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Tout ce qui a été posté par Alexis
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Relations et Rivalité Chine / Etats-Unis
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Le South China Morning Post, journal de référence de Hong Kong, a trouvé un titre assez vachard pour Annalena Baerbock, la MAE allemande qui vient de visiter Pékin La grande guerrière-loup allemande veut que la Chine mette fin à la guerre que l'Occident sponsorise Lorsqu'une ancienne pacifiste se convertit religieusement à l'interventionnisme néoconservateur à l'américaine, elle peut se montrer plus enthousiaste que le général moyen du Pentagone. C'est le cas d'Annalena Baerbock, ministre allemande des affaires étrangères, qui se rend à Pékin pour dire à la Chine de bien se comporter et de suivre les instructions - sinon. (...) Je suis sûr qu'elle trouvera un public réceptif à Pékin en proférant une menace directe avant le début de sa visite. Chef de file des Verts, l'ancien parti de gauche pacifiste allemand, Mme Baerbock a ouvertement déclaré que son pays, ainsi que l'OTAN et les États-Unis, menaient une guerre contre la Russie. (...) "Oui, nous devons faire plus pour défendre l'Ukraine. Oui, nous devons faire plus pour les chars d'assaut. Mais le plus important et le plus crucial, c'est que nous le fassions ensemble, et que nous ne fassions pas le jeu des reproches en Europe, parce que nous menons une guerre contre la Russie, et non pas les uns contre les autres." (...) Pékin n'a fourni ni armes ni renseignements à la machine de guerre de Moscou et est la seule puissance mondiale à avoir fait ce qui ressemble à une proposition de paix. (...) En tant qu'écologiste, elle aurait pu aider la Terre Mère en épargnant son voyage et son empreinte carbone à son avion d'État pour la Chine. J'ai pas dit que c'était tout à fait juste, hein. Evidemment, ce journal a l'imprimatur de Pékin. Mais reconnaissons que le SCMP a trouvé le moyen d'être cinglant, et Alex Lo a bien rhabillé Annalena pour l'hiver -
Relations et Rivalité Chine / Etats-Unis
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Il y a eu intervention OTAN en Afghanistan par suite de l'attaque contre les Etats-Unis, pays membre. La Syrie et la Libye sont pays limitrophes (par la Méditerranée pour le second) de pays membres de l'OTAN. C'est plus capillotracté oui, mais ça reste du limitrophe. Taiwan ce serait autre chose... du grand n'importe quoi. Evidemment, si tout le monde laisse faire, ça se fera ! Mais on n'est pas obligé -
Relations et Rivalité Chine / Etats-Unis
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Ceux qui lui rappelleront que dans NATO, "NA" est l'initiale de North Atlantic -
Relations et Rivalité Chine / Etats-Unis
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Économique. Envoyer 2 ou 3 frégates, pour les pays européens qui peuvent, ce serait plus symbolique qu'autre chose. L'embargo, les sanctions... Là il y aurait matière. Bon évidemment, les contrecoups seraient massifs. Il paraîtrait que nous achèterions quelques trucs aux Chinois... Comme au Brésil, à l'Inde, au Nigéria, à l'Égypte, la Turquie et quelques autres Tous pays dont j'ai du mal à imaginer qu'ils s'aventurent à sanctionner économiquement la Chine. Nous ne serions pas les seuls. En pratique, si le 1er février 2025 quelques jours après son inauguration le président américain Mike Pompeo reconnaît Taïwan comme pays indépendant - c'est paraît il dans son programme - si le 2 février la Chine en riposte établit le blocus de Taïwan et interdit toute communication maritime ou aérienne, rien n'empêchera le président français de refuser le 3 février au Conseil européen d'établir des sanctions économiques contre Pékin - qui seront certainement proposées par quelques uns, ne serait ce que le premier ministre polonais. Le Conseil pourra exprimer sa préoccupation et appeler à une solution négociée à base de retour au statu quo. Et si des combats commencent, appeler au cessez le feu et au retour au statu quo -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Au sujet de la récente atrocité dont une vidéo a circulé et est disponible en ligne - je n'ai pas cherché à la visionner et ne conseille à personne de le faire, par respect pour le défunt et parce que se soumettre à ce genre de spectacle est inutile - c'est-à-dire l'exécution par décapitation d'un prisonnier ukrainien par un soldat russe. Voici la traduction d'une communication de l'ancien directeur de la diffusion de RT Anton Krasovsky, que je crois intéressante d'analyser. Il s'agit d'une habile manipulation, avec comme point de départ le "choc" et l'horreur dont Krasovsky affirme qu'elles l'ont empêché de dormir, puis arrivant après quelques étapes... à un soutien sans faille à tous les soldats russes conclu par ces mots Et la victoire sera nôtre. Quoi qu'il en soit - nôtre Les étapes que je peux repérer - Choc, effroi, comme j'y ai été sensible, comme je ne pouvais plus dormir la nuit ! - Ma première pensée était la honte pour "nous tous" - mais j'ai compris que c'est ce qu' "ils" (qui ?) veulent, que nous soyons moralement brisés - Je me rappelle que c'est ce que faisaient nos ennemis pendant la première guerre de Tchétchénie (ah bon, c'est mauvais, donc ?) - Est-ce je condamne nos gars ? Non ! Ce n'est pas eux qui sont inhumains, c'est la guerre qui est inhumaine ("Guerre gross malheur"...) - Je soutiendrai chacun de nos gars, qui a absorbé l'horreur de la guerre (sous-entendu : et pas moi, ni vous), et qui est devenu cette horreur ("Now I am become Death, the destroyer of worlds"... le Monsieur a des références culturelles, pas de doute) - car ces centaines de milliers de gars "donnent leur vie pour notre liberté" (tu te trompes de script mon coco, faut dire pour l'orthodoxie, pour la sainte Russie ou contre le nazisme... pour la liberté c'est les Américains, et pour les droits de l'homme c'est les Français) - Et je préfère bien sûr leurs vies et nos vies à celles de nos ennemis (sauf qu'un adversaire qui s'est rendu n'est plus un ennemi à combattre, mais un prisonnier à éloigner du front) - Soutenons donc chacun de nos soldats pour qu'il ne se sente pas coupable (le pauvre chéri ! La réaction correcte serait plutôt de réprimer... sinon, le message évident à tous les autres est "vous pouvez y aller !") - Ce n'est pas lui qui est coupable, "c'est l'époque". Et la victoire sera nôtre. Quoi qu'il en soit - nôtre C'est de la "belle" ouvrage. Du point de vue de la technique propagandiste, je veux dire ... -
