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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Euh ? Quel rapport entre Poutine qui menace de livrer plus libéralement des S-300 à qui en veut à l'avenir, sans tenir compte des sensibilités américaines et européennes, et la Russie qui aurait reçu des garanties ?
  2. Parmi les "dix choses intéressantes qu'a dit Vladimir Poutine", telles que rapportées par le Telegraph, je remarque cette petite note : (ma traduction) C'est la première fois à ma connaissance que la Russie évoque officiellement une réponse possible en cas de bombardements par la coalition américaine.
  3. On ne peut pas l'affirmer à coup sûr, non... :) D'ailleurs, si un conducteur a coup sur coup cinq accidents de la route, avec à chaque fois mort d'homme, et s'il se prépare à prendre livraison d'une nouvelle voiture, on ne peut pas non plus affirmer à coup sûr qu'il va encore faire un accident. D'un autre côté, est-ce une bonne idée de monter à côté de lui : "En voiture Barack, c'est toi qui conduis, c'est moi qui klaxonne !"
  4. Hum, l'attitude du président russe ne me semble pas avoir beaucoup changé... Poutine ne dit pas "Non, jamais" ce qui permettrait à ses adversaires de le présenter comme bloquant le CS pour les seuls intérêts russes, donc serait contre-productif de son point de vue. D'ailleurs sauf erreur de ma part Chirac n'avait pas non plus récusé le principe d'une invasion de l'Irak en 2003 : ça n'aurait pas été habile. Il se contente de mettre la barre si haut ("preuves évidentes") qu'il aura toujours une voie de sortie pour affirmer "Mais non, Messieurs, vos affirmations ne constituent pas des preuves", quels que soit les éléments apportés à charge. D'autre part, à supposer que les Etats-Unis puissent fournir à Poutine des garanties convaincantes que la Syrie post-Assad sera un Etat stable (c'est difficile à imaginer, l'exemple libyen étant ce qu'il est... et les djihadistes sont bien plus impliqués en Syrie qu'ils ne l'ont jamais été en Libye), il resterait l'opposition iranienne ! Téhéran a toutes les raisons de s'impliquer pour éviter la chute de El Assad, et aucune raison de faire confiance à une puissance -les Etats-Unis- qui tente depuis longtemps de l'encercler et parle tous les quatre matins de la bombarder. A mon sens, si la Russie lâchait El Assad, la guerre civile syrienne s'intensifierait avec implication directe en nombre et en force de l'Iran avec soutien hezbollahi. Mais le gouvernement ne tomberait pas.
  5. En Libye, il y avait assez peu de cibles pertinentes pour les Scalp. L'armée de l'air libyenne était peu développée. La Syrie est un environnement autrement plus riche en cibles de ce point de vue. Cent MdC précis qui frappent radars, bâtiments de soutien aux avions, hangarettes à chasseurs... ça ferait du dégât. La différence dans les combats serait visible, l'arme aérienne du régime étant affaiblie alors que c'est l'un de ses principaux atouts. Insuffisant pour provoquer sa défaite, mais ça tombe bien, elle n'est de toutes façons pas souhaitable. Bombarder à l'AASM serait plus dangereux pour les pilotes qu'au Scalp, mais nous parlons tout de même de chasseurs discrets attaquant en BA / TBA, profitant du relief de l'ouest de la Syrie, et capables d'attaquer immédiatement tout radar antiaérien qui se découvrirait avec une arme d'une portée plus grande que celle des missiles de la batterie DCA. Compte tenu d'une centaine de missions pour frapper cinq cents points à l'AASM, oui il serait possible de perdre un ou plusieurs Rafale. Nous parlons d'une guerre pour une cause qui selon le Président de la République est essentielle (à mon avis non, mais ce n'est pas moi qu'on a élu...). Nous avons perdu 88 soldats et dépensé un demi-milliard par an pendant longtemps pour une guerre absurde en Afghanistan. Et cinq cents AASM sur le coin de la figure, ça fait plus qu'un peu mal. C'est probablement ce qui permettrait de passer d'un stade "C'était symbolique, mais j'ai quand même un oeil au beurre noir" (100 Scalp) au stade "N'en jetez plus, j'ai compris !" (100 Scalp + 500 AASM). La protection du contingent français de la FINUL contre des attaques hezbollahies sera un point délicat quoi qu'il en soit. En revanche il y aurait pas mal d'options pour le protéger contre une attaque aérienne syrienne : la DCA qui pourrait être renforcée, ainsi que la dissuasion classique. Ce n'est pas pour rien que dans le scénario "Hollande met ses actes en conformité avec ses paroles" j'imaginais utiliser seulement un quart du stock disponible de Scalp et d'AASM : il faudrait garder une option crédible de recommencer si besoin est, si "El Assad n'a pas compris", et le faire savoir par canal discret au gouvernement syrien.
