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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Absolument. Ça me rappelle l'affirmation gouvernementale ridicule comme quoi la précédente LPM aurait été exécutée "à l'euro près" L'euro entre mi-2017 et mi-2023, c'est +14% d'inflation cumulée...
  2. Oui, enfin, le roi Charles III n'est pas au-dessus de la critique non plus hein... Déjà il a honteusement copié son style vestimentaire, sans avoir ne serait-ce que l'élégance de rendre hommage à son modèle
  3. Il y a des infos dans le domaine public sur la production de nouveaux Scalp ? Je n'en ai pas trouvé Tu n'y es pas. Kiel fait ses calculs suivant une méthode impartiale consistant à prendre le prix d'un remplacement équivalent. Comme les Mirage 2000-5 sont, en étant généreux, équivalents aux toutes premières versions du F-16 de la fin des années 1970 (comme le rappelle leur consultant défense spécialisé diplômé wikipédia), le prix de remplacement du 2000-5 c'est pas bien lourd La France va rester en queue de peloton des donateurs... Quelle honte !
  4. Je comprends que tu es ironique. Il est vrai qu'il y a dans les services russes une vraie capacité au ratage catastrophique, l'empoisonnement de Skripal au Novichok en 2018 est un exemple : la cible survit, une Britannique sans rapport avec quoi que ce soit est tuée... et quelques mois plus tard le directeur du GRU meurt "de maladie", ce qui montre soit que les coïncidences ça existe, soit que les services britanniques sont plus professionnels que le GRU pour les assassinats (et que Theresa May le premier ministre de l'époque était not amused par un attentat chimique sur le sol de son pays tuant un ressortissant) Cela dit, tous les dirigeants rebelles tchétchènes réfugiés à l'étranger sont morts dans les années qui ont suivi, et aucun de mort naturelle. Les services russes ont aussi une vraie capacité à être très efficaces.
  5. Sur un autre sujet, certains pilotes ukrainiens de drone ont le sens des affaires Votre publicité pourrait être ici
  6. Comme déjà suggéré par Pic, la vérité pourrait peut-être aussi être au pire que les Ukrainiens n'auraient bien à court terme qu'un seul type d'avion occidental... et que ce serait le Mirage 2000 ? Il y a beaucoup de choses qui se passent pour les F-16, mais beaucoup de goulots d'étranglement et de blocages. Par exemple sur l'entraînement des pilotes, voir L'Ukraine mécontente des États-Unis au sujet de la formation des pilotes de F-16 qui donne pas mal de précisions, dont je retiens Au total, 20 pilotes ukrainiens de F-16 devraient être diplômés d'ici la fin de l'année, soit la moitié des 40 pilotes nécessaires à l'exploitation d'un escadron complet de 20 avions à réaction, selon l'ancien fonctionnaire du ministère de la défense. (...) Mais à ce rythme, l'Ukraine ne disposera pas d'un escadron complet de pilotes formés avant la fin de l'année 2025, a déclaré l'ancien fonctionnaire ... Donc le premier escadron ukrainien de F-16 opérationnel ce ne serait pas avant l'année prochaine, voire la fin 2025 ? Dans ce cas, les Mirage 2000 ukrainiens pourraient être opérationnels les premiers. Si vraiment la formation d'Ukrainiens sur cet avion avait déjà commencé l'année dernière comme le voulaient plusieurs rumeurs Une hypothèse qui me semble tenir la route est qu'il s'agirait des 12 Mirage 2000-5 qataris que l'Indonésie avait prévu d'acheter à Doha, mais auxquels elle a renoncé en février dernier "pour raisons fiscales"
  7. D'accord avec toi, mais justement attention à cet article du Monde dont le titre est deux fois erroné J'avais reproduit ici la déclaration exacte de Poutine, qui ne parle pas de pays tiers, mais bien de régions ("в те регионы мира", aux régions du monde) 1. Autrement dit, Poutine est plus ambigu que le journal ne le rapporte, et il laisse planer la menace de transférer des armes équivalentes (missiles de croisière donc) à des acteurs qui ne seraient pas forcément des pays. Il pourrait donc s'agir de milices, groupes rebelles, terroristes etc. 2. D'autre part, Poutine est en revanche plus précis quant aux cibles potentielles, qui seraient non pas seulement des "intérêts" mais des installations sensibles de ces pays ("чувствительным объектам тех стран") Est-ce qu'une base américaine quelque part dans le monde, est-ce qu'un déploiement de militaires français en Afrique ou quelque chose de ce genre mérite le nom d' "installation sensible" ? Il me semble que non La menace que fait planer Poutine - et qui est bien plus précise, et plus réalisable donc plus crédible qu'un vague rappel "Vous savez, j'ai des armes nucléaires !" - c'est de donner à des acteurs hostiles des moyens équivalents de frapper des cibles sur le territoire d'Etats qui auraient