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Heorl

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Tout ce qui a été posté par Heorl

  1. Des diverses analyses qu'on a vu récemment sur les pertes russes. On a vu tourner le chiffre de 30 GTIA en moins, or vue la faible densité des combats à Kherson, Zaporijjia ou le Donbass jusqu'il y a quelques jours, l'écrasante majorité des pertes russes en hommes et matériel doit se trouver dans les armées du Nord. Armées du Nord qui représentent la moitié des armées engagées dans l'invasion au début du conflit. D'où l'attribution de 60 GTIA initiaux dans le Groupe d'Armée Nord (bon il n'a jamais existé réellement mais pour des raisons statistiques je vais employer ce terme) et la fusion des différents GTIA chez eux et pas ailleurs.
  2. Il est vrai que tout scénario où l'Ukraine sort indépendante et en ne perdant que le Donbass et l'hypothétique droit sur la Crimée est une victoire pour eux, ne serait-ce qu'en raison du coût absolument insupportable de la guerre pour l'armée et l'économie russe. L'Ukraine elle semble se diriger vers un rétablissement assez rapide grâce à un soutien de reconstruction occidental. Le simple fait que la conquête/assujettissement du pays soit devenu impossible ou à tout le moins improbable le montre. L'élément majeur maintenant est que même si les Russes parviennent à s'emparer du Donbass, la guérilla là-bas sera en permanence entretenue par l'Ukraine sans que l'armée russe ne soit plus en état de retenter une invasion. Et l'économie russe ne permettra pas de soutenir suffisamment la nouvelle conquête. Et avant d'imaginer que les Russes pourraient essayer de conserver Kherson et Melitopol, il faut bien imaginer que pour que ça soit viable ils devraient être à Odessa et à Dnipro. Ce qui évidemment est complètement hors de leur portée. En ce qui concerne la mobilisation de nouvelles troupes russes, je trouve ça prévisible et normal. Par contre la question c'est comment les armer. Les camions ? Ils n'en ont déjà pas assez pour les forces impliquées. Pour les APC et IFV ça devrait passer, tout comme les armes légères. Mais l'armure, les casques (il y a déjà des cas de combattants séparatistes qui n'en ont pas), et surtout les tanks et canons, j'ai de gros doutes sur leur disponibilité.
  3. Je connais des Polonais que l'article 5 démange...
  4. Sinon, analyse d'un séparatiste. Pour les non-russophones, j'inclus une traduction. https://vk.com/igoristrelkov?w=wall347260249_653208 Je trouve ça d'autant plus couillu que les Ka-52 ont déjà supporté beaucoup de pertes (10 de détruits sur un parc d'un peu plus d'une centaine). J'ai par contre reconnu sur le montage (car c'est de cela qu'il s'agit, plusieurs vidéos collées les unes aux autres) des extraits qui dataient du début de l'invasion. Le reste est peut-être plus récent.
  5. En ce qui concerne Livre Noir, je tiens quand même à rappeler qu'il s'agit d'une chaîne YouTube interviewant des escrocs comme Idriss Aberkane comme s'ils étaient des pontes de leur domaine ou des gens qui n'ont aucun scrupule à manipuler les faits à leur avantage comme Julien Rochedy, Philippe de Villiers, Laurent Obertone ou Juan Branco (j'ai une formation d'historien et je ne supporte pas leurs racontars), multiplie les titres tendancieux, et se présente comme un média de "réinformation" ce qui est déjà un énorme signal qu'ils ne sont pas fiables. Il y a par contre du bon aussi avec une présentation assez extensive de tout l'éventail politique qu'on peut trouver à droite, ainsi qu'une parole donnée à beaucoup de personnes qui n'ont pas une présence médiatique aussi importante que d'autres politiciens. Donc c'est pas tout noir, mais c'est loin d'être Le Monde de Beuve-Méry. Sinon, en ce qui concerne la colonne russe à l'est de Kharkiv, ce n'est pas apparemment pas tombé dans l'oreille d'un sourd. https://t.me/vekha/35275
  6. Pareil. Je suis néophyte aussi, mais je doute que cette offensive concentre l'ensemble des ressources dont dispose la Russie. Il ne faut pas oublier qu'en parallèle la Russie doit maintenir : -les forces de police frontalière (des militaires) en Asie Centrale, car la Russie s'occupe de garder les frontières de plusieurs pays en -stan par accords multipartites afin d'éviter l'éruption de conflits frontaliers entre eux; -les forces d'occupation en Géorgie; -les forces de défense du territoire qui doivent garder une frontière immense avec des moyens souvent ridicules; -le soutien à Al-Assad en Syrie, qui continue d'immobiliser plusieurs moyens afin d'empêcher les Turcs de conquérir tout le Nord du pays. Tout ça