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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques


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Trois scientifiques russes ayant travaillé sur les armes hypersoniques arrêtés pour « haute trahison »

"Les arrestations des trois chercheurs − depuis juin 2022 − ont été dénoncées, dans une lettre publiée lundi, par leurs collègues de l’Institut Khristianovich. Le détail des faits qui leur sont reprochés reste inconnu."

https://www.lemonde.fr/international/article/2023/05/19/trois-scientifiques-russes-ayant-travaille-sur-les-armes-hypersoniques-arretes-pour-haute-trahison_6174058_3210.html

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Il y a 2 heures, jojo (lo savoyârd) a dit :

Trois scientifiques russes ayant travaillé sur les armes hypersoniques arrêtés pour « haute trahison »

"Les arrestations des trois chercheurs − depuis juin 2022 − ont été dénoncées, dans une lettre publiée lundi, par leurs collègues de l’Institut Khristianovich. Le détail des faits qui leur sont reprochés reste inconnu."

https://www.lemonde.fr/international/article/2023/05/19/trois-scientifiques-russes-ayant-travaille-sur-les-armes-hypersoniques-arretes-pour-haute-trahison_6174058_3210.html

Donc cela signifierait que malgré les déclarations russes des kinzhal auraient bien été interceptés. De la à dire 6/6 sur Kiev et 1/1 la première fois comme le déclare les ukrainiens c'est encore tout un monde

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Il y a 4 heures, jojo (lo savoyârd) a dit :

Erreur de calculette ...

"Guerre en Ukraine : énorme erreur comptable du Pentagone, la valeur des équipements fournis par les Etats-Unis à Kiev largement surestimée"

"Nous avons découvert des incohérences dans l'estimation de la valeur des équipements fournis" à l'Ukraine, a déclaré à Reuters l'un des responsables. Le Congrès a été prévenu jeudi des ajustements comptables, ont indiqué les sources. Le responsable a également déclaré qu'il était possible que le montant de la surestimation des équipements augmente, alors que le Pentagone procède à un examen approfondi de la question."

https://www.lindependant.fr/2023/05/18/guerre-en-ukraine-enorme-erreur-comptable-du-pentagone-la-valeur-des-equipements-fournis-par-les-etats-unis-a-kiev-largement-surestimee-11204913.php

La valeur monétaire c'est accessoire.

Ce qui compte c'est la valeur militaire.

Ni le nombre total. Ni le nombre de dollars ou d'euros. Mais quels résultats sont obtenus avec le matériel en question.

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Le PR ukrainien est arrivé à Hiroshima ce matin, toujours convoyé par un appareil français. Il a rencontré un premier représentant étranger, un certain Narendra Modi.

Pendant ce temps, le vice-ministre des AE russes dit que si fourniture de F-16, les pays occidentaux encourront, je cite, "des risques colossaux". Sûrement une menace nucléaire cachée, mais on note l'effort sémantique.

 

Modifié par Ciders
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Bon, ils semblent se décider à leur fournir des F16 mais une question risque vote de se poser .... 

Car on sait que ces F16 vont surtout avoir une mission de bombardements et non pas de combat aérien car les avions russes prendraient trop de risque de se faire descendre par les patriotes ou Mamba, S300. 

Donc la question que je me pose est ce que les pays européens vont accepter de faire vider leur stock de missiles air-sol Maverick ou JDAM , bref quel pays acceptera de fournir la moitié de son stock de son équivalent "GBU" sachant que ces missiles coutent une blinde et que cela devra prendre des années pour reconstituer leur stock !

 

Car comme on l'a vu les ukrainiens consomment des munitions à une cadence infernale comme il s'agit d'une guerre de haute intensité... 

 

Néanmoins, les F16 n'arriveront pas avant 6 mois / 1 an et je pense que d'ici là, les choses auront bien évolué...

Modifié par Claudio Lopez
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il y a 32 minutes, Claudio Lopez a dit :

Bon, ils semblent se décider à leur fournir des F16 mais une question risque vote de se poser .... 

