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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. J'ai relu la phrase une demi-douzaine de fois. Je donne ma langue au chat.
  2. Prédictions pas trop risquées, les mecs ... Je pense que les surprises seront désagréables pour tout le monde. Du côté turc, une partie du problème va être que l'assertion "l'Union européenne a plus besoin de la Turquie que l'inverse"... est tout simplement fausse. Du moins sur la longue durée, ou encore si un dirigeant allemand plus habile que Merkel était élu. Le jour où les Européens s'apercevront qu'ils n'ont en réalité pas besoin de la Turquie... on risque d'avoir mal au fondement du côté d'Ankara. Ce qui pose tout de même une question : est-ce que le Sultan prendra le Calife Ibrahim sous sa protection, sans plus même s'en cacher, ou est-ce qu'il cherchera lui-même à devenir calife à la place du calife ? ... J'suis plus là ! ============> [ ]
  3. Je reviens sur la question, et pars dans un H.S. sauvage et assumé : si comme les sondages l'indiquent le prochain président de la France n'est pas socialiste, et son gouvernement non plus, le pays sera donc privé d'un ministre efficace. Certes son successeur pourrait l'être autant, mais c'est tout de même un risque. C'est vraiment un défaut du système partisan de rendre impraticable de faire travailler des personnes efficaces ensemble, sous prétexte qu'elles n'ont pas les mêmes convictions. Autant la chose se conçoit s'agissant de ministères qui ont un "contenu politique" fort - disons l'Intérieur, ou la Justice, ou encore l'Economie - et où les différents partis auront des positions et des politiques significativement différentes - ou du moins souhaitent en donner l'impression ... Autant s'agissant de ministère plus "techniques", j'entends où les différences de politiques ne sont pas énormes d'un parti à l'autre, et où c'est avant tout la compétence de la personne qui devrait primer - Défense, Environnement, Aménagement du territoire... - ça ne devrait pas être un obstacle que l'un ait des convictions socialistes, l'autre libérales, le troisième souverainistes, écologistes ou encore autre chose. Et pourtant, on est assez loin de mettre la compétence en premier lieu de préférence à l'alignement partisan, la distribution de faveurs aux alliés politiques ou le travail de son image médiatique ... Et on se retrouve à avoir parfois des incompétents notoires, et encore plus souvent des généralistes parfaits, ministre de A une année, B la seconde, C puis D la troisième... "bons en tout", c'est-à-dire bien sûr propres à rien, sauf à en avoir l'air face caméras
  4. Ah, un produit breton intéressant là, faut reconnaître... Tout comme les SNLE qui certes ne sont pas exclusivement bretons faut pas pousser, mais sont bien basés en pays bretonnant L'article de l'Opinion sur le sujet est assez complet. D'après l'article de l'Opinion, le système de combat et les armes - contrat américain donc - représente environ un tiers du montant total de 34 milliards d'euros. Parmi les > 20 milliards d'euros qui restent, la part proprement française est de 8 milliards environ, sachant que les bateaux seront construits en Australie par des Australiens - l'essentiel des coûts de construction restent en Australie. Un article en anglais présentant les forces et faiblesses de chacun des concurrents. A noter que les Japonais doivent être assez déçus, puisqu'ils ont pu penser gagner ce contrat presque automatiquement vu leur accord de 2014 avec l'Australie pour le "développement conjoint de technologie sous-marine" - l'invitation lancée en 2015 aux Français et aux Allemands de présenter aussi leurs offres avait été une désagréable surprise pour Tokyo. Et puis voici la présentation commerciale du bateau par DCNS (en anglais aussi) Sinon, sachant que l'Amérique est déjà intéressée au contrat, je ne vois pas tellement Washington faire du lobbying pour pousser l'offre japonaise. Ils ont déjà leur part, elle n'augmenterait pas si Tokyo remplaçait Paris, alors pourquoi se fouler ? D'autant que mettre en avant Tokyo risquerait de provoquer Pékin qui se méfie toujours du Japon - même si c'est aussi une propagande intéressée à usage interne. L'essentiel du point de vue de Washington c'est que les sous-marins de leur allié australien soient bons, afin d'être un appui appréciable dans la lutte d'influence avec la Chine. Et il semble que l'équipe d'évaluation australienne - où figure un amiral américain "à la retraite" ... retraite active, le Pépé ! - ait jugé que l'offre de DCNS était la plus performante.
  5. Rôoooh eh l'aut'... Il y a des élections quand même ! Quoi, l'accès égal aux médias notamment télévisuels ? Les planchers minima pour être représenté au parlement ? Oh, mais faut-il s'arrêter à de tels détails ... L'essentiel, c'est que tous les partis du cercle de la raison sont représentés au Parlement et dans les médias. Les autres... est-il besoin d'en parler, puisqu'ils sont ... déraisonnables ?
  6. L'affichage ne sert pas à grand chose c'est clair, mais je serais plus réservé sur la distribution de tracts. C'est qu'il y a dans ce cas un contact réel avec une personne concrète, ce qui peut donner un effet de validation du choix politique proposé et / ou de mobilisation de l'électeur. Je ne surestimerais pas cet effet, mais je ne le pense pas inexistant.
  7. Oh, un politicien qui dit un truc intelligent ! Attendez, c'est Noël avant l'heure ! Voici d'autre part un petit rappel utile : si les élections américaines 2016 sont, disons, spécifiques, c'était déjà prévu il y a quatre ans... Petit dragon est devenu grand. Petit dragon a déjà largement dépassé sa maman. Petit dragon porte une moumoute blonde mais fait plein de feu et de fumée !
  8. A mon sens, une des grandes difficultés des discussions sur des projets très futuristes est de faire la distinction entre ce qui est "simplement" très prospectif et ce qui est carrément de la fiction échevelée pour cause d'improbabilité ou d'échelle gargantuesque - sans parler encore de l'impossible. En somme, d'une part entre ce qui est certes futuriste, mais repose sur de la science connue, et avec au moins quelques idées d'ingénierie sur la manière d'en tirer une vraie technologie, et encore avec une échelle matérielle / économique pas trop démesurée par rapport aux moyens humains prospectifs. D'autre part ce qui repose sur une "science" imaginée, ou une science connue mais qu'on n'aurait aucune idée comment transformer en technologie réelle, ou qu'on verrait à peu près comment faire mais dont l'échelle matérielle serait brutalement hors de proportion avec tout moyen économique prospectif. J'ai expliqué comment je peux imaginer des voyages interstellaires tout en restant dans le cadre prospectif, sans utiliser d'élément fictionnel. Ça ne veut pas dire bien sûr que la science ou la technologie ne réserveront pas des surprises à l'avenir, dans trente, cinquante ou cent ans. Il y en aura probablement : ce ne serait pas la première fois. Mais voilà, les surprises... on ne peut pas compter dessus. Non seulement ça arrive quand ça veut et si ça veut, mais encore ce n'est précisément pas quelque chose qu'on attendait qui arrive en général ! Il est possible que telle surprise scientifique ou technologique facilite un jour le voyage interstellaire... mais dans ce cas, je soutiens que ce sera une vraie surprise, quelque chose que personne n'avait envisagé, non pas un élément fictionnel qui tout à coup hop devient réel. Le monde surprend oui... mais alors il surprend pour de bon. Donc les éléments fictionnels ne sont à mon avis pas utiles pour les spéculations futuristes. Et de mon point de vue, la gestation mécanique, tout comme la production de grandes quantités d'antimatière, sont plutôt du domaine fictionnel : - Nul n'a à ma connaissance la première idée sur la manière de faire croître un bébé hors du sein maternel, et le très peu que j'ai pu lire de l'embryologie suggère au contraire que les multiples liens entre mère et enfant sont intenses, une symbiose entre l'une et l'autre qui rend improbable de pouvoir remplacer la première par une machine - L'antimatière n'a rien de fictionnel, en revanche sa production en grande quantité est bien de la fiction, si on parle cette fois-ci de la technologie comme de l'échelle nécessaires. Le rendement énergétique actuel de production de l'antimatière est de