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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Le directeur du HCR est parfaitement dans son rôle lorsqu'il rappelle l'urgence de soutenir les réfugiés syriens dans leurs pays de refuge, Turquie, Liban, Jordanie en premier lieu. Et il a mille fois raison de demander une fois encore un soutien financier qui est nécessaire pour que ces 4 millions de personnes reçoivent du moins le strict minimum vital. Ce qui n'est pas le cas actuellement, et est d'autant plus scandaleux que les montants en jeu sont petits comparés aux ressources des pays en Europe, Amérique et Asie qui pourraient contribuer - on parle de 60% du montant nécessaire qui manque, soit environ 2,5 milliards d'euros. Dans la deuxième partie, il s'aventure à faire des recommandations de politique européenne, et répète pour l'essentiel la position du gouvernement allemand, comme le fait déjà le gouvernement français. Là, qu'on soit d'accord ou pas, il faut reconnaître qu'il sort de son rôle. Oui, c'est la politique actuelle du gouvernement français. Non, l'Allemagne n'est pas si forte qu'on ne pourrait faire autrement. Elle est certes dans une meilleure position que la France, mais pas au point de pouvoir nous dicter notre comportement - quand bien même le gouvernement allemand se donnerait cet objectif. Oui, nous sommes ruinés idéologiquement. L'idée maîtresse de la politique française est l'intégration européenne, c'est l'alpha et l'oméga de notre idéologie, nous n'avons rien d'autre à dire ni proposer. Non seulement aux autres - mais surtout à nous-mêmes. De même sur la scène mondiale, où notre alpha et oméga est l'intégration dans la politique générale américaine. Là encore, sans rien à dire d'autre. La ruine diplomatique, c'est plutôt une conséquence de cette ruine idéologique. Sans doute serait-il judicieux de laisser le gouvernement allemand expliquer tout seul comment il a fait cette série d'erreurs. Ce n'est d'ailleurs pas ce que nous faisons - nous sommes plutôt en train de défendre ses actions comme s'il n'y avait pas eu (grosse) boulette. Cela dit, comme disait Coriace, nous sommes dans le même bateau avec les Allemands et tous nos autres voisins. Schengen ou pas Schengen d'ailleurs, même si l'avis des 2/3 de Français qui souhaitent suspendre les accords de Schengen était un jour suivi, de toute façon la pression migratoire s'exerce globalement sur l'Europe. Donc laisser Merkel prononcer toute seule le grand "Oups" qui s'impose, oui. Pas davantage, à mon avis. D'abord, il faut répéter encore une fois que la Convention des Nations-Unies sur les réfugiés n'interdit absolument pas de refouler des réfugiés pourvu que ce soit vers un pays où leur vie n'est pas menacée. Il n'existe aucune obligation internationale d'accepter les Syriens présents en Turquie qui souhaitent immigrer dans un pays de l'UE, pour la même raison que la Grande-Bretagne n'a aucune obligation à accepter les migrants qui souhaitent entrer sur son territoire à partir de la France. Quand le gouvernement d'un pays européen refuse de l'envisager, il est strictement dans son droit. Ensuite, il ne s'agit pas de "quelques milliers de réfugiés" : - Le nombre dont il est aujourd'hui question pour le plan de répartition, 120 000 suivant 40 000 il y a trois mois, est ridicule si on rappelle que + de 400 000 migrants à ce jour ont été enregistrés depuis le début de l'année traversant la Méditerranée, sans compter donc ceux qui passent ailleurs, sans compter surtout ceux qui s'arrangent pour ne pas être enregistrés. Les responsables allemands citent 800 000 pour leur seul pays cette année, et évoquent 1 à 2 million par an au global - Le principe de l'accueil des migrants venant pourtant de pays sûrs hors UE, le principe de leur répartition obligatoire, et la clé de cette répartition une fois acceptés, il sera très difficile de revenir dessus. C'est donc le rythme d'immigration "illégale mais légalisée" des prochaines années qui se joue dans cet accord. En chiffres gros, la France prendrait environ 1/6 ème du total, des pays comme Tchéquie ou Hongrie environ 2% (calcul sur un coin de table). Soit