Car on sait que ces F16 vont surtout avoir une mission de bombardements et non pas de combat aérien car les avions russes ont trop de risque de se faire descendre par les patriotes ou mamba, S300. 

Donc la question que je me pose est ce que les pays européens vont accepter de faire vider leur stock de missiles air-sol Maverick ou JDAM , bref quel pays acceptera de fournir la moitié de son stock de son équivalent "GBU" sachant que ces missiles coutent une blinde et que cela devra prendre des années pour reconstituer leur stock !

 

Car comme on l'a vu les ukrainiens consomment des munitions à unen cadence infernale ... 

 

Néanmoins, les F16 n'arriveront pas avant 6 mois / 1 an et je pense que d'ici là, les choses auront bien évolué...

Rationnement comme pour leurs Tochka et utilisation sur les cibles de haute valeur...

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Un reportage intéressant de LCI il y a une semaine, concernant l'état d'esprit en Russie.

Intéressant car la source principale est russe travaillant en Russie (un prof de sociologie à Moscou), et que je trouve le traitement de l'information assez équilibré et prudent.

 

 

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Pour sortir du dualisme : Poutine avait-il toute sa santé mentale ou pas le jour où il a pris la décision d'envahir l'Ukraine, je vous propose le modèle Harry Truman :

il y a 2 minutes, Wallaby a dit :

20 mai 2023. Evan Thomas

13:56 Nous nous complaisons à penser que lorsque les gens prennent une décision difficile, ils ont un débat complet et approfondi à ce sujet. Ce n'est pas vraiment comme ça que ça marche. Il y a beaucoup de déni, les gens ne voulant pas savoir. La nuit où Harry Truman a pris la décision de larguer la bombe, il a écrit dans son journal : « J'ai donné l'instruction au secrétaire à la guerre de choisir une cible purement militaire, de telle sorte que nous tuions des soldats et non des femmes et des enfants ». N'importe quoi ! La bombe visait le centre d'Hiroshima ! Truman ne voulait pas croire ce qu'il était sur le point de faire. C'est humain. Les gens passent un moment difficile à se confronter à ce qu'ils... à ce qu'ils sont en train de faire. Mais il l'a fait. Il a donné l'ordre. Il a pu être dans le déni dans son journal, mais il a pris la difficile décision.

Ainsi, à l'instar d'Harry Truman, Vladimir Poutine a pu écrire dans son journal, le soir du 24 février 2022 : « j'ai donné les ordres pour une opération spéciale en Ukraine ».

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Une journaliste et une militante russes auraient été empoisonnées après une réunion de dissidents à Berlin fin avril. Des investigations sont en cours.

https://www.bfmtv.com/international/asie/russie/allemagne-des-soupcons-d-empoisonnement-d-opposants-russes-en-exil-une-enquete-ouverte_AD-202305210289.html

 

Au final on va peut-être découvrir qu'elles ont simplement mangé quelque chose de pas frais...

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il y a une heure, Ciders a dit :

Oui mais encore une fois, une grande réussite de Poutine : chaque fois qu'il y aura un léger doute, on pensera au polonium.

Niveau soft power, il leur faudra des décennies pour espérer s'en sortir... je dis espérer, on traîne encore le poids de mai 1940.

Niveau soft power en Occident certes. Je doute que ce soit l'effet recherché actuellement. Après cette volonté dissuasive à l'encontre des "traitres" en valait-elle la peine, difficile à dire.

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il y a 48 minutes, gustave a dit :

Niveau soft power en Occident certes. Je doute que ce soit l'effet recherché actuellement. Après cette volonté dissuasive à l'encontre des "traitres" en valait-elle la peine, difficile à dire.

Vaut-il mieux tuer des gens ou avoir de quoi les tenir par les parties molles ou faire en sorte de leur faire comprendre qu'on peut les tuer sans pour autant le faire ? Visiblement en Russie, on n'hésite pas à employer les trois méthodes, et de façon visible.