Relations et Rivalité Chine / Etats-Unis
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Article intéressant du journaliste britannique Ben Judah sur les tensions américano-chinoises autour de Taiwan Il pointe un risque présentement bas, mais qui pourrait croître, de glissade vers une guerre dont la Grande-Bretagne aurait le plus grand mal à rester à l'écart - à la différence, analyse-t-il, de la France ou de l'Allemagne OPINION - La Grande-Bretagne pourrait très facilement être entraînée dans une guerre avec la Chine au sujet de Taïwan Les déclarations d'Emmanuel Macron selon lesquelles l'Europe devrait éviter de "se laisser entraîner dans des crises qui ne sont pas les nôtres", à son retour d'une visite à Xi Jinping à Pékin, ont déclenché un tollé dans les cercles politiques transatlantiques, plus fort que les exercices de combat chinois dans le détroit de Taïwan. Il a ajouté que l'Europe ne devait pas automatiquement "suivre" Washington. Alors que Pékin vient d'achever des exercices au cours desquels ses avions à réaction et ses navires de guerre ont simulé des combats, des frappes et un blocus de l'île-démocratie séparatiste située à 110 miles de ses côtes, rares sont ceux qui ont douté de quel point d'ignition il parlait. Les tensions entre les États-Unis et la Chine ne cessent de croître. À deux reprises, le président Biden a été directement interrogé sur la question de savoir si les États-Unis défendraient cette nation de 23 millions d'habitants et il a répondu à deux reprises, à l'unanimité, par l'affirmative. La politique officielle des États-Unis reste à l'opposé - "ambiguïté stratégique" - à l'égard de l'île. Il n'y a pas de relations diplomatiques formelles dans le cadre de l'ouverture à la République populaire de Chine, orchestrée par Henry Kissinger dans les années soixante-dix. Washington ne veut pas la guerre, mais souhaite que Pékin pense qu'il pourrait s'y rendre dans l'espoir qu'un tel facteur de dissuasion maintienne la paix. Les commentaires de M. Macron ne sont pas tombés du ciel. Les diplomates européens ont été alarmés par l'intensification de la rhétorique belliqueuse de la Chine, au milieu de l'un des plus importants renforcements militaires de l'histoire. Mais à Washington, peu d'ambassades s'inquiètent de la rhétorique américaine ou de la dynamique du Congrès. Le problème n'est pas l'administration Biden, mais ce qui suivra. Il ne s'agit pas tant de craindre le retour de Donald Trump à la Maison Blanche - il a fameusement qualifié Xi d'"ami" et a rejeté les discussions sur la défense de Taïwan par les États-Unis en soulignant la distance qui les sépare - que de redouter une tendance antichinoise qui se renforce au Congrès et dans certains secteurs du parti républicain. Des sénateurs comme Josh Hawley se sont fait un nom en critiquant la Chine, tandis que des éminences montantes de la politique étrangère des droits de l'homme, comme Elbridge Colby, prônent une sorte de repli sur soi de la Chine, laissant l'Ukraine aux Européens. De nombreux diplomates se sentent donc mal à l'aise. La politique américaine à long terme n'est pas claire : quel type de républicanisme va l'emporter ? La version militariste anti-chinoise ? Ou la variante plus isolationniste, indifférente à la démocratie dans le pays et à l'étranger, incarnée par Trump, avec des successeurs possibles comme le sénateur J. D. Vance de l'Ohio. Les membres du Congrès qui cherchent à durcir la politique chinoise de l'Amérique se sont saisis de façon spectaculaire des commentaires de M. Macron. La Grande-Bretagne est perçue d'une manière très différente dans ces parties du Congrès. Le Royaume-Uni a contribué de manière significative au renforcement de sa présence et de la dissuasion occidentale globale dans la région indo-pacifique. Il ne s'agit pas seulement du pacte Aukus, axé sur les sous-marins nucléaires et la technologie de pointe, conclu avec l'Australie et les États-Unis. La Grande-Bretagne a renforcé ses relations de sécurité avec le Japon par le biais du programme Global Combat Air, d'une valeur de 30 milliards de dollars, qui vise à développer un nouvel avion de combat. Il ne fait aucun doute que la Grande-Bretagne fait partie de l'équipe. Il est pratiquement impossible d'imaginer un Premier ministre britannique faire des commentaires comme ceux de Macron. Non seulement parce qu'ils se sont révélés, une fois de plus, follement inefficaces pour lui, les autres États de l'UE s'empressant de le dénoncer, mais aussi parce que le Royaume-Uni n'a pas la marge de manœuvre dont disposent la France ou l'Allemagne en cas de guerre à propos de Taïwan. La raison en est l'Australie, qui a ressenti la pression de l'intimidation chinoise. Si les États-Unis se retrouvent en guerre à propos de Taïwan, ils activeront le traité d'Anzus entre Washington et Canberra. Dans l'état actuel des choses, l'Australie, qui a combattu aux côtés des États-Unis au Viêt Nam, suivrait très certainement le mouvement - son précédent ministre de la défense, Peter Dutton, s'est engagé publiquement à le faire en 2021. Les risques de confrontation sont faibles, mais ils augmentent. Une fois que l'Australie sera en guerre, d'une manière ou d'une autre, la Grande-Bretagne le sera aussi. Il est tout simplement impossible d'imaginer qu'un pays ayant un roi, une histoire et des liens de défense communs, tels qu'Aukus et le partage de renseignements Five Eyes, demande de l'aide et ne l'obtienne pas. Et ils la demanderont. L'opinion publique ne tolérera pas que l'Australie se tienne à l'écart en cas d'appel. C'est pourquoi le débat à Washington et la question de savoir qui sortira vainqueur du feuilleton républicain revêtent une grande importance pour la Grande-Bretagne. Car si Washington décide de se battre, nous n'aurons pas les choix de Macron. C'est pourquoi il est si important de combiner la dissuasion et la diplomatie pour s'assurer que cela ne se produise jamais. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
