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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Hmmm tu es conscient qu'en écrivant cette phrase tu prends le risque que quelqu'un te demande si tu es bien adhérent d'un parti politique ? ^_^ (sans demander lequel, ça te regarde) D'ailleurs j'ai bien failli t'adresser cette question, juste pour vérifier... :P Mais je me suis retenu, comme tu peux le constater ! :lol: + 10 ! Très vrai. Et un peu flippant sur les bords, aussi. Je comprends mieux, je croyais que tu parlais du premier tour aussi. Sur le vote blanc, je suis peut-être cynique, mais je pense qu'effectivement il y réfléchirait. Au moins cinq minutes. Dont quatre passées à préparer la partie de son intervention qui en parlerait. Et une pour la réciter face prompteur. Bon, maintenant, tu as certes le droit d'être moins cynique que moi...
  2. Non seulement ils n'ont pas été poursuivis, mais le directeur du département Europe de Goldman Sachs a l'époque a poursuivi sa carrière de belle manière puisqu'il est actuellement gouverneur de la BCE... A son audition par le Parlement européen, il a expliqué ne pas avoir été au courant. De ce qui se passait pourtant dans ses services. Et c'est passé comme une lettre à la poste, merci pour lui. Le pouvoir du peuple ne peut exister que dans les limites de la souveraineté de l'Etat. Quand le pays perd en souveraineté, le peuple perd en pouvoir bien évidemment. Reste cependant une liberté essentielle au peuple, celle de reprendre les pouvoirs que l'Etat a abandonné depuis vingt ou trente ans. Car la France n'est pas sous occupation étrangère, elle demeure une démocratie, donc il reste éminemment possible de reprendre notre indépendance, et le peuple à chaque élection peut l'ordonner en portant au pouvoir un président et un parlement qui aient à leur programme le retour des pouvoirs en France. Le fait est que le peuple français ne l'a pas fait. C'est donc que la situation de dépossession de ses pouvoirs lui convient encore assez bien, du moins ne lui déplaît pas suffisamment pour qu'il agisse. Quant aux moyens politiques d'agir, ils existent. Plus d'un parti politique, plus d'un candidat à la présidence, se propose pour cela. L'offre politique est pourtant riche. En 2012, il n'y avait pas moins de dix candidats à la présidence, et il devrait y en avoir à peu près le même nombre dans deux ans. Naturellement, cela suppose de ne pas limiter a priori son vote à trois gros candidats, ou même à deux si on refuse celle parmi les trois gros qui est une candidate. Mais si on choisit de ne pas prendre en considération les offres politiques originales et de se limiter aux gros, alors c'est un choix volontaire... et ne faut-il donc pas l'assumer ? :) La comptabilisation du vote blanc ne changerait strictement rien. Imaginons un second tour de présidentielle où l'on apprend que Monsieur B a été élu contre Monsieur A par 35% à 32% des voix, les votes blancs ayant été 33%. Eh bien, Monsieur B est élu exactement de la même manière que si les votes blancs n'étaient pas comptabilisés. Il en sera quitte pour dire une phrase dans son premier discours comme quoi il a bien compris le vote des Français et il fera les plus grands efforts pour rapprocher la politique des Français, tout cela avec un regard sérieux et une expression concentrée comme s'il avait un besoin urgent d'aller aux toilettes. Puis il continuera comme avant bien entendu. Nul ne connait le résultat d'une élection d'avance. Mais les prévisions pour 2017 d'après le sentiment actuel des électeurs (mai 2015) sont plutôt un choix entre Sarkozy et Le Pen, avec 59% pour le premier, la seconde étant arrivée en tête du premier tour avec 30%. On peut penser que c'est un "arbitrage minable", mais ce ne devrait du moins pas être le même qu'en 2012. Et puis le présupposé est que Sarkozy soit le candidat des "républicains", ce qui n'est pas acquis d'avance. [FULL HS ON]...à propos, voici une vue d'artiste de "Sarkozy - Le Retour" :lol: (recommandation : ne pas visionner si vous êtes sarkolâtre) [/FULL HS OFF]
  3. Oui, mais il ne me semble pas encore certain que ce soit ce qui se passe. On a l'interprétation des graphes que j'ai reproduits dans le post précédent, avec coïncidence de dates qui donne effectivement à penser, mais enfin il faudrait vérifier l'identité des acheteurs, est-ce que ce sont les achats des Grecs qui sont véritablement à l'origine du mouvement. Il y a bien une information dans ce sens dans l'article du Figaro cité par Serge : Mais étant donné que la Grèce ne devait pas peser lourd dans les achats bitcoin en temps normal, un simple doublement ne me paraît pas suffisant pour expliquer un mouvement important du cours, c'est-à-dire au niveau mondial. Et puis il ne s'agit que d'une plateforme, il y en a beaucoup et il faudrait faire la moyenne entre toutes... Comme moyen pour sécuriser des fonds, le bitcoin est clairement moins intéressant que l'or, compte tenu de sa forte volatilité. Mais d'un autre côté il est probablement plus facile à acheter, et il peut aussi servir de moyen de paiement directement, contrairement au métal jaune. Puis il y a la possibilité que certains de ces achats soient spéculatifs... certains s'attendant à une nouvelle augmentation parabolique du cours après celles de mars 13 et de décembre 13, sous le coup d'une crise de la dette grecque qu'ils estiment probable.
