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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. En ma qualité de porte-parole du Ministère de la Défense chargé de la communication d'informations stratégiques, laisse-moi te répondre en toute transparence : Le chiffre des réserves de carburant est estimé à un certain montant. D'une manière générale, des types de carburants diversifiés composent les réserves stratégiques. La Défense a placé les stocks de carburant stratégiques français dans des souterrains situés juste en-dessous des stocks de carburant de l'ennemi, c'est-à-dire là où l'ennemi n'aura jamais l'idée d'aller les chercher, ce qui en cas de guerre l'empêchera de détruire les stocks français. On peut admirer la ruse du gouvernement, mais attention il ne faut pas diffuser l'information, sinon l'ennemi pourrait avoir l'idée de faire sauter ses stocks de carburant, détruisant les stocks français de carburant par la même occasion ! Ce qui embêterait énormément la Défense. Donc : motus et bouche cousue. D'une manière générale, le volume d'un réservoir de carburant s'apprécie à partir de ses dimensions. J'espère t'avoir informé comme tu le souhaitais :P ;)
  2. Je n'ai pas forcément la même analyse que toi sur la désirabilité de l'appartenance à l'UE, mais je ne souhaite pas relancer ce débat. Je commente juste un seul point, mais un point important : Une nation qui a montré au cours des siècles autant de talents que la nation britannique, qui dispose aujourd'hui d'autant de ressources, n'a pas un et un seul choix possible, dont elle devrait attendre son "seul salut" La Suisse est petite par rapport à la Grande-Bretagne, l'Islande est minuscule, aucune n'a de ressources minières notables, et pourtant elles tiennent debout seules et font leurs propres choix. Hors d'Europe, et dans des environnements pour certains autrement plus difficiles, des nations comme la Corée du Sud, Taiwan - et faut-il le rappeler, Israël ! - n'ont aucunement besoin de rejoindre une quelconque union, ni un troupeau quelconque, pour être des nations très développées et très prospères. Et toutes sont objectivement plus faibles que le Royaume-Uni. Les Britanniques feront leur choix librement, soit qu'ils restent dans l'UE, soit qu'ils en sortent. Tout comme les Français, soit dit en passant.
  3. Après l'assassinat du duc de Guise sur ordre du roi et en sa présence, Catherine de Médicis aurait adressé ces paroles à Henri III : "C'est bien taillé mon fils, maintenant il faut recoudre" Après avoir mis fin dans le sang à une rébellion, un autocrate tel El Assad, tout comme un monarque tel Henri III, cherchera s'il est avisé à intégrer la partie de la population qui vient d'être vaincue, à faire droit à certains de ses griefs, à faire disparaître les causes profondes de la rébellion. Nul ne peut être sûr à l'avance que El Assad dans cette situation sera un autocrate avisé. Mais nul ne sera en position de faire ce choix à sa place. Il est à souhaiter qu'il soit intelligent, et bien conseillé.
  4. Les Ukrainiens le voudraient peut-être. Voire très probablement. Mais rien de tel ne leur a été proposé ! Il ne s'agit que d'un "accord d'association"... des devoirs sans des droits ? Cameron ne veut pas faire sortir le Royaume-Uni de l'UE. Ce sont seulement les citoyens britanniques qui le souhaitent -à une petite majorité. Cameron cherche seulement à utiliser l'euroscepticisme britannique comme levier pour obtenir des réformes de l'UE dans un sens plus ultra-libéral encore. Il est bien conscient de la ligne rouge qu'une sortie de l'UE représenterait pour la City, et il obéira à ses maîtres.