un ordre de grandeur de 20 à 40 000 par an, pendant un temps indéfini. Ce qui n'est pas du tout un rythme négligeable pour des pays dont la population avoisine la dizaine de millions, qui plus est dont l'expérience d'intégration et d'assimilation d'immigrés assez distants culturellement est inexistante, à la différence de pays comme France, Grande-Bretagne ou Allemagne Les pays en question, réfractaires à la proposition allemande, ne sont sans doute pas incapables en principe d'intégrer et assimiler des immigrants. Et les préjugés de couleur, ça se dissipe avec le temps, un peu d'éducation et surtout des contacts humains concrets. Mais non seulement ils ont le droit de ne pas le souhaiter, il est encore parfaitement compréhensible qu'ils soient très chatouilleux quand un autre pays essaie de les y forcer. Déterminer qui est "dans le groupe" et qui n'y est pas, c'est sans doute l'un des éléments les plus fondamentaux de la souveraineté - voire même de l'existence de ce groupe. D'une certaine manière, nous sommes en plein aujourd'hui dans la contradiction consistant à mettre en commun des frontières - la frontière de la zone Schengen devenant en pratique frontière partagée de tous les pays participants, sans qu'il n'existe d'unité politique ni d'unité ressentie des pays membres de cette "zone". Une seule frontière, mais en pratique tout le monde continue à se sentir Belge / Polonais / Italien / Tchèque etc. et personne ne se sent "schengenien" ou "européen" en priorité. La contradiction a pu être ignorée en temps ordinaire, mais cet afflux de migrants nous met le nez dessus... même que ça fait mal, quand on se prend la réalité en plein visage. Parfaitement. D'ailleurs, si on avait fait l'UE seulement avec les habitants de Provence, Normandie, Alsace, Paris, Bretagne et Martinique... ça aurait été encore plus pratique ! ======> [ ] J'y cours, j'y vole à la sortie !
  2. J'ai hésité à poster la nouvelle dans le fil "Migrations de masse"... mais bon c'est plutôt ici le meilleur endroit. Le président de la Conférence de Sécurité de Munich, Wolfgang Ischinger, appelle à une action militaire allemande en Syrie (interview en allemand) Il prévient que le Proche-Orient est "au bord d'une grande explosion", que le danger d'une "instabilité débordante" est énorme. Il recommande la coordination des Européens avec Russie comme Iran. Il veut que l'UE puisse appuyer militairement la création de zones de sécurité en Syrie pour l'accueil de millions de réfugiés, et prévient que si on ne s'y résout pas "il ne faudra pas s'étonner si des millions de réfugiés arrivent chez nous". Il affirme que pour l'instant la question de troupes allemandes au sol en Syrie ne se pose pas, mais qu'il ne faut rien exclure. (des Panzerdivisionen contre l'E.I. ?)
  3. Proposition allemande de réduire les fonds structurels européens aux pays qui refusent le système des quotas par le ministre de l'intérieur Thomas de Maizière Cette proposition me semble être du pur délire. Les fonds structurels sauf erreur sont attribués pour des périodes de 7 ans. La période en cours est 2014-2020. Sauf à vouloir jeter aux orties les règlements européens qui organisent ces fonds, la seule menace possible est d'attribuer moins de fonds à partir de 2021. Est-elle seulement crédible, si loin dans le temps ? De plus, sans examiner dans le détail les règles gouvernant l'attribution de ces fonds, les critères d'éligibilité incluent notamment un PIB par habitant inférieur à 90% de la moyenne européenne. Aucun critère du type "acceptation de toutes les requêtes de Berlin" n'existe, évidemment, et je vois mal un tel critère être mis en place. La seule possibilité pour réduire les fonds des Etats récalcitrants à partir de 2021 serait donc de les réduire globalement... et des Etats comme Portugal, Croatie et quelques autres seraient des "victimes collatérales" Faire des propositions délirantes et inapplicables pour flatter les gens dans le sens du poil, ça s'appelle bien "populisme", dans le mauvais sens du terme, n'est-ce pas ? Non seulement Juncker a viré populiste, mais Maizière et le reste du gouvernement allemand le rejoignent !
