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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Je ne sais pas si c'est une provocation délibérée, ou simplement une (très) mauvaise réponse au besoin objectif des pays Baltes d'être rassurés quant à l'engagement des pays de l'OTAN à les défendre. Il est possible de répondre à ce besoin par la création d'une force de réaction rapide - déjà en cours - par la participation régulière d'Européens et d'Américains à la patrouille aérienne au-dessus du territoire balte - déjà mis en place - voire par des manœuvres plus régulières qui seraient possibles si le souhait est d'encore rajouter aux signes politiques pour rassurer les Baltes. Autant de moyens pour rassurer les uns sans inquiéter les autres - les Russes. Et sans jeter aux orties les promesses faites au moment de la guerre froide de ne pas déployer de troupes permanentes dans les pays anciennement du PAVA. Sur le plan objectif, le risque pour la Russie que représenteraient ces 5 000 hommes et leur matériel (soit en gros une brigade) ne doit pas être exagéré. En cas d'agression depuis les pays baltes avec renforcements de cette force par des troupes OTAN, Moscou aurait les moyens de bloquer l'arrivée des renforts suffisamment longtemps pour permettre à ses chars d'écraser cette brigade. L'outil de choix serait probablement l'Iskander-M, la meilleure version (non exportée) du sol-sol russe mobile, furtif, de précision décamétrique, à trajectoires et ogives diversifiées jusqu'à 400 ou 500 km. Le district de défense Ouest possède une soixantaine de ces engins en 5 brigades de 12, sur 120 prévus au final. Du moins prévus à ce jour. Je ne serais pas surpris que les achats de ces engins soient augmentés. Lors de manœuvres en début d'année, des Iskander-M ont été temporairement déployés à Kaliningrad. Ce type de déploiement deviendra peut-être aussi permanent, ce qui permettrait à la Russie de menacer facilement aussi le deuxième échelon d'une éventuelle agression OTAN depuis les pays Baltes avec pour base la brigade stationnée là-bas. Toujours dans l'objectif de mieux protéger Saint-Petersbourg. Naturellement, il n'y aura pas davantage d'agression OTAN en direction de St-P que d'agression russe contre les Baltes. Mais tout le monde a besoin d'être rassuré, y compris contre des peurs pas tout à fait raisonnables. Dans l'idéal, ce genre d'opération psychologique se fait avec moins de bruits et plus de dialogue. Lorsque l'un ou l'autre côté calcule mal - ou bien a pour objectif d'augmenter la tension pour avantage politique - eh bien ça se passe comme ça.
  2. Certes. En l'occurrence, les institutions européennes ont imposé au gouvernement grec la participation du FMI. La Grèce ne peut refuser le FMI qu'en refusant en même temps la tutelle européenne, ce qui signifie son expulsion de la zone euro par Mario Draghi. Et c'est précisément l'option du refus de la tutelle européenne que j'évoquais.
  3. Crise financière : l’OCDE pointe une nouvelle montée des périls Volonté de "se couvrir" contre une recrudescence des risques ? Tentative de contribuer à un dégonflage "en douceur" de la bulle sur les actions, de crainte d'un krach brutal un peu plus tard ? En tout cas, l'institution l'affirme, l'impression d'argent par les banques centrales pourrait finir par générer des effets secondaires (Non :o ? Kilukru ?)
  4. Non. L'abandon de créances par le secteur privé a été de l'ordre de 40 milliards, en échange de la garantie des contribuables européens sur tout le reste. Voir par exemple ici.
