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Tout ce qui a été posté par Berezech
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Migrations de masse vers l'Europe
Berezech a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
En fait les formulations des questions elles même ne conviennent pas. Un "clandestin" c'est déjà une appellation idéologiquement biaisée qui ne renvoi pas vraiment à la réalité juridique (de fait dans le monde d'aujourd'hui à l'heure du contrôle social et du fichage de masse personne n'est clandestin), quant à "expulsable" ça ne renvoit à rien vu que les décisions d'éloignement sont individualisées en fonction des situations personnelles de chacun. Difficile dès lors de l'appliquer à un groupe où la variété des cas et des histoires conduit à des réponses différentes. Ce que je peux dire d'expérience : - la plupart de ces personnes ont l'intention de demander l'asile en Europe (et plutôt en GB) - la totalité de ces personnes veulent s'établir en Grande Bretagne, pour des raisons familiales mais également de facilité de la langue et d'emplois (pas de CNI en GB et moins de contrôle d'identité comme en France) - Beaucoup de ces personnes sont "Dublin III" c'est à dire qu'elles ont déjà été enregistrées comme demandeur d'asile dans un autre pays de l'UE (généralement en Grèce, ou dans un des pays d'Europe centrale), pays où elles n'ont pas du tout envie de rester (ni ces pays de les garder). Ce qui induit que le pays de renvoi en cas d'éloignement sera certainement donc un de ces pays de l'est (les renvois vers la Grèce étant suspendus tellement la possibilité d'y obtenir l'asile est dérisoire) sous réserve que le pays de renvoi accepte la reprise en charge (curieusement cela se fait de moins en moins). - Beaucoup de ces personnes courent des risques personnels de traitement inhumain et dégradants et/ou de torture et/ou de perdre la vie en cas de renvoi vers leur pays d'origine, quand bien même ils ne sont pas forcément recevable dans le statut de réfugié prévu par la convention de Genève, ils entrent dans le cadre de ce qu'on appelle en droit de l'Union la protection temporaire (différent du statut de réfugié). - Presque tous ne souhaitent pas rester en France (pas d'attaches, ne connaissent pas la langue, le système, ni le droit et les conditions dans lesquels déposer une demande d'asile, ils ont déjà payer leur passage en GB etc ...) - Hormis quelques uns qui ont pu déposer une demande d'asile, presque aucun n'a de document de séjour (ce qui n'entraîne pas nécessairement le fait d'être expulsable, petite subtilité du droit dans ce domaine) Le problème est laissé à pourrir depuis l'époque de Sangatte, l'accroissement du camps et du nombre de personnes présentes (c'est un flux en fait, les gens continuent de passer en Angleterre malgré tout ce qu'on peut dire, juste c'est long, douloureux et risqué) est récent et attire à nouveau l'attention parce que matériellement le camps a gonflé de manière exponentielle (et il va continuer à gonfler). Hormis renforcer la police et les moyens de sécurité le gouvernement ne fait rien, sans doute par peur de créer un abcès de fixation (ce qui est stupide, le problème est là de toute façon, il vaudrait mieux le prendre en charge que se boucher les yeux et les oreilles). Dans ce cas ne faudrait il pas aussi faire juger les responsables de tout ce bordel ? (ceux qui contrôlaient la décision publique et qui n'ont pas anticipé la "crise" migratoire, ou contribués à démolir les pays d'origine des personnes en question ?) Il y a un certain nombre de personnes qui ont été incarcérés pour avoir refusé de repartir, mais les prisons sont pleines et honnêtement c'est un problème collectif, pas un dossier à refiler à un procureur pour héberger tout le monde en prison. Les gouvernement (de gauche, de droite, d'en haut, d'en bas et d'ailleurs) ont tous assumé la même stratégie : taper plus fort que celui d'avant pour voir si ça marche. A part faire exploser les lignes budgétaires du ministère de l'intérieur ça ne fait pas beaucoup avancer le schmilblick Les doigts, le système EURODAC permet de tracer les demandeurs d'asile enregistrés. Résultat presque tous les gens de calais se mettent de l'huile sur les doigts et "brûlent" leurs empreintes. Je vous passe les détails et le nombre de brûlure au 3e degré. Sinon s'amuser à dissimuler sa nationalité peut conduire en prison, mais quand tu poses la question aux intéressés ils préfèrent souvent la tôle à un vol charter vers l'Afghanistan / l'Arménie / la Turquie -
Guerre civile en Syrie
