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Ukraine 3
Bat a répondu à un(e) sujet de Jojo67 dans Politique etrangère / Relations internationales
Suite: http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Une-cyberattaque-a-provoque-une-coupure-d-electricite-en-Ukraine-une-premiere-dans-le-monde-2016-01-05-1400267 -
L'avenir de la péninsule coréenne
Bat a répondu à un(e) sujet de Andromeda dans Politique etrangère / Relations internationales
Merci. Je me demandais s'ils mettraient plutôt en avant le consensus international ou la souveraineté. -
L'avenir de la péninsule coréenne
Bat a répondu à un(e) sujet de Andromeda dans Politique etrangère / Relations internationales
Sans surprise, le Japon, la Corée du Sud, les USA, la France et d'autres ont condamné. Le Conseil de Sécurité de l'ONU se réunira cette après-midi. Question: on a une réaction officielle chinoise? Je pose la question car j'ai entendu sur la RTBF-La Première ce matin que la Chine aurait fourni les équipements lasers nécessaires à développer une bombe à fusion, en sachant très bien ce que la Corée du Nord risquait d'en en faire, et que cet essai pourrait être à interpréter dans le cadre de la pression accrue mise par la Chine sur le Japon. -
Chine
Bat a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
Plus léger (enfin, si j'ose dire): Suite et photo de... la chose: http://www.slate.fr/story/112313/famine-chine-mao-dore -
Russie et dépendances.
Bat a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
Pour moi, le problème n'est pas de savoir s'il faut redécouper, mais simplement de souligner que les velléités russes de réassemblage se heurtent à la volonté d'un certain nombre de pays indépendants. Il est clair que l'argument de l'autodétermination, quoiqu'une belle idée, pose un certain nombre de problèmes (quand s'arrête-t-on? qui est habilité à se proclamé peuple à même de s'autodéterminer et selon quels critères? etc.) et est instrumentalisée par les uns et les autres quand ça les arrange et refusée quand ça les dérange, mais entre le glacis dominé par une puissance impérialiste qui ne veut voir personne dépasser et la balkanisation générale, il y a un vaste champ de possibilités. Attention à ne pas sombrer dans une fausse alternative binaire. En y repensant, cette discussion pose la question des vieilles conceptions antagonistes de la définition des états, et je m'étonne que personne ne l'ait soulevé jusqu'ici. D'un côté, on a ceux qui défendent l'idée moderne d'une communauté politique construite (et qui ici défendent l'autonomie des ex-républiques soviétiques par rapport à la Russie), et ceux qui défendent l'idée plus ancienne de peuple (dans la tradition allemande: le volk) qui justifient le destin commun par la "vocation" présumée des membres d'un même peuple à se retrouver réunis sous une même bannière (ici: la Russie aurait "vocation", en tous lieux et tous temps, à rassembler les peuples historiquement "russes"). La grosse difficulté dans la zone qui nous occupe dans ce fil, c'est que ces notions ont été interprétées historiquement de façon assez différente à l'ouest et à l'est, et que les société de l'est sont le résultat de systèmes complexes mêlant les deux aspects (dont les systèmes doubles de citoyenneté et nationalité sont un résultat). Par conséquent, il n'est hélas même pas sûr que nous parlions (ou a fortiori les responsables politiques des pays concernés) de la même chose lorsque nous parlons de zone(s) d'influence, de peuple ou d'autodétermination. -
Russie et dépendances.