  4. Épiphénomène. "Un petit groupe d'anciens militaires disséminés dans toute la France, baptisé la Task Force La Fayette, comme les forces françaises présentes en Afghanistan de 2009 à 2012"... sont-ils plus ou moins nombreux que les 4 ou 5 Français partis combattre au Donbass ? Quant aux Français partis combattre pour l'Etat islamique, on en est à un petit millier, dont environ 130 sont morts. Parfois d'ailleurs pour se combattre les uns les autres ! Puisque les uns s'engagent pour les "bons" djihadistes (ceux qui sont soutenus par Etats-Unis et Arabes du Golfe), les autres pour les "mauvais" ceux de l'E.I.
  5. Modeste tentative de décryptage Ecran de fumée diplomatique. Mais non, chères France, Allemagne, Italie, Autriche... ce n'est pas de vous qu'on parle ! L'Union soviétique, c'était en 1991. L'Union européenne / ou l'ensemble de l'Occident / ou l'ensemble du système économique mondial, c'est pour 201x ou 202y. Effondrement financier, pic pétrolier brusqué, guerre mondiale interrompant le commerce... choisissez votre scénario. A partir de là, des causes parallèles provoquant des effets comparables, Etats faillis, criminalisation, pénuries et violences se répandent. Les Russes décident tout à coup qu'ils vont faire la fête aux Tchétchènes. ... Euh non, en fait c'est un voisin de la Suisse pas la Russie, et ce ne sont pas les Tchétchènes. En tout cas, les cibles du voisin sont convaincues qu'en Suisse, on ne vous tue pas du fait de qui vous êtes, et ils n'ont pas demandé de visa. Le rapport particulièrement favorable soldats mobilisables / population totale de la Suisse - armée de conscription, toussa - donne à Berne un outil de contrôle et de protection civique potentiellement efficace. Objectif prioritaire = éviter que la Suisse à son tour ne devienne un Etat failli. ... J'ai bon ?
  6. Ton train est à l'heure, et l'auteure se fait l'écho de divers délires. C'est d'ailleurs assez moyen, la manœuvre consistant à lancer une énormité, puis à prendre ses distances avec "Hier comme aujourd'hui. Info ou intox ? Comment une telle armada a-t-elle pu échapper aux satellites américains ? Un scénario digne de John Le Carré.". Du n'importe quoi, sans au moins avoir le cran de le soutenir. Je lance une rumeur bien sensationnaliste, sans m'engager, mais en profitant bien de l'effet de pub pour moi-même.
  7. Des migrants bloqués en Autriche suite à la fermeture de la frontière avec l'Allemagne "Nous sommes têtus : les réfugiés veulent toujours aller en Allemagne, malgré les contrôles à la frontière" (article en anglais) Ces contrôles dans les trains n'auront qu'un effet passager. Si l'objectif, que ce soit au niveau national (Allemagne) ou européen, est d'empêcher la grande majorité des migrants de se rassembler en Allemagne, que ce soit pour les renvoyer en Turquie ou même pour appliquer le plan de répartition dans toute l'UE par quotas... une contrainte physique sera nécessaire. Pas simplement un contrôle à la frontière.