  6. Oui. Et désolant. Ce qui me frappe c'est le contraste entre la position verbale maximaliste et bruyante de Laurent Fabius et François Hollande, du type on va faire tomber Assad, la France va agir, c'est la morale qui nous motive... et la position réelle de suivisme envers les Etats-Unis, retour à la niche quand le Grand Frère se calme, le tout dans un cadre moral qui doit être d'une pureté sans ombre puisque Washington est réputé pour ça. La posture n'est pas celle d'un caniche. Ce chien est souvent critiqué pour sa soumission, mais du moins il n'aboie pas à tort et à travers, il ne tire pas la laisse en criant jusqu'à ce que son maître le calme. Cette posture là, c'est celle du roquet. Je trouve cette politique parfaitement indigne de la France. Si le président de la République est convaincu comme il le dit qu'il est essentiel d'exercer des représailles au massacre chimique du 21/8, alors au cas où les Etats-Unis décideraient de s'abstenir, compte tenu du fait que la France seule a les moyens de réaliser des représailles suffisantes avec un niveau de risque maîtrisé (et les contribuables français ont payé pour cette capacité !) il est de son devoir de faire cette campagne, si possible avec quelques autres alliés (Turquie, quelques Européens même participant symboliquement), au pire parfaitement seuls. Il est de son devoir d'expliquer au pays pourquoi, même sans alliés, l'intérêt de la France commande de frapper. Dans cette hypothèse, je pourrais bien, avec beaucoup d'autres Français, penser que c'est une grave erreur, mais du moins je devrais reconnaître la cohérence de la vision et de l'action. Au lieu de cela, nous avons après le caniche anglais d'il y a dix ans, le roquet français d'aujourd'hui. Ce sont là les deux principales puissances militaires européennes ! Pauvre Europe.
  7. D'accord sur l'attribution de l'attaque du 21/8 au régime. Vu les nouveaux éléments publiés, la possibilité d'une opération sous faux drapeau, sans être totalement écartée (même le rapport américain conclut "un degré au-dessous de la certitude"), est fort mince. Il faut admettre que le régime est responsable, en l'attente de nouveaux éléments qui iraient dans le sens opposé. Oui l'objectif d'éviter la banalisation des massacres à l'arme chimique pèse lourd. Il milite en faveur d'une opération de représailles limitée. Cette campagne serait limitée premièrement pour des raisons pratiques : difficulté de faire tomber le régime sans forces au sol qui ne seront pas disponibles, risque de réactions puissantes et imprévisibles des parrains du gouvernement syrien Russie et Iran. Secondement pour des raisons de fond : la chute du régime risquerait de largement empirer les souffrances de la population qui se retrouverait aux mains de djihadistes sunnites, elle renforcerait puissamment ces mouvements djihadistes qui sont nos ennemis déclarés. Elle devrait cependant faire vraiment "mal" au régime pour avoir un effet dissuasif, ce qui signifie une campagne visant les actifs militaires rares et fixes, courte mais intense. Mais ! Il y a aussi de puissantes raisons de ne pas faire cette campagne : - Premièrement la banalisation de la guerre déclenchée sans approbation du Conseil de Sécurité est au moins aussi grave, à mon avis largement pire, que la banalisation du massacre chimique. En effet, si l'arme chimique se banalise, alors les quelques Etats qui en sont toujours dotés, et qui ne sont pas les plus puissants, risquent de l'utiliser davantage pour la contre-insurrection. En revanche, si la guerre sans approbation du CS se banalise, alors ce seront les Etats les plus puissants qui se "lâcheront" encore davantage... Ils feront beaucoup plus de dégâts. - Deuxièmement l'affaiblissement de la puissance militaire du régime, quoique non fatal, serait bien réel. Il tendrait à rallonger cette guerre en brisant l'élan dont le régime faisait preuve ces derniers temps, et qui pouvait donner espoir que sa victoire s'approche d'où fin de la guerre et éradication des djihadistes, ou du moins que l'opposition serait conduite à accepter de négocier avec le régime vu son manque de succès sur le terrain. Le régime étant affaibli par les frappes, les djihadistes regagneraient du terrain, l'opposition se murerait encore plus dans son refus de négocier... donc la guerre s'allongerait encore. Or cette guerre a fait jusqu'ici plus de 3 000 morts par mois. Les dégâts humains indirects de la campagne de bombardement seraient très lourds. - Troisièmement le président de la République a écarté l'option que la France agisse seule, ce qui aurait assuré le contrôle