Est-ce efficace ? A voir sur le long terme.

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Il y a 17 heures, Pol a dit :

Je ne vais pas dire qu'il y a un "plan" de conquête mais nous n'en sommes pas loin. C'est un truc gravé dans ce que j'aime qualifier "l'esprit soviétique", c'est à dire de cette génération qui a la carte de l'URSS comme référence à leur pays et que tous ces pays devenus indépendants comme l'Ukraine sont des anomalies qu'il faut corriger, entendre par là qu'il faut reconquérir. Tous les prétextes sont alors bons pour y arriver, que ce soit par la voix lente et insidieuse de la diplomatie/corruption, d'accords divers et variés ou par la force.

Globalement d'accord. Je comparerais cette vision au phénomène des "membres fantômes", qui fait que les amputés peuvent "ressentir" un membre que pourtant ils n'ont plus. En quelque sorte, le cerveau conserve la "carte mentale" d'un corps entier, alors même que consciemment la personne sait bien qu'elle a perdu une partie de son corps.

Mon impression personnelle est que ce phénomène est largement générationnel. C'est la génération actuellement au pouvoir qui d'une part peut éprouver ce phénomène de "membres fantômes" - où est mon Ukraine, où est ma Biélorussie, etc. - d'autre part a vécu l'effondrement catastrophique des années 1990 et son coût humain dantesque - des millions de morts prématurés - donc a une loyauté toute spéciale envers le dirigeant qui en a sorti la Russie.

Je m'attendrais à ce que la génération suivante du peuple russe - ceux qui sont adolescents ou ont tout au plus la vingtaine aujourd'hui - exprime en grandissant des opinions nettement différentes, du fait de leur expérience si différente - un pays avec ses frontières de 1991, un pays raisonnablement prospère et en tout cas pas effondré. Lorsqu'ils seront au pouvoir - dans 20 ou 30 ans ? - je pense raisonnable d'espérer qu'ils fassent évoluer leur pays.

D'ici là, on peut toujours espérer de bonnes surprises, mais il me semble plus prudent de se préparer à une vingtaine d'années où la Russie sera un danger au moins potentiel pour ses voisins anciennement soviétiques.

 

Il y a 17 heures, Pol a dit :

La seule chose que Poutine ne prévoyait pas, c'était une "vraie" guerre, cela devait être qu'un mouvement de troupes avec l'idée réelle et sérieuse que les ukrainiens ne broncheraient pas ou recevraient les russes comme les autrichiens ont reçus les allemands au moment de l'Anschluss. Grosse erreur de "l'esprit soviétique" qui vit dans un passé qui n'est plus du tout la réalité du présent, grosse erreur aussi que de croire à l'inaction occidentale.

Effectivement, il y a eu une profonde et gravissime erreur de calcul.

Attention tout de même à ce qui probablement le plus troublant, et le plus dangereux. La réaction non seulement du pouvoir, mais de l'appareil de propagande, et d'une bonne partie au moins (majoritaire ?) de la population n'a pas été de prendre en compte - douloureusement - la réalité. Mais de redoubler d'effort, et de radicalité, dans la même direction.

Un exemple, l'accusation de "nazisme" à l'encontre des Ukrainiens peut bien avoir quelques bases réelles (très limitées) avec la participation des miliciens néo-bandéristes au renversement du gouvernement ukrainien en 2014, l'essentiel de cette accusation est évidemment un mensonge... mais un mensonge qui a du sens. Le discours devient en fait juste et exact si l'on remplace le mot "nazi" par le mot "indépendantiste". Il s'agit principalement d'un masque pour la vraie accusation portée par Moscou à l'encontre des Ukrainiens, c'est-à-dire que la majorité veulent être indépendants de Moscou - cette accusation là est tout à fait exacte.