Bat a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
Je fais passer des examens à de pauvres étudiants, donc je n'ai pas le temps de répondre en détail. Je me permets d'intervenir ponctuellement sur deux points du post d'Alexis qui m'ont fait sursauter, même si je ne suis pas nécessairement en désaccord avec tout ce qu'il dit: La belle affaire! De Gaulle disait que les chars soviétiques étaient à deux étapes du Tour de France de Strasbourg: fallait-il pour autant transformer l'Allemagne en colonie française? Plus sérieusement, je peux comprendre que la Russie regarde ces questions géographico-stratégiques, mais il faut aussi raison garder et raisonner sur la base de la réalité et non pas de cas de figures très très théoriques. ce n'est pas comme si l'OTAN avait pour projet de masser en Estonie des dizaines de milliers de chars (qu'elle n'a pas): on parle de 1500 à 2000 hommes... maximum. J'ignorais que l'armée russe était incapable de repousser une attaque de deux bataillons, même blindés. On me dira que "oui mais peut-être que dans 10 ans, etc.". OK. Mais bon; si la Russie a si peur que ça d'une invasion armée de Saint-Petersbourg, elle ne manque ni d'espace ni de ressources pour la barricader. La géographie a bon dos: pourquoi serait-ce aux voisins, qui n'ont rien demandé et qui ne revendiquent pas la ville, d'assurer sa sécurité? (On avait eu le même type de différend à propos de la Crimée ou quelqu'un expliquait qu'il fallait excuser l'annexion ruse parce que, les pauvres, sans Sébastopol ils n'avaient pas de port d'eau profonde assez grand alors tant pis pour les Ukrainiens.) L'argument qui consiste à dire que les voisins doivent se coucher parce que la Russie s'est fâchée avec tout le monde et n'a donc pas d'ami sur lequel s'appuyer pour faire face à ceux avec qui elle s'est disputée me paraît pour le moins jésuitique. C'est aussi le résultat de la politique russe, qui a sapé consciencieusement, mais peut-être involontairement, toute possibilité en ce sens, poussant dans les jupes de l'OTAN un certain nombre de pays dont la population n'était au départ pas hostile, que tu cites à juste titre, en les effrayant avec une politique jugée brutale, imprévisible et dangereuse (c'est très clairement comme ça qu'on voit la politique russe à Kiev ou à Tbilissi depuis 10-15 ans). Si je suis d'accord avec toi sur le fait que le choix collectif de pérenniser l'OTAN (et même de l'étendre) après l'effondrement du bloc soviétique était discutable et aurait pu/dû être pensé et mené autrement, c'est un peu simpliste de considérer que ce n'est qu'un problème de refus de la Russie dans le club. On ne lui a pas proposé en tant que tel [EDIT: collectivement du moins: il me semble que l'idée avait été proposée par des Polonais et Allemands], mais l'a-t-elle demandé? Non. [EDIT: je retrouve même cette citation de Rogozine, alors ambassadeur russe à l'OTAN: "Great powers don't join coalitions, they create coalitions. Russia considers itself a great power"]. Une série de partenariats stratégique sont été mis en place, on a investit en Russie et ex-URSS des milliards pour essayer de gérer le bordel. C'est pas comme si l'Occident avait été insensible à la détresse de Russes. Le problème est que ces partenariats ont été bâtis sur de mauvaises bases (aggravé ou provoqué par la désagrégation économique à la fois causée par la libéralisation, et justification de cette libéralisation) dans le cadre de ce qui apparaît après coup comme un grand malentendu, entre un Occident victorieux et de ce fait quelque peu arrogant qui pensait que la Russie était une sorte de Slovénie un peu plus pauvre et plus grande cherchant de l'aide, et une Russie qui a toujours cru/voulu qu'on en ferait un alter-ego des USA et qui s'est sentie humiliée du fait d'être traitée pour ce qu'elle était devenue, à savoir un pays du tiers-monde déglingué en proie aux trafics, mafias et corruption en tous genres. Vu que la Russie n'a jamais exprimé clairement ses souhaits si ce n'est par la négative ((ne pas être aidée, ne pas être intégrée au système de défense, etc.), les torts sont beaucoup plus partagés que ce que tu dis. Et une fois que la Russie a décidé de changer de stratégie (c'est-à-dire de passer d'une logique de développement en partenariat avec l'Europe à une sorte de redressement nationaliste autoritaire centré sur les valeurs conservatrices et un ancrage asiatique), elle a renversé la table, ce qui n'a fait que braquer ses interlocuteurs qui, à mon avis, ont réellement et sincèrement été surpris. La dimensions culturelle mal comprise a certainement joué. (On imagine bien l'Américain: "what the f...? but we were friends, guys, non? We did business together, you had all what normal poeple want: hollywood movies, McDonald's and friendship of Uncle Sam! And if you're kind, within a few years you will be allowed to have a team playin' in the NBA!" ou quelque chose du genre.) -
Russie et dépendances.