sur l'objectif de la campagne et évité qu'il ne glisse et s'étende dans des directions dangereuses ou infaisables telles éradication de toutes les armes chimiques ou chute du régime. Ce que les militaires américains nomment le "mission creep". La seule option militaire qui demeure pour la France est donc de s'intégrer dans le dispositif américain. Le peu de cas qu'a fait Obama de l'embarras dans lequel il mettait Hollande en décidant tout à trac de reporter l'action donne un avant-goût du degré de contrôle qu'aurait le gouvernement français sur les objectifs de la campagne américaine. En un mot : similaire à Afghanistan, Kosovo, et autres opérations passées, c'est-à-dire pratiquement nul. Que se passera-t-il si le gouvernement américain, pour une raison ou une autre, par exemple simple convenance politicarde interne, décide d'étendre les objectifs de la campagne ? Les opérations militaires américaines des quinze dernières années ont-elles toujours été marquées du sceau de l'esprit de responsabilité ? Nous parlons d'un risque que la France soit aspirée qu'elle le veuille ou non dans une guerre de longue haleine en Syrie, voire au pire une guerre ouverte avec l'Iran. C'est qu'une fois qu'on a mis le doigt dans un engrenage qu'on ne maîtrise absolument pas, le seul choix est entre subir quoi qu'il advienne, et une retraite humiliante
  8. Militairement parlant, la France pourrait tout à fait lancer 100 Scalp + 500 AASM, ceci en quelques jours, sans aide américaine d'aucune sorte, sur des cibles fixes difficiles à déplacer, avec des conséquences suffisamment cuisantes pour le régime pour qu'il lui passe l'envie de lancer une nouvelle attaque chimique de masse. Réécrivant à nouveau ce que j'avais dit il y a une demi-douzaine de pages et qui s'est perdu dans le foisonnement de ce fil :) : Le contingent français au Liban risquerait clairement d'être pris pour cible... mais pas d'illusion là-dessus, il le sera tout autant si nous frappons en intégration dans le plan d'action établi par les Etats-Unis ! Même si nous participons à cette guerre sous commandement américain, il faudra des mesures spécifiques pour protéger les soldats français au Liban !
  9. Commentaire bizarre de la présidente de la commission défense de l'Assemblée Très étrange ... Le livre blanc de la défense ne conditionne tout de même pas explicitement les interventions de la France d'une certaine dimension à l'intégration dans une coalition ? Je ne parle pas des moyens, quelles que soient leurs points forts et leur insuffisances, qui créent des contraintes de fait. Lesquelles sont compatibles avec une campagne de la France en solo pour exercer des représailles suffisamment douloureuses sur le régime syrien, si tel est le choix du président. Je parle d'une déclaration officielle que pour toute intervention à partir d'une certaine taille, il n'est absolument pas envisagé d'agir indépendamment. Sauf si j'ai manqué quelque chose... une stupidité pareille n'a tout de même pas été écrite dans le dernier livre blanc ? Quelqu'un a-t-il des infos ?
  10. Ce dessin signe un assez lamentable esprit d'auto-dénigrement... par des personnes non informées
  11. Les relations de l'Amérique avec la France sont plus passionnelles qu'avec Grande-Bretagne, Allemagne ou Japon. Perso, ça n'est pas pour me déplaire : Tout mais pas l'indifférence ! :lol:
  12. Oué. A le relire, il y a effectivement moyen de le comprendre comme tu l'as fait. Faudra attendre la clarification de Rendbo lui-même.
  13. Un autre angle sur la question de la guerre en Syrie, par le général Vincent Desportes : "La volte-face d'Obama témoigne d'un grand mépris pour la France"
  14. Sauf si j'ai mal compris, il me semble que rendbo ne souhaitait pas que les djihadistes soient massacrés à l'arme chimique, mais s'inquiétait de l'utilisation des stocks chimiques si les djihadistes s'en emparaient. Je partage cette inquiétude. Un attentat au neurotoxique dans un lieu public fermé et bondé (exemple : métro) risquerait d'être un désastre humain, comparable peut-être à la limite à un second "11 septembre". L'attentat au sarin dans le métro de Tokyo en 1995 a tué douze personnes pendant que plusieurs milliers étaient légèrement intoxiquées, ce qui signait une attaque "ratée", par défaut de purification du produit si mes souvenirs sont bons. Un attentat utilisant du produit à la bonne pureté, "tombé du camion" en Syrie, risquerait fort d'être "réussi". Il faut certaines connaissances pour manipuler ces produits, si j'ai bien compris. Mais nos amis djihadistes ne sont pas nécessairement des incapables.