  5. N'empêche qu'en cas d'accrochage naval/ aérien entre Chine et Japon, je ne vois que trois scénarios : 1. Le Japon coule et abat les navires et chasseurs chinois présents dans la zone des Senkaku. Humiliation chinoise 2. La Chine prend le dessus, mais les Etats-Unis respectent leur alliance avec le Japon - cela devrait être le cas notamment si les Chinois sont clairement à l'initiative de l'accrochage - et coulent et abattent les navires et chasseurs chinois. Humiliation chinoise, seulement un peu moins grande 3. La Chine prend le dessus, les Etats-Unis sont "aux fraises". Humiliation japonaise... suivie d'un réarmement appuyé y compris nucléaire, l'allié américain s'étant du point de vue japonais avéré défaillant. La Chine se retrouve avec un pays nucléaire et réarmé sur son voisinage nord-est Aucun de ces scénarios n'est à l'avantage de la Chine. (enfin, il est possible qu'une clique nationaliste-militariste aux commandes de la Chine s'imagine que ce soit son intérêt de clique... est-ce vraiment ce genre de gens qui gouverne la Chine ? il y a peu j'aurais répondu "évidemment non !" maintenant je commence à avoir des doutes) Du coup, je ne vois guère les Japonais se faire conciliants. Ils savent que la Chine ne doit en aucun cas se permettre d'ouvrir le feu, ce qui aurait des conséquences catastrophiques pour elle, suivant l'un des scénarios ci-dessus. Ils n'hésiteront donc pas à répondre du tac au tac à toute tentative d'intimidation de Pékin, comme par exemple dans cette affaire de zonage. Pourvu qu'ils ne soient pas les premiers à tirer, il ne peut en quelque sorte rien leur arriver.
  6. Evans-Pritchard du Telegraph sur les événements en Extrême-Orient : Le réarmement sino-japonais est un stimulus keynésien, s'il ne débouche pas sur un désastre (texte en anglais)
  7. C'est une thèse cohérente, mais qu'est-ce qui te fait penser qu'elle est vraie ? Le présupposé est tout de même que le gouvernement chinois effectue des préparatifs de long terme pour une guerre d'agression ! Rien n'est impossible certes, mais une grande puissance qui planifie une guerre de grande ampleur, ça n'arrive pas tous les jours... Etant donné qu'il y a d'autres interprétations plus "ordinaires" des événements en Extrême-Orient - par exemple des chefs qui s'enivrent de leur puissance en ascension et en viennent à croire que tout leur est permis, ou encore la recherche cynique d'une soupape de sécurité nationaliste pour des tensions sociales internes - il faudrait des raisons puissantes pour crédibiliser le scénario que tu proposes. Sinon, le principe du rasoir d'Occam s'applique. Quelles sont ces raisons ?
  8. Un autre exemple, que je n'avais pas encore remarqué, de comportement vraiment "particulier" de la part des dirigeants iraniens (lien en anglais) Il s'agit du vice-président iranien Mohammad Reza Rahimi déclarant en juin dernier que : - le Talmud "apprend (aux Juifs) à détruire (tous) les non-Juifs pour protéger un seul embryon dans le sein d'une mère juive" - les Sionistes sont derrière le trafic de drogue mondial "Vous ne trouverez pas un seul drogué parmi les Sionistes" Ça donne le contexte...
  9. Si je comprends bien cet article du Jerusalem Post, Yadlin à la fois considère que l'accord est meilleur que la proposition d'il y a deux semaines, meilleur que pas d'accord du tout, mais aussi qu'il faut que l'accord définitif aille plus loin en éloignant davantage l'Iran du seuil de l'armement nucléaire.
