-
Compteur de contenus
16 759 -
Inscription
-
Dernière visite
-
Jours gagnés
275
Tout ce qui a été posté par Alexis
-
Je soupçonne que l'objectif est dissuasif. Envoyer quelques milliers de clandestins dans un camp de détention, qui plus est à la réputation "dure" (c'était pour les complices du 11 septembre !), est prévu pour dissuader des millions d'autres de venir (ou d'ailleurs de rester), de peur de se retrouver en camp Voici l'article en version ouverte https://archive.is/cuH05
-
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est maintenant de l'Histoire, mais la réponse est : oui, pour certaines nations seulement Des pays comme la France ou la Finlande l'ont montré, chacun à sa manière En revanche, l'Allemagne de l'ouest n'aurait absolument pas pu l'éviter. La possibilité (non encore réalisée) d'une Allemagne militairement indépendante, non inféodée, n'existe que depuis sa réunification en 1990 -
Voici un post sur X qui a reçu une Note de la Communauté courte mais incisive La politique à la Grrr Ouaf Ouaf, ce n'est pas forcément efficace, mais au moins ça peut être drôle
-
Les partenaires de la France dans le consortium qui produit le missile Meteor voudraient vendre ce missile à la Turquie. Jusqu'ici la France refuse, à raison, à la fois pour nous-mêmes (la dernière fois que c'est passé très près entre Ankara et nous c'était en 2020) et pour notre allié grec Il y a des bruits comme quoi le gouvernement serait en train de faiblir ?! J'espère que ce sont seulement des bruits
-
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je dirais que la Russie a une politique rationnelle, mais non raisonnable Elle est rationnelle dans la mesure où les actions et les politiques en matière militaire, diplomatique, économique etc. sont ordonnées aux fins, elles sont organisées par rapport aux objectifs visés par des gens qui pensent et cherchent de quelle manière il sera possible d'atteindre les objectifs, en tenant compte de l'ensemble de la situation et en réagissant aux difficultés comme aux réussites Elle n'est pas raisonnable parce que les objectifs visés ne sont pas raisonnables. Le principal objectif c'est de supprimer la volonté d'indépendance ukrainienne, de contraindre les Ukrainiens - par conquête puis rééducation - à envisager leur identité comme une partie de l'identité commune du "Monde russe", de même que par exemple Tatars ou Ingouches se considèrent (volontairement, dans leur cas) comme à la fois tatars ou ingouches et russes, ils considèrent l'identité ethnique tatare ou ingouche comme une modalité de l'être-russe Il est soit dit en passant tout à fait possible que la première partie de cet objectif soit atteinte - la conquête. Ce qui rend cet objectif déraisonnable - en plus d'être évidemment immoral vu les moyens utilisés ! - c'est que même dans ce cas espérer "rééduquer" dans la durée un peuple entier est voué à l'échec. De même que les Polonais par exemple ont eu beau rester pendant plus d'un siècle sous la coupe de leurs voisins, ils ne sont pas devenus pour autant définitivement et sans réserve russes / prussiens / autrichiens Dire "merde !" aux empires oui, c'est la nécessité permanente pour toute nation qui se respecte. Y compris à la Russie donc Maintenant, "dire" est une chose, "faire" est plus difficile. Quand la Pologne s'est retrouvée placée sous le contrôle de l'URSS après la seconde guerre mondiale - à l'ouest Washington à la fois aidait et développait son influence type "soft power", à l'est Moscou imposait son contrôle, la séduction d'un côté, le viol de l'autre - la France a pris garde à ne pas changer de discours sur la liberté que la Pologne méritait. Voir le discours de De Gaulle en visite à Varsovie, voir le discours que Mitterrand tenait aux dirigeants soviétiques. Si l'Ukraine passe par conquête sous le contrôle de la Russie, il est évident que la France devra faire de même Cela dit, ça ne change pas grand chose concrètement pour les principaux concernés Soutien militaire réciproque entre membres européens de l'OTAN, même - surtout ! - si l'Amérique prend la tangente, oui. Ca ne sera pas de la tarte, d'ailleurs, en fonction de la vitesse à laquelle Washington se désengage -