donné à l'Ukraine les mêmes moyens de frapper le territoire russe ("такого же класса", de même classe) Le ferait-il vraiment ? Je n'en sais rien. C'est crédible, mais on peut toujours poser la question Qu'est-ce que cela pourrait être ? Eh bien... l'imagination est reine - Un gang de Mexicains révoltés contre l'impérialisme américain (et accessoirement trafiquants de drogue) tire des missiles de croisière sur l'Amérique - Un groupe de résistants ukrainiens de la région d'Odessa (résistants au régime nazi de Kiev, cela va sans dire) tire des missiles de croisière sur l'Allemagne ou sur l'est de la France - Ou bien c'est un groupe de Kanaks (inconnu jusque là) résistant à l'impérialisme français qui tire des missiles sur Nouméa - Un groupe d'Irlandais révoltés contre le colonialisme britannique en Irlande du Nord (vous voyez bien qu'il y en a encore !) qui tire des missiles sur Londres Etc. etc. Naturellement, dans tous ces cas, les "résistants" et "révoltés" en question auraient certainement des "conseillers techniques" qui s'appellent Ivan, Boris ou Vladimir... Mais Moscou rappelle - et pour une fois c'est tout à fait vrai - que les armes à longue portée occidentales données aux Ukrainiens ne peuvent être utilisées par eux, les missiles de croisière Scalp par exemple sont programmés par des militaires français / britanniques sur place en fonction de données de navigation issues de pays de l'OTAN, donc de tels tirs sur le territoire russe seraient de toute façon en réalité des tirs occidentaux sur la Russie. Ils se sentent donc justifiés à leurs propres yeux à prévoir une riposte... similaire De telles actions ne seraient pas faciles à organiser. Mais je ne jurerais pas que les services russes en seraient incapables
  8. C'est une incohérence stupéfiante de la France à ce jour Nous avons d'un côté - Une politique ukrainienne très active, avec prise de risque assumée (déploiement de formateurs en Ukraine, et ce n'est peut-être pas fini), dans une stratégie qui fait penser à un "piéton imprudent" tentant d'inciter Moscou à ne pas frapper (aujourd'hui) / conquérir (demain, si la guerre tourne tout à fait mal) certaines régions de l'Ukraine, afin de limiter le cas échéant la victoire de la Russie. Stratégie qui ne pourrait être appuyée que par une menace de réagir par des opérations de guerre à des attaques russes contre les forces françaises en Ukraine, et seuls les moyens français comptent vraiment puisque nos alliés les plus puissants ne suivent pas, et l'atout le plus convaincant de la France dans cette optique est son armée de l'air avec les Rafale. Ce qui pose la question de la crédibilité de cette menace, politique d'une part, mais militaire de l'autre (combien ça ferait mal, un peu / pas mal / beaucoup... presque pas ?) Donc pose notamment la question... du stock de munitions. Avant tout Scalp et AASM - De l'autre, une politique de remplacement de dons aux Ukrainiens / d'acquisition / d'augmentation des capacités de production de ces munitions endormie, et ça ronque fort ! L'incohérence est complète ! Ce qui était auparavant dans la case "Dommage, sait-on jamais, s'il y en avait un jour besoin par exemple si la Russie attaquait l'un de nos alliés dans quelques années" doit maintenant être placé dans la case "Vous êtes complètement demeurés ou quoi ? Branle-bas de combat et passez les commandes !" Puisque le PR a décidé de prendre cette position très avancée et risquée (je n'ai pas dit que je suis très à l'aise, mais enfin la décision est prise), une condition impérative de (quelque chance de) succès est qu'on apprenne dans les prochaines semaines que Safran a commencé à travailler à étendre ses capacités de production pour faire face à la commande massive qu'ils viennent de recevoir et que MBDA recrute et forme pour multiplier les capacités de production de Scalp vu que leur commande est massive aussi Ce serait sans doute une bonne idée aussi d'une part de commander des Rafale supplémentaires, d'autre part vu le délai de production d'au moins 3 ans si je me souviens bien de commencer à discuter avec des clients de Dassault pour voir si leurs commandes ne pourraient pas être un peu retardées afin que la France passe en premier, en échange de quelque avantage à déterminer (pas sûr que quelqu'un soit intéressé, mais sait-on jamais). Et quelques A330 MRTT supplémentaires ne seraient pas de trop. Plus commande de DA supplémentaires (massive elle aussi) destinées aux bases aériennes et aux principales emprises militaires (Toulon ?) ainsi qu'aux principaux établissements de défense (Dassault à Mérignac, Nexter à Bourges...) Encore une fois je ne suis pas à l'aise avec la décision de Macron, mais si on y va il faudrait quand même se donner quelques chances...