  5. Si l'hypothèse "ceux d'en face sont de bons garçons et des gens prudents" était universellement acceptée, plus personne n'aurait d'armée, ou au minimum plus personne n'aurait d'arme nucléaire. Si cette hypothèse était justifiée, à ouvrir un livre d'histoire on ne tomberait jamais sur le récit d'une guerre. Attention à la facilité consistant à personnaliser exagérément la politique internationale, que ce soit pour trouver des héros ou des méchants. Quoi que l'on pense des inquiétudes vis-à-vis des tentatives antibalistiques américaines, le fait est qu'elles sont partagées par Russie et Chine. Sans oublier un autre pays qui agit très discrètement sur la question, alliance oblige, mais ne laisse pas le sujet en plan. Voir le lien que je citais concernant les évolutions du missile M51. Considérer que le fait que tel dirigeant, par exemple Vladimir Poutine, soit un (très) grand méchant et que cela expliquerait les actions de son gouvernement, en oubliant que tout pays a des intérêts y compris la Russie, que les intentions ça compte en politique internationale même quand on échoue - comme les EU ont échoué à annuler la dissuasion des autres pays - et que plusieurs pays partagent un certain niveau de préoccupation quant aux intentions de Washington sur le sujet - au moins trois - ce n'est pas sérieux :) Comme je l'écrivais, les tentatives américaines de défense antibalistique sont peu efficaces et faciles à parer. Il n'empêche qu'elles existent, et que Washington y a consacré depuis trente ans un budget annuel se chiffrant en milliards de dollars. Ce n'est pas faute d'essayer. Et les intentions encore une fois, ça compte. Si vous défendez une cité fortifiée et que des étrangers creusent des tunnels pour saper vos murailles, même si vous n'avez aucun mal à les renforcer pour réduire leurs tentatives à néant, vous ne manquerez pas de noter les efforts qu'ils ont consenti pour ces travaux. Vous vous demanderez aussi quelles étaient leurs intentions. Était-ce vraiment pour vous faire une surprise le jour de votre anniversaire en arrivant avec un gâteau et des fleurs ?
  6. Non, il s'agit d'une légende. - Les plans d'ajustement du FMI incluent toujours une restructuration de la dette destinée à la rendre financièrement soutenable. La dette de la Grèce n'a été que peu restructurée, l'essentiel en a été repris par les autres Etats de l'eurozone sans décote. La sauvegarde des intérêts des banques européennes qui avaient prêté aux gouvernements des pays "en crise" Grèce Irlande Portugal Espagne a reçu la priorité, de préférence aux intérêts des citoyens de ces pays comme des contribuables des autres pays européens. - D'autre part, les plans du FMI ne font pas obstacle à une baisse de la monnaie destinée à faciliter une relance par les exportations. La Grèce au contraire n'a pu bénéficier d'une telle relance, étant intégrée à la zone euro. Ce qui était censé remplacer cette dévaluation, c'est-à-dire la dévaluation des salaires, pensions, etc. supposée parvenir au même résultat de baisse des prix des produits du pays, sans faire baisser la monnaie, d'une part ne s'est effectué que beaucoup plus lentement qu'une dévaluation qui peut se permettre d'être nettement plus brutale, d'autre part faisait porter l'effort d'ajustement seulement sur les salaires et pensions des plus vulnérables et moins introduits au contraire d'une dévaluation qui change tout en bloc. A noter que pour faire accepter des baisses de salaire drastiques, rien de moins qu'un chômage massif est nécessaire afin que les résistances du monde du travail soient écrasées. C'est bien le chômage massif qui a permis cette baisse. Si la Grèce avait été hors de l'eurozone et soumise au seul FMI, elle aurait certes souffert, ce qui était inévitable vu les circonstances, et le FMI n'est pas dirigé par des enfants de chœur - il n'y a d'ailleurs pas à en être surpris. Mais restructuration de la dette comme dévaluation de la monnaie lui auraient depuis largement donné la possibilité de rebondir. C'est son appartenance à l'eurozone qui a tant empiré sa situation. Et c'est l'attachement non démenti des Grecs à l'euro qui les empêche de trouver la sortie en déclarant un défaut partiel et en dévaluant leur monnaie, l'échec du gouvernement Tsipras à négocier un changement de stratégie économique avec les créanciers européens sans sortir de l'euro en est une nouvelle indication. Ceci sans même parler de la possibilité d'envoyer paître y compris le FMI, ce que l'Islande a fait en 2009 et que Grimsson son président déclarait après coup avoir été la décision la plus importante pour épargner au pays une crise sociale majeure. Et de fait l'Islande a connu un ajustement douloureux, mais sa société a tenu sans catastrophe, bien loin de la situation de la Grèce avec 25% de chômage et 60% de chômage des jeunes, l'émigration des jeunes, l'augmentation de la mortalité infantile, l'explosion des suicides et j'en passe...