  8. Euh une petite demande... Non parce que pour moi, peut-être parce qu'il m'est arrivé de lire des textes un peu anciens (genre 1 ou 2 siècles), "NS" ça veut dire autre chose. Ce sont les initiales de "Notre Seigneur" J'entends bien que Nicolas Sarkozy a des partisans, qui ont probablement une haute opinion de lui. Mais ne pourrait-on pas conserver un brin de modération et citer le nom de l'ancien président, plutôt que ses initiales ? Pour revenir au sujet, voici la version anglaise d'une interview du chancelier autrichien par Der Spiegel. Faymann, tout en appelant tous les pays européens à montrer autant de responsabilité et de sens humanitaire que l'Allemagne et l'Autriche, tout en proposant des sanctions financières contre les Etats d'Europe centrale qui refuseraient le système des quotas, dirige quelques critiques mesurées et pas du tout hystériques contre le premier ministre hongrois Orban. Notamment, concernant le train qui le 3 septembre conduisit des migrants vers un camp pour demandeurs d'asile alors qu'ils croyaient aller vers la frontière autrichienne, il a ceci à dire : "Mettre des réfugiés dans des trains avec l'idée qu'ils iront ailleurs rappelle des souvenirs des heures les plus sombres de notre Continent" Le Canard Enchaîné appelle ce genre de choses "passer le mur du çon" Moi je dis que Faymann est au moins à Mach 2 !
  9. Ben il y a le décompte des réfugiés qui ont traversé la Méditerranée. Parmi ceux qui ont été enregistrés depuis le début de l'année, soit 411k à ce jour, on compte 50% de Syriens, 13% d'Afghans, 8% d'Erythréens, etc... Voir le lien pour les suivants. A voir toutefois si la grande majorité des migrants sont effectivement enregistrés par le HCR, ou seulement une partie ? Je n'en ai aucune idée. S'il y a un nombre important de non-enregistrés, ça peut changer l'image globale. Je pense en particulier aux migrants qui passent par voie de terre (par la Thrace) ou qui tout simplement préfèrent faire "profil bas" une fois descendus du bateau.
  10. 7 chars, et 200 soldats d'infanterie, pour protéger la construction d'une longue piste pour avions militaires. Enfin c'est la version des Etats-Unis... sous toutes réserves donc. Reste que les Russes semblent bien en train de faire quelque chose. Quoi ? Pas de certitude possible naturellement. Mais cela pourrait être effectivement la préparation d'un point d'entrée pour des renforts de taille conséquente. Avec trois intérêts au moins : - Possibilité soit de livrer plus facilement des armes, pièces de rechange, etc. aux forces syriennes - Possibilité de transporter des forces de combat conséquentes, si la Russie décidait d'intervenir - Et avant même tout cela... un intérêt pour tenter de dissuader les rebelles syriens et leurs soutiens (Etats-Unis, Européens de l'ouest, Arabes du Golfe) de continuer leur effort. Ceci en donnant un signe clair et concret que Moscou ne laissera pas le gouvernement syrien être renversé. Donc une chance - dans le meilleur des cas... - de convaincre les rebelles et leurs parrains de venir plus tôt à la table des négociations Bon, enfin, je ne surestimerais pas les chances de succès...
  11. Je clarifie à nouveau : je voulais dire que vérifier en permanence que les visiteurs ont des papiers en règle va contre les accords de Schengen. Je ne parlais pas de la période "exceptionnelle" et "temporaire" que nous vivons. Ouillouillouille... je réinsiste, c'était de l'ironie. Oui, exactement. En réalité ce qu'attend probablement Orban et ce qu'il conseillerait sans doute aux Serbes, c'est d'appliquer le même principe. Si tout le monde l'adoptait, on en viendrait à ramener les migrants dans le premier pays sûr qu'ils ont atteint après leur sortie de Syrie. Bref le premier pays où ils sont véritablement des réfugiés - c'est-à-dire fuyant un danger pour leur vie - et non pas des migrants économiques. Ce pays étant pour la majorité d'entre eux la Turquie. J'ajouterais : - Malgré un sujet sensible, controversé et source de condamnations et anathèmes divers, malgré des sensibilités assez variées entre les différents contributeurs, ça fait trois bonnes semaines que nous réussissons tous à discuter sur ce fil sans que ça ne devienne une foire d'empoigne. Moi je dis qu'on mérite tous une bonne bière pour marquer le coup.