  9. Alexis

    Integrations Tweets

    Je fais exactement cela, je commence par remplacer "x" par "twitter" dans l'URL Puis je copie le résultat et je la colle avec l'option "texte brut"
  10. Hélas ! A peine annoncés, déjà deux pertes
  11. Donc la variété d'opinions, de discussions, parfois de disputes sur ce forum... C'est en fait "une équipe" ? Ils sont tous de mèche, c'est ça ? Tiens, allonge-toi et explique... Cette équipe de va-t-en-guerre, elle est avec nous dans la pièce en ce moment ?
  12. On en saura peut-être davantage très bientôt, mais je ne parierais pas sur Lviv En toute logique, si l'objectif premier est la stratégie du "piéton imprudent", c'est-à-dire (tenter) d' "interdire" à la Russie certaines zones au cas où elle percerait dans les prochains mois en lui laissant le choix entre y renoncer et entrer en guerre contre la France, Kiev et davantage encore Odessa auraient plus de sens C'est aussi ce que je pouvais deviner des commentaires des responsables politiques invités par Macron en mars pour parler guerre en Ukraine On verra... Si Macron l'annonce effectivement, ce qui reste tout de même à confirmer définitivement
  13. Зеркалирование... Mise en miroir La Russie a une affection particulière pour les répliques en miroir. Il fallait sans doute s'y attendre
  14. En ce 80ème anniversaire du Débarquement du 6 juin, Tom l'Histoirien publie un rappel salutaire
  15. Le dernier sondage que j'aie trouvé sur le sujet date du mois d'avril. J'en avais parlé ici. Ce n'est pas exactement antédiluvien, et l'effet de "mithridatisation" que tu espères n'apparaissait pas, on était toujours sur environ les 3/4 des Français qui disent Non à un déploiement militaire français en Ukraine Tu es convaincu, tu fais partie du petit quart d'entre nous qui l'est, j'entends bien Le point c'est que pour partir en guerre contre une grande puissance - disons les mots ouvertement, même s'il y aurait des étapes intermédiaires c'est bien le sujet et Macron ne déploierait pas des militaires français en Ukraine s'il au minimum il n'en acceptait pas le risque, et il n'est guère envisageable que Poutine recule s'il n'est pas lui-même convaincu que la France est vraiment prête à faire une guerre dure et sérieuse - une condition minimale (parmi plusieurs) qui me paraît évidente est d'avoir une forte majorité de la population derrière soi. Sinon, comment maintenir le soutien après les premières pertes ? Comment le maintenir pendant des années alors qu'elles s'accumuleront ? Et si le soutien n'est pas là, comment éviter que tout cela ne se termine par un retrait humiliant après des pertes sévères qui auront alors été en vain ? Et de manière plus immédiate, comment espérer que Poutine infléchisse sa trajectoire et diminue ses exigences s'il ne voit en face de lui qu'une puissance qui certes a ses points forts (qualité des avions, entraînement des soldats) ...mais est affligée de cette faiblesse énorme ? En face, c'est la Russie. Image de soi ? Voir l'hymne russe (extrait) Могучая воля, великая слава - Твое достоянье на все времена! Puissante volonté, grande gloire - Sont ton patrimoine pour toujours ! Voir la propagande récente ("Je suis russe", chanson à succès de Shaman en août 2022) Я русский, я иду до конца (...) всему миру назло Je suis russe. Je vais jusqu'au bout. (...) En dépit de ce qu'en pense le monde Nous savons tous que l'image de soi devient aussi un "surmoi", un idéal auquel on se sent obligé de s'accrocher. Un Français peut-il accepter de ne pas être libre, sans avoir la sensation de déroger ? Un Russe qui montrerait une faiblesse devant la difficulté aurait la