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Tout ce qui a été posté par Alexis
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Les leviers évidents pour sauvegarder crédit de l'Etat et monnaie aux Etats-Unis sont : - Réforme du système de santé par copie simple par exemple du système canadien ou japonais. Dépenses de santé actuellement de 17,6% du PIB en Amérique contre 12% pour le second système le plus coûteux dans l'OCDE (celui des Pays-Bas), nous parlons bien d'économies de 800 milliards par an au bas mot, avec couverture de l'ensemble de la population en prime. Naturellement, les dépenses de santé seraient à 75% publiques comme dans la plupart des pays de l'OCDE, non à 50% seulement comme maintenant - Dépenses de défense à 3% du PIB et non 5,5% comme maintenant. Ce qui est possible tout en conservant l'hégémonie sur les océans et l'espace, qui sont les éléments fondamentaux de l'Empire : il ne s'agit pas d'une politique de dégagement impérial qui elle permettrait de réduire bien davantage la défense - Augmentation des impôts sur les plus riches en revenant sur l'ensemble des réductions Bush, l'enjeu étant de l'ordre de 3% du PIB - je cite le chiffre de mémoire je ne retrouve pas la référence Ces trois leviers totalisent 11% du PIB, soit 1700 milliards par an, ce qui est suffisant pour : - réduire le déficit à zéro - tout en faisant face à l'augmentation du taux d'intérêt sur la dette publique résultant de l'arrêt de la planche à billets - ainsi qu'à l'inévitable effet dépressif sur l'économie de l'arrêt de certaines dépenses (militaires), de l'augmentation des impôts et des faillites de banques auxquelles il ne serait plus permis de faire les poches à l'Etat Une fois la récession dépassée, le budget public se trouverait en excédent structurel qui permettrait petit à petit de diminuer la dette pour la ramener à un étiage plus raisonnable… indispensable pour être en mesure de faire face à la prochaine récession. Les Etats-Unis ont cette chance que leurs finances publiques désastreuses sont la conséquence de politiques qu'il est facile d'identifier et qu'il serait "techniquement parlant" relativement facile de corriger. Après tout, réformer un système de santé calamiteux quand des exemples bien meilleurs se rencontrent partout dans le monde développé, diminuer la défense quand on dispose d'une marge de supériorité gigantesque sur les autres principaux Etats, et revenir sur des réductions d'impôt tout simplement scandaleuses mises en place il y a douze ans… ça n'est pas si complexe. Ce qui est tragique, c'est que le système politique américain étant ce qu'il est, et le Tea party – la seule force qui du moins tente d'agir – ayant les limitations dont j'ai parlé, ce qui est techniquement assez facile est politiquement pas loin d'être tout simplement impossible. La faillite américaine, que ce soit par hyperinflation ou par événement de crédit éventuellement résultant de disputes politiques, est malheureusement le scénario central. L'événement pas impossible au sens strict mais qui serait véritablement surprenant ce serait que les Etats-Unis évitent à la fois le Charybde de la restructuration de la dette publique et le Scylla de l'inflation massive.
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La modération n'est pas nécessaire dans tous les cas. Je n'essaie pas de modérer ton analyse du Tea party pour une question de principe… mais parce que je pense que tu te trompes :) . L'erreur à mon avis, c'est de surestimer les Démocrates et autres Républicains "modérés". Négocier "au bord du gouffre" pour obtenir satisfaction sur la totalité de sa position, lorsque le risque est un événement de crédit sur la dette publique, c'est une tactique terroriste, donc inacceptable… lorsque les adversaires sont des gens suffisamment raisonnables pour ne pas conduire une politique catastrophique. Mais Démocrates et Républicains "classiques" ne répondent pas à cette définition ! Les finances publiques des Etats-Unis, c'est la dette publique dépassant les 125% du PIB (dette locale incluse), des déficits fédéraux d'un millier de milliards par an depuis cinq ans et qui continuent, et la planche à billets à raison de mille milliards par an soutenant le cours des obligations fédérales pour éviter une explosion de son taux d'intérêt, entraînant un quadruplement du bilan de la banque centrale en cinq ans. Les Républicains et les Démocrates, ce sont les gens qui soutiennent cette politique et qui veulent la poursuivre, que ce soit parce qu'ils ne veulent ou qu'ils ne savent pas faire autrement. En matière d'irresponsabilité, ils méritent le détour ! On peut les accuser de