Berezech a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Quelques photos de forces du YPG à Hassaké, milices chrétiennes et déserteurs de l'armée régulière incorporées aux forces kurdes : http://www.lemonde.fr/proche-orient/visuel/2015/10/14/face-a-l-etat-islamique-la-guerre-des-kurdes-syriens_4788953_3218.html Je ne suis pas du tout un spécialiste, mais il me semble me rappeler Pascal expliquer (pour le GAN français) que 2/3 sorties par jour c'était extrêmement compliqué. Pour une force aérienne basée à terre je ne sais pas du tout, le fait qu'elle soit basée à proximité immédiate du front doit aider pour nombre de frappe (guidées depuis le sol). Par contre sur le nombre de sorties je suis très sceptique. C'est pas tellement le problème des avions eux mêmes que du temps de maintenance nécessaire et du roulage des équipes de soutien au sol (ils ne peuvent pas bosser sur tous les avions en même temps H24). Ou du moins pas dans la durée. Ya des exceptions (j'ai en tête la guerre du Kippour) mais bon, c'est vraiment particulier. -
Migrations de masse vers l'Europe
Berezech a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
La plupart des personnes présentes sont en transit vers l'Angleterre. -
Migrations de masse vers l'Europe
Berezech a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
A Calais, le camps des réfugiés a quadruplé de taille cette année, on est autour de 6 000 personnes. http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2015/10/14/a-calais-la-jungle-est-aujourd-hui-hors-controle_4788850_1654200.html L'Etat n'a déployé qu'un petit centre pour les femmes et les mineurs (submergé) avec des douches et un repas par jour. La situation sanitaire est critique, les tensions entre communautés importantes et les femmes et les enfants victimes de violences. Les moyens mis en oeuvre par rapport à l'enjeux sont dérisoires. Je rajoute cet article pas mal aussi sur le camp qui se forme à Grande Synthe à 40km de là http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/10/14/a-grande-synthe-on-sait-distribuer-des-vetements-a-80-personnes-pas-a-800_4789095_3224.html On est passé de 80 à 100 personnes à presque un millier par rapport aux années précédentes, la mairie qui menait jusque là un programme efficace de prise en charge sanitaire est saturée. -
Guerre civile en Syrie
Berezech a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Sur le premier point : pour prendre une ville, à fortiori une ville de la taille d'Alep, il est préférable de l'encercler au préalable pour couper tout ravitaillement aux défenseurs. Vouloir la nettoyer avant de continuer les opérations c'est risqué un combat en terrain défavorable, couteux, et à largement à l'avantage du défenseur dans tous les cas. Sur le second point, l'EI a montré qu'elle était opportuniste, mais prendre un truc de la taille d'Alep, qui est de plus vidée de la majorité de sa population, n'est pas dans ses cordes (c'est à dire que la situation est différente de Mossoul ou de Ramadi, ils n'ont pas déjà de nombreux appuis dans la place) la stratégie du choc et la surprise ne seront pas effectives contre des défenseurs enferrés dans une guerre civile sanglante depuis trois ans ( voir quatre). Je pense pour ma part que l'EI va en profiter pour attaquer les rebelles en direction de la frontière turque. Pour la base assiégée je ne sais pas à laquelle tu fais référence, celle au sud d'Alep est en voie de dégagement (voir postes de Barristan il y a plusieurs pages) Sur le troisième point, je pense que l'offensive a des buts beaucoup plus modeste, à savoir faire ce que la SAA a échoué à faire l'an dernier : fermer la pince autour d'Alep pour couper l'approvisionnement aux rebelles dans la ville. Et les laisser crever dedans. Il y a trop de troupes de l'ASL pour mener une offensive dans la profondeur et dans la durée avec les moyens disponibles (même avec des iraniens) Sur le quatrième point on en sait rien, pour ma part j'ai l'impression que l'ASL et les djihadistes ont un fonctionnement très décentralisé, et pas du tout unifié, le mouvement rebelle est très diversifié dans ses composantes, avec pas mal de compromis plus ou moins boiteux. D'un coté c'est une faiblesse car il n'y a pas de rationnalisation des efforts, d'un autre il y a des moyens partout et il est très difficile d'attaquer leurs centres C&C et logistiques, le renseignement est plus complexe etc ... Comme au nord d'Hama et dans la pleine d'Al Ghab il faut considérer ces offensives avant tout comme des opérations de faibles envergures visant à grignoter du terrain et réaliser des gains modestes. Déjà rafler les montagnes à l'ouest d'Al Ghab, déboucher au sud de Marat al Nuran et fermer la pince d'Alep donnerait énormément d'air au gouvernement syrien. -