sensation de déroger Au-delà de l'image de soi ? Eh bien voilà plus de deux ans que les Russes soutiennent la continuation de la guerre, suivent leur président, malgré les centaines de milliers de pertes (en incluant les blessés) "Je vais jusqu'au bout"... il y a une réalité derrière ces mots oui La volonté du peuple russe est-elle invincible ? Bien sûr que non ! Rien en ce bas monde ne l'est On pourrait sur le principe lui opposer une volonté plus forte (et il faut encore les moyens bien sûr mais c'est une autre histoire) La question : est-ce qu'un pays dont les trois quarts de la population refusent d'entrer en guerre pour la cause de l'Ukraine a vraiment la volonté nécessaire ? Si la France, obligée de se retirer dans plusieurs années, avec les pays qui l'auront suivie, en est affaiblie et humiliée, et doit de plus faire face à des conséquences imprévues et négatives (ainsi que d'autres pays européens) de même qu'après la guerre en Libye sauf que ce serait à une échelle plus grande... ... En quoi cela serait-il une consolation si c'est négatif pour les Etats-Unis aussi ?
  16. Je pense qu'on l'a déjà bien compris à Washington. Les Américains savent bien que les Européens, d'autant plus avec leurs moyens navals limités, ne feront au mieux que de la figuration en cas de besoin avéré en Extrême-Orient, et ils n'attendent rien d'autre Tout dépend des conséquences d'un déploiement français (ou franco-polonais) en Ukraine. Nous avons déjà commencé à discuter les éventualités, elles sont déjà assez diverses et comme le fait remarquer Maitra, à mon avis à juste titre, cela n'inclut pas les conséquences à moyen-long terme, notamment les conséquences imprévues. Qui dans le cas beaucoup plus simple et limité de la guerre de Libye ont déjà été assez lourdes - Si Poutine en arrive à limiter ses ambitions en Ukraine, à renoncer à une partie de ses objectifs de guerre (conditions des négociations d'avril 2022) et s'il subsiste finalement un Etat ukrainien viable réellement indépendant de Moscou (scénario "coréen"), alors ce sera une victoire pour la France et les pays qui auront contribué à ses côtés. Une victoire éclatante, même - Si... autre chose se passe, eh bien ça dépend de quoi Je distingue pour ma part deux questions : - La France doit-elle faire la guerre à la Russie si un de ses alliés est attaqué. C'est-à-dire un autre membre de l'Alliance atlantique, Pologne, Estonie, etc. ? ==>Pour moi c'est oui sans réserves, y compris si c'est difficile (et ça le serait) - La France doit-elle faire la guerre à la Russie si un pays auquel elle veut du bien, mais qui n'est pas de ses alliés, est menacé de perdre sa guerre défensive et par là son indépendance ? En l'occurrence l'Ukraine ? ==>De mon point de vue la question au minimum mérite une bien plus grande réflexion. Et je trouverais en tout cas décalé et dangereux que le président de la République prenne cette décision alors qu'il a complètement échoué à convaincre les Français de sa nécessité : plus des trois quarts d'entre nous sont contre ! Son droit de le faire n'est pas en question. Mais comment valablement prendre une décision aussi lourde contre une majorité si grande de la population, alors même que l'une des forces traditionnelles de la Russie est sa persévérance ? Les avions Rafale sont redoutables. Les militaires français sont bien entraînés, les canons Caesar sont efficaces et la guerre électronique à la française ce n'est pas n'importe quoi... Mais comment imaginer convaincre Poutine qu'on est prêt à un effort de longue haleine coûteux et douloureux quand on n'a qu'un petit quart de ses compatriotes derrière soi ?
