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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Si ce n'était pas sérieux, on pourrait faire un "beau" scénario de guerre civile ukrainienne avec intervention de la Russie et de l'OTAN, par livraisons d'arme puis en direct, dans les deux cas pour "protéger l'Ukraine". On pourrait se faire un "amusant" what-if : vous avez aimé l'autre année en '14, vous adorerez celle-ci. Malheureusement, le potentiel d'un scénario yougoslave est trop sérieux pour que ce soit drôle.
  2. Oui, c'est le soubassement économique de l'opposition "ouest" - "est" (pour faire simple). Et il faut y rajouter le soubassement historique / culturel. La solution unitaire ne peut être qu'un compromis, que Ianoukovitch a peut-être essayé de trouver, qu'il aurait peut-être fini par trouver, ou peut-être pas, mais de toutes façons la recherche d'une solution de compromis est pour le moins fortement compromise... et c'est une litote. Reste la solution de la partition, de préférence dans les faits plutôt que dans le droit. Ce que les Russes nomment "fédéralisation" mais qui à bien le comprendre signifie que l'ouest et l'est ne feraient pas partie de la même zone économique... L'avantage de cette solution, c'est qu'elle permettrait beaucoup plus facilement à chacun d'avoir ce qu'il souhaite. Le point épineux bien sûr c'est le tracé de la frontière entre les zones économiques. Et le danger c'est que les deux côtés s'accrochent à l'idée d'un pays unitaire... au point de choisir la guerre. De ce point de vue, ce qu'on peut lire de ce qui se dit à Lviv, ce qu'on peut entendre dans les discours des gouverneurs de l'Est à leur réunion d'aujourd'hui ne laisse pas d'inquiéter. Des deux côtés, c'est "nous ne tolérerons pas le séparatisme, nous ne céderons rien de notre pays"
  3. Se rappeler tout de même que la sécurité du Parlement est actuellement assurée par les groupes de combat de Maidan. Que la volte-face de ces députés soit le résultat d'une volonté de survie politique, d'une volonté de ne pas voir en gros plan des matraques de Maidan, ou d'une combinaison des deux, la légitimité de ce vote est de toutes façons facile à contester de bonne foi par qui le souhaite. Et beaucoup de gens le souhaitent en Ukraine : divisé contre lui-même en 2004, tout comme en 2010, le pays l'est tout autant sinon davantage aujourd'hui.
  4. A cette importante différence près que du point de vue financier, c'est l'Est et le Sud plus riches qui font vivre sous perfusion l'Ouest plus pauvre. Si l'Ouest et la région de Kiev sont privés des ressources de l'Est et du Sud, ou même seulement de l'Est, leur équation financière de fortement compromise deviendra désespérée. Leur seule planche de salut serait une intervention UE ou EU à coup de (nombreux) milliards. Je ne crois pas qu'ils l'obtiendront... Ianoukovitch est peut-être fini même dans l'Est car déconsidéré par sa "faiblesse" dans la gestion de la crise. Cela n'empêcherait éventuellement pas des hommes de l'Est de l'utiliser comme figure et marionnette tout en tirant les ficelles.
  5. Nous en sommes là, oui. Après l'insurrection de l'ouest de l'Ukraine, parvenant à renverser le gouvernement et prendre le pouvoir - les rues de Kiev sont en ce moment contrôlées par les milices qui il y a encore deux jours luttaient contre les forces de police, où Secteur Droite et Svoboda sont bien représentées - ce sont les régions de l'est qui maintenant prennent des mesures de nature insurrectionnelle : remise en cause du pouvoir central, organisation de groupes de défense. Dans ces régions, les événements des derniers jours sont interprétés et dénoncés comme un coup d'Etat. Ce qui est effectivement une interprétation possible. Difficile de les imaginer tenter de reprendre la capitale. En revanche, on entend des rappels que Kharkov est après tout une ancienne capitale de l'Ukraine, et pourrait redevenir le siège du gouvernement. Ianoukovitch de son côté est intervenu depuis Kharkov dénonçant le "coup d'Etat", des "événements rappelant la prise du pouvoir par les Nazis" et assurant qu'il faut absolument éviter la partition du pays - ce qu'il comprend comme : la partition de la région ouest, qui ne devrait absolument pas se détacher définitivement du gouvernement légitime qu'il représente. Aucune idée s'il peut conserver une influence réelle sur les événements dans l'Est : il s'est fortement déconsidéré aux yeux de potentiels partisans. La situation est tout sauf résolue. La partition, dans les faits si ce n'est en droit, est un scénario tout à fait possible. La seule chose que j'espère personnellement est que les dirigeants qui émergeront de la révolution / du coup d'Etat de Kiev - où la part du néofasciste Svoboda reste sujette à question - ne seront pas assez stupides pour tenter de reconquérir l'Est par la force.
