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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Hmmm je me demande bien de qui tu parles... Pas un voisin du nord-est qui serait aussi voisin de la Pologne et du Danemark, tout de même ?
  2. Oui, ich liebe Deutschland. Pas le BND, non. Et pas ceux qui lui ont donné ses ordres. Au hasard... peut-être le gouvernement allemand. Reste à voir si nous en saurons plus. Notamment sur les commanditaires. D'ailleurs, plus on en saura, plus on verra les Allemands forcer leurs gouvernants à se comporter correctement, plus on pourra confirmer qu'on aime l'Allemagne. Après tout, des scandales, des gouvernements qui se comportent de manière honteuse... on a déjà vu ça ailleurs. Y compris chez nous Ce qui compte, c'est ce qu'on fait une fois qu'on l'a découvert. C'est d'ailleurs dans la presse allemande que ça sort, plutôt un bon signe.
  3. Caramba, encore raté ! Tu n'as que failli... je n'ai pas atteint mon but... :( ;)
  4. Et qui sera calife à la place du calife ?
  5. Eh bien les Vrais MusulmansTM (ceux qui suivent les interprétations du sieur Ibn Wahhab, prédicateur du XVIIIème siècle à l'origine de la doctrine religieuse du régime saoudien) doivent s'unir pour détruire le pouvoir des infidèles (ceux qui ne sont pas musulmans) et des apostats (les musulmans non wahhabites, libéraux et hérétiques), instaurer la Charia comme source unique du droit et rétablir le Califat. Ils y seront aidés par Dieu, qui éprouve ses fidèles, et leur donnera la victoire par grâce, alors même que le rapport de forces semble ne laisser aucun espoir. Et rien n'est impossible à Dieu, qui détruisit autrefois le pouvoir de Pharaon, livra à Son Envoyé ses ennemis romain et parthe permettant aux Musulmans de conquérir un domaine immense, donna la victoire aux saints guerriers en Afghanistan contre l'Union soviétique dont Il détruisit la puissance, leur permit par grâce de porter des coups sévères contre le pharaon américain l'amenant à gaspiller ses ressources dans des guerres stériles. Il abattra la puissance et l'orgueil de l'Amérique comme il l'a fait de l'Union soviétique, Il pardonnera aux meilleurs des infidèles qu'Il attirera dans les rangs des saints guerriers et consignera les autres au feu, avec les apostats. Pour la stratégie d'ensemble de ceux qui suivent le sentier de Dieu - c'est-à-dire qui combattent dans la guerre sainte, on peut se rapporter par exemple à La Gestion de la Barbarie par Abu Bakr Naji (pseudonyme), publié en 2004, qui à la fois se rapportait à ce qui était déjà entrepris à l'époque et aussi dessinait l'avenir, pousser à l'effondrement des Etats musulmans pour y créer ensuite un nouvel ordre, fonder un Califat destiné à s'étendre à tout le monde musulman et plus tard au monde entier. Et encore détaillait les méthodes pour y parvenir, comme amener les Etats croisés à gaspiller leurs ressources, et les tactiques. Naturellement cet écrit n'est pas le seul, il se trouve simplement être représentatif et connu. Voir la notice en anglais sur Wikipédia, la traduction intégrale en anglais, ainsi que la présentation d'une édition en français du texte Un petit extrait cité sur un autre site :