  15. De toutes façons, toute frappe d'un pays occidental quelconque sur un coin quelconque de Syrie ne pourra que générer une contre-réaction, visible ou discrète, rapide ou à moyen terme, de Moscou et de Téhéran. Ce n'est pas le fil pour discuter du bien-fondé d'un bombardement, mais enfin j'ai exposé ma position à ce sujet sur l'autre fil, et je n'étais pas positif - positif... :) Mais pour un président Hollande qui veut cette guerre, et dans l'hypothèse où il serait prêt à agir en fonction de ses paroles, se limiter au chimique c'est se créer une contrainte extrêmement contre-productive : difficulté à trouver les vecteurs sans parler des produits eux-mêmes, difficulté à les détruire sans en disperser la plus grande partie aux quatre vents avec risque de dégâts humains dantesques... Même les Etats-Unis n'auraient pas nécessairement les moyens de taper fort sur le chimique sans risques. Les représailles n'ont sur le principe aucune obligation de porter sur les armes chimiques elles-mêmes, que de toutes façons il ne saurait être question de toutes détruire. Le seul moyen de convaincre El Assad de ne pas les utiliser dans la guerre civile, c'est de frapper ailleurs. Et c'est le volume de ces frappes qui serait déterminant pour créer ou non un risque de chute du régime. Je vois mal la France avoir les moyens de provoquer cette chute, et on le sait à Moscou comme à Téhéran.
  16. C'est bien la principale limite d'un dispositif uniquement français. D'ailleurs, même pour les Américains qui ont des moyens d'un autre ordre de grandeur, ce serait le point (très) difficile. Mais la contrainte de ne frapper que des sites fixes ne me semble pas incompatible avec le contrat de "punir" le régime. Il n'y a pas de raison impérative de se limiter aux cibles directement liées à la capacité chimique du régime. Je pense à tout ce qui se bouge difficilement : installations de bases aériennes, radars fixes, certains avions militaires qui n'auront pas tous été dispersés, certains sites d'artillerie antiaérienne difficilement mobiles, usines liées aux armes chimiques, centres de services pour missiles, palais présidentiels, bâtiments des services de sécurité... Même si une partie du matériel en a été enlevé, même si les décideurs eux-mêmes resteront hors d'atteinte (sauf frappe d'opportunité pas impossible, il y aurait tout de même les satellites d'observation et les ), ça ferait beaucoup de capital perdu pour le régime. Très probablement insuffisant pour le renverser, ce que même un Hollande version "mes actes suivent mes mots" ne voudrait à mon avis d'ailleurs pas, mais enfin suffisamment douloureux atteindre l'objectif : représailles pour dissuasion, non désarmement chimique probablement impossible sans invasion américaine au sol qui est exclue. Et pour diminuer ainsi la probabilité de nouvelle attaque chimique d'envergure à l'avenir. Sauf si celle du 21 août était en fait une opération sous faux drapeau avec aide de nos amis saoudiens ou qataris, bien sûr
  17. Politiquement, on aura l'air malin. Le plus probable et de loin c'est qu'il ne se passera rien. Sinon en étant optimiste certains membres du gouvernement retiendront du moins la leçon de ne pas crier tempêter et condamner trop fort sans s'assurer d'abord que les Etats-Unis "y vont". Bref, passer de la posture du roquet à celle du caniche. Si Hollande le décidait, il serait quand même possible à la France seule d'infliger des dégâts sensibles voire douloureux aux loyalistes syriens, et donc de remplir le "contrat" d'effectuer des représailles dissuadant de répéter l'attaque du 21 août (si c'est bien le régime qui... mais ce fil n'est pas le lieu pour en discuter) Dans l'hypothèse "Hollande a une grosse détermination", au 10 septembre, lendemain du vote au Congrès, les moyens français pour une action en solo sans soutien américain d'aucune sorte pourraient être les suivants : - CdG sur zone, avec une escorte antiaérienne et ASM conséquente (y a du monde en Méditerranée orientale) et une vingtaine de Rafale à bord (probablement le maximum compte tenu des Rafale F1 sous cocon et des entretiens). Distance à la Syrie : 400 km - A Solenzara, une autre vingtaine de Rafale, soutenus par huit ravitailleurs C135 et une poignée de C160 NG (effort massif pour les C135 avec la moitié de la flotte). Distance à la Syrie : 2500 km - Munitions : l'objectif est de ne pas dépasser un quart des stocks disponibles, soit un maximum de ~100 Scalp EG et <500 AASM - Renseignement : satellites Hélios et Elisa, nacelles observation embarquées sur Rafale, informations fournies par les rebelles. Suffisant pour caractériser la plupart des cibles fixes, ainsi que