  10. Après lecture rapide, on dirait que ce texte inclut des engagements iraniens qui, si ils sont respectés(*), assurent que le progrès iranien vers des armes nucléaires est réellement stoppé durant la période de négociation de l'accord final. Si c'est bien le cas, cet accord est effectivement une bonne nouvelle ! (*) Les mécanismes de vérification sont évidemment cruciaux. Je vois deux points encore sujets à caution : - Parmi les décisions sur la supervision renforcée : "Steps to agree with the IAEA on conclusion of the Safeguards Approach for the reactor at Arak". Ce qui signifie que les mécanismes de vérification concernant Arak ne sont pas encore finalisés. L'Iran s'est engagé à arrêter les travaux, grâce soit dit en passant à l'insistance de la diplomatie française (deux semaines de délai pour "geler" une source potentielle de plutonium et de tritium, ça n'est vraiment pas cher payé !), mais il reste à s'assurer que l'engagement est respecté - Engagement de l'Iran "No new locations for the enrichment", mais je ne vois aucun mécanisme de vérification concernant ce point essentiel (ne pas oublier que Natanz et Fordo ont tous deux été détectés suite à indiscrétion / espionnage, ils étaient autrefois des sites dissimulés) Maintenant, si le gouvernement iranien a vraiment décidé d'arrêter la préparation de bombes atomiques, ces points et d'autres éventuelles zones d'ombre seront résolus facilement dans les mois qui viennent. C'est dans la durée que la sincérité du gouvernement iranien sera confirmée, ou non.
  11. Je ne crois pas, non. Soit les Israéliens se convaincront définitivement que l'Iran est bien dirigé par des hommes rationnels -et Khamenei arrêtera de raviver périodiquement leurs doutes- ce qui n'aura alors guère d'impact sur le conflit israélo-palestinien, soit leurs doutes se renforceront. Alors, ils auront bien autre chose à l'esprit que de trouver un règlement juste avec les Palestiniens. Ce n'est pas en convainquant un pays qu'il est sous une menace existentielle qu'on l'incite à se modérer. Je pense qu'il y a beaucoup de torts du côté israélien -pas tous, les Palestiniens sont loin de tous être blanc-bleu- mais il reste qu'un discours appelant à un nettoyage ethnique contre les Palestiniens ne se trouvait guère que chez le rabbin Kahane, un extrémiste qui était tout à fait en dehors du courant central de la société israélienne. En Iran, à en juger par son discours, c'est le guide suprême qui est un extrémiste du même acabit que Kahane.
  12. D'accord sur l'essentiel. Avec toutefois quelques nuances : - Le discours habituel du guide suprême, répété à l'occasion par d'autres responsables, est tout de même "particulier". Certes des néoconservateurs notamment américains sont bien heureux d'exploiter cette rhétorique pour promouvoir leur propres folies, mais il reste que ce discours est bien réel. Les mots utilisés sont importants à cause de leur registre ("cancer", "chien enragé"...) et de la répétition encore et encore, qui exclut qu'il s'agisse d'un simple glissement ou exaggération. En 2008, en réponse à Ahmadinejad affirmant que l'Iran était l'ennemi de l'Etat d'Israël mais pas du peuple israélien, Khamenei avait apporté la correction "pour mettre fin à tout débat" : "il est faux, irrationnel, inutile et et aberrant de dire que nous amis du peuple israélien". Si un pays se préparant à accéder à l'armement nucléaire avait un guide suprême affirmant que la France est un cancer, un chien enragé, et que ce n'est pas la politique française qui pose problème mais bien le peuple français en lui-même, je pourrais bien me rassurer en pensant aux Triomphants, dans un coin de mon esprit je resterais pas complètement tranquille. Le souvenir du génocide nazi doit aussi être pris en compte. Certes Khamenei n'est pas un nouvel