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Israël et voisinage.


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Le 07/01/2024 à 22:58, herciv a dit :

Bon, maintenant, Israël veut en finir avec le hezbollah. 

 

De ce que j'ai compris, l'exigence d'Israël est que le Hezbollah retire ses forces au nord du fleuve Litani. C'était déjà l'objectif de la guerre - ratée - de 2006 qui répondait à une attaque hezbollahie en Israël qui avait coûté la vie à huit soldats de Tsahal.

Dans les faits, les attaques récentes sur le nord d'Israël ont forcé à évacuer des milliers d'Israéliens de leurs villages situés trop proches de la frontière. Il n'est pas certain qu'Israël accepte indéfiniment cette situation. Ils veulent faire cesser ces attaques, et l'idéologie des organisations djihadistes palestiniennes et libanaises ne leur laisse que deux possibilités : soit évacuer tous les juifs de Terre sainte et détruire leur propre pays. Soit la solution de force, idéalement par la simple intimidation si elle suffisait, sinon par la guerre.

Cela dit, je suis surpris que les Israéliens en parlent si tôt. Ils sont encore loin d'avoir pris le contrôle de l'ensemble de la bande de Gaza et d'y avoir éradiqué les moyens militaires du Hamas. Les évaluations initiales en octobre étaient d'ailleurs un délai de 8 à 12 mois pour atteindre cet objectif, donc pas avant juin à octobre de cette année.

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Je pense qu'il s'agit d'un objectif impossible à atteindre : le Hezbollah maintient un dispositif de territoriaux (en sus des unités d'élites qui sont des permanents ou des quasi-permanents) dans chaque village (les territoriaux habitent leur village) et donc là où il y a des chiites, il y a le Hezbollah.

Au Sud-Liban et notamment au sud du fleuve Litani, les populations sont chiites donc il y a obligatoirement présence du Hezbollah

Militairement les israéliens avaient maintenu une bande territoriale sous leur contrôle avec l'appui de l'armée du sud-liban qui a été détruite lors de la défaite israélienne de 2000.

Tenter d'envahir le Liban et encore plus difficile de tenir une bande territoriale serait très couteux militairement tant en capacité de déploiement (le Hezbollah a des effectifs estimés entre 50000 et 150000 hommes, il faudrait mobiliser ad vitam..... de nombreuses brigades pour faire face) qu'en vies humaines (les pertes seraient très lourdes pour Tsahal et sans possibilité de victoire) 

De plus le Hezbollah a maintenant les moyens de viser des cibles stratégiques dans toute la profondeur d'Israël (cette capacité était encore embryonnaire en 2006) avec des missiles à la fois précis et de longue portée (notamment le fateh 110 ou ses dérivés  https://en.wikipedia.org/wiki/Fateh-110 ,     https://en.wikipedia.org/wiki/Fateh-313 etc....) : une guerre totale visant à l'invasion du Liban (ou d'une partie du Liban) ou les populations civiles libanaises aurait des répercussions en Israël (soit directement soit sur de nombreuses cibles stratégiques)

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Un excellent article du monde sur la lente dérive de l'Etat israélien, d'un régime socialiste vers un régime religieux: https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/11/en-israel-de-la-promesse-de-concorde-a-l-incendie-identitaire_6210247_3210.html

J'ai en particulier relevé un passage très intéressant sur le lien entre le flou sur les frontières du pays et son identité:
 

Révélation

La loi de 2018 révèle en réalité les tourments identitaires d’Israël et l’introuvable définition de son Etat. La permanence de menaces extérieures à ses frontières ne peut tenir lieu de seul ciment. D’abord, ses frontières sont incertaines. Au nord, l’annexion du plateau syrien du Golan n’est pas reconnue sur le plan international. A l’est, l’occupation en Cisjordanie – un régime supposément provisoire depuis la guerre des Six-Jours en 1967, muant en annexion rampante – crée un flou existentiel. Où finit Israël ? La question n’est pas que territoriale mais aussi démographique.