Guerre civile en Syrie
Berezech a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Un petit article du Courrier International qui note les inquiétudes de la presse anglo-américaine : http://www.courrierinternational.com/article/syrie-vers-une-guerre-par-procuration-entre-russie-et-etats-unis?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook Notamment concernant l'escalade et l'internationalisation du conflit avec Washington qui fait open bar d'AGTM pour l'ASL. -
Guerre civile en Syrie
Berezech a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Pour te répondre, je pense que ce qui manque au régime c'est de la sérénité et du temps - Dans son propre camps, ça rue dans les brancards chez les alouites et les sunnites restés loyaux - Vis à vis de ses partenaires diplomatiques Iran / Russie / Hezbollah (Liban) la crédibilité de Assad et de son clan à mener le combat contre l'ASL, les islamistes me paraît de plus en plus discutable - Sur le terrain l'armée elle même joue sa crédibilité dans un contexte de factionnalisation des forces armées, qui contrôle quoi comme "muscle" est devenu à ce stade un problème, la SAA en tant que telle (et ses cadres) qui ont une place non négligeable auprès du régime sont une institution dont la cuisine interne est tout aussi clef pour comprendre les opérations. De fait les échecs de 2013 (perte de l'est du pays), de 2014 (échec à en finir avec la rébellion) et de 2015 (constitution de grosses poches rebelles au nord et au sud, effondrement de la structure de l'armée, lourdes pertes ...) ont du sérieusement entamés le crédit de l'élite militaire pro-régime qui n'a pas montré sa capacité à vaincre. Quand tu vois les opérations autour d'Idlib puis de Jisr El Shugur, puis d'Al Ghab depuis six mois, j'avoue qu'on peut se poser des questions. -
Guerre civile en Syrie
Berezech a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est un mec plutôt pro-régime qui officie sur twitter. Ses cartes sont relativement fiables, même si il a tendance a surestimer les gains des pro-régimes lors de toutes les opérations militaires. Mais il ajuste ensuite. Je n'ai pas vu plus clair ailleurs sur le web et pour la situation stratégique elles me paraissent très précises. -
Guerre civile en Syrie
Berezech a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Pour te répondre EOA je crois qu'en fait si, le problème c'est la menace sur l'hearthland Alaouite et les deux villes Hama et Alep. Le régime est parvenu à desserer l'étau dans le Qalamoun et Al Zabadani grace au Hezbollah, mais il était sous la menace de deux coups sévères dans le nord : une avance des rebelles dans les hauteurs à l'est de Lattakié, et en conséquence perdre la plaine d'Al Ghab, et le carrefour routier au sud de celle ci, qui mène vers Hama, Hama elle même de plus en plus menacée d'une attaque directe. de la rébellion qui progressait depuis la zone où se déroule actuellement l'offensive du régime. Par effet de Domino une attaque contre Hama compliquait sérieusement la position du régime à Alep, et pouvait conduire la rébellion à créer son propre "hearthland" où elle peut créer une administration, recruter, permettre à ses combattants de s'approvisionner et de se reposer etc ... bref assez pour asseoir un rapport de force durable entérinant de fait une scission de la Syrie. Quant aux poches, je ne sais pas dans quelle mesure elles sont vraiment des nuisances, à court terme elles ne doivent pas représenter une menace aussi sérieuse que la perte de Hama et Alep. -
Guerre civile en Syrie
Berezech a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Sur le premier point Idlib est au nord est, sur le plateau. Les combats ont lieu dans le relief au nord ouest de la plaine d'Al Ghab dans la partie nord de l'Alaouistan sous contrôle de l'ASL. La SAA doit d'abord prendre ce relief avant d'attaquer Jir Shugur, puis franchir à nouveau une série d'autres reliefs (ceux ou la SAA a morflé au printemps). En fait ce que j'essaye d'expliquer c'est que cet axe de progression n'est pas si idéal que ça car il peut aisément être battu depuis les reliefs dans la profondeur. D'où l'attaque depuis Hama pour reprendre le plateau qui domine l'axe Idlib/Jisr Shugur ? D'un autre coté si ils veulent progresser dans la plaine d'Al Ghab SAA et NDF n'ont pas vraiment le choix. Ils doivent reprendre le versant ouest. Tout ça pour dire qu'on est