Eh bien lorsque la force de la volonté de résistance des Ukrainiens est apparue au grand jour, vers mars 2022, la directrice de RT Margarita Simonyan a pu dire dans un débat à la télévision, l'air faussement (ou réellement, qui sait ?) surprise "Je n'avais pas idée que le nazisme était si répandu en Ukraine".

Autrement dit, la réaction n'a pas été "Il y a quelque chose que nous ne comprenons pas. On s'est pris la réalité dans les dents, il faut regarder de plus près ce qui se passe au juste". Mais "Je conserve à tout prix mes convictions antérieures. J'escalade beaucoup plus haut que prévu car la situation est bien pire que ce que j'imaginais".

En pratique, le pouvoir s'est préparé à une guerre longue, non plus pour balayer en quelques semaines un pouvoir impopulaire auprès de la grande majorité raisonnable des Ukrainiens (c'est-à-dire voulant être proches de la Russie, il est convenu de dire "pas nazi"), mais pour casser le "conditionnement nazi" (c'est-à-dire la volonté d'indépendance) d'un peuple dont on avait sous-estimé à quel point il avait été déformé par l'Occident corrupteur et allié objectif des néonazis.

L'enjeu étant suivant cette vision - évidemment déformée voire délirante - encore plus élevé que prévu... la victoire est encore davantage nécessaire. Les efforts les plus grands sont donc justifiés pour l'obtenir.

 

Il y a 17 heures, Pol a dit :

Cette guerre emportera la Russie dans une défaite, c'est une certitude.

Je suis frappé de cet état d'esprit qui s'exprime aussi dans les discours de plus d'un homme d'Etat occidental. 

Une "certitude", vraiment ? La guerre est parfois surnommée le tribunal de la force. Non parce que c'est le droit qui serait aux commandes - c'est tout le contraire. Mais parce que ce tribunal, comme les autres, livre des verdicts.

Ce verdict n'est pas encore connu. 

Et je ne fais là qu'enfoncer une porte ouverte.

 

Il y a 17 heures, Pol a dit :

Une défaite militaire, une défaite politique et diplomatique, une défaite économique, une défaite territoriale, une défaite d'influence. Tout ne se fera pas en une journée, c'est un temps long sur laquelle l'ensemble de ces éléments se jugeront.

"Temps long" ? Dans ce cas nous sommes peut-être d'accord oui. Reste à bien comprendre que "long", ça peut être vraiment long.

Si en 1832 un homme clairvoyant avait dit "La conquête de l'Algérie se terminera par une défaite pour la France, c'est une certitude"... il aurait eu raison. C'est bien ce qui s'est passé. Il a "juste" fallu pas mal de temps...

La volonté d'indépendance ukrainienne n'a aucune raison de disparaître entièrement. Je verrais une bonne chance pour l'Ukraine de devenir indépendante dans les années 2050, ou du moins dans la seconde partie du siècle - après au moins un changement de génération en Russie.

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Il y a 19 heures, Pol a dit :

Je ne vais pas dire qu'il y a un "plan" de conquête mais nous n'en sommes pas loin. C'est un truc gravé dans ce que j'aime qualifier "l'esprit soviétique", c'est à dire de cette génération qui a la carte de l'URSS comme référence à leur pays et que tous ces pays devenus indépendants comme l'Ukraine sont des anomalies qu'il faut corriger, entendre par là qu'il faut reconquérir.

Pas reconquérir complètement. Redécouper suivant la carte des nationalités lorsqu'elle ne coïncide pas avec celle des Républiques, comme nous avons fait en Yougoslavie en séparant le Kosovo de la Serbie. L'Albanie ne cherche pas à reconquérir toute la Serbie jusqu'à Belgrade.

Les nationalistes russes dans le style de Soljénitsyne sont désoviétisés, mais ils se posent la question des frontières ethniques.

L'esprit soviétique était internationaliste. Je ne crois pas que ce soit encore vivant en Russie aujourd'hui.

Le 25/02/2023 à 13:53, Wallaby a dit :

Je ne connais personne qui dise que la guerre franco-prussienne ait été banale.