En ne définissant pas son territoire, Israël s’expose à des projections menaçantes. En avril 2023, le Bureau central des statistiques estimait que la population totale dans le pays s’élevait à 9,7 millions de personnes, dont 7,1 millions de Juifs (73,5 %) et 2,04 millions d’Arabes (21 %). Mais si on ajoute la population palestinienne en Cisjordanie et à Gaza, la majorité juive devient rachitique, voire inexistante.

Dès lors, le dilemme est clair. Comment rester à la fois un Etat juif et démocratique tout en conservant la mainmise sur les territoires obtenus en 1967 ? La domination ou le droit ? La terre ou l’âme ? La plasticité identitaire est au cœur même du judaïsme, par ses mille nuances possibles. Mais que faire si une lecture restrictive s’impose, plaçant Dieu à la tête d’un nouveau plan cadastral ?

 

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Il y a 1 heure, tipi a dit :

 

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Comment rester à la fois un Etat juif et démocratique tout en conservant la mainmise sur les territoires obtenus en 1967 ?

En tuant et déportant ( essayer du moins )  démocratiquement les non juifs pour rester majoritairement juif.

Ca semble pourtant assez clair, non ?

La junte birmane dans l'ouest ( état Arakan ) s'y emploie sur des motifs aussi de religion ( là c'est Bouddha qui chasse Allah ), l'ONU estime que c'est « minorité religieuse exposée à l'oppression la plus inhumaine du monde ». Israel va bientot passer en tête ( ou rêve de le faire ).

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Je conseille de regarder se reportage , des mecs ayant dépassé l'âge de la réserve mais qui avait connu la guerre dans les années 90 sur la frontière libanaise pour certain ont répondu à un appel sur un réseau sociaux qui recherché d'anciens équipages de tank , des cinquantenaires ont rejoint l'armée après que 2 gars de la réserve ont lancé l'idée de reconstituer en récupérant des tanks Merkava prévu pour la casse etc ... Le nom du concept et de l'unité , le Phénix . Comme le symbole du fameux oiseau qui renaît de ses cendres, ils ont retrouvé et réparé et remis en condition assez de tanks pour équiper 3 cie qui après une phase de d'entraînement , les anciens qui ont certains étaient confrontés aux massacres du 7octobre se sont senti concernés pour rejoindre cette unité . Au départ beaucoup ont cru que c'était une blague et pourtant unité a été déployé pour remplacer une unité de réserve sur un des secteurs de contrôle par pu était passée le Hamas . C'est vraiment incroyable, putain des gars de mon âge qui retrouvent leur Merkava , ça fait envie vu le motivation !

ouep la cinquantaine et toujours motivé les gars ! 

quand on a servi son pays , on reste toujours motivé , même si perso c'est foutu vu mon état , mais bon si il faut tenir un point en cas de guerre , laissez moi avec de la morphine , est personne ne passera ! Bon filez moi juste du bon matos , treillis BME , HK416 F , et tout le reste , et je ferais payer chèrement à toutes menace qui viendra sur ma terre de France !

bon je pète un câble mais bon , je me motive même si c'est frustrant avec mon état !

le côté cool est de voir le style , mentalité , passant du rebelle anarchiste au mec plus classique , seul l'idée de servir le pays a pris le dessus .

le plus drôle c'est que des réservistes ont pas cru que c'était une réalité jusqu'à se qu'on leur dise qu'ils allaient être relevé par l'unité Phénix qui a engagé l'ennemi peu de temps après avoir relevé les réservistes.

Tsahal a demandé au concepteur qu'il faudrait ont prévu de créé 6 compagnies de chars de plus .

des citoyens motivés , et le système D reste quand même une solution pour compléter une armée ( et non être une fin en soi pour faire tourner une armée en temps normal ) .

à partir de 31 minutes 50 .

https://youtu.be/YBjAUejMN0M?si=2rYZfsLVQlWWOi3b

 

Modifié par Gibbs le Cajun
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https://www.mediapart.fr/journal/international/140124/israel-et-ses-allies-se-refusent-comprendre-que-la-violence-gaza-aura-un-cout-phenomenal-pour-eux

Peter Harling, chercheur basé à Beyrouth revient sur les risques d’extension de la guerre à Gaza vers d’autres frontières. Selon, lui, ce conflit aura de lourdes conséquences sur la légitimité de l’État hébreu et de ses soutiens.