ne fait pas grand-chose individuellement parlant mais quand ça s'additionne ça limite déjà le réservoir de moyens russes. Ensuite, il faut estimer le nombre de BTG que les Russes peuvent réellement engager : l'armée russe a un potentiel d'environ 140 BTG (170 en rameutant tout le monde ainsi qu'en rappelant les réservistes, mais sans doute pas le matériel pour les équiper). De ce total, 120 ont été déjà déployés en Ukraine et s'y trouve. Il est douteux que la Russie puisse en envoyer plus, les autres n'étant sans doute que du potentiel à partir du personnel immobilisé par les OPEX russes et la défense du territoire. Sur les 120, il y en avait environ la moitié sur le front du Nord (de Karkhiv à Kyiv) et la moitié sur le reste. Après évacuation et réorganisation, les 60 du front du Nord ont été divisés par deux en raison des pertes et sont en cours de redéploiement. On aurait donc quelque chose comme 30 BTG "intacts" avec une puissance de feu importante engageables au compte-goutte mais épuisés et avec un moral pas forcément mirobolant, et 60 autres qui auraient subi plus ou moins d'attrition et qui ne sont de toute manière pas disponibles car gardant le reste du front (Kherson, Marioupol, Zaporijjia, Karkhiv). La 1ère ABG semble être l'armée en meilleur état parmi celles qui reviennent du Nord et elle est déjà engagée, ce qui veut dire qu'elle a pu faire un redéploiement rapide en raison de troupes plus fraiches et moins entamées. Les trois autres armées du Nord (35ème, 36ème et 41ème) doivent cumuler à elles trois environ la moitié des BTGs reconstitués, et la 1ère ABG avoir encore l'intégralité des siens, soit une quinzaine. Autrement dit, les Russes disposeraient de près de 15 BTGs pour leur offensive avec un second échelon plus fragile de 15 autres, face à des troupes ukrainiennes bien préparées, avec un très bon moral et qui disposent des armes nécessaires pour enrayer l'offensive, mais pas de celles nécessaires pour poursuivre dans les manoeuvres. Couplé à la supériorité aérienne et une érosion+épuisement des forces ukrainiennes également très important, je pense que c'est jouable pour les Russes. Difficile, risqué, mais jouable, et si le premier échelon échoue trop vite, le second peut continuer de panser ses plaies puis frapper dans les points faibles qui auront été découverts. La seule certitude que j'ai là-dedans, c'est que si les Russes remportent une victoire, elle sera incroyablement coûteuse, et que s'ils échouent les Ukrainiens auront de toute façon tellement souffert qu'ils ne seront sans doute pas capable de monter une contre-offensive. Si je devais parier (ce que je ne fais jamais), je penche pour le pat, avec des Russes qui parviennent à resserrer un peu l'étau sans se montrer capables de briser la défense ennemie, mais au prix de la majeure partie de leur capacité offensive restante, et des Ukrainiens qui encaissent sans pouvoir reprendre suffisamment de terrain.
  7. Je me demande si ça vaut aussi pour les VKS. Vu que la production de chars a été arrêtée faute de pièces détachées, ça doit être encore pire pour OAK (le groupe possédant Toupolev, Soukhoï et Mikoyan-Gourevitch).
  8. Sauf que ces unités auront nécessairement un potentiel bien moindre pour une empreinte logistique similaire à celle d'un GTIA complet. C'est pour cela que j'ai du mal à comprendre la manoeuvre russe. Chercher à gagner de vitesse l'ennemi, d'accord, mais si c'est pour attaquer avec des unités beaucoup trop fragile pour pouvoir s'imposer derrière, ça tient plus du pari que du trait de génie. J'aimerais ta source pour les communications en clair. Je n'ai rien vu qui avance un quelconque progrès de ce point de vue-là.
  9. Ils ont réussi à atteindre l'entrée de Popazna, à 60 km au Sud de Sievierodonetsk. C'est une progression de quatre kilomètres en deux jours le long d'une nationale. Pas dégueulasse, mais c'est sur route et sans bouchon urbain, la ville est juste devant eux. Et le tronçon capturé ne donne pas accès à d'autres routes qui leur permettraient d'exploiter, il faudra prendre la ville. ça devrait être faisable, selon ce qu'ils ont dans le coin, mais ça pourrait finir façon Izioum, donc en y mettant un gros prix. Sinon. Bon, c'est Livre Noir, donc on saute leurs sous-titres à deux doigts de ressortir la propagande russe (entre autres le 90% de contrôle de la ville alors que ça se bat encore dans le port, dans Azvostal, dans le centre-ville, bref vous m'avez compris), mais ça montre quand même des images assez édifiantes sur l'étendue du complexe Azovstal et donc les difficultés logiques qu'auront les Russes à le prendre d'assaut.