! Selon le New-York Times, on serait passé à un cheveu d'un acte de guerre entre Russie et Royaume-Uni en septembre dernier, évité seulement par une chance insigne Le pilote russe avait mal interprété ce que lui disait un opérateur radar au sol et pensait avoir l'autorisation de tirer. Le pilote, qui avait verrouillé l'avion britannique, a tiré, mais le missile ne s'est pas déclenché correctement Sans ce raté - ça arrive, mais c'est plutôt rare ! - il y aurait eu mort d'homme chez les Britanniques ... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est vrai aussi. La fameuse phrase d'Einstein sur les deux seules choses infinies, l'Univers et la bêtise humaine "mais en ce qui concerne l'Univers il reste un doute"... Bon, je vais me connecter à ma boîte mail - mot de passe "azerty123" - et vérifier si j'ai du courrier -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Il y a malentendu (je n'ai peut-être pas été assez clair ) C'est au scénario exposé par le Washington Post que je réagissais et dont je me moquais. Et nous sommes donc apparemment d'accord sur le fond. Peut-être que le railler est aller vite en besogne. Mais imaginer que les Etats-Unis n'auraient fait aucun progrès en sécurité depuis l'affaire Wikileaks Snowden / Manning, c'est trop pour moi. Et après la jolie histoire comme quoi une demi-douzaine d'agents ukrainiens sur un yacht de location auraient mis à bas North Stream II, ma réaction est de me demander si par hasard on ne se paierait pas la tête des gens. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Pas mal J'en ai une autre : North Stream a été saboté par un groupe de super-agents secrets ukrainiens qui avaient loué un yacht. Dirigés par Ivan Bond 007, bien sûr. Il paraît aussi qu'il y aurait des nazis sur la face cachée de la Lune. Quelqu'un a des détails ? -
Relations et Rivalité Chine / Etats-Unis
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est dommage que je n'aie pas de talent pour le dessin, j'aurais pu représenter Xi et Poutine sabre en main, bandeau sur l'œil, à la tête d'un bateau pirate ... Franchement, je pense que tu vas un peu loin Il y a des besoins pour des Airbus en Chine, dirait-on... Ça me rappelle ces infos comme quoi la Russie continue à faire voler ses avions de ligne en profitant de l'usine produisant des Airbus en Chine... Donc hors barrière des sanctions. Ai-je des soupçons ? Non, aucun, bien sûr Ce serait encore plus intéressant d'avoir ces chiffres en % du PIB américain. Vu la tête de la courbe, il me semble qu'on constaterait que le plus gros du creusement du déficit était sous Bush, ça s'est un peu - moins - aggravé sous Obama... Et c'est stable depuis, voire en amélioration. Pour cette raison aussi, Bush était vraiment le plus mieux de tous les meilleurs présidents américains du XXIème siècle ... -
Politique étrangère des USA
Alexis a répondu à un(e) sujet de Gibbs le Cajun dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne suis pas sûr que ce soit exactement de la naïveté, ou alors une forme très spécifique. Il semble y avoir chez beaucoup une vraie difficulté à s'imaginer à la place de l'autre, à essayer de voir la situation de son point de vue, de façon à bien poser la question de comment il pourrait réagir. -
Politique étrangère de la France
Alexis a répondu à un(e) sujet de Gibbs le Cajun dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est vrai, il faut tenir compte de la position de la personne dans la "hiérarchie politique" de son pays. Mützenich a un poids, mais il n'est pas Scholz. Peut-être est-il en train de "dire tout haut ce que Macron pense tout bas" Pour l'intermède comique, voici une allégorie de l'entretien de Macron - et ce n'est pas sa première fois -
Politique étrangère de la France
Alexis a répondu à un(e) sujet de Gibbs le Cajun dans Politique etrangère / Relations internationales
Certains sortent du bois. Parmi ses mérites, la démarche de Macron a notamment ouvert un débat Le chef du groupe parlementaire SPD, Mützenich, saute aux côtés de Macron Le président français a été critiqué pour ses déclarations sur le rôle futur de l'Europe entre la Chine et les États-Unis. Maintenant, il est couvert par le chef du groupe parlementaire SPD Mützenich. Il taquine également la ministre des Affaires étrangères Baerbock. Le chef du groupe parlementaire SPD, Rolf Mützenich, ne partage pas la critique des déclarations du président français Emmanuel Macron sur le rôle de l'Europe dans le conflit de Taiwan . "Nous devons faire attention à ne pas faire partie d'un conflit majeur entre les États-Unis et la République populaire de Chine ", a déclaré Mützenich dans le "Morgenmagazin" de l'ARD. L'Europe doit essayer "de formuler un rôle indépendant dans la mesure du possible et de ne pas y apparaître comme un appendice des Etats-Unis dans la région." Dès lors, "Macron a raison", a déclaré Mützenich. Dans le même temps, le chef de groupe relativise le poids de l'Europe : « Nous sommes deuxièmes, voire troisièmes dans cette région. Les États-Unis et les pays environnants sont importants.« Mützenich a souligné qu'en Asie , il n'y avait pas que le conflit de Taiwan, que la Chine revendiquait comme le sien. D'autres États sont également prêts à recourir à la force militaire. "Et c'est pourquoi il vaut mieux en avoir une vision différenciée que de toujours dire à quel parti vous êtes affilié." Il me semble même que Mützenich est un peu plus franc que Macron. Il avertit clairement que les Européens ne doivent pas faire partie d'un conflit entre Etats-Unis et Chine, quand Macron s'était contenté d'expliquer que la montée des tensions n'était pas dans l'intérêt de l'Europe qu'il craint de voir "vassalisée" en cas de conflit. -
