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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Le mot est de moi. Et oui ce mot est critiquable c'est vrai. Il est descriptif, cela dit. Je ne suis pas en train de dire que c'est une bonne chose pour des élus d'être chauvins pour leur parti, de refuser par principe ce que propose le parti B sous prétexte qu'ils sont du parti A. En revanche, c'est bien ainsi que fonctionnent les groupes politiques dans les parlements. C'est aussi d'ailleurs le déterminant principal pour les électeurs, on vote pour Martin ou pour Dupont aux législatives moins parce que c'est Mme Martin ou M. Dupont que parce que Martin est investi par le parti A et Dupont par le parti B Il y a toujours une marge de liberté bien sûr, mais elle est déterminée par les présidents - les garde-chiourmes - des groupes politiques. Au parlement britannique par exemple, une instruction aux députés de son groupe de voter de telle manière peut être donnée avec plus ou moins de force, de un à trois. Une instruction de vote de niveau 3 (three-line whip) signifie un ordre direct sans échappatoire possible. Je ne connais pas de pays démocratique qui n'ait pas de système de ce genre, plus ou moins explicite... Quant aux pays non démocratiques, n'en parlons pas ! Je soupçonne que, explicitement ou implicitement, les députés républicains recevront une instruction de refuser de soutenir une éventuelle pétition de décharge avec ce même genre de force impérative, même si ce n'est peut-être pas aussi codifié aux Etats-Unis qu'au Royaume-Uni. On devrait en savoir plus courant mars... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Au sujet de la proposition de Biden de donner 60 milliards $ d'aide à l'Ukraine, approuvée par le Sénat à majorité démocrate et actuellement bloquée au Congrès à majorité républicaine par son président Johnson qui refuse de la mettre au vote, voici un article qui examine les chances de forcer sa main et d'obtenir un vote positif En un mot : ça paraît difficile Après la reprise des travaux du Congrès dans quelques jours, l'idée des démocrates est d'utiliser une procédure rare la "pétition de décharge" qui permet à une majorité de membres du Congrès de forcer le président à mettre une proposition au vote (après quelques délais intrinsèques) Pour réussir cela, il faut une majorité du Congrès soit 218 votes, alors que les démocrates n'ont que 212 sièges. Ils auraient donc besoin d'au moins 6 défections parmi les républicains, davantage si les 212 démocrates ne sont pas tous prêts à soutenir la pétition de décharge, ce qui semble être le cas car la proposition de Biden contient aussi 14 milliards $ pour Israël, bête noire de l'aile progressiste du parti Or, les noms de ces républicains seront publics dès le début, alors même qu'ils ne seront pas encore certains du succès de la pétition et donc d'être du côté des vainqueurs. Historiquement, les pétitions de décharge sont rares Les démocrates de la Chambre des représentants disposent déjà d'une pétition de décharge au libellé large, soutenue par 212 membres actifs, et les dirigeants du parti pensent qu'ils peuvent l'utiliser comme coquille ou véhicule pour faire passer le projet de loi sur l'aide étrangère à l'assemblée. Les chefs de file du parti pensent qu'ils peuvent utiliser cette pétition comme une coquille vide ou un véhicule pour présenter le projet de loi sur l'aide à l'étranger à l'assemblée. Selon Matt Glassman, chercheur au Government Affairs Institute de l'université de Georgetown, obtenir la signature des membres du parti majoritaire reste le principal obstacle à une pétition de décharge. S'il existe un groupe assez important de républicains prêts à voter en faveur du projet de loi s'il est soumis à l'assemblée, ils ne sont pas forcément disposés à se transformer en cibles en signant une pétition de décharge. "Si 218 personnes sont déterminées à faire quelque chose à la Chambre des représentants, elles y parviendront", explique M. Glassman. "Vous pouvez les bloquer, vous pouvez les ralentir, mais ils gagneront. Mais personne n'a la ferme intention de le faire au sein du Parti républicain". La possibilité que certains progressistes opposés à l'envoi d'une aide supplémentaire à Israël retirent leur nom de la pétition ne fait qu'ajouter à la difficulté. Au sujet des progressistes qui parmi les démocrates pourraient ne pas soutenir cette pétition de décharge - à cause d'Israël La députée Ilhan Omar (D-Minn.) a été plus directe : "Je ne voterai pas en sa faveur. Et je ne signerai pas la pétition de décharge". Elle a estimé que suffisamment de progressistes abandonneraient la pétition pour que "cela