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Tout ce qui a été posté par Alexis
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Waouh c'est un nouveau même là ! Je crois que ce sont les Néerlandais qui ont commencé. Mais les autres les ont vite rattrapés. Et puis les Suisses ont raison, the Netherlands, totally flat... total disaster.
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Le grand jeu des prédictions - Edition "Le monde en 2020"
Alexis a répondu à un(e) sujet de Carl dans Politique etrangère / Relations internationales
Bon celle-là est un peu au-delà de 2020, mais @Carl qui est bonne pâte ne m'en tiendra pas trop rigueur j'espère. 2024 Ayant achevé son deuxième mandat à peu près en même temps que Vladimir Poutine arrivait à la fin du sien, Donald Trump est élu à sa place au Kremlin, profitant de sa popularité jamais démentie parmi les Russes (*). Il promet immédiatement que la Russie redeviendra великая снова - à nouveau grande - et annonce que la Pologne devra désormais contribuer davantage à sa défense, Moscou a payé suffisamment longtemps les troupes qui protègent Varsovie de l'agression occidentale. Bon, il prend quand même Vladimir Poutine comme premier ministre. Faut pas déc....., non plus. (*) Voir En Russie, Trump fait de l'ombre à Poutine -
Ça explique la machette aussi... le gars n'avait pas trouvé d'ouvre-bouteille. Bon tout cela est bien triste sur le fond, mais quand même nettement moins que les fois où il y a des morts du côté des civils ou des policiers et militaires. On se réjouira d'avoir eu affaire à un djihadiste assez c.. pour attaquer des gens armés plutôt que des civils, auquel cas il y aurait presque certainement eu des morts.
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Ukraine 3
Alexis a répondu à un(e) sujet de Jojo67 dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est un Si en effet. Ça tire à hue et à dia dans le pouvoir américain en ce qui concerne la Russie on dirait. On pourrait tout aussi bien assister à une mise en place progressive par le président de la direction qu'il a annoncée - il faudrait pour cela qu'il mate un certain nombre de gens en interne - qu'à un alignement rapide de Trump sur l'establishment. Dans ce cas, l'embellie dans les relations russo-américaines aurait été encore plus fugace que celle qui suivit le prétendu reset d'Obama... -
Oui... ou bien que les rumeurs sur l'existence d'une minuscule batterie de secours dans certains portables ne soient vraies... Ouep. Condorcet expliquait au temps de la Révolution française que la séparation de la religion et de l'Etat était bonne non seulement pour l'Etat... mais pour la religion elle-même. Dans beaucoup de pays, cela reste une idée neuve. Entre Trump qui souhaite un rapprochement avec la Russie, était prêt à une discussion avec la Corée du Nord, et de nombreux Républicains toujours aussi anti-russes, sans oublier d'exiger d'être strong - comprendre : sourd et c.. - dans les relations avec les pays étrangers, les messages sont pour le moins brouillés. Ou plutôt c'est à chaque fois la tendance hostile qui semble l'emporter : - là où Trump et l'establishment sont d'accord - typiquement l'Iran et dans une certaine mesure la Chine, - là où ils ne sont pas d'accord et Trump serait plus ouvert - Russie, - là où ils ne sont pas d'accord et l'establishment serait plus ouvert - Mexique, Union européenne. Version optimiste : quand la poussière retombera, la ligne définitive qui sera choisie ne sera pas systématiquement la plus hostile envers tout le monde, que ce soit Trump ou l'establishment qui l'emporte sur tel ou tel sujet. Version pessimiste : la seule manière dont ces deux forces puissent s'entendre, c'est en étant hostile envers l'extérieur. Donc Trump cesserait d'être ouvert à la Russie et ne parlerait plus de deal avec la Corée du Nord, en échange de la pédale douce de la part de l'establishment sur la question de l'immigration (Mexique pas bô) comme des Européens (weak nous sommes bien d'accord) Le penchant naturel de ma personnalité est à l'optimisme. C'est donc cette version que je choisirai. Si je suis d'avoir raison ? Euh... non Stupide, et c'est un mot gentil. Il est bien évident que l'ascension rapide de la Chine pose un défi politique et stratégique à l'ensemble de ses voisins, et un défi économique au reste du monde, y compris les Américains et les Européens. Trois pistes - je dirais nécessités - pour répondre à ce défi de manière positive. Je les cite par ordre d'importance croissante : 1. Ne pas déclencher de guerres inutiles et stupides, directement ou indirectement, qui entre autres conséquences ont pour effet de renforcer par contre-coup la puissance chinoise. Deux exemples récents : - Invasion et occupation de l'Irak post-2003, qui n'a été au bénéfice ni des Américains ni encore moins évidemment des Irakiens, mais bien au niveau régional au bénéfice de l'Iran, et au niveau mondial à celui de la Chine : la superpuissance abîmait son image et dépensait des trillions de dollars à des entreprises stupides plutôt qu'à son développement, pendant qu'à Pékin on s'occupait de choses sérieuses merci bien - Disputes entre UE et Russie - sans refaire le