Peter Harling vit et travaille depuis vingt-cinq ans dans le monde arabe, notamment en Irak, Syrie, Liban, Égypte et Arabie saoudite. Ancien conseiller spécial de l’International Crisis Group, consultant des Nations unies, il a fondé en 2016 le centre de recherche Synaps, basé à Beyrouth, qui forme une nouvelle génération de chercheuses et chercheurs sur les thématiques de l’économie, de l’environnement et des technologies. 

Mediapart : Comment nommeriez-vous ce qui se déroule sous nos yeux à Gaza ? Guerre, génocide, nettoyage ethnique, opération antiterroriste ou encore autre chose…

Peter Harling : C’est tout le problème de cette guerre, qui mélange différents registres : guerre contre le terrorisme, représailles collectives, guerre de civilisation, crise humanitaire et tentations génocidaires. Cela permet à chacun de l’interpréter à sa manière, dans une cacophonie qui polarise toujours davantage et autorise tous les excès.

Il est rare qu’une guerre se prête à une telle polysémie. Et c’est encore plus étonnant dans le cas d’un conflit ancien, familier et relativement facile à définir : une lutte territoriale, entre deux parties aux forces très inégales auxquelles le droit international s’applique.

En quoi le déploiement actuel de violence à Gaza fait-il que nous assistons à davantage qu’un énième « round » dans l’interminable affrontement entre Israéliens et Palestiniens ?

Ces nombreux « rounds » changeaient peu de chose, ce qui a aidé à enterrer le processus de paix : puisque la violence semblait contenue, la quête d’une solution viable devenait moins pertinente.

On en revient aujourd’hui à une violence plus fondamentale, semblable à ce que les Arabes appellent la Nakba [la « Catastrophe » – ndlr]. En effet, la fondation de l’État d’Israël est passée par une campagne sans merci visant à disloquer et à refouler la population palestinienne, de façon à définir des frontières défendables. C’est de nouveau le cas aujourd’hui.

Le problème, c’est que le monde a changé. Israël et ses alliés occidentaux se refusent à comprendre qu’une violence de cette nature aura pour eux, et pas simplement pour les Palestiniens, un coût phénoménal. Soit ils auront à répondre au droit international qu’ils prétendent incarner, soit ils finiront par renier le droit en question. Dans les deux cas, les résultats seront catastrophiques pour leur légitimité mais aussi pour leurs intérêts.

Ce conflit ancien a-t-il été reconfiguré entièrement à travers le prisme d’une guerre contre le terrorisme ?

Oui, et cette guerre contre le terrorisme est une solution de facilité. « Terrorisme » est un mot glissant. Il peut décrire, techniquement, des actions violentes qui visent principalement à terrifier l’adversaire, pour le démoraliser ou le pousser à commettre des crimes en retour. Dans ce cas, le concept s’applique à de nombreuses actions militaires qui ne sont pas le monopole des « groupes terroristes ».

En matière de propagande, le mot permet surtout de décrier la partie adverse comme illégitime, selon une dichotomie très ancienne entre monde civilisé et monde barbare. Comme tous les camps appliquent cette logique, dans un conflit, on est toujours le terroriste de l’Autre. C’est aussi pour cette raison que ce cadre de réflexion et d’action ne mène nulle part. Nous n’avons pas d’autre choix que d’en revenir à des cadres plus opératoires, notamment ceux définis par le droit international.

Sommes-nous entrés dans une phase de dénouement, pour le pire ou éventuellement pour autre chose, du conflit entre Israéliens et Palestiniens ou bien ne sommes-nous qu’au début d’un processus inconnu ?

Gaza risque de rester une plaie béante en pleine Méditerranée. Il est très difficile d’imaginer comment la crise humanitaire pourrait se résorber sans reconstruction de ce territoire désormais largement dévasté. Or toute reconstruction implique a priori une formule de gouvernance acceptée par Israël.

On peut plutôt s’attendre à des formes durables d’occupation et donc de guérilla, à des mesures de sécurité toujours plus intrusives, à des négociations à n’en plus finir sur la circulation des biens et des personnes, voire à un retour partiel de la colonisation.

