-
Compteur de contenus
4 349 -
Inscription
-
Dernière visite
-
Jours gagnés
18
Tout ce qui a été posté par Bat
-
Guerre de l'information et propagande
Bat a répondu à un(e) sujet de Bat dans Divers non-conventionnel
Sur cette question précise, l'étude la plus aboutie à ce jour est sans doute celle de Robert N. Proctor, un historien des sciences américains qui a fait un travail extraordinaire au départ des archives que les cigarettiers ont été obligés de rendre publique sur décision de justice: https://www.ucpress.edu/ebook.php?isbn=9780520950436- 802 réponses
-
- 2
-
-
- propagande
- information
-
(et 3 en plus)
Étiqueté avec :
-
Oui, apparemment, il rentrait du défilé aérien de la fête nationale. Suite: http://www.lalibre.be/actu/international/espagne-crash-d-un-avion-militaire-apres-le-defile-de-la-fete-nationale-59df49decd70461d26911134
-
Vers l'indépendance de la Catalogne et la fin de l'Espagne ?
Bat a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Sans compter que tactiquement, c'est bien vu aussi: si le discours de Puigdemont est le résultat d'un compromis bancal entre les tendances contradictoires de sa coalition, demander de clarifier, c'est l'obliger d'aller au clash avec les uns ou les autres. Logiquement, la Generalitat devrait essayer de surtout ne pas répondre à la question posée, au risque de se voir pris à leur propre jeu du "nous on veut le dialogue, c'est les autres qui veulent pas". S'ils ont 2 grammes de cervelle, ils doivent répondre en sortant de la boîte, par exemple en proposant un plan de discussion détaillé: cadre, objet, calendrier, mais au risque que Madrid ne les envoie péter pour de nouvelles propositions illégales. Rajoy, qui n'est pas ma tasse de thé et qui passait à mes yeux pour un piètre stratège après les désastreuses images de matraquage, remonte dans mon estime: il est plus fin politique qu'il en a l'air! Bon, après, ça ne dit pas comment on envisage une sortie de crise (car on ne va pas pouvoir rester sur ces ambiguïtés durant des mois)...- 2 413 réponses
-
Vers l'indépendance de la Catalogne et la fin de l'Espagne ?
Bat a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Pour le moment, la réaction de Madrid, à savoir demander à Puigdemont s'il a ou non prononcé l'indépendance, parce que ce n'est pas clair et ils auraient besoin de cette information pour y répondre de manière adéquate, me semble assez fine (une fois n'est pas coutume). En effet, dans l'hypothèse où Puigdemont a surtout pris hier une position dans le but de justifier le storytelling indépendantiste une fois que Madrid aura répliqué (comme je le disais hier: "c'est Madrid les extrémistes, nous on avait dit qu'on voulait discuter et regardez comment ils nous répondent"), cette réponse de Madrid ne manque pas d'intelligence pour retourner ou piéger ce récit: "une demande de discussion? il y a une demande? on n'a pas vraiment compris, vous avez compris leur position, vous?". Il s'agirait de montrer au monde que les indépendantistes ne savent pas ce qu'ils veulent et ne sont pas clairs, voire duplices, et que la répression qui va leur tomber sur la gueule n'est finalement que le résultat de leur incapacité à mener un dialogue cohérent bien qu'ils prétendent le contraire. On a une véritable guerre de storytelling concurrents qui se met en place.- 2 413 réponses
-
- 8
-
-
Conflits territoriaux en Asie-Pacifique
Bat a répondu à un(e) sujet de Bat dans Politique etrangère / Relations internationales
Suite: http://www.lalibre.be/dernieres-depeches/afp/mer-de-chine-pekin-proteste-apres-le-passage-d-un-navire-americain-59de0c13cd70461d268c7b5d- 11 réponses
-
- Chine
- Mer de Chine
-
(et 4 en plus)
Étiqueté avec :
-
Vers l'indépendance de la Catalogne et la fin de l'Espagne ?
Bat a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
L'un n'empêche pas l'autre. Il est tout à fait envisageable que le téléphone de Rajoy sonne plus fréquemment que d'habitude et qu'il ait d s contacts avec d'autres chefs d'état ou de gouvernement exerçant des formes de pression sur lui, tout en poussant la procédure plus en avant car il en a la majorité politique et pense que c'est un moment opportun d'un point de vue intérieur. (C'est, du reste, ce que ferait probablement n'importe quel gouvernement sentant la pression monter: pousser son avantage le plus possible avant de geler le truc pour éventuellement discuter, ne pas attendre que la pression monte pour jouer un atout. C'est, du reste, un peu ce qu'a fait Puigdemont hier, à sa façon et sur son objectif à lui.)- 2 413 réponses
-
Vers l'indépendance de la Catalogne et la fin de l'Espagne ?