La réponse concernant l'Allemagne ne sera pas une surprise, l'ordre de grandeur de mémoire est du simple au double, et ça s'est peut-être aggravé. Pour la Corée du Sud je soupçonne que la différence est très grande aussi Cela dit, aucune "messe" n'est dite. La France industrielle est de toute évidence en très mauvaise position, mais à échelle d'une génération et avec un ensemble de politiques privilégiant éducation scientifique, innovation, énergie à bon marché, fiscalité compétitive et capitalisation suffisante de nos entreprises industrielles, rien n'empêche sur le principe que la France dans trente ans n'égale l'Allemagne et ne dépasse la Corée du Sud
-
Voici un point positif pour un éventuel rapprochement américano-russe. La décision du directeur du DOGE Elon Musk de passer l'agence USAID au Karcher, ou plutôt au lance-flammes, tiens non carrément à l'arme nucléaire, semble plaire beaucoup à Moscou
-
C'est le grand paradoxe dans ce que Trump déclare viser - D'une part il veut équilibrer les relations commerciales avec la plupart des pays du monde, lesquels aujourd'hui exportent bien davantage vers les Etats-Unis qu'ils n'en importent, afin de développer activité et emplois pour les Américains - D'autre part il veut maintenir le statut du dollar comme principale monnaie de réserve Mais... ces deux objectifs sont frontalement incompatibles ! Un pays dont la monnaie est utilisée comme principale réserve mondiale de valeur va de ce fait même exporter sa monnaie - c'est trop facile, il n'a qu'à écrire un nombre sur un bout de papier, les étrangers lui donnent en échange des biens et des services, sans jamais lui demander plutôt des biens et services tangibles ! Et exporter sa monnaie en grande quantité, eh bien ça fait une balance des paiements (grandement) déficitaire, y compris une balance commerciale très déficitaire Je ne sais pas si Trump est au courant de cette incompatibilité et s'il "fait semblant" (mais pour quelle raison ?) ou s'il ne l'a juste pas compris, ou s'il refuse de le comprendre. Je soupçonne le deuxième terme de cette alternative Oui, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Cela dit, quel que soit le respect et l'intérêt que j'aie à la fois pour la Chine et pour l'Amérique - grand dans les deux cas - je m'intéresse personnellement davantage aux chiffres de la France. Je ne connais pas de source rassemblant tous ces chiffres pour la France, et je n'ai pas le temps de chercher les réponses partout, mais je soupçonne que les réponses ne me plairaient pas du tout. Je ne parle pas de comparer avec Chine ni Etats-Unis bien sûr, mais ne serait-ce qu'avec Allemagne, Corée du Sud ou Italie, bref des pays plus ou moins similaires en taille démographique et en ressources naturelles
-
Le Canada semble avoir décidé de ne pas se laisser marcher sur les pieds S'ils s'intéressent à une manière de faire juste, claire et efficace (économe !), et dans un esprit "The baguette is strong with you", il y a toujours la possibilité de...
-
C'est une logique intéressante Si un déficit commercial est l'équivalent d'une subvention, et si une subvention suffit à justifier l'annexion, alors selon cette logique le 52ème État des États-Unis devrait être... la Chine Note que dans ce cas, la Chambre des représentants américaine serait à 80% issue du 52ème État. Les débats pourraient être tenus en chinois, par souci de simplicité. D'ailleurs, pour des questions de commodité, la capitale pourrait aussi être déplacée à Pékin
-
Tout ceci m'a un petit air "été 1914" A cette époque, la mobilisation générale décrétée par l'un inquiétait suffisamment pour décider la mobilisation générale de l'autre, puis du troisième, etc. ... Ça a été très vite, et l'Europe s'est retrouvée en guerre généralisée en quelques semaines Maintenant les gros droits de douane décidés par l'un du jour au lendemain scandalisent assez pour décider des droits réciproques de l'autre, puis du troisième, etc. Et bien sûr le président américain a déjà prévenu que s'il y a réplique il montera en gamme en réponse... Ça pourrait monter très rapidement dans les extrêmes, et le Monde se retrouver très rapidement en guerre économique généralisée Avec Trump dans le rôle de Guillaume II, et pas mal de Moltke autour de lui A ce sujet, la position de pays comme Pays-Bas ou Suède dans la première guerre mondiale était assez intéressante... Mais encore faut-il avoir la possibilité de l'adopter, et j'ai bien peur qu'aucun pays européen n'en ait l'occasion