  4. Ce n'est pas à proprement parler lié à l'Union Européenne, mais certainement à l'Europe comme continent et civilisation et à son avenir. Issue de Die Welt le quotidien conservateur allemand, voici une carte détaillée de l'évolution de la population en Europe entre 2001 et 2011. En rouge l'augmentation plus ou moins grande, en bleu la diminution plus ou moins forte. On aperçoit pas mal de choses : - Différences d'ensemble entre tel et tel pays, suivant la natalité plus ou moins basse et l'immigration plus ou moins élevée - et pour certains pays, l'émigration - Une urbanisation qui continue à se renforcer, les points rouges correspondent souvent à des villes, tandis que les campagnes en général perdent en population ou au minimum en gagnent moins - L'attrait spécifique de la côte méditerranéenne, notamment en Espagne et aussi en France. Aussi, attrait de la côte atlantique française - La frontière de l'ancienne Allemagne de l'Est apparaît toujours, vingt-cinq ans après la chute du mur, elle continue à perdre de la population par natalité encore plus faible que celle de l'Ouest et par émigration interne - Lituanie, Lettonie et Bulgarie sont de véritables trous noirs - c'est qu'elles connaissent à la fois une natalité désastreuse et une forte émigration. L'Albanie de même, mais là seule l'émigration joue, la natalité reste pas trop dégradée
  5. La possibilité est intrigante. Voir aussi cet article sur le site Bitcoin.fr. Et encore les graphiques comparés de l'évolution du prix lors de la crise chypriote en mars 2013, et ces dernières semaines. Je n'irais pas jusqu'à recommander un achat spéculatif, mais disons qu'une personne qui songeait déjà à acheter prochainement du bitcoin aurait probablement intérêt à se dépêcher, sans attendre que le sort de la Grèce ne soit clarifié. D'une manière générale, le nombre d'utilisateurs et la notoriété de bitcoin ont tendance à augmenter avec le temps, malgré les fortes variations y compris à la baisse du prix. Il n'est donc pas impossible que des phénomènes nouveaux apparaissent lors d'une Nième crise financière - quelle qu'en soit la cause - qui n'y étaient pas lors de la (N-1)ième crise, à cause d'un effet de seuil. Mais cela reste spéculatif. Encore une victime de Jurassic Sick World... tu vois des dinosaures partout ! :lol:
  6. Les dirigeants des pays créditeurs ne seront évidemment pas convaincus par ce rapport, mais il constitue un moyen de pression non négligeable dans cette "dernière ligne droite" des négociations. En s'arrangeant pour faire sortir le rapport juste au bon moment (y a des coïncidences, comme ça ) le parlement et le gouvernement grecs envoient plusieurs messages : - Nous sommes capables de convaincre le peuple grec que notre position est juste, donc que tout échec de la négociation sera de votre faute - S'il y a rupture, nous vous attaquerons devant les tribunaux internationaux en même temps que nous répudierons la dette envers vous, il y aura procédure pendant des années, et l'instruction fera ressortir tout ce que vous craignez d'assumer devant vos concitoyens Qui se résument en un seul, N'espérez pas nous faire plier
  7. Oui :lol: (Ministère de l'Education, vers 1980) ... oui, j'aime les posters soviétiques vintage, et alors ?
  8. Le FMI augmente la pression, en préambule de la réunion de l'Eurogroupe qui se déroule en ce moment L'hypothèse par défaut jusqu'ici était qu'en cas de non-remboursement le 30 juin, le FMI userait de sa faculté de jouer sur les délais pour reporter la déclaration de défaut de paiement ce qui serait possible pendant plusieurs semaines. Christine Lagarde semble indiquer son intention de ne pas utiliser cette souplesse, et le cas échéant de précipiter au contraire l'officialisation du défaut. La pression est forte, et elle s'applique soit dit en passant à la fois à la Grèce et aux créanciers. Washington Le FMI veut mettre tout le monde devant ses responsabilités. Edit pour insérer une jolie image Photo prise lors de la réunion d'aujourd'hui 18 juin. Le langage corporel est assez clair...