beaucoup de choses, mais pas d'être raisonnables. Et leur politique – si les Américains permettent qu'elle soit continuée – mène au désastre. La faillite, pour rappel, ce n'est pas nécessairement une restructuration ni une répudiation de la dette. Avec une banque centrale aux ordres, il est parfaitement possible que les politiciens évitent indéfiniment cet écueil : il suffit qu'elle continue à imprimer tout l'argent qu'on voudra, et Janet Yellen promet sur ce point d'être la digne héritière de Ben Bernanke. La faillite, cela peut tout simplement être une très forte inflation, voir une hyperinflation. C'est bien ce qui arrivera nécessairement si la planche à billets continue pour financer les déficits publics. Et ni Républicains classiques, ni Démocrates classiques ne veulent arrêter ces déficits. Du point de vue d'un membre du Tea party qui réfléchit à ces risques, la méthode d'action brutale adoptée en juillet 2011, et maintenant en octobre 2013, apparaît tout à fait justifiée : - elle est nécessaire pour avoir un impact quelconque sur les finances publiques (ce que le train de réduction d'août 2011 adopté "au bord du gouffre" a bien commencé à effectuer même à dose limitée) - le risque d'événement de crédit existe, mais comme l'alternative est de ne rien faire et d'avoir une faillite garantie à terme inconnu de quelques mois ou années, courir ce risque est pertinent puisqu'alors il y a au moins une chance d'éviter la faillite ! En somme, au pire le résultat final n'est pas changé seulement avancé dans le temps, au mieux une suite de "pokers de fin du monde" permet d'éviter la faillite. Bref, les Tea partiers ont raison sur le danger pressant de faillite, ils ont raison sur la méthode : quelle alternative efficace ?... quand c'est un système entier qui est hors de contrôle. Le tragique de leur mouvement c'est qu'ils refusent les leviers qui permettraient de rééquilibrer les finances de l'Etat, parce qu'ils sont incompatibles avec leurs a priori anti-secteur public et militariste. Et qu'ils sont comme tu le rappelles fortement influencés par des gens très riches qui savent très bien ce qu'ils veulent et se contrefichent de la solvabilité et de la continuité de l'Etat ou de la monnaie : ce n'est pas eux qui en ont besoin merci pour eux, et les moyens de se protéger d'une hyperinflation ils les connaissent. Les classes moyenne et populaire seraient frappées de plein fouet, et alors ? Ce je-m’en-foutisme leur est d'ailleurs commun avec ces autres gens très riches qui soutiennent Républicains et Démocrates classiques…
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Pour équilibrer quand même quelque peu les commentaires sur le Tea Party (TEA comme "Taxed Enough Already" : "déjà assez taxé") : ce mouvement est difficile à comprendre pour nous autres Européens, tout particulièrement nous autres Français. Et il commet des erreurs, certaines gravissimes, dans ses positions. Mais il n'a pas tort sur tout. Je ne crois pas que les représentants Tea party soient des "tarés", "stupides", "authentiquement cons", "puérils", des "enfants gâtés" ni nécessairement "égotistes" (j'ai pu manquer quelques-uns des noms d'oiseaux dont tu les affubles, Tancrède, tu me pardonneras :lol: ;) ) Ce que veulent les Tea partiers, c'est réduire le déficit et la dette de l'Etat, qu'ils regardent comme hors de contrôle et sur une trajectoire menant à la faillite pure et simple. Sur ce point ils ont entièrement raison, et ils sont les seuls aux Etats-Unis à le dire ! Ils veulent y arriver uniquement en sabrant les dépenses publiques, sans augmenter les impôts le moins du monde. Ils pensent qu'en aucun cas une solution publique ne peut être à la fois moins chère et plus efficace qu'une solution privée. Et la plupart refusent de toucher aux dépenses militaires. Sur tous ces points, je crois qu'ils alignent les erreurs tragiques, qui découlent évidemment de la culture américaine de méfiance extrême de l'Etat, dont on exempt seulement les armées. Et dont leurs soutiens privés -beaucoup plus riches que ces membres de la classe moyenne...- ne se font pas faute de profiter. En somme, ils voient un danger bien réel menaçant leur pays, et ils se trompent à peu près complètement sur les moyens d'y parer. L'enfant qui crie "Le Roi est nu !" peut très bien ne pas comprendre les complexités du gouvernement du pays. Il a peut-être des idées bizarres sur pas mal de choses. Peut-être aussi est-il mal habillé... mal lavé... peut-être même est-ce un sale gosse, une vraie tête à claques ? N'empêche qu'on ne peut lui enlever son intuition, ni le mérite d'alerter et d'essayer d'agir pour sauver le pays de la faillite.