Bat a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Ce n'est pas une question d'évaluation de la détermination du gouvernement central, il s'agit pour moi d'expliquer une stratégie possible des indépendantistes (et à mon avis une des seules possibles). La coalition indépendantiste est au pied du mur: elle a promis, beaucoup promis, et en face elle a un gouvernement central (et une partie de l'opinion espagnole) qui a montré qu'il ne reculerait devant rien pour les contrer. Quoiqu'ils fassent, ils vont en subir des conséquences, soit en interne (éclatement de la coalition à cause des divergences internes que ne calmerait pas la position chèvre-choutiste de Puigdemont), soit en externe (Madrid va très certainement mettre en œuvre des rétorsions, et peut-être l'article 155 et/ou de nouvelles poursuites judiciaires), soit les deux. Ils n'ont aucune chance de remporter une confrontation avec l'état central (dans la configuration actuelle, en tout cas), à moins "d'internationaliser" le problème: mobiliser à l'extérieur pour faire pression sur Madrid et contraindre le gouvernement central à la modération dans sa réaction, et/ou à discuter (ce qui, en soi, serait une victoire symbolique des indépendantistes). Et pour obtenir des Européens (ou de certains d'entre eux) qu'ils fassent pression, il faut au moins deux choses: d'une part faire passer Madrid pour l'agresseur (en continuant à répandre le récit du peuple éclairé et pacifique, démocrate et ouvert au dialogue aux prises avec un pouvoir brutal et aveugle refusant par principe toute discussion), d'autre part susciter un courant de sympathie dans les opinions pour les amener à "s'approprier" la question catalane (en résumé, faire passer l'idée que même si les Catalans, on s'en fout, il faut éviter que les instances européennes n'appuient Madrid car elles risqueraient d'appuyer mon propre gouvernement le jour où je serai opposé à lui, que ce soit pour une question d'autonomie ou une toute autre question - ce qui est du reste assez facile dans la mesure où il ya un peu partout un terreau populiste "anti-système" et un besoin d'unanimité pour une position européenne, donc même si on ne convainc pas la France ou l'Italie, ce n'est pas grave, il suffit d'avoir l'appui de la Belgique et Malte pour bloquer au moins un soutien des instances européennes à Madrid). Après, on est d'accord: peut-être que ça ne va pas marcher, peut-être que la "sauce" ne va pas prendre dans les opinions européennes, peut-être que les gouvernements européens n'en auront rien à carrer, peut-être que le gouvernement espagnol va envoyer l'armée écraser tout ça, mais pour fragile (ou, plus exactement; indécise) qu'elle soit, cette stratégie a une réelle cohérence. Elle a, en outre, l'avantage d'être peu coûteuse: sur la base des événements des dernières semaines, le storytelling indépendantiste peut quelque part fonctionner tout seul, en boucle, en passant par des relais d'opinion. Une équipe motivée et compétente de 50 personnes peut très facilement maintenir la question "à l'agenda" dans différents pays dans le but d'essayer de pousser leurs gouvernements à prendre une position ou à faire pression sur l'Espagne. Peut-être ne le feront-ils pas, ou peut-être que l'Espagne y sera insensible même s'ils le font, mais le pari est raisonnable: les états prêts à s'opposer aux Catalans jusqu'au bout et sans aucun compromis ne me semblent pas majoritaires dans l'UE, même si les soutiens potentiels des Catalans le seront peut-être pour des raisons très différentes (voire contradictoires). La convocation de l'ambassadeur d'Espagne en Belgique illustre bien les effets de cette stratégie. Je ne doute pas que l'ambassadeur avait des tas d'arguments à opposer au discours indépendantiste et à présenter aux autorités belges, mais ce qui est important n'est pas le fond, c'est le fait même qu'il ait été convoqué: la Belgique exerce déjà une forme de pression sur l'Espagne dans ce dossier, et si ce genre de petites pressions se multiplient (dans les pays membres et le temps), ça pourrait finir par pourrir la vie à Madrid qui pourrait, peut-être (ou peut-être pas), accepter d'aller vers un vague début de commencement de discussion, ne fût-ce que pour qu'on arrête le leur casser les c... à chaque fois qu'un officiel se présentera quelque part en Europe. Rien à voir, mais voici le dessin du dessinateur Lectrr dans le Standaard (grand quotidien flamand) qui m'a fait rire, sur ces liens Catalogne/autres nationalismes: Je traduis: "Ah, voilà pourquoi il y a autant de nationalistes flamands qui s'impliquent en Catalogne!" "Ce sont des experts en reports d'indépendance, hé…"- 2 413 réponses
-
- 1
-
-
Vers l'indépendance de la Catalogne et la fin de l'Espagne ?