Poutine n'a pas dit que l'Ukraine était une partie inaliénable de la Russie. Il l'a dit en substance pour certaines provinces comme la Crimée, et maintenant les oblast du sud-est, mais ce n'est pas très différent de la posture de Bismarck vis à vis de l'Alsace et de la Lorraine.

Cela me parait tomber sous le sens que les tactiques ou même les stratégies sont différentes entre Poutine et Bismarck. La ressemblance n'est pas dans les méthodes employées mais dans le projet, dans l'état final souhaité par les deux hommes.

Le projet de Bismarck en Alsace, comme le projet de Poutine en Crimée n'est pas un projet colonial. C'est un projet assimilateur. Dans une colonie, on n'assimile pas. À part dans quelques communes du Sénégal, la France n'a jamais donné le droit de vote à ses colonisés : dans une colonie, on maintient une différence de droit entre le colon et le colonisé.

Le projet de Poutine ressemble à celui de Bismarck en tant qu'il cherche à construire un État pour tous les Russes, comme Bismarck créait un État pour tous les Allemands.

Ce n'est pas un projet colonial ou impérial. C'est un projet nationaliste ou irrédentiste.

@CortoMaltese dit que je trolle. Je trolle autant que Robert Coalson. Je trolle autant que Radio Free Europe dont il est le correspondant pour la Russie et l'Europe de l'Est, en soutenant son hypothèse selon moi non réfutée par les faits, d'une proximité entre le projet poutinien et le projet d'Alexandre Soljenitsyne :

https://www.rferl.org/a/russia-putin-solzhenitsyn-1990-essay/26561244.html (1er septembre 2014)

Miriam Elder, spécialiste de la Russie, a noté dans un article publié sur BuzzFeed que la réponse de Poutine et d'autres déclarations qu'il a faites sur l'Ukraine par le passé reflètent certains des arguments avancés par le lauréat du prix Nobel Alexandre Soljenitsyne dans un essai de 1990 intitulé "Reconstruire la Russie".

Dans "Reconstruire la Russie", publié aux derniers jours de l'U.R.S.S., Soljenitsyne critique les politiques frontalières désordonnées du gouvernement soviétique qui, selon lui, ont découpé la "Rus" traditionnelle. Il préconise une "Union russe" englobant l'Ukraine, la Biélorussie, la Russie et les parties ethniquement russes du Kazakhstan.

Soljenitsyne est confiant dans l'unité fondamentale des peuples biélorusse, ukrainien et russe, trois branches qui ont été historiquement séparées par "l'invasion mongole et la colonisation polonaise".

"Nous avons tous ensemble émergé de la précieuse Kiev, "d'où est partie la terre russe", selon la chronique de Nestor", écrit Soljenitsyne. Il soutient qu'en Lituanie et en Pologne, "les Russes blancs [Biélorusses] et les Petits Russes [Ukrainiens] ont reconnu qu'ils étaient Russes et ont lutté contre la polonisation et le catholicisme."

"Le retour de ces terres à la Russie était à l'époque considéré par tous comme une "réunification"", dit-il.

Soljenitsyne reconnaît les souffrances des Ukrainiens sous les Soviétiques, mais dit que ce n'est pas une raison pour "s'amputer de l'Ukraine" et, en particulier, "les parties qui ne faisaient pas partie de l'ancienne Ukraine... la Novorossia ou la Crimée ou le Donbas et les régions pratiquement jusqu'à la mer Caspienne." Préfigurant la rhétorique russe d'aujourd'hui, Soljenitsyne dit que, si l'Ukraine doit être indépendante, alors ces régions devraient être autorisées à "s'autodéterminer."

Mais il prône clairement l'union entre la Russie et l'Ukraine.

"Séparer l'Ukraine aujourd'hui signifierait couper à travers des millions de familles et de personnes", écrit Soljenitsyne. "Un tel mélange de populations ; des régions entières à majorité russe ; combien de personnes incapables de choisir entre les deux nationalités ; combien de personnes d'ethnie mixte ; combien de mariages mixtes qui jusqu'à présent n'ont jamais été considérés comme mixtes. Dans la majeure partie de la population, il n'y a même pas un soupçon d'intolérance entre Ukrainiens et Russes."