certaines cibles mobiles sur opportunité. Pas de possibilité de recherche systématique de cible mobile Au sujet de la DA syrienne, il convient de noter que : - Les seuls moyens longue portée sont des S200 Angara (SA-5) dont les dernières versions datent des années 60 - Les moyens antiaériens plus modernes tels Pantsir (SA-22) et Buk (SA-17) sont tous à courte/moyenne portée, 20 km pour l'un, 40 km pour l'autre Or, les AASM portent à 50 km et plus... -_- Bref, il ne faut pas exagérer la menace antiaérienne que rencontrerait le couple Rafale/AASM, sans parler du couple Rafale/Scalp EG. Le risque ne serait pas négligeable : par exemple une batterie dissimulée qui se découvre lorsque passe un Rafale, mais il ne semble pas bloquant. En clair : pertes amies possibles, pertes importantes improbables Avec un rythme de 60 raids par jour (un par jour par Rafale à Solenzara, deux par jour par appareil sur le PA), il serait possible en moins de trois jours de frapper un total de 600 fois, sur plusieurs centaines de cibles (certaines recevant plusieurs armes), allant des bases aériennes, avions militaires et radars fixes aux sites d'artillerie antiaérienne et de missiles, en passant par quelques palais présidentiel ou des services de sécurité. Ce volume de représailles provoquerait des dégâts qui dépasseraient largement le seuil du symbolique, donc en mesure de dissuader le régime d'utiliser le chimique dans la guerre civile. Si Hollande était prêt à ce genre d'action (je n'y crois pas, et de mon point de vue tant mieux), il pourrait d'ailleurs influencer le vote américain en annonçant à l'avance que si les Etats-Unis n'agissent pas, la France exercera seule les représailles en tant que pays hôte de la signature de la convention interdisant les armes chimiques. Ce genre de déclaration ferait sans doute craindre à plus d'un politicien américaind'apparaître "faible" alors que même les « singes capitulards bouffeurs de fromage » y vont :lol: !
  18. Possible, oui certainement. Il y aurait au moins deux méthodes : - Empire multiethnique unifiant par la force des nations diverses dans un moule commun obligatoire. Les récalcitrants enfermés dans des concepts surannés seraient traités comme ils doivent l'être, jusqu'à ce que seuls les gens ouverts sur l'avenir demeurent vivants. Naturellement, il faudrait un dirigeant moins coulant que ne l'était Staline - Empire monoethnique remplaçant toutes les autres populations du monde par la sienne propre. On saurait quoi faire des étrangers. Mais il faudrait un dirigeant moins tendre que ne l'était Hitler Le commerce et les échanges culturels en eux-mêmes ne peuvent absolument pas unifier politiquement l'humanité. Cela fait des millénaires que l'on commerce à l'échelle intercontinentale, et les inventions utiles se sont toujours répandues comme invention de l'agriculture ou domestication du cheval... et nous autres hommes nous rassemblons toujours en groupes se distinguant et parfois s'opposant les uns aux autres. Cela fait partie de notre nature. Et c'est très bien ainsi. Puisque nous formons des groupes différents, nous vivons de manières différentes ce qui d'une part enrichit l'expérience commune, d'autre part est un facteur de sécurité pour l'espèce : si un groupe fait des choix désastreux (empire maya... habitants de l'ile de Pâques...) d'autres en feront de meilleurs et ce n'est pas l'espèce toute entière qui risque la disparition. Si un groupe, sans aller jusqu'à un désastre, entre en stase immobiliste ou en décadence (Japon 17ème au 19ème siècle, Chine de la même époque), d'autres continueront d'avancer et ne tarderont d'ailleurs pas à "réveiller" (éventuellement en sursaut) les dormeurs. La différentiation culturelle introduit aussi un facteur de compétition entre groupes qui est un aiguillon de progrès. C'est souvent sous la menace de dépassement voire de disparition qu'un groupe acceptera de se réformer en profondeur. Même notre habitude bien ancrée de faire la guerre, si destructive, n'est peut-être qu'un inconvénient de second ordre comparée aux bénéfices énormes pour l'espèce de notre nature tendant à la différentiation. Ben y a bien le couple originel... Mais faut voir les bêtises qu'ils ont faites ces deux-là :lol: ! Si la question est posée à tout le monde en même temps, ce sera une belle cacophonie puisque tout le monde répondra en même temps : "La mienne !"