Bat a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Mhmmm, pour la Belgique, à voir. Tu ne peux pas penser la Belgique comme le Royaume-Uni ou la France, à savoir un pouvoir central fort et un petit morceau qui voudrait faire sécession contre le gouvernement central, qui lui bloquerait tout car il ne veut pas en entendre parler. En Belgique, le "petit morceau" potentiellement sécessionniste, c'est pas la Savoie ou la Padanie, c'est 50% du territoire et 60% de la population, et ils ne parlent pas de "sécession" mais "d'évaporation" de la Belgique: il ne s'agit pas de la quitter, il s'agirait de constater qu'elle a cessé d'être, les deux grandes régions vivant leur vie chacune de leur côté (c'est le thème des "deux démocraties" cher à Bart De Wever, leader des nationalistes flamands libéraux-conservateurs de la N-VA). En Belgique, les nationalistes flamands sont au gouvernement fédéral, en coalition (en nombre de sièges, c'est le premier parti flamand), et la N-VA multiplie depuis des jours et des jours les messages de soutien aux Catalans: le parti a envoyé des observateurs et bénévoles pour l'organisation du referendum, ils ont protesté de manière virulente contre les violences policières (il faut sans doute y voir leur poids dans la convocation de l'ambassadeur espagnol à Bruxelles pour explications) et disent sur toutes les chaînes et dans toutes les langues que la volonté du peuple est sacrée et que les états et l'Europe doivent pouvoir l'entendre, réclamant une médiation. Donc je serais très loin d'être sûr que "la Belgique ne bougera pas": au contraire, c'est même le prototype du pays susceptible de trouver préférable une médiation, donc une prise en compte des revendications indépendantistes catalanes, à un statut quo aussi pour des raisons internes (satisfaire la partie de l'opinion flamande qui soutient le processus), et qui par sa tradition diplomatique de recherche du compromis européen, pourrait faire pression sur les pays plus "butés" comme la France ou l'Espagne pour qu'ils acceptent d'aller dans la direction d'une discussion (bien emballée, pour que chacun puisse dire qu'il a gagné: c'est tout l'art du "compromis à la belge").- 2 413 réponses
-
- 5
-
-
-
Vers l'indépendance de la Catalogne et la fin de l'Espagne ?
Bat a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Pour les Catalans, non, ou très peu (l'autre jour, j'ai vu à Bruxelles une manifestation —certes groupusculaire— de soutien aux indépendantistes). Par contre, titiller la corde de "ce système qui refuse d'écouter le peuple" peut marcher dans un certain nombre de contextes, potentiellement assez bien: l'idée ne serait pas de faire descendre 500.000 personnes dans les rues de Bruxelles ou Paris en soutien à la Catalogne, mais d'obliger les gouvernements à être plus conciliants envers les Catalans (ou faire pression sur Madrid, par exemple pour accepter une médiation) pour se prémunir d'une accusation en "ignorance du peuple". Et ça, c'est assez facile à susciter, même si pas nécessairement à grande échelle: la plupart des pays ont en leur sein les germes de ça, il suffit de jouer avec des allumettes près de la mèche. Enfin, on peut aussi faire l'hypothèse que Puigdemont y croit fortement, sans que cela soit nécessairement suivi d'effet. (Mais là, je reconnais, on est dans de la spéculation sur de la spéculation.)- 2 413 réponses
-
Vers l'indépendance de la Catalogne et la fin de l'Espagne ?