pas dans une opération ayant de grandes ambitions mais plutôt dans l'idée de menacer Jisr Shugur que Idlib en fait (qui est hors d'atteinte pour les forces loyalistes en l'état). Le but est d'établir un glacis pour la région de Lattakié, pas d'aller libérer l'axe vers Alep. (c'est trop ambitieux à ce stade). Sinon pour le point sur les milices, c'est possible, mais est ce vraiment désirable pour la stabilité politique du camps loyaliste ? Sur l'implication Iran/Hezb, c'est plutôt vont ils prendre plus de part aux opérations, et à fortiori aux opérations loins de leurs zones d'intérêt (la frontière avec le Liban pour le Hezb). Et quel sera leur degré d'implication. Visiblement des troupes du Hezb opèrent maintenant dans le nord ce qui n'était pas massivement le cas auparavant. Sinon pour les kurdes je suis d'accord, mais l'EI est la garantie pour eux qu'ils auront du soutien pour une certaine durée (et donc qu'ils n'ont absolument aucun intérêt à attaquer Raqqa en fait). Et je ne vois pas la Turquie exploser (voir le débat sur le pic en question). -
Guerre civile en Syrie
Berezech a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Non, plusieurs brigades de l'ASL sont présentes, dans la zone hachurée sur la carte IUCA du 4.10. La guerre est très loin d'être finie, la SAA ne tiendra pas le rythme qu'elle a actuellement très longtemps. (surtout vu les pertes). Avant de prendre Idlib, il reste beaucoup de chemin, un chemin sur lequel la SAA c'est fait étriller ces derniers mois, ce pourquoi je maintiens pas prudence. Quant à l'ASL son dispositif est tellement dispersé, je me demande dans quelle mesure les frappes russes ont un vrai impact opérationnel (stratégiquement je pense qu'ils connaissent leur business, mais l'adversaire est tellement décentralisé que c'est problématique). -
turquie La Turquie
Berezech a répondu à un(e) sujet de madmax dans Politique etrangère / Relations internationales
Un grand nombre de bled Turques portent encore leurs noms greco-romains de fait. Trabzon (Trébizonde) Konya (Anconium) Kayzeri (Césarée) Iznic (Nikomedia) Ankara (Angora) Sinop (Sinope) etc ... (Edirne, Bursa, Izmir, Antakya ...) L'Empire Ottoman se voyait lui même comme le vrai héritier de Rome (une espèce de maladie assez curieusement partagé par tout les dirigeants européens depuis plus de 1600 ans). ça me titille de lancer un sujet là dessus dans la partie histoire (quand j'aurais eu le courage de faire une réponse aux posts massifs de Tancrède sur les autres sujets) -
Guerre civile en Syrie
Berezech a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
J'ai remarqué que tous les véhicules SAA ont des croix blanches ou rouges pour être distingué par l'aviation. C'est assez nouveau, de même l'utilisation de ruban de couleur pour se distinguer des FSA comme en Ukrainen, c'est clairement un conseil des Russes. Je suis pas exactement sur mais il me semble que l'emblême de la croix rouge à des fins militaires est strictement interdit par le droit humanitaire (et puis dans la région ça ne rappelle pas des bons souvenirs :) ) Pour les TOWs je suis comme Gally, faisons simple et pas cher : fumigènes, former les équipages à ne pas rester statiques à découvert dans les zones d'attaques. Le reste c'est du rêve mouillé pour une SAA qui est short en tout. -
Guerre civile en Syrie
Berezech a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Objectif Sirmaniyah, puis derrière Jisr Shugur. Idlib il faudra encore bien du chemin. Déjà les axes d'attaques de la SAA ont l'air beaucoup plus rationnels, ils ne se font plus tirer au TOW de trois cotés à la fois. Et ils se mettent doucement au combat d'infanterie en montagne. -
Guerre civile en Syrie
Berezech a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Pour une journée entière. un front d'une quinzaine de kilomètre (à peu près, en fait tout est très imbriqué, c'est probablement plus long), on parle de petits effectifs, quelques milliers de combattants, voir moins. Les combats continuent, avec aussi une offensive dans la plaine d'Al Ghab. Est ce la vraie attaque ? Si oui je trouve que le terrain est mal choisi, enfin reprendre la jonction de Jisr Shugur semble absolument vital pour le régime. Image avec Gmap, en orangée au fond les hauteurs que tiennent les rebelles, devant les vilages qu'ils contrôlent avec le saillant de Kafr Zita (mais c'est petit hein, voir l'échelle en bas à droite)., la plaine d'Al Ghab est tout en haut à gauche, la ligne rebelle étant en équerre dans ce secteur. Ici la situation plus large : -
S'il te plaît, dessine-moi une armée...