  7. Selon le gouvernement russe, les armes anti-balistiques mises en place et prévues pour extension en Europe centrale ainsi que sur un certain nombre de bâtiments de la Marine américaine affectés à une présence européenne et en Europe sont dirigées contre la force de dissuasion nucléaire russe. On peut ne pas être d'accord avec cette hypothèse. Par exemple, on peut ajouter foi aux justifications mises en avant il y a déjà pas mal d'années comme quoi ces moyens antimissile seraient destinés à attaquer à mi-parcours les missiles intercontinentaux nucléaires iraniens. Qui n'existaient pas à l'époque, et n'existent toujours pas aujourd'hui. Il est permis de douter que Pologne ou République tchèque par exemple ajoutent foi à cette version... sinon, pourquoi mettraient-ils en avant la défense antimissile comme participation de l'Amérique à leur défense ? Mais enfin, peut-être que les gouvernements de ces pays se trompent ? Peut-être que la protection contre ces missiles iraniens inexistants est vraiment la raison de ces dépenses se chiffrant en nombreux milliards ? En revanche, si l'on suit l'hypothèse du gouvernement russe, se pose la question de savoir dans quelle mesure ces armes antimissile pourraient avoir une quelconque efficacité. Une chose est certaine : leur efficacité serait négligeable en cas de première frappe nucléaire russe, qui pourrait aisément saturer sous le nombre les antimissiles. Une chose est moins claire : quelle serait leur efficacité en cas de première frappe nucléaire américaine, pour bloquer la riposte russe beaucoup plus réduite en nombre, beaucoup de missiles russes ayant été détruits au sol ? Là, on ne peut écarter d'un revers de main l'hypothèse que la défense antimissile parvienne à être efficace. Le risque d'annulation de la dissuasion nucléaire russe me semble extrêmement minime, étant donné les performances décevantes des antimissiles, l'existence de leurres, les points de départ possibles de missiles sur tout le territoire russe sans compter les océans depuis que la permanence des SNLE russes à la mer est de nouveau assurée c'est-à-dire 2012. D'un autre côté, il faut bien comprendre que tenter d'annuler la dissuasion nucléaire d'un Etat, c'est tenter de se mettre en position de lui porter un coup mortel. Nulle exagération là-dedans : avoir des armes atomiques face à un Etat qui ne peut riposter, c'est se trouver dans la position des Etats-Unis face au Japon en 1945. Les programmes antimissile américains, y compris leur dimension européenne, sont comparables à un coup de couteau qu'un agresseur porte en direction du cœur, mais un coup de couteau lent visible et peu convaincu, bref facile à parer. Facile à parer non parce que l'agresseur l'a voulu - les Etats-Unis dépensent des milliards de dollars annuellement depuis des décennies dans ce but - mais parce qu'il n'a pas pu faire mieux. Donc vous le parez bien sûr, et facilement. Mais enfin vous notez la chose... La Chine aussi est concernée, qu'il ne faut pas oublier et qui elle aussi a modernisé son arsenal face au National Missile Defense américain qui ne visait pourtant, paraît-il s'il faut en croire le pouvoir américain, que les missiles intercontinentaux nord-coréens qui n'existaient pas il y a quinze ans... et n'existent d'ailleurs toujours pas (mais tiens comme ça se trouve la Corée du Nord vu d'Amérique c'est dans la même direction que la Chine, donc en se protégeant contre un danger qui n'existe pas on tente d'annuler une dissuasion nucléaire qui existe bel et bien... oh comme le hasard fait bien les choses...) Russie comme Chine (*) sont