Politique étrangère des USA
Alexis a répondu à un(e) sujet de Gibbs le Cajun dans Politique etrangère / Relations internationales
Les mots du sénateur américain Marco Rubio en réaction aux accords Chine - Brésil pour commercer dans leurs propres monnaies au lieu du dollar... ont fait pas mal de bruit. Lors d'un entretien télévisé, le sénateur a probablement été trop franc Ils sont en train de créer une économie secondaire dans le monde, totalement indépendante des États-Unis. Nous n'aurons plus besoin de parler de sanctions dans cinq ans parce qu'il y aura tellement de pays qui effectueront des transactions dans des monnaies autres que le dollar que nous n'aurons plus la possibilité de les sanctionner -
Politique étrangère de la France
Alexis a répondu à un(e) sujet de Gibbs le Cajun dans Politique etrangère / Relations internationales
Je m'auto-cite, mais il est assez agréable de constater que l'ouverture que Macron a créée en parlant de la nécessité d'éviter l'alignement sur Washington... n'a pas tardé à être mise à profit Selon le président du conseil européen Charles Michel : "Je n'aurais pas utilisé les mêmes mots que Macron. Cependant..." Les dirigeants européens sont de plus en plus favorables à l'idée du président français Emmanuel Macron d'une "autonomie stratégique" par rapport aux Etats-Unis, a déclaré mardi le patron du Conseil européen Charles Michel. Alors que la controverse enfle autour des commentaires de M. Macron selon lesquels l'Europe devrait résister à la pression de devenir les "suiveurs de l'Amérique", M. Michel a suggéré que la position de l'homme politique français n'était pas isolée parmi les dirigeants de l'UE. Bien que M. Macron se soit exprimé en tant que président français, son point de vue reflète un changement croissant parmi les dirigeants de l'UE, a déclaré M. Michel. (...) "Sur la question de la relation avec les États-Unis, il est clair qu'il peut y avoir des nuances et des sensibilités autour de la table du Conseil européen. Certains dirigeants européens ne diraient pas les choses de la même manière qu'Emmanuel Macron ... Je pense qu'un certain nombre d'entre eux pensent en fait comme Emmanuel Macron". (...) "Il y a effectivement un grand attachement qui reste présent - et Emmanuel Macron n'a rien dit d'autre - pour cette alliance avec les États-Unis. Mais si cette alliance avec les Etats-Unis supposait que nous suivions aveuglément, systématiquement la position des Etats-Unis sur tous les sujets, non", a déclaré M. Michel. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Dans la fournée de documents ultra-confidentiels "fuités", expression de sérieux doutes américains sur les chances de la future offensive de printemps ukrainienne (source le Washington Post, hier 10 avril, document originellement de début février) [ Rappelons en préliminaire que l'authenticité de ces documents reste sujette à caution... Véritable échec, ou manœuvre élaborée ? ] Les États-Unis doutent que la contre-offensive ukrainienne permette d'obtenir des gains importants, selon un document qui a fait l'objet d'une fuite Ce document s'écarte nettement des déclarations publiques de l'administration Biden sur la vitalité de l'armée ukrainienne et risque d'enhardir les critiques appelant à des négociations pour mettre fin à la guerre Les difficultés rencontrées par l'Ukraine pour rassembler des troupes, des munitions et des équipements pourraient amener l'armée ukrainienne à ne pas atteindre les objectifs initiaux de Kiev lors d'une contre-offensive visant à reprendre les zones occupées par la Russie au printemps, selon les évaluations des services de renseignement américains contenues dans une fuite croissante de documents classifiés révélant les doutes de Washington sur l'état de la guerre. Qualifiée de "top secret", la sombre évaluation datant de début février met en garde contre d'importantes "lacunes en matière de constitution et de maintien des forces" et contre la probabilité qu'une telle opération n'aboutisse qu'à des "gains territoriaux modestes". Il s'agit d'un changement radical par rapport aux déclarations publiques de l'administration Biden sur la vitalité de l'armée ukrainienne, ce qui devrait conforter les critiques qui estiment que les États-Unis et l'OTAN devraient faire plus d'efforts pour favoriser un règlement négocié du conflit. (...) Le document qui prévoit un succès modeste pour la prochaine contre-offensive de l'Ukraine indique que la stratégie de Kiev consiste à reprendre les zones contestées à l'est tout en poussant vers le sud pour tenter de couper le pont terrestre de la Russie vers la Crimée, la péninsule que Moscou a illégalement annexée en 2014 et qu'elle utilise désormais comme voie d'approvisionnement pour ses forces à l'intérieur de l'Ukraine. La puissance des défenses russes bien ancrées, associée aux "déficiences persistantes de l'Ukraine en matière de formation et d'approvisionnement en munitions, va probablement freiner les progrès et aggraver les pertes au cours de l'offensive", indique le document. (...) Au-delà du document divulgué, les responsables américains ont déclaré que les perspectives d'un résultat modeste de l'offensive de printemps ont été renforcées par une évaluation classifiée du Conseil national du renseignement (National Intelligence Council). Cette évaluation, qui a récemment été présentée à un groupe restreint de personnes au Capitole, a conclu qu'il était peu probable que l'Ukraine reprenne autant de territoires que Kiev l'a fait l'automne dernier lors des percées stupéfiantes de l'Ukraine dans l'est et le sud du pays, ont déclaré des personnes au fait de la question. (...) Toutes les parties sont sorties de ces conversations avec le sentiment que l'Ukraine commençait à comprendre les limites de ce qu'elle pouvait