  6. Marsellus Wallace ? C'est vous qui postez sous le pseudonyme de Gibbs ?
  7. Désolé, ce n'est pas du tout la même chose. Que des tentatives avortent et que des pieds nickelés djihadistes du dimanche se fassent arrêter sans que les autorités ne communiquent, oui il est vraisemblable que ça arrive assez souvent. Pour le chiffre de "70" je ne connais pas ta source, mais de toute façon des faits de ce genre doivent être assez nombreux oui. Mais là nous parlons d'un moudjahid qui n'a été arrêté à deux doigts de commettre un massacre que par chance. Une femme attaquée qui résiste plus que la moyenne, le terroriste qui se vautre et se tire dessus... c'est un ratage inespéré, au dernier moment. Si des faits de ce genre étaient fréquents, s'il y en avait même "70"... alors une bonne partie pour ne pas dire la majorité aboutirait à un massacre en bonne et due forme. Et alors on en aurait un par mois voire par semaine ! Parce qu'on ne peut pas avoir de la chance tout le temps... Donc non, ce n'est pas du tout un fait du djihadisme ordinaire. C'est pas les moyens qui manquent pour faire du mal certes... la question, comme je l'écrivais, c'est combien de mal ? Le scénario "massacre à la tronçonneuse" dans un métro, c'est original, mais ça ne pourra jamais faire un bilan à deux chiffres. Penser seulement aux bagages, sacoches, que l'on peut lancer, au fait qu'il s'agit d'une arme de contact... Ditto toutes les autres armes blanches. Et le coup de détourner un avion avec un cutter, non ça ne marcherait pas - encore faudrait-il pouvoir entrer dans la cabine ! Breivik quant à lui a prouvé qu'un homme seul avec des armes automatiques pouvait tuer 60 ou 70 personnes dans un lieu sans issue - une île dans son cas. C'est à la fois beaucoup de morts, pour peu de capacité, et peu d'information préalable nécessaire. Pas besoin de renseignements spécifiques (l'accès aux réservoirs d'eau, c'est comment ?), de capacité particulière (faire passer une arme blanche en avion ça marche comment ?) En gros, le type moyen peut en faire facilement autant, pourvu qu'il ait les armes et un minimum d'entraînement au tir. La Kalashnikov est précisément faite pour être utilisable facilement avec peu de formation... Et ces armes ne sont pas difficiles à trouver. Contrôles insuffisants aux frontières de la zone Schengen... sur lesquels nous n'avons pas de pouvoir. Je veux bien admettre que "hacker chevronné" était une hyperbole, mais là tu donnes dans l'hyperbole au carré ! Non, "n'importe quel gamin de 8 ans" ne sait pas comment accéder au darknet. D'une part sans être infaisable ce n'est pas aussi évident que de taper "facebook" ou "twitter" dans une barre d'adresse, pas aussi évident que d'installer un logiciel de partage de fichiers, d'autre part et c'est essentiel la plupart des gens ne cherchent pas à y accéder. Sauf accès de curiosité qui ne mène pas nécessairement bien loin, il faut déjà avoir une motivation précise pour d'abord s'y rendre, puis y rechercher des adresses de propagande djihadiste. Pas mal de témoignages montrent que dans beaucoup de cas de radicalisation les ressources Internet, médias sociaux et autres, ont joué un rôle important, même si pas exclusif. Et les radicalisés sont bien souvent - pas toujours - des types et des nanas un peu paumés, pas nécessairement des gens qui cherchaient activement une secte pour s'y adonner. Rendre l'accès à la propagande de la secte en ligne plus difficile, c'est protéger pas mal de paumés contre une dérive qu'ils ont beaucoup moins de chance de commencer si le matériel de recrutement se trouve dans des endroits où la plupart ne chercheront pas d'eux-mêmes. Les protéger tous ? Non certes. Il n'existe pas de baguette magique, en ce domaine comme en d'autres. Mais en accumulant les mesures qui chacune peuvent avoir un effet partiel, on se donne plus de chances de réduire fortement le phénomène. La poutre étant, comme tu l'indiquais plus loin, la radicalisation en prison. Oui, il y a sans doute là un levier que je ne citais pas, et isoler de manière permanente les détenus repérés comme recruteurs et ceux qui déjà sont là pour leurs activités djihadistes serait probablement utile. Y compris s'il faut pour cela d'abord créer un cadre législatif qui le permette. Mais là comme pour le reste, une telle politique doit être menée, mais pas toute seule. Il conviendrait d'utiliser tous les leviers qui ont une chance de véritablement contribuer.