Bat a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
En fait, en relisant ce qu'a dit Carles Puigdemont et en voyant les premières réactions locales, je pense qu'il a cherché à faire de son discours un outil dans la guerre de communication autour de la question catalane, bien plus que comme un discours politique compréhensible. A mon avis, il ne s'agit pas tant d'éviter une fin de non-recevoir de Madrid que de pouvoir ensuite faire le tour d'Europe en disant: "vous voyez, c'est eux (les autres Espagnols) les méchants, nous on est ouverts au dialogue, on est raisonnables et conciliants, eux sont extrémistes et butés, bref, fascistes". "Win hearts and minds" dans les opinions européennes, dans la suite de l'habile exploitation des images des violences policières le jour du vote. Et à mon avis, c'est pas si con car au niveau des opinions, ça peut prendre (ça ne changera pas la position des états, mais après ils pourront jouer "le peuple contre le système" pour faire pression, avec l'idée que les autres états lâcheront sans doute du lest pour contenter leur population.) Cette hypothèse explique à mon avis beaucoup mieux les choses, sinon on doit considérer qu'il a juste fait un mauvais discours, alambiqué et sans vision contre une partie de sa propre coalition.- 2 413 réponses
-
- 1
-
-
Vers l'indépendance de la Catalogne et la fin de l'Espagne ?
Bat a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui, on dirait un compromis bancal surtout destiné à mettre d'accord sa propre majorité, mais ça m'étonnerait que la CUP avale ça, après la manière dont elle a fait monter la sauce ces derniers jours. Au final, Puigdemont risque de tout perdre: il sera allé trop loin pour Madrid (même si il soulignera, à juste titre, qu'il n'est pas allé au bout de la logique) et l'"aile la plus radicale de sa majorité risque de claquer la porte.- 2 413 réponses
-
- 1
-
-
Il faut découpler cette question su fait qu'on parle d'aviation, même si c'est encore plus vrai en aviation: le fait de bosser sur des documents de travail en anglais est relativement commun, non pas au niveau politique, mais au niveau scientifique et technique. Comme de plus en plus de francophones ne parlent pas (ou pas bien) le néerlandais et inversement, la vieille tradition qui veut que "chacun parle sa langue, l'autre comprend" est de moins en moins opératoire, et la langue commune —avec toutes les limites que ça peut avoir— est souvent l'anglais. Par exemple, scientifiques francophones et flamands devisent en anglais dans certaines "classes" de l'Académie Royale des Sciences. Idem dans nombre de colloques ou commissions techniques, a fortiori si ça implique des tiers venus de l'étranger.
-
Juste pour faire rire nos amis français, on parle même de "sexe linguistique" (authentique!), seuls le premier ministre et le roi étant réputés "asexués linguistiquement" (surtout le roi; le premier ministre a un "sexe linguistique", mais qu'il "perd" (!) durant son mandat.) Oui, je sais, on va encore passer pour un pays de pure fiction et fantaisie, mais c'est totalement vrai.
-
Vers l'indépendance de la Catalogne et la fin de l'Espagne ?
Bat a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Ils apprennent encore une histoire nationale (ou régionale)? Je dis "encore" car il me semble que depuis 15 ans, les programmes scolaires d'histoire ont évolué un peu partout en Europe de l'ouest, passant du récit à une approche plus clairement centrée sur des thématiques (plus ou moins liées à l'actualité) et des méthodes (notamment la critique historique et la critique des sources, vues en termes de compétences). Dans ce cadre, même avec une vision politique plus ou moins idéologisée, la marge de manœuvre des enseignants est (plus ou moins) importante et le risque de dire "n'importe quoi" est limité dès lors que plus qu'apprendre le récit on se centre sur l'apprentissage de la manière dont il est construit (même si des dérives sont toujours possibles, dans tous les contextes du reste). Après, je suis peut-être un indécrottable naïf optimiste qui ne se rend pas bien compte du fonctionnement dans ce contexte précis?- 2 413 réponses
-
- 1
-
-
Vers l'indépendance de la Catalogne et la fin de l'Espagne ?
Bat a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Une partie d'entre eux, non? Une partie des Catalans pro-indépendance que je connais me bassinent avec l'idée que la Catalogne est ultra-européenne et ne veut absolument pas quitter l'UE. Sans refaire la discussion sur "est-ce possible ou pas?" qu'on a eue plus tôt, a-t-on une idée du rapport de forces au sein de "camp" indépendantiste sur ceux qui sont pour la sortie de l'UE et sur ceux qui veulent y rester, voire tablent sur l'UE pour le développement d'une Catalogne indépendante?- 2 413 réponses
-
Vers l'indépendance de la Catalogne et la fin de l'Espagne ?