Gaza risque aussi de créer un précédent, qu’Israël est susceptible de reproduire un jour ou l’autre au Liban et en Cisjordanie. Tout dépendra des conséquences sur le plan international de cette stratégie du tapis de bombes. Si elle demeure peu coûteuse pour Israël, elle se répétera.

Une extension de la guerre au Moyen-Orient vous semble-t-elle probable ?

Oui, quoique la perspective d’un « embrasement régional » soit exagérée. Une guerre régionale a déjà lieu, avec des actions militaires s’étendant en Cisjordanie, au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen, un soutien iranien à différentes forces non étatiques et un déploiement important de forces américaines dans la zone.

Le principal risque d’escalade, à ce stade, concerne le Liban. Le Hezbollah se prépare depuis longtemps à une guerre décisive avec Israël. Il ne souhaite pas la déclencher dans le contexte actuel. Mais il tient également à ne montrer aucun signe de faiblesse.

Israël, pour sa part, ne peut plus tolérer le maintien d’une menace sérieuse à sa frontière nord. Les deux côtés se cherchent donc depuis des semaines, à travers des frappes relativement précises, mais qui montent constamment en puissance, dans l’espoir de faire plier l’adversaire en asseyant leur capacité de dissuasion. C’est un jeu de surenchère dont on ne voit pas l’issue, d’autant qu’il n’existe aucune médiation crédible par des acteurs extérieurs susceptibles de peser sur les deux parties.

Quel regard portez-vous sur l’attitude des pays arabes de la région, notamment l’Égypte, qui a sa responsabilité dans la situation à Gaza ?

Beaucoup de gouvernements arabes se désintéressent de la cause palestinienne tout autant qu’une majorité de nos gouvernements en Occident. C’est pour eux une cause perdue, un vestige du passé, une distraction par rapport à d’autres priorités plus prosaïques ou positives. L’administration américaine mise d’ailleurs sur cette réalité, en espérant conclure la guerre de Gaza par une reprise du processus de normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite.

Tant que la souffrance des Palestiniens mobilisera l’opinion publique arabe, c’est improbable. Mais cette sensibilité propalestinienne tend traditionnellement à ne s’exprimer que pendant les crises. Elle retombe rapidement lorsque les violences diminuent. C’est pourquoi les gouvernements arabes peuvent généralement se contenter de postures déclamatoires en attendant que les émotions s’apaisent.

La vraie question dès lors, c’est : « Est-ce que le statut d’Israël va changer de façon significative à l’occasion de ce conflit ? » Ce n’est pas impossible, si on continue à s’acheminer comme on le fait vers toujours plus d’horreurs.

Comment comprenez-vous le soutien total de Biden à un gouvernement Nétanyahou qui mise sur l’élection de Trump l’année prochaine et pourrait lui faire perdre une partie de son électorat à soutenir ainsi la politique israélienne ?

Pour bien répondre, il est nécessaire d’élargir la question. Comment comprendre le fantasme britannique de déporter des migrants vers des centres de détention et de tri au Rwanda ? Comment expliquer que l’Union européenne finance des milices libyennes qui torturent et rackettent des populations vulnérables ? Que l’Europe puisse se fatiguer déjà d’une guerre en Ukraine où tant de choses se jouent pourtant ? Qu’un président français adopte une démarche purement populiste alors qu’il ne peut être candidat à sa réélection ? Que des institutions allemandes dénoncent comme antisémites des juifs qui critiquent certaines politiques d’Israël ?

La liste de comportements hystériques s’allonge de jour en jour. Nos représentants réagissent à Gaza comme ils le font sur de nombreux autres dossiers importants : ils se contentent d’intuitions creuses, d’habitudes de pensée, de postures déclamatoires, et de cette manie de sauter constamment d’un sujet à un autre sans en traiter aucun.

Ce qui est frappant, c’est l’absence de structuration politique, qui renvoie à l’absence d’idéologie, de véritables partis politiques, de respect pour les institutions, d’éthique ou de culture. Nombre de nos dirigeants ont une « bonne éducation », sont issus de milieux feutrés, sûrs de leurs bonnes intentions, certains de leur intelligence et néanmoins étonnamment superficiels, pour ne pas dire ignorants.