Bat a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
Wallaby: and... so what? -
[Belgique]
Bat a répondu à un(e) sujet de Jojo67 dans Politique etrangère / Relations internationales
Petite précision: c'est la première fois depuis 1843 qu'on a une rectification de frontière avec cession de territoire, mais les deux pays discutent régulièrement (enfin, ça n'est pas 10 fois par semaine, mais il y a eu 2-3 cas ces 20 dernières années) et en bonne entente du tracé de la frontière sur des points discutés/contestés (notamment suite à des projets d'urbanisme dans la zone frontalière). -
Russie et dépendances.
Bat a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
Assez d'accord avec ce que tu dis sur le traité ABM et sa dénonciation unilatérale par l'administration néoconservatrice américaine, on en revient néanmoins toujours au même problème quand il s'agit de discuter de la Russie: un certain nombre d'interlocuteurs (et a fortiori d'officiels russes) semblent considérer comme allant de soi que la Russie a nécessairement un droit de regard sur ce que font et veulent les pays indépendants qui l'entourent. Et ça, c'est le vrai nœud du problème, pas près d'être résolu tant les points de vue sont inconciliables entre ceux qui pensent que les géants géopolitiques ont naturellement droit à une sphère d'influence indiscutée et indiscutable, et ceux qui pensent que ça peut bouger et que les gens peuvent changer d'avis ou simplement en avoir un: -S'il est légitime qu'un pays se préoccupe de ce que fait son voisin (p.ex s'il craint une attaque), a-t-il pour autant un droit de regard voire d'ingérence sur sa politique intérieure et étrangère? Normalement non. Sauf que la Russie (et certains de ses partisans) considère que c'est le cas pour certains pays issus de l'ex-URSS, voire du PaVa. C'est un point de friction réellement problématique. Je ne suis pas naïf, je sais que ces intérêts existent, mais appelons clairement un chat un chat: c'est de l'impérialisme russe (comme on a pu parler, à juste titre, d'impérialisme américain), et non de la "défense de son territoire" ou autres euphémismes parfois utilisés pour justifier la chose. -Quid des aspirations de ces pays qui apparemment ne comptent pas, comme condamnés à être les pions de géants géopolitiques réels (USA), sur le retour (Russie) voire qui rêveraient l'être (je vous laisse compléter )? Bien sûr que ces jeux qui dépassent les "petits" pays existent, mais les aspirations de leurs populations aussi. Concernant les relations avec la Russie, la position des populations de certains pays (p.ex la Pologne ou les pays Baltes - c'est, effectivement, beaucoup plus compliqué pour d'autres) est très claire: ils n'en veulent pas et se voient ancrés à l'ouest. Je peux concevoir que ça puisse contrarier la Russie, mais c'est un fait aussi réel que ses propres craintes. Si on prend en compte les craintes russes, il faut aussi prendre en compte celle des populations concernées. -Du coup, se développe régulièrement une rhétorique très discutable qui consiste à faire passer pour une "annexion" une adhésion volontaire à l'OTAN; ce qui est doublement pervers. D'une part parce qu'on nie les politiques nationales propres (cf. point précédent). D'autre part parce qu'on peut faire des parallèles vaseux de nature à excuser les fauteurs de guerre: "oh, d'accord, la Russie a annexé la Crimée, mais bon, elle ne fait que répondre à l'annexion de la Pologne par l'OTAN". On tomberait dans un relativisme général assez hallucinant et pour le moins dangereux. (Je précise qu'en disant cela, je ne vise personne ici en particulier dans les échanges des derniers jours et certainement pas Desty-N qui n'a pas dit ça, mais je le mentionne car c'est un argument rampant, implicite, qui revient régulièrement un creux dans tout échange sur la Russie —ou l'Ukraine ou d'autres ex-staellites soviétiques— dès que ça s'enflamme un peu. Si on veut éviter que ça s'enflamme —je parle ici de la discussion, pas de la 3° guerre mondiale — il faut objectiver ce présupposé faux pour le mettre à distance et l'empêcher de pourrir incidemment l'échange d'arguments). -
Russie et dépendances.