débat sur qui a eu la responsabilité principale, on l'a fait N fois et on n'avance plus depuis belle lurette - aboutissant au déchirement de l'Ukraine qui structurellement "louche" entre l'Ouest et l'Est, à la guerre civile dans ce pays, et à pousser la Russie dans les bras de la Chine - qui ne pouvait qu'être ravie de l'aubaine, gaz à prix d'ami et technologie militaire avancée merci n'en jetez plus 2. Abandonner toute naïveté libre-échangiste béni-oui-oui lorsqu'il s'agit des relations avec un pays qui n'est pas un voisin relativement faible et pauvre - typiquement Maroc voire Turquie pour les Européens, Mexique pour les Américains - mais une superpuissance commerciale, industrielle, bientôt technologique et scientifique à la stratégie mercantiliste vigoureuse et efficace. Que l'on pense par exemple à la destruction de l'industrie du panneau solaire européen, grâce au dumping. Que l'on pense à la sous-évaluation de la monnaie chinoise. Que l'on pense à l'utilisation d'énergies "sales" mais bon marché, typiquement le charbon dont l'utilisation dans le mix énergétique de l'humanité a augmenté depuis 2000... du fait de la Chine, et tant pis si cela empire le climat. Les questions du libre-échange, plus exactement de son degré, des protections en terme de normes notamment écologiques, de gestion de la monnaie, de tarifs punitifs et prompts à mettre en place pour parer immédiatement les stratégies de dumping plutôt qu'après qu'elles aient atteint leur objectif, d'exigence de réciprocité concernant l'ouverture effective des marchés etc. etc. ... toutes ces questions ne sont aujourd'hui pratiquement pas traitées par les Européens, avec les conséquences que l'on connaît. 3. Stopper puis inverser la dégringolade de l'éducation notamment scientifique, car ce n'est évidemment pas seulement une stratégie mercantiliste agressive qui explique le succès chinois, mais aussi un mouvement magnifique d'augmentation à marche forcée du niveau éducatif de la population chinoise, mouvement dont il faut évidemment se réjouir sur le fond... mais dont l'effet est grandement renforcé par un autre mouvement lui entièrement négatif de tassement, et plus récemment de dégringolade des résultats de l'éducation, d'abord scientifique, dans beaucoup de pays européens marchant à la suite des Etats-Unis déjà engagé depuis belle lurette dans cette chute. Et parmi ces pays européens qui suivent le leadership américain vers l'ignorance, la France figure en très bonne place. Quand la Chine - et d'autres pays en priorité asiatiques - forment non des bataillons, mais bien des armées d'ingénieurs, de techniciens supérieurs, de scientifiques - sans oublier d'ailleurs les artistes, la Chine est par exemple de très loin le premier marché mondial du piano - tout pays occidental qui choisit la facilité ou des méthodes aux résultats aléatoires voire discrédités ne fait qu'organiser son propre déclin dans tous les domaines, y compris bien évidemment l'économique. Si l'on s'inquiète de l'affaiblissement des Occidentaux vis-à-vis de la Chine, voilà des pistes sérieuses. En voilà une en revanche qui est une impasse dangereuse : se quereller avec Pékin concernant des îlots qu'il dispute à certains de ses voisins les plus faibles - Vietnam, Philippines, etc. - comme si l'on cherchait un affrontement armé pour défendre à leur place des intérêts mineurs de pays qui ne sont pas prêts eux-mêmes à la guerre pour les défendre, sans évidemment aucun effet positif sur les causes véritables de l'affaiblissement américain et européen - guerres stupides, cécité et béni-oui-ouisme libre-échangiste, affaiblissement éducatif. Il ne suffit pas de vouloir refaire la grandeur de l'Amérique ou de la France, encore faut-il ne pas être trop c..
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[BREXIT]
Alexis a répondu à un(e) sujet de Gibbs le Cajun dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est fort peu convaincant : 1. Tout d'abord, Sinn est bien gentil de parler de "perdants de la redistribution" qui voudraient partir, mais pour l'instant les peuples qui seraient le plus tentés par le départ de l'UE, l'italien puis le français, ne reprochent pas avant tout à l'UE de leur prendre leurs sous durement gagnés pour les donner à d'ingrats fainéants du Sud ou de l'Est. Ça c'est un discours qui est entendu davantage en Allemagne ou dans d'autres pays du Nord - sans y être nécessairement majoritaire - et le peuple allemand notamment n'est pas très tenté par le départ, parce que la situation économique est plus favorable en Allemagne et l'UE n'y est pas perçue par une partie importante de la population comme étant à la source d'au moins une partie des problèmes. 