ne fonctionne pas". La représentante Alexandria Ocasio-Cortez (D-N.Y.) a déclaré qu'elle ne soutiendrait "probablement pas" le paquet du Sénat, mais a hésité à retirer son nom de la pétition de décharge, en disant : "Je pense que nous sommes tous sur la même longueur d'onde ici en collaborant en tant que caucus (...) Les démocrates se sont ralliés aux précédents programmes d'aide à l'Ukraine, mais ils sont divisés sur le soutien à Israël pour sa conduite de la guerre à Gaza. À l'inverse, les républicains de la Chambre des représentants ont esquivé la demande du président Joe Biden d'augmenter l'aide à l'Ukraine, mais ont procédé à deux votes sur des projets de loi qui réservent l'aide à Israël. Cette dynamique pourrait faire de l'obtention de 218 signatures pour une pétition de décharge, une démarche qui aboutit rarement, une bataille difficile pour l'aide aux trois partenaires américains. Mais : Certains progressistes pourraient signer la pétition de décharge pour que le projet de loi soit examiné, tout en gardant leurs options ouvertes lorsqu'il s'agira de l'adopter. C'est ce que le député Raul Grijalva (D-Ariz.) a déclaré vouloir faire. "Je pense que vous verrez une possible unanimité de notre côté parce que [l'adoption du projet de loi est] un vote séparé, et les gens peuvent prendre cette décision plus tard", a déclaré M. Grijalva à POLITICO. "Je vais mordre cette balle lorsqu'elle sera sur le tapis. La principale démocrate de la sous-commission de la défense de la Chambre des représentants, Betty McCollum (D-Minn.), a déclaré que les progressistes pouvaient mettre de côté leurs objections à l'aide à Israël parce que le projet de loi contient également une aide humanitaire à Gaza. ==>Le plus probable semble être que l'aide militaire américaine ne recommence pas -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
On pourrait peut-être rapprocher Nicolas Tenzer de Sergei Karaganov, l'intellectuel russe qui proposait il y a quelques mois des frappes nucléaires sur les pays européens s'ils ne cessaient pas de soutenir l'Ukraine. Tenzer, notre Karaganov à nous ? Dans un âge plus idéologique - ou si aujourd'hui il était Russe plutôt que d'être Français... - Tenzer aurait pu être dangereux. Nous ne vivons heureusement pas à une telle époque, et ce type d'idéologue à fort potentiel sanguinaire ne trouve pas son public -
20 Janvier 2025 - D. Trump retourne à la Maison-Blanche et dénonce l'OTAN, on fait quoi ici ?
Alexis a répondu à un(e) sujet de Clairon dans Conflits probables
Juste la couverture de The Economist cette semaine, une illustration bien faite et assez explicite -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Le même précisait quoi faire avec les "attendeurs" c'est-à-dire les habitants des provinces ukrainiennes annexées par la Russie qui ont pris un passeport russe (de plus en plus nécessaire pour toute démarche, pour être employé etc.) mais qui ensuite nuisent à la Russie parce qu'ils "attendent"les forces armées ukrainiennes. Il a précisé que ces gens sont peu nombreux (c'est du moins son opinion) Que faire ? Eh bien qu'est-ce que Staline aurait fait ? Medvedev a proposé d'exiler les "attendeurs" de nouvelles régions vers des camps sibériens « Si ce sont des gens qui nuisent à la Russie, ils doivent être dénoncés et punis et envoyés en Sibérie. Comme ça. Pour la rééducation dans les camps de travaux forcés » Non. Ce n'est pas une satire. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Ajoutons que si la Russie se trouverait probablement mise en difficulté en cas d'attaque à grande échelle américano-européenne - sauf bien sûr à menacer / utiliser pour de bon le nucléaire tactique - elle pourrait sans doute s'occuper des forces qu'un pays comme la Pologne pourrait envoyer dans l'ouest de l'Ukraine, sans même avoir besoin de contre-attaquer sur le territoire du pays qui serait en train d'intervenir, donc sans risque de réaction en chaîne mettant potentiellement en jeu les Etats-Unis. Pour ne rien dire du genre de forces que les pays Baltes pourraient envoyer en soutien des Ukrainiens Donc ce ne serait pas une action à la Leeroy Jenkins, une attaque inconsidérée menant à la perte de tout le groupe. Ce serait un attaquant unique partant à la charge tout seul, qui se prendrait une raclée sous les regards de ses camarades médusés Même ce scénario est extrêmement théorique. Je ne crois pas que les Polonais soient davantage inconsidérés que les Allemands, Français, Britanniques et tous les autres Américains. Et même si Poutine en décembre dernier les y a presque invités... à la place de Varsovie, je me méfierais d'un mauvais coup possible ! -
Russie et dépendances.