  8. Ce meurtre, une "campagne de communication" ? Es-tu en train d'imaginer une théorie du complot, avec faux djihadiste et vraie manipulation destinée à assurer les projets de surveillance du gouvernement ? Si oui, quels sont les éléments à l'appui de ta thèse ? Si non... euh qu'est-ce que tu voulais dire au juste ? :lol: Ni la surveillance généralisée à la Patriot Act, ni la défense de toutes les concentrations de population par des hommes en armes ne sont des solutions nous sommes d'accord. (quoique... la seconde aurait l'avantage de résoudre d'un coup le problème du chômage ! Au prix de la faillite de l'Etat bien sûr, bon si on s'arrête à de tels menus inconvénients...) Les leviers : - La lutte contre les armes illégales et contre leur trafic - éventuellement avec contrôle aux frontières nationales. La majorité des armes de guerre utilisées par les criminels et les djihadistes en France sont issues des Balkans. La question de l'efficacité des contrôles aux frontières réalisés par les pays frontaliers mérite au moins d'être examinée. Objectif = diminuer grandement la facilité à se procurer des armes de guerre. Un attentat au couteau ou au fusil de chasse à deux coups... tuera beaucoup moins - La lutte contre la propagande djihadiste sur Internet, par blocage de sa diffusion. Avec le soutien des sites et médias sociaux si ces entreprises s'avèrent coopératives, sans leur soutien si elles ne le sont pas en empêchant l'accès à leurs sites "en bloc" - ce qui n'est pas le plus probable, ces entreprises ayant tout intérêt à coopérer si elles savent que c'est nécessaire pour sauvegarder leur part de marché en France. Objectif = rendre impraticable d'avoir accès à de la propagande djihadiste sauf à être un hacker chevronné, ce qui réduira grandement le nombre de "cibles" potentielles pour les recruteurs - La lutte contre les soutiens financiers étrangers aux djihadistes - les "généreux donateurs privés", souvent si pas exclusivement issus du Golfe - idéalement avec la coopération des pays concernés pour les arrêter, sinon par campagne d'assassinat destinée à provoquer un effet de terreur sur ces points faibles de l'entreprise djihadiste - faibles car pas décidés à mourir eux-mêmes Objectif = assécher les caisses des djihadistes en convaincant les donateurs qu'à soutenir des djihadistes qui s'attaquent à la France ou à ses alliés africains, on se condamne à la mort à plus ou moins brève échéance Je suis persuadé qu'on utilisera tôt ou tard ces différents leviers. La question étant combien de temps il nous faudra pour nous défaire de nos diverses réticences, et combien de morts il nous faudra. Mais ce qui est certain est que nos axes d'action actuels sont insuffisants. Donc l'extension des actes terroristes est sans doute inévitable. Et la remise en cause de nos actions actuelles l'est donc aussi.
  9. Les premiers éléments ne peuvent être que préliminaires, mais il semble qu'on ait à faire à un projet d'attentat contre une ou des églises, par au moins un tireur à la Kalashnikov. Lequel a tué dimanche une automobiliste à qui il essayait de prendre sa voiture, s'est blessé dans l'incident en se tirant une balle dans la jambe, a appelé le SAMU, ce qui a mené à son arrestation. Si c'est confirmé, cela veut dire que : - Les djihadistes prennent maintenant pour cible les groupes et concentrations de personnes. Logique de leur point de vue : impossible de les protéger toutes, donc c'est une cible facile et potentiellement "rémunératrice" en terme de nombre de morts. Si un moudjahid surgit en pleine messe du dimanche avec quelques chargeurs de Kalashnikov... il faut s'attendre à un bilan humain à la Breivik - Les chrétiens sont visés en plus des juifs. Logique encore une fois : les synagogues moins nombreuses peuvent être protégées - à la limite - par la police et l'armée, les églises pas question - Il est fort possible que par sa résistance au moudjahid, Aurélie Châtelain a sauvé la vie de dizaines de personnes. Oui, c'est la jeune femme qui a résisté lorsque un type armé a essayé de lui voler sa voiture. Il l'a tuée, mais c'est bien à cause de cette résistance que l'attentat a été déjoué Deux conclusions provisoires il me semble : - Nouvelle confirmation : seule la lutte contre la propagande djihadiste et ses propagateurs peut être efficace. La protection des lieux visés est impraticable - Une personne visée par un terroriste armé et qui lui résiste, y compris au péril de sa vie, gêne son action et peut sauver de nombreuses vies, éventuellement au prix de la sienne
  10. Deuxième journaliste d'opposition tué à Kiev en 24 heures, le troisième en moins d'une semaine... Cela s'ajoute à la vague de "suicides" d'opposants ukrainiens depuis le début de l'année. La Crimée est sortie du bois. Le Donbass a beaucoup souffert mais il est permis d'espérer que la situation s'y améliore peu à peu maintenant. Quant au reste de l'Ukraine... :(
  11. Non, ils sont rouge à l'intérieur, comme tout le monde... faites-moi confiance je sais de quoi je parle ;)
  12. Alexis

    Ici on cause MBT ....