confrontés depuis d'assez nombreuses années maintenant à ces tentatives certes peu efficaces du pouvoir américain pour se mettre en position de leur porter des coups mortels. Peu efficaces oui... mais l'intention est politiquement immanquable. Et il subsiste toujours le risque qu'à force de jeter milliards et milliards dans cette direction, les Américains fassent tout à coup une percée inattendue et que l'efficacité de leurs moyens antimissile, aujourd'hui limitée, augmente de manière non linéaire. La "sortie" du diplomate russe rappelant au gouvernement danois que pour la Marine de son pays, participer à ces systèmes antimissile et en fournir un élément signifie que cet élément en cas de guerre pourrait être pris pour cible par une arme nucléaire russe peut être critiquée comme... peu diplomatique, justement. Elle n'en est pas moins strictement exacte. Toutes les puissances font des plans pour l'utilisation éventuelle de leurs armes nucléaires en cas de guerre. Il est peu probable que le bâtiment danois ait figuré jusque là parmi les objectifs des armes nucléaires russes. Il est très probable qu'une fois armé d'antimissiles il y figurera. Sur le caractère peu diplomatique - attention, litote ! - de l'annonce publique que ce bâtiment danois sera rajouté à la liste des cibles, disons que les relations entre Russie et bloc atlantique sont depuis début 2014 marquées d'une certaine nervosité de part et d'autre, pour les raisons que chacun connait. Le constater n'excuse rien, ni d'un côté ni de l'autre, mais ça me parait l'origine assez évidente de cette "sortie". Nervosité, et volonté d'être (très) explicite. (*) Ce sont naturellement les deux seuls pays concernés. Après tout aucun autre pays ne possède de missiles intercontinentaux indépendants de l'Amérique. Non, non, et personne d'autre ne prend ses précautions, c'est certain. (c'est marrant, en matière de "défenses adverses", on ne voit pas grand chose du côté russe ni chinois... de qui le général pouvait-il bien parler ?)
  8. Ce qui politiquement ne ferait pas l'affaire des eurosceptiques, qu'ils soient au FN ou ailleurs, que ce soit d'ailleurs en France ou ailleurs en Europe, c'est la Grèce arrivant à négocier un bon accord lui permettant à la fois de relancer son économie en mettant fin à la politique austéritaire et de rester dans l'euro, avec une restructuration de la dette à la clé. Car ce serait une validation de la stratégie proposée par la gauche radicale européiste type Syriza / Podemos en Espagne / FdG en France, qui est l'alternative à l'euroscepticisme type FN ou DLF pour tous ceux qui refusent la politique économique commune européenne actuelle. Quant aux deux autres issues possibles, le gouvernement grec qui "s'écrase" et poursuit la politique d'austérité et la catastrophe économique grecque de peur de sortir de l'euro, et la Grèce expulsée comme une malpropre avec pertes et fracas de la zone euro, on peut discuter laquelle est la plus favorable politiquement aux eurosceptiques, sachant qu'elles le sont toutes deux. Dans le premier cas, la preuve est faite que la seule manière pour un pays d'échapper à la tutelle des institutions européennes et aux dégâts qu'elles infligent est de quitter l'euro. Dans le second cas aussi d'ailleurs, avec de plus la probabilité que disons deux ans plus tard il soit déjà clair que la situation de la Grèce s'améliore, et que sortir de l'euro et faire défaut, même si "ça a secoué", était bien la meilleure solution.
  9. Pour paraphraser Guy Debord, avec l'EI la cruauté est un moment du spectacle. Et l'un de ses leviers les plus efficaces.