Berezech a répondu à un(e) sujet de Tancrède dans Histoire militaire
"Compter sur la milice, c'est s'appuyer sur un bâton rompu." Georges Washington, Vie et Correspondanes, volume 3 P.200 Et je suis complètement de cet avis. Seul un ensemble "institutionnel" qui est issu de la société qu'elle doit défendre, est à même dans la durée de remplir correctement ses fonctions. J'entends par là un ensemble légal-rationnel qui doit être réglé, soldé et contrôlé par l'Etat (mais c'est déjà une conception particulière). En somme le monopole de la violence légitime (légale rationnelle). L'armée romaine renvoie à ce modèle, mais est ce le cas des troupes d'ordonnance de Louis XI ? (qui est un prince encore marqué par le féodalisme primer intra pares mais dont la caisse personnelle est encore celle de l'Etat). 2e point, le rôle "Custodien" de l'armée pour le pouvoir politique. Cela semble être d'une absolue nécessité dès lors que ce dernier est faible, peu représentatif ou fait face à une contestation radicale. Pourtant c'est un atout à double trenchant, le rôle des gardes présidentielles, impériales, royales etc ... dans les coups d'Etats et les complots divers et variés ne manquent pas d'exemple et semble contribuer en soit à l'instabilité des régimes politiques. Ce n'est surement pas un modèle pour le reste de l'armée, tant il s'agit plutôt d'une institution dangereuse, qui vampirise les meilleurs moyens et les cadres (jusqu'à un point disproportionné avec la garde impériale napoléonienne), même quant il s'agit d'une unité réellement efficace au combat. (ce n'est pas nécessairement sa fonction, ni même une réalité quand bien même elle est utilisée dans ce rôle). La garde républicaine de Saddam avait elle plus vocation à tenir le pays et s'assurer que les autres unités se battent, ou à vraiment être engagée ? Quand ça a été le cas elle n'a pas fait un pli (mais on peut arguer qu'elle était à 10 vs 1, totalement dominée en terme de puissance de feu, frappée dans le dos et qu'une partie de ses cadres ont été retournés ...) 3e point : création ex-nihilo en urgence ou restauration dans le calme ? Une armée qui a vocation à servir est rarement créée dans le calme (révolution soviétique, révolution américaine ...) mais dans l'urgence, sous la pression, et avec des moyens disparates. Il y a des exceptions (modèle allemand de l'entre deux guerre ou même pour la Prusse après Iena). Cela dépend aussi beaucoup des ressources disponibles pour encaisser et apprendre (Soviétiques), ou avoir un paquet de cadres et une position excentrée, voir insulaire (US) qui permet d'avoir le temps de monter en puissance face à un adversaire lointain. Dans le cas Allemand, ou Prussien, l'existence de structures, d'une culture militaire très forte, l'attachement quasi minutieux à la formation et à la promotion d'une classe sociale valorisée est un atout. Mais aussi une sacrée contrainte dès lors qu'on retrouve les militaires à influencer la politique extérieure du pouvoir politique (ou tout simplement le dirigeant a la tentation de s'en servir), ce qui peux menacer la société elle même à terme. Aux US la culture militaire n'a t'elle pas prématurément poussé les dirigeants vers des solutions en apparence facile (Irak, Afghanistan) au détriment d'autres solutions ? Je digresse mais c'est assez inhérent à la façon dont l'armée aux US a été créé, où elle représente une vraie légitimité, un ascenseur sociale et éventuellement un moyen d'accéder à de l'influence, voir au pouvoir politique. Les ingrédients du succès : - Des cadres bien formés, et en bonne quantité, essentiellement aux échelons bas et intermédiaires, il semble qu'aux échelons supérieurs seul l'expérience permette vraiment de faire le tri - Un Etat solide, dont le pouvoir politique civil n'est pas menacé par l'existence de l'armée à chaque minute, qui éventuellement dispose d'une sauvegarde (la Gendarmerie en France) - Des ressources, au minimum de quoi payer (correctement) tout le monde et assurer la logistique - Une capacité à la réflexivité et à la remise en question. Voir même emprunté ce qui marche aux adversaires et aux voisins (cas des romains). - Avoir la Manche, l'Océan Atlantique ou Pacifique ou une interminable zone de steppe autour de chez soi semble bien aider. A défaut une ceinture de fer et un Etat bien réglé et administré. -