Alexis a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
Après avoir fait du cheval torse nu il y a un certain nombre d'années, le président Poutine... Après le vol sur le Tu-160M, Poutine a pris le volant d'un KamAZ Après avoir piloté le Tu-160M, Poutine a décidé de conduire un camion KamAZ à Kazan Le voyage de Poutine dans la zone MFZ a eu lieu après avoir effectué un vol d'une demi-heure sur le porte-missile stratégique supersonique Tu-160M Bon, le vol en Tu-160M c'est pas mal - je ne pense pas qu'il ait piloté. Je peux penser qu'il a conduit le camion pour de vrai oui. Loin de moi l'idée comme quoi ça en jette quand même moins que de faire du cheval ... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
"Qui va intervenir" ? Mais voyons ... D'une manière générale, déclencher une guerre n'est pas la chose la plus difficile qui soit C'est bien pour cela que l'humanité a inventé une discipline entièrement consacrée à l'art de l'éviter. La diplomatie. Qui certes suivant le mot de Frédéric le Grand est tout aussi impossible sans armes que de faire de la musique sans instruments, mais qui n'est pas la même chose que l'art militaire. Je n'ai aucun doute que de Biden à Macron, Scholz, Sunak et tous les autres, déclencher une guerre générale est la dernière chose qu'ils souhaitent -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Messieurs, vous avez raison tous les deux ! Je comprends que cela puisse sembler étonnant. La différence je crois est que les messages des différents présidents américains sur le déséquilibre dans l'Alliance atlantique et la nécessité d'y remédier n'ont pas été vraiment pris au sérieux. Obama ne pouvait pas être sérieux, n'est-ce pas ? Trump, après une pointe d'inquiétude initiale, est assez rapidement apparu comme pas tout à fait sérieux, ou pas suffisamment en contrôle de l'appareil de pouvoir américain pour être pris au sérieux. Et Biden n'était pas sérieux non plus, n'est-ce pas ? Ce qui se passe est que la réalisation du fait que les Américains pourraient être assez sérieux en fait est en train d'apparaître. L'influx nerveux a transporté le stimulus des oreilles au cerveau. Nous autres Européens sommes des gens intelligents, nous comprenons très rapidement - simplement il faut d'abord nous expliquer les choses (très) longtemps Nous sommes aussi des gens capables d'agir rapidement, d'ailleurs. L'influx nerveux se déplace rapidement du cerveau aux muscles - afin de rejoindre la salle de sports dans un premier temps, car un peu de musculation est à l'ordre du jour. Il se déplace rapidement dans ce sens - au moins aussi rapidement que dans l'autre Un ancien commandant suprême allié en Europe (SACEUR), accessoirement commandant des armées alliées occidentales pendant la seconde guerre mondiale, qui n'avait pas encore été élu à la présidence des Etats-Unis, un certain Eisenhower, remarquait déjà en 1951 "Il n'y a pas de défense pour l'Europe occidentale qui dépende exclusivement ou même matériellement de l'existence, en Europe, d'unités américaines fortes. L'esprit doit être ici et la force doit être produite ici. Nous ne pouvons pas être une Rome moderne gardant les frontières lointaines avec nos légions, ne serait-ce que parce que ces frontières ne sont pas, politiquement, les nôtres. Ce que nous devons faire, c'est aider ces gens à retrouver leur confiance et à se remettre sur pied sur le plan militaire." Pour beaucoup de citoyens américains, et tu nous l'expliques bien, rien de tout cela n'est nouveau. Pour les Européens, rien de tout cela ne devrait être nouveau. Seulement voilà... vitesse de l'influx nerveux... et toute cette sorte de choses -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Il y a deux points de vue : la Russie est une menace pour l'Europe, la Russie n'est pas une menace pour l'Europe. Ils sont justes tous les deux ! Ça dépend seulement de quel point de vue on se place - Vu depuis Washington Ce qui est indispensable à l'intérêt bien compris des Etats-Unis, c'est de ne pas permettre à une puissance hégémonique de contrôler l'Europe. La Russie pourrait-elle y arriver ? Non, ce n'est pas sérieux, l'armée russe ne va pas conquérir Berlin. Donc la Russie n'est pas une menace pour l'Europe - c'est ce que disait le sénateur américain J.D. Vance dans l'entretien que je citais plus haut, et il a raison - Vu depuis les capitales européennes Ce qui est indispensable, c'est qu'aucun membre européen de l'OTAN / de l'UE ne soit attaqué par la Russie. Est-il pensable que la Russie s'y risque ? Oui, c'est pensable au moins pour les trois pays Baltes, voire de manière plus "limite" pour Finlande et Pologne. Donc la Russie est une menace pour l'Europe, les Européens qui le disent ont raison Cela s'appelle s'engager dans le conflit en effet. Et depuis quand peut-on faire ce genre de choses ? Mais... depuis toujours -