réaliser dans l'offensive et se préparait en conséquence, ont indiqué des responsables américains. Bien qu'il soit peu probable que le pont terrestre soit coupé, les États-Unis espèrent que des avancées progressives pourraient au moins menacer la libre circulation du matériel et du personnel russes dans le corridor, qui a été une bouée de sauvetage pour les forces d'invasion. (...) La perspective d'investir des milliards de dollars dans une impasse militaire n'apportant que des gains progressifs dans un sens ou dans l'autre pourrait affaiblir la détermination des partisans de Kiev en Europe et aux États-Unis, ce qui pourrait relancer les appels à la négociation entre Kiev et Moscou. Mais l'ouverture de négociations avec le président russe Vladimir Poutine pourrait être risquée pour le dirigeant ukrainien, le président Volodymyr Zelensky, étant donné l'animosité aiguë envers le Kremlin au sein du peuple ukrainien, qui a subi des niveaux extraordinaires de violence et de difficultés au cours du conflit, mais qui est resté uni avec la promesse d'une victoire totale. Ces évaluations sont très dures. Faible probabilité que l'Ukraine reprenne autant de territoire que ce qui a été repris à l'automne dernier près de Kharkiv et près de Kherson. Faible probabilité que le "pont terrestre" entre Donbass et Crimée soit coupé. Graves pertes prévisibles. L'évaluation souligne aussi les problèmes de l'armée russe (dans les parties que je n'ai pas reproduites), mais ce qui compte parce que nouveau - du moins d'une source américaine officielle - c'est cette prédiction que l'Ukraine ne reprendrait que peu de territoire par son offensive de printemps, ne couperait pas la communication terrestre entre Crimée et Donbass (Mélitopol resterait russe)... donc que sa situation stratégique resterait globalement inchangée en dépit de ses efforts Pas forcément surprenant pour tous les observateurs. Pas forcément surprenant pour nous tous ici. Mais frappant de le lire d'une source qui pourrait être - sauf manipulation à grande échelle - l'analyse confidentielle américaine bref ce que les Etats-Unis pensent vraiment des chances de l'Ukraine cette année. -
Politique étrangère de la France
Alexis a répondu à un(e) sujet de Gibbs le Cajun dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est assez désespérant et plus qu'irritant, même si ce n'est pas nouveau. Lorsqu'un dirigeant français mène une politique qui n'a pas l'heur de plaire au grand allié américain, le plus clair de la presse française prend systématiquement le parti du puissant, sans même aucunement s'en cacher. Ils ne sont pas seulement en train de rendre compte de réactions négatives. Ils prennent vivement parti. "Faux pas", "Le malentendu se plaide une fois", "Macron avait pourtant été averti"... Ils ne font même pas semblant d'être objectifs. De gauche, de droite, du centre... Aucun bord pour rattraper l'autre ! Nul n'a envie d'une presse officielle aux ordres - ce que ces titres sont d'ailleurs pourtant trop souvent quand ce sont des intérêts économiques qui sont en jeu... - mais une presse aux ordres de ses réflexes atlantistes ce n'est pas mieux ! On sait maintenant d'après les témoignages de ses ministres que De Gaulle surnommait le Monde "l'Immonde". Surnom mérité évidemment non pas du fait de son opposition, mais de son alignement servile sur les États Unis qu'il considérait non comme un Allié, mais un Maître ! Tout Français, ou autre, qui souhaite critiquer le président, ou quelque autre dirigeant que ce soit, sur ce sujet ou sur d'autres, doit pouvoir le faire avec d'autres arguments que la servilité !!!- 357 réponses
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Politique étrangère de la France
Alexis a répondu à un(e) sujet de Gibbs le Cajun dans Politique etrangère / Relations internationales
Haute voltige, oui. Cela dit, c'est utile y compris si le succès plein et entier n'est pas immédiatement au rendez vous. Au minimum, il y a une ouverture créée pour la France et aussi pour les autres pays européens pour exprimer une position un peu différente de l'alignement pur et simple, sur le mode "Je ne suis pas d'accord avec Macron, évidemment ! Cependant..." Ainsi que quelques messages et jalons installés pour la suite : - Si Américains et Chinois en viennent aux mains sur le sujet Taiwan, nous n'en serons pas nécessairement - Lorsque la phase militaire de la guerre russe en Ukraine sera achevée, Chinois et Européens pourraient se rassembler autour du droit international pour la négociation du traité de paix - Nous avons une position plus riche et une voix plus indépendante qu'un soutien aveugle à nos amis américains (à destination des deux tiers de l'Humanité habitant le "Sud") En attendant bien sûr, Macron a sans doute les oreilles qui sifflent Voici l'ineffable Norbert Röttgen, ancien ministre et candidat à la présidence de la CDU, qui s'interroge "Macron a t il complètement perdu la tête ?" Il défend depuis longtemps des positions très alignées sur les intérêts américains, ce n'est pas surprenant qu'il perde sa contenance dans ces circonstances. D'autres sont plus modérés - ou plus habiles - mais n'en refusent pas moins les déclarations du président français -
Politique étrangère de la France
Alexis a répondu à un(e) sujet de Gibbs le Cajun dans Politique etrangère / Relations internationales
La France a en effet échoué en 2022 à convaincre la Russie de ne pas attaquer, de même qu'elle avait échoué en 2003 à convaincre l'Amérique de ne pas attaquer. Cependant il me semble que 20 ans après, beaucoup d'Américains pensent que l'échec en 2003 était plutôt celui de Washington d'éviter de commettre cette faute. Je gage que dans 20 ans, beaucoup de Russes penseront la même chose au sujet de la faute de Moscou en 2022. Des pays comme l'Arabie Saoudite, qui fait vraiment profil bas depuis 2022 ? Le Brésil ou le Mexique ? Le Japon et la Corée du Sud d'ailleurs, qui achètent davantage de pétrole russe depuis 2022 ? Ou le Ghana dont le président se permet d'humilier la VP américaine en lui disant en face et avec le sourire que les États Unis sont bien les seuls à être "obsédés" par les relations des Africains avec les Chinois, qui ne dérangent personne en Afrique ? Il ne s'agit évidemment pas de passer d'un extrême à l'autre, de la soumission à l'irrespect. Et nous avons bien des intérêts communs avec les États Unis. Mais continuer à avoir peur de son ombre serait déplacé. Mieux vaut coopérer avec Washington comme avant, mais sans plus se laisser marcher sur les pieds -