  6. Oh c'est beaucoup plus simple... il s'agit de mémoire :oops:
  7. Oui... par exemple quand M'sieur Powell agitait des fioles et montrait des photos devant le Conseil de Sécurité de l'ONU pour parler des grandes méchantes armes du vilain Saddam, il était sans doute plus crédible :lol:
  8. :lol: ... mieux vaut en rire peut-être. En espérant que ça reste drôle Ni l'Italie ni la France ne sont divisées contre elles-mêmes. Pour l'Ukraine, ce sera bien pire. Et ça c'est bien sûr la meilleure des hypothèses : ça suppose que les activistes de Maidan acceptent l'accord entre gouvernement et opposition qui de leur point de vue est mou, et ça suppose que l'Est et le Sud ne réagissent pas à ce qu'ils voient comme un coup de force par exemple par l' "autonomie financière" puisque ce sont les provinces les plus riches. Entendu à la télé russe : Ianoukovitch est un traître. Ce n'est pas le gouvernement qui le dit tout de même, mais des députés.
  9. Oui, c'est clair. L'Ukraine n'est pas une dictature, c'est une démocratie faible. Et ça ne risque guère de s'arranger. Le retour à la constitution de 2004 qui fait partie de l'accord de sortie de crise signifie une république parlementaire plutôt que présidentielle, le pouvoir étant essentiellement situé au Parlement. Quand on sait que l'Ukraine est divisée à peu près par moitié contre elle-même, louchant un oeil sur la belle UE l'autre sur la rassurante Russie pendant qu'en ancienne Galicie on donne un tiers des votes aux néo-fascistes et en Crimée on va répétant que la Russie devrait intervenir militairement... Comment veut-on qu'un Parlement qui a l'essentiel du pouvoir soit autre chose qu'une foire d'empoigne ? Ce pays va devenir encore plus ingouvernable. Ceci au moment où il glisse vers la faillite, alors que la Russie remet l'aide promise en cause, que l'UE et les EU ont les poches toujours aussi cousues...
  10. Vidéo de présentation des protestataires de Maidan : "I am a Ukrainian" Vidéo très professionnelle, avec une jolie fille qui explique en bon anglais tout ce qu'il faut penser, en apparence depuis la place de l'Indépendance de Kiev... La demoiselle vit en fait à Philadelphie, elle a été reconnue. Si la vidéo est professionnelle, si le message est si bien calibré pour un public occidental... ce n'est certes pas par hasard. :D La vidéo est rapidement devenue virale Il faut reconnaître qu'en ce qui concerne la guerre de l'information, les Etats-Unis dépassent tous les autres de la tête et des épaules...
  11. La réforme de la constitution prévue "dans les 48 heures" afin de diminuer le pouvoir du président pourrait être un point crucial pour renforcer la confiance des manifestants. Cela dit, Ianoukovitch a essentiellement cédé sur tout, à la seule exception de son éviction immédiate du pouvoir, et sans obtenir aucun engagement en échange de retour à la normale... donc sa faiblesse à la fois doit donner confiance aux manifestants, et les tenter de pousser encore plus loin leur avantage. Reste à voir effectivement à très court terme non seulement la réaction des émeutiers armés type néo-faf, mais encore celle des représentants des régions de l'Est et du Sud. Et à moyen voire court terme... reste bien sûr la faillite programmée de l'Ukraine, à laquelle seule l'aide russe est une possibilité concrète d'échapper. Sauf surprise du genre l'UE ou les EU sortent tout à coup un chèque de X milliards de leur poche, tout dépendra donc de la réaction de Moscou. Sur le sujet de l'Est ukrainien, comme sur celui de Moscou, je ne sais quel crédit accorder à ce blog clairement très pro-Est et pro-Russie. Mais les hypothèses détaillées ne me semblent pas irréalistes. Aucune idée si ces proclamations est-ukrainiennes seront réellement suivies d'effet. Mais si même une partie de cette stratégie est appliquée, l'équation du financement de l'Etat ukrainien, déjà extrêmement compromise, deviendra tout simplement impossible. En termes géopolitiques - les seuls qui intéressent Washington, Moscou, Bruxelles et Berlin - l'UE / EU / OTAN a gagné la première période. Reste à voir la deuxième mi-temps, et les éventuelles prolongations.