  12. Ben si les uns militent au FN pour lutter contre le fascisme, tandis que les autres militent contre le FN pour lutter contre le fascisme... on ne va pas être beaucoup plus avancés. Allez, je ne résiste pas à l'envie de m'en vanter : j'ai gagné mon pari ! Oui, en voyant cette question sur le site du Figaro La France doit-elle comme l'Allemagne rétablir les contrôles à ses frontières je m'étais fait le pari avec moi-même : les Oui doivent dépasser les 90%. Gagné : 94% ! (oui, je sais, c'est le Figaro, sur le site du Monde le score serait probablement plus faible enfin on n'en serait sûr que si le Monde osait poser ce genre de question...)
  13. Un rappel utile à la compréhension générale de la guerre civile syrienne. "Al-alawî fî t-tâbout wa al-masîhî fî Bayrout" "L'alaouite dans le cercueil et le chrétien à Beyrouth" était un slogan des manifestations anti-Assad en 2011. Un article de fond sur les alaouites et leur situation en Syrie, datant de 2012 mais toujours intéressant. Par exemple ce rappel des événements du début des années 1980 : Aussi, cet article de Renaud Giraud, datant de début 2012 également, toujours aussi intéressant : Pour un petit aperçu supplémentaire sur ceux que les diplomaties occidentales soutiennent en Syrie, ces gens de l'Armée syrienne libre qui sont contre Assad tout en n'étant pas affiliés à l'Etat Islamique, voici les réactions des habitants d'Antioche (Turquie, proche de la frontière syrienne) au spectacle de ces gens protégés par leur gouvernement et circulant dans leur ville Les alaouites (alévis en turc) sont nombreux en Turquie. Alors des réfugiés syriens, affiliés à l'ALS, qui circulent armés, et répètent leur slogan "Les alaouites au cercueil et les chrétiens à Beyrouth" ! Pas étonnant qu'ils soient troublés. Ils ne sont sans doute pas mécontents d'en voir partir une bonne partie en direction de l'Europe...
  14. Comment ça, "y en a des biens" ! Es-tu payé par Poutine ? Honte à toi ! Tu me reliras les œuvres complètes de BHL. Plus cent pompes en slip à 6 heures du mat devant le drapeau. Non mais !
  15. L'ironie n'est pas simple à utiliser sur Internet, parce qu'elle est plus difficile à détecter dans un texte court comme un post. Je constate que j'aurais du clarifier : ce que je voulais dire est que la décision prise sur le fond n'a rien de radical : "Seuls désormais seront admis en Allemagne ceux qui ont des papiers en règle"... euh ça n'aurait rien de surprenant, à moins de considérer que lesdits papiers n'ont strictement aucune utilité. (je n'ignore pas par ailleurs que vérifier aux frontières que les visiteurs ont des papiers en règle va contre les accords de Schengen)
  16. Intéressant, mais je me permets de noter : - Que si "Compte tenu de la situation, Bruxelles ne voulait pas, dimanche, ajouter à la division générale en insistant sur ses prérogatives…", c'est probablement non seulement parce qu'effectivement la situation est déjà assez chaotique comme ça, mais aussi parce que ce n'est pas une simple petite Grèce délinquante qui a froissé des susceptibilités à Bruxelles, pas même une plus grande mais toujours problématique et demi-suspecte France... non, c'est l'Allemagne ! La Fontaine le disait déjà : "Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir" - Qu'en lançant en soutien de l'Allemagne un "rappel scrupuleux" à l'adresse des pays d'entrée en faveur des règles de Dublin, le gouvernement français en a perdu une belle. Une occasion de se taire ! Puisque les excréments volent partout, projetés par le ventilateur, quel besoin de s'avancer au milieu sinon le désir de s'en prendre plein la tête ? Et si Allemagne et pays d'entrée se disputent, Paris ne ferait-il pas mieux de se placer en position de médiateur, plutôt que de se faire le caniche le soutien indéfectible de Berlin ? - Sur le fond de la mesure prise par l'Allemagne, et s'abstrayant un moment des disputes intra-européennes, il faut noter la radicalité de la décision : "Seuls désormais seront admis en Allemagne ceux qui ont des papiers en règle" ! Disons-le tout net : voilà qui nous rappelle les plus sombres heures de notre histoire ...