Bat a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
M'enfin! Avec ma connaissance de l'Italien, je peux plus ou moins saisir le Catalan s'il n'est pas parlé trop vite... Il y a plus inconnu quand même! ( ). Une telle expérience est effectivement impossible avec le Basque, ou ailleurs le Suomi (en Finlande), qui ne sont pas des langues d'origine indo-européennes (contrairement à la quasi-totalité des autres langues européennes, qui en descendent).- 2 413 réponses
-
Pour tous ces genres de choses: Statbel: http://statbel.fgov.be/fr/statistiques/chiffres/ Croissance: http://statbel.fgov.be/fr/modules/publications/statistiques/chiffres_cles_2016.jsp Emploi/chômage: http://statbel.fgov.be/fr/statistiques/chiffres/travailvie/emploi/trimestriels/
-
Pour la 3278299° fois sur ce fil, il faut arrêter de tirer des plans sur la comète avec le nucléaire: et si on donnait un ASMP, et si on mettait une escadrille nuc sous commandement mixte ou que sais-je. La politique belge est certes tordue sur la question (un peu jésuitique, un peu faux-cul), mais en même temps très claire et tient en trois points: -La Belgique assure uniquement cette mission dans le cadre de la posture permanente de dissuasion de l'OTAN, et héberge (officieusement) des armes déployées dans ce cadre et uniquement dans ce cadre; -La Belgique est signataire du TNP, et par ailleurs favorable à une interdiction à terme de l'arme nucléaire (donc elle ne cherche pas étoffer son "arsenal" ou développer de nouveaux accords en la matèire); -La Belgique voit cette interdiction dans le cadre d'accords de désarmements globaux et mutuels, et par conséquent conserve sa participation dans la posture nucléaire OTAN dans l'attente d'accords de désarmement plus globaux. Point. Tout le reste n'est que littérature et science-fiction. Le CD&V interviewé dans l'article parle de 2023, c'est pourquoi j'ai repris l'année (je ne sais pas d'où il la sort ou pourquoi il la cite). Je pense que ça ne change pas fondamentalement son raisonnement (même si je n'y souscris pas). C'est leur idée: la Belgique doit être dans le bateau de l'E-F-X mais doit trouver quelque chose pour assurer la transition entre les F-16 et k'E-F-X. Et si je lis bien entre les lignes, pour le CD&V, ce appareil "de transition" est à acheter dans le cadre de la procédure en cours, donc F-35 ou Typhoon (ce sont d'ailleurs les deux seuls cités dans l'article: on ne parle même pas du Rafale).
-
Le CD&V, parti en même temps et historiquement très atlantiste, semble séduit par la proposition française d'avion de combat européen, à encroire le Standaard: Suite (en néerlandais): http://www.standaard.be/cnt/dmf20171004_03112278 En résumé, le CD&V dit que le ministre Vandeput ne peut se contenter de classer verticalement la proposition française au prétexte qu'elle n'entre pas dans la RfGP, et dit que tout en en préservant les nécessaires relations avec les alliés américains et britanniques, la Belgique ne peut pas prendre le risque de laisser passer l'occasion de participer au développement d'un avion de combat européen. Le CD&V, dont un membre préside la commission de la défense au Parlement européen, dit en outre que les Italiens, les Espagnols ou les Polonais seraient prêts à monter dans le projet. Cela dit —et ça va calmer/décevoir nos amis français ici—, ils ajoutent que l'offre française pour bonne qu'elle soit, arrive trop tard par rapport au remplacement des F-16 (qui doit être effectif en 2023 alors qu'il faudra 2 décennies pour concevoir cet avion), et que le F-35 ou le Typhoon seraient donc sans doute nécessaires pour faire la jointure. Si je mets en perspective, pour la France, c'est positif: le CD&V est un soutien de poids, historiquement et politiquement, dans le gouvernement, et plus largement dans les gouvernements belges (il est très rare de voir des coalitions fédérales sans le CD&V). Ils adhèrent manifestement à la vision plus stratégique et orientée vers l'Europe portée par la France (ou l'interprètent comme telle). C'est donc loin d'être négligeable. Par contre, je note qu'ils ne disent pas qu'il faut pour autant prendre le Rafale: la position exprimée dans cet article est de jouer sur les deux tableaux en même temps: poursuivre la procédure de remplacement du F-16 comme prévu pour assurer la liaison 2023-2040, et monter dans le projet E-F-X pour la suite, dans un cadre européen large (je pense que la mention de la Pologne n'est pas anodine: ils 'agit sans doute d'un signal à ceux qui pensent que ça ne pourrait marcher qu'avec les "6 d'origine"). L'attachement à la procédure en cours tient sans doute au souhait de se montrer respectueux des procédures devant l'opinion flamande sensible à la question, et aux liens entre le CD&V et la N-VA: ils ont été en cartel (à ses débuts, la N-VA était une sorte d'émanation détachée du CD&V), et ils doivent aussi les ménager car ils gouvernent ensemble à la région flamande. Je pense que la France, si elle veut pousser sa vision, doit capitaliser sur ce demi-soutien CD&V, peut-être en développant des contacts avec des personnalités du parti, en attirant l'attention sur le fait que si elle prend le F-35 (ou le Typhoon) pour cet "intervalle", ça va pas trop le faire. En gros, faire passer l'idée mais sans fermer la porte, que le choix d'autre chose que le Rafale est une condition de développement du E-F-X. Mais ATTENTION!, pas brutalement, car si à un moment le CD&V en vient à penser que c'est juste une entourloupe pour fourguer le Rafale à tout prix, je n'ai presqu'aucun doute sur le fait que le CD&V soutiendra la position de la N-VA: rien que la procédure, toute la procédure. Le contraire serait dangereux en années électorales. Conseil d'ami: essayez Rafale F3V (V pour Vlaanderen: Flandre). Puis peignez un exemplaire de démonstration en jaune avec un lion noir sur la dérive. On ne sait jamais!