Hitler. N'empêche que comparer des êtres humains à des animaux à abattre ("chien enragé") ou à des réalités biologiques à éliminer ("cancer") est bien le genre de métaphore qui distinguait les nazis d'autres antisémites moins virulents (comparaison des juifs avec des insectes nuisibles, dans leur cas). Khamenei n'est évidemment pas inculte ni demeuré. Il ne peut donc pas ignorer que le rapprochement sera fait. Or il utilise ce langage ultraviolent, à plusieurs reprises, il persiste et signe encore aujourd'hui ("pas des êtres humains" en parlant des dirigeants d'Israël). C'est peut-être pour montrer sa force : voyez je peux tout me permettre et personne ne peut m'arrêter. C'est peut-être pour faire peur aux Israéliens espérant les pousser à l'émigration en Europe ou aux Etats-Unis. C'est peut-être parce qu'être considéré comme un guide à la fois spirituel et temporel depuis plus de 20 ans finit par vous monter à la tête (même le pape n'a que la responsabilité spirituelle). Quoi qu'il en soit, ça n'est pas bon. - L'Iran est signataire du TNP. S'il veut construire des armes nucléaires, il doit en sortir d'abord (préavis de trois mois suivant le traité), comme la Corée du Nord l'a déjà fait. Essayer de filouter et d'avoir le beurre et l'argent du beurre (et le reste) est peut-être compréhensible, mais ce n'est pas acceptable. On ne peut pas permettre que l'Iran construise ses bombes en loucedé, sans en payer le prix politique, en se f...ant de la gueule du monde. Par comparaison, Israël, l'Inde et le Pakistan ont construit des armes nucléaires de manière tout à fait légitime : ils ne sont pas signataires du TNP. Les cinq puissances nucléaires déclarées respectent elles aussi le traité. Même Kim-il-Sung a respecté le traité puisqu'il en est sorti suivant la procédure prévue. Le TNP serait gravement affaibli si l'on permettait à l'Iran d'éviter de choisir entre s'interdire le nucléaire militaire et sortir du TNP.
  13. Le double sens est bien trouvé :) Les missiles balistiques iraniens sont des "Shahab", ce qui signifie en effet "météore". Cela dit, je ne crois pas du tout au scénario d'une frappe nucléaire iranienne sur Israël. Si l'Iran construit une force balistique nucléaire, la dissuasion nucléaire israélienne fonctionnera : les dirigeants iraniens peuvent bien utiliser à l'occasion une rhétorique millénariste, ils ne souhaitent pas leur propre destruction. Mais bon, vu les discours de certains dirigeants iraniens, je peux comprendre que tous les Israéliens ne soient pas prêts à se fier entièrement à ce raisonnement.
  14. D'autres détails de son discours, par Al Arabiya (lien en anglais) Le président iranien Rohani : "Bon Dieu... il recommence ! Du calme... restons calme..." Je crois avoir compris pourquoi Khamenei semble si désireux de ruiner le travail des négotiateurs iraniens au moment même où ils sont sur le point de parvenir à des résultats... le Guide Suprême doit être un agent israélien ! :P Bon, cela dit, on peut aussi noter que l'AMAK(*) n'a pas cité la source de plutonium et de tritium connue sous le nom de "Arak" parmi les lignes rouges qu'il impose aux négociateurs. Donc cette bouffée de rage anti-israélienne pourrait en fait être le précurseur de l'acceptation par l'Iran de la suspension des travaux sur Arak comme le demande la France ? (c'était mon quart d'heure optimiste) (*) Agent du Mossad Ali Khamenei :lol: ... à ton service, Bibi !
  15. Nous ne bluffons pas (...) Nous sommes très sérieux Traduction en français : ils bluffent. :lol: Sauf bien sûr, s'il s'agit d'une tactique d'annoncer suffisamment souvent qu'on va frapper, si bien que tout le monde suppose que ce ne sont que des "paroles verbales"... et quand l'attaque a lieu pour de bon, tout le monde est surpris ? Hmmm... ces choses sont bien compliquées pour moi ?