2. Ensuite, et c'est le plus important, il est bien sûr tout à fait vrai qu'il serait possible d'avoir du libre-échange sans avoir liberté de circulation et d'établissement, et il est encore plus vrai que souhaiter "punir" les Britanniques parce qu'ils ont décidé de quitter l'UE serait déplacé, petit et insultant. Mais c'est aussi éviter soigneusement de parler du principal problème ! Le principal problème dans les discussions sur une forme de libre-échange entre la Grande-Bretagne redevenue indépendante et l'UE à 27, c'est que cela pose la question de la politique commerciale de l'UE, plus précisément de la capacité même de l'UE d'avoir une quelconque politique commerciale sans se laisser marcher sur les pieds (je veux dire, encore plus que ce n'est déjà le cas) par la première puissance mercantiliste venue, au hasard la Chine, sachant que la Grande-Bretagne disposant du droit de conclure des accords commerciaux pourrait fort bien établir une forme de libre-échange avec la Chine, échangeant avec Pékin l'établissement de certaines activités-relais chinoises en Grande-Bretagne contre le contournement aisé de toute protection commerciale de l'UE, laissant l'UE totalement à la merci du sens chinois du fair-play et de l'équité en matière commerciale. C'est d'autant plus vrai que le gouvernement britannique non seulement disposerait de cette possibilité de devenir un relais commercial libre-échangiste pour contourner les protections... mais claironne à gorge déployée son intention de le faire ! Si l'option "accorder aux Britanniques tout ce qu'ils veulent en matière de restriction à la libre-circulation des personnes, les conserver dans la même zone commerciale et soumis aux mêmes règles de négociation" existait, elle pourrait être discutée. Comme elle n'y est pas, l'intérêt concret (commercial) non pas idéologique (libre-circulation des personnes etc.) des peuples de l'UE à 27 est que les relations commerciales avec la Grande-Bretagne soient celles que nous avons avec la Chine, l'Inde ou les Etats-Unis. Celles que l'OMC définit. Ce n'est pas une punition, c'est une protection contre des libre-échangistes en folie. Est-ce ainsi que l'on voit les choses à Berlin ? C'est à voir. L'Allemagne a un excédent commercial très important avec la Grande-Bretagne, son intérêt national étroit peut fort bien être le libre-échange avec Londres. Le commerce allemand avec la Chine n'est-il pas équilibré par le besoin de Pékin de s'équiper en machines-outil dernier cri... si bien que Berlin est tout naturellement moins inquiet d'un équilibre dans le commerce avec la Chine qui n'est après tout que l'intérêt... de l'ensemble des 27 ? En revanche, le libre-échange avec une Grande-Bretagne se faisant fierté et système de son libre-échangisme à tout crin n'est certainement pas dans l'intérêt de la France. Bonne question. Une recherche des mots-clé Hollande + punir, ou Hollande + punition, remonte de (nombreuses) références à Assad, quelques-unes à la Russie, mais pas à la Grande-Bretagne. Les références retrouvées avec les mots-clé Hollande + punir + Grande-Bretagne, il y en a oui... dans la bouche de certains responsables britanniques. Tel Boris Johnson, qui disait "Si monsieur Hollande souhaite administrer une punition à quiconque essaye de s'échapper [de l'Union européenne], un peu comme dans un film de la Seconde Guerre mondiale, alors je ne pense pas que ce soit la bonne voie pour aller de l'avant". Sauf à ce que quelqu'un trouve une référence explicite à ce genre de paroles de la part de Hollande, je suis tenté de conclure que le thème de la "punition" a pour origine... le gouvernement britannique. -
Ah OK. Oublie ma remarque donc.
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Russie et dépendances.
Alexis a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
Sans revenir dans le détail - franchement, je n'en ai aucune envie - je distingue entre ce qui tombe sous le sens, par exemple le fait que les autorités russes et d'ailleurs aussi la population souhaitaient la victoire de Trump, de même que les autorités françaises ou allemandes souhaitaient celle de Clinton, et ce qui se trouvait dans ce fameux rapport - que j'avais lié dans un post à l'époque - et qui est effectivement du délire pur et simple. Nous étions littéralement devant quelqu'un qui a écrit que Trump a loué la chambre exacte utilisée par le couple Obama à Moscou de manière à pouvoir engager des prostituées pour qu'elles le compissent. Ce qui a du bien faire rigoler ceux qui ont pondu cela, mais est totalement invraisemblable. Un rapport qui prétend sérieusement ce genre de choses ne mérite pas davantage d'examen. Les Polonais sont membres de l'OTAN. Ce qui n'est d'ailleurs pas remis en cause par la Russie. Pour le reste, il n'y aurait aucune violation du droit international à ce que l'Ukraine devienne membre de l'OTAN, si les différents pays concernés le souhaitaient - ce qui n'est pas le cas, il y a eu refus de la part de la France et de l'Allemagne au sommet de Bucarest en 2008. Cela dit, tout est permis, mais tout n'est pas raisonnable. Des forces armées potentiellement ennemies dans l'est de l'Ukraine, déléguées par une alliance militaire pan-européenne mais excluant la Russie, donc objectivement hostile, qui plus est alliée à la superpuissance mondiale, pour la Russie cela peut être résumé en une date, l'été 1942. Mettre un pays pas tout à fait impuissant dans ce genre de situation et face à ce genre d'inquiétude n'a strictement rien de raisonnable, cela reviendrait à prendre un grand risque de "retour à l'état de nature" dans les relations internationales. C'est-à-dire à pousser - certains iraient jusqu'à dire à forcer - la