Bat a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
Juste une précision ponctuelle: Même s'il y a des spécificités nationales, il ne faut pas oublier que ces pays se sont d'eux-mêmes précipités vers l'OTAN, spontanément et dans le but explicite de rompre le plus nettement possible avec la Russie. C'est en particulier vrai pour la Pologne et les pays baltes, et c'est un peu plus compliqué pour les pays plus au sud et à l'est (comme la république tchèque, la Slovaquie, la Slovénie), et beaucoup plus compliqué pour l'Ukraine et la Géorgie (qui, soit dit en passant, ne sont toujours pas membres, justement parce que c'est compliqué, chez eux comme chez nous). Il serait dès lors beaucoup plus correct de dire que les USA ont profité de l'aubaine que représentait pour eux la volonté d'adhésion très forte d'un certain nombre de pays de l'est, au lieu de dire qu'ils les auraient "poussés à sortir trop brutalement de l'orbite russe". Disons qu'ils ont géré l'empressement avec des arrières-pensées. L'idée des USA manœuvrant de manière offensive pour détacher et en quelque sorte "annexer" des pays qui seraient naturellement ou spontanément tournés vers la Russie relève du storytelling diffusé ad nauseam par le Kremlin bien plus que de la réalité. -
[Union Européenne] nos projets, son futur
Bat a répondu à un(e) sujet de Marechal_UE dans Politique etrangère / Relations internationales
Rationnellement et juridiquement, tu as raison. Mais tu sous-estimes peut-être malheureusement la puissance performative du langage: à force de répéter "Schengen est mort, Schengen est mort", cela va considérablement affaiblir le traité, et ça peut donc advenir. Ne fût-ce que parce que de plus en plus de dirigeants risquent de se sentir obligés de le contourner pour ne pas paraître en porte-à-faux par rapport à une population qui aura intégré ce qui serait une (soi-disant) "évidence". Comme disait l'autre, un mensonge sans cesse répété finit par devenir une réalité. Qu'ont-ils à y gagner, ceux qui le répètent à tout va? Simplement obtenir ce qu'ils veulent, explicitement ou implicitement: la fin du traité. -
Chine
Bat a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui, ça me semblerait plus raisonnable. C'est pour ça que le terme "combat spatial" m'interpelle réellement. -
Chine
Bat a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
D'autres pays ont des commandements "spatiaux", mais liés à la défense aérienne (p.ex le NORAD). Ici, ce qui me fait tiquer est l'expression "combat spatial" qui, si elle est bien traduite, va un cran (sémantique) plus loin. Bientôt les Chinese Space Marines? -
Chine
Bat a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
Tu as une idée de ce qu'ils entendent par là? Ça me paraît potentiellement contraire au traité de l'espace de 1967 et ratifié par la RPC, ou au moins très borderline: https://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_de_l'espace -
Conflits territoriaux dans la Mer de Chine méridionale
Bat a répondu à un(e) sujet de Henri K. dans Politique etrangère / Relations internationales
Je pose la question car lorsque la Chine dit que "ce qui se passe sur le sol chinois" ne regarde pas les autres pays, mais à propos de ce qui se passe sur les récifs revendiqués par la Chine, j'en conclus que la Chine affirme que ces récifs ne sont pas seulement revendiqués, mais font de facto partie du territoire chinois. La diplomatie est affaire de variations sémantiques subtiles et il me semble que dans cette déclaration, si tu l'as bien traduite, on a un signal intéressant et significatif. -
Conflits territoriaux dans la Mer de Chine méridionale
Bat a répondu à un(e) sujet de Henri K. dans Politique etrangère / Relations internationales
Donc si je décode: Fiery Cross = le sol chinois? -
Chine
Bat a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
Parce que ce sont des militaires qui travaillent à la communication des armées, et non des journalistes au sens qu'on donne communément à ce terme. Toutes les armées du monde —ou presque— ont des services audiovisuels. Dans certains pays, comme la Chine ou les USA, cela se traduit par des chaînes de télévisions spécifiquement militaires (CCTV-7 en Chine, DoD News Channel aux USA, qui a cessé cette année). Dans d'autres pays, on a des modèles organisationnels un peu différents, mais ça existe aussi. Par exemple, en Belgique, l'armée à longtemps bénéficié d'un créneau à la télévision publique pour son magazine d'information militaire Vox (disparu depuis quelques années, je pense), ou en France l'ECPAD, qui a pour missions principales la documentation et la communication de l'activité des armées, sert aussi de plus en plus de fournisseur d'images des opex pour les différentes télévisions. à côté de ça, on voit émerger depuis plusieurs années les chaînes en ligne qui permettent aux armées de tous les pays de communiquer directement avec leurs publics potentiels sans dépendre d'un canal de télévision dédié là où ce n'est pas possible/pas envisageable. Dans tous les