    Allez, je ne résisterai pas plus longtemps. :lol: C'est le moment d'appeler... Girls und Panzer ! ;)
  13. Harry Potter travaille pour l'armée russe :o Pas de doute. Certes tout le monde pratique la guerre électronique, les Russes comme les autres, et les capacités des systèmes, certains d'entre eux "exotiques", sont forcément confidentielles. Mais là, un boîtier embarqué sur hélicoptère qui aveugle à des centaines de kilomètres... une nacelle sous aile de chasseur qui éteint tous les moniteurs d'un destroyer anti-aérien... une seule explication est possible. Harry Potter est passé au service de la Rodina ! Faut-il croire que Potter est devenu un mage noir ? Ou bien est-ce Voldemort qui est derrière Obama ?
  14. Poutine sera très probablement candidat à sa succession en 2018. Ce qui fait 2024 pour la date de sortie de piste la plus vraisemblable. Le système n'est pas idéal pour l'émergence d'une autre personnalité forte - ça va, j'ai gagné le concours de la litote ? - mais le problème ne devrait pas se poser d'ici presque une dizaine d'années. En Russie, on n'est visiblement pas en train de trop se poser la question. Faut dire qu'ailleurs non plus, ce qui arrivera dans dix ans n'est pas exactement le sujet qui motive le plus la prise de décisions... le court-termisme est une maladie largement répandue. :(
  15. Ah la sauvegarde locale... la techno ancienne et éprouvée... y a qu'ça d'vrai ! Tous ces nuages, ça ne m'inspire pas confiance.
  16. Tout à fait, et pour se faire l'avocat du diable - ben oui le pauvre ange en a bien besoin - je dirais que c'est presque dommage en un sens qu'un tel complot mondial n'existe pas. Oui, parce que ce qui s'occupe des affaires du monde n'est ni un conseil de coopération de chefs de nation ce qui serait l'idéal bisounourseux, ni même un pouvoir certes égoïste et cynique mais qui pourrait du moins être un minimum rationnel. Non, les affaires du monde ne sont traitées... par personne. Ce sont les passions, les idées reçues, les foucades et autres calculs à courte vue qui mènent le monde. Et c'est en un sens encore plus inquiétant. (tongue in cheek, hein...) C'est contestable. La Russie n'est évidemment pas ce que l'URSS a été. Mais une puissance qui peut intervenir comme elle l'a fait dans l'affaire syrienne en 2013, dont l'influence est notable et recherchée au Moyen-Orient et en d'autres lieux, qui est l'un des membres principaux des BRICS et celui qui pousse le plus à la construction d'alternatives financières et autres aux outils de coopération mondiale actuellement dominés par les Etats-Unis (FMI, câbles sous-marins, naturellement dollar...) ne peut être à mon avis qualifiée de "régionale". Tiens, au fait, tu as entendu que Poutine est pressenti pour un rôle de chef Jedi dans l'épisode VII ? ;)
  17. Oui, mais il s'agit là, par exemple à la télé russe, de propagande crue et souvent assez grossière. Ce qui m'inquiète est que nous avons là un responsable dont l'analyse est basée sur les mêmes ressorts. Alors simple "version CSP+", dans le sens de propagande plus raffinée mais toujours avant tout un discours contrôlé et manipulateur ? Ce que je crains, c'est qu'il s'agisse d'une vision que cet analyste en chef certes peut avoir adapté pour raison de confidentialité et un peu épicé pour meilleur impact... mais qui corresponde dans les grandes lignes et surtout dans le tableau d'ensemble à ce qui est servi en privé au président russe, au gouvernement et aux responsables militaires. Les raccourcis sur les missiles de croisière qui devraient être réadaptés à un lancement depuis le sol et les exagérations sur la rapidité d'un déploiement de 50 000 soldats en Afghanistan ne me semblent pas l'essentiel. En réalité, l'adaptation des Tomahawks au surface-surface ne serait pas longue, et un déploiement prendrait certes plus de temps mais sans changer l'argument principal. Donc qu'il s'agisse d'erreurs, ou bien d'exagérations à visée de propagande, n'est pas le plus important. Le plus important c'est ce tableau d'ensemble, cette vision hallucinée d'un monde occidental mobilisé en secret pour l'agression majeure et définitive contre le pays. Cette idée que la menace n'est pas potentielle, n'est pas un risque de long ou même de moyen terme. Mais que la menace est là. Que la date du jour est le 21 juin 1941. Idée qui est particulièrement dangereuse dans la direction d'une nation certes solide et bien armée, mais largement dépassée dans la plupart des mesures de la puissance par les Etats-Unis et ceux qui les suivent. Il serait bon de ne pas aggraver cette vision chez les dirigeants russes.