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Les plus grandes banques américaines commencent à se préparer à toute éventualité pour l'après-17 octobre. Et à le faire savoir... US banks fill ATMs with extra cash
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Le dernier texte sur www.noeud-gordien.fr
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Crise financière mondiale [info only]
Alexis a répondu à un(e) sujet de debonneguerre dans Economie et défense
"Massif"... tout est relatif. Il existe au monde un total d'environ 10 millions de Bitcoin (leur génération suit une courbe à croissance lente qui aura une asymptote finale à 21 millions) Le prix actuel est environ 100 euros par Bitcoin. -------> Total 1 milliard d'euros de valorisation Une misère de chez misère. Par comparaison, le bilan de la BCE doit être de 2700 milliards... Sans compter que les dépôts bancaires du secteur non-bancaire sont un multiple du bilan de la banque centrale, de l'ordre de 11 000 milliards dans la seule zone euro, probablement trois ou quatre fois autant pour le monde entier. -
co² Economie et climat. CO2 or not CO2?
Alexis a répondu à un(e) sujet de Jojo67 dans Economie et défense
Signer ces engagements n'était qu'une partie de cette politique coûteuse qui bloque des fonds publics qui seraient bien mieux utilisés ailleurs. -
co² Economie et climat. CO2 or not CO2?
Alexis a répondu à un(e) sujet de Jojo67 dans Economie et défense
L'investissement sur Astrid ne me choque pas. Ce qui me choque, c'est que le forum "Génération IV" sur le nucléaire de 4ème génération avait identifié 6 concepts, 6 voies différentes pour de nouveaux réacteurs. Suivre différentes voies se justifie amplement vu les enjeux énormes du nucléaire futur. L'ordre de grandeur du coût pour construire un prototype est de 1 milliard par concept. Un investissement de l'ordre de 6 milliards sur 10 ans permettrait donc à la France de se préparer au mieux à la transition énergétique indispensable pour ce qui est de la partie "production", et probablement de prendre une belle position concurrentielle sur l'avenir de l'une des trop rares industries où nous avons une expertise de classe mondiale. Pour de tels enjeux, 6 milliards c'est une paille ! Au lieu de cela, nous avons lancé un programme de 20 milliards ( !) pour construire des champs d'éolienne dans la Manche et sur la côte atlantique, qui fourniront 6 GW de puissance maximale mais avec un rendement réel inférieur à celui de 2 EPR compte tenu de l'intermittence du vent. Un investissement dispendieux, inutile et qui stérilise des fonds qui devraient être consacrés à la préparation de l'avenir ! -
"Cette fois, Wall Street devrait s'inquiéter" (Barack Obama) Vrai. Cependant, du strict point de vue constitutionnel, sauf erreur de ma part c'est bien le Congrès qui décide des dépenses, le budget étant ensuite approuvé par le Sénat. Le premier étant à majorité républicaine refuse de maintenir le financement de l' "affordable care act" (Obamacare), ce qui n'est pas illégitime d'un point de vue démocratique. Le second, à majorité démocrate, refuse de laisser passer un budget qui ne maintienne pas ce financement, ce qui n'est pas illégitime non plus mais est bien l'origine immédiate de la mise en sommeil d'une partie de l'Etat fédéral. En d'autres termes, d'un point de vue purement factuel, ce sont les sénateurs démocrates qui ont bloqué l'adoption du budget et forcé la mise en sommeil. Les Républicains ont beau jeu de dégager leur responsabilité et de souligner que s'ils ont le pouvoir au Congrès, c'est que les électeurs l'ont voulu. Bref de penser sincèrement qu'ils défendent ni plus ni moins la démocratie, le respect du choix des électeurs et le droit constitutionnel du Congrès à décider de l'utilisation des deniers publics. Les Démocrates de leur côté peuvent à bon droit se plaindre du manque de souplesse républicain, accuser leurs adversaires de tenter de forcer leur avantage de manière déraisonnable et de ne pas leur laisser d'autre choix que de bloquer le budget tel que décidé par le Congrès, faire valoir que dans une situation de pouvoir partagé entre Congrès et Sénat des compromis sont indispensables, que de tels compromis sont à la base du jeu parlementaire. Bref ils peuvent dire et penser sincèrement qu'ils défendent la démocratie parlementaire. Chacun des adversaires a des raisons de se considérer dans son bon droit, de bétonner ses positions et de rester droit comme la Justice. Il est probable que "la raison prévaudra" comme on dit, c'est-à-dire qu'un accord sera trouvé pour éviter un défaut de paiement le 18 octobre. Mais très possiblement pas avant la toute dernière heure. Si le 17 au matin les adversaires sont encore en train d'échanger des dithyrambes enflammées et d'exclure de céder... il faut prévoir une journée un peu agitée sur les marchés mondiaux !