  12. Alexis

    Armée de l'air Russe

    Chasseur de 5e génération: un premier appareil livré à l'armée russe
  13. Fil d'actualité du Figaro : 14:10 Les représentants des manifestants approuvent l'accord Est-ce le véritable signal du début de sortie de crise ? Il me semble que l'espoir se renforce. Si dans les heures / jours qui viennent nous assistons : - à l'entrée en fonctions d'un gouvernement de coalition, en parallèle : - au démontage de tout l'attirail Maidan et - au retour dans le cadre de la loi des provinces occidentales actuellement en état d'insurrection... Alors il sera temps de se réjouir !
  14. Il y a donc un espoir réel. La question cruciale maintenant, c'est la réaction de Maidan, notamment des radicaux. Sont-ils sous contrôle, ou sinon du moins seront-ils circonscrits ? Sur le fil d'actualité du Figaro :
  15. Je suis assez d'accord sur l'ordre dans la gravité de la situation de ces différentes catégories de ressources... mais j'ai bien peur que la situation d'ensemble soit beaucoup plus sérieuse que ce que tu décris. 1. Concernant les ressources minérales, il est vrai que la question des ressources ne se pose pas... en théorie. Ceci parce que les minéraux que nous utilisons ne sont pas détruits, ils sont toujours récupérables par recyclage, et si une roche avec une concentration de 10% du métal désiré est épuisée, on peut utiliser celle dont la concentration est 1%, puis 0,1%, etc. Le problème bien sûr c’est que moins grande est la concentration, plus inaccessible est la roche... plus cela coûte d’énergie de récupérer la ressource ! Les ressources minérales ne sont donc illimitées que si l’on dispose d’une quantité d’énergie illimitée. 2. Les ressources énergétiques que nous utilisons aujourd’hui - à 80% + des sources fossiles - sont bel et bien limitées. Pire encore, plus le temps passe plus le coût de leur extraction augmente, car on a bien évidemment commencé par extraire les plus accessibles : on cueille d’abord les fruits accessibles de l’arbre avant d’aller grimper à son faîte. Le coût peut être mesuré financièrement ou bien énergétiquement : c’est le taux de rendement énergétique qui définit combien d’énergie je peux extraire pour une énergie investie donnée. Par exemple, les premiers puits de pétrole au XIXème siècle avaient un TRE jusqu’à 100 : on creuse juste un petit trou, et hop le pétrole jaillit ! Les gisements d’aujourd’hui ont des TRE variables, mais plutôt de l’ordre de 10 à 20. Et ça continue à diminuer... Naturellement il y aurait des pistes pour remplacer la plupart de nos énergies fossiles - et au final toutes - par des énergies plus durables. Le problème... c’est le temps disponible. En allant un peu vite, il y a quatre solutions pour avoir suffisamment d’énergie pour se passer des fossiles : - Fusion nucléaire - loin d’être au point - Centrales solaires orbitales géantes - le transport spatial de masse nécessaire est loin d’être au point - Solaire ultra-efficace au sol combiné à du stockage d’énergie bon marché et à haut rendement - loin d’être au point - Nucléaire de quatrième génération à base fertile, U238 ou Th232 plutôt que U235 comme actuellement - peut-être le plus accessible, mais quand même pas encore au point Dans tous les cas il faudrait repenser totalement notre mobilité - trains, cars électriques avec batteries haute capacité à mettre au point - et notre urbanisme - beaucoup plus ramassé pour permettre de se passer du transport individuel. Non seulement le repenser... mais ensuite le construire ! Si l’humanité, ou du moins les grands pays, y consacraient leurs efforts, il serait sans doute possible d’accomplir tout cela en une génération, peut-être moins. Mais le pic pétrolier est sur nous, le pic du gaz sur ses talons. Nous n’avons plus le temps pour une adaptation en douceur permettant de faire survivre notre économie sans ruptures. Sans compter bien sûr le fait que les grands pays ne sont pas précisément en train de s'occuper de tout cela... 3. Les ressources biologiques sont le pire sujet d’inquiétude. A l’échelle mondiale, nous sommes en