  10. Le jour où elle changera d'avis, il faut lui conseiller d'aller se balader du côté de Barbès... ;) Jean-Yves Le Drian interpellé à Barbès en train de vendre des Rafale à la sauvette
  11. Oui pour le niveau de développement. Mais le niveau de "paix civile"... euh c'est une autre manière d'évoquer le taux d'homicides, non :) ? A noter que les départements français que j'ai cités sont des régions développées, guère différentes en cela des pays européens, et n'ont aucune guerre civile dans leur passé proche. Pour les frontières à problème, la Guyane en a sans aucun doute - je ne sais pas si c'est la cause de leur taux d'homicide ce serait à vérifier - mais en tout état de cause ce n'est le cas ni de Martinique, ni de Guadeloupe... D'une manière générale, le taux d'homicide est évidemment influencé par le niveau de développement, par la disponibilité des armes à feu et par d'éventuelles tensions pas complètement refroidies (pas dans tous les cas cependant, voir le taux d'homicide faible en Algérie, dix ans après une guerre civile sanguinaire). Mais ces facteurs sont très loin d'expliquer toute la variabilité... Il reste de l'inexpliqué. Beaucoup. Je n'ai pas d'hypothèse à proposer pour le résoudre, mais je crois important de le constater.
  12. Hem... juste un petit rappel, il n'existe aucun territoire qui s'appelle "Golan israélien". Le Golan est un plateau situé en Syrie, que Israël occupe depuis 1967. Indépendamment de toute opinion comme quoi Israël l'occuperait à raison ou bien à tort, c'est une simple question de fait que le Golan n'est pas israélien. PS - J'ai hésité avant de faire ce post : mon objectif n'est pas de relancer un quelconque débat ni discussion sur la légitimité ou non des occupations depuis 1967. Ce genre de débat me semble stérile. Je souhaite seulement apporter une petite rectification de fait, rien de plus.
  13. Va pour poster une zolie n'image comme il aime beaucoup d'habitude ... ^_^ :D ;) ... Se rappelle tout-à-coup de l'existence de la modération ! :o :( Euh... non, rien. Pour replacer l'affaire dans le contexte tout de même les Etats-Unis sont certes significativement plus violents que pratiquement tout autre pays développé. Mais ils restent beaucoup moins violents que beaucoup d'autres pays, voire que la majorité. Carte des taux d'homicide par pays : Loin de moi l'idée de considérer la situation de violence américaine comme satisfaisante, mais enfin les EU restent très loin des taux d'homicide constatés dans des pays dont on parle pourtant incomparablement moins sous ce registre, tels Ukraine qui avant la crise de 2014 était déjà au-dessus du taux américain, Russie 2 fois au-dessus, Mexique ou Brésil 5 fois pire que les EU, Afrique du Sud 7 fois pire... Plus près de nous, en Martinique et en Guadeloupe, le taux est égal ou supérieur au taux américain. En Guyane française, on en est à 3 fois le taux américain.
  14. Il a peut-être senti le vent tourner. Vu comme les choses tournent à Kiev, rejoindre l'autre côté plus tôt de préférence à plus tard peut apparaître sage.