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Crise financière mondiale [info only]
Alexis a répondu à un(e) sujet de debonneguerre dans Economie et défense
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co² Economie et climat. CO2 or not CO2?
Alexis a répondu à un(e) sujet de Jojo67 dans Economie et défense
Très indirect tout au plus. Le déclencheur de la crise financière - pas nécessairement sa cause la plus importante, mais l' "étincelle qui met le feu aux poudres" - semble bien être l'élévation du prix du pétrole depuis 2005, et l'augmentation du prix des autres matières premières en parallèle. Cette augmentation du prix du pétrole est causée par le dépassement du pic pétrolier et l'approche du pic des carburants liquides. Dépassement du pic pétrolier et approche du pic des carburants liquides risquent d'autre part d'intensifier le dégagement de gaz à effet de serre si la politique actuelle est poursuivie, c'est-à-dire au niveau mondial : part plus importante du charbon dans le mix énergétique (or le charbon est plus polluant que gaz ou pétrole), mise en exploitation à grande échelle de gaz de schiste et sables bitumeux. Pas de relation de cause à effet entre crise financière et crise climatique donc : la relation vient du fait qu'un même facteur a servi de déclencheur à la crise financière et commence à aggraver les émissions de GES. Je ne connais pas l'âge de Kalligator, mais à moins qu'il ne soit Mathusalem postant incognito parmi nous, j'imagine que son expérience d'alpinisme ne date pas de l'âge glaciaire :D ... -
Pas d'inquiétude ! Les forces armées US sont exemptes de "shutdown"...
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Alexis a répondu à un(e) sujet de Jojo67 dans Economie et défense
Voici un résumé de l'essentiel du sujet changement climatique : -
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Alexis a répondu à un(e) sujet de debonneguerre dans Economie et défense
Dommage, j'aurais bien aimé poursuivre ce HS :lol: Enfin, on va obéir aux Modos... :) -
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Alexis a répondu à un(e) sujet de debonneguerre dans Economie et défense
Comme rappelé par Loki, j'étais effectivement en train d'exagérer en parlant de quinze siècles d'histoire de France sans dissociation. Il s'agit plutôt de dix siècles, j'avais oublié la séparation entre les petits-fils de Charlemagne en 842. -
co² Economie et climat. CO2 or not CO2?
Alexis a répondu à un(e) sujet de Jojo67 dans Economie et défense
Le petit problème dans ce scénario, c'est qu'il suppose que les décisions -extrêmement lourdes et coûteuses- de transition vers du schiste, puis vers du nucléaire avec les batteries ultra-performantes nécessaires aux transports... soient prises en temps et en heure -très en avance- avec le bon niveau d'investissement -très élevé- par des dirigeants à la clairvoyance presque surhumaine, ceci sans friction politique ou économique d'aucune sorte (un exemple au hasard de friction, parmi bien d'autres : quel est l'effet d'une transition vers une énergie chère en régime de libre-échange lorsque les concurrents restent plus longtemps sur des énergies polluantes mais meilleur marché ?) Je ne pense pas jouer les Cassandre en disant que ce n'est pas le comportement que j'observe aujourd'hui chez les dirigeants français... non plus qu'allemands... américains... japonais... et tant d'autres. -
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Alexis a répondu à un(e) sujet de debonneguerre dans Economie et défense
