De notre coté on fait du typhoon et du F35 bashing aussi. Mais comme on le fait en français, la résonance au niveau international est très faible.
Le rafale bashing coté US est surtout la résultante de la position Française en 2003 sur la guerre en Irak (avant ça le Rafale était simplement ignoré ou confondu avec l'EF). Suite au désaccord sur l'Irak, la dévalorisation du Rafale fait partie d'un French bashing généralisé presque officiel pour décrédibilisé la France. Cela fait 10 ans maintenant, et ce bashing tend à s'atténuer même s'il reste encore bien ancré dans certains esprits aux US mais aussi dans d'autres pays proche des US.
Le Rafale bashing coté brit, outre le poids de l'histoire, est surtout lié au matraquage médiatique de BAE pour instaurer le typhoon comme second best (derrière le F-22) et fortement minimiser la valeur de l'avion français, au moment ou l'EF était en grande difficulté dans les années 90.
Les débuts de l'Eurofighteur entre 86 et 94 ont en effet été très chaotiques ! Les allemands ayant même faillit tuer le projet. C'est clairement les anglais et BAE qui lui ont permis de survivre.
Les 2 programmes Rafale et EF ont été lancés la même année (vol des démonstrateurs en 86) mais l'EF va prendre énormément de retard par rapport au Rafale au début des années 90. De 91 à 93, Dassault, tout seul, fait voler les 3 versions du Rafale (C, M et B) alors que le premier Typhoon ne fera sont premier vol qu'en 94 alors qu'ils sont 4 sur le bébé sans version navale à développer !
C'est la claque pour l'équipe Eurofighter qui s'empêtre dans les soucis techniques et les atermoiements politiques. C'est en partie pour cette raison que BAE va lancer une grande campagne médiatique pour soutenir l'EF au milieu des années 90 : articles de presse, jeux video, reportage TV, etude JOUST, tout est bon pour rallier l'opinion publique britannique et par extention l'opinion internationale à la cause du Typhoon. En face, la promotion du Rafale, quasi exclusivement limitée à la presse française n'a aucun poids ailleurs qu'en France.
Anecdote en passant, au salon du Bourget 97 n'importe quel quidam pouvait s'essayer au pilotage de l'eurofighter sur un petit simu pro sur station silicon graphic alors que pour le Rafale il fallait (et il faut toujours) faire partie des privilégiés ayant un accès au statique Dassault pour avoir la chance d’assister à une démo)
Bref, à la fin des année 90, quand internet commence à ce généraliser, le mal est fait. Le Typhoon occupe le terrain médiatique et le Rafale est soit inconnu, soit méprisé (c'est le médiocre chasseur des vils Français qui ont traitreusement abandonné le programme EF2000 en embarquant au passage les idées de leurs anciens partenaires). Le Rafale a gagné la bataille technique en silence mais le Typhoon règne en maître sur le plan marketing.
Au début des année 2000, Il y a 2 grandes compétitions internationales (Korée et Singapour). Le Rafale remporte les eval techniques loin devant le typhoon mais perd en finale face au F-15 pour des raisons politiques. Paradoxalement, l'EF, malgré ces 2 échecs cuisants, continue à parader médiatiquement sans que son image ne soit altérée alors que pour le Rafale c'est la descente aux enfers de la com : l'avion est maintenant considéré comme un looser produit par un pays de looser (et oui les brit ne vont pas se gêner pour voguer, eux aussi, sur la vague de french bashing post 2003 initiée par les US)
A la même époque, les premiers Rafale M entrent en service et, malgré des soucis de jeunesses dont on entendra assez peu parler en dehors du microcosme français (ouf), commencent à mettre des raclées aux F-14 et F-18 de l'US Navy, puis s'illustrent également lors de leurs premiers TLP (Rafale F1 puis F2). Pendant ce temps l'EF brille par son absence et ses retards. Mais rien n'y fait, même si son image repose sur du vent, il reste indétrônable. En outre, ses 2 premiers contrats exports en Autriche (compétition pipé face au 2000 et au gripen) et en Arabie Saoudite (sans compétition) ainsi que l'humilliation subit par le Rafale au Maroc permettent d'entretenir l'illusion aux yeux du grand public international.
Il faudra de nombreuses années à l'avion Français pour seulement commencer à être reconnu à sa juste valeur face à l'EF tellement la propagande pro-Typhoon et anti Française a été efficace.
La com sur red flag 2008, l'ATLC 2009, la publication des résultats de l'évaluation Suisse (un vrai électrochoc), la campagne Libyenne brillante et la victoire éclatante en Inde (contrat du siècle !) seront décisifs pour que l'opinion publique internationale commence à remettre en cause le dogme du typhoon 2nd best.
to be continued...