-
Je pense qu'il faut donner 2-3 éléments de contexte pour saisir: -La N-VA n'est pas nécessairement un parti plus "propre" que les autres. Simplement, plus récent dans le paysage politique, il a moins "d'affaires" sur le dos, et a en particulier été préservé des affaires politico-financières (notamment sur des marchés d'armement) des années 1990 durant lesquelles il n'existait pas. Si la N-VA se positionne comme champion de la transparence, c'est pour deux raisons: il y a d'une part, dans l'opinion flamande (et belge) un vrai mouvement d'adhésion à une vision plus contrôlée et plus procédurale des marchés publics, d'inspiration nordique, en réaction aux affaires plus anciennes. D'autre part, c'est un marqueur fort qui permet à la N-VA de se différencier ouvertement de ses concurrents (CD&V, surtout) et adversaires idéologiques (PS en particulier): plus elle montre qu'elle ne fait pas "comme les autres" des arrangements entre amis mais au contraire se tient à des procédures annoncées à l'avance et présentées comme transparentes (comme le dit @mehari, le fait qu'il y ait des règles est quelque part plus important que leur contenu), plus elle affirme un positionnement politique mêlant rupture (avec "le système" belgo-belge fait de compromis et parfois magouilles) et éthique (construction d'image de nouveauté et de probité). -Cela n'empêche pas les "coups de gueule", dans la logique de la N-VA. C'est un parti qui est en partie inspiré par une forme de populisme, et dont une partie des leaders se sont fait connaître par un "parler vrai", se voulant en rupture avec la "langue de bois" politique (que ce soit par des déclarations à proprement parler politiques, ou par la participation à des jeux télévisés populaires etc.: on a quelque part du Trump soft, avant Trump). Aussi, les sorties assez musclées de responsables N-VA ne sont pas nécessairement rares, sur tous les sujets ("qui parle dans mon dos parle à mon cul" avait par exemple dit le leader Bart De Wever suite à des critiques ont il avait fait l'objet). De leur point de vue, ce n'est pas contraire à ce légalisme/procéduralisme, cela en est au contraire consubstantiel: comme ils n'auraient rien à cacher, quand ils disent quelque chose, ils le disent clairement, même si c'est cash (sous-entendu: contrairement aux autres, dont la politesse cacherait des sous-entendus, des arrangements entre amis ou des mensonges). Si Vandeput a été assez cash dans sa réaction, je pense qu'il faut l'interpréter plus dans le style que se donne le parti que sur la proposition française elle-même (à une nuance près: voir point suivant), et ce même s'il a sans doute une préférence. Il montre à ses électeurs qu'il "tient la barre" comme annoncé et qu'on le gonfle à vouloir louvoyer. -La proposition française ne met pas le ministre en cause, c'est vrai. Mais elle l'agace car elle "sabote", de fait, sa procédure et sa communication. En-dehors de possibles préférences politiques, ce qui agace est que ce truc tombe comme un cheveu dans la soupe et oblige le ministre à discuter d'autre chose que ce qu'il avait prévu et comme il l'avait prévu, parce qu'elle risque à terme de rendre caduque une approche qu'il construit depuis 3 ans, et on risque de lui reprocher, dans son électorat, d'avoir cédé aux sirènes de "l'ancienne politique" ou d'avoir capitulé un peu trop facilement.