cas, on a des sujets qui sont tournés, montés, présentés par des militaires dont c'est le métier (parfois dans des conditions difficiles: on a pu voir des reporters de l'ECPAD en action durant les opérations au Mali, p.ex). Ceci étant dit, le terme de "journaliste" est impropre dans ces cas: ces reporters ont une mission de communication au profit de l'institution qui les emploie: à destination de ses propres membres comme le fait la presse d'entreprise (comme le faisait plutôt DoD News Channel: émissions à destination de la communauté militaire au sens large), ou de différents publics à des fins de relations publiques (comme le fait notamment CCTV-7, qui met beaucoup l'accent sur la construction d'une image d'armée jeune, moderne, sympa, en mouvement). Bref, dans les deux cas, c'est de la com' plus que de l'information stricto sensu. Il peut y avoir des points communs avec le journalisme d'information, mais ça n'est pas réellement du journalisme: le chargé de communication militaire rend compte des activités des armées dans le cadre d'une politique de communication des armées, alors que le journaliste est supposé vérifier et recouper l'information, donner la parole aux points de vue contradictoires, analyser les faits, etc., soit autant de choses que ne fait pas un organisme de communication militaire comme CCTV-7 ou l'ECPAD (ou n'importe quel service de communication institutionnelle partout dans le monde). L'intérêt pour une armée (ou une entreprise) d'avoir sa propre émission/sa propre chaîne dotée de moyens spécifique et de personnel qui relève d'elle est évident: maîtrise de tout le circuit de l'information, du choix des sujets à la diffusion finale en passant par la ligne éditoriale, le tournage, le montage, etc. Cela permet une communication "plus maîtrisée" comme disent les pros du domaine, c'est-à-dire non susceptible d'être troublée par des points de vue dissidents, ou de dépendre de sources non contrôlées directement. Ce n'est pas qu'une question d'occidentalo-centrisme: c'est un fait. Plus un pays est fermé, plus s'y développent des conceptions erronées (notamment) de l'étranger, simplement parce que les gens ont une moindre capacité de se confronter à l'altérité, de vérifier les choses, d'entendre des sons de cloche différents. Et plus un pouvoir en place est susceptible d'instrumentaliser cette ignorance à son profit. Pourquoi penses-tu que le régime chinois bloque l'accès des Chinois à des milliers de sites web ou à nombre de médias internationaux? Je ne dis pas qu'il n'y a pas d'ignorance sur la Chine en Occident, mais on est dans une configuration beaucoup plus ouverte: celui qui veut des informations sur la Chine peut les obtenir. L'inverse n'est pas vraie. L'enjeu pour la Chine, si on veut que moins de clichés erronés sur l'Occident circulent en Chine, est de s'ouvrir pour que l'information des Chinois sur l'Occident ne se limite pas qu'à ce que les médias contrôlés par le régime peuvent dire. L'enjeu pour nous, en Occident, se situe à l'opposé: il ne s'agit pas de rendre accessible d'autres personnes/médias/discours (ils le sont), mais d'une part de savoir comment y intéresser les gens, d'autre part comment aborder de façon intelligente et critique la masse d'informations accessibles). Drôles de conceptions —et pour tout dire, très mauvaise compréhension— de ce que sont la presse et la démocratie, mais bon, il en faut pour tous les goûts... Quant à convoquer Hervé Ghesquière dans cette discussion, on ne peut pas plus mal choisir: si on peut éventuellement critiquer le fait qu'il n'ait pas suivi les conseils de l'armée française, on ne peut pas lui reprocher d'être "hors sol" ou de sortir de sa "fonction initiale -> rapporter une information", puisqu'il a été enlevé alors qu'il cherchait à donner une vision du conflit afghan autre que celle construite par les voyages de presse organisés et montés par l'armée. On a donc bien une démarche de terrain (par opposition à un discours "hors sol") et un souhait de rapporter des informations (et non simplement des communiqués écrits par des officiers de relations publiques). -
Coriace, le problème pour moi n'est pas que les Polonais aient majoritairement et démocratiquement voté pour un gouvernement national-catholique, mais bien que celui-ci se pense dès lors autorisé à détricoter certains principes essentiels d'une démocratie libérale. Le problème n'est pas le vote polonais, mais la pente dangereuse que les élus font prendre à la démocratie polonaise qui, du fait de leur politique (qu'ils pensent sans doute sincèrement être bonne) n'existera peut-être plus demain. Il est clair qu'il y a, un peu partout en Europe, une aspiration de certaines franges de la population à un régime autoritaire plus ou moins national-populiste ou national-catholique et et identitaire cela doit être interrogé, à juste titre, mais je ne pense pas que le seul fait que "les gens le veulent" doive dispenser d'une réflexion sur les implications de ces politiques sur l'avenir de nos états de droit.
