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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. - Pressions américaines sur le pouvoir de Kiev, en public Ukraine: Washington appelle à protéger les minorités Droit des minorités ne peut que signifier : droit des russophones du sud-est encouraged the authorities in Kiev to form a representative multiparty technical government Un gouvernement "technique" : un gouvernement qui agit très vite pour appliquer les recommandations du FMI mais qui ne prend pas de décisions politiques fortes avant les élections prévues le 25 mai. Il s'agit là bien sûr de déclarations publiques. La diplomatie discrète tire-t-elle dans le même sens ? Probable, mais pas absolument certain. - Du côté de Kiev, nouveau message "nous vous avons entendu fort et clair" Le sujet n'est évidemment pas Ianoukovitch dont le Kremlin se contref.... certainement. Mais ce qu'a dit le ministre de l'Intérieur du pouvoir de Kiev c'est qu'il n'y aura pas d'action des milices Maidan en Crimée. Il semble qu'à Donetsk aussi (dans l'Est, non seulement en Crimée) les volontaires se présentent pour former des milices de protection contre les milices Maidan. D'un autre côté, rodomontades de certains Maidanesques "si les gens du sud-est n'ont pas compris, on va aller leur montrer". Nous sommes très proches d'un incident du genre un groupe armé de Maidan qui prend le train pour Crimée ou Est et un groupe armé d'autodéfense qui les rencontre, peut-être dès la sortie du train. Dans ce cas, il y aurait des morts, Ce qui pourrait facilement s'étendre ensuite. Et mener à une intervention armée russe dans les provinces d'Ukraine subissant l'attaque. Tout le monde joue son rôle pour éviter cela : la Russie montre ses muscles, les EU disent au pouvoir de Kiev de se modérer et un représentant de ce pouvoir assure qu'il n'y aura pas d'intervention des milices d'ultra-droite en Crimée. La vraie question, c'est le degré d'influence des ministres qui sont la face visible du pouvoir à Kiev sur les milices qui en sont, du moins pour l'instant, la réalité.
  2. C'est plus compliqué que ça à mon avis. D'abord de petites précisions : Il y avait entre 400 et 800 000 manifestants estimés à Kiev début décembre. Fin décembre 200 000 au plus. Mi-janvier 50 000. Compte tenu de la différence de population, ta comparaison devrait donc être "s'il y a jusqu'à 1,2 million de manifestants puis quelques semaines plus tard 100 000 à Paris, le gouvernement ne pourra s'accrocher au pouvoir" Si c'est ce que tu penses, perso je ne suis pas d'accord avec toi. Nous sommes dans un pays qui fonctionne, oui naturellement par rapport à l'Ukraine "y a pas photo !" Pays développé, pas divisé contre lui-même, corruption beaucoup plus faible... Mais des manifs de cette taille, impossible en France :D ? Euh, 1995, 2006, 2013 ? Le gouvernement est "obligé" d'écouter les gens, faut voir. Parfois il retire ses projets devant de grandes manifestations, parfois non. Soit dit en passant, ce n'est pas illégitime de mon point de vue : c'est au moment des élections qu'on peut obtenir un changement de politique. Comme disait De Gaulle, la démocratie ce n'est pas la contestation permanente, c'est la contestation à intervalles réguliers. Ça c'est un argument fort. Le seul à mon sens. Le gouvernement ukrainien a effectivement ordonné l'usage de la force létale. Ce qui n'est pas arrivé chez nous depuis une cinquantaine d'années. Cela dit, un petit peu de contexte n'est pas inutile : ce qu'a l'Ukraine et que nous n'avons pas, c'est un mouvement d'ultra-droite (type "Bloc identitaire", interdit chez nous) à 10% dans le pays, dont 30 à 35% dans trois provinces de l'Ouest, et surtout doté d'une milice organisée et violente. C'est précisément cette milice qui était aux premières loges sur la place de l'Indépendance et qui attaquait les policiers avec cocktails Molotov, battes de baseball, haches, occasionnellement armes à feu, véhicules utilisés pour écraser les forces de l'ordre... Ça ne change pas le fait que la police ukrainienne a été à la fois brutale et inefficace. J'espère et je pense que dans le cas improbable où nous aurions un tel "Bloc identitaire géant" sur les bras, notre police ferait mieux. Cela dit, je ne suis pas sûr que même eux parviendraient à réduire le nombre de morts à zéro. De plus et surtout, si l'accord de transition conclu sous la supervision de négociateurs européens pouvait être considéré imparfait d'un côté comme de l'autre, il avait le mérite de préparer tout de suite une transition partielle, et dans un délai bref -avant fin 2014- une possibilité de transition complète avec nouvelle élection présidentielle. Ceci dans le cadre d'un ordre public qui resterait assuré. Ce qui s'est passé depuis semble bien être la désintégration de l'ordre public, remplacé par l'ordre de Secteur Droite, les politiciens de l'opposition étant leurs otages, une milice d'ultra-droite maîtresse de la rue, et des projets (voir l'interview de Iouri Loutsenko plus haut) à côté desquels le gouvernement Ianoukovitch pourrait passer pour un modèle de démocratie ! Les accords entre Ukrainiens, la politique étrangère de l'Ukraine, ça ne regarde qu'eux. Mais si la démocratie est aussi abîmée en Ukraine qu'elle risque de l'être au vu des derniers événements, je ne vois pas comment les Français et les Ouest-Européens attachés à la démocratie que nous sommes pourraient l'approuver !