  16. Qui veut jouer au Yoyo avec moi ? Euh, je veux dire... jouer au Bitcoin, bien sûr :P (prix du Bitcoin en dollars sur le principal site d'échange MtGox dans les deux dernières semaines, échelle logarithmique, issu du site http://bitcoincharts.com/charts/mtgoxUSD) Ou bien s'agit-il de montagnes russes ? En tout cas, ça décoiffe ! :lol:
  17. Nous risquons tous de subir un jour ou l'autre ce type d'événement. Que nous y ayons une part de responsabilité, ou bien aucune. Je pense que chacun en est conscient, vu l'époque. Nous risquons de plus de subir l'effondrement lent de notre pays, jusqu'à quelque abysse de dépression économique et chômage de masse. Comme c'est arrivé aux Espagnols par exemple, qui n'étaient ni meilleurs ni pires que nous les Français, et qui pourtant se sont retrouvés avec 6 millions de chômeurs, ce qui correspondrait chez nous à 8 millions ! Il est permis de penser que ce genre d'effondrement est largement empiré par la politique de sauvegarde systématique des créanciers et de sabrage des rémunérations qui est imposée par l'Union européenne. Il est plus que raisonnable de supposer qu'une faillite franche, aussi dure soit-elle (et elle le serait), serait incomparablement moins destructrice, ne serait-ce que parce qu'elle serait beaucoup plus courte ! L'Islande a montré le chemin. Une crise dure, mais pas de sabrage systématique des intérêts des plus faibles au bénéfice des mieux connectés et des mieux introduits. Une crise courte, dont l'Islande est déjà sortie, sans que 25% de sa population ne se soit jamais trouvée au chômage de longue durée ! Oui, l'Islande a sauvegardé les intérêts de sa population, au détriment des intérêts d'institutions financières privées étrangères qui avaient choisi de prêter à des institutions financières privées islandaises. C'est non seulement normal, c'est la seule solution juste : si Pierre a perdu sa chemise en prêtant à Jacques, cela ne lui donne aucun droit à faire les poches de Paul. Le bonheur de l'Islande a été de trouver à l'heure cruciale des responsables politiques (le président Grimsson) qui ont choisi de protéger le peuple qu'ils devaient servir contre des racketteurs étrangers. Bref, qui ont choisi de faire leur devoir. Grèce, Irlande, Espagne, Italie... n'ont à ce jour pas eu ce bonheur.
  18. Ouep. On n'a pas fini d'entendre parler du TP. Il sera intéressant de voir ce qui sortira du prochain marathon sur le relèvement du plafond de dette américain d'ici le 7 février 2014. Amenez le pop corn pour assister au spectacle. Et aussi vos ceintures de sécurité, pour le cas où le relèvement, bien que "évidemment" assuré d'avance, n'aurait finalement pas lieu. Même si ce scénario a une faible probabilité, elle est très loin d'être nulle et dans ce cas... il faudrait prévoir quelques petites turbulences.
  19. La crise qui vient sera épouvantable Débat intéressant entre François Morin et François Ruffin sur la crise à venir. Quelques extraits marquants : Marianne : Vos points de vue partent de la même constatation. Nous venons de vivre une crise exceptionnelle, comparable à celle de 1929, et vous vous attendez à une accélération de celle-ci. Maintenez-vous que, dans quelques mois, au plus quelques années, les Etats seront incapables de faire face au paiement de la dette ? François Morin : Exactement, la dette est devenue insoutenable dans tous les grands pays développés. On est en situation de précrise, et je pense que nous pouvons tous les deux être d'accord sur ce constat initial. Mais la crise qui va survenir sera encore plus violente que la précédente. L'effet domino risque de jouer plus rapidement à cause des CDS [credit default swaps], la contagion va être en effet presque instantanée. Ces CDS sont des assurances titrisées qui garantissent les dettes des banques ou des Etats. Dès qu'un pays va avoir un incident de paiement, leurs titulaires vont demander aux banques qui les ont émises de les honorer. Evidement, ces assureurs-banquiers ne vont pas pouvoir faire face et les faillites vont alors se succéder. Lorsque Lehman Brothers a fait faillite, les détenteurs de CDS