Moldavie
Alexis a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui. Ce message a d'ailleurs été passé, et semble t il bien reçu, au moment où se préparait l'offensive ukrainienne qui allait enfoncer le dispositif russe dans le Sud A l'heure actuelle, et alors que Poutine et Medvedev répètent que Odessa est "bien sûr" une ville russe, je n'exclus pas que Chisinau commence à penser très sérieusement à ses options Ça ce serait LE truc à ne pas dire. Je ne crois d'ailleurs pas que Chisinau soit sur cette ligne. Dire "du balai" à des gens qui vivent tranquillement là où ils sont nés, ce n'est en aucun cas une bonne chose. Quand ces gens sont des russophones, et quand un ours en mode très agressif est dans les parages, c'est vraiment la très mauvaise idée L'Afrique est belle... l'Europe aussi. Entre les deux, le cœur de Paris balance C'est la question que je me pose moi aussi. Je dois préciser que j'ai du mal à être objectif sur le sujet. Il y a des Moldaves dans ma famille. Si la France tentait cela, ce serait très "couillu". Voire imprudent En cas de succès, cela permettrait aux 2,5 millions de personnes vivant en Moldavie de conserver leur tranquillité lorsque les FAR débouleront à Odessa. Pardon, je voulais dire "si" C'est un déclencheur potentiel plus vraisemblable d'une telle opération qu'une reprise des combats en Transnistrie, à mon sens. Ils sont terminés depuis 30 ans, il n'y a aucune haine, et une partie des Moldaves souhaitent de bonnes relations avec la Russie. Ce n'est pas le Donbass 2015-2021 là bas L'autre option pour Chisinau dans un tel cas serait de "négocier" avec Moscou un traité de neutralité et la "liberté" de la Transnistrie de rejoindre l'oblast d'Odessa - après un référendum tout aussi libre et représentatif que celui qui viendrait d'être organisé à Odessa Qu'est ce qui serait le moins dangereux, c'est l'avis de Chisinau qui compterait Je soupçonne que l'exemple des assurances données par les Occidentaux aux Ukrainiens leur serait bien présent à l'esprit -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Absolument pas. Surtout que la protection américaine maintenue depuis des décennies continuera sans changement aucun pendant les décennies à venir. Le sénateur républicain J.D. Vance, présent à la grand-messe la conférence de sécurité de Munich et proche de Donald Trump, l'expliquait clairement "Trump est en train de réveiller l'Europe" (...) Pour en venir à la sécurité européenne, je pense qu’il y a une question fondamentale à laquelle l’Europe doit vraiment s’attaquer. Je vais vous le dire dans un esprit d’amitié, pas de critique — car non, je ne pense pas que nous devrions nous retirer de l’OTAN, et non, je ne pense pas que nous devrions abandonner l’Europe. En revanche, oui, je pense que nous devons pivoter : les États-Unis doivent se concentrer davantage sur l’Asie orientale. C’est là qu’est l’avenir de la politique étrangère américaine pour les quarante prochaines années. L’Europe doit s’en rendre compte. (...) Mais il ne s’agit pas uniquement de dépenser de l’argent. Combien de brigades mécanisées l’Allemagne pourrait-elle aligner demain ? Peut-être une seule. Le problème de l’Europe, c’est qu’elle n’est pas suffisamment dissuasive à elle seule parce qu’elle n’a pas pris l’initiative d’assurer sa propre sécurité. L’existence d’une garantie de sécurité américaine a laissé la sécurité européenne s’atrophier. Il ne s’agit donc pas d’abandonner l’Europe. Mais le fait est que nous devons nous concentrer sur l’Asie orientale. Nous avons besoin que nos alliés européens s’impliquent en Europe. (...) Il existe une difficulté intrinsèque dans la juxtaposition de l’idée que Poutine représenterait une menace existentielle pour l’Europe et le fait que nous essayons de convaincre nos alliés de dépenser 2 % de leur PIB pour la défense. Ces deux idées sont très contradictoires : je ne pense pas que Vladimir Poutine soit une menace existentielle pour l’Europe mais s’il l’était, cela indiquerait encore plus clairement que l’Europe doit jouer un rôle plus agressif dans sa propre sécurité. (...) Je n’ai jamais prétendu que Poutine était une personne gentille et amicale. (...) Il y a beaucoup de gens méchants partout dans le monde, mais les problèmes qu’ils posent en Asie orientale m’intéressent plus que ceux qui se posent à l’Europe. (...) Nous devons prendre conscience que nous vivons dans un monde de pénuries. Lorsque j’écoute les questions posées à la Conférence de Munich et que je repense aux nombreuses conversations privées que j’ai eues ici, l’un