  3. Sauf que les citations que tu fais sont inventées, sous l'effet de l'énervement comme tu le dis toi-même :) : le gouvernement russe n'a pas dit cela, et tu n'as pas entendu de babouchka dire cela (ou quand bien même, on s'en fiche quelque peu des illusions de cette respectable vieille dame) Je ne sais pas si je dois me sentir visé comme "annexe d'ambassade" :) que je ne suis pas... mais perso je préfère parler des faits. Qui sont inquiétants en Ukraine tels que je les comprends. C'est discutable naturellement, tout peut être discuté... mais alors, faisons-le ! A partir d'une autre interprétation des faits que je rapporte, à partir d'autres faits, peu importe du moment que ce sont des faits
  4. La pression verbale du gouvernement russe continue... Une première réponse des nouvelles autorités ukrainiennes "Nous vous avons entendu fort et clair" ? Il faut souhaiter que les nouvelles autorités ukrainiennes soient en mesure de convaincre les miliciens de déposer les armes -puisqu'ils ne peuvent les y forcer.
  5. Je plaide coupable, Votre Honneur :D ! Signaler que les alliés politiques ukrainiens de l'UE et des EU sont en train ou sont déjà passés sous contrôle de gens assez difficiles à distinguer de <COUGH> néo- <COUGH> fas <COUGH> cistes, c'est à coup sûr aller contre les intérêts des Européens. ;) Plus sérieusement, nos dirigeants et nos chancelleries sont certainement informés de ces événements. S'ils sont même modérément compétents, ils sont en train de faire passer le message clairement à tous leurs partenaires ukrainiens : désarmez vos milices vite et par tout moyen que vous jugerez nécessaire, c'est la condition préalable indispensable pour obtenir notre aide. J'espère qu'ils ont du moins ce degré de compétence... Je ne sais pas quel effet peut avoir la gesticulation militaire russe. Idéalement elle pourrait aller dans le même sens - voire être coordonnée avec les Européens en sous-main qui pourraient dire aux nouveaux responsables ukrainiens "Nous ne pourrons pas retenir la Russie longtemps... agissez maintenant !". Au pire elle pourrait au contraire conforter l'alliance de certains politiciens ukrainiens avec les milices que dessine Loutsenko
  6. Quelques détails sur l'exercice militaire russe "impromptu" Le MinDef russe Sergei Shogu a précisé que contrairement aux hypothèses imprudentes avancées à l'Ouest "l'exercice n'est absolument pas connecté aux événements en Ukraine" Ceci dissipe tous les doutes, j'en suis certain...