-
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
La question de ce que les Ukrainiens devraient faire de leur point de vue, je ne suis pas en position d'y répondre, parce que je ne le suis pas Je peux essayer de m'imaginer à leur place - l'imagination n'est qu'un expédient mais je ne sais pas faire mieux - et je ne vois que de (très) mauvaises options 1. Tenter d'obtenir un cessez-le-feu sur une situation "à la coréenne", comme Trump le vise et Zelensky convaincu ou pas est forcé de le suivre ? Sachant que cette tentative ne mènera selon toute probabilité nulle part, oui pour essayer "à tout hasard on ne sait jamais 1% de chance ça se tente". Mais cela n'élimine pas la question, que faire dans le cas de loin le plus probable où cette tentative fait long feu (à voir les réactions de Moscou, il semble bien qu'elle ait déjà échoué) 2. Continuer la guerre à outrance, sachant que cela mènerait probablement de toute façon à l'écrasement militaire de l'Ukraine, peut-être dès le second semestre (d'après Boudanov, le chef des services de renseignement) même si l'Amérique continue à aider, et à un écrasement militaire certain si on prend en compte la cessation de l'aide militaire américaine, que les Européens sont dans l'incapacité de compenser ? Le résultat final serait selon toute vraisemblance encore pire que les conditions extrêmement dures de la Russie, d'une part à cause des morts supplémentaires d'ici la fin de l'écrasement, d'autre part parce que Poutine a explicitement prévenu (en juin dernier) que les conditions seraient alors encore durcies 3. Accepter les conditions russes en l'état - ou quasi, la marge de négociation serait très proche de zéro - c'est-à-dire abandonner toute indépendance de politique étrangère de l'Ukraine restante (moins les 5 oblasts donc, y compris naturellement Zaporijjia et Kherson) qui serait dans une situation similaire à celle de la Biélorussie, mais tenter de maintenir un pays fonctionnel et démocratique (nécessairement bilingue ukrainien / russe, sans les partis d'héritage bandériste qui auraient été interdits comme imposé par Moscou), en visant à compenser dans le (très) long terme par - Une politique familiale déterminée, pro-nataliste, comme 1er objectif de l'Etat, afin d'assurer un avenir à l'Ukraine qui subit aujourd'hui une dépopulation extrême - Un modèle de démocratie interne (pas de souveraineté en politique étrangère donc pas de démocratie dans ce domaine) permettant potentiellement à terme probablement générationnel (30 ans, un remplacement de génération en Russie) de devenir un modèle attractif pour les jeunes Russes de cette époque, donc de regagner en liberté à cette échelle de temps, voire potentiellement une véritable indépendance ? Et en attendant, souffrir la domination de Poutine et des siens, ceux qui ont lancé la guerre de 2022 et tué des centaines de milliers d'Ukrainiens ? Je ne pense pas qu'il y ait d'autre option concrète et réaliste ==>Si quelqu'un en voit une, est-ce qu'il pourrait la détailler ? Depuis 2 000 km à l'ouest de Kiev, il m'est trop facile comme Français de penser que seule la troisième option, aussi dure soit-elle, semble offrir la meilleure chance de limiter les dégâts mais à très long terme seulement. Je ne sais ce que je penserais si j'étais Ukrainien à Kiev, avec la colère, la peur, le dégoût et le désir de vengeance qui s'ajouteraient à l'équation... -
Merci pour la précision. C'est l'occasion de ressortir une devinette / blague sur les chrétiens bien connue - et qu'on raconte entre chrétiens hein, ce n'est pas hostile Question = Quelles sont les trois choses qu'à coup sûr seul Dieu sait ?