des présupposés dominants est l’idée que la superpuissance américaine pourrait tout faire en même temps. Or je dis que nous vivons dans un monde de pénurie — un monde de pénurie de fabrication d’armes et de capacité de l’Amérique à en fabriquer. C’est de la nouvelle réalité de ce monde que j’essaie de nous faire prendre conscience. Dans ce monde de pénurie, nous ne pouvons pas soutenir l’Ukraine, nous engager au Moyen-Orient et faire face aux perturbations en Asie oriental. Cela n’a aucun sens (...) J’entends beaucoup d’autosatisfaction — à la fois ici et dans certaines conversations que j’ai pu avoir aux États-Unis — fondée sur le fait que notre PIB est plus important que celui de la Russie. (...) Mais ce n’est pas avec le PIB, les euros ou les dollars que l’on gagne les guerres. On gagne les guerres avec des armes. Et l’Occident n’en fabrique pas assez. (...) L’Allemagne est peut-être le seul membre de l’OTAN qui n’a pas suivi le stupide consensus de Washington et laissé son pays se désindustrialiser au cours des années 1970, 1980 et 1990. Mais alors Poutine devient de plus en plus puissant et que l’armée russe envahit en masse un pays européen, c’est ce moment-là que l’Allemagne choisit pour se désindustrialiser ? (...) Cessons de nous désindustrialiser. Nous voulons que l’Europe réussisse, mais elle doit jouer un rôle plus important dans sa propre sécurité — cela ne pourra se faire sans l’industrie. Vance représente une tendance de la politique américaine qui n'est pas au pouvoir aujourd'hui, et qui n'englobe même pas l'ensemble du parti républicain. Cependant, il est possible (50% de chance ? 60% ?) qu'elle parvienne au pouvoir en janvier 2025, cette fois nettement mieux armée intellectuellement et avec davantage de personnel prêt à exercer le pouvoir, au-delà de Trump lui-même, à l'évidence incapable de faire appliquer sa politique lors de son premier mandat du fait de sa solitude à l'époque et de ses limites personnelles. Ce que Obama demandait poliment sans rien obtenir, Trump I hurlait en n'obtenant pas grand-chose et Poutine a commencé à obtenir dans une certaine mesure... il est possible que Trump II l'exige, et dans une très grande mesure, et plus vite que ça, et l'alternative c'est qu'on se barre tout de suite ! (Rôle classique du "méchant flic", des gens comme Vance ou comme Maitra jouant le rôle du "gentil flic" expliquant aux Européens que voici ce qu'ils doivent faire, oui c'est à prendre ou à laisser, et dépêchez-vous nous arrivons à retenir notre patron pour l'instant mais ça ne va pas durer. ==>Il serait judicieux que les dirigeants européens commencent dès maintenant à réfléchir à la manière d'assurer leur sécurité dans ce scénario. Et à agir. Un an d'avance, ce n'est pas de trop, c'est même très peu -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Ne le répétez surtout pas mais... voici un endroit où beaucoup de camions se rassemblent. Et où des choses en tombent, par exemple des articles en accès libre 1. Aller ici https://archive.is/ 2. Copier l'URL de l'article, sans les éventuels rallonges suivant le ".html" 3. Si un archivage est disponible, il s'affiche. Le plus souvent, c'est l'article complet qui est archivé -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
L'article est en accès libre sur ce lien (tombé du camion et toute cette sorte de choses ...) -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est le scénario le plus positif - ou disons le moins négatif. Franchement, à ce stade, je n'y crois guère. Ou alors il faudrait d'abord un énorme effort en soutien matériel de la part de l'Europe et de l'Amérique ainsi qu'un énorme effort humain de la part de l'Ukraine, un effort poursuivi pendant assez d'années pour finalement forcer la Russie à un compromis. Je n'ai pas l'impression que ce soit la direction la plus probable. De l'autre côté, les objectifs de Moscou sont maintenus - et comment ! Rien de moins qu'une victoire complète. Je sais que Medvedev s'est souvent laissé aller à des déclarations délirantes, mais dans l'extrait ci-dessous il ne fait qu'exprimer les objectifs déjà confirmés et répétés plusieurs fois y compris par Poutine. Il le fait simplement de façon ouverte (je ne suis pas forcément totalement d'accord avec le commentaire, mais la vidéo en elle-même vaut d'être écoutée) -
2023 Guerre de Soukhot
Alexis a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
Un slogan appelant au génocide des Israéliens projeté sur Big Ben ... "From the river to the sea, Palestine will be free" Les Britanniques ne vont vraiment pas bien -
J'ajouterais qu'ils ont quand même eu un peu de chance dans leur malheur Si le suppositoire géant était retombé sur le sous-marin ...