l'ordre de 1 pour 10 millions... c'est-à-dire que l'antimatière qui permettrait de produire 1 joule coûtera 10 mégajoules à produire ! Même si le rendement était magiquement porté de 1 pour 10 millions à 1 pour 1 (gain de sept ordres de grandeur), produire l'énergie équivalente à 8500 tonnes d'antimatière comme dans mon post précédent serait bien possible avec des centrales solaires oui... mais comme je l'écrivais il faudrait 2,1 millions de kilomètres carrés de panneaux solaires, et à l'orbite de Mercure, et pendant dix ans ! Ce qui est un projet physiquement possible certes, mais aussi d'échelle réellement gigantesque. S'il s'agit de produire de très grandes quantités d'énergie, une nouvelle fois il faut en revenir à la fusion. Comme je l'écrivais, fusion un jour, fusion toujours. Fusion matin, fusion midi, fusion le soir avant de s'endormir En pratique, produire environ 4,3 millions de tonnes de carburant de fusion, ce qui sera très simple si l'on arrive à maîtriser la réaction deutérium-deutérium - le deutérium s'extrait de l'eau de mer ! - et nettement plus difficile si l'on doit s'en tenir à la réaction deutérium-hélium 3 plus facile à allumer, puisqu'il faudrait alors exploiter l'atmosphère de l'une des géantes gazeuses - la surface lunaire contient de l'hélium 3, mais pas suffisamment. Difficile... oui, mais tout de même beaucoup plus simple que 2,1 million de kilomètres carrés de panneaux solaires au niveau de Mercure. Le transport dans les deux cas serait interplanétaire, mais les installations - des ballons flottants probablement - permettant d'extraire l'hélium 3 d'une atmosphère de géante gazeuse n'auraient pas besoin d'avoir la même échelle que des centrales solaires géantes au voisinage du Soleil qui devraient atteindre les centaines de millions de tonnes au bas mot, et peut-être le milliard. Il s'en faudrait de beaucoup. A supposer que la notion de matière noire finisse par être abandonnée, étant reconnue comme un équivalent de la théorie des épicycles - c'est effectivement une possibilité. A supposer que ce soit une réévaluation de la mesure des distances d'échelle galactique qui "résolve" le mystère - ce qui est pour l'instant seulement une spéculation. ... je ne vois pas en quoi le voyage interstellaire en serait facilité. D'une part pour interpréter différemment "85% de matière noire", la distance étant présente au carré dans l'expression de la force de gravitation, il faudrait diminuer les distances d'un facteur Racine ( 100 / 15 ) = 2,6 ce qui serait bon à prendre bien sûr mais ne changerait pas fondamentalement l'échelle du problème du voyage interstellaire. D'autre part et surtout, comme le rappelait Kovy les distances des étoiles les plus proches sont mesurées par parallaxe - utilisable jusqu'à 1 kiloparsec soit environ 3 000 années-lumière - et ces distances-là ne peuvent donc être remises en cause par une nouvelle évaluation des distances des étoiles très lointaines. Tau Ceti est à 11,9 années-lumière, Sigma Draconis à 18,8, Delta Pavonis à 19,9... ces chiffres sont aussi sûrs que la distance Terre-Soleil qui a servi à les mesurer, et ils ne changeront pas. Une fois sorti de l'influence gravitationnelle du Soleil, on se déplace dans l'espace interstellaire oui... reste à savoir à quelle vitesse. Si on conserve 1 km par seconde de vitesse résiduelle, il faudra un million d'années pour aller à la plus proche étoile. Et encore dix mille ans avec une vitesse résiduelle de 100 km/s. Et s'il s'agit d'aller en cent ans à dix années-lumière, alors on se retrouve avec le genre de calcul énergétique que j'évoquais plus haut. On doit forcément maîtriser des énergies très difficiles à manipuler et on doit limiter autant que possible la charge utile. "Gott mit uns" je veux bien, mais l'argument pouvait déjà être utilisé par Gnoork le chasseur du paléolithique expliquant à son fils Glurkkk que les hommes iraient un jour dans la Lune - parce que si elle est là c'est bien pour quelque chose non ? Cet argument a été finalement prouvé correct, mais Gnoork avait tort de conseiller à Glurkkk de chercher un arbre plus haut que les autres ce qui permettrait à coup sûr de toucher la Lune... Dieu l'avait certes préparée pour qu'on la visite oui, mais il devait demander un poil plus d'efforts et de temps que la méthode envisagée par le chasseur philosophe du paléolithique Concernant les extraterrestres qui (a) sont venus (b) ne sont jamais venus (rayer la mention inutile) c'est faire allusion au paradoxe de Fermi. Dont on discute et on risque de discuter encore longtemps - j'ai bien aimé ce bouquin par exemple. Dont voici un résumé des 50 solutions possibles qu'il propose au paradoxe. Car même s'il doit bien avoir une solution... va savoir laquelle ! Oulà, voilà des spéculations qui me font froid dans le dos alors que je suis un homme. Si j'étais une femme, j'imagine ce que j'en penserais ... Mais nul besoin de tout ça. Les Austronésiens qui ont peuplé les îles du Pacifique se déplaçaient probablement en petits groupes seulement, et ça ne les a pas empêché à partir de ces petits groupes fondateurs d'arriver à des populations conséquentes sur les plus grosses îles. Ou encore, Madagascar a été peuplée à partir de petits groupes d'Austronésiens au deuxième millénaire avant notre ère - petits d'autant qu'ils venaient de fort loin vu les techniques de l'époque - et ça a tout de même donné plusieurs millions d'habitants même avant l'arrivée des Européens. En somme, l'espèce humaine a prouvé qu'elle était capable de peupler des territoires à partir de toutes petites populations fondatrices et sans technologies génétiques ni transformation des femmes en usines reproductrices. Ça a pris des siècles bien sûr, mais ce n'est pas grave.
  9. < on est en train de commencer un HS qui aurait davantage sa place dans le fil "menaces intérieures"... > Je pense qu'il faut faire la distinction entre d'une part des principes fondamentaux du droit, comme la présomption d'innocence, auxquels il ne faut toucher sous aucun prétexte, ou au moins seulement quand la survie ou l'indépendance du pays sont littéralement en jeu - je pense par exemple à l'internement des membres de la British Union of Fascists en 1939, qui était nécessaire alors qu'ils n'avaient rien fait de mal, ou dans un autre genre l'interdiction du PCF à la même date vu l'alliance entre communistes et nazis. Et d'autre part des restrictions de liberté limitées et temporaires qui peuvent être acceptables dans certains cas afin de contribuer à juguler un mouvement terroriste. Je vais donner un exemple de ce genre de restriction de liberté : je trouverais acceptable et pour tout dire salutaire une loi comme quoi tout Français a l'interdiction de se rendre sur les territoires syrien, irakien ou libyen, sous peine d'une lourde peine de prison (cinq à dix ans) et à moins d'obtenir une autorisation préalable explicite des services de l'Etat. Ce genre de loi permettrait de réprimer beaucoup plus facilement les djihadistes retour de Syrie ou d'Irak, car il suffirait alors de prouver devant un tribunal qu'ils sont entrés sur ces territoires, sans besoin de prouver qu'ils ont combattu pour l'E.I. ou préparé des attentats. Et tout cela sans contrevenir le moins du monde à aucun principe fondamental du droit. Quant à l'autorisation, elle ne serait délivrée qu'à ceux qui en ont véritablement besoin (diplomates, représentants commerciaux, etc.) La liste des pays "interdits de voyage" serait évidemment évolutive : ce serait en gros la liste des pays touchés par une forme de désintégration chaotique dont les organisations djihadistes font leur beurre. Un pays pourrait entrer dans cette liste... et aussi en sortir, pour peu qu'un véritable Etat qui tienne pour de bon son territoire s'y reforme. Quant à la légère restriction de liberté personnelle consistant à se voir interdire de voyager vers des pays qui de toute façon sont très dangereux car en état de chaos violent... franchement elle n'aurait rien d'inquiétant ! Autant s'il s'agit de toucher des principes fondamentaux pour raison de "sécurité", le risque est énorme que les inconvénients et dangers de long terme soient plus grands que ceux des attentats djihadistes, autant s'il s'agit de restreindre les voyages vers les pays où les salafistes font régner la guerre... le bénéfice en terme de sécurité sera clairement plus grand que le minuscule inconvénient !