  18. "La liste des éléments désormais prohibés contient le drapeau et l'hymne soviétique et nazi ainsi que les monuments et plaques commémoratives en l'honneur de responsables communistes, et même les noms de localités, rues ou entreprises faisant référence aux dirigeants communistes, activités du PC ou encore à la révolution bolchévique de 1917. En cas de violation de cette loi, des organisations ou partis concernés seront interdits, ce qui remet en cause l'existence du Parti communiste ukrainien. Les personnes reconnues coupables de production ou diffusion de symboles soviétiques et nazi, en particulier de l'exécution publique de l'hymne soviétique, risqueront jusqu'à dix ans de prison, selon la nouvelle loi." Compensations symboliques aux échecs de la guerre civile et aussi (surtout ?) ceux de la crise économique qui s'aggrave. Armement prévisionnel contre toute contestation. Excursion confirmée vers les extrêmes, plutôt que vers conciliation ni modération. La crise politique de l'Ukraine n'est pas terminée, et la stabilisation progressive n'est pas le seul scénario, pour dire le moins. :(
  19. Entretien avec le directeur de l'Institut Russe des Etudes Stratégiques, l'un des principaux organismes d'analyse stratégique à la disposition des autorités russes (traduction en anglais par le site The Saker, orthodoxe fervent, fortement pro-russe et anti-américain, les intertitres du type "Et Satan mène le bal" sont de lui) L'entretien est riche, intéressant et... surprenant. Car nous ne parlons pas là d'un propagandiste de bas étage, mais d'un institut d'analyse officiel qui est une sorte de rival russe à un Rand ou un Stratfor américains. Naturellement le directeur Léonide Reshetnikov ne dit pas nécessairement exactement ce qu'il pense et le résultat des analyses de son institut... mais il est difficile de croire qu'il s'éloigne trop de l'essentiel de la vision que présente effectivement cet institut d'études au président russe. Et la vision est... :o Je ne vois que deux explications, et toutes deux sont inquiétantes : 1. Reshetnikov a raison, et non seulement les Etats-Unis sont un empire bien plus néfaste que la plupart des critiques des Etats-Unis ne l'ont compris, mais encore un empire très dangereux car engagé dans ce qui pourrait dériver vers une nouvelle guerre mondiale 2. Reshetnikov a tort, et c'est l'essentiel des élites de sécurité de Russie qui est pris par une vision à tonalité paranoïaque du danger dans lequel se trouve leur pays, non pas quelques excités ou quelques propagandistes intéressés, mais les analystes intellectuels eux-mêmes ceux qui sont chargés de fournir une vision détaillée du monde extérieur aux autorités de Russie Aussi compréhensif envers la politique étrangère russe en Ukraine et aussi critique envers la politique américaine que je puisse être, mon sentiment va clairement vers la deuxième option. Mais cette option n'est guère plus rassurante que l'autre... :( Quelques petits extraits, loin de résumer l'entretien mais pour donner envie de le lire : (ma traduction)
  20. Ben quoi, rien de plus normal, la Macédoine est bien un pays de langue et de culture grecque, tout le monde sait ça depuis Alexandre le Grand. :P ... OK, je sors... Pas taper, siouplait, pas taper ! :lol:
  21. Très rapidement, car le sujet est long et il faudrait écrire un petit livre pour donner tous les détails, et j'ai d'ailleurs écrit plusieurs posts sur le sujet : - L'Europe, plus précisément les contribuables des pays de l'Eurozone ne va pas devoir payer, elle a déjà payé. Cela s'est passé en 2011, lorsque l'essentiel des créances privées sur l'Etat grec résultant de prêts inconsidérés par des banques privées a été racheté par les Etats européens, et sans décote. - A cette époque, il était déjà clair que la dette publique grecque devrait être restructurée, et les responsables au plus haut niveau en étaient conscients. Cela apparaît notamment dans des compte-rendus internes du FMI rendus publics depuis, des représentants de pays émergents proposant une restructuration avec cet argument. Les dirigeants européens qui ont fait le choix de racheter les créances bancaires correspondantes ont donc pris un risque élevé en toute connaissance de cause - mais naturellement sans l'expliquer aux électeurs. - Ce risque a été pris non pour le bien de la Grèce, non même pour le bien de la France, l'Allemagne ou tout autre pays européen, mais pour le bien des banques privées notamment françaises et allemandes qui étaient exposées au risque de la dette publique grecque. Nationalisation des pertes privées, les bénéfices restant publics, la formule qui fut utilisée à cette occasion comme à d'autres lors de la crise financière depuis 2007. - Devenus créanciers majoritaires, les Etats européens ont en échange imposé à la Grèce l'application d'un programme économique ultra-libéral à base de libéralisation de tous les marchés et de privatisation