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Bienvenue. J'avoue être étonné que la guerre en Ukraine amène tant de nouveaux forumeurs dans notre girons. Les précédents conflits avaient-ils provoqué de telles vagues de conver... pardon...d'inscriptions. Si cela continue, on va se croire dans "Fight Club". geoint, c'est "geointelligence", je suppose.
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Et pour cette période, il faudrait citer les croisades hussites. Au sein de la mouvance hussite, les armée taborites et orebites sont deux armées de paysans disciplinés et motivés qui emploient habilement les charriots et des armes à feu primitives. Leurs victoires achèvent de discréditer les chevaliers à une époque où l'Europe cherche le moyen de stopper l'Empire ottoman. La solution: déployer des régimes d'arquebusiers et des batteries d'artillerie. Main d’œuvre: Le monarque. Conséquence: Centralisation accrue du pouvoir permettant une collecte plus massive et systématique des ressources.
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Merci pour tes infos. Une précision toutefois: Le méthane de biomasse, c'est celui qui se dégage naturellement des déchets organiques. Le principe d'une filière écologique du méthane de biomasse serait donc la collecte et le compostage des déchets organiques et la collecte du méthane émis. Il n'est pas question de sacrifier une partie des produits agricoles pour produire le méthane. Je pense même que dans ce cas, il est plus rentable de produire du biocarburant que du méthane.
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Si c'est le cas, alors l'opinion publique allemande a une perception simpliste de la perception. La France a misé sur le nucléaire et les centrales hydroélectrique parce qu'elle devrait, sinon, misé sur les centrales à hydrocarbure comme source d'énergie principale. Cela ne veut pas dire que les énergies renouvelables sont marginalisées. L'hydrogène a été longtemps critiqué par la moitié de la population parce qu'il était perçu comme une énergie concurrente du nucléaire. Mais seulement la moitié et par le passé. Les éoliennes ont mauvaise presse parce que leur voisinages est pénible ce qui ne veut pas dire que la France n'en produit pas et n'en utilise pas. Le solaire, les pompes à chaleur et la géothermie ne sont pas rejetés. Je pense que les Allemands assimilent des investissements moins important que les leurs à un rejet: c'est plutôt la conséquence des difficultés budgétaires de l'Etat français. Et le refus d'appliquer la solution: "sobriété maximale+renouvelable uniquement".
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Très intéressant: Merci pour l'info. A titre complémentaire: Sais-tu si la majorité des Allemands seraient tentés par un "Airbus de la biotechnologie"? (Je suis pro-hydrogène mais je mise sur l'hydrogène biosourcé ou extrait du méthane de biomasse plutôt que sur l'hydrogène d'électrolyse) De fait, c'est assez absurde du point de vue français: - Pourquoi compter sur la protection éternelle des USA s'il n'y a pas de menace? - Pourquoi participer à l'OTAN si la protection reçue en échange est inutile? - Pourquoi croire que seul les pays voisins peuvent être des menaces? -Mais, surtout, pourquoi se persuader qu'il ne faut pas se préparer à se défendre parce qu'on est temporairement entouré d'alliés? Espérons que les Allemands vont vite changer leur perception des choses et durablement. Pour l'alignement sur les USA, oui. Parce qu'il faut reconnaître que le Royaume-Uni fait des efforts pour entretenir une armée performante, avec une capacité expéditionnaire. Il faut aussi voir l'attitude pro-active du R-U en matière de coopération militaire: - participation à l'Union occidentale, à l'UEO à l'Iniative Européenne d'Intervention - fourniture d'armement performant (Les premiers avions à réaction français étaient britanniques et ils ont armés les Scandinaves quand les USA refusaient d'armer des pays neutres. Le R-U développe le Tempest.) - pactes militaires n'impliquant ni la participation des USA et de l'OTAN (Je pense au JEM conclu avec les Scandinaves le CJEM conclu avec la France)