  7. En ce qui concerne l'émergence d'un gouvernement stable à Kiev, les nouvelles sont mauvaises et la situation apparaît de plus en plus inquiétante. Il est utile de rappeler tout d'abord que la sécurité physique de la Rada (le parlement) est actuellement assurée non par la police ni même par l'armée, mais bien par une milice issue de Maidan et au moins composée en grande partie, si ce n'est entièrement contrôlée par les gens de Secteur Droite. C'est-à-dire une milice d'ultra-droite. Ditto pour la Présidence. La police ukrainienne - et non seulement les unités antiémeute Berkut - est actuellement assignée à des zones de regroupement dont il lui est interdit de sortir, tandis que c'est la milice Maidan qui a le contrôle de la rue. Ceci sur ordre de la Rada - voir plus haut qui assure sa sécurité. Le désarmement de la milice Maidan, qui est une étape évidente dans le cadre d'un retour à un ordre normal assuré par la police, n'est pas à l'ordre du jour. Pour être plus précis : la milice refuse de déposer les armes, et nul ne semble en mesure de l'y forcer. L'interview de Iouri Loutsenko par Le Monde le 25/2 est très intéressante. Il s'agit d'un proche de Timoshenko, et de "l’un des seuls responsables politiques respectés et applaudis sur Maïdan" Je ne recopie qu'une seule réponse de Loutsenko, mais l'ensemble de cette interview est fort instructive. Il n'est pas difficile de discerner derrière ses propos une stratégie d'accompagnement de la milice Maidan - ou faut-il dire de Secteur Droit et Svoboda. Se rappeler que Timoshenko lors de son discours sur la place de l'Indépendance à Kiev a appelé les gens de Maidan à rester mobilisés car "tout n'est pas terminé". Parmi les autres mesures "intéressantes" annoncées par Loutsenko, en désordre et sans être exhaustif : - renvoi de la totalité de la police à remplacer par des gens dont on contrôlera les antécédents politiques, - interdiction des partis désormais dans l'opposition (parti des régions & parti communiste), - future structure issue de Maidan et parallèle aux institutions destinée à "contrôler" les engagements des politiques... L'Ukraine a déjà connu deux transitions politiques en "zig zag" ces dix dernières années : "révolution orange" de 2004, élection de Ianoukovitch en 2010. Aucune de ces transitions n'a ressemblé à ce qu'annonce Loutsenko. Lequel il faut le rappeler n'est même pas un membre de Secteur Droit ni Svoboda... il ne représente certainement pas le plus extrême de Maidan. Que donne tout cela sur le terrain ? Voici des scènes filmées en Ukraine dernièrement. Les échanges sont en russe, mais je vais résumer. - Au Conseil municipal Le sujet est la requête que la milice Maidan dépose les armes. L'homme en treillis debout qui parle fort en mettant sur la table sa Kalash et en sortant son couteau est en train de dire "Qui va m'enlever mes armes ? Je les garde". Les hommes silencieux qui l'écoutent docilement sont les membres du conseil municipal. Scène qui a du se reproduire plus d'une fois à n'en pas douter. - Vos papiers ! La scène est filmée par une caméra portée par un milicien de Maidan. L'homme qui interpelle un policier dans sa voiture, puis un autre, puis discute avec une vieille dame est en train d'exiger de contrôler leurs papiers. Son discours est en gros "Donne-moi tes papiers. Tu es armé mais moi aussi. C'est moi qui fait la loi, c'est le parlement qui l'a dit. Pourquoi es-tu hors de ta zone de regroupement (mais je suis juste sorti acheter à manger !)". La femme interpelle le milicien en lui disant "et tes papiers", elle a moins peur que les policiers car elle comprend qu'à elle le milicien ne peut pas faire violence. Effectivement il discute un peu avec elle mais au final il parvient bien à contrôler les papiers du deuxième policier, qui lui aussi aura compris qu'il s'agit de retourner dans sa zone et de filer doux. Rappelons que ces policiers ne sont pas des unités anti-émeute Berkut. Ce sont des policiers ordinaires, dont le parlement a enlevé le pouvoir et qu'il a placés sous contrôle de la milice Maidan. Le scénario que à mon sens tout le monde à l'Ouest a imaginé jusqu'ici - et celui que j'imaginais - c'est la régularisation de la situation par désarmement des milices et retour d'un ordre républicain sous contrôle du Parlement et de la Présidence - simplement contrôlé par d'autres politiciens jusqu'ici dans l'opposition. Ce n'est pas le scénario qui semble se mettre en place ! La question que je me pose est la suivante : si la milice d'ultra-droite ne veut pas rendre le pouvoir, QUI en Ukraine peut le lui reprendre de force ? Sans vouloir être alarmiste, j'ai bien peur que la réponse soit : l'Armée. Mieux vaudrait que ce soit l'ukrainienne, plutôt que la russe.
  8. Ukraine : un scénario à la yougoslave? Un point de vue intéressant, même si on n'est pas obligé de le suivre sur tout.