  17. Je reconnais que cette opinion peut être défendue. On est HS, mais personnellement j'ai plutôt l'impression que le discours politique en général est bien trop compassé, gagnerait à être beaucoup plus vivant, quitte à écraser quelques orteils et bousculer quelques sensibilités. Les insultes de ce point de vue ne sont pas souhaitables en elles-mêmes, mais je préférerais de beaucoup un débat nourri farci de quelques insultes plutôt que des discours ternes et politiquement corrects. Du temps de la IIIème République, notamment avant la Grande Guerre, le débat semble-t-il était beaucoup plus truculent. Une anecdote : voulant complimenter le maréchal Lyautey sur son énergie et son aptitude au commandement, tout en faisant une allusion - très fine, si, si... - à sa vie privée, Clemenceau dit un jour que Lyautey avait "des cou***** au c**, même si ce ne sont pas toujours les siennes". Ça, c'était un compliment ! Les insultes réservées aux adversaires politiques, je vous laisse imaginer ... Oh et puis non : un petit florilège Les communistes ont été sauf erreur les derniers à maintenir cette tradition. "Laquais du grand capital" était joli tout en restant plutôt gentil. Accuser un adversaire de "sucer le sang du prolétariat", c'était déjà plus vigoureux. Et je regrette beaucoup "vipère lubrique", contribution essentielle des maoïstes sur ce chapitre. Mais même les cocos ne valent plus rien de ce point de vue. Triste époque... En résumé : ne reprochons pas à ceux qui traitent les frontistes de "fachos" d'utiliser l'insulte, reprochons-leur cette faute bien plus grave de manquer désespérément d'imagination !
  18. Hmoui enfin il n'y a là rien qui s'écarte bien loin du comportement standard de tout parlement un peu "vivant". Bronca, huées... un débat parlementaire qui n'en suscite pas n'est-il pas tout simplement soporifique ? Et les noms d'oiseaux font partie de la politique. Puis, il faut quand même reconnaître que tout ça ne nous rapproche pas vraiment du sujet de ce fil... qui était les migrations de masse vers l'Europe, ne l'oublions pas
  19. Allons, ce n'est pas bien grave. Il est bien entendu que tous tant que nous sommes sur ce fil, nous sommes soit des fachos soit des gauchos. Mais les uns et les autres ne sont-ils pas faits pour s'entendre ? Sinon, un peu de propagande poutinienne dans ce monde de brutes, sur le sujet des réfugiés. Je la mets derrière une barrière s'poile - vous ne devez pas être obligés de subir ce genre d'humour si vous ne le désirez pas
  20. De fait, il existe une "clause de sauvegarde", donc il me semble que la décision du gouvernement allemand n'est pas en contradiction avec la lettre des traités. Cette clause est au paragraphe 2 de l'article 2 de la convention Schengen : L'Allemagne est en train d'arguer de l'action immédiate nécessaire pour raison d'ordre public pour mettre en place ces contrôles frontaliers nationaux, sans consultation préalable des autres Etats. A priori, rien à redire légalement parlant. Du point de vue politique, naturellement, c'est une autre histoire.