  9. En cas d'agression d'un pays membre de l'Alliance atlantique par une puissance extérieure, le traité est clair : il y a obligation de défendre le pays attaqué. Ces chiffres ne sont donc pas du tout satisfaisants. Cela dit, la question est ambiguë, car "got into a military conflict" n'est pas la même chose que "attacked". La question ne précise pas clairement qui a déclenché le conflit militaire. Et si un membre de l'OTAN commençait tout seul un conflit militaire contre la Russie, il est vrai que les autres membres seraient tout à fait justifiés à lui dire "Bonne chance, tu nous raconteras !"
  10. Le dernier chiffre est proprement hallucinant Défendre un allié contre une agression n'est pas une question de choix ou d'envie, c'est une question de respect des traités signés. Que moins de 40% des Allemands soient favorables au respect de l'obligation de défense mutuelle en cas d'agression d'un de leurs alliés par une puissance extérieure est un chiffre très faible. Je voudrais croire que la question a été mal comprise, mais en fait elle est claire...
  11. Je ne crois pas non plus que l'Ukraine rejoigne l'UE à quelque terme rapproché que ce soit. Une petite correction - l'Ukraine reste le deuxième pays le plus pauvre d'Europe, non le premier. Son PIB par habitant était en 2013 de 3 900 $ par habitant, contre 2 240 $ pour la Moldavie. Naturellement, sécession, guerre et dépression ont du grandement détériorer la situation depuis, mais probablement pas (encore ?) jusqu'à rejoindre le niveau moldave, qui est quand même 42% en dessous. Naturellement, entre un pays peuplé de 3,5 millions de personnes et un pays même sans la Crimée dont la population atteint les 43 millions, il y a une différence d'échelle...
  12. A noter la manière très bizarre dont la question est posée : les options proposées sont de "négocier un accord avec les séparatistes et la Russie" ou de "combattre militairement les rebelles" Alors qu'en réalité il n'y a pas à négocier d'accord - il existe déjà ! Les options auraient du être : "appliquer l'accord signé avec séparatistes et Russie" et "redémarrer la guerre" C'est à mon avis l'information la plus cruciale, qui est une confirmation : une majorité importante d'Ukrainiens, même dans la seule Ukraine sous contrôle de Kiev, désapprouve l'action du gouvernement, à la fois sur le sujet économique - le pays s'enfonce dans la dépression - et sur le sujet de la corruption, qui avait été une motivation importante des manifestations Maïdan de l'automne 2013. La question de la stabilité de ce pouvoir reste posée, au moins pour le moyen terme. Poutine attend, patiemment. Maximilien, vous êtes reconnu ! Elle est bonne :lol:
  13. Tout cela est juste, modulo un seul changement : il faut mettre les verbes au présent, voire au passé suivant les pays. Ces événements ont déjà eu lieu et sont en train d'être parachevés en Grèce. Ils sont entamés dans de nombreux autres pays. Voilà le nœud du problème : seule une véritable fédération pourrait faire de l'eurozone une zone monétaire viable, et une telle fédération n'est pas souhaitée par les peuples. Ce qui se traduit par exemple dans les réticences des uns à payer pour les autres, réticences qu'il n'est pas question de leur reprocher d'ailleurs - elles sont simplement le signe que leur version du "nous", leur moi-peau pour faire une métaphore psychanalytique, c'est leur pays, non l'U.E. Le fait que l'échelon d'identification prioritaire de la majorité soit leur pays, non l'objet "Union Européenne" est simplement un fait politique et de mentalité, qu'il n'y a pas a priori à condamner ni d'ailleurs à approuver. En revanche, il est préférable de le reconnaître... sauf à prendre le risque de construire sur du sable. Les européistes qui ont lancé le projet de monnaie unique dans les années 1990, et qui n'étaient pas aveugles, connaissaient naturellement cette réalité, mais ils ont fait le pari que le système de monnaie unique d'une part rapprocherait les peuples par l'usage d'une même monnaie, d'autre part et peut-être