-
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je ne dirais pas que ce genre de menace par le président américain respire la "force tranquille" Les pays BRICS ont obligation de s'engager auprès des Etats-Unis à ne jamais créer une nouvelle monnaie BRICS ni à ne jamais appuyer une autre monnaie pour prendre sa place dans le commerce international, sinon c'est 100% de droits de douane pour leurs produits Je n'exclurais d'ailleurs pas que de telles menaces soient contreproductives. Si vraiment le président des Etats-Unis estime que la menace de sanctions est nécessaire pour maintenir la confiance dans le dollar américain comme placement ou investissement... c'est peut-être qu'il n'y a pas tant d'autres arguments que cela pour accorder cette confiance ? En tout cas c'est l'impression qui peut en ressortir
-
Je vois que l'Eglise anglicane ne rigole pas avec la discipline apostolique Surtout que le principal intéressé ne semble pas en avoir été à son coup d'essai
-
Dans la série "The Troll is strong with you", le commentateur politique et prêtre anglican Calvin Robinson a fait une blague dont je ne sais pas si elle est drôle car c'est du trollage pur, ou douteuse car doit-on vraiment plaisanter avec ça Signalant une multiplication des appels et messages amers et insultants de "gauchistes en colère", il affirme Je ne suis pas un Nazi. Mais je vous pardonne votre ignorance. Et je suis de tout coeur avec vous Et conclut un discours d'encouragement à des militants anti-avortement par... le salut muskien (*) Ce qui fait rire ses partisans, qui ont évidemment compris la blague Perso j'hésite entre rire devant le trollage et faire la moue, parce que bon, c'est peut-être parce que je suis natif d'un pays européen, mais il me semble qu'il vaut mieux s'abstenir de plaisanter de cette manière (*) Non, ce n'est pas un Hitlergrüss, un salut hitlérien. Mais si d'autres plaisantins de droite voulant troller les démocrates dont ils trouvent qu'ils s'opposent un peu trop à eux continuent à reprendre ce geste, il va bien falloir lui donner un nom ? Ce serait alors un Muskgrüss, un salut muskien
-
Suède
Alexis a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Salwan Momika, réfugié irakien en Suède et athée militant, a été assassiné aujourd'hui par balles par un djihadiste Voici des extraits d'un entretien qu'il avait accordé à Marianne Il n'y a personne qui ne craigne pas pour sa vie, mais je dis toujours : « Il vaut mieux vivre un jour libre et courageux que de vivre cent ans enchaîné et lâche » R.I.P. -
USA - Criailleries 2 - Rumeurs, controverses, polémiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de rogue0 dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est vrai que c'est dommage La cause racine de cette différence, c'est la difficulté à expulser un étranger qui n'a pas le droit d'être en France, du fait des "noeuds au cerveau" que nous nous faisons sur le sujet (droits, procès, appel, etc. etc.) Si l'expulsion d'un étranger n'ayant pas d'autorisation à être en France était une procédure simple, alors on pourrait beaucoup plus facilement accorder des visas, sûrs que si la personne ne respecte pas les règles eh bien c'est le renvoi tout simplement Mais tout ça nous emmène loin des USA ... -
USA - Criailleries 2 - Rumeurs, controverses, polémiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de rogue0 dans Politique etrangère / Relations internationales
Comme tu le dis, mieux vaut éviter d'en rire Ca me rappelle un incident (je ne retrouve plus l'article) survenu quelques mois après le 11 septembre 2001. Un Français arrivant en avion aux Etats-Unis, peut-être irrité par des retards ou je ne sais plus pour quelle raison, trouvant stupide la question qui lui avait été posée sur son appartenance à un mouvement terroriste, avait répondu dans un mouvement d'énervement et d'ironie quelque chose comme "Oui, bien sûr, j'appartiens à un mouvement terroriste !" Eh bien il n'avait pas été déçu du voyage 48 ou 72 heures je ne sais plus d'interrogatoire "approfondi", à répondre à toutes les questions et à se confondre en excuses devant des agents de sécurité et policiers qui ne goûtaient pas son humour, ceci après avoir été sorti manu militari de l'avion ... -