Vous avez beaucoup travaillé sur l’Irak et la Syrie. Y a-t-il des leçons à tirer de ces deux territoires en guerre pour ce qui se produit en Palestine aujourd’hui ?

La guerre change inlassablement de nature. Mais ces changements ont lieu de façon graduelle, d’où des parentés entre conflits et des phases distinctes dans leurs évolutions. Malgré leurs différences, les guerres d’Irak, de Syrie, d’Ukraine et de Gaza ont en commun d’être des guerres qu’on ne sait pas terminer.

Elles ont des dates de début mais n’ont pas de dates de fin. C’est vrai aussi de la guerre contre le terrorisme : qui saura dire quand elle sera achevée ? Ce sont des guerres dont les principaux acteurs ont d’énormes moyens de destruction mais aucune définition pratique de la victoire : on aimerait voir disparaître complètement l’adversaire mais sans avoir à résoudre les causes plus profondes du conflit.

Cette combinaison de moyens modernes de destruction et d’objectifs politiques velléitaires se joue principalement au détriment des populations civiles, des infrastructures essentielles et des espaces urbains. On se retrouve avec des zones dévastées, difficiles à gouverner, trop coûteuses à reconstruire, habitées par des populations laissées pour compte. L’instabilité durable qui en résulte explique que ces conflits peuvent parfois s’estomper mais sans jamais vraiment cesser.

Votre récente conférence au Centre arabe de recherche et d’études politiques de Paris (Carep) s’intitulait « Les trois Moyen-Orients » : que désignez-vous ainsi ?

Le Moyen-Orient est notre voisinage immédiat, dans un espace méditerranéen qui est le vrai creuset de notre identité. Celle-ci s’est construite à travers d’innombrables échanges et partages entre les deux rives, positifs et négatifs, qu’on a tendance à oublier. Le conflit israélo-palestinien lui-même, d’ailleurs, fait partie intégrante de notre propre histoire européenne, et sa trajectoire ne peut donc que résonner puissamment dans nos sociétés.

Mais le Moyen-Orient est aussi une région qu’on voudrait voir, de plus en plus, comme étrangère, éloignée, détachée de nous. Nos gouvernements en particulier ont tendance à appréhender cette région à travers deux imaginaires contradictoires, qui nous voilent sa réalité.

Le premier imaginaire est très sombre : des territoires aux conflits indéchiffrables et indépassables, qu’on souhaite au pire contenir, au mieux ignorer. Gaza vient s’ajouter à toute une carte de « trous noirs », qui comprend l’Irak, la Syrie, le Yémen, la Libye, mais où l’on pourrait aussi inclure le Liban, l’Égypte et la Tunisie.

Le deuxième imaginaire est au contraire très optimiste : il s’agit de lieux d’espoir où l’on peut parler progrès, innovation, finance, investissements, profits, jeunesse, sport, énergie… C’est la partie de la région qui s’intègre à une sorte de monde idyllique globalisé. On l’a vu avec la COP28 de Dubaï, des personnages comme le prince héritier d’Arabie saoudite, des projets d’infrastructures solaires en Tunisie, des champs d’avocatiers au Maroc… Cela dessine toute une nouvelle économie de l’extraction des ressources menée par des élites de jet-setters qui n’ont aucun souci des sociétés.

C’est donc le troisième Moyen-Orient qui nous intéresse vraiment : celui où vivent un demi-milliard de voisins souvent livrés à eux-mêmes. Mon travail consiste notamment à explorer ce qui nous relie et ce qui nous unit.

Vous seriez surpris de savoir combien de dynamiques réputées propres au monde arabe évoquent celles que nous connaissons nous aussi en Europe, et combien ces sociétés aspirent, au fond, aux mêmes choses.

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il y a 8 minutes, loki a dit :

Le problème, c’est que le monde a changé. Israël et ses alliés occidentaux se refusent à comprendre qu’une violence de cette nature aura pour eux, et pas simplement pour les Palestiniens, un coût phénoménal. Soit ils auront à répondre au droit international qu’ils prétendent incarner, soit ils finiront par renier le droit en question. Dans les deux cas, les résultats seront catastrophiques pour leur légitimité mais aussi pour leurs intérêts.