avant tout que tout en étant en apparence relativement anodin - une monnaie peut si facilement être confondue avec une simple unité de compte, en apparence une simple rationalisation qui ne porte pas à conséquence - il créerait de telles interdépendances entre les participants à la monnaie unique, et si difficiles à défaire proprement, que lorsque la nécessité de la fédération pour le faire fonctionner correctement apparaîtrait au grand jour - ce qui ne pouvait manquer d'arriver, les crises économiques reviennent de temps à autre - les peuples n'auraient d'autre choix que d' "avancer", en quelque sorte contraints et forcés, vers la fédéralisation qu'ils auraient refusé si on la leur avait proposé d'emblée. En somme, une nouvelle application de la méthode de "fédéralisation furtive" et du "cliquet" déjà pratiquée par Jean Monnet. Pari perdu. Reste à le reconnaître. Que Angela Merkel refuse de soutenir les pays européens en difficulté de manière structurelle, par exemple par l'émission d'obligations de niveau fédéral, ou autres mécanismes de type "Transfer Union", est judicieux en soi et ce n'est pas un souverainiste comme moi qui irait le lui reprocher, car c'est du pur souverainisme ! Le problème de la chancelière est qu'elle ne va pas jusqu'au bout, elle n'a pas la cohérence de conclure "donc il faut démanteler l'euro". C'est que démanteler l'euro serait une décision politique lourde, il semble de plus être favorable structurellement à l'Allemagne (du moins à court - moyen terme...) alors pourquoi faudrait-il être cohérente ? Angela Merkel n'est souverainiste que quand ça l'arrange - et elle est loin d'être la seule. Quant à ces pays qui sont tout à fait favorables aux obligations fédérales, et qui d'ailleurs en retireraient de grands bénéfices si elles étaient mises en place... la profondeur de leur sentiments européistes est peu claire, sait-on quelle serait leur position si c'étaient eux qui étaient en position de soutenir structurellement les autres ? Tant que l'échec du pari n'est pas reconnu, tant que les conséquences n'en sont pas tirées, des compromis bancals sont appliqués avec un certain soutien financier - mais qui va essentiellement aux créanciers privés - en échange d'une tutelle tatillonne des pays en difficulté forçant une politique de dévaluation interne qui les enfonce encore plus. On dit aux uns que leur argent sert à payer les difficultés voire les incompétences des autres, tandis que les seconds constatent que la politique économique désastreuse qui leur est imposée et est maintenue envers et contre tout est décidée sous l'impulsion des premiers. Difficile d'imaginer une méthode plus vicieuse, ni plus efficace, pour abîmer ce qui est la véritable base du projet européen, c'est-à-dire la volonté de coopérer partagée par les peuples. Que les européistes aient imaginé depuis un demi-siècle que c'est avec des institutions et de la fédéralisation que l'on peut faire coopérer des peuples distincts, que ceux qui devaient plus tard être appelés souverainistes aient ridiculisé les "cabris" et voulu donner la préférence aux coopérations libres, est presque secondaire en regard de ce fait culturel majeur qu'est la volonté de coopérer des Européens. Européistes et souverainistes ne s'opposent que sur l'application à donner à cette volonté de coopérer - sans elle, les uns comme les autres ne sont rien. Or cette volonté de coopération est clairement abîmée par les politiques rendues nécessaire par le refus de démanteler l'euro. Pourrait-elle être détruite ? C'est une question de dimension historique. Nous en sommes heureusement encore fort loin, mais au vu de l'évolution des relations germano-grecques dans les cinq dernières années, il est clair que cette destruction est au moins pensable. L'urgence est de trouver des responsables politiques assez braves et assez responsables pour tirer les conséquences de l'échec du pari de la monnaie unique, et stopper la destruction en cours de la bonne volonté réciproques des peuples européens les uns envers les autres.