  10. Intéressant en effet. Je retiens en particulier cette remarque de Hubert Védrine Tout dépend de ce qu'on appelle "autoritaire". Le terme me paraît mal défini Autant pour ce qui est d'une dictature ce serait difficile en effet, et il faudrait une rupture de la légalité, un coup d'Etat du type par exemple de celui de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851 - je ne l'imagine pas du tout. Autant si l'on définit "autoritaire" par une certaine combinaison de dirigeant très populaire gagnant de ce fait un ascendant important sur les autres personnages politiques, de corsétisation plus relâchée de l'action de l'Etat par diverses institutions internes et traités internationaux, d'emprise plus grande sur les médias que ce soit par le biais de la justice ou d'un contrôle d'Etat venant se substituer à celui des grands capitalistes, de limitations à la vie privée et à la liberté d'expression - création d'un délit d'insulte au chef de l'Etat par exemple, ou encore par la présence de seulement certains de ces éléments, ou même juste de certaines "tendances" dans ce sens, plus ou moins prononcées... On peut se retrouver assez facilement en régime "autoritaire", sans même l'avoir voulu Par exemple, les changements aux règles de la Cour constitutionnelle polonaise effectués par le nouveau gouvernement ont suffi à la Commission européenne pour ouvrir un dossier en dérive autoritaire contre Varsovie. Pourtant, on est encore assez loin du régime d'Erdogan, hein ! Ah oui... suivant ce genre de définition, la France a déjà eu un régime autoritaire assez récemment. C'était dans les années 1960
  11. Ça serait un nouveau type de "surprise d'Octobre", en un sens Plaisanterie mise à part, je n'y crois pas du tout. Je suis d'accord avec Bordatchev. J'ajouterai qu'une politique une fois décidée et mise en place, surtout si c'est une politique commune et choisie par réflexe de type moraliste type "on ne peut pas ne pas le faire", acquiert un statut de narrative pour parler américain, elle fait partie du récit politique, de l'histoire qu'on se raconte à soi-même et surtout qu'on raconte aux autres, et qui donne du sens à ses actions. Dans un autre domaine, il est impressionnant de constater à quel point l'idée que la Russie aurait agressé la Géorgie en août 2008 fait partie du récit politique des pays OTAN. Toute personne qui a suivi les choses d'un peu près, ou qui s'informe quelque peu, sait que c'est complètement faux, et j'ai du mal à imaginer que les hommes politiques, analystes de défense, généraux, etc liés à l'OTAN l'ignorent. Il n'empêche : comme le récit fondamental qui en quelque sorte donne une identité, et une identité commune aux pays OTAN, dit que c'est vrai, eh bien ils continuent à le dire, et à vrai dire aussi à agir comme si c'était vrai... contraints par le récit et sa logique. Le récit politique commun inclut aujourd'hui l'idée que la Russie est redevenue une puissance agressive et qu'attaquer son économie est une obligation morale, sans même de perspective réaliste sur ce qu'on souhaiterait obtenir de sa part en échange de la suspension de cette attaque - ah peut-être l'élection de Kasparov au Kremlin suffirait-elle, ou celle d'un des autres opposants-1% à Poutine, mais moins certainement pas - et avec l'idée que les coûts éventuels pour soi-même de cette posture n'entrent pas en ligne de compte puisque l'obligation est de nature morale : devoir de solidarité vis-à-vis des alliés, de résistance en face de l'injustice et de l'agression, etc. Qui se désolidariserait de la politique commune ne prendrait pas une décision qu'on puisse évaluer de façon pragmatique - avantages, inconvénients, etc. - mais montrerait seulement sa faiblesse et son égoïsme. Il ne peut y avoir d'évolution du récit politique commun, de pilotage en quelque sorte, d'une part parce que la puissance le plus à même de l'influencer c'est-à-dire les Etats-Unis ne souffre pas de ses coûts - le commerce euro-russe est dix fois plus grand que l'américano-russe - d'autre part parce que de toute façon modifier ce genre de récit est une opération forcément très lourde et très longue. Que l'on songe à l'énergie et au temps dépensés par Obama pour arriver à une normalisation même partielle des relations avec l'Iran, que l'on songe aux résistances internes, au mépris dont il a été couvert pour sa supposée "faiblesse" et sa "naïveté" ! Ce qui est possible est d'une part la continuation de ce récit - probable - d'autre part son effondrement à la faveur d'événements de type rupture. L'élection de Trump en novembre en serait un. Celle de Le Pen l'année prochaine un autre, moins probable que le premier, lequel n'est déjà pas le plus probable. On peut aussi imaginer d'autres événements, et surtout on peut être surpris par l'Histoire, qui a parfois de ces tours étonnants dans son sac. Celui qui aurait raconté il y a un an l'aventure de Trump depuis l'été 2015, ne l'aurait-on pas pris pour un fou ? Mais imaginer des décisions réfléchies et dans la continuité pour sortir de manière ordonnée et négociée d'un récit politique de type moraliste et qui a pris une dimension constitutive de la cohésion du groupe - en un sens c'est tenir ce récit en commun qui crée la solidarité - ça ce n'est guère envisageable. Oui. On n'élit pas des individualités et des personnes. On élit des membres de parti. Et si un membre de parti se rappelle plus tard qu'il est une individualité, au point d'en venir à se désolidariser (encore ce mot) du groupe... eh bien il peut toujours courir pour avoir l'investiture du parti à l'élection suivante. Oh le beau point !
  12. Waouh ! Voilà qu'on aborde enfin les vrais sujets. Sérieusement, j'ai un peu peur que dans mes vieux jours - si j'en ai - mes petits-enfants ne me demandent : "Mais papy... à ton époque, les gens étaient vraiment fous ?"
  13. Intéressant. Cet article rapporte un très net changement de Trump suite à sa victoire à New-York : plus d'autodiscipline, plus de respect, plus de sérieux. Et avertit que si Trump est capable de maintenir cette discipline dans la durée - ce qui serait nécessaire pour se poser en unificateur de son parti plutôt qu'en trublion diviseur, comme il devra le faire s'il remporte la nomination... alors les forces anti-Trump ont du souci à se faire. Au début on est le méchant, on attire les révoltés ainsi que l'attention médiatique. A la fin on devient le gentil qui va rassembler, on enlève le costume du clown pour revêtir celui du dirigeant. Il était clair que Trump devrait commencer cette mue tôt ou tard. Est-il en train de commencer ? Surtout : est-il capable d'aller jusqu'au bout, et dans la durée ?
  14. Alexis

    menaces intérieures

    Il lui crache à la gueule parce qu'il a tué 77 personnes. Il me semble que tu es en train de supposer qu'il ne lui cracherait pas à la gueule si ces 77 victimes avaient été musulmans, juifs ou noirs plutôt que blancs et (plus ou moins) chrétiens. Mais cette assertion ne me semble absolument pas prouvée. Et je termine là parce qu'on est en train de partir en HS à vitesse Grand-V
  15. Alexis

    menaces intérieures

    Je ne pense pas que le NPA et Olivier Besancenot soient comptables des crimes d'Action Directe par exemple - même s'ils sont anticapitalistes comme l'était ce mouvement terroriste. Et s'ils condamnaient clairement - si ... car dire seulement "nous ne sommes pas d'accord avec ce qu'il a fait dans le passé" c'est vraiment le service minimum - je n'y verrais aucun signe de lâcheté. Juste une clarification bienvenue.
  16. Alexis

    menaces intérieures

    Je ne connais pas cet André Bercoff. Il a un passé "intéressant" ?