qui garantissaient la dette de la banque les ont fait jouer. Ces sommes étaient importantes. Ils se sont entre autres tournés vers AIG [American International Group, un des leaders mondiaux de l'assurance] et ont exigé 175 milliards de dollars à l'assureur, le contraignant quasiment à la faillite. Ce dernier n'a dû son salut qu'à l'intervention de l'Etat américain. Aujourd'hui, les Etats sont exsangues : en cas de crise, ils ne pourront plus agir de même. (...) Les plus grandes banques sont devenues des monstres financiers extrêmement organisés à l'échelle internationale, ce qui leur donne la capacité de dominer les Etats et, cerise sur le gâteau, qui les rend intouchables car leur faillite entraînerait ipso facto une catastrophe mondiale. (...) Je pense que cette crise sera épouvantable. Elle va tout déstabiliser, avec les conséquences dramatiques que l'on peut imaginer. Il peut en sortir Roosevelt ou Hitler. François Ruffin : Si on veut bien comparer l'orthodoxe Irlande avec cette hérétique Islande. Eux ont utilisé trois outils. Le premier, c'est un défaut partiel ; les dettes ne sont pas payées. Le deuxième, c'est une dévaluation. Le troisième, c'est l'inflation. Autant d'issues qui, aujourd'hui, nous sont interdites par la Banque centrale européenne. (...) Tantôt j'entends que la France serait un pays trop grand - l'Islande pourrait, elle, se permettre ces fantaisies -, tantôt qu'elle serait trop petite. Mais l'ordre international pense toujours là où il a mal, là où on lui dit non. Le Venezuela, c'était quoi, dans le monde ? Rien, mais, sans idéaliser Chavez, quand il a dit «non», le Venezuela s'est mis à exister sur le planisphère. Mieux, la Guadeloupe, c'était quoi pour la métropole ? Rien, un petit caillou perdu au fin fond des Caraïbes. Mais, quand la Guadeloupe a dit «non», elle s'est mise à exister pour la métropole. Aujourd'hui comme hier, nous avons toujours, je crois, la possibilité de dire «non».
  20. Beaucoup de choses à discuter dans ce rapport, pour les approuver comme pour les critiquer ou les mettre en perspective... Dommage que ce fil ne soit pas fait pour ça :lol: Perso, je retiens mes commentaires, sinon on en a encore pour quinze pages, et on va se faire taper sur les doigts ;) A la place de commentaires, je m'en vas chercher des liens vers des faits ou des études ou articles...
  21. Paul Krugman soutient, dans une série de billets de blog, que la dégradation de la note de la dette publique française est basée sur l'idéologie plutôt que sur une étude économique factuelle. (liens en anglais) http://krugman.blogs.nytimes.com/2013/11/08/ideological-ratings/ (Notes idéologiques) http://krugman.blogs.nytimes.com/2013/11/09/non-crisis-france/ (France pas en crise) http://krugman.blogs.nytimes.com/2013/11/09/more-notes-on-france-bashing/ (Notes supplémentaires sur les critiques contre la France) http://www.nytimes.com/2013/11/11/opinion/krugman-the-plot-against-france.html?hp&rref=opinion (Le complot contre la France) Je résumerais ainsi son argument : Quoique la France ait des problèmes réels, ils sont plutôt moins intenses que ceux de la quasi-totalité de ses voisins européens, du Royaume-Uni à l'Espagne en passant par les Pays-Bas, l'Allemagne seule étant exceptée. La sévérité particulière des agences de notation et de nombreux médias à l'égard de la France plutôt que de la Grande-Bretagne, des Pays-Bas ou autres nations a donc des raisons politiques plutôt qu'économiques. Le crime de la France est de suivre l'injonction d'austérité non principalement en démantelant la protection sociale et en dérégulant l'économie ("réformes structurelles"), mais principalement en augmentant la fiscalité. Or le véritable objectif du programme d'austérité obligée n'est pas la responsabilité fiscale qui n'est qu'un prétexte : ce que visent en réalité les austéritaires c'est le démantèlement du filet de sécurité social. Je ne suis d'habitude pas du tout d'accord avec Krugman, qui pense qu'une politique keynésienne de déficits massifs pourrait nous sortir de la crise (!) Mais cette fois, je dois reconnaître que c'est assez bien vu !