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Chine
Bat a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
Je pense que c'est une évolution à prendre en compte en regard d'une spécificité chinoise: l'APL n'est pas l'armée chinoise (de l'état chinois, répondant au gouvernement), mais répond au parti (unique) via sa commission militaire centrale (dont la présidence peut ou non échoir au président du parti et/ou au chef du gouvernement (Xi cumule, p.ex). Il doit donc y avoir des questions de "qui contrôle quoi" derrière cela. EDIT: j'espère que je n'ai pas écrit une bêtise car je suis subitement pris d'un doute. En tout cas, jusqu'il y a peu, l'APL était quelque part la milice du Parti. Je ne sais pas si c'est toujours le cas car il était question d'une réforme visant à nationaliser l'armée, mais je ne sais pas si elle est passée. Mais dans tous les cas, les évolutions de la structure de commandement chinois sont à comprendre en fonction des évolutions dans la place de l'armée dans le système et en regard du poid respectif des différentes factions qui contrôlent les différents éléments de l'appareil du Parti et de l'état. -
Chine
Bat a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui, c'est le genre de choses qui est courant en Chine. Pour faire simple, on a un Internet à trois vitesses, ou au moins deux vitesses et demie: Le pékin moyen n'a accès qu'à l'internet chinois, c'est-à-dire à Internet filtré, édulcoré et contrôlé par l'administration du cyber-espace qui interdit des milliers de sites étrangers, des applications, ou qui donne accès à des services mais à des conditions différentes de ce qu'on trouve dans les autres pays (Microsoft, LinkedIn ou Google sont par exemple accessibles, mais avec des possibilités limitées et/ou un accès des autorités aux données des internautes, y compris le contenu de leurs mails etc.). Cet internet là est très contrôlé, à la fois par des mesures actives (blocages, interdictions de mots-clés, surveillance) et des mesures déléguées aux FAI (qui mettent en place leurs propres politiques de censure). À noter que la censure n'est pas qu'externe: elle concerne aussi les contenus politiques sensibles à l'intérieur de la Chine, les mouvements sociaux, les "secrets d'état" (notion vague et large pouvant désigner beaucoup de choses), ou la pornographie. L'étranger a, globalement, accès à la même chose que le pékin moyen, mais avec un certain nombre de facilités. Par exemple, il peut accéder à des contenus potentiellement interdits en Chine par des VPN d'entreprise, moyennant certaines limites et à certaines conditions. Lors de certains événements, des publics ciblés peuvent avoir un accès plus ouvert, sous contrôle (les autorités savent qui a accès à quoi puisque ce sont elles qui autorisent les accès). Cela avait notamment été le cas lors des JO de Pékin. Il y a un certain nombre de services, de hauts cadres, certains instituts scientifiques qui ont accès à un internet élargi similaire à ce qu'on peut trouver en Occident (c'est-à-dire sans les restrictions pesant sur le commun des mortels empêchant d'accéder à certains sites ou certaines applications), en grande partie pour des nécessités de service et des raisons d'efficacité: la Chine n'est pas fermée comme la Corée du Nord, elle communique avec l'extérieur, elle reçoit des étrangers, elle commerce, etc., ce qui nécessite un accès non (ou moins) limité. Il faut y ajouter une partie des services de la censure et de la cyberdéfense qui, par définition à la frontière entre l'intérieur et l'extérieur (leur boulot consistant justement à surveiller cette frontière) ont nécessairement accès à l'extérieur. Les deux premiers aspects sont très bien documentés dans nombre d'études universitaires (je pense notamment aux évaluations quantitatives empiriques comme celles de Zittrain et Edelman), rapports d'ONG, etc. Le dernier aspect est par définition plus difficile à documenter, mais il y a beaucoup d'indices qui montrent cette inégalité dans l'accès entre le Chinois moyen et certaines professions/certains cadres privilégiés. -