Russie à quitter la table de négociations et entrer en guerre. La vraie, pas "j'agite des révolutions de couleur" d'un côté, "je fournis des armes à des rebelles" de l'autre, pas une guerre par procuration. A un certain niveau de danger stratégique, la question n'est plus pour le pays qui se trouve en danger ce que dit le droit, mais ce que commande la prudence quant à la protection du pays contre un risque d'attaque. Même avant Trump, l'Ukraine avait pratiquement zéro chance de jamais rentrer dans l'OTAN, parce que suffisamment de gens le comprennent en Europe de l'Ouest - même s'ils sont peut-être moins nombreux en Europe de l'Est ou aux Etats-Unis. A l'époque Trump, c'est carrément exclu. Ça dépend où, quand, quel est l'enjeu, quelle est la situation politique chez les uns et les autres, etc. En pratique, en cas de danger pressant perçu par Moscou sur sa frontière ouest, que ce danger soit réel ou non pourvu que les autorités russes en soient vraiment convaincues, le Kremlin aurait tout à fait les moyens de ses ambitions en Ukraine : - La géographie compte, transporter des armées lourdes depuis l'Europe de l'Ouest, sans parler des Etats-Unis, ne serait pas une partie de plaisir, surtout que les transports pourraient être vulnérables - Le type de guerre auquel on s'est préparé compte, or la Russie est avant tout terrestre, forces lourdes et "à courte portée", au contraire des Occidentaux qui ont en moyenne des forces plus légères - sauf certaines unités moins nombreuses en proportion - qu'ils destinent à des interventions lointaines. La Russie se prépare militairement à des affrontements d'égal à égal, les Etats-Unis et à une échelle beaucoup plus petite les Français et les Anglais se préparent à des expéditions contre des mouvements de guérilla - La politique compte, mobiliser Allemands, Français ou Britanniques pour le sacrifice en Ukraine, pour ne rien dire de mobiliser les Américains, serait incomparablement plus dur que de mobiliser des Russes Quelques points importants sur les antimissiles en Pologne ou Roumanie : - Ils ne servent évidemment pas à arrêter des missiles intercontinentaux iraniens à tête nucléaire, totalement inexistants - ce qui fut cependant un temps leur justification officielle - Ils ne servent pas non plus à gêner les forces stratégiques russes, pour plusieurs raisons dont la plus claire est que la Terre est ronde. Si. Ce qui a pour conséquence que les balistiques russes passeraient au-dessus du Pôle pour atteindre l'Amérique depuis l'Oural, la Sibérie ou l'Arctique, sans s'approcher le moins du monde de l'Europe de l'Est - Il est possible qu'ils ne servent que des objectifs politiques et financiers - s'attacher des alliés en leur donnant un truc militaire sur leur territoire qui leur fait croire qu'ils sont protégés, tout en augmentant les dépenses des programmes antimissile ce qui développe les affaires... - Cependant, s'il faut leur chercher une utilité militaire la voici : protéger un déploiement offensif de l'OTAN contre l'attaque de ses arrières par les balistiques courte portée russes du type Iskander. Bref, empêcher l'attaque par la Russie du second échelon des forces OTAN, en cas de guerre ouverte à la frontière de Russie - Ce scénario est politiquement très improbable. Mais. Mais voilà, le stratège russe devant cet objet "antimissile en Europe orientale" est forcé de se poser la question "Est-ce uniquement pour augmenter les bénéfices des entreprises américaines de la Défense... ou non" ? Et si la confiance est basse - et elle l'est, et il y a des responsabilités des deux côtés à cette situation - il doit prendre pour base de ses réflexions non les intentions affichées par telle autre partie - qui pourraient être mensongères - pas même l'état de l'opinion publique chez lui - qui pourrait changer - mais les capacités opérationnelles. Le stratège russe est donc obligé de considérer les antimissiles en Europe de l'Est comme l'indication d'une possible "option" américaine sur une guerre offensive à la frontière russe pour l'avenir à moyen terme. Et il réagit en fonction. -
Russie et dépendances.
Alexis a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
Je n'ai pas pu retrouver ce tweet sur le compte de la Mission Russe à l'OSCE. Quelle était la date ? -
Le grand jeu des prédictions - Edition "Le monde en 2020"
Alexis a répondu à un(e) sujet de Carl dans Politique etrangère / Relations internationales
Bon là je vais m'avancer, et sur un terrain glissant encore mais... Fin 2017 Parmi les trois élections nationales de l'année "à risque" pour l'Union européenne, l'une au moins a donné un résultat "non conforme" et dangereux pour l'avenir de l'UE Pour rappel il s'agit, dans l'ordre, des Pays-Bas (mars - risque = Parti pour la Liberté de Geert Wilders), de la France (avril / mai - risques = Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon) et de l'Italie (peut-être juin - risque = Mouvement des Cinq Etoiles de Beppe Grillo) Mon raisonnement est simple : chacun de ces trois événements a une probabilité relative voire limitée. Mais comme il y en a trois, la probabilité qu'au moins un se réalise est quand même assez élevée. -
.... Bon, OK, on revient au sujet.