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Euh non, Trump ne va pas continuer à faire campagne sur le thème d'arrêter de dépenser de l'argent en Ukraine ...Parce que c'est déjà fini (Je prends un petit risque à l'affirmer étant donné que le Congrès américain une fois revenu de vacances pourrait potentiellement être forcé de se saisir du sujet par telle procédure rare, mais c'est franchement un tout petit risque étant donné que le Congrès a déjà refusé une proposition qui du point de vue des Républicains était plus intéressante que celle qui sera peut-être examinée en mars) -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Arestovytch, toujours. (Je ne vais pas poster tous ses commentaires. Mais même s'il est maintenant en dehors du gouvernement ukrainien - et hors de sa portée - il me semble souvent intéressant même si pas forcément juste bien sûr. Et il me fait m'interroger aussi sur ce que je penserais si j'étais Ukrainien ...) Chers Ukrainiens, une fois de plus, nous sommes confrontés à une répétition du scénario qui s'est joué à plusieurs reprises au cours des 400 dernières années. Nous avons à nouveau misé sur les mauvaises personnes, nous croyons aux contes de fées, nous ne voulons pas changer et nous ne voulons pas grandir. Lorsque, fin septembre, dans les émissions du journal de guerre, nous avons dit que l'Ukraine courait à la catastrophe, nous n'avons pas du tout menti. Aujourd'hui, les médias occidentaux en parlent, nos militaires et nos volontaires nous le disent. Les politiciens ukrainiens n'aiment pas informer la population de la vérité désagréable à l'avance afin de ne pas faire chuter leur cote de popularité, mais ils la placent avant les faits, comme ce fut le cas avec le remplacement du commandant en chef. Ce qui se passe en Ukraine et dans ses environs est généralement écrit dans la presse occidentale, mais rarement lu par les Ukrainiens. L'Occident discute déjà largement de la perte par l'Ukraine de la guerre avec la Russie, de l'occupation et des conséquences qui en découlent : des millions de réfugiés, une menace pour les autres États européens, etc. La situation sur le front est grave. Sans l'aide des États-Unis, nous connaîtrons d'abord une grave pénurie de missiles de défense aérienne, ce qui réduira considérablement le pourcentage d'interception de missiles et de drones russes, puis il y aura une menace de percée de la défense dans plusieurs parties du front. Tout cela parce que nous n'avons pas compté sur nous-mêmes pendant toutes les années d'indépendance, nous avons compté sur l'Est et l'Ouest, nous ne nous sommes pas préparés correctement à la guerre, nous n'avons pas pris les décisions nécessaires lorsque la situation a commencé à changer, et le plus important, c'est qu'aujourd'hui encore, nous n'allons pas changer, et nous continuons à insister sur ce qui nous a menés au bord du désastre. Bakhmut ne nous a rien appris. Avdiivka est la sixième ville que nous perdons selon le même schéma. L'Occident ne veut pas changer non plus. Au lieu de se concentrer sur l'aide à nous apporter et d'éviter ainsi une guerre majeure avec la Russie, les dirigeants occidentaux multiplient les déclarations de soutien exagérées qui restent des déclarations. Les hommes politiques occidentaux sont également les otages de l'audimat. Un grand homme politique européen annonce qu'il remettra tout à l'Ukraine, que "l'Occident est avec l'Ukraine jusqu'au bout" - l'Européen moyen est heureux, buvant son café au lait à la citrouille, ne pensant pas que bientôt des missiles russes pourraient voler et que des chars pourraient arriver dans son jardin, ne pensant pas que les fantassins ukrainiens meurent chaque jour sous les bombardements ennemis, ne pouvant pas répondre en conséquence, en raison du manque d'obus, de missiles, de mines, de drones et ainsi de suite. L'Ukrainien moyen lit sur les chaînes Telegram que "le Congrès est sur le point de voter l'aide", que "les F-16 arrivent bientôt", "un million d'obus", "800 000 obus que les Tchèques ont trouvés pour l'Ukraine", "un million de drones sont transférés", "le Danemark transfère toute l'artillerie à l'Ukraine", et ainsi de suite, les Ukrainiens attendent le lendemain avec impatience, se rendant compte qu'ils sont trompés quelque part, mais