  10. C'est clair que ça leur donnera plus de flexibilité au niveau opérationnel (qui engage quoi, qui est engagé et qui reste en réserve). Par contre je m'interroge sur le plan tactique (par manque de sous-off, toujours, ça ne risque pas d'être très efficace, et les troupes sont de mauvaise qualité et peu ou pas entraînées à la tactique) et sur le plan stratégique (plus d'unités=plus de tension sur la logistique : tant qu'ils ont accès au chemin de fer tout va bien, mais si jamais celui-ci est coupé ça va devenir coton).
  11. Euh, pas vraiment. Les Russes ont annoncé leur retrait le 29, et la zone était considérée comme complètement dégagée le 2 avril. Cependant tu as encore des groupes de soldats égarés qui traînent, des formations ad hoc crées pour la retraite qui doivent être défaites pour reconstituer les unités d'origine, faire l'état des lieux des pertes totales, récupérer les réserves, vérifier leur bon fonctionnement (pour les véhicules) et leur bonne intégration dans l'unité d'origine (pour les hommes), tout ça en étant en permanence en mouvement depuis le retrait. Ils n'ont pas cessé de cavaler depuis leur saillant jusqu'à la Biélorussie et enfin jusqu'à Belgorod. Je doute fortement que les troupes soient redevenues fraiches comme des gardons et aient récupéré. Sans compter toute la chaîne de commandement à reconstituer correctement à cause des pertes en officiers. On ne parle pas d'une unité, là, mais de trois armées entières à reconstruire avec une logistique de merde. Qu'il s'agissent d'éléments de la 41ème armée me semble possible, elle était la plus proche de Kharkiv, puisqu'elle était chargée de s'emparer de Tchernihiv. Mais les 35ème et 36ème ? ça me semble complètement farfelu. De mon point de vue il doit s'agir d'unités de la 1ère ABG. Elle faisait elle aussi techniquement du front nord.
  12. La Pologne a annoncé geler ses relations avec la Hongrie en raison de la position d'Orban sur l'Ukraine.
  13. Attends, ces cons les renvoient au combat au lieu de les recompléter d'abord ? Mais dans quel état doivent être leurs troupes pour qu'ils en viennent à ça ?
  14. De la fumée à Kherson. Cela fait plusieurs jours que l'on fait état d'explosions là-bas. Une offensive ukrainienne ou autre chose, à votre avis ? Il pourrait s'agir d'explosions de dépôts russes de munitions par sabotage.
  15. Je ne dis pas que c'est vrai, mais que c'est la manière dont ils comprennent le monde et ils refusent de se remettre en cause. Partant de là, que faire ? Continuer d'essayer de leur faire comprendre qu'ils sont les seuls responsables de leur destin ou prendre acte de leur lecture fantaisiste et voir comment s'en servir pour les faire partir d'Ukraine ?
  16. Oui, ils ont clairement morflé, mais beaucoup moins que l'ennemi, ont gardé leur cohésion, doivent avoir un moral du feu de Dieu après leur victoire et en plus la gnaque après les massacres de Boutcha et Borodianka. De plus, il sont (étaient, maintenant on ne sait plus trop) à côté d'UDT aux côtés desquels ils ont combattu pendant un mois, il y a fort à parier qu'ils ont pu y piocher des éléments de valeurs pour remplacer leurs pertes, les blessés restant sur place pour encadrer les milices. De leur côté, les Russes n'ont clairement plus les moyens de relancer l'offensive de ce côté-là à moins de vouloir détruire ce qu'il reste des 35ème et 36ème armées. On peut tabler sur le départ pour le Donbass de la moitié voire plus des troupes régulières chargées de la défense des secteurs de Kyiv et Zytomir (voire Tchernihiv), ainsi qu'un départ de la majorité des réserves du commandement opérationnel ouest maintenant que le risque d'une offensive biélorusse est définitivement écarté. De plus, les premières formations internationales devraient bientôt pouvoir être déployées et donc là aussi dégager du monde. Un bidasse, en France, c'est huit semaines de formation, étant donné que la majorité des volontaires ont déjà de l'expérience, la nécessité est sans doute de former les volontaires à travailler ensemble sous le commandement des ukrainiens, et pas d'en faire des soldats, ce qui est déjà le cas. ça devrait donc être assez rapide.