Après le Salvador et plus récemment les Etats Unis, est-ce au tour de la Tchéquie ? Bitcoin : le directeur de la banque centrale tchèque favorable à l'investissement dans les cryptomonnaies "Le directeur de la Banque nationale tchèque (ČNB) souhaite investir des milliards d'euros des réserves du pays dans la cryptomonnaie bitcoin, une initiative qui pourrait faire de la banque centrale tchèque la première banque centrale occidentale à officiellement détenir des bitcoins. Aleš Michl a déclaré au Financial Times qu'il présenterait au conseil d'administration un plan d'investissement dans le bitcoin afin de diversifier les réserves de la ČNB lors d'une réunion qui se tiendra jeudi. Si le conseil d'administration approuve ce plan, la ČNB pourrait alors détenir jusqu'à 5 % de ses 140 milliards d'euros de réserves en bitcoins, a-t-il déclaré au quotidien économique" La source de l'information, le Financial Times, est plus détaillée "Pour la diversification de nos actifs, le bitcoin semble être une bonne chose", a déclaré M. Michl lors d'une interview. "Ces types [Trump] peuvent maintenant créer une sorte de bulle pour le bitcoin, mais je pense que la tendance serait à l'augmentation sans ces types également, parce que c'est un [investissement] alternatif pour plus de gens." "Bien sûr, si l'on compare ma position à celle d'autres banquiers, je suis celui qui entre dans la jungle, ou le pionnier", a déclaré M. Michl. "J'ai dirigé un fonds d'investissement, je suis donc un banquier d'affaires typique, j'aime la rentabilité." Transformer 7 milliards d'euros en bitcoin, au cours actuel ça ferait 70 000 bitcoins. C'est une somme ! Cela dit, les plus grandes banques centrales sont vent debout contre Bitcoin. La Tchéquie reste un pays souverain sur le plan monétaire, elle peut donc plus facilement prendre des positions originales, qu'on voie celle-là comme "pionnière" ou "imprudente". Mais la BCE restera sur son refus
-
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je suis d'accord. Même dans le scénario dont je parle, une agression à grande échelle de la Russie contre la Pologne resterait très improbable Mais c'est là le point de vue d'un Français. Etre voisin de la Russie dans ces conditions, avec ce passé récent d'agression, cette armée nombreuse et bien entraînée, si la superpuissance qui vous protégeait jusque là s'éloigne même de manière relative... il y a de quoi vouloir une politique ceinture et bretelles. Et slip en béton armé, pendant qu'on y est ! Le sujet était la possibilité que Varsovie cherche à se doter d'une dissuasion nucléaire. Dans le scénario que je décris, ça me semble tout à fait envisageable Oui Ce qui est crucial en effet ce n'est pas les mouvements faibles de la ligne de front - à force ils finissent par compter certes, mais c'est très très lent. C'est comme tu le dis "savoir si l'Ukraine a les moyens de durer dans ce contexte" Les signes de fragilité se multiplient, avant tout sur le plan humain : nouvelles recrues essentiellement sous le régime de l'engagement forcé (attraper les gens dans la rue) qui plus est insuffisamment formées, désertions qui se multiplient, spécialistes techniques transformés en fantassin au pied levé pour combler les manques, et malgré tous ces efforts des unités au front dont les effectifs s'affaiblissent de plus en plus - les témoignages sont concordants Je pointe sur mon message d'il y a deux pages où je rapportais les propos rapportés par la presse ukrainienne du directeur du renseignement ukrainien Boudanov - le plus optimiste des optimistes au début de la guerre, et encore il y a peu Quelqu'un lui a demandé combien de temps il nous restait encore. Et Kirill avec son sourire froid "S'il n'y a pas de négociations sérieuses avant l'été, des processus très dangereux pour l'existence même de l'Ukraine pourraient être lancés", a déclaré l'un des participants à la réunion lors d'une conversation avec l'UP. "Tout le monde s'est regardé comme ça et s'est tu. Apparemment, il faut que tout s'arrange" Poutine de son côté peut certainement se permettre de continuer encore la guerre six mois, un an, ou deux. De son point de vue, c'est l'adversaire qui a besoin que ça s'arrête. C'est en face qu'on a le couteau sous la gorge. Du point de vue des effectifs avant tout, et probablement aussi du point de vue de l'indispensable soutien américain, qui pourrait ne pas redémarrer en 2025 Il est possible que la guerre prenne fin en 2025, puisque même au plus haut niveau de l'Etat ukrainien on semble être conscient que la poursuivre fait courir le risque de disparition de l'Etat. Mais alors, elle ne s'arrêtera que par l'acceptation entière des conditions de la Russie. Poutine n'a strictement aucune raison d'adoucir les conditions draconiennes qu'il a définies pour cela, façon Rethondes 1918. Hors peut-être à la limite quelque concession d'apparence destinée à permettre à Trump de sauver la face et garder la tête haute -