ne voulant pas comprendre l'ampleur de la situation. Mais la vérité est que les obus sont extrêmement rares, que l'aide est à un niveau critique, et que les déclarations restent des déclarations. L'Occident pousse l'Ukraine au suicide en direct à la télévision avec ses promesses exagérées et son inaction. Nos partenaires nous ont jetés sous la patinoire en nous promettant de l'aide. Ce rouleau pourrait bientôt nous écraser, mais nous n'entendons que des paroles de soutien et de nouvelles promesses. Cela ne peut pas durer longtemps. Soit nous prenons conscience de ce qui se passe et commençons à prendre des décisions adaptées à la situation, soit notre sommeil avec de douces déclarations peut devenir éternel -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui, effectivement, j'arrivais plutôt à l'idée générale que les pertes étaient très probablement plus lourdes dans l'absolu chez les Ukrainiens, et probablement nettement plus lourdes. Plus précisément, d'un facteur plutôt x 1,5 à x 2 - ce qui est évidemment énorme si c'est vrai Voici le résumé de mes arguments à l'appui de cette thèse (le 13 décembre dernier), avec en résumé de la conclusion 1) Entre 50 000 et 70 000 Russes morts au combat au 15 novembre 2023 2) Nettement plus de pertes chez les Ukrainiens que chez les Russes Ces affirmations suffisent cependant à conclure que la guerre d'attrition semble tenable pour la Russie (...) mais pourrait ne pas l'être pour l'Ukraine du point de vue des effectifs (...) Ce sont là les raisons qui me font penser personnellement que le risque de victoire russe en 2024 est élevé, en entendant "victoire" comme : l'armée ukrainienne épuisée commence à s'effriter, craquer puis s'effondrer, elle ne peut plus défendre le pays, si bien que la Russie impose sa volonté Et voici la seule source crédible à ce jour à avoir chiffré les pertes ukrainiennes, et le chiffre est effarant. L'homme est un ancien ministre de l'intérieur du temps de Poroshenko, qui a combattu sur le front en 2022 malgré qu'il approche de 60 ans, et c'était en direct à la télévision ukrainienne le 2 janvier dernier "Honnêtement, je dis 500 000, et si on le divise en mois c'est 30 000 par mois. Et on comprend ce qui se passe sur le front. Tués et blessés graves" Je concluais en écrivant que l'Ukraine est dans la situation de la France en 1915 - mais sans alliés combattant à ses côtés, et sans industrie sérieuse, et avec une population 4 fois inférieure à son adversaire. Ou bien elle est dans la situation des Confédérés en 1864 Comme tout un chacun, je n'ai aucun accès à des informations confidentielles, je ne fais que chercher et rassembler et partager des informations et chercher la vérité, comme nous le faisons tous. Je ne suis évidemment pas certain d'être dans le vrai. Ce que je peux dire c'est que si les informations et arguments ci-dessus sont corrects, cela explique les problèmes d'effectifs de plus en plus criants rapportés du côté ukrainien, les unités aux effectifs très incomplets, les projets de mobilisation massive, tout comme les grandes résistances à la mobilisation (les choses se savent sur place sans doute, notamment les risques extrêmement élevés) Tout comme les inquiétudes répétées dans la communication occidentale comme quoi "l'Ukraine ne doit pas tomber" ou "si l'Ukraine perd" (là aussi les choses se savent, du moins parmi ceux qui ont accès à des infos confidentielles, qui créent "l'ambiance" à partir de laquelle sont faits les commentaires) -
Russie et dépendances.
Alexis a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
Pas d'objection pour le reste J'ai rebondi sur le message de Pascal non pour contester mais pour apporter des nuances. Tu as apporté des nuances aux miennes. Je continue. Pour moi pas de contestation dans tout ça, plutôt un tableau nuancé auquel on arrive plus sûrement par de petites touches successives -
Russie et dépendances.
Alexis a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
L'espérance de vie était de 73,3 ans en 2019, et de 72,6 ans en 2022. Le grand creux 2020-2021 du fait de la pandémie appartient au passé En 2023 elle est annoncée de manière préliminaire à 73,4 ans. Ce chiffre inclut bien évidemment la surmortalité masculine due à l' "opération militaire spéciale" -
Russie et dépendances.