Migrations de masse vers l'Europe
Berezech a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
J'aurais jamais cru un jour applaudir Jacques Toubon cela dit. Et même trouver qu'il a une sacré paire de c*****e dans son rôle, il fait franchement un sacré boulot pour mettre le nez des autorités dans leur caca. On vit une drôle d'époque. -
Guerre civile en Syrie
Berezech a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Regardez les cartes, la topographie et les vidéos de tireurs d'AGTM. Les rebelles tiennent la ligne de crête du plateau d'Idlib ainsi que les villages en avant dans la plaine. L'AAS attaque les villages et se fait tirer dessus depuis les hauteurs par les AGTM (et certains postes de tirs sont dans la pleine elle même, légèrement en arrière du front). Les Russes pilonnent la première ligne et les bleds, mais le reste de la ligne de défense est intacte (ou tactiquement pas mis hors d'état de nuire du moins). L'AAS avance comme à la parade sur les axes faute de formation suffisante, engage la première ligne, et se fait shooter à l'AGTM. => Casualties, retraite. A moins d'avoir beaucoup de monde à sacrifier, sans les bons appuis ça ne va pas le faire. Et j'ai des vrais doutes sur la valeur tactique de l'infanterie des deux cotés. L'AAS souffre toujours du même problème : elle n'a pas assez d'artillerie et elle l'utilise mal. La présence Russe ne peut pas compenser cela par des frappes certes impressionnantes mais ponctuelles, son rôle est plus de frapper dans la profondeur ou sur des points forts. Problème si les points forts sont dispersés ou qu'il faut un temps de réaction rapide ... Les SU25 pourraient faire le job mais les russes sont ils prêts à les risquer au plus près ? Contre un adversaire qui a peut être des armes AA courte portée ? (j'ai vu les Mi24 sur les vidéos cela dit) Attaquer au nord d'Hama était intelligent, la plaine d'Al Ghab est un vrai cimetière et le seul moyen d'en chasser les rebelles (avec les moyens disponibles au sol) c'est de les tourner par l'est (pour prendre à revers les crêtes). Je ne pensais pas que le dispositif des rebelles était aussi solide et compétent dans le secteur nord Hama. Visiblement l'AAS et les russes non plus. -
Migrations de masse vers l'Europe
Berezech a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2015/10/07/dans-la-jungle-de-calais-medicalement-ce-que-nous-avons-vu-est-inacceptable_4784404_1654200.html Et sinon aujourd'hui le défenseur des droits a demandé la suspension de Dublin III et dénoncé l'inaction depuis 10 ans des autorités à Calais, j'applaudis des deux mains. -
Guerre civile en Syrie
Berezech a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Ton biais pro BRICS se fait ressentir, au détriment de l'analyse des rapports de force fondamentaux. Poutine gesticule, mais toute intervention (à fortiori dans un contexte aussi merdique) passe par pertes et profits à un moment ou à un autre. Idem sur la Crimée, la Russie passera à la caisse à long terme (et je ne me réfère pas aux sanctions économiques) Quant à une grande confrontation directe, on est dans du délire. Personne parmi les membres du conseil de sécurité ne la veux, on se tapote aux limites de l'influence mais je crois que tout le monde sait quand arrêter les frais. (enfin on va prier pour qu'Israel, la Turquie et l'AS ne se mettent pas à péter les plombs non plus ... ) -
Guerre civile en Syrie
Berezech a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Ne vous creusez pas trop les neurones, il n'y aura aucune confrontation directe qui mènerait à une escalade OTAN/PAVA Russie. On est peut être dans des paramètres de crise mais personne ne veut une WW3, du moins pas pour un bête accrochage aérien, ou un proxy qui se fait dérouiller. -
Les jeux vidéo et le réalisme des armes, des combats...