ça dépend de ce qu'ils sont supposés faire. C'est clair qu'avec des effectifs pareils, on ne peut pas en même temps déployer des militaires dans les grandes villes pour faire du gardiennage, avoir des casques bleus à gauche et à droite et participer à une mission OTAN, tout en entraînant les nouvelles recrues. Si maintenant l'objectif est de ne faire que l'une de ces choses à la fois, c'est largement suffisant. Le problème est que la Belgique a depuis 15-20 ans toujours eu une approche purement comptable: X hommes (ou Y suppressions), sans aucune doctrine ou vision stratégique. X hommes pour faire quoi? On n'en sait rien: on improvisera en fonction des circonstances et de ce qui est disponible à ce moment-là. C'est ça qui me semble critiquable plus que le reste: quitte à avoir encore une armée, autant savoir pour quoi, pour quoi faire et que ne pas faire. On a jusqu'ici toujours refusé de choisir (de faire de la politique,a u sens fort du terme) en gérant simplement la décroissance. Je pensais que Steven Vandeput, qui avait déclaré vouloir élaborer un plan stratégique, allait un peu faire évoluer cela, mais force est de constater que son plan est dans la continuité des non-choix (politiques) précédents: c'est un catalogue comptable (objectifs en hommes, provision pour des investissements, etc.), mais sans qu'on ne dise grand chose de la vision politique qui l'accompagne, à part quelques expresisons vagues du genre "remplir ses obligations internationales" (même pour l'aviation, où c'est le plus précis, on n'est pas beaucoup plus avancé: on sait ce qu'on veut pouvoir déployer, mais on ne sait pas pourquoi, dans quel cadre, etc.). La Belgique a une gestion de sa défense, mais n'a pas de politique.
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Chine
Bat a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
D'Ursula Gauthier -
Chine
Bat a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
Si c'est sur la page Facebook de la journaliste, effectivement, ce n'est déjà pas un chinois lambda: Facebook est interdit en Chine depuis 2009 (et une partie des proxy et VPN qui permettent d'y accéder de manière détournée sont bloqués par les pare-feu gouvernementaux), sauf sur certains réseaux pour des catégories de personnels spécifiques (militaires, haute nomenklatura). Facebook essaie de revenir en Chine depuis l'an dernier (ils ont notamment accepté une série de demandes de l'administration du cyber-espace chinois de nature à contrôler les utilisateurs), mais jusqu'ici sans succès à ma connaissance. Par contre, il est toujours accessible à Hong-Kong. -
Chine
Bat a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est à la fois vrai et faux. La presse française véhicule une image globalement contrastée de la Chine: plutôt positive sur le plan de la culture, de l'entreprise, du dynamisme, du développement économique (avec deux bémols: la Chine "voleuse d'emplois" industriels français, et la pollution mais c'est en train de changer notamment avec l'engagement des autorités chinoises vers un développement moins polluant). En géopolitique, une partie de la presse française présente plutôt la Chine comme un facteur de stabilisation et de développement, que ce soit en Afrique ou comme contrepoids aux USA (c'est surtout vrai de la part de la presse peu ou anti-atlantiste). Ces articles accompagnent un véritable engouement pour la Chine dans les milieux économiques, industriels, politiques et intellectuels français (les universités et grandes écoles se battent pour établir des partenariats avec la Chine). Par contre, c'est vrai, la Chine garde une très mauvaise image sur le plan de la corruption, des droits de l'Homme, du respect des libertés individuelles et de l'état de droit, et de certaines minorités (on plaint les Tibétains, beaucoup moins les Ouïgours), mais ça correspond aussi à une réalité. La Chine a beaucoup évolué en la matière ces 20 dernières années, mais reste une dictature assez verrouillée, avec tout ce que ça implique, et c'est un fait