  21. De fait, ça ne règle pas le problème de fond. Et ça va provoquer pas mal de disputes entre Européens. Un point positif tout de même : en prenant cette décision d'urgence, le gouvernement allemand non seulement reconnaît l'existence d'un problème, mais encore se place lui-même et place tous les autres dans la situation où il va falloir prendre des décisions nettes et davantage à moyen terme. Evidemment, il est ridicule. Cependant, à tout prendre, mieux vaut l'être maintenant que plus tard. Au chapitre des dissensions entre Européens, je pense qu'en Autriche, comme en Hongrie, Grèce et Italie, on doit être vert. La séquence est quand même : - L'Allemagne annonce porte ouverte, admission de 800 k migrants la première année... on parle sans sourciller de 500k les suivantes - Intensification prévisible du flux des migrants illégaux, le rythme arrivant à des sommets sans précédent - Oups y en a trop ! On ferme les écoutilles... les pays de transit vers l'Allemagne, que Berlin tançait pour leur manque de générosité (Budapest s'en souvient sans doute), se retrouvent avec les migrants que la porte ouverte allemande a attirés, maintenant coincés sur leur territoire à eux. Danke, Deutschland ! - Par la voix de De Maizière, Berlin a le culot de prétendre que l'Allemagne a fait preuve de générosité, et que c'est maintenant aux autres d'en faire autant. Autrement dit : j'ai appelé plein de monde à venir, maintenant c'est à vous de vous occuper des conséquences - Maizière va jusqu'à dire que l'accord de Dublin "continuera à s'appliquer" et qu'il "demande instamment à ce que tous les Etats membres s'y conforment à l'avenir". Alors que la réalité est que c'est l'Allemagne qui est sortie de cet accord, tandis que d'autres voulaient continuer à l'appliquer. Le toupet du gouvernement allemand est quand même phénoménal
  22. Le chiffre rapporté par le HCR est effectivement de 72% d'hommes, 13% de femmes et 15% d'enfants parmi les migrants arrivés par la Méditerranée et enregistrés depuis le début de l'année. C'est moi qui ai initialement cité le chiffre de 59% d'hommes seuls. L'idée étant que la grande majorité des femmes n'ont sans doute pas fait un tel voyage toutes seules, elles sont accompagnées en général par leur mari. D'où 72 - 13 = 59% d'hommes seuls. Et 41% de familles. Ça ne veut pas dire que tous ces hommes seuls sont jeunes. Cependant, la plupart seront d'âge militaire - difficile d'imaginer un vieillard faire ce genre de voyage. Bon, pour être franc, le projet de monter à partir des migrants syriens une armée pour sécuriser une partie du territoire syrien, même si possible sur le principe, rencontrerait tellement d'obstacles qu'il n'est que difficilement envisageable. Il n'aurait de sens que si la France décidait pour de bon de pacifier la Syrie, au sens "c'est la guerre, donc mobilisation, pas de demi-mesure, production de guerre, impôts spéciaux..." - et la France est loin d'avoir un intérêt suffisant dans la fin de la guerre civile syrienne pour faire un tel effort et prendre des risques importants. La remarque "Ces jeunes hommes fuient en nombre leur pays en guerre plutôt que de combattre" garde deux sens importants qu'il ne faut pas perdre de vue : - Rappeler une fois encore que ces migrants sont pour l'essentiel des migrants économiques : le schéma Monsieur va gagner de l'argent à l'étranger pour soutenir Madame et les enfants restés dans un endroit sûr (par exemple un camp de réfugiés en Turquie) est classique pour ce type de migration - Souligner l'absurdité qu'il y aurait à envoyer des soldats français se battre et mourir dans des combats au sol, lorsque de nombreux Syriens d'âge militaire refusent de le faire. Que l'on puisse comprendre quelqu'un qui veut se protéger et protéger sa famille d'une guerre civile, oui. Mais envoyer des jeunes hommes de chez nous le faire à sa place... Non ! Aut Shorr Kan, aut nihil, comme on le disait déjà du temps des Romains, comme je le lisais déjà enfant dans les pages roses des dictionnaires. Et dans Astérix, allons soyons honnête... Comme je le disais il y a une vingtaine de pages sur ce fil, là se trouve un scandale non seulement d'égoïsme de la part de tous les pays du monde, mais encore d'imprévoyance de la part des dirigeants européens : alors que le HCR doit secourir et entretenir 4 millions de Syriens réfugiés dans des camps en Turquie, au Liban et en Jordanie, il n'a eu pour 2015 qu'à peu près 40% du budget nécessaire. Sachant que les Etats font librement des contributions pour ce genre de mission. Sachant que le manque à financer est de l'ordre de 2,5 milliards d'euros... à comparer avec les sommes mises en jeu par l'accueil de réfugiés en masse dans les pays européens. Plusieurs hommes politiques commencent à parler de l'intérêt qu'il y aurait pour tout le monde à financer cette mission du HCR comme elle devrait l'être. Aussi, du fait que l'on viendrait en aide à bien davantage de personnes de cette manière que si on accueillait les migrants, et pour beaucoup moins cher. Il faut néanmoins reconnaître que ces hommes politiques ont tendance à se trouver sur la droite de l'échiquier politique européen... CSU allemande, voir Orban le hongrois sauf erreur. Bref, des gens peu recommandables ! Sachant cela, peut-on se vraiment permettre de suivre leur conseil ? (oui, oui... Irony inside !) Euh très facilement oui. Il faudrait un ralentissement extrêmement prononcé du flux pour que seuls 100 000 migrants supplémentaires n'arrivent en UE d'ici la fin de l'année. Voir le rythme atteint ces dernières semaines, à comparer avec la période l'années dernière pendant laquelle les migrations ont continué avant l'hiver (en gros septembre = août, puis rythme réduit à la moitié ou moins jusqu'à fin d'année) - le même profil d'arrivées en 2015 voudrait dire encore 200 k personnes. Et c'est sans compter sans les facteurs d'accélération rapide clairement à l'oeuvre.