  9. A mon sens, l'impact médiatique des Femens est déjà en train de diminuer et il sera bientôt négligeable. Se dénuder la poitrine pour une protestation politique, ça défraye la chronique les premières fois, puis on s'habitue rapidement. Après tout, on en voit tout autant sur les plages l'été... Si vous voulez qu'on continue à parler de vous, va falloir aller plus loin... et enlever le bas ! :P Bon OK ... je sors... pas taper, modérateurs, pas taper ! :D
  10. Provocateur, sarcastique, et naturellement contestable. Mais néanmoins intéressant.
  11. Oh rien n'est véritablement désespéré... tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir ! :D Simplement, outre les problèmes de corruption endémique et de sous-compétitivité, déjà très lourds, l'ouverture du marché ukrainien exigée par l'UE promet si elle est effectivement mise en oeuvre de rajouter un handicap écrasant : - d'une part destruction accélérée de l'industrie ukrainienne qui sera évincée par les industries de l'ouest du continent, - d'autre part difficulté d'accès du marché russe, crucial pour l'Ukraine, que Moscou sera bien obligé de protéger afin d'éviter que les produits européens utilisent l'Ukraine comme porte d'entrée : difficile d'imaginer de continuer le libre-échange avec la Russie en même temps que celui avec l'UE, sauf à ce que Bruxelles et Moscou concluent un accord entre eux au préalable... ce qui n'est certes pas dans les cartons car cela ne correspond pas au projet géostratégique UE / OTAN car... euh ça ne fait juste pas partie des projets euro-unioniens... c'est comme ça quoi, mince arrêtez de poser des questions bêtes ! Même si la Russie maintient les subventions aux achats de gaz par l'Ukraine qu'elle envisageait (*) - ce qui suppose à coup sûr des concessions aux intérêts russes par le futur gouvernement unitaire ukrainien -, la signature de l'accord avec l'UE serait désastreuse pour l'économie ukrainienne. Au moins dans un premier temps... et vu l'historique des plans financiers UE ces dernières années, nul n'est obligé de croire les assurances que "A force de vous faire du mal, ça vous fera du bien" ! (**) Un pays encore davantage économiquement ravagé, donc encore plus désespéré et obligé de s'appuyer sur le bradage de sa main d'oeuvre et de ses divers talents... voilà qui nous ramène à la combinaison technicien de surface chargé des sanitaires + jeune et blonde prestataire de services ébouriffants que j'évoquais il y a quelques posts. :( (*) Petit calcul : consommation ukrainienne de gaz 45 milliards de m3 par an, facturé 400 dollars le millier de mètres cubes en 2013, soit des dépenses en gaz de 18 milliards de dollars annuels. Prix réduit d'un tiers à partir de janvier 2014 soit 6 milliards de subventions par an - ceci tant que Moscou acceptera de continuer ce rabais... (**) Il y aurait une étude de psycho-sociologie à faire sur la place du SM dans les relations internationales, notamment dans les questions économiques "Frappe encore, UE, frappe encore FMI ! C'est si bon !" ... Quoique si on s'intéresse aux petits groupes qui négocient les accords pour leurs pays respectifs, ceux-là n'ont certainement aucune tendance masochiste et savent fort bien préserver leurs intérêts
  12. Avant les accords de l'Ukraine avec divers partenaires, il faudra un gouvernement accepté par tous les Ukrainiens. Avant même les indispensables négociations, publiques ou non, visant à rallier toutes les régions autour d'un tel gouvernement, il faudra qu'à Kiev un gouvernement stable ait émergé pour cette demi-Ukraine pro-occidentale du Nord-Ouest. Avant qu'un tel gouvernement soit véritablement stable... il y a un peu de boulot et ça ne se présente pas uniformément bien. Des groupes violents décrits dans l'article se trouvent à la fois chez les pro-Ouest et chez les pro-Est. La question de l'émergence de regroupements / de personnalités aptes à représenter de manière ordonnée et non-extrémiste les intérêts du Sud-Est se pose tout autant que pour le Nord-Ouest. C'est un peu plus facile quant aux groupes violents tout de même moins puissants que les Secteur Droite et autres néofascistes, mais semble plus difficile quant au rassemblement, en l'absence des structures centrales de l'Etat. En pratique, le congrès des régions réuni à Kharkov samedi avec 4 000 représentants locaux issus du Sud-Est n'a guère fait parler de lui depuis.