... dans toutes les langues de l'univers. J'ai bien peur qu'il soit délicat de les mettre d'accord, ceux-là ! Soit on renonce au projet, soit on se replie sur l'une des deux solutions pratiques que j'évoquais plus haut... :) Au 15ème siècle, la Chine construisait des navires bien meilleurs et bien plus grands que ceux de l'Europe. Cependant, elle était une civilisation unifiée, tandis que les Européens se battaient toujours entre eux. Qui a conquis le monde ? La civilisation unifiée pouvait se reposer sur ses lauriers en contemplant son nombril sa grandeur, ce qui était la voie du déclin puis de la décadence. La civilisation désunie et querelleuse était constamment poussée au progrès par ses rivalités internes. Où en est d'ailleurs la conquête de l'espace, depuis que les Etats-Unis n'ont plus de rival digne de ce nom ? On la rééduquera dans des institutions d'enseignement fermé, avec les techniques de motivation appropriées (option 1 ci-dessus) Ou on appliquera une solution qui pour être plus simple n'en sera pas moins finale (option 2 ci-dessus)
  19. Je comprends ce sentiment :D .... mais y a quand même le problème de l'approvisionnement mondial en pétrole actuellement d'autant plus tendu que la production libyenne continue sa chute libre, actuellement à 250 000 barils par jour alors que la capacité de production est supérieure à 1,5 millions. En cause : les groupes armés, et plus généralement le bordel ambiant. Ce déficit de plus d'1,2 million est à comparer à la production mondiale de 85 à 90 millions, compte tenu de la disparition en cours de la capacité de réserve de production de l'Arabie saoudite il est un facteur important dans la tension sur les prix... laquelle menace la faible reprise économique mondiale ! La Syrie produit peu de pétrole en comparaison (un peu plus de 300 000 barils) mais vu les enjeux, il ne peut guère être question d'y toucher.
  20. La une du "Sun" concernant l'impact du refus de partir en guerre sur la relation américano-britannique. Un peu futile, mais amusant (image disponible sur le lien) We've lost our special place... to the French Et puisque j'en suis aux futilités, un peu de nostalgie bonapartiste ne fera pas de mal. "Partant pour la Syrie, le jeune et beau Dunois..." Partant pour la Syrie Le jeune et beau François Alla prier Marie De bénir ses exploits Faites Reine immortelle Lui dit-il en partant Que j´aime la plus belle Et sois le plus vaillant! Il écrit sur la pierre Le serment de l´honneur Et va suivre à la guerre Obama son seigneur. Au noble vœu fidèle Il crie en combattant : Amour à la plus belle Honneur au plus vaillant! Viens, fils de la victoire, François, dit le Seigneur. Puisque tu fais ma gloire Je ferai ton bonheur. De la tendre Valérie Soit l´époux à l´instant, Car elle est ton égérie Et toi le plus vaillant! A l´autel de Marie Ils contractent tous deux Cette union chérie Qui seule rend heureux. Chacun dans la chapelle Disait en les voyant : Amour à la plus belle, Honneur au plus vaillant! Changé les paroles, moi ? Mais... ce n'est qu'une petite adaptation, tout au plus :P
  21. Même si l'affaire est limitée aux missiles de croisière, la quantité ne sera pas nécessairement un problème. La US Navy a 2500 Tomahawks, la France environ 500 Scalp (moins une vingtaine tirés en Libye). Si le nombre de missiles tirés par les deux pays respecte cette proportion, l'effort de la France représentera 20% de l'effort américain, une proportion qui n'est pas ridicule. Le Scalp nécessite d'être tiré d'un Rafale, au contraire du Tomahawk, ce qui est bien sûr une contrainte sévère. Mais elle ne semble pas insurmontable quand on se rappelle de la portée de 250 km, du fait que l'essentiel des cibles se trouveront dans la partie ouest du pays (l'est, c'est largement sunnite et largement contrôlé par la rebellion), et du fait que la DA de longue portée syrienne est constituée de S200 (SA-5), missiles dont la première mise en service date des années 1960... et qui ne représentent probablement pas un risque très élevé pour des Rafale. Si des S300 sont déjà en service en secret en Syrie, ce qui est possible -j'espère que les services en ont une petite idée...-, ce ne serait cependant toujours pas insurmontable : approche en TBA, utilisation du relief montagneux de l'ouest. Pour fixer les idées, un bombardement par 300 MdC dont 250 Tomahawks et 50 Scalp permettrait sans doute de créer des effets non négligeables -pour peu que le renseignement soit à jour- et serait jouable pour la partie française même si pas en une seule vague. Rien n'interdit de faire plusieurs rotations sur deux ou trois jours. Les ravitailleurs pourraient être un facteur limitant, mais les Etats-Unis pourraient aider sur ce point, comme ils l'ont déjà fait pour Harmattan. Au demeurant, même si pour des raisons opérationnelles ou politiques il était décidé de frapper en une vague unique, il resterait possible à la France de tirer 50 Scalp, en un raid massif de 25 Rafale / M2000D. Naturellement l'aide américaine en ravitailleurs serait indispensable, mais Washington est probablement très content de disposer tout de même d'un allié en Europe sur ce coup, donc devrait être prêt à faire un effort. Je précise que même si l'on pense comme moi que cette guerre est une grosse bourde, il est souhaitable que la France n'apparaisse pas comme accessoire et impuissante militairement. Donc si la bourde est confirmée, il vaut mieux y aller franchement qu'avec une micro-mesure : il ferait beau voir qu'en plus de tous les inconvénients de cette guerre, nous apparaissions en plus comme faibles !