Ça trolle sec, en effet... Rarement vu quelque chose de plus stupide que le thème de cet exercice : - Bien que la dette publique suisse soit remarquablement basse, les banques suisses sont tout aussi sujettes à effondrement que les banques françaises, donc le scénario "France en lambeaux suite à crise de la dette, Suisse îlot de prospérité" est très irréaliste - Au cours de quinze siècles d'histoire, la France ne s'est jamais dissociée en morceaux. Imaginer qu'une crise économique même gravissime serait suffisante pour provoquer la dissociation du pays... - La motivation de l'attaque est plus sotte encore s'il est possible... Quand on veut ne plus rembourser sa dette à un créancier, eh bien on cesse de la rembourser tout simplement ! Pas besoin de l'envahir comme la "Saônia" dans l'exercice en question Si le ministre de la Défense était taquin, et s'il avait du temps à perdre, il pourrait organiser un exercice "Les Suisses redevenus mercenaires attaquent la France pour le compte de la Chine", avec tir simulé d'ASMP-A dans la direction générale de Zurich :lol: Mais non, vaut mieux pas, l'armée suisse serait capable de remettre en question sa décision de ne pas construire d'armes nucléaires ! :P -
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Alexis a répondu à un(e) sujet de debonneguerre dans Economie et défense
Il est raisonnable de penser que toutes les remarques du genre "cette fois-ci ce sera peut-être la faillite" de la part de responsables politiques américains ne sont que des postures pour la négociation politique, du genre "arrêtez-moi ou je fais un malheur". Ce qui ne serait pas raisonnable de la part de dirigeants politiques responsables, ce serait de jouer avec un événement aussi destructeur qu'une faillite du pays afin de gagner un avantage politicard de court terme. Comme les dirigeants républicains et démocrates jouent bel et bien, il faut bien admettre qu'ils n'ont rien de gens responsables. D'autant que ce qui est encore moins raisonnable, c'est d'accepter que la dette publique continue d'enfler sans fin sans même l'ombre d'un plan réaliste pour la maîtriser, si ce n'est l'invocation de la croissance. De ce côté les politiciens américains sont encore pire que les nôtres, ce qui n'est pas peu dire. Rien ne les empêche de continuer à empiler la dette, tout en continuant la planche à billet ("QE"-infini) pour maintenir au plancher le taux d'intérêt sur cette dette. Il ne s'agit que de dollars après tout, et les dollars ça se fabrique facilement. Naturellement, à un certain moment, l'évolution du pouvoir d'achat du dollar pourrait devenir fortement non-linéaire... Mais bon, en attendant, c'est bien pratique ! -
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Alexis a répondu à un(e) sujet de debonneguerre dans Economie et défense
Dennis Meadows est l'un des auteurs du fameux livre de 1972 "Les limites à la croissance dans un monde fini". Partant de l'idée de bon sens que la croissance indéfinie est impossible dans un monde fini, les auteurs utilisaient un modèle des interactions mondiales entre ressources, technologie, pollution et population pour tenter de modéliser des "avenirs possibles" du système économique, de la population humaine et de la planète. Leur scénario "on continue comme avant", qui correspond grosso modo à ce qui s'est passé par la suite, faisait apparaître un impact des limites de la planète sur la croissance à partir d'environ 2010. Ce qu'il est permis de mettre en rapport avec l'augmentation d'un facteur >2 du prix du pétrole depuis 2005, le plafonnement en tendance de la production de carburants liquides, les tensions alimentaires qui se manifestent depuis 2007 et la crise financière depuis 2008. Tout ceci pour présenter cette récente interview de Meadows (2012). Même si son discours est d'un pessimisme qui peut sembler exagéré (même à moi, c'est dire !), le fait est que Meadows n'est pas un excité apocalyptique de bas étage : que son regard sur les prochaines décennies soit trop sombre ou justifié, sa crédibilité fait qu'il mérite d'être écouté, et les questions qu'il pose sont judicieuses, bien que dérangeantes. L'interview est là. J'ai traduit quelques passages pour mettre en appétit, mais pour qui lit la langue de Shakespeare le texte original vaut d'être parcouru en entier. -
quel avenir pour la FRANCE.