Berezech a répondu à un(e) sujet de starpom dans Livres, magazines, multimédia, liens et documentation
Tu peux t'amuser un peu à modifier les fichiers du jeux (bon j'ai un peu abusé une fois, remettant une partie de la cote anatolienne en grecque orthodoxe (ce qui historiquement a plus ou moins était le cas même si ça fait l'objet de débat passionés sur le forum de paradox). Bon plus sérieusement : - DoW Serbie - Vassalisation - Avec du bol la Bosnie gangbang la Serbie au même moment donc dès que la paix est signé avec la Serbie, guerre avec la Bosnie - Vassalisation - Raguse aime gangbanger la Bosnie, même cassus belli donc - Vassalisation - Simultanément lancer la production à fond de galères pour être capable de choper des petits morceaux de la flotte ottomane si besoin - Tenter de diplo-vassaliser et/ou d'annexer le Théodoros (Trébizonde est trop loin et du mauvais coté de la mer je dirais), dans ma dernière partie byzantine j'ai cassé la figure à la Crimée que j'ai vassalisée en sauvant le Théodoros - Eventuellement faire subir le même sort à la Walachie si c'est possible (en utilisant l'accès par la Hongrie) mais généralement l'Ottoman intervient (avertissement) et à Urbino (si ils ne sont pas vassalisés par l'Aragon) Cette dernière option permet éventuellement d'entrer dans le SERG, ce qui dissuadera définitivement l'Ottoman de te croquer et permet de manger l'Italie beaucoup plus vite. Déjà avec une nuée de vassaux et quelques îles grecques qui se révoltent / et ou une guerre bien gérée contre Venise (Corfou, Naxos, la Crète, Chypre, Rhodes) ou Gène en veillant à ne pas ramener l'autriche dans le conflit ça devrait faire réfléchir l'Ottoman suffisamment longtemps pour qu'il considère que tabasser ses petits Beyliks est plus prioritaire. Dès que son armée a traversé à Gallipoli, le DoW et tenter de détruire sa flotte bout par bout en empêchant les renforts de passer. Si ça marche tu peux avaler la Grèce, laisser péter la grande révolte Bulgare, et voir venir la suite plus sereinement. Il faut aller très vite en début de partie, tu n'as pas le temps de t'arrêter pour refaire le plein de manpower ou voir les limites et l'inflation exploser. Historiquemnt Byzance n'a aucune chance, je trouve normal qu'IG on ne puisse pas résister sans abuser un peu des mécaniques de jeu; les ottomans sont historiquement déjà une superpuissance en 1444 -
Un conflit très actuel: 1792-1799
Berezech a répondu à un(e) sujet de Tancrède dans Histoire militaire
Analogie passionnante qui j'espère fera naître un débat fourni ! Pour apporter de l'eau au moulin, je souscris à la non-nouveauté d'un conflit dit "de 4e génération", de fait et de tout temps et dans toutes les cultures ce genre de choses est d'une banalité affligeante, qu'il soit le fait d'une "grande Jacquerie" qualification que j'ai vu passé sur le fil Syrien et qui est un des facteurs d'explication de la guerre civile syrienne (en France en 1789 dans les faits, on arrive de la même manière à la fin d'une période un peu tendue sur les récoltes), ou qu'il soit le fait d'une révolte de nobles (ou d'une faction à l'intérieur d'un régime politique), d'une guerre religieuse ou d'une fraction séparatiste qui fait dégénérer le conflit en affrontement général. A cette haune, la guerre de sécession pourrait parfaitement être considérée comme telle (si ce n'est que les confédérés manquent d'appuis extérieurs, la France et la GB n'intervenant pas). Là ou l'analogie s'arrête à mon avis c'est sur la différence fondamentale des structures des pays, la France de 1789 est déjà un Etat partiellement légal-rationnel avec des une classe moyenne émergeante qui conteste un fonctionnement conçu par une élite nobiliaire qui ne parvient pas (plus en fait) à se réformer pour diriger une société de plus en plus complexe où elle a perdu sa justification première et sa légitimité, mais devient aussi marginale dans la nouvelle économie, restant repliée sur une situation de rentes, entretenues par des privilèges fiscaux hallucinant (assimilable à des subventions ou à ce qu'on appellerait aujourd'hui des déductions fiscales). Les socles idéologiques du clan dirigeant en 1789 sont largement sapés (légitimité des armes, religion ou possession matérielle). J'ai précisé plus haut qu'elle ne parvenait PLUS à réformer le pays, de fait il est patent que le projet millénaire des capétiens a doté le pays de structures autrement résilientes que le piteux système clientéliste et les réseaux de loyautés quasi féodaux que Bashar et son clan rapproché ont pu mettre en oeuvre. J'ai tendance à penser que la révolution n'est qu'une continuation d'un processus déjà bien entamé qui butté sur un reliquat (la noblesse et son système idéologique, ses privilèges) qui aurait tout à fait pu être réformé pour un coût raisonnable si les circonstances avaient été un