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Il s'agit d'un missile balistique à moyenne portée de type Khorramshahr qui a volé environ 1 100 km. Selon l'agence iranienne Press TV, ce nouveau type de missile se caractériserait par une "haute précision". Voir encore ici une annonce de l'automne dernier : "Le ministre iranien de la Défense a annoncé au Parlement la production de trois types de missiles optimisés « Sejjil », « Qadr » et « Khorramshahr » d'ici mars 2017" Ce test constitue-t-il ou non une violation de la résolution 2231 des Nations-Unies ? Aucune idée, je trouve des avis dans un sens et dans l'autre, mais guère de détails sur la supposée violation. En tout cas, Trump n'a pas tardé à réagir, avec une modération toute caractéristique : L'Iran a été formellement MIS EN GARDE pour avoir tiré un missile balistique. Z'auraient du être contents de l'accord exécrable que les Etats-Unis ont signé avec eux !
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Ukraine 3
Alexis a répondu à un(e) sujet de Jojo67 dans Politique etrangère / Relations internationales
Tout à fait. Mais Porochenko fait avant tout de la politique interne à mon avis. Il grappille quelques points auprès des plus nationalistes ou en Galicie. -
Quelques détails sur l'accord signé par Obama peu de temps avant l'élection pour prendre aux Etats-Unis un nombre inconnu de personnes détenues par l'Australie dans des îles suite à leur arrivée en bateau, dont la majorité avait été légalement reconnue comme des réfugiés. Q&A: what is the Australian refugee deal and why has it angered Trump? Cette acceptation aux Etats-Unis étant conditionnée à une validation individuelle préalable par les autorités américaines, sachant qu'en cas d'échec les réfugiés pourraient être acceptés en Papouasie ou au Cambodge pays qui semblent les accepter. Il semble donc que la grande majorité des réfugiés, dont le besoin à bénéficier d'une protection avait été reconnu, refusaient d'accepter celle de la Papouasie comme celle du Cambodge. Pays il est vrai incomparablement plus pauvres qu'Australie ou Etats-Unis, et il n'est pas question de le nier : à la place de ces réfugiés, moi aussi je préférerais un pays riche à un pays pauvre. - Je ne sais pas au juste pourquoi Obama a accepté d'accueillir ces réfugiés aux Etats-Unis. Ils disposaient déjà d'une solution en terme d'Etat prêt à assurer leur protection, donc l'argument humanitaire ne tient pas. D'autre part c'est bien l'Australie où ils avaient tenté de débarquer - après un long voyage depuis le sous-continent indien ou le Moyen-Orient, donc il paraîtrait naturel de penser que c'est elle qui avait la responsabilité de choisir comment répondre à leur demande. - Je ne comprends pas au juste non plus comment des Pakistanais par exemple peuvent être à la fois des réfugiés, et refusés par l'administration Trump. En effet, le Pakistan est un Etat stable, les seules personnes qui pourraient éventuellement avoir le droit à la protection seraient des chrétiens ou des bouddhistes, peu nombreux mais à la situation pas forcément enviable. Mais alors il s'agirait de minorités religieuses, et le décret Trump vise explicitement à les protéger, comme rappelé plus haut par @Pseudonyme. Faut-il comprendre que la qualité de réfugié leur a été reconnue sans véritable justification ? Ou que l'administration Trump s'est pris les pieds dans le tapis ? Sinon, plus d'infos ici, notamment sur la nationalité des réfugiés. Parmi 1254, plus de 700 sont originaires d'Iran. Contrairement au commentaire insultant de Trump, ils ne risquent guère d'être des risques de sécurité s'agissant du djihadisme... la majorité d'entre eux étant probablement chiites.
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Les forces américaines ont reçu davantage de F-35, qui ne peut être utilisé car loin d'être au point, que de F-22. Ce n'est pas nouveau, mais ça reste toujours aussi aberrant. Factuellement il n'y a que 0 Rafale indien pour le moment, versus 1 F-35 japonais et 0 coréen. Ce fil a été commencé en 2003. D'ici à ce que le F-35 soit vraiment opérationnel, la deuxième génération de contributeur aura peut-être eu le temps d'entrer en lice. Le texte part d'idées bien fondées, la primauté du politique, l'importance des facteurs géographiques, de la définition de la mission, le fait que la technologie ne peut pas tout, etc. Cela dit je ne le trouve pas tout-à-fait convaincant, à cause de ses approximations. - "les objectifs officiels des interventions de l’armée russe en Syrie étaient 1) stabiliser l’autorité légitime et 2) créer les conditions d’un compromis politique. Il est indéniable que les forces armées russes ont totalement atteint ces deux objectif" Non. Le premier objectif est indéniablement atteint. Le second ne l'est pas, du moins pas encore. - "ce que nous voyons, notamment aux États-Unis, est une approche diamétralement opposée. C’est quelque chose comme ça : nous avons l’armée la mieux formée, la mieux équipée et la mieux armée sur la terre ; aucun pays ne peut rivaliser avec nos bombardiers furtifs perfectionnés, nos sous-marins nucléaires, nos pilotes sont les mieux entraînés sur la planète, nous avons des capacités de guerre réseau-centrées sophistiquées, d’intervention globale, de reconnaissance et de renseignement basées dans l’espace, nous avons des porte-avions" L'auteur confond un certain discours médiatique et politique auto-satisfait et ce que disent les professionnels des forces américaines, qui parlent de l'adéquation ou non de leurs moyens par rapport à des objectifs opérationnels bien définis. Les militaires américains ne passent pas leur temps à se regarder le nombril et à le trouver joli, ils ont des choses plus sérieuses à faire. - "La réalité est que l’armée étasunienne a joué un rôle secondaire dans la Seconde Guerre mondiale sur le théâtre européen Aberrant, suivant les propres critères de