  17. En ce qui concerne les renforts, j'ai vu passer des infos comme quoi les Russes seraient en train d'écumer tout ce qu'ils comptent d'officiers réservistes et de sous-off dans les casernes et les académies militaires pour compenser les pertes, par manque de cadres compétents. Et si ton info se vérifie sur les morts officiels étant surtout des officiers, ça voudrait dire que les nouveaux chiffres qui commencent à tourner (12.000-17.000 morts russes et non plus 7.000-15.000 comme annonçait la Rand il y a quelques semaines) pourraient être réels. Surtout que l'aviation russe, si elle s'est montrée fonctionnelle (comparée au reste des formations russes) n'a pas été brillante quand même. Le nombre de frappes réalisées comparé aux dégâts utiles infligés me semble complètement disproportionné. Et ce en rappelant que les UKR peuvent toujours bouger facilement de nuit et se planquer dans les centres urbains qui jalonnent leur redéploiement pendant la journée. Et eux, au moins, ne doivent pas reconstituer des troupes de bric et de broc à partir des restes brisés d'armées vaincues. A ceci près que contrairement à ce qu'on entend souvent, cette zone n'est pas du tout une grande plaine apte aux grandes manoeuvres, c'est un grand lac de boue avec des routes asphaltées qui sont constellées de points urbains de fixation. On serait en juin que ce serait un terrain de jeu pour les formations blindées. En ce moment, c'est loin d'être le cas.
  18. Permets-moi d'avoir beaucoup de doutes là-dessus, étant donné que la réciproque est vraie et que les Ukrainiens peuvent également acheminer des renforts rapides. Les Russes doivent percer avec une grosse concentration d'armes pour réaliser un encerclement un tant soit peu étanche. S'ils ne font qu'amener des troupes pour remplacer celles qui ont été décimées ils pourraient peut-être grapiller du terrain mais l'offensive durera très longtemps et son coût sera tellement élevé qu'ils ne seront plus capables d'aucune opération offensive par la suite, même limitée. Depuis le début les Russes manquent de masse, essayer de passer sans avoir au moins rassemblé cette élément essentiel d'une offensive correctement menée me semble du suicide. Plutôt que d'y voir un grand plan comme tu sembles le faire, j'irais plutôt chercher du côté de la nécessité politique d'avoir des résultats probants, quels qu'ils soient et quels qu'en soit le prix et au mépris des considérations purement militaires. Non, il n'y avait pas de commandement unifié, sauf le Kremlin. Sinon, parmi les pertes, on a passé le cap des 70 officiers supérieurs/généraux morts (9 généraux en comptant le Tchétchène, 16 colonels, 24 lieutcos, 22 majors), plus une petite dizaine de majors/lieutcos capturés.
  19. Je ne parle pas de la période 2008-2013, qui est le sommet de la carrière de Poutine, mais plutôt de celle qui a précédé : la décennie noire des années 90, le déclinisme, la chute de deuxième puissance de la planète à quantité négligeable, la crise économique, démographique, politique et sociale, le démantèlement de l'Etat soviétique, etc. Je n'exagère pas beaucoup en disant que fin 1999, Poutine a dû prendre possession de son bureau, puis de son téléphone, puis du pouvoir et enfin de l'Etat. Vu d'Europe de l'Ouest, la Russie était un pays démocratique et Poutine a ruiné ça. Vu de Russie, le pays était ruiné et gouverné par une clique corrompue et inefficace, et Poutine a rétabli la puissance de l'Etat et remplacé la clique par la sienne, qui était tout aussi corrompue mais moins incompétente. Un truc parmi d'autres : il a complètement chamboulé l'organisation des différents oblasts afin de mettre fin au règne de potentats locaux, anciens apparatchiks qui s'étaient accaparés le pouvoir et ses ressources pendant l'ère Eltsine. Je n'aime pas l'homme, je n'ai aucune appétence particulière pour sa politique, mais il faut bien lui reconnaître une chose : il a bel et bien reconstruit une Russie, pas celle que les Occidentaux attendaient, mais une qui au moins satisfaisait sa population. Aujourd'hui l'illusion tombe parce qu'il n'a pas su/voulu attaquer les problèmes à la racine (corruption, sous-développement des campagnes, économie de rente), mais il n'en reste pas moins qu'il a effacé aux yeux des Russes une humiliation. En ce qui concerne l'humiliation, je m'explique : les Russes ont une relation assez bizarre avec l'URSS. Ils considèrent autant en être les dépositaires qu'en avoir été libérés au même titre que les