Alexis a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
A nuancer du fait que 80% de la population se trouve en Russie d'Europe avec ses 4 millions de km², on parle donc d'une densité de 30 habitants / km² sur cette partie, davantage si on laisse de côté les régions du Grand nord. Densité assez faible, mais à tout prendre équivalente à celle des Etats-Unis, donc pas vraiment un territoire vide plutôt un territoire modérément plein auquel s'adjoint un très grand territoire essentiellement vide (Sibérie, etc.) qui ne sert essentiellement que pour les matières premières. La géographie est un défi, mais un défi qui peut être relevé D'autre part, il y a effectivement un creux des naissances bien visible sur la pyramide des âges, qui est la conséquence de l'effondrement démographique dans les années 1990, lorsque la Russie était suivant le mot de Soljenitsyne "sous l'avalanche" Mais ce creux reste tout de même à environ 1,3 million de naissances par an (contre 1,8 million il y a dix ans) avec un taux de fécondité qui a baissé en dix ans de 1,7 à 1,4. Trop bas certes, ce taux n'est cependant pas le plus bas du monde développé... il s'en faut de beaucoup D'autre part, il y a tout de même eu de bonnes nouvelles sur le plan démographique puisque l'espérance de vie à la naissance a augmenté dans les 20 dernières années de 4 ans pour les femmes et 6 ans pour les hommes. Les années 1990 sont finies et bien finies Enfin, et au risque de parler brutalement et cyniquement... la guerre contre l'Ukraine pourrait faire du bien à la démographie russe. L'annexion de la Crimée et de Sébastopol en 2014 lui a adjoint 2,5 millions d'habitants. La partie du Donbass sous contrôle séparatiste entre 2014 et 2022 comptait environ 4 millions d'habitants dont il est très difficile d'imaginer qu'ils n'ont pas rejoint définitivement la Russie. Environ 1,2 million d'Ukrainiens ont trouvé refuge en Russie depuis 2022, il est probable que beaucoup ne rentreront pas - sauf si c'est pour rentrer dans des "nouveaux territoires" annexés en Ukraine bien sûr. Le reste du Donbass, les parties sous contrôle russe des oblasts de Zaporijjia et Kherson, beaucoup d'Ukrainiens en sont partis quand les troupes russes ont envahi, mais une partie sont restés On doit déjà en être à une dizaine de millions de personnes depuis 2014. Ceci sans même compter d'éventuelles nouvelles conquêtes. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui, tout à fait. D'une manière générale, les membres de l'OUN n'étaient pas forcément sans reproche. De même, les combattants confédérés. Je parlais du choix de mener ou non une guérilla contre une armée victorieuse et des résultats obtenus en donnant des exemples de situation similaires, mais sans insinuer que les causes défendues seraient équivalentes. Nous sommes bien d'accord que les Ukrainiens d'aujourd'hui n'ont pas collaboré à la Shoah, et qu'ils ne maintiennent pas non plus des Noirs en esclavage -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Ce serait effectivement la seule motivation rationnelle pour envoyer des troupes de l'OTAN en Ukraine : forcer Poutine à tirer en premier, c'est-à-dire à déclencher lui-même une guerre généralisée en Europe. Je dis "rationnelle" dans le sens d'être aligné et logiquement cohérent avec l'objectif visé. Je ne suis pas en train de dire que déclencher une guerre généralisée en Europe serait un objectif raisonnable. La question est : y a t il des dirigeants dans l'OTAN qui puissent vraiment se donner un tel objectif ? Tout ce que je crois comprendre de Biden, si je veux bien être sérieux cinq minutes c'est-à-dire arrêter de rigoler sur ses lapsus, me dit qu'il est peut-être âgé mais il n'est pas fou. Une fois que je suis sérieux cinq minutes c'est-à-dire que j'arrête de parler de ses cheveux orange, je dis que Trump lui non plus n'est pas fou. Et quelle que soit mon opinion politique concernant Macron, et mon opinion de Scholz, Sunak et Tusk... non, aucun d'entre eux n'est fou. Enfin je pense Mon seul doute : Si je suis jusqu'à ses dernières extrémités mon raisonnement, il en découle qu'aucune guerre n'a jamais commencé dans l'Histoire, du moins que jamais personne n'a commencé une guerre "d'un cœur léger" suivant le mot d'Emile Ollivier en 1870. Puisque les dirigeants sont des gens intelligents. Seulement voilà, c'est faux. Donc il y a si ce n'est une erreur, du moins une limite à mon raisonnement. Peut-être est-ce que tous les dirigeants ne sont pas intelligents. Ou peut-être est-ce que des gens intelligents aussi peuvent commencer des guerres qui vont plus loin qu'ils ne l'imaginaient - d'ailleurs personne n'a accusé Poutine de manquer d'intelligence, et pourtant c'est bien lui qui a commencé il y a deux ans une opération spéciale qui devait durer quelques semaines, mais qui a pris une toute autre dimension Du fait de ce doute, j'avoue une certaine nervosité lorsque je constate qu'un homme que j'estime particulièrement intelligent Hubert Védrine fait des déclarations manifestement contradictoires. Des déclarations liées à un potentiel élargissement de la guerre Que des beaux parleurs de plateau TV aient le cœur léger n'est pas une surprise. Et des généraux à la retraite heureux qu'on leur demande leur avis. La question est de savoir si des gens en position de pouvoir, et non en position de causer à la télé, pourraient avoir le même genre de légèreté. Je pense qu'on peut remplacer le nom "Allemagne" par le nom de n'importe quel pays de l'OTAN qui s'amuserait à déployer des troupes en Ukraine, que ce soit dans sa partie ouest ou ailleurs, en deçà du Dniepr ou au-delà Et le nom "Trump" par le nom de n'importe quel responsable politique, au pouvoir ou dans l'opposition, dans n'importe quel autre pays de l'OTAN Je pense aussi que tout le monde dans les gouvernements des pays de l'OTAN en est bien conscient Enfin du moins je l'espère...