Et tout cela, écrit-il, "s'applique complètement à la Russie blanche [Biélorussie] également."

Dans le même temps, Soljenitsyne critique l'ambition soviétique d'imposer la domination russe sur les nations non-russes, affirmant que cela "détruirait l'essence nationale russe."

Il préconise de rompre immédiatement les liens avec les trois pays baltes, la Moldavie, les trois pays du Caucase du Sud et tous les pays d'Asie centrale, à l'exception du Kazakhstan. La Russie n'a pas assez de force pour contrôler un empire, écrit-il, et essayer de le faire ne fera que "précipiter notre destruction".

De même, il souhaite bonne chance aux anciens pays du bloc soviétique d'Europe centrale, même s'il affirme que la Russie ne peut se permettre de les subventionner avec des ressources naturelles. "Nous nous réjouissons pour les pays d'Europe de l'Est -- qu'ils vivent et prospèrent en toute liberté", écrit-il. "Et laissez-les payer pour tout selon les prix mondiaux".

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À contextualiser avec le fait que la mère de Soljenitsyne était d'origine ukrainienne.

 

 

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https://theconversation.com/que-peut-la-diplomatie-pour-arreter-la-guerre-en-ukraine-204879 (21 mai 2023)

À ce stade du conflit, le coût politique d’un cessez-le-feu serait beaucoup plus élevé pour Kiev que pour Moscou. C’est pourquoi l’Ukraine s’accroche à la perspective d’une contre-offensive et réagit fermement à l’idée d’un abandon de la Crimée, évoquée par le président brésilien Lula. Néanmoins, si cette contre-offensive ne venait pas, ou si elle échouait, le constat qu’il n’y a pas de solution militaire pourrait s’imposer dans les esprits, par une forme d’épuisement.

Mais comment fonder une paix durable sur un cessez-le-feu, si celui-ci n’est pas accompagné d’un accord sur les frontières et de garanties de sécurité ?

En soutenant militairement l’Ukraine et en sanctionnant durement la Russie, la stratégie occidentale vise – sans le dire et sans faire directement la guerre – à provoquer des changements politiques en Russie, comme ils ont eu lieu en Serbie après 1999. Mais puisqu’il n’est pas possible de défaire complètement la Russie [on ne peut pas bombarder Moscou comme on a bombardé Belgrade, parce que la Russie, contrairement à la Serbie est une puissance nucléaire], cette perspective est très incertaine.

En outre, il ne faut pas exclure un scénario de radicalisation croissante à Moscou qui aboutirait à l’accession au pouvoir d’un successeur encore moins susceptible de négocier que Poutine. Et les exemples de la Biélorussie, de la Corée du Nord, de Cuba, de l’Irak avant 2003, de l’Iran, montrent qu’un régime autoritaire sous sanctions peut se maintenir longtemps en exploitant la fibre nationaliste.

Début mars, en marge d’une réunion du G20 à New Delhi, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a rencontré son homologue russe Sergueï Lavrov, pourtant placé sur la liste des sanctions occidentales. Trois semaines plus tard, il a même évoqué devant le Congrès américain la perspective lointaine de discussions sur les frontières de l’Ukraine. Voilà qui montre que les États-Unis n’excluent rien.