Voilà. Tout pareil Miguel.

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Le 12/01/2024 à 11:38, tipi a dit :

En ne définissant pas son territoire, Israël s’expose à des projections menaçantes. En avril 2023, le Bureau central des statistiques estimait que la population totale dans le pays s’élevait à 9,7 millions de personnes, dont 7,1 millions de Juifs (73,5 %) et 2,04 millions d’Arabes (21 %). Mais si on ajoute la population palestinienne en Cisjordanie et à Gaza, la majorité juive devient rachitique, voire inexistante.

Dès lors, le dilemme est clair. Comment rester à la fois un Etat juif et démocratique tout en conservant la mainmise sur les territoires obtenus en 1967 ? La domination ou le droit ? La terre ou l’âme ? La plasticité identitaire est au cœur même du judaïsme, par ses mille nuances possibles. Mais que faire si une lecture restrictive s’impose, plaçant Dieu à la tête d’un nouveau plan cadastral ?

En effet bonne question. Israël n e peut gagner qu'en imposant une guerre de religion forcément sanglante et qui par conséquent ne peut que se finir par un affrontement avec tout les pays musulmans de la région.

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L'Afrique du Sud a demandé la prise de mesures conservatoires à Cour Internationale de Justice pour empêcher un génocide à Gaza :

https://www.icj-cij.org/sites/default/files/case-related/192/192-20240112-pre-01-00-fr.pdf

https://www.icj-cij.org/sites/default/files/case-related/192/192-20240111-ora-01-00-bi.pdf

https://www.icj-cij.org/case/192

Le compte rendu des débats :

 https://www.mediapart.fr/journal/international/120124/israel-commet-il-un-genocide-gaza-le-compte-rendu-d-une-audience-historique

DevantDevant le palais de la Paix de La Haye (Pays-Bas), la bataille des mots a commencé avant même l’audience. Jeudi 11 janvier au matin, devant la Cour de justice internationale des Nations unies, des manifestants propalestiniens ont exigé un « cessez-le-feu immédiat » et dénoncé « l’apartheid » en cours au Proche-Orient. Face à eux, des familles d’otages israélien·nes ont montré les photos de leurs proches kidnappés le 7 octobre par le Hamas.

Pendant deux jours, devant 17 juges internationaux, alors que les massacres israéliens à Gaza continuent de tuer, de déplacer et de mutiler des civils palestiniens (à 70 % des femmes et des enfants, selon les agences onusiennes), le principal organe judiciaire des Nations unies a examiné la requête, précise et argumentée, de l’Afrique du Sud, destinée à imposer au gouvernement israélien des « mesures conservatoires » pour prévenir un génocide de la population palestinienne de Gaza. 

La première et plus urgente de ces demandes est l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes à Gaza. Les autres exigent des mesures urgentes pour cesser les tueries, les déplacements de population, faciliter l’accès à l’eau et à la nourriture, et prévenir tout génocide.

La cour a aussi entendu les arguments d’Israël, qui nie toute intention génocidaire et a martelé son « droit à se défendre, reconnu par le droit international ». 

L’affaire ne sera pas jugée sur le fond avant longtemps. La décision sur les « mesures conservatoires », elle, sera rendue « dès que possible », a indiqué la présidente de la cour, l’États-Unienne Joan Donoghue. 

Rien ne dit que les 17 juges (dont un Sud-Africain et un Israélien, Aharon Barak, ancien juge de la Cour suprême israélienne, de réputation progressiste mais qui n’a jamais critiqué la colonisation israélienne) donneront raison aux arguments de l’Afrique du Sud, soutenue dans sa requête par de nombreux États du Sud global. Et tout indique qu’une décision sanctionnant Israël serait rejetée par un ou plusieurs vétos au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. 

Cette audience solennelle, retransmise sur le site de l’ONU (revoir les débats du jeudi 11 et ceux du vendredi 12), et relayée par de nombreux médias internationaux, a pourtant revêtu un caractère extrêmement symbolique, où se sont affrontées deux lectures radicalement opposées de la tragédie en cours à Gaza.