  14. Je crois qu'à vous deux vous avez bien résumé les raisons de croire que l'Eurogroupe cédera, et celles de penser que la rupture aura lieu. - Ce qui me semble certain, c'est que la pression doit être intense en ce moment-même de la part de Washington, sur Athènes mais surtout sur les créanciers européens afin qu'en tout état de cause la rupture soit évitée. Que la cible prioritaire soit les créanciers, c'est surtout parce que la Grèce est visiblement rétive à toute pression en ce moment. Je ne crois pas exagéré de penser qu'en cas de rupture entre Grèce et institutions européennes, l'ensemble de la stratégie d'isolement de la Russie par Washington risque de s'écrouler. C'est que la Grèce à elle seule peut bloquer le renouvellement des sanctions européennes contre Moscou, qui sinon seront automatiquement annulées à fin juillet. C'est que Poutine flairant la belle occase ne se fait pas faute d'appâter Athènes avec rallongement du Turkish Stream pour commencer et pourquoi pas programme d'investissement (Moscou pourrait certainement trouver quelques milliards à investir en Grèce... après le passage à la drachme, si la contrepartie est la fin des sanctions de l'UE). C'est que l'UE représentant plus de la moitié du commerce extérieur russe et les EU seulement 5% (dix fois moins), la fin des sanctions européennes c'est pratiquement la même chose que la fin des sanctions occidentales... II me semble probable que Merkel et les autres aient l'occasion en ce moment d'entendre des Américains qui leur parlent très fort... - Seulement voilà : l'Allemagne peut bien être sensible aux pressions américaines, la chancelière n'est pas aux ordres de Barack. Elle subit certainement des pressions considérables de certains autres politiciens de la CDU regroupés autour de Schaüble, elle aurait à faire passer tout accord par les fourches caudines du Bundestag où elle pourrait probablement passer en force, mais non sans dégâts. Et si l'AFD faisait une percée à droite de la CDU ? Bien avant cela, et si l'accord était attaqué devant la Verfassungsgericht, la cour constitutionnelle qui n'a laissé passer les précédents que de justesse ? Surtout, si laisser les choses aller à la rupture poserait des problèmes graves, céder à la Grèce sur le sujet qui importe le plus c'est-à-dire la reconnaissance de la nécessité de restructurer (lire : grandement diminuer) la dette en poserait d'aussi redoutables. Reconnaître devant le Bundestag des pertes conséquentes de l'argent des contribuables allemands quand on s'est engagée à ce que les mécanismes de garantie ne débouchent pas sur des pertes. Se préparer à faire face à une remise en cause plus générale de la stratégie économique européenne, dans d'autres pays que la Grèce, la preuve étant faite que contrairement à ce qui a toujours été suggéré "une autre stratégie est possible". Se préparer aussi à faire face aux protestations allemandes devant ces tentatives de remise en cause, bref à davantage de cacophonie entre les partenaires européens moins vertueux poussant leur avantage (Hollande en embuscade ? Renzi ?) et les forces politiques internes échaudées... Quand l'expulsion du délinquant permettrait de resserrer les rangs. Et puis il y a l'aspect humain. Les relations entre personnes, car les responsables politiques peuvent bien se targuer de professionnalisme, ils sont sans doute aussi capables que les autres de laisser leurs émotions les conduire. Et il y a une incompréhension et un scandale à mon avis en partie sincère devant le fait qu'un blanc-bec fraîchement élu, un méprisable "populiste" issu d'un pays qu'on a tant aidé, résiste pour de bon à la tutelle que l'on est en droit d'exercer sur lui, élections ou pas. Et puis toutes les idées que l'on a trouvé bien utile de laisser se répandre, comme quoi tout serait de la faute de ces tricheurs de Grecs, qui étaient bien pratiques pour justifier la stratégie économique choisie... mais auxquelles on a pu se prendre soi-même à croire. Et puis le respect de la parole donnée... car une faillite n'est-ce pas une tromperie, et y a t il pire pour insupporter qui que ce soit, et peut-être un Allemand encore plus que d'autres ? Les deux thèses, de mon point de vue, peuvent emporter la conviction. Et pourtant... une et une seule d'entre elles est juste. Laquelle ? Aucune idée. En 2008, Lehman était une institution too big too fail. Et pourtant on l'a laissée faire faillite. Et les conséquences de la révélation qu'une telle chose était possible pour de vrai ont été mondiales. Rien ne garantit que nous ne soyons à la veille d'un nouveau moment Lehman. Révélation du fait qu'il est possible qu'un pays sorte / soit expulsé de l'euro et fasse une faillite à douze chiffres en euros - c'est-à-dire en centaines de milliards. Si cette révélation a lieu, les conséquences en seront imprévisibles. Il peut d'ailleurs être amusant de rappeler comment se dit "révélation" en grec. Apocalypse. :P
  15. Je me permets de rappeler que les bonobos "sont beaucoup plus pacifiques que les chimpanzés. Dans leurs sociétés, les relations sexuelles jouent un rôle important pour préserver la paix, établir et maintenir les relations et résoudre les conflits" Bref, ils sont meilleurs pour le contrôle de la violence non seulement que les chimpanzés, mais aussi que l'espèce la plus proche, c'est-à-dire la nôtre. Si nous étions davantage comme les bonobos, Shinzo Abe et Xi Jinping trouveraient facilement un moyen de se réconcilier, George Bush aurait pu assouvir un amour des moustachus avec Mam'zelle Saddam ce qui aurait évité pas mal d'ennuis. Quant à ce forum discutant des sujets de défense... euh, il serait interdit aux moins de 18 ans ! :lol: Et les sections sur le matériel... Respect pour les bonobos !