  17. Sur l'endettement : Tousse, tousse avec un accent français ...
  18. C'est un entretien que Poutine a eu hier avec un groupe de journalistes de la presse internationale, y compris européenne et américaine Poutine n'acceptera de mettre fin au conflit que si l'ensemble des objectifs de guerre de la Russie est atteint (conditions exigées lors de la négociation de mars-avril 2022 + territoire conquis par les forces russes à ce jour) S'il y avait eu le moindre doute à ce sujet, il l'a fait disparaître en répétant ces objectifs (pour la Nème fois) il y a quelques jours. J'en avais parlé ici
  19. Point de vue intéressant de Sumantra Maitra, l'essayiste américain pro-MAGA qui a proposé la stratégie de l'OTAN dormant en cas de victoire de Trump à la présidentielle (et dont j'avais commenté l'entretien "vigoureux" qu'il avait accordé au Spiegel allemand) Maitra s'inquiète - il n'est pas le seul parmi les commentateurs américains de cette tendance - que l'Amérique se laisse entraîner par la France dans une guerre contre la Russie, et insiste pour éviter cela. Je ne partage pas son inquiétude, parce que le refus de l'initiative de Paris fait consensus en Amérique, ce n'est pas une question qui opposerait Démocrates et Républicains. Le risque que Washington se laisse entraîner par Paris, ou convaincre par Paris que telle attaque subie sur le territoire ukrainien justifie d'invoquer l'Article 5, me semble nul L'ambition régionale de la France pourrait conduire l'Europe à la guerre L'Amérique et l'Allemagne devraient refuser une nouvelle mésaventure de la France. On ne voit pas très bien quel avantage les instructeurs ou formateurs militaires français apporteraient à l'Ukraine, avantage qui ne pourrait pas être obtenu en formant les soldats ukrainiens sur le sol français. Mais selon certaines informations, la décision a déjà été prise. (...) Il n'est pas facile de « suivre le processus » ou d'être au courant des délibérations internes des échelons supérieurs du processus décisionnel stratégique français. C'est également une prérogative souveraine de la France d'envoyer ses troupes en Ukraine. La France s'est récemment sentie mal à l'aise après avoir été expulsée de sa sphère d'influence en Afrique par des mercenaires russes, et il est donc compréhensible qu'elle cherche à pousser dans l'autre sens. Il n'est toutefois pas dans l'intérêt des États-Unis d'être entraînés dans une nouvelle guerre européenne. L'administration Biden a été invertébrée en ce qui concerne les risques d'escalade en Europe. Piégés par leur propre rhétorique manichéenne sur une lutte grandiose entre la démocratie et l'autocratie dans ce qui est essentiellement un conflit ethno-territorial localisé, les États-Unis ont lentement cédé à tous les caprices des stratèges européens. Mais cette évolution pourrait être un pont trop loin. Il suffit de penser que la France n'a pas rejoint la « coalition des volontaires » de la guerre d'Irak, ni les patrouilles navales britannico-américaines autour du Yémen. De même, l'Amérique n'a pas le devoir de rejoindre une « coalition de volontaires » organisée par les Français. Les récentes mésaventures françaises et britanniques en Libye nous ont entraînés dans une guerre inutile et, ce faisant, ont détruit le rempart de la stabilité sur l'ensemble du littoral nord-africain. Cela a entraîné une modification de la démographie et une déstabilisation de l'Afrique du Nord et de l'Europe. Les enjeux avec une puissance nucléaire comme la Russie sont phénoménalement plus élevés qu'ils ne l'étaient en Libye ou en Syrie. Mais surtout, la vision cynique de cette évolution est que la France, pour la première fois dans l'histoire moderne, a trouvé un moyen d'arracher le leadership stratégique de l'UE des mains de l'Allemagne et, en vertu de cela, des États-Unis. En s'alignant sur les Polonais et les Baltes, ils ont formé un bloc militairement hyperactif à l'intérieur de l'Union. Encore une fois, c'est très bien, mais ces activités ne devraient pas être placées sous la protection de l'OTAN. Il est temps que l'Allemagne, les États-Unis et les autres pays sensés d'Europe centrale et du Nord opposés à toute nouvelle