  17. Bon, puisque tu poses la question 15. Les perspectives de l’antimatière pour la propulsion. A y regarder de plus près, c’est plus précisément la désintégration proton – antiproton qui pourrait être utilisée, parce qu’une partie des produits de la réaction sont des particules chargées qui peuvent être manipulés par champ magnétique pour produire la poussée. D’autres réactions de désintégration d’antimatière ne le permettraient pas. Comme une partie seulement de l’énergie de désintégration est utilisable pour la poussée, la vitesse d’éjection équivalente n’est pas la vitesse de la lumière, mais « seulement » 69%, ce qui reste bien évidemment énorme. Je ne sais pas si la totalité de cette vitesse d’éjection issue d'une étude théorique serait vraiment récupérable, il pourrait y avoir des limitations technologiques – difficile de le savoir avant d’avoir vraiment construit le moteur ! On appelle ça la propulsion à pions. Non que le principe consiste à mettre des surveillants dans la chaudière avant d’allumer le moteur – les collégiens seront déçus – c’est juste que les particules initialement issues de la réaction s’appellent des pions. Le gros problème de ce genre de moteur, c’est évidemment le carburant. On ne sait produire l’antimatière qu’en quantité infinitésimale, avec un rendement énergétique dégueulasse, et encore a-t-on toutes les peines du monde à la maintenir séparée ensuite de toute matière pour pouvoir la conserver quelques minutes. 16. Les performances d’une propulsion à antimatière A supposer que le problème de la production d’antiprotons soit résolu, à supposer qu’on parvienne à s’approcher du maximum théorique d’une vitesse d’éjection égale à 69% de c… quelles seraient les performances ? Pour fixer les idées, on peut imaginer une charge utile de 30 000 tonnes pour la colonisation et viser une vitesse de croisière de 20% de la vitesse de la lumière. Alors, en supposant que protection, voile magnétique, moteur et réservoirs ajoutent 20 000 tonnes au total – les réservoirs devraient être plus petits que pour un moteur à fusion vu que le carburant antimatière est beaucoup plus léger – on arrive à environ 17 000 tonnes de carburant nécessaires, c’est-à-dire 8 500 tonnes d’antimatière le reste étant de la matière ordinaire. On arrive aussi à un temps de transfert à 12 années-lumière de l’ordre de 12 / 0,2 + la moitié du temps d’accélération et du temps de freinage, soit un total probablement inférieur à 80 ans. (oui j’ai négligé les effets relativistes, la mécanique relativiste est trop loin dans le passé et j’ai la flemme de faire les calculs, mais la différence avec la mécanique classique sera de l’ordre du facteur de Lorentz, qui pour 20% de c est égal à 1,02, donc ça ne changera pas cette estimation de toute façon approximative) Ce qui veut dire que les enfants de l’équipage initial seront vivants à l’arrivée à destination. Pas dégueu ! Plus intéressant, en se fixant une limite de 200 ans pour le transfert – qui est arbitraire, m’enfin faut bien fixer quelque chose – on arrive à une distance maximale de 36 années-lumière, ce qui donne potentiellement accès à environ 600 à 700 étoiles (à raison d’une étoile par 300 années-lumière cube)… multipliant les chances que l’une d’entre elles ait une planète habitable. Et si on est prêt à doubler la quantité d'antimatière dépensée, alors la vitesse de croisière peut atteindre 35% c, et la distance maximale passe à 56 années-lumière pour un transfert en 200 ans, d'où l'accès à plus ou moins 2 500 étoiles. A mon sens, c’est là l’intérêt principal de l’antimatière. 17. Mais on aurait toujours besoin de la fusion quoi qu’il en soit Bon, 8 500 tonnes d’antimatière c’est rien à écrire, mais pour ce qui est de les produire ? Même en supposant que le procédé soit très efficace, le coût énergétique de production sera au moins égal au contenu énergétique de l’antimatière. Soit la masse-énergie correspondant à 17 000 tonnes. Donc pas moins de 1,53 1024 joule quoi qu’il en soit. Pour donner l’échelle : l’humanité consomme environ 5 1020 joule par an. Nous parlons donc de plus de 3 000 ans de consommation d’énergie mondiale au rythme actuel… Et c’est un minimum qui sera dépassé, car le procédé de production d’antimatière ne pourra pas être parfaitement efficace. Or, la seule source crédible pour une telle quantité d’énergie… est la fusion. Précisément celle qu’on vient de repousser pour la propulsion du vaisseau, vous vous rappelez ? (enfin, 2,1 millions de kilomètres carrés de panneaux solaires haut rendement en orbite au niveau de Mercure pourraient aussi la fournir en dix ans... mais c'est à l'évidence encore beaucoup plus lourd) 18. Alors, reste t il plus simple de conserver la fusion pour la propulsion ? Quelle est l’alternative pour propulser 30 000 tonnes à 20% de la vitesse de la lumière, mais avec un moteur à fusion ? Ce moteur assure une vitesse d’éjection de l'ordre de 5% de c, donc il faudra certainement utiliser plusieurs étages. Pour fixer les idées, avec trois étages, chacun devrait avoir un rapport de masse de 3,8 – soit exponentielle (20 / 5 / 3) – donc si le rapport entre masse sèche d’un étage et sa charge utile est de 0,8 – la masse sèche inclut moteur, réservoirs et de la protection, mais pas de voile magnétique car l’étage n’a pas à freiner – chaque étage a un rapport de masse total d’environ 7 – soit 3,8 multiplié par (1+ 0,8) – donc la masse totale du vaisseau avec trois étage pour une charge utile de 30 000 tonnes sera d’environ 10 millions de tonnes. Dont environ 86% de carburant. C’est absolument gigantesque. Et pourtant cela reste plus simple que produire 8 500 tonnes d’antiprotons ! En effet, si l’énergie de fusion de 8,6 millions de tonnes de carburant est supérieure à l’énergie d’annihilation de 10 000 tonnes d’antimatière – l’équivalent de 34 000 tonnes de masse-énergie contre 17 000 pour l’antimatière, soit le double, utiliser directement la fusion pour la propulsion permet : - D’économiser les installations de production d’électricité à partir de la fusion. Ainsi que leurs pertes énergétiques - D’économiser les installations de production d’antimatière à partir d’électricité. Dont on n'a pas d'idée aujourd'hui d'ailleurs... Ainsi que leurs pertes énergétiques Non seulement il est fort possible que l’énergie requise pour une propulsion par fusion soit finalement inférieure, mais surtout l’économie d’installations industrielles gigantesques fait la différence. Le vaisseau de colonisation rapide à 10 millions de tonnes dont 30 000 tonnes de charge utile est d’une dimension démentielle – trois mille fois la fusée lunaire Saturn V – mais il reste très probablement plus simple que la production de 8 500 tonnes d’antimatière… Pour ne rien dire des 17 000 tonnes nécessaires au vaisseau à 35% c que j'évoquais plus haut. 19. Conclusion – Fusion demain, après-demain, et encore après ! - Une sonde interstellaire est un projet futuriste s’il en est. - Un vaisseau de colons interstellaires à 15 années-lumière est futuriste au carré. - Un vaisseau de colonisation rapide à 36 années-lumière est futuriste au cube. ===> Mais dans tous les cas, c’est la fusion par confinement inertiel qu’il faut choisir ! Personnellement, je pense que nous lancerons un jour des sondes interstellaires, quoique très probablement pas avant un siècle, et peut-être bien plus tard si nous n’évitons pas un effondrement civilisationnel en ce siècle. Les vaisseaux de colonisation à 8% c, nous n’en enverrons un jour que s’il se trouve vraiment une planète habitable parmi les 50 étoiles les plus proches. Et s’il n’y en a une que parmi les 700 étoiles les plus proches, alors il faudra attendre de pouvoir construire des vaisseaux multi-étages trente ou cinquante fois plus grand que les précédents… Ou bien de pouvoir assurer qu’un vaisseau reste fonctionnel non pas 150 ou 200 ans, mais trois fois plus longtemps ! 20. La seule fenêtre qui resterait à l'antimatière ... c'est seulement s'il était déterminé par exemple que la planète habitable la plus proche est à 150 années-lumière (parmi près de 50 000 étoiles plus proches...) et qu'on ne sache faire "que" des vaisseaux qui restent opérationnels 500 ans, mais pas 1000. Alors il faudrait envisager un vaisseau à 35% c, qui ne pourrait être propulsé que par un moteur à pions... à condition de déterminer d'abord comment diable produire de l'antimatière de manière énergétiquement efficace ! Pour donner une idée de la marge de progrès nécessaire, les 8 500 tonnes que j'ai cité représenteraient environ 5 1033 antiprotons. Si on se fixait dix ans pour les produire, il y faudrait une capacité de 5 1032 par an. Or dans cet article du CERN, une capacité de production de 5 1013 par an y est décrite comme possible mais "à la limite des technologies connues". Y a juste dix-neuf ordres de grandeur de différence...
  18. Alexis

    F-22

    Je suis plutôt d'accord... avec ce bémol que toutes les équations restent liés au final par le paramètre des pépètes disponibles. Oui, il y a deux conséquences pour le programme F-35 si la production de F-22 est redémarrée : Conséquence (très) probable : moins de F-35 produits au final, car budget pas indéfiniment extensible Conséquence possible : si la mise en service d'un F-35 réellement apte au combat est encore décalée, au-delà de 2022 donc la date prévisionnelle actuelle de la Full Operational Capability, alors Washington aura une solution de rechange pour un appareil d'attaque furtif qui marche pour de vrai, donc l'option d'abandon du programme F-35 pourra être mise sur la table. Ou dans une option intermédiaire le programme pourrait être continué pour raison politique seulement, c'est-à-dire production limitée aux centaines d'exemplaires produits d'ici les années 2020, lesquels seront maintenus "opérationnels" sur quelques bases... mais l'USAF se gardera bien de les envoyer au combat. Ce qui pourrait être préférable pour ne pas avoir l'air de laisser tomber les Européens assez naïfs pour s'être engagés dans le programme JSF avant d'avoir une idée de ce qu'il donnerait. Cela dit, la production de F-22 n'est pas encore redémarrée... et LM pourrait même faire tout le lobbying possible en sous-main pour la bloquer, car le danger potentiel pour le programme F-35 à moyen terme est réel, et celui-ci est plus gros.