peu plus favorables (défaites militaires dans les guerres du XVIIIe, échecs économiques en outre-mer, manque à gagner pour l'économie nationale due aux dits investissements outre-mer, endettement, creusement des inégalités trop rapide, système financier inepte ...). Je pense que le pouvoir Syrien n'avait, de par sa propre nature pas ce type de capacités, à moins de voir Bashar être l'humaniste qu'il était promis à être, mais j'ai tendance à penser qu'il aurait été immédiatement remplacé par son propre clan et/ou aurait été balayé par une opposition en manque de culture de partage du pouvoir (c'est à dire ce qu'on appelle la culture démocratique). Sa société est profondément inégalitaire, il y a un décalage urbain/rural mais aussi ethnico-religieux, indépassable dans une région où l'idéologie que forme l'interprétation Sunnite de l'Islam reste pré-éminente, seule alternative crédible au pluralisme autoritaire et légèrement séculier du pouvoir. En France en 1789 le christianisme est toujours important mais n'est plus l'alpha et l'oméga du logiciel idéologique, y compris dans les élites conservatrices qui se sont construit en sécularisant le pays. Ce constat s'applique à l'armée. Je pense que le choc de 1791-1795 n'est surmonté que parce que la structure préexistante de l'Armée Royale, sans être intacte, reste raisonnablement opérationnelle et forme un creuset capable à la fois d'affronter l'ennemi extérieur, de développer la force dont le pouvoir très centralisateur a besoin, ne serait ce qu'au quotidien pour se maintenir, ou pour affronter les troubles internes. Beaucoup d'officiers de Napoléon par exemple sont déjà officiers de l'armée royale à des grades inférieurs, et c'est quand même en somme bien l'essentiel, le personnel "nobilier" au haut commandement ne me paraissant pas avoir montré des capacités particulièrement impressionnantes. Les officiers roturiers vont dans un système plus ouvert rapidement monter (pas toujours au talent malheureusement) mais la sélection naturelle dans la durée fait pas mal le tri, et il y a de sacrés ratés pendant cette première période, mais comme tu le soulignes Tancrède, ils ne sont pas critiques car le pays a les capacités pour encaisser, gagner du temps et se remettre. On peut objecter qu'à terme la révolution coute une blinde au pays et à toute ces ressources préexistentes (et c'est le cas), mais ça marche relativement dans le cas français. La Syrie elle n'a clairement pas ça. Au début du conflit une armée de caserne qui serre essentiellement à faire fonctionner une partie de la clientèle et contrôle beaucoup de terrains (j'hallucine en me baladan sur wikimapia sur le nombre d'installations militaires, ce pays est plus densément équipé en base que la Corée du Nord) et une petite garde de prétorien chargés de protéger le régime. Les années 2011-2012 du conflit correspondent d'ailleurs plus à un grand foutrac indescriptibles qui voit la SAA s'effondrer sur elle même et pédaler dans la semoule pour empêcher l'insurrection de s'étendre (ce que l'année 2013 lui permet à l'ASL de faire, avant de se faire niquer par l'EI). Bon je suis loin d'avoir tout dit mais j'y reviens :) -
Tribunal pénal pour l'invasion de l'Irak en 2003 ?
Berezech a répondu à un(e) sujet de Kiriyama dans Histoire militaire
C'est théoriquement possible, sous réserve d'un vaste bouleversement diplomatique mondial (Conseil de Sécurité plus représentatif, coopération maintenue entre les Etats, ratification par les US du statut de Rome) Les signataires / ou ayant ratifié (pas pareil) : https://treaties.un.org/Pages/ViewDetails.aspx?src=TREATY&mtdsg_no=XVIII-10&chapter=18&lang=en Les US ont signé le statut mais leur Parlement ne l'ont pas ratifié (il n'y a jamais eu de majorité pour le faire, je ne pense pas qu'il s'en trouve une à un horizon humain raisonnable) Le royaume uni a signé ET ratifié mais en posant des réserves. D'autres membres de la coalition pourraient être concernés. Enfin il faudrait un consensus large au niveau diplomatique pour permettre des poursuites. Je pense que vu l'Etat de polarisation du monde on en est TRES loins certains pays tels que la Russie ayant tout à craindre de l'instauration d'un fâcheux précédent. (ils ont aussi signé mais pas ratifié le statut de la CPI) -
J'ouvre ce fil sur le bombardier stratégique britannique Vulcan, un appareil au design inratable qui a eu une carrière intéressante et qui c'est battu la dernière fois durant la guerre des malouines. Fiche wiki : https://fr.wikipedia.org/wiki/Avro_Vulcan Et donc nous débutons au moment où un des derniers exemplaires (le XH558) fait son dernier vol en public (il a été retiré voilà déjà plusieurs décennies de l'arsenal de la RAF vers 1984) : http://www.bbc.com/news/uk-england-beds-bucks-herts-34411544 L'appareil sera gardé au sol pour des expositions. Photos BBC :