  15. C'est la question effectivement. De ce que je comprends il a sérieusement écorné ce qu'il présentait il y a quelques jours encore comme des "lignes rouges" - sur les retraites et la TVA. Ça commence à renâcler sévère chez Syriza, certains députés refusant l'accord tel qu'il se dessine (et tel que les créanciers cherchent encore à le durcir), pendant que le partenaire de Syriza dans la coalition gouvernementale, le parti souverainiste de droite ANEL, est aussi sur une position de refus. Au point que Tsipras envisage d'annoncer sa démission au cas où l'accord (pas encore finalisé) serait refusé par le Parlement. Il pourrait avoir beaucoup de mal à convaincre si en plus il arrive les mains vides en ce qui concerne la restructuration de la dette. Ou avec une simple vague promesse de restructuration de la part des créanciers, du type de celle que Samaras avait obtenue en 2012... et qui n'a été suivie d'aucun effet. De plus, s'il accepte de présenter au Parlement grec un tel accord "poursuite de l'austérité à peine modifiée et un point c'est tout", ceci après avoir négocié si longtemps et envoyé tous les signaux comme quoi la Grèce aurait une alternative en cas de refus des créanciers de prendre en compte la situation réelle, bref après avoir joué au poker pendant si longtemps, alors de deux choses l'une : - Soit il tombe, nouvelles élections et rebelote - Soit il reste, et il n'a plus aucun pouvoir de négociation face aux créanciers qui sauront qu'il n'est pas prêt à aller jusqu'au bout du jeu de poker. Alors c'est la poursuite de la politique d'austérité, légèrement adoucie aujourd'hui, de nouveau à plein demain dès que les créanciers auront l'occasion de revenir à la charge (c'est-à-dire sous quelques mois ? en cas de déblocage de 7,2 milliards, ils ne dureront pas longtemps...) Bref, s'il présente au Parlement l'accord qui semble se dessiner, sans aucun engagement concret des créanciers quant à la restructuration de la dette, il commet un suicide politique. Quant à la Grèce, elle sera encore plus écrasée dans un ou deux ans qu'aujourd'hui. D'un autre côté, pour que les créanciers donnent un engagement quelconque en ce sens... il faudrait qu'ils aient un sursaut de bon sens et de décence. Je ne suis pas nécessairement optimiste. C'est d'ailleurs le FMI qui semblait pousser le plus en ce sens, est-ce parce qu'elle a essuyé un refus net de Merkel et compagnie que Lagarde semblait faire la tête ? Perso, à ce stade, je n'exclus rien. Suicide politique de Tsipras avec ou sans chute du gouvernement, geste concret inespéré sur la restructuration de la part des créanciers, voire explosion de dernière minute Tsipras refusant un accord qui n'inclurait rien de substantiel sur la dette. Trésorerie juste suffisante pour éviter pendant quelques mois de plus à la Grèce de se déclarer en faillite, contre approfondissement du programme de dévaluation interne et transformation néolibérale de l'économie. Naturellement, lorsque l'économie grecque se sera encore plus contractée, la dette encore plus alourdie en pourcentage du PIB, le chômage encore aggravé, ainsi que l'émigration des jeunes qualifiés, la pauvreté et les morts par défaut de soins, il sera envisageable d'accorder un nouveau "plan de sauvetage", de nouveaux délais... contre des "réformes" encore plus profondes. Répéter ad nauseam C'est l'objectif du gouvernement Tsipras, et le mandat qu'ils ont reçu du peuple grec, que de casser ce scénario... tout en maintenant la Grèce dans l'euro. On devrait savoir très bientôt si ce double objectif est moindrement réaliste, ou si c'est une contradiction dans les termes et si la seule manière pour un pays de se sortir de la tutelle des "institutions" c'est-à-dire essentiellement de l'Union européenne est bien de quitter l'euro. Quelle que soit la réponse à cette question, nul doute qu'elle sera regardée de près par tous ceux qui dans toute l'Union européenne refusent la politique commune européenne et hésitent entre les options "gauche radicale pour changer l'UE" et "droite souverainiste pour quitter l'UE". Je ne crois pas que ce soient les encours des banques qui posent souci, les contribuables européens ont depuis longtemps pris le relais. La question c'est la spéculation sur une sortie d'autres pays de l'eurozone, qui pourrait redoubler à partir du moment où il serait prouvé que l'appartenance à l'euro n'est pas irréversible, et la possibilité qu'une telle spéculation crée un cercle vicieux entre renchérissement du coût de refinancement pour les Etats considérés comme "à risque", déficit public aggravé pour ces Etats, nouveau tour de vis austéritaire, "plan de sauvetage"...