Il faut regarder les échelles des montants impliqués. Dans l'article signalé par @FAFA L’État américain perçoit chaque année 2600 milliards de dollars grâce à l’impôt sur le revenu, qui servent à financer la défense, le système de santé ou encore diverses agences fédérales. Les droits de douane en vigueur aujourd’hui ne rapportent que 100 milliards de dollars chaque année au budget fédéral américain. Or, Peter Navarro, un conseiller de Donald Trump, a déclaré que des tarifs douaniers de 10 % imposés à tous les pays pourraient potentiellement générer « entre 350 et 400 milliards de dollars de revenus ». Si on raisonne "toutes choses égales par ailleurs", si pour augmenter le produit des droits de douane de 350 à 400 milliards il faut les faire passer de X% actuel à 10%, alors pour faire passer les droits de douane de 100 à 2700 milliards par an (pour couvrir la suppression de l'impôt sur le revenu) il faudrait un tarif douanier envers tous les pays à un niveau compris entre 54% et 60% Sauf que bien sûr, les choses ne seraient pas égales par ailleurs : - La valeur des importations baisserait, si bien que le produit des droits de douane serait inférieur à 2700 milliards - L'activité dans le pays augmenterait probablement, si bien que certaines dépenses de l'Etat américain pourrait s'en trouver diminuées (solidarité notamment) et certaines recettes augmentées (impôt sur les entreprises) Et bien sûr, le déficit public de l'Etat américain ces dernières années a été très élevé - encore pire que chez nous sauf erreur, ce qui n'est pas peu dire. Le réduire est impératif à court-moyen terme, d'autant qu'il est financé en grande partie par des apports de capitaux étrangers qui pourraient prendre d'autres directions Réduction du déficit impérative, plus le fait que Trump n'a pas cité des droits de douane à 60%, sauf à titre punitif envers certains pays, pas comme règle générale... il faut donc que quelque chose d'autre bouge. Il faut que les dépenses de l'Etat diminuent fortement ==> Le programme DOGE d'efficacité gouvernementale obtenue à coup de serpe, en tranchant dans le lard, comme Musk chez Twitter ou Milei en Argentine, est indispensable à la suppression de l'impôt sur le revenu Ce que précise d'ailleurs l'article Pendant la campagne présidentielle, le patron de Tesla et SpaceX avait assuré pouvoir réduire la dépense publique fédérale de 2000 milliards de dollars. Fin novembre, il disait pouvoir la réduire de « 500 milliards » très rapidement en taillant dans les subventions à l’audiovisuel public ou à des organisations « progressistes » telles que le Planning familial Et oui, l'ensemble ressemble à une tentative de ressusciter l'âge d'or du protectionnisme américain fin XIXème / début XXème siècle, lorsque l'Amérique était "la citadelle du protectionnisme". Ceci suite à la victoire des protectionnistes contre les libre-échangistes en 1865... on n'a pas l'habitude de considérer la guerre de Sécession sous cet angle, mais c'était bien l'une des différences fondamentales entre Nordistes et Sudistes C'est dans cette période entre 1865 et 1914 que l'Amérique est passée de pays certes développé, mais sans être l'une des premières puissances, et ayant du mal à concurrencer les produits de la première puissance mondiale la Grande-Bretagne, à première puissance mondiale. Sur la base du développement industriel à l'abri des barrières tarifaires, de la mise en exploitation de l'Ouest et d'une immigration à grande échelle d'origine européenne L'équipe Trump veut ressusciter cette période Cette fois-ci dans l'espoir de rattraper, à long terme de dépasser, la première puissance industrielle au monde la Chine, en donnant la priorité au Producteur sur le Consommateur. Les barrières tarifaires sont mauvaises pour le consommateur qui se retrouve avec des produits plus chers, bénéfiques pour le producteur qui