escalade en Ukraine forment un contre-bloc et déclarent que l'article 5 de l'OTAN est une clause strictement défensive qui ne sera pas invoquée dans le cadre d'une opération hors zone lorsqu'un bataillon français de « formateurs » sera grillé par un Iskander russe égaré à Lvov. L'argument "moral" de Maitra tient la route : de même que les Français ont refusé de nous soutenir quand nous avons fait (la connerie qu'était) la guerre d'Irak, de même nous n'avons aucun devoir de les soutenir s'ils vont en Ukraine Surtout, son argument fondamental, que j'ai mis en gras, me semble intéressant. La guerre de Libye - c'est Sarkozy avec le soutien de Clinton qui avait convaincu Obama, lequel l'avait ensuite regretté - a eu des conséquences imprévues à grande échelle dans les années suivantes, à la fois en Afrique du Nord (djihadistes au Sahel notamment) et en Europe (contribution aux migrations à grande échelle) Les conséquences imprévues dans les années suivantes d'un affrontement avec une puissance comme la Russie pourraient être incomparablement plus lourdes Et bien sûr Maitra s'inquiète que Biden puisse faire la même erreur que Obama en 2011. Mais cette inquiétude n'est guère justifiée, il faut rappeler que même pour la guerre de Libye donc avec des enjeux nettement plus petits Biden avait déjà exprimé de fortes réserves
  20. Je pense utile de se rapporter à la déclaration originelle de Poutine, que Interfax rapporte in extenso "Nous pensons que si quelqu'un considère qu'il est possible de fournir de telles armes à une zone de guerre pour frapper notre territoire et nous créer des problèmes, alors pourquoi n'aurions-nous pas le droit de fournir nos armes de la même catégorie aux régions du monde où des frappes seront effectuées sur les installations sensibles des pays qui agissent ainsi contre la Russie ? "En d'autres termes, la réponse peut être asymétrique. Nous y réfléchirons" Il s'agit ici de la réaction potentielle de la Russie à la fourniture par des pays occidentaux d'armes qui frapperaient le sol russe. Poutine a précisé par ailleurs que ce type d'arme ne peut en fait pas être utilisé par les Ukrainiens seuls, des militaires occidentaux doivent participer à la programmation des missiles en fonction de données récupérées par les Occidentaux - ce en quoi il a d'ailleurs raison. La possibilité de tir russe direct (conventionnel bien sûr) sur des Etats ayant ainsi participé à des frappes sur le territoire russe avait déjà été évoquée, notamment vis-à-vis de la Grande-Bretagne suite aux déclarations récentes de Londres sur l'éventualité de frappes au Storm Shadow sur le territoire russe C'est ici la possibilité de "réponse asymétrique", bref de frappe indirecte que Poutine évoque. Quelque chose comme un groupe quelconque de malcontents qui tire du missile sur un pays européen (ou sur une base américaine), en utilisant des armes russes que Moscou lui a données... et dont chacun comprend qu'elles sont en fait opérées par des militaires russe
  21. La version complète de l'article signalé par @Ciders sur le terroriste ukrainien du Donbass "L’affaire est ultra-sensible. Un ressortissant ukrainien, né dans le Donbass russophone, a été interpellé « hier soir en urgence » par le Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) à l’hôpital, affirme au JDD une source au renseignement intérieur. L’individu se serait fait exploser du peroxyde d’acétone, une matière explosive, au visage en tentant de concevoir un explosif artisanal. Son interpellation a immédiatement été suivie par la perquisition de la chambre d’hôtel dans laquelle il résidait. Les policiers ont alors découvert plusieurs engins explosifs ainsi que du nitrate d’ammonium, une matière explosive peu coûteuse et très prisée des terroristes. De l’argent, plusieurs faux passeports et des armes légères ont également été trouvées par les enquêteurs. D’après nos informations, le Parquet national antiterroriste (Pnat) s’est saisi de l’affaire aujourd’hui. La section de recherche de Versailles poursuit les investigations et plusieurs unités de déminage ont été dépêchées sur place. Selon les premiers éléments de l’enquête, le suspect a tenté de confectionner plusieurs engins explosifs afin de détruire le matériel militaire français destiné à l’armée ukrainienne. Son mode d’action laisse penser que l’individu agit seul, et le caractère artisanal de ses fabrications explosives fait planer le doute sur l’efficacité réelle d’un tel attentat. D’après nos informations, l’un des engins retrouvés aurait eu pour effet une explosion sur un rayon de 2 mètres. Son activation se serait faite par téléphone. Le terroriste présumé a été « récupéré » par les agents de la DGSI qui procèdent toujours à son audition, explique une source proche du dossier"