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Conception SCASF (Système de Combat Aérien et Spatial du Futur)
Lame a répondu à un(e) sujet de stormshadow dans Wargames
Merci pour cette documentation. Quelques considérations : 1) Les vecteurs habités ne seront furtifs que pour une courte durée dans le meilleur des cas. Maintenir la furtivité suppose la production continue de modèle de plus en plus furtif, sans doute de plus en plus cher. 2) Pour réduire le coût des vecteurs habités, il faut faire le plus rustique possible : pas de masse de gadget. 3) Pour faciliter le rétrofitage des vecteurs habités, il faut de gros engins avec des espaces disponibles pour l’installation d’option. 4) Il est impossible de faire un engin capable d’assurer toutes les missions évoquées de manière optimale à moins d’avoir au moins un siècle d’avance technologique sur tous les compétiteurs géopolitiques. Par exemple, il faut choisir entre l’excellence en combat aérien et la capacité multirôle. 5) L’équipage limite la vitesse des engins supersoniques par la force des choses : l’avion ne peut voyager à des vitesses mortelles pour les passagers. Ma proposition : J’appliquerais une stratégie des moyens inspirée de celle de la Fédération des Planètes unies dans Star Trek : a. Développement continu de systèmes embarqués de tout type. b. Développement de loyal wingmen à long rayon d’action, de missiles longue portée et d’engins inhabités supersoniques pour tous les usages. c. Lancement tous les trente mois de la conception d’un nouvel aéronef d’expérimentation à long rayon d’action (hémisphérique) si possible qui incorporerait les nouveaux systèmes du moment. Il doit être par avance pour faciliter le rétrofitage. d. Production des aéronefs d’expérimentation en série limitée. e. Déploiement des aéronefs d’expérimentation en petit nombre, de façon à faire durer le stock. f. Lancement tous les trente mois d’un programme de rétrofitage pour les aéronefs d’expérimentation démodés. g. En s’inspirant du Tornado, lancement tous les 90 mois de la conception d’une nouvelle gamme dans le style de celle du Tornado : On crée un prototype de châssis à partir duquel on extrapole un intercepteur, un chasseur-bombardier polyvalent, un engin de reconnaissance/frappe nucléaire, un chasseur de guerre électronique/contrôle de drones. Cette stratégie est dispendieuse dans un contexte capitaliste mais c’est sans importance puisque le budget est illimité dans le cadre de ce scénario. Bien sûr, la production continue de nouveaux engins peut poser problème au niveau logistique mais qu’elle génère des inconnues et surprises : L’ennemi n’est pas de facto au courant des forces et faiblesses des nouveaux engins engagés contre lui. Le temps qu’il apprenne à les combattre, ils sont rétrofités et des remplaçants méconnus commencent à les remplacer. L’adaptation repose surtout sur et la gamme de loyal wingmen et le rétrofitage. Les formations aériennes s’adaptent à la réalité du théâtre d’opération grâce à la bonne combinaison de robots aériens. La transformation des engins habités en cercueils volants est ralentie par le rétrofitage. Ultérieurement, on peut droniser les engins habités devenus trop vulnérables. -
Hum. Es-tu conscient de la coopération entre l'Inde et la Russie? Sinon, on peut s'inquiéter de la qualité des engins produits dans ces conditions. Les Européens ont déjà fort à faire avec les corrections du F-35 "opérationnel" sans subir en plus des défauts de construction à la va vite et au moindre coût. Euh non, parce que le A10 est un avion antichar adapté au CAS, pas un chasseur-bombardier. En supposant qu'on puisse vraiment classer le F-35 comme chasseur-bombardier plutôt que comme bombardier tactique monoplace. Si des F-35 européens devaient engager un combat aérien avec des avions russes, je suis sûr que les survivants réclameraient des Rafales ou des F-15.
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Oui et? Faut-il abandonner les F-35? Faut-il accroître la production de F-35 sous licence en Europe? Faut-il acheter plus de pièces détachées pour constituer des stocks stratégiques? General Dynamics et Boeing ne sont plus des concurrents crédibles?