  13. BHL en moulin à vents ? Mais c'est bien sûr ! On le branche sur le réseau, et hop on peut fermer Fessenheim !
  14. Parmi les actifs de l'économie ukrainienne, il faut citer : - des industries dans l'Est... mais elles sont peu compétitives et donc soit condamnées à la disparition si incluses dans l'accord de libre-échange UE - Ukraine, soit hors champ si les régions concernées continuent à contester le pouvoir de Kiev et s'excluent de l'accord - de l'agriculture, ça oui elle progresse même - du tourisme surtout dans le Sud en Crimée, sur les bords de la Mer Noire... Même remarque que précédemment : ces régions seront-elles gérées depuis Kiev à l'avenir ? - de la main d'oeuvre bon marché avec un niveau d'éducation général correct. Donc cible intéressante pour délocalisation (le Drang nach Östen de l'industrie allemande pourrait se poursuivre -_- ) et pour immigration à bas prix contribuant à diminuer contrôler la croissance des salaires d'Europe de l'Ouest, dans une optique notamment d'économie de services Sur ce dernier point, qui rejoint la remarque sur la beauté des Ukrainiennes, les opposants à l'accord avec l'UE (typiquement issus de l'Est du pays) s'expriment parfois de manière fortement imagée, concluant qu'ils laisseront volontiers les Ouestiens s'impliquer dans cet accord s'ils y tiennent tant. Afin de préserver le caractère familial et de bon goût de ce forum, je ne reproduirai naturellement pas littéralement ces expressions, mais enfin il s'agit de décrire l'avenir que l'accord avec l'UE prépare pour les Ukrainiens, comme combinaison d'une part de technicien de surface responsable notamment de la propreté des sanitaires, d'autre part d'un type ancien d'économie de services où les femmes jeunes sont particulièrement appréciées. C'est bien sûr un raccourci simplificateur. Mais enfin ce n'est pas comme si c'était entièrement faux.
  15. La Rada ukrainienne abolit le statut légal de la langue russe en Ukraine Ce statut de langue régionale avait été adopté en 2012, concernant essentiellement la partie sud-est du pays, où les russophones sont nombreux. Abolir ce statut au moment où le congrès des représentants de ces régions a mis en cause la légitimité du nouveau parlement, dénoncé les événements comme un coup d'Etat, et s'est engagé à assumer la responsabilité pour leurs régions sans plus en référer à Kiev... est d'une rare stupidité. Cela revient à annoncer à l'avance que les régions du sud-est n'ont le choix qu'entre soumission ignominieuse allant jusqu'à leur langue et confirmation de leur sécession pratique. Fermer la porte à la négociation à l'avance, sans d'ailleurs que la loi sur le statut du russe n'ait la moindre chance d'être appliquée, étant donné qu'elle concerne précisément ces régions qui refusent les événements de Kiev. Ce ne sont pas les modérés qui sont au pouvoir à Kiev, du moins pour le moment. Ni même des radicaux un tant soit peu intelligents. Pas étonnant que les déclarations s'accumulent de Merkel à Poutine en faveur de l'unité de l'Ukraine. Toutes les chancelleries perçoivent certainement le danger, et craignent une sécession désordonnée voire violente.
  16. Je ne pense pas que c'était uniquement de l'argent frais, il s'agissait au moins en partie de facilités de paiement pour régler les fournitures énergétiques russes, ceci avec un rabais important dont bénéficie l'Ukraine depuis des années. En même temps, l'Ukraine bénéficie du libre-échange avec la Russie, ce qui est incompatible avec le libre-échange avec l'UE du point de vue des intérêts russes : cela reviendrait à accepter pour la Russie le libre-échange avec l'UE, sans contrepartie en retour. Suivant l'évolution des événements, il n'est pas certain que la Russie soit prête à continuer à vendre le gaz à prix réduit à l'Ukraine ni à lui accorder le libre-échange. D'un autre côté, Moscou n'a probablement pas envie de couper tous les ponts avec l'Ukraine, qui reste un voisin proche et qui a une dette gazière importante envers la Russie. Ce qui est certain, c'est que perdre les avantages concédés de toujours par la Russie serait pour l'Ukraine économiquement catastrophique. Moscou pourrait utiliser ce levier pour conserver une influence et s'en satisfaire. Il est possible aussi, surtout si les Ukrainiens de l'Est et du Sud continuent à refuser le pouvoir de Kiev, que la Russie se fasse à l'idée d'avoir avec certaines régions de l'Ukraine des liens d'autant plus forts qu'elle n'en aurait plus guère avec ceux du Nord et de l'Ouest. D'où l'idée de la "fédéralisation", qui ressemble fort au cache-sexe d'une partition qui ne dirait pas son nom. L'essentiel probablement aux yeux de la Russie est de ne pas se retrouver avec une nouvelle Yougoslavie à ses portes. Cela devrait aussi être le premier souci des Européens. Mais pas nécessairement - la chose vaut d'être notée - celui des Américains : Divide ut imperas est une maxime impériale classique, divise et tu régneras... par exemple sur des Européens se repliant frileusement dans tes jupes et une Russie affaiblie.