  19. Alexis

    menaces intérieures

    Petit billet d'humeur d'André Bercoff sur le sujet. Breivik gagne face à l'État norvégien : demain la France traînée au tribunal par Salam Abdeslam ? Je suis et je reste opposé à la peine de mort. Mais il faut tout de même lui reconnaître un avantage : si Breivik avait été exécuté, il ne serait plus en train de faire des procès délirants contre l'Etat, et surtout de les gagner !
  20. Alexis

    menaces intérieures

    C'était en Norvège. Oui, je sais, c'est de toute façon au Nord et froid, mais c'est pas le même pays quand même. Je rejoins Gally sur le fait qu'il est sain que l'Etat puisse être mis en cause devant la justice quant au respect de certaines règles pour l'emprisonnement des détenus. En revanche, il me semble que les règles qui ont cours en Norvège sont trop étroites, et je soupçonne que c'est la même chose chez nous. Je ne vois pas qu'est-ce qu'il y a de si inacceptable à ce qu'un détenu particulièrement dangereux soit maintenu à l'isolement. Ce qui devrait s'appliquer à la fois aux terroristes d'extrême-droite et aux terroristes djihadistes, et pour la même raison : pas une punition supplémentaire, mais simplement éviter la "contagion" de détenus qui cherchent à répandre une idéologie de combat. Séparation des autres détenus, censure des mails... c'est du pur bon sens pour des détenus de ce genre ! Sur un tout autre sujet, et dans la rubrique "information utile", voici la carte mondiale de la censure Internet établie par Reporters Sans Frontières
  21. Le concept est joli. Mais il faudrait que le vaisseau ait une durabilité véritablement phénoménale. Déjà que les 150 ou 200 ans nécessaires à un transfert interstellaire "rapide" sont nettement au-delà de ce qu'on sait faire aujourd'hui... Après, c'est vrai qu'on ne sait pas quels progrès sont possibles en matière d'auto-réparation, à base d'intelligence artificielle et de robotiques très avancée. Peut-être est-ce qu'un vaisseau qui se répare lui-même et reste fonctionnel des millénaires sera un jour possible ? En plus de la possibilité d'aller-retour avec la Terre - prévoir l'import / export d'espèces biologiques surprenantes - de tels vaisseaux ouvriraient un scénario où la colonie établie sur une première étoile deviendrait capable d'elle-même envoyer une mission de colonisation assez rapidement. Par exemple en 150 ans si on imagine qu'il faudrait avant tout que la population de la colonie ait eu le temps d'augmenter fortement. Plutôt qu'en mille ans ou plus s'il fallait d'abord que la colonie devienne une société de centaines de millions de personnes avec les ressources qui vont avec. On peut imaginer alors un "front mobile" de colonisation qui se déplacerait assez rapidement en s'éloignant de la Terre... Sa vitesse moyenne serait en gros la moitié de la vitesse de croisière du vaisseau - étapes de 150 ans de vol suivies de 150 ans de développement d'une nouvelle colonie - soit 4% de la vitesse de la lumière en ordre de grandeur. En deux mille ans, pour fixer les idées, le vaisseau aurait établi sa 7ème colonie à environ 80 années-lumière de la Terre ! Ce qui serait dimensionnant pour la sonde, c'est avant tout le dispositif de communication vers la Terre, et la source d'énergie pour l'alimenter. Les études type Longshot ou Icarus prévoient une puissance de plusieurs centaines de kW, à base de petits réacteurs nucléaires. Sur la page en anglais de l'étude Longshot de la NASA, on voit que la communication est prévue avec un laser alimenté par 250 kW pour un débit de 1 kilobit par seconde. Et la charge utile totale est de 30 tonnes. Peut-être mon évaluation à 100 tonnes était-elle un peu trop élevée. D'un autre côté, dans le scénario Longshot la sonde n'est pas supposée préparer une future colonisation. Or, si on a des raisons de soupçonner que la planète visée pourrait abriter une biosphère, il serait fort souhaitable que la sonde puisse récupérer des échantillons biologiques locaux et les étudier à loisir en orbite, ne serait-ce que pour valider la compatibilité avec les formes de vie terrestres. Le scénario "la vie terrestre est tellement agressive que la vie locale disparaît devant elle comme une bulle de savon" doit être testé, il ne s'agirait pas de faire du vandalisme en ruinant la biosphère locale. Sans parler du scénario inverse ... S'il faut ajouter aux 30 tonnes évaluées par la NASA la masse de sous-sondes capables d'atterrir sur la planète visée, d'attraper des spécimens de vie locale ("viens par ici, kiki !" ) et de redécoller vers l'orbite, on se rapprochera probablement assez rapidement de la centaine de tonnes. Pas besoin de carburant pour ralentir, une voile magnétique y suffira. Voir le point 4 dans mon post-fleuve page 4. Je suis plutôt dubitatif. L'être humain est un animal social, j'ai du mal à imaginer que briser la continuité sociale de l'espèce humaine - puisque la société à l'arrivée serait reconstituée sans continuité avec la société de départ - n'ait pas des inconvénients massifs. Je ne saurais les préciser, mais il me paraît raisonnable de penser qu'ils existent. Pour aller moins loin, on peut sans doute imaginer un équipage formé uniquement de femmes, et si on pose en hypothèse dix reproductrices à l'arrivée - pour fixer les idées - compte tenu de la durée de la vie humaine cela doit signifier trente ou quarante personnes dans l'équipage. C'est moins que les 100 que j'imaginais - gain d'un facteur 3 - mais même si la continuité sociale serait alors assurée, qu'en est-il de l'équilibre de la micro-société que serait le vaisseau durant les 100 ou 200 ans du vol ? Toute société humaine connue a jusqu'ici été composée de deux sexes en effectifs à peu près égaux. Quels sont les inconvénients si une société est composée de manière structurelle d'un seul sexe, et ceci pendant des générations ? Là encore, nul ne connaît la réponse, mais il semble naturel de supposer qu'ils ne sont pas négligeables. Oui à y réfléchir ça paraît vraisemblable. L'estimation que je faisais précédemment d'une fourchette de dix mille à cent mille tonnes me plaît toujours... mais je reconnais que ce n'est que du doigt mouillé. Merci, je n'étais pas au courant pour cette énergie sombre. Il existe donc une possibilité hypothétique de pouvoir un jour manipuler de la matière de masse négative. Cependant, le calcul fait par Alcubierre reste toujours aussi dépourvu de caractère pratique. De mémoire son équation une fois optimisée il était question d'un besoin de 500 tonnes de masse négative. Or, l'énergie sombre aussi mystérieuse soit-elle pour l'instant semble être répartie uniformément dans tout l'univers à raison de 7 10-30 tonne par m3. On pourrait découvrir au final que sa densité est structurellement constante dans tout l'univers - interdisant qu'elle soit rassemblée en un endroit - ou encore que des irrégularités existent ce qui laisserait ouverte l'hypothèse de construire un aspirateur à énergie sombre permettant de concentrer toute l'énergie sombre d'une sphère de 25 millions de kilomètres de diamètre - soit 500 tonnes - de manière à équiper un vaisseau-Alcubierre. En l'état actuel des connaissances, l'aspirateur à énergie sombre reste cependant tout à fait hypothétique - personne n'a d'idée pour en construire un. Si on s'aperçoit un jour qu'il est vraiment possible, on pourra rouvrir le dossier. En l'état actuel des connaissances cependant la métrique Alcubierre et l'aspirateur à énergie sombre peuvent servir à un roman de science-fiction mais c'est tout. Ça dépend de ce que tu appelles "raisonnable" et "contenu". J'en suis à 150 ans et un vaisseau de un million de tonnes tout au plus. C'est tout à fait raisonnable je trouve ! Pour ne pas rester sur sa faim, voici : - Une représentation du vaisseau de l'étude Longshot soit une sonde de 400 tonnes dont les deux tiers de carburant avec propulsion par fusion pulsée D-He3 pour amener une charge utile de 30 tonnes en orbite autour de Alpha Centauri A à 4,3 années-lumière en 100 ans. - Des concepts préliminaires pour l'étude collaborative Icarus en cours depuis plusieurs années, qui cherche à moderniser le projet Daedalus conçu dans les années 70, avec les objectifs suivants Concept N°1 : Concept N°2 : - Pour ce qui est du vaisseau habité avec la société de colons, il n'y a que des vues d'artiste, aucune étude d'ingénierie comparable à Daedalus, Longshot ou Icarus n'a été entreprise à ma connaissance. Mais enfin voici le Tsiolkovsky démarrant son voyage au long cours, une illustration de SMPritchard : "The Tsiolkovsky, the first manned interstellar spacecraft ever built, accelerates away from the Solar System with a crew of 100 frozen colonists. Using pulsed fusion propulsion, it powers it's way up to nearly 20% the speed of light. At such tremendous speeds, the diffuse gas and dust of the interstellar medium becomes a hail of deadly projectiles. To protect the the ship from the occasional collision with dust grains, a massive triple-layer impact shield absorbs the majority of impacts. By the time the Tsiolkovsky reaches it's target, the shield will be blasted and scarred with impact craters and radiation damage. After it has achieved coasting velocity, the main engine is jettisoned. Once it is time to decelerate, a magnetic sail, a loop of superconducting wire many hundreds of kilometers wide is deployed, acting as a parachute by braking against it's destination's stellar wind. A smaller fusion-pulse engine then slows it into a capture orbit."