  23. C'est moi, ou il y a comme un parfum d'ironie dans cette remarque ? Moi non plus je n'y crois pas. Mais si ça arrivait, je crois que le choc pourrait commencer à faire comprendre aux Allemands - du moins aux Bavarois - dans quelle situation ils sont en train de se fourrer. Excellente suggestion ! Le général Vincent Desportes rappelait hier dans "C dans l'air" que l'armée française est très très loin d'avoir les effectifs pour détruire l'E.I. qu'il estimait à un minimum de 100 000, surtout pour prendre les villes - il donnait l'exemple de la prise de Fallujah en 2004 par les Américains. Les effectifs, ils sont là. Et ce sont surtout des fantassins qui sont nécessaires pour prendre les villes. Ils ont naturellement besoin d'entraînement et d'armement. Je ne peux interpréter le voyage vers l'Europe des 59% de migrants qui sont des hommes seuls - pas en couple - que comme la demande qu'on leur donne les armes qui leur manquent. N'est-ce pas ?
  24. Il s'agit de toute façon d'estimations "à la grosse grosse louche", mais si on regarde le profil du nombre des arrivées en fonction du mois de l'année en 2014, l'essentiel était entre avril et octobre, surtout entre juin et septembre. Le rythme mensuel de l'été était à peu près le double du rythme mensuel "moyen" pendant l'année. J'estimerais donc plutôt un rythme moyen de la moitié du rythme actuel. Soit environ un million par an. Maintenant, évidemment : - Le phénomène continue d'accélérer. Le message "vous pouvez y aller c'est possible et la vie est vraiment meilleure" est émis fort et clair, il faut s'attendre à ce que les projets de migration se multiplient - D'ailleurs, un certain nombre de migrants, qui ne sont pas forcément tombés de la dernière pluie, peuvent se douter qu'à un moment ou un autre la porte se fermera, il pourrait donc y avoir une volonté de se dépêcher tant que c'est possible. Jusqu'à braver l'hiver ? Autant de raisons de penser que ça pourrait être davantage. Nous sommes dans une situation très fluide, en terme physique très loin d'un équilibre. En l'absence de modélisation des motivations profondes des personnes concernées (migrants potentiels, population des pays cible), difficile donc d'estimer non seulement "l'état final" du système mais même le rythme du changement.
  25. Je ne connais pas ce M. Magnier. Je note que tout ce qu'il fournit à l'appui de ses dires c'est une série d'affirmations péremptoires, non sourcées, non documentées, assénées d'un ton excité. On rencontre parfois ce type de comportement chez une personne qui vous aborde dans la rue, en général pour vous parler des multinationales qui empoisonnent l'eau, du gouvernement qui cache les extra-terrestres ou de la fin du monde en général. Je ne donne pas la pièce. Il me semble que c'est plus un problème psychologique qu'une situation de grande pauvreté.
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