systématique, censé permettre l'ajustement sans sortie de l'euro, ce qui est appelé une "dévaluation interne" c'est-à-dire que l'ajustement porte sur salaires et pensions exclusivement. Ce programme a été imposé en dépit de toutes les alertes d'économistes y compris libéraux prévoyant que ses conséquences seraient une chute brutale de l'économie et une explosion de la dette. - Il a été imposé par pression politique brutale "Ceci, ou le chaos". Lorsque le premier ministre grec de l'époque Papandréou a voulu mettre ce choix fondamental d'accepter ou non dans les mains du peuple grec par le biais d'un référendum, il a subi de telles pressions de la part des gouvernements allemand et français qu'il a choisi d'annuler le référendum annoncé. Il a plus tard été récompensé par les banques suivant les moyens habituels - conférences d'une après-midi avec une rémunération à six chiffres. - Les effets du programme sur la Grèce et son économie ont été encore plus catastrophiques que les prévisions les plus pessimistes, avec une récession aussi grave que celle subie par les Etats-Unis dans les années 1930. L'économie s'est contracté de 25%, le chômage a dépassé les 25%, le chômage parmi les jeunes a dépassé les 55%, les entreprises ont fait faillite en quantité sans précédent, le pays a commencé à se vider de ses jeunes par émigration à grande échelle, le chiffre des pertes humaines s'est compté en milliers par augmentation de la mortalité infantile et autres dégradations de la santé publique, par augmentation majeure des suicides et dans certains cas retour de la malnutrition. En échange de ces ravages, non seulement le programme n'a pu réaliser aucune diminution de la dette, mais elle a même beaucoup augmenté atteignant à ce jour 175% du PIB. - Ce programme a été maintenu même après que son échec fut devenu évident. Malgré leurs demandes et réclamations, les dirigeants grecs n'ont pu convaincre les autres dirigeants européens de sortir de la logique qui s'avérait si mortifère pour la Grèce. Le programme a servi de modèle pour ceux qui furent ensuite imposés à Espagne, Portugal et Italie, avec des résultats similaires, atténués dans les cas espagnol et portugais, fortement atténués dans le cas italien. Seuls les débuts de ce programme ont été pour l'instant appliqués à la France, pour cause de poids politique plus important de Paris pour plaider sa cause auprès de Bruxelles et Berlin, et aussi du fait du risque politique repéré par Berlin où le Front National est suivi de près. - Les Grecs ont élu le 25 janvier un gouvernement Syriza avec la mission de changer le programme, tout en conservant l'euro. Ce gouvernement, constatant l'échec désastreux du programme imposé par l'Eurogroupe, a fait de nombreuses propositions sur des programmes alternatifs pour assurer un relèvement de l'économie grecque, seule voie à la fois pour un remboursement aussi large que possible des dettes, et naturellement pour le développement du pays que le programme UE avait ravagé. - Depuis le 25 janvier, BCE et Eurogroupe, sous la pression notamment de l'Allemagne, refusent de changer le programme, refusent même d'examiner sérieusement les propositions alternatives de Syriza. Pire encore, ils appliquent une "stratégie du nœud coulant" destinée à forcer le gouvernement grec à abandonner la mission que lui a confiée le peuple grec et à se faire la simple courroie de transmission du programme économique UE, comme les précédents grecs s'étaient laissés faire. Ce ne sont pas des concessions qui sont attendues de Tsipras - elles ont déjà été fournies - ce n'est pas la prise en compte des intérêts économiques de l'Eurozone - qui n'ont pas été servis lorsque la Grèce a été poussée dans la catastrophe économique. Ce qui est attendu, c'est l'alignement complet sur le programme antérieur. Les causes immédiates sont avant tout politiques et idéologiques, il s'agit de ne pas permettre la remise en cause du programme économique standard UE dont on craint qu'elle puisse sinon faire boule de neige. Les causes plus lointaines sont les disparités économiques, sociales, culturelles voire anthropologiques entre pays européens, qui rendaient imprudent le projet de monnaie unique pour des pays si différents, ainsi que l'ascendant politique pris par l'Allemagne sur ses voisins qui lui permet de s'assurer que la gestion de la monnaie unique réponde à ses intérêts plutôt qu'à ceux de France, Italie, Espagne ou autres pays, étant donné que la monnaie unique ne peut pas être gérée au bénéfice de tous. - Le jeu de poker entre Grèce et Eurogroupe - avant tout Allemagne - peut se terminer par une rupture, la Grèce faisant défaut et étant éjectée de l'euro tout en restant dans l'UE. Il peut aussi se terminer par le recul au dernier moment de l'un des protagonistes. Mais dans ce cas ce protagoniste ne sera pas la Grèce. Vu le suivisme de France, Italie et autres, c'est à Berlin que la décision finale sera prise.