assez incontournable pour tout journaliste qui couvre l'actualité du pays. Non pas qu'il faille rappeler sans cesse que la Chine est une dictature, on le sait, mais le fait qu'elle en soit une pèse sur le travail des correspondants et reporters locaux (notamment lorsque leurs informateurs sont interpellés ou intimidés par la police, que leurs communications sont écoutées, etc., pour prendre quelques grands classiques du genre que relatent quasiment tous les journalistes qui ont travaillé en Chine) et apparaît nécessairement dans les reportages. Mieux (ou pire, selon le point de vue): ces mesures poussent même des journalistes étrangers pas venus pour ça à faire un papier là-dessus car ils se prennent de pleine face une réalité (de la surveillance/du contrôle) à laquelle ils ne sont pas habitués, et ils peuvent se faire mousser ou se donner un frisson professionnel de nature à redorer le blason d'une profession globalement peu valorisée à peu de frais en relatant comment ils ont cherché à trompé la dictature chinoise (en France, globalement on n'aime pas beaucoup/on ne croit pas beaucoup les journalistes, sauf s'ils sont seuls face à une méchante dictature, tels David face à Goliath). Comme je l'ai déjà dit sur d'autres sujets, il ne faut pas réduire "la presse française" à quelques articles marquants ou un seul journal: l'analyse systématique montre que sur bien des sujets, elle est en réalité plus nuancée (et parfois plus diverse) qu'on ne le croit. Il est évident, par contre, qu'un certain nombre de Chinois pensent que la France (pour ne parler que d'elle) a une mauvaise opinion de la Chine, mais force est de constater que c'est de moins en moins vrai, y compris concernant le racisme envers les Chinois/asiatiques qui a pourtant été une réalité durant des années. On n'est plus en 1970, ou même en 1989. Et on revient au même problème des limites posées par un système autoritaire: pour que les Chinois s'en rendent compte, il faudrait davantage d'ouverture en Chine, notamment un accès plus ouvert aux médias internationaux et à l'internet mondial. -
Chine
Bat a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
On voit que tu n'as pas lu ma réponse, ni la tienne d'ailleurs, puisque tu ajoutes juste après le morceau de phrase que tu mets en exergue et que j'avais bien notée ("Autant je suis prêt à croire que la propagande locale utilise ce genre d'idées pour exciter les foules quand c'est jugé nécessaire") une précision supplémentaire que je citais: "et ils n'ont pas torts à mon sens". En français, quand on dit de quelqu'un qu'il n'a pas tort, c'est qu'on trouve plutôt qu'il a raison, donc qu'on est prêt à endosser sa position, au moins dans une certaine mesure. À moins que ta précision ne portât sur le fait de savoir si l'Obs est représentatif de la position française sur la Chine? Avoue que ce n'est pas très clair... Ceci étant, si tu me confirmes que tu considères cette thèse de la France soutenant le terrorisme séparatiste intra-chinois est du pur délire, tu me rassures quand même un peu. Ce qui m'amène une question pour toi qui surfe sur l'internet chinois et vois donc en direct ce qui s'y passe: les autorités chinoises qui, on le sait, contrôlent très fort les échanges et prennent régulièrement des sanctions contre la propagation de rumeurs infondées (indirectement, c'est d'ailleurs au nom de ce principe qu'est justifiée l'expulsion de Camille Ursula Gauthier, comme le rappelait hier un édito en français de l'agence Xinhua (http://french.xinhuanet.com/2015-12/28/c_134959016.htm) ont-elles pris des mesures en vue d'endiguer la propagation de ces folles rumeurs infondées sur le terrorisme séparatiste soutenu par la France, et de nature à tromper les citoyens et compromettre les bonnes relations avec la France? Je pense à des communiqués de démenti, la suppression des messages litigieux ou l'arrestation administrative des agitateurs, comme on peut l'observer à d'autres occasions (comme lors de catastrophes industrielles ou des attentats des séparatistes ouïgours, justement)?