Polonais, Roumains, Baltes et autres. Dans l'opinion russe (je ne dis pas que je suis d'accord), la Russie devait renaître et reprendre sa place de grande puissance européenne dans un concert des puissances comme celui qu'elle avait connu avant 1914 (quand on dit que la matrice diplomatique russe est viennoise, il y a du vrai), et ce n'était pas une ambition pour eux, mais un fait, un droit qu'ils avaient. La folie des grandeurs, on pourrait dire, mais il n'en restait pas moins qu'ils gardaient l'impression de pouvoir marchander avec les Etats-Unis pour réorganiser l'Europe. Se voir imposer la perte de leur glacis d'Etats-fantoches, passe encore, c'était une conquête soviétique (et encore, pour la Pologne ça a grincé des dents). Mais devoir également accepter la perte des Baltes, c'est moins bien passé, quant à la progressive reconnaissance par les Occidentaux de la Biélorussie et de l'Ukraine comme des pays indépendants, c'était l'anathème, et ça leur est resté en travers de la gorge. D'où l'impression d'humiliation. La Russie a des illusions sur sa capacité de projection et sur sa puissance réelle, et ça la pousse à constamment surévaluer ce qu'elle peut considérer en realpolitik sa zone d'influence, et donc quand elle doit faire face à des déconvenues, elle ne peut accepter qu'elle ait visé trop haut, et à la place considère que c'est un complot des Etats-Unis pour les rabaisser et les affaiblir avant de les envahir.
  20. Il faut bien comprendre quelque chose aussi à propos de la Russie. Depuis 1991, ils ont l'impression d'avoir été humiliés et maintenus au fond du trou (ce qui n'est pas tout à fait faux). Pour eux, Eltsine c'est Pétain et Poutine est leur de Gaulle (je n'exagère pas). Il leur rend leur fierté, la certitude d'être une puissance majeure et la richesse qu'ils considèrent comme due. Or, depuis quelques années, l'impression de croissance économique ne marche plus si bien, le sauveur commence à montrer son âge, et pour maintenir cette fierté et l'illusion d'une puissance majeure, il ne restait que l'armée. Les Russes veulent plus que tout apparaître comme l'alternative au duel Etats-Unis/Chine, la puissance stabilisatrice qui remet en question la domination américaine mais qui n'est pas pour autant aux ordres de Pékin. Ce désir de reconnaissance de la part des Russes est extrêmement important pour comprendre leurs positions dans les RI. Et là-dedans, le jeu que joue Macron est précisément ce qu'ils souhaitent : oui, c'est un ennemi, oui, il a des sanctions contre nous, mais pour autant il nous respecte et garde le dialogue ouvert, et ça veut dire pour eux qu'on les reconnaît comme une grande puissance. C'est une relation qui satisfait à plein le Kremlin, surtout qu'il y a plusieurs dossiers sur lesquels la France et la Russie ont des intérêts convergents (Libye haftarienne, lutte contre l'expansionnisme turc, Arménie, Liban etc) même si sur d'autres nous sommes en rivalité (Mali). Discuter avec eux et négocier avec eux, c'est bien plus efficace que toutes les déclarations de Biden/Blinken du genre "Poutine doit partir", qui les braquent.
  21. Exactement. Les GTIA reconstitués pourraient être moins efficaces car composés de bric et de broc ainsi que de personnel fatigué et toujours mal encadré, ou au contraire obtenir de meilleurs résultats grâce au rappel de tout ce que la Russie compte de sous-off' -ce qui n'est pas beaucoup- et une organisation repensée et moins lourde. Après s'ils arrivent au compte goutte comme à Castillon, ça ne servira pas à grand-chose de toute manière car l'usure fera qu'ils ne pourront pas accomplir beaucoup plus que remplacer les troupes dont le potentiel est épuisé. ABG qui a déjà subi une certaine attrition et ne pourra sans doute pas profiter rapidement de la réorganisation en cours. J'ai surtout l'impression que l'ABG a fait un roque avec la 6e armée qui ne semble pas capable de faire beaucoup plus que d'avancer dans le vide et tenir des positions défensives.
  22. Attention, ça c'est essentiel. Il faut d'abord regrouper les BTG d'origine, les réorganiser, et les renvoyer. Tout ça ne se fait pas en un jour et tu as déjà quelques analyses qui craignent que par besoin politique de résultats rapide, les ressources russes soient envoyées petit à petit et non massées, ce qui dans un cas pourrait conduire à leur défaite en détail et dans l'autre donnerait une plus grande chance de victoire aux Russes.
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