  22. Voici les meilleurs morceaux de la tribune de Bernard-Henri Lévy dans le Point : Le cas de BHL, tristement, se rapporte plus au domaine médical qu'au domaine politique. Il est facile de rire. Mais BHL n'a-t-il pas tout de même un mérite et une utilité : et si par ses outrances il exprimait et rendait du coup plus clair le fond du raisonnement ou disons les réflexes de trop de membres de notre classe politico-médiatique : - Qui conteste les déclarations des dirigeants autorisés, même quand elles ressemblent à de la propagande éhontée, est "rouge-brun". Bref, un salaud - Ce qui nous arrange sur le moment est essentiel, ce qui nous dérange peut être appelé un arrangement de circonstance. Y compris si c'est la législation internationale - Ce qui nous dérange et que nous refusons, en l'espèce le principe de souveraineté, est hitléro-stalinien. C'est le mal absolu - Telle puissance dont la politique étrangère contredit la nôtre prouve de ce fait d'une part qu'elle est malade et perverse, d'autre part qu'elle n'est qu'une puissance illusoire qui reculera la queue entre les jambes quand on lui appliquera une pression un peu sérieuse En résumé : opportunisme sans vue de long terme + diabolisation non seulement tactique mais semble-t-il sincère de tout opposant, tout adversaire et tout obstacle + illusion sur la force irrésistible de son camp dérivée probablement d'une croyance dans un sens de l'histoire que l'on pourrait connaître C'est peu dire que ce cocktail est dangereux
  23. - Sur la Ligue arabe, le fait que la Syrie soit suspendue, tandis que le nouveau gouvernement égyptien n'a pas grand chose à refuser au bienfaiteur saoudien qui lui a ouvert une ligne de crédit de 12 milliards de dollars... a certainement aidé. Algérie et Irak se sont abstenus. - Une fois décidé qu'il faut faire la guerre, Obama devra aussi en définir l'objectif. On fait parfois les choses dans l'ordre inverse, mais enfin n'insistons pas, ce n'est pas bien de tirer sur une ambulance... - Des gens comme Rand Paul sont prêts à diminuer sérieusement les dépenses militaires américaines (qui sont supérieures à 5 du PIB tout compris) pour contribuer au rétablissement des finances publiques. Sachant que Hollande a diminué les dépenses militaires françaises pour réduire le déficit, alors qu'elles ne sont que de l'ordre de 2% du PIB seulement pensions comprises ... on peut taxer Rand Paul de hollandisme très très très soft. Savoir si cela suffit à faire de lui un "hurluberlu", c'est une question d'appréciation personnelle ;) - La dimension de la campagne de bombardement doit répondre à deux exigences : --- convaincre l'opinion américaine et internationale que l'on a porté un coup cuisant à Assad et qu'il n'y reviendra plus --- convaincre les gouvernements russe et iranien qu'il n'y a vraiment aucun risque que ce coup n'entraîne à moyen terme la chute du régime. Si cette condition n'est pas remplie, le risque de complications diverses et variées est réel : en pratique ce serait un appel à Moscou et à Téhéran pour être créatifs, et Washington ne souhaite probablement pas savoir ce que donnerait cette créativité Il n'est pas certain qu'il existe une solution à ce problème. Les deux exigences pourraient être contradictoires. S'il est impossible de ménager la chèvre et le chou, Obama devra choisir. Oui. Casser cette tendance peut d'ailleurs très bien être l'objectif véritable de toute l'opération, au-delà de l'attaque chimique du 21 août dont j'ai déjà expliqué à quel point elle "pue l'embrouille". Prolonger la guerre civile en Syrie, prévenir le risque qu'elle se termine à brève échéance, permettrait d'un point de vue américano-saoudien de continuer à "occuper" Iran et Hezbollah en leur fournissant un abcès de fixation. Il est même possible que du côté américain tout le monde ne soit pas exactement fâché de voir "les musulmans se battre entre eux plutôt que nous créer des problèmes". Un tel raisonnement serait à très courte vue... mais cela ne veut pas dire qu'il n'est pas présent.