  22. Le gros problème dans ce scénario, c'est qu'il y aurait beaucoup trop peu de carburant de fusion dans la comète pour l'accélérer vraiment. L'eau des océans contient 33 grammes par mètre cube de deutérium, soit 33 millionièmes en terme de masse. Je ne connais pas de raison de penser que la concentration de deutérium dans l'eau des comètes soit différente. Quant au tritium et à l'hélium 3, il n'y en a pas dans les comètes. La fusion deutérium-deutérium devrait être utilisée, avec une vitesse d'éjection raisonnablement envisageable de 15 000 kilomètres par seconde. Mais seulement pour 0,0033% de la masse d'eau. Soit une vitesse d'éjection équivalente - en supposant que l'eau débarrassée de son deutérium est juste larguée - égale à 15 000 * 0,0033% soit 0,5 kilomètre par seconde. Dix fois moins qu'un moteur chimique. A la rigueur on peut imaginer qu'un Delta-V de quelques centaines de mètres par seconde soit suffisant pour faire échapper la comète au système solaire. Mais ensuite, à raison d'une vitesse de ce genre... il faudrait un million d'années pour arriver à destination ! En revanche, si vraiment on est prêt à s'installer dans une comète, c'est qu'on doit disposer de moteurs ioniques ou magnéto-plasmiques, avec un Delta-V se comptant en dizaines et plus probablement plus de 100 kilomètres par seconde. Si on utilise ces moteurs pour propulser un gros vaisseau, alors on arrivera à 10 années-lumière en.... euh, 30 000 ans. C'est déjà mieux. Mais en fait ça n'aurait aucun intérêt non plus, car à partir du moment où un transfert en 200 ans environ est possible, le temps qu'un vaisseau-arche lent arrive à destination en 30 000 ans, à coup sûr quelqu'un d'autre sur Terre aura lancé des vaisseaux de colonisation rapides, et le vaisseau-arche lent trouvera une civilisation humaine bien développée à l'arrivée ! En fait je crois que pour cette raison, on peut poser comme principe ce que j'appellerai mon point quatorze 14. Les vaisseaux interstellaires lents n'ont aucun intérêt
  23. Quelques points supplémentaires pour continuer cet intéressant sujet : 1. On a parlé de la métrique d'Alcubierre qui a montré que des solutions aux équations de la relativité d'Einstein existent qui permettraient un voyage à vitesse supérieure à celle de la lumière. Il "suffirait" que le vaisseau soit immobile dans une onde d'espace-temps qui elle se déplacerait à vitesse supra-luminique par rapport au reste de l'univers, et Alcubierre a décrit une onde de ce genre qui est donc théoriquement possible. Le problème c'est que cette onde suppose une certaine quantité de masse négative. Ce dont on n'est absolument pas sûr que ce soit seulement possible - on n'a même aucune raison à ma connaissance de le penser. Donc en l'état actuel des connaissances physiques, il faut conclure que les dialogues du type "téléporte-moi Scotty", et autres "on passe en hyperespace Chewbacca" resteront de la fiction, car a priori impossibles physiquement. Si on veut aller quelque part, eh bien il faut faire le chemin jusqu'à ce point, sans possibilité d'invoquer quelque magie que ce soit. Et à une vitesse moindre que celle de la lumière. 2. Au chapitre des fausses pistes, rajoutons la "propulsion" Em Drive, en fait un effet physique dont la réalité même est fortement sujette à caution, et qui quand bien même il existerait ne mettrait en jeu que des forces excessivement faibles, pas du tout adaptées à la propulsion même sur très longue durée. 3. Encore une fausse piste, celle du "statoréacteur interstellaire", encore appelé collecteur Bussard, l'idée consistant à collecter l'hydrogène interstellaire pour alimenter le réacteur du vaisseau, qui pourrait alors se propulser sans transporter son propre carburant, permettant une accélération en principe indéfinie. Le célèbre roman Tau Zéro de Poul Anderson décrit un voyage de ce type. Le problème c'est qu'on s'est aperçu depuis que le collecteur alimentant le réacteur freinerait davantage le vaisseau que ce que le réacteur pourrait pousser ! Donc le concept ne fonctionne tout simplement pas. En revanche, ce phénomène peut être utilisé d'une autre manière, ce qui nous amène à une voile magnétique qui est la première bonne nouvelle pour le voyage interstellaire. 4. La décélération d'un vaisseau interstellaire serait possible de manière élégante au moyen d'une voile magnétique, ce qui permettrait de consacrer toute la réserve de propulsion à l'accélération. Le principe est de "s'appuyer" magnétiquement sur les particules chargées du milieu interstellaire pour freiner le vaisseau. La technologie n'est pas encore au point, mais elle est clairement plus accessible que la plupart des autres technos nécessaires au voyage interstellaire, donc il est raisonnable de supposer qu'elle ferait partie de la solution. 5. La propulsion par fragment de fission, comme la propulsion par fusion pulsée (type projet Daedalus) reposent toutes deux sur le même principe de détoner des explosifs nucléaires dont les produits sont guidés magnétiquement vers l'arrière afin de contribuer à la propulsion. La fusion pulsée est préférable d'une part parce que ses performances seraient supérieures à celle des fragments de fission - je parle de la vitesse d'éjection. Mais encore et surtout parce que les carburants potentiels - deutérium, hélium 3, etc. - sont incomparablement plus courants dans l'univers que le plutonium ou l'uranium enrichi qui pourraient alimenter un moteur à fragments de fission. S'agissant de milliers voire peut-être de millions de tonnes de carburant... produire ou trouver autant de deutérium ou d'hélium 3 serait déjà difficile, mais pour le plutonium ou l'uranium enrichi on approcherait de l'impraticable. 6. Le moteur à fusion pulsée serait probablement basé sur des lasers de puissance comprimant jusqu'à détonation des petites billes de carburant. Penser au Laser Mégajoule pour le principe... sauf que le moteur devrait réaliser plusieurs centaines de détonations par seconde. Et fonctionner avec peu d'entretien pendant de nombreuses années. Et être suffisamment léger. Bref on en est encore fort loin, mais le principe serait bien la fusion par confinement inertiel qui est au cœur du Laser Mégajoule. Quant à la vitesse d'éjection, sa valeur limite peut se calculer à partir de l'énergie de la réaction mise en jeu. Par exemple, pour la fusion deutérium - hélium 3 d'énergie 18,3 MeV pour une masse des réactifs de 3 x 938 + 2 x 939 = 4692 MeV (trois protons et deux neutrons), le facteur de Lorentz maximal des produits éjectés est égal à 4692 / (4692 - 18,3) soit 1,00392, ce qui correspond à 8,82% de la vitesse de la lumière. Mais ce n'est qu'un maximum théorique probablement hors d'atteinte technologiquement parlant. En pratique, d'après ce que j'ai lu, 3,5% de la vitesse de la lumière sera certainement accessible, et 5% probablement. Soit 15 000 kilomètres par seconde... plus de trois mille fois plus rapide que les meilleurs moteurs fusée chimiques. 7. Les choix crédibles pour le carburant sont en fait peu nombreux. En effet, si de nombreuses réactions de fusion sont possibles, peu conviennent en réalité, et seules quelques unes sont moindrement accessibles. Voir par exemple le critère de Lawson dans ce tableau, qui mesure la difficulté d'ignition de la réaction de fusion : la réaction proton-bore par exemple, déjà évoquée sur ce fil, est extrêmement difficile à initier. Les réactions crédibles sont en fait au nombre de trois : a) Deutérium-Tritium, la plus facile à allumer, avec un produit facile à extraire de l'eau de mer (D) mais l'autre (T) produit essentiellement dans les réacteurs nucléaires, et de plus doté d'une demi-vie faible de 12,3 ans, si bien qu'au bout de 25 ans par exemple la quantité de tritium disponible aura été réduite des trois quarts. Gênant pour un voyage au long cours, sauf à imaginer une accélération concentrée sur seulement dix ans par exemple, donc un moteur d'autant plus puissant et sans doute alourdi. b) Deutérium-Hélium 3, deuxième en terme de facilité, et avec deux produits stables à la différence du tritium. Problème : l'hélium 3 est extrêmement rare sur Terre. Il faudrait le tirer de la Lune - ce qui exigerait de traiter des quantités véritablement énormes de sol lunaire - ou encore de l'atmosphère jovienne au moyen de ballons automatisés fonctionnant pendant des années, comme le proposait par exemple le projet Daedalus. Dans les deux cas, un projet industriel absolument massif. c) Deutérium-Deutérium, troisième en terme de facilité. Là le produit est stable et il est facile d'accès par extraction de l'eau de mer. Impossible d'être affirmatif sur la réaction qui serait choisie, toutes ont leurs avantages et leurs inconvénients. Je parierais plutôt sur la troisième, même si elle est la plus difficile des trois à allumer, car l'avantage d'un carburant facile d'accès est proprement énorme. Mais ce n'est que mon opinion. 