Relations et Rivalité Chine / Etats-Unis
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Très intéressant entretien dans le New Statesman avec Graham Allison, l'auteur du fameux Piège de Thucydide qui étudiait 16 cas de puissance dominante installée dépassée par une puissance montante depuis le XVIème siècle, constatait que 12 d'entre eux avaient mené à la guerre - similaire à celle entre Athènes et Sparte au Vème siècle avant Jésus dont Thucydide fut l'historien - et en tirait les conséquences pour la rivalité actuelle entre Etats-Unis et Chine Le titre parle de lui-même, et il donne au passage un élément de contexte supplémentaire à la récente visite d'Etat de Macron en Chine Pour raison de place, je ne reproduis que des extraits. Mais je conseille vivement de lire la totalité, qui inclut d'autres aspects. Graham Allison : "La politique américaine se dirige vers une provocation que la Chine ne pourrait pas éviter" L'universitaire qui a inventé le "piège de Thucydide" nous avertit que nous sommes en train de glisser vers un nouveau conflit catastrophique Que penserait Thucydide des tensions entre les États-Unis et la Chine aujourd'hui ? Il s'agit là d'une question plus qu'académique. Dans son Histoire de la guerre du Péloponnèse, le général et historien athénien a écrit que "c'est la montée en puissance d'Athènes et la peur qu'elle a inspirée à Sparte qui ont rendu la guerre inévitable". Comme le politologue américain Graham Allison l'a fait remarquer pour la première fois en 2012, à travers l'histoire, lorsqu'une puissance émergente a menacé de supplanter une grande puissance existante, cela a le plus souvent conduit à la guerre, même lorsqu'aucune des parties ne l'avait recherchée. M. Allison a dirigé un projet de recherche sur le "piège de Thucydide" à l'université de Harvard, qui a étudié 16 cas de ce type au cours des cinq siècles précédents, en commençant par la montée en puissance de l'Espagne qui a défié le Portugal à la fin du XVe siècle dans l'Atlantique. Douze de ces cas ont débouché sur une guerre. S'adressant à moi depuis Boston par liaison vidéo, le professeur de gouvernement Douglas Dillon de Harvard donne une réponse inquiétante à la question des tensions actuelles. Selon lui, Thucydide "ne serait surpris par aucun des comportements" qui caractérisent aujourd'hui les relations entre les États-Unis et la Chine. "Les deux parties sont sur la même longueur d'onde, presque comme si elles rivalisaient pour montrer laquelle pourrait le mieux illustrer le rôle classique de la puissance dominante et de la puissance montante, et elles accélèrent vers ce qui serait la plus grande collision de tous les temps. Et si vous vous souvenez de mon livre, je prévois que les choses vont empirer avant qu'elles n'empirent". Le livre en question est Destined for War : Can America and China Escape Thucydides's Trap (Destiné à la guerre : l'Amérique et la Chine peuvent-elles échapper au piège de Thucydide ? (2017), issu du projet de Harvard. Allison a étudié sous la direction d'Henry Kissinger en tant que doctorant et a publié en 1971 Essence of Decision, qui a remis en question les théories dominantes de l'"acteur rationnel" des relations internationales et est largement considéré comme l'étude définitive de la crise des missiles cubains. Il a conseillé les administrations américaines successives et, en tant que chef de la planification du Pentagone au milieu des années 1990, il a façonné le rééquilibrage de l'Amérique après la guerre froide, sous la direction de Bill Clinton. Mais même au regard de son premier livre, Destiné à la guerre a eu un impact énorme. Étudié de près des deux côtés du Pacifique, il s'agit probablement de l'ouvrage sur les relations internationales le plus influent de notre époque. Allison se souvient que, lors du sommet de Davos en janvier de cette année, un délégué chinois l'a abordé et lui a demandé s'il n'était pas responsable d'une "prophétie auto-réalisatrice" de la rivalité entre les superpuissances. Il lui a répondu sèchement : "Non, c'est la faute de Thucydide". (...) Nous parlons ici dans le contexte d'un monde en ébullition. Au début de l'année, un ballon de surveillance chinois a été abattu au-dessus des eaux territoriales américaines. Le 14 mars, un avion de chasse russe a abattu un drone américain au-dessus de la mer Noire. En janvier dernier, une note du général Mike Minihan, chef du commandement de la mobilité aérienne des États-Unis, a fait l'objet d'une fuite et envisage une guerre entre les États-Unis et la Chine au sujet de Taïwan dans les deux ans à venir ("J'espère me tromper. Mon instinct me dit que nous nous battrons en 2025"). Le raisonnement de Minihan est que les élections présidentielles aux États-Unis et à Taïwan en 2024 donneront à Xi Jinping, récemment confirmé dans un troisième mandat en tant que président de la Chine, une fenêtre d'action pour l'année suivante. J'interroge Allison sur ces prochains scrutins. Lorsqu'il parle des élections américaines, il invoque ses "quatre P" sur l'impact d'une puissance montante sur un pouvoir en place dans Le piège de Thucydide. Selon lui, ces quatre dimensions sont présentes dans les États-Unis d'aujourd'hui. Il y a des changements de pouvoir ("J'avais l'habitude de pouvoir exiger quelque chose ou d'appuyer sur un bouton, mais cela n'arrive plus"), de perception ("J'avais l'habitude de vous regarder de haut parce que vous étiez plus petit que moi et maintenant je vous regarde de haut ou les yeux