train de dégrader le monde vivant au point où sa capacité à fournir les ressources qui nous permettent de vivre sera fortement dégradée. Quelques exemples - sans prétendre que la liste est complète : - Diminution régulière des terres arables, par érosion ou par artificialisation - Déforestation accélérée, non pas dans nos pays d’Europe mais plutôt dans les pays tropicaux - Perte de biodiversité, sachant que les écosystèmes associent les espèces vivantes en un tout interdépendant. Supprimer une espèce, c’est comme enlever un boulon dans l’aile d’un avion : faites-le une fois et sauf malchance il ne se passe rien. Continuez à enlever boulon après boulon... tout-à-coup l’aile s’effondrera et l’avion tombera parce qu’on est tombé sur la pièce critique - Perte de biomasse océanique - nous exterminons les poissons dans des régions de plus en plus grandes des océans - Pollution des nappes phréatiques Il faut rajouter à tout cela les conséquences du réchauffement climatique ! Pour donner une idée : - Régimes de précipitations plus irréguliers : la quantité de pluie ne change pas, mais au lieu d’être régulière les inondations et les sécheresses sont plus fréquentes. Les plantes n’apprécient pas - Certaines espèces ne pouvant s’adapter à des températures plus élevées, les écosystèmes sont endommagés - Acidification des océans, avec conséquences à examiner sur leurs habitants - pour ce qui est de la grande barrière de corail, c’est déjà vu... Là encore, un effort de respect du long terme - ne pas sacrifier nos petits-enfants - et de solidarité réelle à l’échelle de l’humanité - ce n’est pas parce qu’ils sont pauvres et ont la peau plus sombre qu’il faut se fiche de ce qui leur arrive - pourrait faire beaucoup. Au prix de certains sacrifices, certaines adaptations. Au prix d’un (grand) effort de responsabilité collective et d’intelligence. Les leviers d’action seraient nombreux : type d’agriculture, refus des biocarburants, alimentation moins carnée, etc. Mais là encore, ce n'est pas la priorité des pays les plus puissants, pour faire une litote. J'ai bien peur que nous n’échappions pas à un impact chaotique, dangereux et destructeur de nos inconséquences et négligences passées. Suivant notre réaction collective lorsque les problèmes puis les désastres deviendront indéniables, nous choisirons soit de faire tout le nécessaire pour sauvegarder notre civilisation et l’essentiel du monde vivant - nos petits-enfants nous en seront reconnaissants. Soit de persister dans des habitudes et des illusions nocives, de nous replier sur notre sort individuel, de nous battre entre nous - nos descendants nous mépriseront dans quelques siècles quand ils auront reconstruit une civilisation digne de ce nom, tout autant que nous pouvons mépriser les Romains qui ont laissé s’effondrer leur civilisation ou les habitants de l’île de Pâques qui ont permis que la plupart d’entre eux meurent, ne laissant que quelques tribus éparses comme survivants. Je suis plutôt optimiste concernant notre réaction lorsque les désastres commenceront à véritablement pleuvoir en cascade, cela dit. Il faut dire que je n'ai pas passé les quarante dernières années à m'épuiser dans le rôle de Cassandre, comme Dennis Meadows l'a fait. Comme tu t'en rappeles sans doute, le drame de Cassandre est que d’une part elle a raison, d’autre part personne ne la prend suffisamment au sérieux pour agir.
  16. Tout à fait. Ce principe s'applique d'ailleurs tout autant envers l'UE et les Etats-Unis. Voir l'Ukraine comme une chasse gardée ou un territoire d'expansion obligée de l'UE ou de l'OTAN, c'est une vision des choses illégitime. Ainsi, pure hypothèse, dans le cas où l'Ukraine refuserait un accord envisagé avec l'UE, cela ne donnerait aucun droit aux dirigeants européens de s'immiscer dans les affaires intérieures de l'Ukraine. De même pour les Etats-Unis, ils n'auraient aucun droit d'envoyer des représentants politiques soutenir la remise en question des décisions souveraines du pays. Bref, tout ce que UE et EU ne se sont pas privés de faire depuis plusieurs mois maintenant.