  17. Suivant le fil d'actualité de RT : - Oleksandr Tourtchynov (un proche de Timoshenko) a été nommé président par interim - Le parlement va voter aujourd'hui sur la ratification de l'accord avec l'UE, que Ianoukovitch avait refusé arguant des dégâts économiques qu'il causerait
  18. La frontière n'est pas loin effectivement, il n'est guère plus difficile d'aller faire un tour en Russie depuis Kharkiv qu'en Belgique depuis Lille. Je ne sais pas si maire de Kharkov et gouverneur de la région sont coutumiers des ballades nocturnes en voiture :lol: Cela dit ce que disait le ministère de l'Intérieur maïdanesque est que ces deux personnages avaient fui. Ce qui était un élément de propagande si l'on en croit le démenti. Le point principal c'est qu'avec les propagandes de part et d'autre il peut être difficile de savoir exactement ce qui se passe.
  19. La question délicate du financement devra être l'une des priorités du prochain gouvernement de Kiev. Ça ne sera pas simple : Ni la Russie, ni le FMI ne sont des organisations caritatives. L'un comme l'autre mettront un prix à une aide éventuelle. - L'aide de la Russie aurait probablement plutôt un prix politique, reste à savoir lequel. - L'aide du FMI est en général payée par des privatisations et des "réformes" favorisant les intérêts financiers étrangers. Si le nouveau gouvernement est issu de gens qui se sont rebellés contre l'idée d'un accord avec la Russie, il est probable qu'ils préféreront payer le prix économique au FMI.
  20. L'information vient du porte-parole du nouveau ministre de l'Intérieur, issu de l'opposition. Elle a été démentie par l'autre côté, source RT : Il faut s'attendre à des tentatives d'intoxication et de contre-intoxication de la part des parties en présence. Il peut être difficile de se faire une idée exacte, compte tenu des propagandes diverses...
  21. Celle-là, il fallait peut-être s'y attendre vu les discours de dirigeants de Secteur Droite et Svoboda, mais franchement... Le rabbin en chef de l'Ukraine demande aux Juifs de quitter Kiev, et si possible le pays Il est clair que vu l'histoire particulièrement fournie et douloureuse des persécutions subies par les juifs, une attitude "ceinture et bretelles" a du sens. Peut-être n'est-ce que cela et le rabbin est-il en train de sur-réagir. Resterait à savoir ce que sont ces "menaces" et "avertissements permanents" adressés aux juifs. Est-ce "l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours", autrement dit une rumeur qui enfle et déclenche un comportement de préservation chez les cibles potentielles. Ou bien est-ce que dans un contexte de disparition de la police et de groupes armés en situation d'établir leur ordre, les artistes de Secteur droite et autres ultras "se lâchent" ?...
  22. Oui sans doute. Et la même chose est vraie dans les régions soutenant majoritairement le Maidan. La division de l'Ukraine a une claire dimension géographique, mais les choses ne sont pas tout d'un côté / tout de l'autre.
  23. "Le Sud-Est de l'Ukraine vise à restaurer l'ordre constitutionnel" Une "base de pouvoir alternative", avec la moitié de la population et surtout la majorité des ressources économiques et la totalité des ports... Bref, une base idéale pour une guerre économique contre la base de pouvoir de Kiev. Oué. On n'a pas vu la fin de cette histoire...
  24. J'espère que tu as raison... Il y a probablement moins d'armes qu'il n'y en avait dans l'ex-Yougoslavie. D'un autre côté, je ne crois pas que Flamands ni Wallons disposent d'un parti néo-faf à tendances antisémites, et ils ne se sont certainement jamais f...us sur la gueule comme les Ukrainiens ces derniers jours.
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