  16. Les rideaux, et les noms des rues aussi. Ça m'en rappelle une... Quelques années après la fin de la guerre, c'est un paysan prussien qui se rend à Berlin-est, où il n'avait pas mis les pieds depuis longtemps. En plus, avec les bombardements et la reconstruction, il est un peu perdu et il demande son chemin à un policier : - Pouvez-vous m'indiquer la place Wilhelm Kaiser? - Vous voulez la dire la place ex-Wilhelm Kaiser, elle a été rebaptisée place Staline. Bon alors, vous descendez l'avenue Lénine (ex-avenue du Führer), puis vous prenez à gauche la rue Karl Marx (ex-rue Goebbels), et enfin à droite le boulevard Engels (ex-boulevard du Reich) Le paysan va pour remercier, mais comme il ne sait pas comment dire au revoir, il se contente de : - Danke, ex-Heil Hitler !
  17. Meuuuh non, pas d'inquiétude. "It's not the end of the world, it's just the end of you" (ce n'est pas la fin du monde, c'est juste ta fin à toi) ;) Reste à savoir naturellement "pour qui sonne le glas", comme le disait Tsipras dans sa tribune publiée dans Le Monde début juin... 1. Concernant la création d'une nouvelle monnaie lors d'une sécession, l'exemple classique est la Slovaquie et la Tchéquie lors de la dissociation de la Tchécoslovaquie début 1993. Voir cet article de l'Independent de l'époque. La scission monétaire a été bilatérale - chacun des deux nouveaux pays a créé sa nouvelle monnaie - et elle a été réglée en une semaine. A noter que la Slovaquie a effectué le changement alors qu'elle ne disposait pas d'une banque centrale nationale. Au contraire, la Grèce comme tous les pays de l'eurozone a conservé une banque nationale, qui simplement se trouve dans un état de dépendance envers la BCE. Pour Athènes, ce serait plus facile du point de vue technique que ça ne l'a été pour Bratislava. Autant dire que du point de vue technique, la séparation d'une union monétaire ne pose pas de problème particulier. 2. La comparaison avec l'Islande ne peut pas être parfaite bien sûr, au demeurant aucune comparaison ne l'est. Ce qui est notable c'est que l'Islande s'est sortie de sa crise au prix d'une récession courte, sans ravage du système de santé, ni extension délirante du chômage, ni émigration des jeunes désespérés de ne pouvoir trouver un travail, et qu'elle s'est sorti d'affaire en peu d'années. En revanche, tous les pays qui ont appliqué la stratégie de dévaluation compétitive et de libéralisation imposée par les dirigeants européens ont connu récession, chômage de masse, émigration en même temps qu'augmentation énorme de la dette publique, et sont toujours dans la panade la plus profonde. L'Islande est à ma connaissance le seul exemple de pays ayant tenté une stratégie différente, donc on peut toujours discuter des différences de tel ou tel pays avec l'Islande. Mais d'un autre côté, le fait même que Grèce, Portugal, Espagne, Chypre, Italie aient connu des résultats similaires malgré toutes les différences entre eux montre bien que c'est la stratégie imposée par les institutions européennes qui est en faute. Pour la Grèce, il est évidemment tentant, après avoir été le premier et le pire exemple d'échec de la stratégie européenne, de tenter de devenir le deuxième exemple de succès de la stratégie islandaise. Le prix de ce changement de stratégie est évidemment la participation à l'euro. La population grecque a donné pour mandat à Syriza d'obtenir le beurre et l'argent du beurre, c'est-à-dire le changement de stratégie tout en gardant l'euro, en convainquant les autres Européens que c'était aussi dans leur intérêt - ce qui est d'ailleurs vrai. Mais cela ne suffit pas quand les directions politiques des principaux pays européens sont trop engagées dans la stratégie européenne pour accepter de se déjuger. Les Grecs sont en train de découvrir qu'ils n'ont le choix qu'entre la poursuite de la stratégie européenne, sous tutelle des institutions, et le "Non" qui est à la base de l'indépendance, et qui leur coûtera l'euro. Le gouvernement Tsipras a clairement déjà fait son choix, l'enjeu étant de s'assurer qu'il soit clair pour la population grecque que le gouvernement n'a pas eu d'autre choix, qu'il a été sorti de force de l'eurozone faute d'accepter une nouvelle soumission contraire à la dignité grecque. A mon sens, Tsipras est en train de réussir, c'est-à-dire de convaincre les Grecs qu'effectivement les créanciers sont à l'origine de la rupture. Il s'agit clairement de semaines, et pas davantage. La Grèce doit verser au FMI le 30 juin de l'argent qu'elle n'a pas. Eurogroupe et négociateurs grecs campent sur leurs positions, en attendant que l'autre cède, "nous attendons patiemment" comme l'a dit Tsipras. Une fois la Grèce en retard de paiement vis-à-vis du FMI, s'ouvrira une période