  17. Etre indépendant, ne pas se laisser marcher sur les pieds ni être à la traine d'une quelconque puissance, en même temps respecter toutes les souverainetés, insister partout sur le droit international - et se construire une réputation d'objectivité menant à influence accrue sur le monde en développement en même temps qu'aux grincements de dents de maintes gazettes du monde développé, influence permettant de grandir l'importance du pays au moment où sa puissance physique n'est plus ce qu'elle était ? Ça fait bien longtemps que les gouvernements français ont jeté cette politique dans le caniveau. Mais depuis il est s'est passé un truc marrant. Un type est arrivé, a tiré la politique du caniveau, l'a mise à jour en ce qui concerne son propre pays. Un type nommé Vladimir. Eh ben figure-toi que ça marche !
  18. Les dirigeants européens, accepter un surcoût très important et dans la durée, tout cela pour le plaisir de faire la nique à Vladimir ? Quand l'UE n'est même pas capable de dire à l'Ukraine : "Nous vous donnerons autant d'aide que la Russie vous en promet, si vous vous mettez plutôt dans notre giron" - ce qui coûterait beaucoup moins cher que de faire sans le gaz russe... Tout ça alors que les Européens se détournent de plus en plus de l'UE ? Si ma tante en avait, on l'appellerait mon oncle. De plus même mon oncle ne le ferait probablement pas : il n'y a tout simplement pas suffisamment d'intérêt en jeu pour justifier une politique si radicale, sans parler du fait que les réserves de gaz de la Russie sont énormes et qu'il ne peut guère être question de s'en passer sur le long terme. "La réponse européenne serait sans appel" ? :lol: Désolé, pour moi ce que tu imagines là est totalement irréaliste. D'une part il n'y a pratiquement aucune chance que des forces russes interviennent, parce que si la solution de force est choisie l'armée ukrainienne y suffira amplement. D'autre part et surtout, quand bien même la Russie enverrait des forces, la réponse européenne et américaine non seulement ne serait pas militaire, mais elle n'irait pas bien loin même sur le plan économique. Même les dirigeants américains ne sont pas assez fous pour envoyer des troupes en Ukraine. Ici comme ailleurs, la politique américaine se résume à Mc Cain sur les barricades en décembre dernier "Nous vous soutenons ! Allez-y ! Mors-z-y l'oeil !", suivi tout au plus par des livraisons d'armes une fois que le feu a bien pris. Quant à l'UE, comme il n'y a aucune force armée fédérale et il n'y en aura jamais, il faut parler d'armées nationales... Que peut-on imaginer ? La Pologne attaquant les troupes russes ? L'Allemagne renvoyant la Wehrmacht Bundeswehr en Ukraine comme au bon vieux temps ? La France déplaçant ses troupes d'Afrique vers l'Ukraine ? Tout cela n'est pas sérieux... --- Non, il faut souhaiter une résolution pacifique et politique du conflit. Mais s'il n'y en a pas, soit l'Ukraine s'effondrera dans un chaos militarisé entre les néofascistes de Svoboda et Secteur Droite et les gens de Crimée et de l'Est qui s'énerveront à leur tour - la Yougoslavie, soit le gouvernement reprendra la main, probablement brutalement puisqu'il a démontré sa faiblesse et que les faibles quand ils passent à l'action sont brutaux plutôt qu'efficaces - Tian An Men. Mon inquiétude concernant la possibilité de résolution politique c'est : qui contrôle les radicaux ? Qui du côté de l'opposition pourra être obéi s'il donne instruction de démonter Maidan parce que l'accord est satisfaisant ? J'ai peur que personne ne contrôle Secteur Droit, Svoboda et consorts...
  19. Que l'armée ukrainienne ne soit pas au top de la performance, c'est fort possible, mais enfin nettoyer les quelques centaines, au pire milliers d'émeutiers décidés qui resteraient au centre de Kiev après un ultimatum explicite aux manifestants d'avoir à évacuer ou d'y être forcés par l'armée... ça n'est peut-être pas aussi difficile que de faire face à une invasion de l'OTAN ou de la Russie ? :lol: La capacité à le faire avec le minimum de pertes humaines, ça c'est une autre question naturellement. L'armée ukrainienne inclut 180 000 hommes, dont 47% de conscrits. Elle est en cours de professionnalisation. Dans ces conditions, il me semble difficile d'imaginer qu'il soit impossible de trouver quelques unités professionnelles et loyales. Le gouvernement américain n'arrête pas d'insister pour que l'armée ukrainienne reste dans ses casernes et n'intervienne pas, faute de quoi il menace de reconsidérer la coopération militaire avec l'Ukraine. Je ne pense pas que les Etats-Unis considèrent qu'il soit impossible à l'armée de rétablir l'ordre.