8. Bien avant un vaisseau de colonisation, il y aurait presque certainement des sondes interstellaires automatiques. En effet, les sondes seront beaucoup plus petites, ou plus précisément moins gigantesques, que les vaisseaux pour colons, et donc construites beaucoup plus tôt. Une charge utile de 100 tonnes serait bien suffisante pour une sonde fonctionnelle, tandis que 10 000 tonnes de charge utile pour une colonisation autonome semble bien petit, peut-être trop petit. Il y aura donc au moins 2 ordres de grandeur de différence de taille, si ce n'est davantage. S'il faut être raisonnable, il s'écoulera à coup sûr des décennies, probablement des générations entre le moment où une sonde interstellaire serait envisageable, et celui où on serait prêt à construire un vaisseau de colonisation : ce temps sera mis à profit pour lancer quelques sondes vers les étoiles possédant une planète intéressante, et il sera préférable d'attendre leurs résultats avant de choisir où envoyer les vaisseaux pour colons. Ou encore, d'un autre point de vue, un vaisseau de même taille mais avec une charge utile cent fois plus petite, c'est-à-dire aussi gros qu'un vaisseau de colonisation mais qui ne soit qu'une sonde, pourrait accélérer bien davantage qu'un vaisseau pour colons, donc arriver plus tôt. Il pourrait donc être rationnel d'envoyer d'abord un vaisseau inhabité plus rapide, et ensuite seulement un vaisseau habité lent une fois validé l'intérêt de la planète cible. 9. Des calculs pour fixer les idées : a) si un vaisseau colon fait 100 000 tonnes dont 80 000 de carburant et 20 000 de masse sèche dont 10 000 de charge utile - le reste étant le moteur, les réservoirs, la protection, la voile de décélération - alors il pourra accélérer à V éjection x LN (100 000 / 20 000) soit 8% de la vitesse de la lumière. Si l'accélération dure 20 ans, le freinage 10 ans, il faudra alors compter environ 165 ans pour une étoile située à 12 années-lumière. b) si une sonde a la même taille et si elle est constituée de trois étages avec 80 000, 8 000 puis 800 tonnes de carburant, pour une charge utile finale de 100 tonnes (deux ordres de grandeur en moins donc), alors elle pourra accélérer trois fois de 8% de la vitesse de la lumière, soit jusqu'à 24% (le calcul est un peu imprécis, il faudrait utiliser les formules relativistes, mais pour une estimation approximative ce ne sera pas nécessaire). Si l'accélération dure donc 60 ans, et le freinage 15 ans (il est plus efficace au départ quand la vitesse de déplacement est plus grande), il faudra alors compter environ 87 ans pour la même étoile à 12 années-lumière... soit deux fois moins ! Si on est capable de faire un vaisseau colon, on peut donc aussi faire une sonde environ deux fois plus rapide. Il sera vraiment raisonnable d'envoyer d'abord des sondes automatiques, et ensuite seulement le vaisseau colon. 10. L'IA serait un facteur majeur. Soyons réalistes, même la plus petite sonde interstellaire ne sera pas lancée avant un siècle au mieux, plus probablement plusieurs. Une technologie qui aura donc eu tout le temps d'aboutir - ou non, suivant ses limites intrinsèques - c'est bien l'intelligence artificielle. Jusqu'à un stade "Conscience artificielle" ? Et Skynet (dans Terminator) ou Omnius (dans Dune la Genèse) c'est-à-dire la conscience hostile ? Je n'y crois pas du tout, j'ai déjà expliqué pourquoi - mais je n'ai pas la référence du post sous la main. Mais il me paraît tout à fait raisonnable d'imaginer en ce siècle, donc avant toute sonde interstellaire, des pseudo-esprits capables de résoudre des problèmes généraux et mal définis tout en faisant preuve d'initiative. On n'en est sans doute pas si loin, quand on voit les progrès de l'apprentissage autonome qui a permis les récents progrès fulgurants des ordinateurs au jeu de go. Ces pseudo-esprits présenteraient deux avantages majeurs pour la colonisation interstellaire : - Servir d'experts techniciens voire généralistes, permettant de diminuer grandement la population nécessaire pour reconstruire une civilisation technicienne sur la planète de destination : beaucoup des spécialités nécessaires seraient tout simplement assurées par les pseudo-esprits. Et si l'éducation de base des enfants serait bien assurée par des professeurs humains en plus des parents, les "professeurs d'université" seraient des machines - Préparer le terrain à la colonisation humaine avec des sondes interstellaires initiales plus lourdes, transportant non seulement des instruments scientifiques mais encore des robots et machines construisant par exemple une petite industrie lourde, ou du moins cartographiant de manière active toutes les ressources de la planète, ceci pendant les cent ans ou plus entre l'arrivée de la sonde et l'arrivée du vaisseau colon L'IA serait aussi probablement fondamentale pour la capacité d'auto-réparation que des sondes ou des vaisseaux fonctionnant cent ou deux cents ans devraient impérativement posséder. 11. Alors, quelle population minimale pour le vaisseau colon ? Si l'IA présente bien le potentiel que je décris, la limite inférieure de la population du vaisseau sera déterminée par la question de viabilité génétique à long terme - c'est-à-dire pour de nombreux siècles. Les études donnent des chiffres de plusieurs milliers pour les vertébrés terrestres, en prenant tout en compte. A première vue c'est un facteur potentiellement bloquant, car le vaisseau devrait grossir de manière démesurée pour une telle population. Et si on retient l'ordre de grandeur masse carburant = 8 x charge utile que je citais plus haut... on arrive à une quantité de carburant proprement phénoménale, qui commence à avoir l'air vraiment impraticable si l'Hélium-3 entre en jeu (mais pas si la réaction est Deutérium-Deutérium ?) En fait, il devrait y avoir des contournements. D'une part d'ici un siècle ou plus il est possible que la génétique appliquée permette de réparer les défauts génétiques potentiels - ceux qu'il s'agit de parer avec une grande population pour fournir des gènes "de rechange". Voire même d'introduire de la variabilité de manière artificielle qui sait ? D'autre part même avec les techniques actuelles il serait possible de congeler si ce n'est des embryons, du moins du sperme humain provenant de nombreux donneurs, de façon à assurer une diversité suffisante. D'ailleurs rien n'interdit d'imaginer un second vaisseau arrivant deux siècles après le premier, avec de nouvelles personnes amenant plus de diversité, ou même un petit vaisseau sonde... amenant son chargement de sperme congelé issu de mille ou dix mille hommes différents s'il le faut. Je me demande s'il ne serait pas possible de limiter l'équipage à 100 personnes. Si on retient une espérance de vie de 80 ans et la cohabitation de trois générations, 100 personnes cela représente pas plus d'une quinzaine de couples par génération, ce qui est vraiment peu admettons-le. Mais si la génétique appliquée fait de bons progrès, qui sait ? 