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Effectivement, ce n'est pas le Pentagone qui a des difficultés à concevoir le F-35 mais cela ne change rien au fond de l'affaire: Ce n'est pas Lockheed-Martin qui a fixé le cahier des charges et il est apparemment si ambitieux qu'il était impossible de concevoir un F-35 dans les délais qui auraient satisfait les Européens. Etait-ce le but? Il faut croire que les délais conviennent au Pentagone et au Gouvernement puisque non seulement le programme JSF n'a pas été abandonné ou confier à un autre maître d'oeuvre mais Lockheed a reçu d'autres contrats d'importance. Curieux pour un entrepreneur raté... Partons du principe que le F-35 est avant une plate-forme d'expérimentation des systèmes destiné à l'avion de 6e génération. Lockheed-Martin n'a alors pas encore échoué à sa mission du point de vue des objectifs américains. Les systèmes seront au point au moment où le Pentagone en aura besoin pour concevoir le prochain chasseur. Le fait que le F-35 ne soit pas au point n'est pas un problème côté américain: il n'a pas été engagé au combat si l'on excepte les bombardements de jihadistes ou talibans et il y a toujours des F-15 et F-16 pour faire le boulot. Mais ceci ne change rien pour l'Europe dans l'immédiat. La Russie est bien une menace. Les Etats européens doivent bien se préparer à une agression qui n'est pas aussi improbable qu'on l'affirmait. Oui, l'invasion de l'Ukraine traîne en longueur mais, pour le moment, elle n'a pas échoué. Peut-on dire que la Finlande et les Pays baltes n'ont plus rien à craindre? C'est douteux. Donc, il faut bien préparer une défense commune avec ce qu'on a. Dommage, on des prototypes F-35 proclamés opérationnels mais il faut faire avec. J'insiste donc sur la nécessité de penser l'emploi des F-35 avec les Rafales, Typhoon, etc contre les avions russes et non la lutte entre F-35 et Rafale; on en parle assez peu ici. Et j'insiste sur la nécessité de ne pas fixer un cahier de charge trop lourd aux développeurs du Tempest et du NGF sous peine de reproduire les problèmes actuels.
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Et pourtant, il est difficile de nier qu'un programme Apollo européen complèterait bien l'action de l'ESA, aurait des retombées technologiques et économiques intéressantes, ferait basculer les Etats européens participant dans le haut du panier des puissances spatiales. S'il y a effectivement un désintérêt allemand pour ce genre de programme et les grands projets industriels, cela explique la désintérêt allemand pour les forums tels qu'air-defense. Les sujets abordés ici n'intéressent que ceux qui aspirent à une certaine indépendance nationale, à la montée en puissance ou à la conservation de sa puissance. D'après ce que tu m'as dit, les Allemands se satisfont que leur pays soit un second Royaume-Uni, avec un certain leadership dans la zone Euro histoire de se rendre plus attrayant aux yeux des USA. Tu constateras que cela n'a pas très bien marché sous l'Administration Trump... Espérons que les Allemands verront les choses autrement avec le temps...
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Tout à fait d'accord. Ce qui illustre bien le fait que le choix d'un avion peut être dicté par le souhait d'entretenir des liens géopolitiques et des retombées économiques et pas forcément par ses capacités militaires, a fortiori hors du système de force pour lequel il est conçu. Donc, est-ce que l'Europe a raison de ruiner sa BITDEF dans le domaine aéronautique au profit du programme JSF? A méditer alors que le NGF du SCAF et, surtout, le Tempest sont en cours de développement. Il faut bien comprendre qu'il n'est pas indispensable de n'avoir que des F-35 pour pouvoir intégrer les forces de dissuasion nucléaires de l'OTAN. C'est peut-être un bon motif pour en acquérir quelques-uns mais pas une justification du tout F-35. Herciv avait insisté précédemment sur les défauts des mini-flottes de F-35. Ok. La solution s'est d'en acquérir le minimum syndical pour intégrer les forces de dissuasion et une flotte de chasseurs d'effectif respectable. Pour ce qui est des retombées économiques, combien d'emploi créé en Europe grâce aux F-35? Tant mieux si certains pays extra-européens ont tiré leur épingle du jeu. Les Européens commencent à subir le retour de bâton d'une stratégie des moyens extrémiste, fondée sur une mauvaise évaluation de leur position géopolitique et de leurs alliances. Ah oui, en tant qu'Européen, je me sens quand même plus isolé que la Russie. Depuis le lancement de l'invasion de l'Ukraine, la Chine, l'Asie centrale, la Ligue arabe, l'Afrique, l'Amérique latine et l'Inde l'ont-elle sanctionné autrement qu'en parole? Grâce à sa technologie et ses moyens, la Russie s'est rendu plus indispensable que l'Europe à travers le monde. L'alignement systématique sur les USA (tournés vers l'Asie) et le renforcement volontaire de la dépendance de l'Europe aux USA nuisent à sa survie et son développement. Ce n'est pas un point de vu nationaliste franco-français: c'est juste du vécu. Et ce n'est pas à moi que l'on pourra reprocher de manquer d'empathie vis à vis de problèmes des autres Européens.