  22. Article particulièrement intéressant de Ambrose-Pritchard sur la crise grecque, avec développements particuliers sur l'aspect géopolitique ainsi que des spéculations sur ce que pourrait faire le gouvernement grec. Traduction (très) partielle de quelques extraits :
  23. Ce qui m'inquiète vraiment dans cette affaire c'est la réaction des autorités. On annonce une "mobilisation totale" pour lutter contre "une attaque d'une nouvelle ampleur". Et les médias ne sont pas en reste. N'est-ce pas totalement disproportionné ? Je ne dis pas qu'il faut ne rien faire, naturellement. Mais enfin il s'agit sur le fond d'une blague de potache géante d'un déni de service durant quelques heures, sans la moindre perte humaine naturellement. La cybersécurité c'est important évidemment, mais enfin ce n'est pas une centrale nucléaire qui a été haquée, ni le système de contrôle du métro ou de la SNCF ! Bref pas un système critique où une intrusion pourrait provoquer mort d'homme donc est un véritable risque de sécurité. Et certainement pas un système qui était si bien protégé que ça... justement parce qu'il n'est pas critique ! Un système de diffusion télé a-t-il vocation à être protégé comme la salle de contrôle d'une centrale nucléaire ? Et mon ordinateur personnel, aussi bien que le réseau confidentiel de la Défense, pendant qu'on y est ? TV5 a été indisponible pendant quelques heures, et son site affichait un gros plan sur un pénis... non pardon un poster de recrutement pour l'EI puisque les potaches qui ont réalisé le piratage étaient de la branche "djihad". Bon. Est-ce une raison pour perdre son sang-froid ? La capacité des djihadistes, en utilisant de faibles moyens, à pousser la collectivité à des actions lourdes et des dépenses importantes, ne laisse pas d'inquiéter. Raison de plus pour ne pas sur-réagir. Sur un autre sujet, je trouve inquiétant que nous n'ayons semble-t-il pas d'autre solution pour assurer la protection des lieux de culte et lieux communautaires juifs que de mobiliser 5 ou 10 000 hommes en permanence. Là naturellement il n'est pas question de laisser couler puisqu'il s'agit d'attaques contre les personnes. Et j'avoue ne pas avoir mieux à proposer. Mais il reste que nous avons un véritable problème puisqu'un ou deux petits commandos avec un ou deux combattants peuvent en démarrant une campagne de meurtres antisémites mobiliser et bloquer des milliers de soldats de leur ennemi, c'est-à-dire nous. Le rapport coût / bénéfice est véritablement splendide du point de vue des djihadistes. Et ils pourraient tenter de pousser cet avantage. Par exemple, si nous avons la malchance de tomber sur des djihadistes intelligents, ils pourraient aller jusqu'à monter des opérations sous faux drapeau contre des mosquées ou lieux communautaires musulmans, en signant "Armée du Pape" ou "Christ vaincra". Double punition pour l'armée française, avec encore plus de sites à garder, et radicalisation qui empire parmi les musulmans tentés par la secte djihadiste ! J'espère que ceci restera de la politique-fiction, mais...
  24. Quelques éclairages complémentaires sur cette question du "Pourquoi" le gouvernement grec fait-il cela ? Pourquoi la Grèce provoque-t-elle l'Allemagne sur les réparations de guerre ?
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