l'auteur. L'armée américaine a contribué un ordre de grandeur de moins à la victoire que l'armée soviétique, si on le mesure par exemple au nombre de soldats allemands mis hors de combat. Mais pour ce "prix", elle a atteint - avec l'armée britannique, l'armée française et celles des autres alliés - l'objectif politique de libérer les parties les plus développées de l'Europe et de prendre le contrôle de plus de la moitié du territoire allemand... or c'est bien l'atteinte d'un objectif politique qui définit le succès à la guerre, comme l'auteur le rappelle par ailleurs avec raison. Le fait qu'elle ait payé pour atteindre ces objectifs un prix incomparablement moins élevé que l'armée soviétique n'est pas à porter à son débit. et qu’après cela, les seules « sortes de victoire » que les États-Unis ont remportées sont extrêmement embarrassantes" Certainement pas la guerre de Corée, qui aboutit à protéger l'existence d'un régime non communiste - devenu plus tard démocratique - en Corée du Sud, donc atteignit un objectif politique clair. Pas non plus la guerre du Golfe de 1991, qui non seulement libéra le Koweït mais aboutit à placer l'Irak sous un régime débilitant de sanctions l'empêchant de de reconstituer sa puissance. Le fait que les moyens utilisés aient été inhumains - mort de plus d'un million de civils du fait des sanctions - n'empêche pas que les objectifs aient été atteints. Andrei Raevsky (le "Saker") est souvent intéressant, mais je le trouve souvent aussi partisan, et c'est peu de le dire. Non, on en parle de moins en moins. Même Angela Merkel a reconnu que le traité de libre-échange EU-UE était tombé à l'eau, ce qu'a depuis officialisé la Maison Blanche. Cela manquera toujours à l'Europe, de même que cela manque à l'Afrique et aussi à l'Asie. Un continent n'est pas un pays. En revanche, pour prendre un exemple, les Français sont soudés derrière leur Roi lorsqu'ils sont attaqués et se sentent dans leur droit, ce qui a été prouvé une nouvelle fois depuis 2015, et l'argument est valable pour les autres pays aussi.
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Crise financière mondiale [info only]
Alexis a répondu à un(e) sujet de debonneguerre dans Economie et défense
C'est la Loi des Vingt Pourcents. -
Cela aussi passera
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[BREXIT]
Alexis a répondu à un(e) sujet de Gibbs le Cajun dans Politique etrangère / Relations internationales
I say ! This is shocking ! Hmmoui, avec les deux tourtereaux qui se tiennent par la main, si j'étais M. May je m'inquiéterais un peu quand même... Et puis il y a encore ça ... -
Ukraine 3
Alexis a répondu à un(e) sujet de Jojo67 dans Politique etrangère / Relations internationales
Résumé court et factuel dans La Croix. Avdiivka, ville symbole de la guerre en Ukraine. Avec ce triste rappel concernant Minsk : Il est possible que l'embrasement de ces derniers jours réponde à des considérations politico-stratégiques d'un côté ou de l'autre, chez les parrains des premiers ou chez ceux des seconds. Il est possible aussi... que nous assistions à l'équivalent militaire d'un mouvement brownien. Si les raisons des violences et des morts plus ou moins nombreux à tel moment ou tel autre ne sont pas discernables... c'est peut-être parce qu'elles n'existent pas. Énervement local qui dégénère, méprise, intérêt d'un petit chef local à se faire valoir auprès de son groupe, ou d'un petit politicien à Kiev pour les mêmes raisons... voire même hasard pur, mouvement d'humeur. Lorsqu'une situation est si merdique que celle vécue par les soldats des deux côtés sur le front figé - ou semi-figé - du Donbass, les "incidents" arrivent presque naturellement. Concernant la réaction de la Maison Blanche, du Kremlin et des autres, en temps normal je n'attendrais pas grand chose. Les deux pays ont certainement des renseignements plus complets que ceux qui sont dans le domaine public, et si des mendiants se disputent et se tuent dans un bac à sable, les gens importants ne s'en préoccupent généralement pas exagérément. Il reste la possibilité théorique qu'un nouveau président fraîchement investi et quelque peu chatouilleux sur les humiliations réelles ou perçues ne sur-réagisse s'il avait l'impression d'un "manque de respect" de la part de Vladimir ? Je n'y crois pas, mais on ne sait jamais. -
Le vrai test du sérieux de Donald Trump dans cette affaire, c'est le sort réservé au programme F-35. Le programme tel qu'il existe aurait pour conséquence de priver l'USAF de tout nouvel appareil opérationnel d'ici 2023-24 - temps nécessaire pour terminer le développement puis le test opérationnel du chasseur. C'est incompatible avec toute ambition de développer la puissance aérienne américaine, ou même de simplement la conserver en son état actuel, sans grave affaiblissement dans l'intervalle. D'un autre côté, le F-35 est politiquement très bien protégé, parce que son constructeur Lockheed-Martin a tout fait pour. Définir une solution alternative - pas nécessairement un arrêt pur et simple, mais autre chose que l'affaiblissement programmé de l'USAF - est donc à la fois très souhaitable pour les Etats-Unis, indispensable pour le programme affiché de Donald Trump... et plus difficile politiquement que de refuser le TPP ou d'interdire les visas de certains pays pendant 90 jours, parce que l'opposition sera féroce y compris chez les Républicains. Les premiers indices ne sont pas bons. Trump a annoncé le 30 janvier un "deal" avec LM pour diminuer le prix final du F-35 de 600 millions $, ce qui est d'une part une somme minuscule vu les enjeux, d'autre part est conditionné à des achats en gros de F-35... bref l'intensification du problème qu'il s'agit d'adoucir. Voir ici par exemple. S'il suffit d'un petit geste commercial de la dimension d'un porte-clé en échange de l'achat d'une voiture pour amadouer le Donald, LM va commencer à l'aimer très fort...