de quelques semaines avant que le FMI ne soit obligé de déclarer la Grèce en défaut - d'où toutes sortes de conséquences déplaisantes par exemple vis-à-vis de la BCE. Mais la crise pourrait aussi s'accélérer, si l'une ou l'autre partie en fait le choix. Par exemple, dans le scénario rapporté par Süddeutsche Zeitung : qui pose pas mal de questions, voir l'article de Romaric Godin dans La Tribune. Laisser fuiter un tel scénario revient à augmenter encore la pression sur le gouvernement grec, qui de son côté ne restera pas nécessairement inactif. Du point de vue d'un pur calcul des intérêts à froid, il serait préférable pour l'Eurogroupe de céder : abandon seulement d'une partie des créances du MES sur la Grèce non de la totalité, maintien de la Grèce dans l'euro donc pas de précédent de sortie brutale augmentant la prime de risque sur les obligations espagnoles ou italiennes. Mais ce ne sont pas toujours les calculs à froid qui gouvernent le monde... Encore une fois, les deux hypothèses à mon sens sont l'Eurogroupe qui cède - naturellement en habillant tout cela de "générosité", en trouvant un prétexte quelconque et en réprimant une fronde d'une partie des députés CDU au Bundestag - et le Grexit combiné à la répudiation des dettes grecques envers MES et BCE. Le gouvernement grec ne peut plus céder sans se condamner à mort politiquement, il a brûlé ses vaisseaux.
  18. Intéressant, merci. Je connaissais l'exemple des Einsatzgruppen quant à ce qu'un Allemand refusant de participer aux crimes risquait - pas grand chose de plus que des ennuis de carrière et une réputation de "lâcheur" - mais pas celui de ce général. Effectivement, son exemple ferme le bec à tous ceux qui ont prétendu avoir été obligé de participer aux crimes "sinon j'aurais moi-même été tué" : une protestation même remontant jusqu'à Hitler ne menait au pire qu'à des moqueries du Führer et le blocage de l'avancement. De ce point de vue, le régime hitlérien est bien différent du régime stalinien, où une quelconque protestation contre les actes du régime pouvait très facilement mener en camp de concentration.
  19. Petite expérience personnelle avec les écrits du sieur Soral, qui m'avait fort surpris et que j'ai gardé en mémoire. Je lisais il y a quelques années son livre "Comprendre l'empire". Quelques chapitres, et je suis dans le sujet. Remarques pertinentes, beaucoup de chose que je savais mais bien expliquées, quelques découvertes, j'arrive vers le milieu du bouquin, et les allusions deviennent de plus en plus claire au fait que l'auteur va bientôt exposer les racines ultimes de cet "empire" (en gros, système politico-militaro-économique de domination marchande). J'ai quelques doutes sur une telle explication globalisante, mais enfin je garde l'esprit ouvert, et les signes se précisent de plus en plus... Je ne crois pas qu'il est vraiment en train de dire de ça. Donc je continue, pour être vraiment certain que c'est son message. Quand ça devient clair, je continue encore pour être mais absolument sûr que c'est vraiment ce qu'il veut dire. Parce que je n'y crois pas, enfin, il ne peut pas en être rendu là... Et puis je finis par me rendre à l'évidence, Alain Soral affirme avoir découvert les racines de cet Empire global, découvert qui a tout organisé, qui contrôle tout, qui est à la tête de l'hydre. Mesdames et Messieurs, je vous le donne en mille - ce sont les coiffeurs ! Eh non, bien sûr. Selon Soral : ce sont les juifs ! L'a pas gagné un prix d'originalité, M'sieur Alain. C'est le moment de relire Jean de La Fontaine, un grand auteur lui, et un homme bien, ce qui fait deux différences avec le sieur Soral. Les Animaux malades de la Peste
  20. Ça n'est pas nouveau, mais en plus ça évolue dans le mauvais sens effectivement. Le tableau de l'INED est instructif (chiffres de 2013) Avec 12 000 naissances en moins en 2014, ils doivent être presque exactement à 500 000 naissances. A comparer avec 780 000 en France métropolitaine seule, > 820 000 avec l'outre-mer, ou 780 000 au Royaume-Uni, deux pays à la population aujourd'hui très comparable à celle de l'Italie. L'avenir sera différent. Et oui la démographie est sans doute l'un des déterminants majeurs de l'avenir, avec la question énergétique et la question environnementale. L'hiver démographique couvre l'essentiel de l'Europe. La plupart des pays présentent un taux de natalité inférieur à 10 pour mille. France et Royaume-Uni sont des exceptions, avec des pays comme Suède, Norvège ou Irlande, mais ces exceptions ne peuvent compenser le déficit des naissances ailleurs. La Russie aussi est une exception, mais c'est en partie le résultat de l'arrivée aux âges reproducteurs de la génération nombreuse des années 1980, phénomène qui ne durera pas.