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De fait, le Pentagone est complice aussi: Après l'échec du programme TFX (Tactical Fighter Experimental), il n'a pas fait beaucoup d'effort pour dissuader le Congrès de chercher à glaner les dividendes de la paix, ce qui a mené au lancement du programme JSF. Il est vrai que le Pentagone et l'USAF n'ont pas encore trouvé de solution pour prévenir à coup sûr le "budget gap" en matière d'arsenal aérien. C'est bien dit. Les partisans du F-35 ont beau jeu de clamer qu'il est choisi parce qu'il est le meilleur choix quand il n'y a pas d'alternative. Justement, on voit que tous ceux qui ont la volonté d'en faire un réel usage militaire achètent également des F-16, F-15, F-18 et autres engins. Ils le combinent donc avec d'autres engins, comme les utilisateurs du F-111 autrefois. Le fait qu'il n'y ait pas d'alternative à l'achat du F-35 ne démontre pas sa capacité à faire face aux avions qui seraient déployés contre lui en cas de conflit. Ce n'est pas un problème pour ceux qui peuvent se permettre de l'utiliser exclusivement dans des missions de police aérienne. Les autres n'ont pas cette chance.
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Oui, on peut regretter que l'Union européen ne soit pas plus homogène au plan linguistique et culturel. Cela aurait simplifié certaines choses. En revanche, cela qui n'aurait pas suffit à permettre son unification comme le démontre l'échec de la République fédérale d'Amérique centrale ou de la Fédération des Indes occidentales dans les Antilles ou encore l'inertie de la Ligue arabe. Il ne suffit pas d'avoir la même langue et la même religion pour s'unifier: il faut aussi des intérêts communs. J'attends avec impatience la naissance des Etats-Unis d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine pour voir comment il faut procéder... Je trouve que les Africains ont mieux géré leur intégration que les Européens même s'ils font face à de grosses difficultés. A ma connaissance, il y a une chose sur lequel les Etats européens, neutres ou non, se sont mis d'accords à 27: le développement d'un traducteur universel dans le cadre du programme ESPRIT. Décidément, quant on est eurofédéraliste, l'ironie est partout... A part cela, je pense que l'on ne peut pas vraiment dire qu'il ait consensus sur le développement d'un marché commun à tendance anarchocapitaliste à moins de faire abstraction des attentes des électorats. Il est certain que les choses évolueraient dans le bon sens, pour les Européens, si les dirigeants prenaient conscience qu'ils ne peuvent compter que sur leur entraide et que la force du soutien des USA est désormais proportionnel à la force de l'Europe elle-même. On ne peut donc que souhaiter que les Européens arrivent à développer et conserver certaines industries stratégiques, militaires notamment. Après tout, Israël, Singapour et le Japon sont des bons partenaires des USA, entre autre, mais n'achètent pas la totalité de leur arsenal aux USA: ils en produisent aussi. L'excès d'atlantisme nuit à l'adaptation de l'Europe à la réalité du monde, donc à l'acquisition des moyens qui lui permettent de peser dans le monde, donc au soutien que lui apporte les USA. Le Cato Institute, influent think tank libertarien, critique constamment l'UE et l'OTAN mais pas du tout l'association des USA avec Israël, Singapour ou le Japon. Il ne faut pas/plus cultiver sa faiblesse pour bénéficier de la protection de l'Amérique mais bien sa force. Je comprends bien que la situation de l'Australie est différente: l'Australie est une île relativement éloignée des menaces. Au fait, est-il vrai que durant la Seconde Guerre mondiale, les Australiens se soient plains de l'emprise britannique sur leurs forces armées, plus particulièrement leurs forces aériennes? Là, je serais plutôt d'accord avec Stark_Contrast. Lockheed-Martin a-t-il fixé le cahier de charge officiel et officieux du F-35? A-t-il décidé tout seul, contre l'avis du Congrès et du Pentagone, de développer une avion unique pour les forces armées américaines avec un tas de gadget destiné à l'avion de 6e génération? Je ne crois pas que ce soit Lockheed qui ait choisi, tout seul, de mentir aux Européens en prétendant développer un successeur bon marché du F-16 et de capter les fonds destinés à l'industrie aéronautique européenne. Lockheed est complice mais: 1° C'est bien le Congrès qui est coupable d'avoir contraint les forces armées à concevoir avion unique pour toutes les forces armées dans un but d'économie. N'oublions pas qu'au moment du lancement du programme JSF, l'USAF demandait des fonds pour développer une successeur du F-16 sans devoir renoncer à la possession d'un intercepteur haut de gamme, le F-22 Raptor à l'époque. 2° C'est le Gouvernement américain qui a tout fait pour imposer le F-35 en Europe dans le but de maintenir sa satellisation. Au moment du lancement du programme JSF, l'utilité de l'OTAN post-soviétique était fortement remise en cause, la Russie de Putine n'étant pas encore aussi menaçante. Maintenir l'Europe dans sa condition de vassale, c'était s'assurer son soutien en cas de "guerre de libération" contre l'Iran ou la Corée du Nord, voire la Chine.