Premier à prendre la parole, l’ambassadeur sud-africain aux Pays-Bas, Vusi Madonsela, a d’emblée replacé « les actes et omissions génocidaires commis par l’État d’Israël » dans une « suite continue d’actes illicites perpétrés contre le peuple palestinien depuis 1948 ». 

Face aux juges internationaux, il a rappelé « la Nakba du peuple palestinien, conséquence de la colonisation israélienne qui a [...] entraîné la dépossession, le déplacement et la fragmentation systématique et forcée du peuple palestinien ». Mais aussi une « occupation qui perdure depuis cinquante-six ans, et le siège de seize ans imposé [par Israël] à la bande de Gaza ». 

Il a décrit un « régime institutionnalisé de lois, de politiques et de pratiques discriminatoires, mises en place [par Israël – ndlr] pour établir sa domination et soumettre le peuple palestinien à un apartheid », dénonçant des « décennies de violations généralisées et systématiques des droits humains ». 

« En tendant la main aux Palestiniens, nous faisons partie d’une seule humanité », a renchéri le ministre de la justice sud-africain, Ronald Ozzy Lamola, citant l’ancien président Nelson Mandela, figure de la lutte contre l’apartheid dans son pays. 

D’emblée, il a tenté de déminer le principal argument du gouvernement israélien, selon lequel la procédure devant la Cour internationale de justice est nulle et non avenue, car Israël mènerait une guerre défensive contre le Hamas, au nom du droit à la légitime défense garanti par l’article 51 de la charte des Nations unies – un droit qui, selon la Cour internationale de justice, ne s’applique pas aux Territoires occupés. « Gaza est occupée. Israël a gardé le contrôle de Gaza. [...] Ses actions renforcent son occupation : la légitime défense ne s’applique pas », insistera un peu plus tard l’avocat Vaughan Lowe. 

« L’Afrique du Sud, affirme le ministre sud-africain, condamne de manière catégorique la prise pour cibles de civils par le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens le 7 octobre 2023. Cela étant dit, aucune attaque armée contre le territoire d’un État, aussi grave soit-elle, même marquée par la commission des crimes atroces, ne saurait constituer la moindre justification ni le moindre prétexte, pour se rendre coupable d’une violation, ni sur le plan juridique ni sur le plan moral », de la convention des Nations unies pour la prévention et la répression du crime de génocide, dont est accusé l’État hébreu. 

« La réponse d’Israël à l’attaque du 7 octobre, a-t-il insisté, a franchi cette limite. »

Adila Hassim, principale avocate de l’Afrique du Sud, s’est évertuée à démontrer méthodiquement comment Israël a « commis des actes relevant de la définition d’actes de génocide », dont elle a martelé le caractère « systématique ». 

« Les Palestiniens sont tués, risquent la famine, la déshydratation, la maladie, et ainsi la mort, du fait du siège qu’Israël a organisé, de la destruction des villes, d’une aide insuffisante autorisée à atteindre la population, et de l’impossibilité à distribuer cette maigre aide sous les bombardements incessants, a-t-elle énuméré. Tout ceci rend impossible d’avoir accès aux éléments essentiels de la vie. »

Adila Hassim s’est attelée à démontrer en quoi la guerre israélienne cochait les cases du génocide, tel qu’il est défini à l’article 2 de la convention onusienne : « Des actes commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux. »

Le « meurtre des membres du groupe », premier élément du génocide ? Adila Hassim évoque le « meurtre de masse des Palestiniens », les « 23 000 victimes dont 70 % sont des femmes ou des enfants », et « les 7 000 disparus, présumés ensevelis sous les décombres ». « Il n’y a pas de lieu sûr à Gaza », dit-elle, une phrase empruntée aux responsables de l’ONU, répétée de nombreuses fois par la partie sud-africaine.

Hasssim dénonce « une des campagnes de bombardement les plus lourdes dans l’histoire de la guerre moderne » : « 6 000 bombes par semaine dans les trois premières semaines », avec des « bombes de 900 kilos, les plus lourdes et les plus destructrices », campagne qui vise habitations, abris, écoles, mosquées et églises, dans le nord et le sud de la bande de Gaza, camps de réfugié·es inclus. 

