modèle qui, s'il était appliqué à l'Amérique, serait profondément menaçant pour de nombreuses personnes aux États-Unis, comment se fait-il que les Américains réagissent avec autant de force à l'activisme pro-palestinien ? Pourquoi les Américains réagissent-ils si viscéralement à des termes tels que "colonialisme de peuplement", "décolonisation", "la Palestine sera libre du fleuve à la mer" ? Je ne pense pas que ce soit uniquement dû au fait que les gens ont investi dans Israël. Je pense que c'est parce qu'à un certain niveau, peut-être seulement semi-conscient, les gens reconnaissent que ce même cadre intellectuel, ce cadre de décolonisation, serait profondément déstabilisant pour les États-Unis tels que nous les connaissons. Vous savez, c'est l'une des caractéristiques de l'Amérique que les Américains, dans le discours politique, parlent si rarement des Amérindiens, et pourtant c'est là, sous la surface. Je voudrais vous lire un extrait du livre très important de Mahmoud Mamdani, professeur à Columbia, Neither Settler nor Native, parce que ce livre traite de ces interconnexions. Il parle de l'Amérique. Il écrit : "Notre nation est née d'un génocide. Nous sommes peut-être la seule nation qui ait tenté, dans le cadre de sa politique nationale, d'éradiquer sa population indigène. De plus, nous avons élevé cette expérience tragique au rang de noble croisade. En effet, même aujourd'hui, nous ne nous sommes pas permis de rejeter cet épisode honteux ou d'en éprouver du remords". Si vous lisez la littérature de l'activisme pro-palestinien, vous constaterez qu'elle est souvent explicite. Ainsi, le discours de solidarité avec la Palestine ne fait souvent pas référence aux États-Unis. Il les appelle "l'île de la Tortue", n'est-ce pas ? Un terme qui remet essentiellement en question la légitimité des États-Unis en leur donnant un nom précolonial amérindien. Il y a donc eu beaucoup de débats sur tous ces monuments confédérés dont les gens veulent se débarrasser. C'est déstabilisant pour beaucoup d'Américains blancs, mais cela ne menace pas la légitimité du projet. Après tout, ces gens étaient des rebelles, n'est-ce pas ? Mais si vous essayez d'appliquer cette même logique à toutes les personnes que nous célébrons aux États-Unis et qui étaient des tueurs d'Indiens - allez dans l'Ouest des États-Unis en particulier. Pensez à la célébration de généraux comme Sheridan et Sherman, ou même de présidents comme Lincoln, Grant ou Jackson, qui ont été profondément impliqués dans le génocide des Amérindiens. On se rend compte que le fait que les Américains commencent à se pencher sur la question, à se pencher sérieusement sur les demandes des Amérindiens, est plus déstabilisant pour la légitimité du projet américain que les défis lancés par les Noirs américains. Et c'est précisément cela, je pense, qui rend le mouvement activiste pro-palestinien si effrayant. C'est pourquoi une partie de moi est quelque peu pessimiste quant à la capacité de changer la politique américaine à l'égard d'Israël, parce qu'une partie de moi pense qu'au plus profond, la raison pour laquelle l'Amérique a sa politique n'est pas seulement due à Joe Biden ou à l'AIPAC ou à ce genre de choses, que fondamentalement, le plus grand obstacle à une attitude fondamentalement différente de l'Amérique à l'égard d'Israël et de la Palestine est peut-être la volonté américaine de se confronter à nous-mêmes en tant que nation coloniale et de réfléchir à ce que cela signifierait de penser en termes de processus de décolonisation aux États-Unis.
  24. La citation alléguée "We led a coup in Ukraine, installed a government, looted, and played both sides" se trouve-t-elle dans la vidéo, et si oui, à quel horodatage ?
  25. Lynn Margulis était une scientifique de tout premier plan, ayant proposé la théorie de l'endosymbiose expliquant l'origine de la mitochondrie. Et Carl Sagan (ou James Lovelock, ou les deux ensemble) avait prédit qu'on ne trouverait pas la vie sur mars - et que c'était vain d'envoyer des engins sur mars, si c'est pour y chercher la vie - à partir de "simples" considération sur l’atmosphère martienne : - https://fr.wikipedia.org/wiki/Hypothèse_Gaïa#Genèse_et_actualité_de_l'hypothèse_Gaïa Lovelock se demande comment un extraterrestre saurait qu'il y a de la vie sur terre et il conclut que l'atmosphère est ce qui peut le mieux renseigner sur la présence d'une biosphère. Il propose alors l'analyse de l'atmosphère de Mars comme moyen de repérer la vie, soutenant s'il y en avait une, qu'« il lui faudrait utiliser l'atmosphère pour y puiser des matières premières et évacuer ses déchets ; cela aboutirait à en modifier la composition ». Son premier article Life Detection by Atmospheric Analysis, avec D. R. Hitchcock, paraît en 1967 dans la revue de Carl Sagan, Icarus. Ses conclusions sont sans appel : Mars n'a pu abriter la vie puisque son atmosphère ne montre aucune trace de régulation provenant d'organismes. Cette conception lui valut un certain ostracisme dans le milieu scientifique de la NASA.
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