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Ah bon? Il est vrai que l'enseignement finlandais est réputé, au moins pour l'enseignement des langues. L'enseignement suédois est aussi vanté en France mais surtout pour la façon dont les Suédois ont concilié dirigisme étatique et autonomie des établissements pédagogiques. En fait, le problème est sans doute que les Français de la rue sont plus germanophobes qu'avant et que les dirigeants allemands dont moins francophiles qu'avant. Ce ne serait sans doute pas les cas si l'on avait cultivé l'état d'esprit fédéral des Européens par des coopérations plutôt que la compétition. Quand on n'oriente pas le cours des choses dans le on sens, il évolue dans le mauvais. Moi, je dirais qu'il y a, en Allemagne, une pluralité de points de vue étoffés sur l'avenir de l'Europe. Jurgen Habermas et Ska Keller ont une certaine opinion d'un futur fédéral qui est réjouissante pour certains français. Mais le point de vue majoritaire semble être une association triangulaire USA-Allemagne-Russie. C'est mettre la charrue avant les bœufs parce qu'ils faut un nouveau Boris Eltsine à la tête de la Russie pour réaliser ce projet. On ne peut forcer des adversaires à se rapprocher sans résoudre préalablement leur rivalité.
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C'est le point de vue de toute l'Europe. Disons que les Allemands devront accepter une réalité: ils ne peuvent pas forcer les Américains à les défendre. Il y a peut-être aussi une incohérence dans la volonté de vouloir compter sur la protection des Américains face à l'expansionnisme russe et de ne pas réduire sa dépendance vis à vis d'une Russie menaçante. Je comprends bien que la situation énergétique de l'Allemagne est compliquée mais une contradiction reste une contradiction. Les Allemands, comme le reste de l'Europe, devront comprendre qu'une entité faible ne pourra jamais jouer les grandes puissances les unes contre les autres. On citera l'exemple d'Israël qui s'est très bien positionné vis à vis des USA ET de la Russie: Israël a une armée puissante, des avancées technologiques, des réseaux d'influence. Donc, si les démocraties européennes libérales et non neutres veulent jouer la Russie et les USA l'un contre l'autre, il faut qu'elle développe un cadre de coopération et des moyens communs. Ce ne sera pas l'UE parce qu'elle comporte des pays neutres. Macron promeut une union politique de l'euroland. Moi, je me demande s'il ne faut pas plutôt lancer un programme Apollo européen avec pour objectif la collecte des ressources énergétiques et matières premières extra-atmosphérique. Difficile sans une industrie nucléaire européenne, n'est-ce pas? Je pense que tu n'as pas saisi l'ironie des propos de Patrick. Il mettait en exergue le fait que les dirigeants français aspirent à des alliances durables fondées sur une loyauté sincère (des blocs) et font beaucoup d'effort pour se donner les moyens d'en créer mais qu'ils n'y arriveront jamais. Pour cela, il faudrait que la France soit une grande puissance de l'importance des USA, de la Russie et de la Chine. Une Europe puissance pourrait justement atteindre cet objectif mais, même avec le soutien de l'Allemagne, la France n'aurait pas encore la puissance et l'influence nécessaire pour obtenir la création d'une fédération européenne de ce type. C'est effectivement le cas et ce point de vue n'est pas une spécificité allemande.