dans les yeux"), de psychologie ("J'ai l'habitude d'être le numéro un et pas vous, vous menacez mon identité") et de politique ("ne laissez jamais un adversaire [politique] sérieux se placer à votre droite sur une question de sécurité nationale"). M. Allison observe que le programme présidentiel républicain de l'année prochaine pourrait bien préconiser la reconnaissance officielle de Taïwan, comme le fait déjà l'un des candidats potentiels, l'ancien secrétaire d'État Mike Pompeo. "La politique américaine s'oriente vers quelque chose qui pourrait devenir une provocation que la Chine ne pourrait pas éviter", déclare M. Allison. En ce qui concerne les élections à Taïwan, il note que la présidente Tsai Ing-wen ne peut pas se représenter et que Lai Ching-te, le candidat de son Parti démocrate progressiste, "est personnellement très désireux de devenir un pays indépendant [et il] n'est pas aussi circonspect que Tsai". (...) "Les gens à Washington ont pris conscience de la reconnaissance [diplomatique] entre l'Arabie saoudite et l'Iran, négociée par la Chine. [Ils pensent que c'est inconcevable. L'Iran est la principale menace pour l'Arabie saoudite. Comment cela a-t-il pu se produire ? Et puis on regarde autour de soi et on se dit : "Attendez une minute. Les Chinois ont négocié cet accord. Les Chinois ! Ils sont à l'autre bout du monde. Qu'ont-ils à voir avec ces deux pays ? Et d'où cela vient-il ? Je résume la situation en disant : "C'est parti pour tout le monde". Cela pourrait en effet signifier qu'un conflit est déclenché dans une arène autre que le Pacifique, étant donné le rôle croissant de la Chine en Amérique latine, en Afrique et au Moyen-Orient : "Cela réchauffe toute l'atmosphère et alimente en partie l'hostilité croissante et même la diabolisation de la Chine à Washington, dans le monde politique, comme Thucydide nous l'aurait dit. (...) Mais d'autre part, les risques de malentendus ou d'erreurs de calcul catastrophiques augmentent. "Dans le cas de la Chine, pour autant que je sache, [la communication bilatérale] est totalement interrompue depuis les frasques du ballon. Si vous croyez ce que nous avons appris pendant la guerre froide - et je pense que c'est tout à fait juste - que la communication à de nombreux niveaux, dont certains sont privés, est importante pour réduire les risques, [alors] l'absence de ces communications est dangereuse". (...) Cette conversation me laisse l'impression d'un monde qui se dirige vers un chaos et un conflit encore plus grands, aveugle aux grandes forces de l'histoire. "Je pense que trop souvent, nous imaginons que nous écrivons sur une ardoise blanche, que nous pouvons simplement décider ce que nous voulons faire", déclare Allison. Dans quelle mesure devrions-nous nous sentir redevables de modèles historiques tels que le piège de Thucydide ? Il répond que les réalités structurelles déterminent environ 80 % des événements. Beaucoup de choses sont réellement déterminées de l'extérieur. "J'aimerais peut-être courir un marathon à Boston", déclare ce professeur de 83 ans. "Mais dans cette vie, cela n'arrivera pas, compte tenu de mon âge. Je lui fais remarquer qu'il reste donc 20 % d'événements qui peuvent être façonnés. "Exactement", me répond-on. "Il y a deux erreurs à commettre. L'une consiste à se montrer arrogant : "Je suis en train d'écrire sur une ardoise vierge". L'autre est de devenir fataliste". Je cite une phrase d'Otto von Bismarck, l'unificateur et premier chancelier de l'empire allemand : "La tâche de l'homme d'État est d'entendre les pas de Dieu qui traversent l'histoire et d'essayer d'attraper sa queue de pie lorsqu'il passe". Allison réagit immédiatement : "C'est un excellent rappel du fait que si vous n'arrivez pas à saisir les queues de pie, vous n'arriverez pas là où vous allez." La visite du président français à Pékin, sa très longue conversation avec le président chinois seuls les traducteurs étant présents et la prise de champ avec le récit transatlantique - qui fait dresser tant de sourcils - me semble motivée par plusieurs raisons - Continuer à préparer la future négociation sur l'Ukraine une fois la phase militaire actuelle terminée, et tenter de mettre à profit les différences très réelles entre les intérêts russes et chinois - les Européens s'intéressant au levier que Pékin a sur Moscou, les Chinois à la capacité des Européens de ne pas rejoindre l'entreprise américaine de miner la Chine partout où c'est possible - Améliorer l'image de la France dans le Sud, là où vit > 2/3 de l'humanité - Egalement, parler publiquement du danger de la séquence actuelle autour de Taiwan tout en faisant comprendre que si provocations américaines et surréactions chinoises mènent à un conflit armé, la France n'y participera pas Nous avons largement échoué dans ce rôle au XXIème siècle : - En 2003, Chirac a tenté de convaincre Bush de ne pas attaquer l'Irak. Raté - En 2022, Macron a tenté de convaincre Poutine de ne pas attaquer l'Ukraine. Raté Il est tout à fait possible que nous échouions à nouveau, comme toutes les autres voix poussant Américains à éviter de provoquer et Chinois à éviter de sur-réagir. Si c'est "Raté" encore une fois, il vaut la peine d'émettre déjà le signal comme quoi ce sera "sans nous". Ce que Macron n'a pas dit clairement dans ces termes - mais comment douter que cela fait partie du sous-entendu ? -
Politique étrangère de la France
Alexis a répondu à un(e) sujet de Gibbs le Cajun dans Politique etrangère / Relations internationales