-
J'ai effectivement un peu la même impression. Il y a une aile du VLD très pro-européenne, autour de Guy Verhofstadt, et je pense qu'ils sont prêts à accepter, mais à mon avis pas à n'importe quel prix. Côté CD&V, à mon avis c'est plus partagé, car ils ont une aile historiquement très atlantiste, mais on notera qu'ils ne semblent pas être spécialement montés au créneau. Le fait que le VLD et le CD&V semblent dans une position relativement attentiste pour le moment me laisse penser qu'ils veulent d'abord voir comment c'est pris dans leurs réseaux, et sans doute avoir davantage de précisions de la France avant de dire quoi que ce soit. Sans dire que ça ferait maintenant du Rafale un favori, je dirais que ce n'est pas négatif pour la France. La position de la N-VA est plus mystérieuse pour moi. Je te suis pleinement sur le fait qu'ils ont fait de la procédure un marqueur fort de positionnement "propre", "anti-magouilles" et autres. D'autre part, on a vu, surtout en début de législature, que la N-VA est peu encline au compromis: c'est "mon programme ou rien". Mais elle s'est assagie avec le temps, et on sait qu'elle est tiraillée par deux courants opposés: d'une part un courant clairement indépendantiste populiste (constitué en partie de ceux qui viennent du Belang, et qui pour certains, déçus, y retournent) qui est prêt au clash sur n'importe quel sujet pourvu que ça fasse avancer "la cause", et d'autre part un courant qui a découvert les joies du pouvoir et qui le garderait bien, même au prix de gros compromis et la continuation de la mise en sommeil des revendications communautaires et autonomistes. Et j'avoue que je ne sais pas trop comment le parti est prêt à "digérer" un accord éventuel des 3 autres partis de la majorité fédérale sur la proposition française, surtout qu'au plus l'échéance de la législature va approcher, plus ils seront sous pression de la base et en concurrence plus ou moins frontale avec les autres partis (nécessité de se différencier) et contraints de regagner du terrain sur le VB. Ça va à mon avis être assez passionnant politiquement parlant, mais ça m'étonnerait que ça accélère le dossier du remplacement des F-16!
-
Lis la fin de l'article (suivant le lien que j'ai donné): c'est une citation, la réaction de l'opposition (ici, les écologistes).
-
Et voilà: le kern (conseil des ministres restreint) a décidé de... ne pas décider! Suite: http://www.lalibre.be/actu/politique-belge/le-gouvernement-reporte-le-dossier-f-16-mr-et-nva-ridiculisent-la-belgique-59d79447cd70be70bcd55a03 Le MR, libéraux-démocrates francophones qui avaient ce matin laisser dire dans la presse qu'ils étaient plus ou moins en faveur de l'offre française, et N-VA, nationaliste liberaux-conservateurs flamands qui sont très attachés à la procédure de RfGP et à laquelle appartient le ministre de la défense, se sont apparemment opposés ouvertement sur la question. Sans vouloir me vanter, je pense que j'avais raison l'autre jour quand je dirais qu'à cause de la proposition française, le gouvernement renverrait la patate chaude à la prochaine législature, en 2019, malgré toutes les assurances que ce serait clôturé pour fin 2018. En effet, le gouvernement ne peut pas se passer de la N-VA, et encore moins du MR seul parti francophone. Si l'un des deux claque la porte, le gouvernement tombe et c'est renvoyé à la prochaine législature. Si l'un l'emporte sur l'autre par humiliation, ce dernier risque de claquer la porte. Donc à moins d'un compromis sur un autre dossier important où celui-ci servirait de monnaie d'échange, je vois mal comment en sortir dans les délais annoncés. Concernant la pression diplomatique française, je dirais qu'elle peut s'avérer efficace... jusqu'à un certain point: attention à la forme et à ne pas trop en faire (mais à en faire quand même: c'est un dosage délicat), sinon ils mettront tout le monde d'accord contre eux (mieux prendre un avions US cher dans le cadre d'une procédure transparente que prendre le risque de donner l'impression de violer ladite procédure sur pressions bolchévico-françaises).
-
Certes. Mais c'est pas parce que ces deux là sont moches que ça prouve automatiquement, par défaut, que la troisième est un bon coup!