  21. L'homme! ses jours sont comme l'herbe, Il fleurit comme la fleur des champs. Lorsqu'un vent passe sur elle, elle n'est plus, Et le lieu qu'elle occupait ne la reconnaît plus. (Psaumes 103, 15-16) OK, back to le sujet !
  22. Alexis Tsipras - "Nous sommes prêts soit pour un accord durable, soit pour le grand Non" (13 juin) --- Selon Wolfgang Münchau du Financial Times, "La Grèce n'a rien à perdre en disant non à ses créanciers" : - Le plan de réformes exigé par les créanciers aurait pour résultat une baisse du PIB grec de l'ordre de -12,6% sur quatre ans, avec pour résultat un taux d'endettement public de l'ordre de 200% du PIB en 2019 - En revanche, si la Grèce sortait de l'euro et faisait défaut sur sa dette publique, tout en remboursant sa dette privée de façon à retrouver l'accès au marché au bout de quelques années comme l'a fait l'Islande après son défaut de 2009, elle aurait à subir une courte crise mais son économie rebondirait ensuite - Dans ce cas, le total des pertes pour Allemagne et France serait de 160 milliards d'euros Au point où nous en sommes, il me semble exclu que Tsipras et le gouvernement grec cèdent, et il est très difficile d'imaginer qu'on fasse encore durer les choses quelques mois histoire de repousser la patate chaude un peu plus loin. Deux options restantes : les créanciers cèdent, ou bien "Grexit" et défaut. Réponse d'ici quelques semaines. Décision finale prise courant juillet probablement. Si je devais parier, ce serait pour une reddition en rase campagne des créditeurs. Mais sait-on jamais... --- Je serais curieux de connaître le calcul qui aboutit à 160 milliards de pertes pour Allemagne et France dans l'hypothèse du défaut. De mémoire et à gros traits, le Mécanisme Européen de Solidarité (MES) a racheté aux banques plus de 200 milliards d'obligations grecques, la France ayant une part de 20% et l'Allemagne de 28%. Ajoutant à cela les pertes indirectes par l'intermédiaire de la BCE et du FMI, on doit arriver à une grosse centaine de milliards pour Berlin et Paris. Ce qui laisse 50 ou 60 milliards de pertes, j'imagine du fait du système Target2 de compensation par la BCE des déséquilibres entre banques centrales nationales de l'eurozone, déséquilibres qui ont du s'accroître récemment du fait de la fuite des capitaux des derniers mois depuis la Grèce. Je n'ai pas de chiffres récents, mais ça ne me semble pas un chiffre invraisemblable. Ces pertes doivent être concentrées surtout en Allemagne, vu qu'une grande partie des épargnants grecs cherchant à sauvegarder leurs capitaux choisissent la "sécurité germanique". Au total, et en très gros, on parle sans doute d'une grosse cinquantaine de milliards perdus pour la France, une grosse centaine pour l'Allemagne. En plus de l'impact financier sérieux (+2,5 points de PIB en plus pour la dette publique française...) l'impact politique serait majeur voire désastreux : - Nécessité d'expliquer aux populations comment on a pu perdre autant d'argent (Sarkozy pour l'origine, Hollande pour la continuation et confirmation... Allô oui ? Nous avons Madame Marine L. en ligne qui souhaite apporter quelques commentaires... Veuillez d'abord arrêter de rire Madame) - Preuve par l'exemple que l'euro n'est pas irréversible. Conséquences possibles sur la valeur des obligations espagnoles, portugaises ou italiennes, donc sur les taux d'intérêt de leur refinancement, donc sur leur stabilité budgétaire, avec au pire risque d'effet boule de neige... - Suppression des sanctions européennes contre la Russie fin juillet - elles ne peuvent être prolongées qu'à l'unanimité, et la position de la Grèce n'est pas difficile à imaginer... Allô oui ? Cette fois-ci c'est Monsieur Barack O. qui souhaite faire quelques commentaires... Veuillez vous calmer d'abord Monsieur
  23. Merci, j'apprécie toujours les intermèdes culturels.
  24. En somme, "Mon véritable adversaire, c'est le monde de la finance". Mince, ça me rappelle quelque chose... mais quoi ? :lol: Tout à fait d'accord avec Tancrède : tout ceci n'est que façade. De notre côté de l'Atlantique, comme du côté américain. Ce n'est pas du côté des "partis de gouvernement" que l'on peut trouver de véritables adversaires du monde financier.
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