verra plus d'opportunités de travail puisque l'activité interne augmente, plus d'investissement de l'entreprise pour développer ses compétences (le travail des nationaux est plus rare donc plus précieux, le travail des étrangers est abondant donc payé au lance-pierres) Et bien sûr, avec une politique d'immigration déterminée, mais centrée sur l'immigration qualifiée et rejetant l'immigration sous-qualifiée. L'immigration au bénéfice du pays en somme, les immigrés inutiles ne sont pas le bienvenu, la politique d'immigration comprise comme tout sauf de la charité. L'inverse de ce qu'a fait Angela Merkel en 2015 Ce qui est intéressant, c'est que les différentes décisions de l'équipe Trump font système. C'est une politique cohérente
-
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est lorsque la guerre d'Ukraine sera terminée qu'on connaîtra son résultat final. Je pense pour ma part que les gains de la Russie en superficie contrôlée ne sont pas importants ni son objectif principal, Moscou cherche à épuiser l'armée ukrainienne pour imposer sa volonté à l'ensemble de l'Ukraine et applique pour cela une stratégie de "bras de fer" sur plusieurs années, qui est en train de réussir Si je ne me trompe pas, la Pologne sera d'ici 2 à 3 ans tout au plus frontalière d'un pays contrôlé par la Russie, laquelle aura des forces armées d'1,5 million d'hommes ayant démontré leur capacité à s'imposer dans une guerre à haute intensité de longue haleine - le seul pays au monde avec ce genre de forces armées La Pologne, qui renforce déjà ses forces armées à 4% du PIB même quand les forces russes sont encore dans le Donbass, passerait alors sans doute à un niveau supérieur. Lequel ? Je ne sais pas, mais je ne vois pas pourquoi ils s'interdiraient a priori la dissuasion nucléaire Et si l'Amérique décidait aussi de la protection terrestre de l'Europe aux seuls Européens - ce genre de projets a pu se lire pendant la campagne électorale américaine l'année dernière - alors... Bien sûr, il y a aussi le scénario où la guerre s'arrête d'ici le mois d'avril sur le genre de "compromis politique" que font fuiter (sans doute volontairement) les Américains, avec une Ukraine diminuée mais debout. Tandis que Trump confirme que la protection américaine de l'Europe ça continue bien sûr voyons, juste augmentez un peu vos dépenses militaires et tout va bien Ce n'est pas le scénario qui me semble le plus probable -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Au moment et dans la situation présente, il y a Corée du Sud, peut-être à la limite Japon, et n'oublions pas l'Iran. Ca fait déjà deux ou trois, ce qui sachant qu'il y a pour l'instant que neuf puissances nucléaires n'est pas une augmentation potentielle négligeable A moyen ou plus long terme, comme tu l'as dit la question est l'avenir du "parapluie" américain. Je pense à des pays comme la Pologne, peut-être à la limite l'Allemagne, et également à l'Arabie saoudite qui pourrait sans doute s'appuyer sur une aide technique du Pakistan dont elle a financé le programme nucléaire -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je les trouve plutôt optimistes, pour être honnête Trump a enfin évoqué vouloir utiliser l’arme du pétrole (...) Cependant, la manœuvre paraît compliquée Comme le reconnait lui-même l'auteur, ce levier de pression est peu crédible. Du temps de Biden, l'Arabie saoudite avait déjà préféré s'entendre avec Moscou dans le cadre de l'OPEP+ pour limiter la production et soutenir le prix qu'accéder aux desiderata de Washington de le faire diminuer, et ça continue à l'époque Trump L’armée russe paraît fatiguée. A-t-elle encore suffisamment de ressort pour poursuivre la guerre pendant un an ou plus ? Poser la question c'est... ne pas y répondre. L'auteur n'apporte aucun argument à son affirmation "paraît fatiguée" D'autre part, la question n'est pas de savoir si la Russie a des pertes, c'est évidemment le cas, mais qui de l'Ukraine ou de la Russie est en train de se fatiguer le plus vite. La réponse me semble évidente Quant à l’économie, si elle ne s’est pas écroulée, elle fait face à des défis évidents. La croissance des deux années passées a conduit à une inflation forte et une pression sur les ressources humaines qualifiées. Ces fragilités sont connues et les sanctions contribuent partiellement à freiner cette activité. Cela