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En somme tu nous recommandes d'adopter la posture Zazen afin de dépasser les apparences... D'accord, il faut s'y essayer. Une réserve toutefois. Sachant que le maître zen encourage à l'occasion ses disciples au moyen d'un bâton, le kyôsaku ou bâton d'éveil, ce qui n'est "pas un châtiment ou une humiliation, mais un encouragement ou une libération"... sans vouloir te vexer, je me mets pas dans le groupe que tu diriges, mais dans celui d'à-côté.
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Russie et dépendances.
Alexis a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
Je prendrais les interprétations de Migranyan avec plus que des réserves. - D'une part ce sont évidemment les siennes, non celles de Vladimir Poutine ou d'autres responsables russes. - Son parcours rend par ailleurs quelque peu douteux qu'il puisse être utilisé comme "intermédiaire" valable, comme universitaire chargé d'expliciter à l'autre côté ce qu'on attend de lui. Sans doute, il a eu des fonctions officielles du temps de Boris Eltsine, mais ça commence à dater. Quant à ses fonctions à l'Institut de la Démocratie et de la Coopération, une citerne de pensées fondée par des ONG russes et établie à Paris et à New-York, elles expriment certes des positions fortement pro-russes... mais sur un mode un tantinet exalté. En première page du site français de cet institut, on trouve par exemple le verbatim d'une intervention - par un autre que Migranyan - à l'IDC sur le thème Le retour du politique et des peuples souverains contre le néo-bolchevisme mondialiste ... ! Le problème ici c'est la crédibilité : est-ce que le gouvernement russe serait prêt à utiliser ce genre d'agitateurs analystes pour "faire passer des messages" ? Je ne les crois pas si désespérés... - Enfin, en ce qui concerne ses talents individuels, disons que la valeur de son jugement laisse à désirer à lire le jugement plein de bon sens comme quoi "there was a difference between Hitler before 1939 and Hitler after 1939, and that Hitler without a single drop of blood has united Germany with Austria, and Sudetenland and Memel to Germany, something what Otto von Bismarck was unable to do". Quand on n'est pas capable d'ouvrir un manuel d'histoire de lycée pour s'informer sur les crimes de Hitler avant de déclencher la seconde guerre mondiale, on n'est pas qualifié pour faire de l'analyse politico-stratégique sérieuse. Si le dossier anti-Trump - vous savez, les prostituées qu'il aurait payées pour pisser sur le lit d'Obama - avait la moindre consistance, je n'aurais aucun souci à supposer un assassinat politique. Les coïncidences, ça existe, mais c'est rare. Le problème, c'est que ce dossier est un composé de délires. Alors ? Est-ce qu'on tue un ancien agent juste pour le principe, juste parce qu'il aurait pu avoir des contacts avec des étrangers, sans que ces contacts aient abouti à la divulgation effective d'informations secrètes ? Soit nous sommes effectivement face à une coïncidence. Soit, ce qui est le plus probable, il y a eu assassinat... mais alors, c'est que les services russes sont en mode "Grand Nerveux". Ce qui soit dit en passant n'est pas tout à fait rassurant. -
Russie et dépendances.
Alexis a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
Ça dépend, ça pourrait aussi une coïncidence. Ou bien le remords d'avoir causé des problèmes. Le gars s'est peut-être suicidé de désespoir. Ça vous ronge... -
Info supplémentaire au sujet de ce "canal pour la dissidence" disponible pour les diplomates américains qui ont de sérieuses réserves au sujet d'un aspect de la politique étrangère de leur pays. Ce canal avait déjà été utilisé au printemps 2016 par 51 diplomates pour critiquer la politique syrienne et appeler à "des frappes militaires ciblées" contre le gouvernement syrien. La réponse officielle d'Obama étant d'être "prêt à écouter le point de vue des diplomates" tout en affirmant que la politique vis-à-vis de la Syrie ne changerait pas. Une version tout juste polie de Cause toujours tu m'intéresses Bien sûr les rôles sont inversés : la proposition des diplomates d'attaquer la Syrie était stupide, tandis qu'une interdiction de voyage aux Iraniens et autres serait stupide si elle était confirmée par Trump après les 90 jours - tout en restant incomparablement moins meurtrière. Mais enfin le principe même de traiter par le mépris le canal pour la dissidence n'est pas nouveau.