Si Scholz avait dit lors de sa visite en Chine "Vive l'amitié sino-française !", je pense qu'il en aurait surpris plus d'un Mais je ne vois pas ce qu'il y aurait eu d'incongru à ce qu'il loue l'amitié sino-allemande ? Je ne connais pas bien l'histoire des relations entre Allemagne et Chine, mais parler d' "amitié" est un message plutôt positif et qui peut aider à de bonnes relations. Tu as évidemment raison quant au désir de se distancer des Etats-Unis dans la plupart des pays européens. Il me semble que Macron peut avoir plusieurs objectifs, notamment - Au plan le plus bas, mettre une bonne couche de crème Chantilly à la surface du gâteau de la diplomatie française. Evidemment, quand on se présente comme représentatif, ou comme "pont" privilégié vers un ensemble plus grand, ça fait tout de suite plus de mousse - Plus important, tenter de "prouver le mouvement en marchant". Les Européens s'attachent ils à affirmer leur volonté de définir leurs intérêts par eux-mêmes, et au passage sur le sujet de Taiwan à mettre en garde Américains contre les provocations et Chinois contre les surréactions ? Ben oui, en voilà un par exemple ! - Enfin, il fournit une "couverture" pour faciliter aux autres Européens une certaine prise de distance avec Washington sur le sujet, avec un message du type "Ah non je ne suis pas du tout d'accord avec Macron ! Je suis beaucoup plus modéré ! Cependant (...)" Il faut reconnaître aussi que c'est probablement le président français qui est le mieux placé en Europe pour ce genre d'opération. Bien sûr il y aura - il y a déjà - une volée de bois vert contre les Français, on nous rappellera que nous sommes des singes capitulards, des collabos à la Pétain et des antiaméricains à la De Gaulle. Mais ce n'est pas une surprise venant de nous Et comme ça fait tout de même plus de deux siècles que nous avons une relation assez proche avec les Etats-Unis, de Yorktown 1781 à la Normandie 1944, la brouille ne sera que passagère - certains Américains reconnaissent tout de même aux Français quelques qualités, et si on lui fait d'abord boire beaucoup de bon vin un Français finira par reconnaître la vérité, et les qualités des Américains. Si l'Allemagne, l'Italie, ou même la Grande-Bretagne s'essayait à ce genre de manœuvre, je crois que ce serait plus difficilement compris. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
As-tu vu L'échelle de Jacob ? Ce film contient des indications sur ta véritable situation ... -
Allemagne
Alexis a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Ah non y a erreur. Les rebelles ce serait plutôt les djiha... Euh, oublions ! En fait, voici l'un des essais qui circulent pour expliquer pourquoi malgré ses indéniables défauts, l'Empire est clairement le "bon côté" dans la saga Star Wars Et j'arrête là le HS, tout de même, avant de subir le sort d'Aldebaran -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui, ça pue Voici l'article sur RIA Novosti langue russe Le quartier général humanitaire a annoncé que le bureau de Zelensky préparait une provocation contre la Russie Kiev va mener une provocation dans la région de Soumy et accuser la Russie d'utiliser des substances toxiques, a rapporté le siège de la coordination interministérielle de la Fédération de Russie pour la réponse humanitaire en Ukraine. "Selon les données disponibles, confirmées par plusieurs sources indépendantes, sous la direction du bureau du président de l'Ukraine, une provocation à grande échelle est en cours de préparation visant à discréditer la Fédération de Russie sur la scène internationale", a déclaré le siège dans un communiqué. Dans le village d'Akhtyrka dans la région de Soumy, selon le quartier général, une section présumée de "la première ligne de défense des Forces armées ukrainiennes sur la ligne de contact de combat avec les troupes russes" a été préparée. Il est prévu d'amener les corps des soldats ukrainiens morts des morgues vers ces pseudo-positions. Ils veulent les faire passer pour des victimes d'incendies causés par des munitions d'artillerie « russes » remplies de « substances vénéneuses ». Le régime de Kiev va traiter la zone et les restes avec une substance toxique afin que des experts occidentaux invités puissent documenter le "fait" de l'utilisation d'armes chimiques par l'armée russe. Les services spéciaux ukrainiens, selon le quartier général humanitaire, ont reçu pour instruction de préparer et de publier sur les réseaux sociaux de fausses interceptions radio de prétendues discussions par des militaires russes sur les préparatifs de l'utilisation d'"armes chimiques". Le but de l'action au quartier général a été appelé détourner l'attention de la communauté internationale des faits de nombreux crimes de guerre publiés par l'ONU , commis par les militaires ukrainiens et les militants nationalistes. Ainsi, le régime de Kiev entend lancer une nouvelle campagne médiatique en Occident dans le but de discréditer la Russie, notamment en initiant une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU afin de porter les accusations appropriées contre Moscou, a ajouté l'état-major de coordination Je ne vois pas d'hypothèse positive pour expliquer de telles déclarations. Il y a le modérément négatif, comme une nervosité russe imaginant des scénarios de provocation que pourrait monter le SBU, ou la production de mensonges génériques destinés à discréditer d'avance toute déclaration ukrainienne et à instiller l'idée que Kiev est capable de n'importe quoi. Il y a le franchement négatif, comme la préparation par les Ukrainiens d'une véritable provocation aux armes chimiques (la défense du pays envahi peut justifier beaucoup de choses) ou l'annonce à l'avance que telle action qu'on se prépare réellement à faire (utilisation d'armes chimiques contre les troupes ukrainiennes) doit être comprise comme une provocation de l'autre bord. Dans ce dernier cas, il faut tout de même poser la question de l'utilité opérationnelle d'une attaque chimique contre des soldats en campagne - opérationnelle, à différencier de l'utilité en tant qu'arme de terreur comme l'Irak à Halabja contre des civils kurdes en 1988. Le non-sachant que je suis a tendance à penser qu'une attaque de zone sur par exemple 1 à 2 km de largeur de front avec des agents neurotoxiques volatils (qui permettent aux soldats amis d'avancer rapidement pour prendre les tranchées dégagées par l'attaque chimique parce que le poison s'est rapidement dissipé) pourrait être utile. Mais c'est sans doute sujet à discussion ?