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C'est une excellente question qui démontre que tu as une certaine ouverture d'esprit. On peut se demander de manière, plus générale, quel avantage les travailleurs des pays à haut PIB retirent de leur taux de PIB. Je pense que les Allemands, les Japonais et les Sud-Coréens ont commencé à se poser la question. Les premiers commencent à discuter de l'instauration d'un salaire minimum légal. Les autres s'interrogent sur l'opportunité de se tuer au travail puisque cela n'a pas contribué/ne contribuera pas à améliorer les conditions de vie de leurs enfants. C'est pour cela que je considère que la prospérité, c'est la satisfaction de la demande du plus grand nombre par l'offre qui ne correspond pas forcément à un haut taux de PIB. Je considère également que le progrès est l'accroissement du niveau de civilisation, donc l'accroissement de tout ce qui contribution à la survie et au bien-être du plus grand nombre. Je pense que quelqu'un comme toi peut comprendre que ce n'est pas l'expression d'un quelconque fainéantise: la productivité horaire des Français est exceptionnelle. C'est juste une certaine conception du développement durable dans laquelle il ne faut pas tout étatiser ou privatiser mais trouver un équilibre entre la libération de l'initiative et la protection sociale. Il s'agit d'éviter de reproduire les mêmes erreurs qu'en 1929: application de politique ultralibérale extrême qui produisent des crises, puis un ralliement des populations désespérées aux partis extrémistes puis la guerre: on est en plein dedans. Ce n'est pas pour rien que j'accorde au moins autant d'importance à l'indice IDHI qu'à la croissance du PIB. Je propose donc un premier pas modeste: passez de rien à une sécurité sociale commune inspirée du modèle américain. C'est mieux que rien, c'est techniquement possible et ce n'est pas le basculement dans la République populaire. C'est indulgent envers Macron et, pourtant, je suis provisoirement macroniste. Les propositions de Macron en faveur de l'Europe fédérale avait surtout pour but d'inciter les partenaires européens, Allemagne en tête, à témoigner leur hostilité vis à vis de tout projet eurofédéraliste. Macron pouvait ainsi promouvoir une union politique de la zone euro comme substitut et soi-disant noyau dur d'une Europe fédérale. S'il avait réussi, il aurait alors pu briguer la présidence de l'Euroland, un cadre qui lui offrirait plus de liberté d'action qu'un France bien endettée et difficile à gouverner.
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C'est là qu'il faut penser au F-111: Beaucoup d'argent dépensé pour quel résultat? Un bon bombardier tactique. Est-ce que cela valait le coup? Tout dépend de l'argent qui a manqué ailleurs au mauvais moment: la chronostratégie n'est pas un détail en géopolitique. * * * Le F-35 a certainement été utile pour développer des tas d'équipement destiné aux avions américains du futur: C'est en tout cas très utile pour les Américains. Est-ce que cela valait le coup pour les Américains? Oui, s'ils peuvent se payer les avions suivants et s'ils peuvent sacrifier leurs satellites européens. Le budget est évidemment le plus gros problème. * * * Je comprend les raisons politiques qui poussent la plupart des Etats européens à opter pour le F-35. En outre, au plan tactique, a-t-on une alternative au F-35B? Je relève, d'ailleurs, qu'une fédération européenne aurait peut-être intérêt à se doter de destroyer-porte-aéronef dans le style des porte-aéronefs de classe Kiev de l'URSS et de classe Izumo du Japon. A défaut de développer une alternative, elle devrait alors opter pour les F-35B. Néanmoins, s'ils espéraient acheter la protection des USA et non s'autodéfendre avec du matériel américain, ont-ils fait un choix d'avenir? En cas de retour au pouvoir de Trump ou de ses imitateurs, je n'écarte pas un retournement d'alliance au détriment de l'Europe. Certains eurofédéralistes ont envisagé la construction d'une Grande Europe incorporant pacifiquement une part plus ou moins grande de la Russie. On peut se demander si certains eurasistes, russes ou américains, ne trouveraient pas leur compte dans la construction d'une grande Eurasie allié aux USA contre la Chine... * * * Si les utilisateurs européens du F-35 veulent s'équiper pour l'autodéfense, cela suppose des efforts plus importants que ceux consacrés aujourd'hui. Dans cette optique, est-ce que cela vaut le coup, pour l'Europe, d'opter pour le financement du F-35 américain, conçu pour les américains mais pas encore au point? En attendant le Tempest, faut-il donc dépenser l'argent en F-35 tout de suite ou acheter des F-18, F-16, F-15 et autres alternatives en attendant la sortie d'un F-35 amélioré ou d'une alternative européenne plus intéressante?