est-il tolérable ? Là encore, il est fort possible que les chiffres officiels de Moscou soient maquillés et que la situation soit plus difficile qu’il n’y paraît Inflation forte et limite sur les ressources humaines avec un chômage "trop bas". Mais croissance plutôt forte, excédent commercial fort, salaires en augmentation et Etat peu endetté. On peut parler comme l'auteur de "défis". Il faut aussi, que cela plaise ou non, accepter de voir les points forts. Dire "Il est possible qu'en fait ce soit pire" en croisant les doigts, ce n'est guère convaincant et ça ressemble assez à un refus de prendre en compte la réalité Ce tableau d'ensemble détaillé établi par le premier think-tank britannique RUSI présente un point de vue différent, qui ne prend pas en compte seulement les difficultés économiques de la Russie et les espoirs de ses adversaires, mais aussi ses forces. D'une manière générale, dans une époque qui se durcit à vue d'oeil, le réalisme est à recommander L'économie russe en temps de guerre n'est pas aussi faible qu'elle en a l'air La résilience économique de la Russie défie les attentes, permettant au Kremlin de poursuivre ses efforts de guerre en Ukraine malgré des difficultés croissantes, et suscitant des doutes quant aux espoirs d'une résolution rapide (...) Bien que la Russie soit incontestablement confrontée à des défis importants, rien ne permet de penser qu'ils auront des conséquences politiques significatives susceptibles d'inciter le Kremlin à revoir ses ambitions en Ukraine (...) Même la mesure dans laquelle la Russie possède une « économie de guerre » est exagérée. Alors que les dépenses militaires au sens large de l'OTAN devraient représenter environ 40 % des dépenses fédérales cette année, elles s'élèveront à près de 20 % des dépenses consolidées de l'État russe (c'est-à-dire comprenant à la fois les dépenses régionales et nationales). Bien que ce chiffre soit élevé, il est comparable aux dépenses militaires des États-Unis pendant la guerre du Viêt Nam. La militarisation de l'économie s'est incontestablement accrue. Toutefois, elle reste bien en deçà des niveaux paralysants observés dans l'économie soviétique « hyper-militarisée » (...) Bien qu'elle soit coupée de la plupart des sources extérieures de capitaux, la Russie reste tout à fait capable de financer ses investissements intérieurs et ses dépenses publiques avec ses propres ressources (...) Il est important de noter que la résilience de la Russie n'est pas purement financière. Les fondations de l'économie de marché construites au cours des turbulentes années 1990 restent solides. Une grande partie de la capacité d'adaptation inattendue de la Russie est due non seulement à ses gestionnaires économiques professionnels et bien formés, mais aussi à son importante classe d'entreprises privées, qui ne cesse de croître (...) Pour être clair, les perspectives économiques de la Russie sont loin d'être roses (...) Il est donc peu probable que la Russie rejoigne de sitôt les rangs des pays à hauts revenus. Toutefois, le mauvais pronostic à long terme du pays ne doit pas nous faire oublier sa capacité de résistance à court terme. Au cours de ses 500 ans d'histoire, le système économique russe a rarement permis une croissance généralisée ou une innovation à l'échelle de l'économie pendant une longue période. Au contraire, les besoins du marché ont généralement été subordonnés aux besoins de l'État, souvent pour permettre au Kremlin de poursuivre des objectifs liés à la sécurité. Le système actuel n'est pas différent. Conçu pour permettre au Kremlin de mener une politique étrangère souveraine contre les intérêts de l'Occident collectif, il remplit sa mission. Le marché est suffisamment fort pour conférer au système adaptabilité et dynamisme. Et l'État est suffisamment fort pour veiller à ce que des ressources suffisantes soient mobilisées en vue d'atteindre ses objectifs de sécurité. Tant que cet équilibre restera intact, la Russie sera en mesure de générer les ressources économiques nécessaires pour maintenir une puissance militaire suffisante pour mener la guerre en Ukraine et, à plus long terme, pour se réarmer en vue d'une confrontation prolongée avec l'Occident. Il est donc peu probable que les espoirs de voir ses vulnérabilités économiques l'amener à la table des négociations se concrétisent.