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Le grand jeu des prédictions - Edition "Le monde en 2020"
Alexis a répondu à un(e) sujet de Carl dans Politique etrangère / Relations internationales
Celle-là est en cinq parties. 2020 - Le président Trump termine son mandat régulièrement - il n'a pas été destitué, ni assassiné - Il n'est pas réélu - Le gagnant de l'élection est un candidat démocrate ou indépendant qui ressemble beaucoup plus à Bernie Sanders qu'à Hillary Clinton - Moins de soldats américains sont morts au combat dans la période 2017-2020 que dans aucune des trois présidences précédentes - La part du dollar dans les réserves de change mondiales est inférieure à 60% (elle est en 2016 d'environ 65% et en augmentation) Le reste je le mets en écriture normale, parce qu'on ne pourra en juger la validité que dans les années suivantes, ou parce que c'est trop "qualitatif" sans que je sois prêt à m'aventurer en proposant un critère vraiment précis. Avec le recul, la présidence Trump apparaîtra comme un mélange de succès et d'échecs, mais comme en général bien mieux réussie pour ce qui est de casser des choses qui méritaient de l'être - avec des dégâts collatéraux non négligeables - que pour les remplacer en construisant quelque chose de fonctionnel et d'adapté pour permettre au pays d'aller plus loin. L'ère Trump aura été une présidence de transition. Un paroxysme à plusieurs égards - le rôle de l'argent en politique, la négation du changement climatique et la volonté d'utiliser à fond toute ressource fossile sans limite et sans souci du lendemain - et à d'autres égards le début d'une nouvelle époque. Je pense au retrait progressif mais volontairement accéléré de l'Amérique de son rôle mondial impérial, à l'inflexion s'accentuant désormais irréversiblement en faveur de nouvelles formes de protectionnisme, non seulement aux Etats-Unis mais dans le reste du monde, et commençant à inverser le mouvement historique en faveur du libre-échange depuis 1945. Je pense encore à un tarissement relatif de l'immigration aux Etats-Unis. La véritable fin des illusions d' "hyperpuissance" des années 1990-2010, Trump aura encore été le président du No We Can't. Après l'homme du Yes We Can, dernier visage souriant de l'Empire, du Libre-Echange et de l'immigration ouverte, et décoré du prix Nobel de la paix avant d'avoir fait quoi que ce soit, qui n'avait fait qu'esquisser un mouvement de modération dans la quête de pouvoir planétaire qui est l'objectif de tout empire, Trump aura été le premier président affirmant que l'Amérique "ne peut continuer à"... payer la sécurité du monde, accepter des échanges commerciaux déséquilibrés, ou accepter une immigration clandestine élevée, pas avec le niveau de sa dette publique ou de sa pauvreté. Sans doute l'Amérique ne peut pas nécessairement non plus continuer à... s'endetter sans peine dans la principale monnaie de réserve, ou attirer le plus clair des immigrés scientifiques du monde, ce que Trump n'a pas dit, et n'a peut-être même pas pensé. Trump perdra la réélection parce qu'il aura échoué à vraiment améliorer la condition matérielle des 80% d'Américains les moins riches, et peut-être même la dégradation de leur condition matérielle n'aura-t-elle pas été stoppée. Ce fait pèsera davantage dans la balance qu'un certain freinage de l'immigration clandestine - obtenu de manière inefficace et désordonnée - et le retrait de toute aventure extérieure - baisse drastique du nombre de soldats américains mourant du fait du combat. Ce qui restera de plus important de sa présidence, c'est le fait qu'il aura brisé - faut-il dire explosé - bien des illusions, et contribué de manière décisive à accentuer des tendances qui n'avaient que commencé à se faire jour : - Illusion que l'Amérique assurera indéfiniment la sécurité de pays représentant 40% de la puissance économique mondiale, - Illusion que le libre-échange est la voie de la prospérité pour tous, - Illusion que le rythme migratoire peut rester très élevé sur le long terme, - Illusion que les Etats-Unis peuvent bénéficier indéfiniment du privilège du dollar, - Illusion que le système économique américain tel qu'il est est compatible avec l'amélioration de la prospérité de la majorité - Peut-être même illusion que les fossiles non-conventionnels représentent une solution énergétique car le plafonnement de leurs extractions pourrait se produire d'ici 2020. Pour parler en termes de philosophie hindouiste, Trump est une incarnation de Shiva, qui parmi ses - nombreux - attributs est le "dieu de la destruction, de l'illusion et de l'ignorance. Il représente la destruction, mais celle-ci a pour but la création d'un monde nouveau : Shiva transforme, et conduit la manifestation à travers le « courant des formes ». (...) Il a les yeux mi-clos, car il les ouvre lors de la création du monde et les ferme pour mettre fin à l'univers et amorcer un nouveau cycle". Shiva participe de la création, mais d'une manière paradoxale, en détruisant pour laisser la place au nouveau. Pour parler en termes de cinéma français maintenant , Trump c'est Victor, Nettoyeur. Il est prêt à "dissoudre la gueule" de pas mal de choses, en cas de doute... Oui, je sais, un certain nombre de personnes se sentent de plus en plus dans la position d'Anne Parillaud...