12. Et quelle charge utile minimale pour ce vaisseau ? Là c'est encore plus difficile à estimer. Ces 100 personnes - et les enfants et petits-enfants qui leur succéderont - il s'agit de les nourrir de manière parfaitement autonome pendant jusqu'à 200 ans, donc avec une culture à bord et un petit élevage, il leur faut tous les moyens biologiques et techniques pour reconstituer une civilisation même basique à l'arrivée, donc des échantillons de plein de choses, plus des machines, des sources d'énergie nucléaire ou solaire, il leur faut des robots et les pseudo-esprits qui les aideront. Ils ont besoin enfin de navettes spatiales permettant d'atterrir à destination avec leur matériel essentiel. Et enfin les redondances doivent être multiples voire massives. Quelle masse pour faire tout ça ? Difficile de l'évaluer sachant que d'ici un ou plusieurs siècles les technologies progresseront probablement beaucoup, et peut-être tout cela sera-t-il plus léger qu'on ne le penserait à première vue ? J'ai du mal à imaginer en tout cas que ce soit moins de 100 tonnes par personne. Et il me semble que plusieurs centaines de tonnes par personne est une valeur plus probable. D'où un minimum absolu de 10 000 tonnes de charge utile selon moi. Et ça pourrait assez facilement être plus proche de 100 000 tonnes en fait, si par exemple la population devait être en fait trois fois plus grande - nécessité génétique et/ou limitations des pseudo-esprits - et s'il fallait 300 tonnes par personne - si les technologies nécessaires ne s'allégeaient pas tant que ça. 13. Mais au fait... est-ce qu'on voudra vraiment lancer des vaisseaux comme ça ? - La question de la motivation à cette entreprise fort coûteuse consistant à construire des vaisseaux interstellaires a déjà été évoquée, car les bénéfices pour les constructeurs seraient strictement nuls. Cependant il y a suffisamment d'exemples de réalisations de projets longs et coûteux de prestige, ou religieux, ou autre - pyramides d'Egypte, cathédrales, etc. - dans le passé de l'humanité pour estimer que de tels projets sont possibles, pour peu que d'autres motivations que la pure comptabilité interviennent. - La question de la survie de l'humanité ne se pose pas sérieusement. Même un changement climatique brusqué en ce siècle ne détruirait pas l'ensemble des niches écologiques à laquelle notre espèce a su s'adapter. Et les "accidents" du type IA consciente, hostile et surpuissante, ou encore nanomachines reproductrices déchaînées ("gray goo"), ne sont probablement pas possibles, et s'ils le sont tout de même ils ne pourront guère détruire l'ensemble des hommes avant que les autres n'apprennent à s'en protéger. - La question de la crise écologique et des ressources énergétiques que nous abordons en ce siècle se pose, mais ne saurait éteindre définitivement la civilisation technique, même dans les scénarios les plus pessimistes. Au pire du pire, on peut imaginer une sorte de nouveau Moyen Age et quelques siècles de stagnation si un effondrement était particulièrement sévère, mais cela ne ferait que décaler davantage les voyages interstellaires, sans les rendre impossibles. ===> Non, la question à poser c'est allons-nous vraiment trouver des cibles valables ? Pour motiver un effort de colonisation interstellaire, il faudrait bien davantage qu'un équivalent distant de Mars en terme d'habitabilité, c'est-à-dire une planète qui pourrait être terraformée au prix d'un grand effort. Sinon, pourquoi ne pas terraformer notre planète voisine tout simplement, plutôt qu'une planète un million de fois plus lointaine ? Une cible de colonisation interstellaire devrait être au strict minimum une planète où un être humain puisse vivre sans combinaison pressurisée avec un simple respirateur et où on puisse faire pousser des plantes. Et si on pouvait se passer de respirateur, et élever aussi des animaux à l'air libre... ce serait fort appréciable, et pourrait faire la différence. La densité des systèmes stellaires au voisinage du Soleil est d'environ 1 par 300 années-lumière cube. Soit environ 45 à 50 systèmes stellaires dans un rayon de 15 années-lumière qui correspond à un voyage de 200 ans avec les paramètres du paragraphe 9 ci-dessus. Y a t-il une planète habitable là-dedans ? Vu les progrès actuels de l'astronomie, et les projets de télescopes notamment spatiaux en cours, on devrait en avoir le cœur net d'ici quelques années au mieux, quelques décennies au pire. Si la réponse est "Non", et si elle reste la même en passant à 30 années-lumière - pour 350 à 400 systèmes stellaires tout de même - alors je ne donne pas cher des perspectives de colonisation interstellaire dans le présent millénaire. Ce n'est pas que l'humanité ne s'aventurerait nécessairement jamais dans les étoiles... mais il y faudrait alors quelque chose qui ne peut guère être envisagé aujourd'hui.
  24. Damned ! Il semble que tu aies raison, et je dois mettre un bémol - cette fois-ci non conditionnel - à ma conclusion précédente. A regarder ce que sont les systèmes d'attribution des délégués en Californie et surtout en Pennsylvanie, une chose doit être dite. Haut et fort. ... Mais qu'est-ce que c'est qu'ce bins ? Ça c'était le cri primal du Français même moyennement cartésien. Mais reprenons. Si le système californien, complexe, est du moins modérément compréhensible, avec 159 des 171 délégués attribués sur la base du winner-takes-all dans chacun des 53 districts à raison de 3 délégués par district, et 13 autres sur la base du winner-takes-all au niveau de l'Etat... ... le système pennsylvanien passe quant à lui le mur du çon en terme de complexité inutile et illisible, avec 17 des 71 délégués "liés" par la règle du winner-takes-all au niveau de l'Etat, les 54 autres étant élus sans être liés en quoi que ce soit - même pas par l'obligation de dire quel serait leur vote. Comme le dit un spécialiste : Et un autre spécialiste du genre grand roux avec des tresses est encore plus direct : Il semble donc que l'avantage du winner-takes-all étant sujet à (forte) limitation, voire brouillage partiel, la convention négociée - c'est-à-dire les arrangements entre coquins copains - conserve une probabilité plus élevée que ce que j'estimais dans mon post précédent.
  25. On est d'accord. Mais cherchant à montrer que l'utilité du concept du Tu-160 était pour le moins douteuse, du moins pour la Russie - si c'était les Etats-Unis ça pourrait davantage se discuter - je ne pouvais pas faire autre chose que lister la totalité des missions envisageables, qu'elles soient envisagées aujourd'hui ou non. Je sais bien que le rayon d'action des deux appareils n'a rien à voir. Mais c'est la mission dont il était question, en l'occurrence la mission d' "ultime avertissement", ce qui s'appelle le préstratégique en langage stratégique français. Et l'ultime avertissement ne se livre pas à distance intercontinentale - on ne frappe pas le territoire américain si on tient à ce qu'il s'agisse d'un avertissement, même le dernier, plutôt que du lâcher définitif de tous les démons de l'enfer. Or à distance moins qu'intercontinentale, le Su-34, éventuellement suppléé d'un ravitailleur, suffirait bien, de même que le Rafale avec ravitailleur suffit aux besoins français d'ultime avertissement. Quant à la mission de frappe stratégique, là ce sont les balistiques à la fois mer-sol et sol-sol qui sont les systèmes concurrents, et déjà redondants entre eux. L'apport du Tu-160 à cette mission ne peut être que marginal. Ce qui une fois de plus, comme pour toutes les autres missions pensables, pose la question du coût de la bête. Pour les Etats-Unis, cette question ne se poserait pas en ces termes. Le PIB américain est égal à 16 ou 17 fois le PIB russe en valeur nominale - la monnaie et les prix de marché réels - et encore à 5 fois le PIB russe en valeur de parité de pouvoir d'achat - des prix de marché construits pour qu'un panier de consommation donné ait le même prix. La Russie donne l'impression avec ce programme de nouveaux Tu-160M2 - et un équivalent du futur B-21 américain pour faire bon poids ! - d'avoir les ambitions militaires d'une superpuissance, et encore le manque d'optimisation qui va avec - redondance maximale, projets de prestige. Ceci avec des moyens économiques en gros équivalents à ceux de la France : 40% de plus si on compte en PPA en oubliant les prix de marché, 50% de moins si on prend au sérieux les prix. Est-ce si raisonnable ?
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