  16. Mais le Parlement français ni le Président de la République non plus ne sont pas au sommet de la hiérarchie, car l'un comme l'autre sont élus par des hommes libres. ;) D'ailleurs, l'Etat français n'existe pas car les Français sont des hommes libres. :D Sérieusement maintenant : depuis que les hommes sont hommes, ils ont toujours connu une forme d'organisation politique avec des groupes dotés d'une certaine frontière entre les inclus et les exclus, et des dirigeants s'appuyant sur une légitimité quelle qu'en soit l'origine et ayant un certain niveau de monopole sur la force ou du moins sur une forme supérieure de violence. Les formes sont variées, les échelles sont très variées, le niveau de complexité aussi, mais tous ces groupes se sont donnés des pouvoirs pour les gouverner. Il est permis, il est même fortement recommandé, de s'intéresser au type et au mode de désignation du pouvoir, à la souplesse de la distinction inclus / exclus, ainsi qu'aux droits des membres du groupe que le pouvoir doit respecter. Mais il n'a existé aucun "paradis perdu" anarchique ou libéral.
  17. L'escalade, encore et toujours... Ce tribunal d'une part est franchement ridicule, la nationalisation de la compagnie pétrolière Ioukos par le gouvernement russe n'est que le parallèle d'autres nationalisations de leurs actifs pétroliers par tout Etat indépendant, notamment indépendant des féodaux intérieurs ainsi que des puissances extérieures. Il est parfaitement normal que les actifs pétroliers et d'une manière générale le sous-sol d'un pays soient la propriété de l'Etat. D'autre part, la plainte déposée fin 2013, donnant lieu à condamnation mi-2014, le calendrier garantit que l'affaire n'est pas, mais alors vraiment pas un simple mauvais tour politique.
  18. Ce n'est pas du complotisme, c'est de l'ironie. Le contexte est assez clair : Markin affirme que les Etats-Unis lancent une chasse aux sorcières aux arrière-pensées politiques anti-russes, et propose de manière ironique de répondre par une enquête sur la réalité des vols lunaires. Il ne dit pas que les vols lunaires n'ont pas eu lieu, il suggère que les enquêtes tous azimuts contre la FIFA lancées par Washington sont aussi stupides que des enquêtes sur la réalité des vols lunaires. On n'est pas obligé d'être d'accord ! Mais en tout cas, il faut éviter de donner dans le contresens, comme la presse internationale semble s'y être précipité à pieds joints...
  19. D'un Normand à un autre, et sans aucunement vouloir pinailler, j'ai pris la liberté de corriger cette phrase ;) Enfin... j'peux pas dire :) Sous-entendu aussi : la domination turque sur le Moyen-Orient c'était bien (demander aux Arméniens et autres Assyriens pour les détails)
  20. Article très intéressant du philosophe et journaliste Alexis Feertchak - Et si Hollande avait à apprendre de Tsipras ? Ou comment le premier ministre grec, quoi que l'on pense de ses choix, est en train de faire de la véritable politique, plutôt que de se contenter d'imaginer qu'une gestion technique de l'économie suffit au gouvernement des hommes. Comment Tsipras est en train de faire en réalité - sous des formes différentes et dans une situation incomparablement plus dramatique - ce que Hollande a refusé de faire après son élection. Pourquoi l'un s'est effondré à 20% d'approbation par la population de son pays, tandis que l'autre caracole à 60% d'approbation alors que les Grecs ont bien davantage à redouter de ses actions. Je ne crois pas exagérer beaucoup en disant qu'il n'existe aujourd'hui dans toute l'eurozone que deux dirigeants nationaux : Tsipras et Merkel. Quoi que l'on pense de chacun d'entre eux, car bien sûr ils sont franchement différents. Le reste de ce qui fait semblant de diriger tel ou tel autre pays ne s'occupe au mieux que de le gérer - avec quels résultats, chacun en jugera - sous impulsion et contrôle de plus en plus étroit de la véritable direction laquelle est la technocratie européenne, avec d'autres forces au premier rang l'oligarchie financière jouant également leur jeu d'influence. Seuls Merkel et Tsipras, l'une à la tête du seul pays qui prend les moyens d'imposer ses conceptions et ses intérêts à la technostructure, l'autre dans la figure du rebelle, sont des dirigeants au vrai sens du terme.