En 1953, pour mettre fin à la guerre de Corée, l’armistice avait été conclu par les États-Unis (parlant au nom de l’ONU, puisqu’ils dirigeaient l’intervention armée au nom des Nations unies), la Corée du Nord et la Chine, avec l’Union soviétique en coulisses. Les négociations avaient démarré en 1951 mais n’avaient abouti qu’après la mort de Staline. Et la Corée du Sud, ne voulant pas renoncer à la réunification du pays, avait refusé de signer l’accord.

https://www.iris-france.org/wp-content/uploads/2023/03/Asia-Focus-194.pdf (mars 2023)

De même que le président Zelensky insiste (et je le comprends) sur la récupération de l’ensemble des territoires ukrainiens perdus, le président sud-coréen
Syngman Rhee s’est accroché à l’objectif de réunifier l’ensemble de la péninsule coréenne. C’est pourquoi la Corée du Sud a refusé de signer l’accord d’armistice conclu entre les États-Unis, l’URSS, la Chine et la Corée du Nord. Malgré l’entrée des deux Corée à l’ONU, la constitution sud-coréenne prévoit toujours que la Corée inclut les deux territoires.

Géopolitiquement, l’Ukraine et la péninsule coréenne se trouvent dans des espaces de confrontation entre les puissances terrestres et maritimes mondiales. À plusieurs reprises dans l’histoire, la Corée a servi de champ de bataille entre ces puissances, tout comme l’Ukraine a été un champ de bataille entre la Russie et les puissances rivales. La Corée a essayé de proclamer sa neutralité en 1897, mais est tombée dans l’orbite nippone après la guerre russo-japonaise. Du point de vue de la Russie, l’Ukraine fait partie de son identité historique et culturelle. La Crimée, l’accès à Sébastopol, les liens avec le Donbass, étaient jugés stratégiques alors que l’OTAN promettait l’adhésion de la Géorgie et de l’Ukraine. Aurait-on pu éviter le conflit ?

À chaque fois que j’ai rencontré des responsables ukrainiens, je leur ai conseillé de ne pas se ruer vers l’OTAN, mais de renforcer leur défense dans une position de neutralité.

J’ai condamné la décision arbitraire de Vladimir Poutine de démarrer cette guerre il y a un an. Le peuple ukrainien démontre une volonté de résistance et un patriotisme remarquables qui ont réussi à arrêter l’offensive russe. Mais il est illusoire de vouloir terminer ce conflit par les armes. La prolongation d’une guerre d’attrition est un scénario du pire qui ne peut qu’accroître les pertes humaines et les destructions pour la Russie et l’Ukraine alors que cette dernière, affaiblie par les millions de déplacés et réfugiés, a une population quatre fois inférieure à la population russe. Le chef d’état-major américain Mark A. Milley a reconnu que la probabilité pour l’Ukraine de reconquérir tout son territoire était faible. De plus, le risque d’utilisation de l’arme nucléaire ne doit pas être sous-estimé, l’ancien président Dmitri Medvedev ayant déclaré que la défaite conventionnelle d’une puissance nucléaire pourrait déclencher une guerre nucléaire.

Il est temps de méditer la sagesse orientale : nous ne pouvons garantir notre sécurité sans assurer celle des autres. Comme l’a souligné Henry Kissinger, l’effondrement de la Russie ne ferait qu’accroître le chaos mondial. Le changement climatique est un danger pire encore qui nécessite la coopération de tous. Le navire, notre planète, est en train de couler. Il est fondamental que les États-Unis et la Chine dialoguent activement pour empêcher une escalade du conflit ukrainien vers une guerre mondiale, et il est urgent malgré la dimension dictatoriale de la Russie moderne, de proclamer un cessez-le-feu et de démarrer des négociations sur la base des positions antérieures à l’invasion.

Young-gil Song est une personnalité politique de premier plan en Corée du Sud. Il a été parlementaire pendant 22 ans, maire d’Incheon (3e ville du pays) et président du parti démocrate.

 

Modifié par Wallaby
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Les achats importants de pétrole de l'Inde à la Russie ont comme corollaire la baisse des achat vers le Moyen-orient qui doit donc exporter vers ??? 

zonebourse.

https://www.zonebourse.com/cours/matiere-premiere/WTI-2355639/actualite/Indian-Oil-Corp-Les-contrats-avec-le-Moyen-Orient-sont-reduits-a-neant-par-le-brut-russe-43910748/

 

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