-
Disons qu'entre donner des infos classifiées et ne rien dire du tout, il y quand même a une marge qui peut être largement utilisée si on veut vendre l'avion. C'est toute la spécificité de la position française, en fait (et on est d'accord là-dessus): les deux autres ont jeté l'éponge, OK, ils pensaient qu'ils n'avaient aucune chance, OK, mais ils ne reviennent pas par le fenêtre, eux. La France si. Si argument est de dire "la procédure blabla pas équitable blabla", mais en prétandant quand même que le Rafale est un bon choix pour la Belgique, non? Sinon, en toute logique, elle aurait fait comme les deux autres et puis basta. Mais non, elle fait savoir qu'elle sort de la procédure parce qu'elle ne lui convient pas, mais va proposer quelque chose de plus, de nouveau, un "partenariat approfondi", "innovant", "structurant", avec une coopération industrielle" et j'en passe. Il serait par conséquent logique qu'elle donne quand même un peu plus de détails, qu'on chiffre un peu le tout, qu'on précise ce que ça impliquerait et la version de l'avion proposée, qu'on donne quelques indications sur la plus-value pour les Belges et j'en passe. Bref, que les Belges puissent juger du degré "d'innovation", "de profondeur", "de structure" du truc, et qu'ils soient convaincus que non seulement ça va répondre à leurs besoins, mais qu'en plus ils vont en tirer des tas d'autres avantages que la procédure ne leur offrirait pas. Et au lieu de ça, qu'est-ce qu'on a? Si on en croit la presse, du moins, une lettre assez brève qui apparemment paraphrase le communiqué de l'Elysée sans guère plus de détails ou de procédure de discussion proposée, le tout rédigé dans une langue que le parti du ministre à qui elle est adressée combat chaque jour à travers des mesures toutes plus bizarres les unes que les autres (par exemple en proposant des règlements communaux interdisant aux enfants de 4 ans de parler français s'ils glissent sur le toboggan de la plaine de jeux, pour donner une idée), et en écorchant son nom (ce qui a dû lui faire plaisir). Mon résumé est rosse, peut-être incomplet car on n'a pas le texte de cette lettre, mais avouons que si c'est bien là qu'on en est, on n'a pas vraiment l'impression que les Français tiennent tant que ça à vendre leur avion, ni qu'ils étaient très sérieux en proposant un partenariat "innovant", "structurant", etc. Gné? Donc la proposition française, c'est "on va vous proposer un truc super de la mort qui tue, tellement super que même nous on ne sait rien vous en dire"? Heu, tu es sérieux, là? Donc c'est du vent, en fait, ou je comprends mal? On est d'accord qu'on ne va pas, à ce stade, entrer dans les performances exactes des capteurs du radar, le moteur exact ou le détail de la bibliothèque Spectra, a fortiori pour la version F4, mais on peut quand même avancer quelques trucs concrets: on veut aller dans telle direction, on vous proposeunn avion qui sera de toute façon en réseau, on pense à intégrer le contrôle de drones, ou encore je ne sais pas, moi, une participation à notre aéronavale. Disons que les 164 critères donnent quand même une idée assez précise du nombre d'enfants que l'acheteur veut caser dans la bagnole. C'est pas comme si c'était à l'aveugle. Sérieux, si l'idée est juste de dire aux Belges: "faisons une bouffe un de ces 4 où on élaborera des plans sur deux-trois trucs pas clairs auxquels je réfléchis et que je voudrais voir avec vous car ça m'aidera à clarifier", le mieux, c'est peut-être... de faire une bouffe (il paraît que Macron et Michel font ça régulièrement). Je ne vois pas bien l'intérêt d'une lettre formelle (si ce n'est pour obliger le gouvernement à mettre la question à l'OJ d'un kern, donc admettons), mais surtout de la communication sur la lettre, mettant en scène cette logique "disruptive" et annonçant un truc sensas'. (Ce qui est perturbant, de mon point de vue, c'est que la com' disait "La France va proposer", pas "La France demande à la Belgique si elle veut se joindre à un groupe de travail sur...", donc on attend qu'elle propose avant de répondre.) C'est dangereux, en marketing, de créer une attente puis de ne pas y répondre. Effectivement. Il va falloir suivre 2 étapes en parallèle, désormais: D'une part, la manière dont le gouvernement va décider de répondre (ou ne pas répondre) à la proposition française D'autre part, l'évaluation des deux candidats qui ont remis un dossier dans le cadre de la procédure Et pour compliquer le tout, ce que le gouvernement va mettre en place, ou non, pour articuler les deux aspects.