  22. Ça aurait plus sa place dans le fil Ukraine à mon sens... Mais info importante merci Il est clair que Moscou pourrait choisir une réponse "en-dessous de la ceinture" en cas de déploiement français en Ukraine
  23. Cette réponse est exactement la même que celle que Peskov avait déjà faite, et que je citais. Ça ne change rien Et comme déjà dit il est tout à fait naturel que la Russie dise, avant la décision de Macron, qu'ils choisiraient de frapper. Sait-on jamais, si ça contribuait à le faire changer d'avis ? Cela ne signifie pas qu'ils frapperaient, ce scénario est possible, tout comme l'opposé Essayant de prendre le point de vue russe, je dirais du bombardement de militaires français ou franco-polonais déployés officiellement en Ukraine Contre - "Cette action est provocatrice, mais ne change rien. La stratégie que nous poursuivons depuis plus d'un an et demi d'épuiser progressivement les ressources en hommes et en matériel de l'Ukraine porte petit à petit ses fruits. Nous avons toutes les raisons d'espérer un effondrement ukrainien entre cette année et l'année prochaine, et rien à gagner à répondre à cette provocation et peut-être déclencher des événements imprévus. Laissons les Français et les Polonais s'amuser, quant à nous, gagnons la guerre !" Pour - "Le déploiement officiel franco-polonais risque de n'être qu'une première étape. C'est une stratégie de "pied dans la porte", puis d'autres troupes arriveront, d'autres pays s'enhardiront, et nos avertissements seront encore davantage négligés. D'autre part, ce déploiement peut renforcer moralement les Ukrainiens et leur laisser croire que nous n'irions pas dans certaines régions de l'Ukraine, par exemple à Odessa ou Kiev. Et de toute façon il faudra bien faire partir les soldats occidentaux à ce moment-là. Donc mieux vaut couper à cette dérive au plus tôt et avec le moindre effort, et si raid de Rafale il y a eh bien nous absorberons les dégâts voilà tout. Attaquons pour décourager le renforcement de ce déploiement !" Si je me mets dans la peau d'un Russe impérialiste, je suis personnellement davantage convaincu par le premier argument. Mais bon... Vladimir Poutine ce n'est pas moi
  24. S'agissant du 4., c'est-à-dire le raid de représailles dans la zone d'opération de l'armée russe en Ukraine, la démonstration donnée par les Rafale M il y a quelques jours, dont je parlais plus haut, donne quand même à penser Aller-retour entre mer Ionienne et mer Baltique, 2 000 km plus au Nord, en six heures, avec ravitaillement en vol... Si à partir de cette même mer Ionienne on parcourt cette distance vers le Nord-Est, on arrivera au Donbass en passant au-dessus de la Crimée. Quelques degrés plus vers l'Est, ce serait Rostov-sur-le-Don et Krasnodar, en Russie du sud. Dans les deux cas, un A330 MRTT basé par exemple en Roumanie peut assurer le ravitaillement Je n'ai aucune idée de la décision que prendrait le président de la République dans le scénario que j'imaginais. Mais Paris a envoyé à Moscou un "avertissement sans frais" sur la capacité de la France à effectuer une mission de ce genre. L'objectif est clairement que Moscou ne sache pas si la France le ferait - le doute au minimum est créé J'ai personnellement quelques doutes sur le scénario 2., parce qu'il me semblerait difficile de justifier ne pas donner les meilleurs outils disponibles aux militaires français déployés en Ukraine pour se protéger Enfin on verra... ou pas, tout ceci dépend d'une double décision, de Macron de déployer, de Poutine d'attaquer
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