  24. Tout l'argument de Rony Brauman comme quoi si le régime est responsable de l'attaque chimique du 21 août, une réaction militaire est nécessaire, repose sur le raisonnement ci-dessus. Plusieurs points : - L'arme chimique ne serait "destinée qu'à semer la terreur, alors que les armes classiques visent le plus souvent à gagner des positions stratégiques" . Très contestable : bombarder à la charge unitaire classique, au dispensateur de sous-munitions, à la thermobarique ou au neurotoxique, c'est dans tous les cas joindre un effet destructif à un effet de terreur, ceci dans tous les cas pour un objectif tactique ou stratégique. Le dosage entre recherche d'un effet destructeur et recherche de la terreur chez l'adversaire voire la population civile ne dépend pas de l'arme... mais de la manière dont elle est utilisée. Par exemple, l'assaut des forces américaines sur Falloujah en Irak fin 2004 a causé la mort de milliers de civils dans des bombardements, ce qui clairement avait pour objectif au moins partiel d'obtenir la soumission par la terreur. - L'arme chimique "surgit d'on ne sait où". Ben si on le sait : en général quand un obus, une bombe ou un missile frappe, ça se remarque ! Le seul cas où l'arme chimique est indétectable, c'est pour des gens qui arrivent sur un lieu où un agent chimique persistant a été utilisé, après le moment où l'obus ou la bombe a frappé donc sans l'avoir vu. Ce n'est semble-t-il pas le cas de l'attaque du 21 août, d'autant que l'agent soupçonné est le sarin lequel est volatil au contraire du VX. - Les armes chimiques causent une souffrance physique "à la fois immense et indétectable". Indétectable, non : la souffrance ça se remarque ! Elle est immense et effroyable, à coup sûr oui. Comme les obus qui explosent en projetant partout du shrapnel : de petits fragments de métal qui déchirent les chairs. Quant à une arme thermobarique, elle provoque après la surpression (que causent aussi les explosions classiques) une dépression qui tue par ce que l'on nomme pudiquement des "lésions pulmonaires". En pratique, cela signifie souvent que les poumons des victimes sont absorbés hors de leur bouche. Les armes chimiques ont donc des effets horribles et terrifiants... au même titre que les obus pudiquement nommés "antipersonnel" et les armes thermobariques. L'idée que les armes chimiques seraient terribles à un degré tout autre que les armes antipersonnel classiques et les armes thermobariques n'a pas de base solide. Toutes les sociétés humaines ont des tabous, qui le plus souvent sont irrationnels. Cependant, quand l'enjeu est une décision de partir en guerre, il est permis suggérer un effort de rationalité.
  25. Le Saint-Siège profondément opposé à une intervention militaire en Syrie L'Eglise catholique rappelle que la doctrine de la "guerre juste" définit sept critères qui doivent tous sans exception être remplis afin qu'une guerre puisse être considérée moralement tolérable. Sur sept critères, un seul est positif. Les six autres ne sont pas remplis. A noter que pour déclarer le premier critère rempli, c'est à dire une cause juste, l'Eglise part de l'hypothèse que c'est bien le régime syrien qui a réalisé l'attaque chimique du 21 août...
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