Alexis a répondu à un(e) sujet de P4 dans Politique etrangère / Relations internationales
L'Espagne a environ 6 millions de chômeurs (taux à 26%, contre moins de 11% chez nous). Compte tenu de la différence de population, cela correspondrait à environ 8 millions en France. Il est probable qu'en matière de chômage nous n'en soyons qu'au tout début. "Dis-moi emploi où t'es ?" est le titre de la chanson... Malheureusement, il y a fort à parier qu'elle sera de plus en plus chantée dans les années qui viennent. -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Rappel bienvenu, en effet. Il y a fort à parier que si au lieu de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy avait été président en 2003, la France se serait engagée autant que la Grande-Bretagne dans la criminelle et désastreuse aventure irakienne. A la clé, des centaines de morts parmi nos soldats, l'armée encore plus réduite en moyens -peut-être cassée pour longtemps- et la honte pour le pays. Si ça avait été François Hollande en 2003 d'ailleurs... peut-être aurait-il lui aussi agi comme un Blair. Soit dit en passant, François Fillon a souhaité que la politique française devienne plus indépendante. Ça n'est tout de même pas la même chose que souhaiter que l' "arrogance française" soit rabattue, comme l'avait fait Sarkozy ! Quant à la sincérité de Fillon... disons que s'agissant de l'ancien premier ministre de Sarkozy, sachant qu'il a un intérêt politicard évident à prendre ce positionnement en ce moment précis, je ne me sens pas moralement obligé de lui accorder ma confiance ! -
Crise financière mondiale [info only]
Alexis a répondu à un(e) sujet de debonneguerre dans Economie et défense
:lol: ! Je ne sais pas si c'est la première, mais ce n'est certainement pas la dernière fois. Ce genre de tractation et de chantage promet d'être systématique à chaque relèvement du "plafond" (fort mobile) de l'endettement de l'Etat fédéral américain. Et ces relèvements non seulement sont réguliers, mais pourraient devenir de plus en plus fréquents. Si les démocrates avaient des c... je veux dire des convictions, ils conditionneraient le relèvement du plafond à l'annulation de toutes les baisses d'impôt sur les plus riches décidées depuis GW Bush ainsi qu'à la division par deux du budget des armées. -
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Alexis a répondu à un(e) sujet de debonneguerre dans Economie et défense
Dans un contexte de croissance fortement contrainte voire simplement absente, pour éviter une dérive de la dette publique débouchant au final sur la faillite il y a au moins quatre solutions : - Diminution drastique des dépenses - Confiscation d'une partie de l'épargne privée - Destruction d'une partie de la dette de manière dissimulée par inflation forte et durable, voire de la totalité par hyperinflation - Destruction d'une partie ou de la totalité de la dette de manière ouverte, c'est-à-dire banqueroute de l'Etat Toutes présentent des inconvénients sérieux. Aucune n'est politiquement envisageable, précisément à cause de leurs inconvénients. Pourtant, l'une au moins deviendra réalité. -
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Alexis a répondu à un(e) sujet de debonneguerre dans Economie et défense
Comme dit Serge, question de définition : on retrouve bien 18,8% pour la somme industrie manufacturière + construction. A noter que cela correspond aussi à la définition traditionnelle du secteur secondaire par rapport aux deux autres : il inclut bien la construction... Resterait à vérifier que les données du tableau de Courrier international appliquent bien la même définition pour tous les pays, excluant effectivement la construction pour chacun. -
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Alexis a répondu à un(e) sujet de debonneguerre dans Economie et défense
Pierre Moscovici table sur le retour du.. Euh, non... ...je voulais dire, le retour de la croissance. Mécaniquement, il augmentera les recettes, diminuera les dépenses (notamment sociales), et diminuera la dette en tant que part de PIB. Naturellement, il y a quelques "petits" obstacles : - L'endettement public comme privé est très élevé partout dans le monde, Etats-Unis, Europe, Japon et maintenant même en Chine, ce qui ne pousse guère à la consommation, pour dire le moins, et ne devrait pas changer puisque les seules solutions réalistes de restructuration d'une partie de ces dettes et de mise en faillite des institutions insolvables sont refusées avec la dernière énergie, voire même pas prises en considération politiquement - Les institutions financières privées comme les Etats ne demeurent solvables qu'au prix d'une politique de planche à billet débridée et de taux d'intérêt pratiquement nul qui elle aussi est générale des Etats-Unis au Japon en passant même par l'Europe, politique dont la sortie est difficile à imaginer, pour encore une fois utiliser la litote - Le prix du pétrole est plus élevé depuis environ 2005/2006 d'un facteur 2 les bons jours, 3 et plus les mauvais, situation historiquement très étroitement corrélée aux récessions, situation dont il est difficile d'espérer sortir sinon par le haut, c'est-à-dire par un prix du pétrole encore plus élevé étant donné que le palier actuel dans la production de pétrole "classique" devrait à terme être remplacé par une tendance à la baisse que la production de schistes ne sera pas en mesure de compenser. Ceci alors qu'aucun substitut au pétrole pour les transports n'est en vue dans les volumes qu'il s'agira à moyenne échéance de remplacer Cependant, partant du principe - qu'aucun obstacle n'est si grand qu'il ne disparaisse de la vue une fois qu'on a la tête dans le sable - ni aucune cause si désespérée qu'elle ne soit traitable par autosuggestion consciente ("méthode Coué"), le Ministre de l'Economie conclut avec raison que la croissance va revenir.