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Tant mieux pour eux. C'est vrai pour tous les secteurs? L'Allemagne a un meilleur classement IDHI que la France? Parce que sinon, les pêcheurs brettons ont de bonnes raisons d'être jaloux des crabiers américains... On imite les USA plutôt que la RFA, alors? Je pense que la majorité des Allemands sont peu envieux du mode de vie français et réciproquement. Nous sommes des gens différents. Oui, je comprend cela. Quand les Français ont commencé à se plaindre du dumping social des nouveaux entrants, les Européens de l'Est leur ont rétorqué qu'ils n'avaient qu'à s'adapter à la mondialisation en palpant leurs subventions de fonds structurels. Plus tard, ils ont demandé le secours de l'Europe face au dumping chinois et latino-américain. Aucun Etat membre ne doit espérer devenir "l'Athènes" d'une "Ligue de Délos européenne", ni dans le cadre d'une zone de libre-échange, ni dans le cadre d'une fédération. La gestion chaotique de la crise yougoslave et de la crise financière grecque sont des signes avant-coureur de ce que nous apportera cette approche de l'intégration européenne. Ils ont déjà commencé à perdre et tous les Européens seront perdants si nous nous contentons de construire un espace de compétition sans solidarité. La guerre économique, ce n'est pas la paix, c'est la guerre par d'autres moyens.
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Vu l'état de la balance commerciale allemand comparé aux autres pays de la Zone euro, ils n'ont aucun souci à se faire. Le problème est plutôt le contrecoup relationnel qu'il suscite. Les Allemands, comme d'autres concitoyens européens, devraient considérer que l'institution d'une sécurité sociale fédérale à l'Américaine vaut mieux que rien et est un investissement, pas de la charité. C'est par exemple un investissement contre la montée des partis eurosceptiques sachant que les retraits de l'Union ou crise institutionnelle communautaire ne sont pas sans conséquence. Cela rendrait la compétition économique plus acceptable à des tas d'Européens et pas uniquement les Français. Mais ce qui alimentent le plus les dissensions, c'est le rejet allemand du nucléaire au profit du gaz russe. Ceci, ajouté à d'autres comportement et aux nombreuses coopérations ratées, peut créer le sentiment d'une hostilité allemande à l'encontre de la France, les arguments écologiques étant très peu convaincants. Je regrette ses dissensions vu que j'étais un partisan de la création d'un "BENELUX+2" (France, Allemagne, Pays-Bas, Belgique & Luxembourg). C'est désormais irréalisable.
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?? En France, avant l'élection de Sarkozy, il y avait encore un courant d'essayistes qu'on appelait les "déclinologues". C'étaient des auteurs spécialisés dans la critique du modèle français et de son déclin. A cette époque, on avait aussi une émission appelé "Un Oeil sur la planète" qui présentait des modèles étrangers (USA, Canada, Royaume-Uni, Australie, etc...) en les présentant comme des modèles de réussite en matière d'emploi, de croissance, de réduction de la dette. De nos jours, on a surtout des Français désabusés par les modèles de "sociétés ouvertes". Il est vrai que les pays en question ne sont pas aussi ouverts à l'immigration qu'on le dit, qu'ils sont plus protectionnistes qu'on le dit et que leurs modèles ultralibéraux ne semblent pas compatibles avec l'amélioration du classement IDHI. La montée de l'abstention, du vote blanc, des extrêmes et des mouvements protestataires totémistes ne témoignent pas d'une grande fierté vis à vis d'une réussite française. Evidemment, ce n'est pas une raison pour cautionner l'image que les Belges se font des Français... Je considère personnellement qu'il y a des leçons à tirer de l'étranger mais qu'il ne faut pas copier bêtement. Je recherche donc, sur chaque dossier, les bonnes pratiques de chaque pays, européens ou non. Allemagne incluse. La plupart des Français ne jalousent pas le droit du travail et les salaires allemands en tout cas. Ils jalousent plus volontiers les droits politiques dont bénéficient les Genevois et les Californiens. Evidemment, la perspective d'un patron français ne concorde pas forcément avec celle d'un auto-entrepreneur ou d'un employé de bureau.
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L'Allemagne n'est ni un pays neutre, ni un pays qui ne cherche pas à tirer la couverture à lui dans le cadre de l'UE ou de la Zone euro. La plupart des électeurs allemands en sont peut-être sincèrement convaincu mais les dirigeants allemands ne se comportent pas ainsi. Le fait que l'Allemagne ne cherche pas à développer une Union européenne puissante au plan géopolitique ne signifie aucunement que les dirigeants allemands ne cherchent à exercer aucun leadership au sein de l'UE. Par contre, les Allemands sont plus humbles que les Suisses qui sont fiers de leur démocratie semi-directe et ont un certain complexe de supériorité vis à vis de l'UE. Si tu fais un tour sur le blog Zone militaire (www.opex360.com), tu constateras que les Allemands sont bien plus mal considérés qu'ici. En tant qu'eurofédéraliste, j'ai le sentiment que les Allemands sont presque aussi mal considérés que les Français en Europe, surtout parmi les pays de l'Est. A l'opposé, la proportion d'Allemand hostile à l'union monétaire ou l'UE me semble aussi avoir augmenté. Je déplore évidemment les dissensions européennes. ? La France est dans les faits un pays multilingue et multicommunautaire, même en s'en tenant au seul Hexagone. La culture française est une mosaïque de cultures régionales. Au plan juridique et administratif, la République est plus moins homogène que ne le croit les autres Européens.