  20. Je n'ai aucune info, mais ça m'étonnerait franchement. Si le gouvernement ukrainien décide d'écraser la manifestation pacifique des gentils / rébellion terroriste néo-nazie (faites votre choix :P ) à Kiev, a-t-on la moindre raison de douter que l'Armée ukrainienne en soit physiquement capable ? Je ne parle pas de ce qui se passe dans l'ouest du pays. Si des régions entières ont pris le contrôle des casernes, récupéré les armes et sont en état d'insurrection, c'est un problème délicat et il faut vraiment espérer qu'il soit résolu par la négociation. Mais si on parle de la capitale, si on parle de Maidan seul... j'imagine très mal que l'Armée soit incapable de vider la place - méthode Tian An Men. Si la décision en est prise. Ianoukovitch a des décisions lourdes à prendre, dans un sens ou dans l'autre...
  21. Là je dois reconnaître que tu fais fort ! :lol: Pas encore au niveau Jirinovski cependant. Il vient de dire qu'il faut recruter des volontaires en Russie pour les envoyer combattre en Ukraine. Tu as encore des progrès à faire, sauf si tu te prépares à annoncer la création des nouvelles Brigades internationales pour porter la guerre contre Franco Ianoukovitch :P D'accord sur le fait que Poutine doit l'avoir mauvaise. Probablement surtout contre Ianoukovitch, qui à ses yeux doit s'être montré faible. D'où la pression pour qu'il cesse de "se laisser marcher dessus comme un paillasson", suivant l'expression de Medvedev.
  22. Je suis bien d'accord. Mais je trouve impressionnant qu'un débat dans une émission généralement de bonne tenue, avec des intervenants qui ne sont pas des types ramassés dans la rue et qui sont tous d'accord, donne lieu à tant d'énervement et à des déclarations à la limite de l'hystérie.
  23. Il y a une émission débat sur l'Ukraine en ce moment même sur Planeta.ru Waouh... ça s'excite ! Des députés ukrainiens du parti de Ianoukovitch, des hommes politiques russes, des journalistes... ils sont tous d'accord, et pourtant le ton monte et ça crie : - Ianoukovitch ne doit absolument pas céder. Un pouvoir faible provoque plus de victimes qu'une répression violente - C'est le début de la Troisième Guerre Mondiale - Les opposants de Maidan ont déjà demandé l'aide de l'OTAN - Des bâtiments otaniens de la Mer Noire, prétendument là pour protéger Sochi, pourraient devenir menaçants etc. Il y a de la propagande dans nos médias grand public. Parfois jusqu'à me donner envie de vomir. Il faut savoir qu'il y en a au moins autant dans les médias russes grand public.
  24. La Russie intensifie sa pression sur le gouvernement Ianoukovitch... La Russie suspend son aide à l'Ukraine Ça a le mérite d'être clair... Soit dit en passant, si l'UE veut avoir une politique claire et efficace envers l'Ukraine (je n'y crois pas, mais enfin si on fait cette hypothèse) il y a un "coup" évident à jouer juste maintenant. Il faut et il suffit de dire au gouvernement Ianoukovitch : "Recherchez une sortie de crise par la négociation sous notre patronage... et nous remplacerons euro pour euro toute aide que la Russie vous a promise" Cette hypothèse ne se réalisera pas. A un moment dans les conflits d'influence entre puissances, il faut "montrer qu'on en a", notamment des moyens réels par exemple financiers, la capacité de décider de les utiliser dans un objectif déterminé, et la capacité à le décider rapidement. Bref, qu'on est une véritable puissance. La Russie est une puissance. La France soit dit en passant aussi est une puissance, voir l'intervention au Mali ou celle de Centrafrique : capacité à mettre en oeuvre des moyens -dans ce cas militaires- avec esprit de décision. La plupart des pays les plus grands sont de véritables puissances, chacun à son échelle. L'Union européenne n'est pas une puissance dans ce sens. Peu de capacité de dégager des moyens, peu de capacité à choisir des objectifs cohérents et à s'y tenir, aucune capacité à prendre des décisions rapidement.
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