  22. Le faible potentiel de croissance des pays européens pose la question de : 1. La conservation en l'état du modèle social Mais c'est tout aussi vrai de la conservation d'autres politiques coûteuses, notamment : 2. Politique de garanties publiques accordées gratuitement aux grands acteurs financiers - Le résultat à ce jour chez nous : Dexia (dizaines de milliards). En Irlande l'Anglo-Irish Bank a été un événement beaucoup plus grave à l'échelle du pays. Le potentiel chez nous est maximal avec les quatre plus grandes banques qui totalisent des engagements de l'ordre de trois fois le PIB national... - Ceci gratuitement, alors qu'un ancien trader comme Gaël Giraud estime le juste prix de telles garanties à 40 ou 50 milliards annuels. Ce serait nécessaire, vu les risques énormes que posent ces garanties 3. Politique d'acceptation d'un taux d'imposition faible sur les bénéfices des grandes entreprises, à qui l'on permet de jouer de l'optimisation fiscale - Les entreprises du CAC40 ont payé un IS moyen d'environ 10% des bénéfices, quand la PME doit s'acquitter de 33% La politique actuellement suivie, qui n'est autre que la politique commune de l'Eurozone, est de combiner réduction de la politique sociale et augmentation des impôts sur fond d'attente du retour de Godot, ou plutôt de la déesse Croissance (à moins que ce ne soit une idole ?). Surtout, ne pas toucher aux autres leviers de réduction des dépenses... Hollande a simplement choisi un dosage plus important de hausses d'impôts que de réduction de politiques sociales, mais c'est sa seule originalité. Une politique réaliste et juste serait de remettre tout cela à plat et de négocier la répartition des réductions de dépense sur les TROIS leviers, de façon à répartir les efforts sur différentes classes sociales. (tout en créant un nouveau Franc et en investissant massivement dans la transition énergétique, mais ce sont là d'autres sujets) La politique actuelle ce n'est pas une négociation, c'est l'écrasement par KO debout des peuples par les intérêts de financiers court-termistes, sur fond de politique de l'autruche quant à l'arrêt de la croissance par surendettement généralisé des pays développés et contrainte énergétique.
  23. Voici les volumes d'émission de dette publique en 2013 rapportés au PIB, pour différents pays. - En gris, la dette ancienne qui devrait être remboursée dans l'année et qui est reportée à plus tard (on réemprunte pour rembourser l'ancien créditeur) - En rouge, la dette nouvelle issue des déficits publics On peut observer plusieurs groupes de pays : 1. Le Japon qui est dans une classe à part avec des émissions de dette cette année de 58% du PIB 2. Le groupe "Latin" ou "Club Med" avec des émissions entre 17% et 28% du PIB Le Canada puis la France sont les moins touchés dans ce groupe, l'Italie puis les Etats-Unis sont les plus touchés 3. Le groupe des "Nordistes" avec des émissions entre 5% et 12% du PIB L'Australie en ce sens est "nordiste"... 4. La Suisse qui est dans une classe à part : à peine plus de 3% du PIB d'émissions de dette, dont aucune nouvelle dette D'aucuns s’inquiéteront de tels chiffres, mais il y a là un grand avantage : les Japonais sont enfin démasqués et ne peuvent plus cacher qui ils sont. Ce sont en réalité des Super-Italiens :lol: ;) Des Super-Italiens saluent l'Empereur Akihitus Maximus le jour de son anniversaire Et les Suisses sont des Super-Allemands. Mais çà, on le savait déjà !
  24. La fièvre de l’abandon de l’euro se propage au sein de l’établissement Français (il s'agit de la traduction en français du texte de Ambrose Evans-Pritchard http://blogs.telegraph.co.uk/finance/ambroseevans-pritchard/100025855/frexit-fever-reaches-heart-of-french-establishment/)
  25. Exactement. Ni la "rigueur version terre brûlée" imposée par les instances européennes, ni l'assouplissement quantitatif et l'argent gratuit ne sont une réponse à la situation. Voir par exemple France-Allemagne un dialogue de sourds et une conclusion sur le Noeud Gordien.
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