  21. Je te crois sur parole ! :lol: Oui, je me rappelle de cette discussion. Sans la recommencer depuis le début, je remarquerais tout de même que depuis, un pays européen a commencé d'être gouverné par un parti qui cinq ans plus tôt ne rassemblait pas 5% des électeurs, dont les relais au sein de l'appareil d'Etat étaient certainement minimes étant donné qu'il représentait une alternative très "politiquement incorrecte" aux politiques suivies jusque là et avait d'ailleurs pour ambition de secouer un certain nombre de féodalités et d'intérêts particuliers bien installés, et dont les relais au plan politique local étaient inexistants (quant à sa situation actuelle, je ne suis même pas sûr qu'elle ait tellement changé sur ce plan). Quant à la masse d'expertises, eh bien si l'on s'en tient à la qualité universitaire et à la concentration d'intellects, oui ils l'avaient, mais à entendre pas mal de gens dans les gouvernements européens il ne s'agirait que de charlots, d'ailleurs ne portant même pas cravate ^_^ ... bref, la compétence est souvent décriée non pas à bon escient, mais pour simple raison propagandiste. Ce parti gouverne-t-il bien ou mal, c'est une autre question, et Madame Lagarde en a récemment perdu son sang-froid, se lamentant de ne pas négocier avec des "adultes". Mais que Syriza soit réellement en train de gouverner la Grèce, je crois que personne n'en doute. :) En ce qui concerne la France, la liste des partis aptes à gouverner sous délai zéro inclut à mon sens PS, UMP, FN, FdG et Centristes (j'ai perdu le fil de leurs appellations successives). Bien ou mal, c'est une question d'opinion, et je ne la discute pas ! Quant aux autres, il leur faudrait sans doute une phase de "montée en puissance" similaire à celle qu'a connue Syriza en cinq ans.
  22. Pendant que Yanis Varoufakis discute avec ses homologues européens et que Christine Lagarde perd son sang-froid "il faut des adultes dans la salle", Alexis Tsipras est à Moscou. La coïncidence des événements arrange certainement le premier ministre grec. Encore un message passé à qui veut bien l'entendre, en préparation de la réunion du conseil européen prévue lundi 22. Et au cas où le message ne serait pas entendu, un élément de préparation pour l'avenir économique du pays. Voilà qui est étrange ! Les dirigeants européens essaient à la fois de faire une politique antirusse et de mater les volontés de la Grèce de sortir de la politique désastreuse qu'on lui a imposée... et les deux larrons font affaire ensemble ! Qui l'eût cru ?
  23. Je suis d'accord sur toutes ces remarques concernant les médias. Mais cela ne change pas l'existence de l'offre politique. Les documents électoraux, les professions de foi, etc. sont publics, transmis à chaque inscrit sur les listes électorales. Si quelqu'un les néglige et préfère se brancher sur la boîte à images pour qu'elle lui dise comment penser, c'est son droit le plus strict, mais c'est aussi sa responsabilité. L'offre politique est riche. Les principaux médias sont très appauvrissants.
  24. Hmmm tu es conscient qu'en écrivant cette phrase tu prends le risque que quelqu'un te demande si tu es bien adhérent d'un parti politique ? ^_^ (sans demander lequel, ça te regarde) D'ailleurs j'ai bien failli t'adresser cette question, juste pour vérifier... :P Mais je me suis retenu, comme tu peux le constater ! :lol: + 10 ! Très vrai. Et un peu flippant sur les bords, aussi. Je comprends mieux, je croyais que tu parlais du premier tour aussi. Sur le vote blanc, je suis peut-être cynique, mais je pense qu'effectivement il y réfléchirait. Au moins cinq minutes. Dont quatre passées à préparer la partie de son intervention qui en parlerait. Et une pour la réciter face prompteur. Bon, maintenant, tu as certes le droit d'être moins cynique que moi...
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