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Bon, on va pas chicaner: Je ne suis pas un croisé du français qui est hostile à tout apport étranger à la langue française. Je suis juste incapable de répondre à des textes que je ne comprend pas. Je refuse de répondre à des questions ou critiques formulées sur des textes qui sont peut-être des traduction correcte de mes message en anglais ou autre langue. Ou peut-être pas. La très grand majorité des intervenants de ce forum arrivent à citer des passages des messages en français en français. Par la force des chose, je débattrai avec eux. Tu es très indulgent parce que je ne suis pas convaincu, en tant que Français, que les Français sont aussi soucieux des intérêts allemands. Si c'est effectivement le cas, c'est étonnant et inquiétant. Mais il est vrai que la politique de défense est plus simple en Allemagne. Il n'y a pas d'outremer, pas de volonté d'assumer un statut de grande puissance, pas d'implication aussi importante sur le théâtre africain... Les Allemands semblent plus soucieux du respect d'une certaine éthique dans l'usage des armements exportés comme le démontre les tensions entre la RFA et le Mexique à propos de l'usage des fusils d'assaut G36 dans le cadre de la guerre contre les narco-cartels.
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Entièrement d'accord! Dans l'UE, ce sont justement des impératifs géopolitiques qui dictent le choix de tel ou tel équipement américain. Parfois, le choix est heureux: le F-16 et les C-130 sont de bons engins. Parfois, cela l'est moins. Le but attendu est clairement d'obtenir les faveurs des Américains puisque l'OTAN n'a pas grand chose d'autre à aligner pour la défense de ses membres européens en dehors des corps expéditionnaires américains. Pour moi, au-delà de la qualité d'un équipement, il faut prendre en compte la qualité d'un système de force. Le F-35 n'est pas un canif suisse volant, c'est un équipement américain, conçu pour un système de force américain, selon des besoins américains. Alors que les Américains n'ont pas encore clairement établi sa doctrine d'emploi, on le transpose dans un contexte européen très différent où il ne dispose ni de la logistique prévue par les Américains (effectifs honorables d'avions-ravitailleurs), ni d'une important flotte de F-16 et F-15 dernier cri sous un commandement unifié et bien préparé. Les mini-flottes de F-35 difficilement remplaçables ne permettent pas d'organiser les exercices à grandes échelles en Europe permettent d'établir un doctrine d'emploi pour une guerre en Europe. Ironiquement, en s'opposant à l'émergence d'un Etat fédéral européen doté d'une armée fédérale, les Américains ont contribué à empêcher l'émergence d'une autorité politique capable de les acheter en grand nombre, les déployer en grand nombre, les tester. Les Américains ne sont pas seul responsables et l'eurofédéralisme mais ils n'ont pas su comprendre que laisser émerger un tel Etat fédéral autonome, pas une colonie déguisée, permettrait de gagner un allié à long terme. Pour exemple, Israël est plus autonome que les Iles Samoa mais pas forcément moins utile au plan géopolitique.
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Oui, en supposant qu'on les aie. Est-ce que les impératifs de chronostratégie nous laisse cette possibilité?
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Désolé pour le dérangement mais je ne suis pas sûr d'avoir compris. Est-ce que l'idée est qu'une flotte de chasseurs trop réduites peut déployer sur certains aérodromes parce qu'elle n'est pas en mesure de maintenir suffisamment d'appareil en couverture aérienne? Si oui, est-ce que le problème de la micro-flotte de F-35 est l'obligation de rester grouper sur un nombre limité de position avancée pour maintenir une couverture aérienne permanente? Je rédige mes messages en français, jamais en anglais: Ce n'est pas un hasard. Naturellement, je t'expliquerai volontiers le sens de tout passage d'un de mes messages s'il est quoté en français. Tu remarqueras qu'en tant que trekkie, j'ai toujours résisté au désir de quoté tes messages en klingon. Qapla' Stark_Contrast!