« Les Palestiniens sont tués quand ils cherchent à évacuer, quand ils n’ont pas évacué, quand ils ont pris la fuite, même quand ils prennent les itinéraires présentés par Israël comme sécurisés. (...) Des centaines de familles plurigénérationelles ont été décimées, personne n’ayant survécu (...) Personne n’est épargné, pas même les nouveau-nés (...) Ces massacres ne sont rien de moins que la destruction de la vie palestinienne, infligée de manière délibérée. » Selon l’avocate, il existe bien une intention de tuer. « Israël, dit-elle, sait fort bien combien de civils perdent leur vie avec chacune de ces bombes. » 

L’« atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe », et la « soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle », autres éléments constitutifs du génocide ? Adila Hassim évoque « la mort et la mutilation de 60 000 Palestiniens », les « civils palestiniens arrêtés et emmenés dans une destination inconnue », et détaille le « déplacement forcé de 85 % des Palestiniens de Gaza » depuis le 13 octobre, sans retour possible pour la plupart, et qui « répète une longue histoire de déplacements forcés de masse ». 

Elle accuse Israël de « vise[r] délibérément à provoquer la faim, la déshydratation et l’inanition à grande échelle » (93 % de la population souffrent d’un niveau critique de faim, selon l’Organisation mondiale de la santé), l’aide empêchée par les bombardements et qui « ne suffit tout simplement pas », l’absence « d’eau propre », le « taux d’épidémies et de maladies infectieuses qui s’envole », mais aussi « les attaques de l’armée israélienne prenant pour cible le système de santé », « déjà paralysé par des années de blocus, impuissant face au nombre de blessures ». 

Elle évoque de nombreuses « naissances entravées », un autre élément constitutif du génocide. 

« Les génocides ne sont jamais annoncés à l’avance, conclut-elle. Mais cette cour a devant elle 13 semaines de preuves accumulées qui démontrent de manière irréfutable l’existence d’une ligne de conduite, et d’intentions qui s’y rapportent, justifiant une allégation plausible d’actes génocidaires. » 

Un autre avocat s’avance à la barre. Après avoir rappelé que « 1 % de la population palestinienne de Gaza a été systématiquement décimée, et qu’un Gazaoui sur 40 a été blessé depuis le 7 octobre », Tembeka Ngcukaitobi décortique les propos des autorités israéliennes. 

« Les dirigeants politiques, les commandants militaires et les représentants de l’État d’Israël ont systématiquement et explicitement exprimé cette intention génocidaire, accuse-t-il. Ces déclarations sont ensuite reprises par des soldats, sur place à Gaza, au moment où ils anéantissent la population palestinienne et l’infrastructure de Gaza. » 

« L’intention génocidaire spécifique d’Israël, résume-t-il, repose sur la conviction que l’ennemi n’est pas simplement le Hamas, mais qu’il est à rechercher au cœur même de la société palestinienne de Gaza. »

L’avocat multiplie les exemples, encore plus détaillés dans les 84 pages de la requête sud-africaine, d’une « intention de détruire Gaza aux plus hauts rangs de l’État » : celle du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, qui, à deux reprises, a fait une référence à Amalek, ce peuple que, dans la Bible (I Samuel XV, 3), Dieu ordonne d’exterminer ; celle du ministre de la défense, qui a comparé les Palestiniens à des « animaux humains » ; le président israélien Isaac Herzog, qui a jugé « l’entièreté de la nation » palestinienne responsable ; celle du vice-président de la Knesset, qui a appelé à « l’anéantissement de la bande de Gaza » (des propos condamnés par Nétanyahou) ; ou encore les propos de nombreux élus et députés de la Knesset appelant à la destruction de Gaza.

Une « déshumanisation systématique », dans laquelle les « civils sont condamnés au même titre que le Hamas », selon Tembeka Ngcukaitobi. 

« L’intention génocidaire qui anime ces déclarations n’est nullement ambiguë pour les soldats israéliens sur le terrain : elle guide leurs actes et leurs objectifs », poursuit l’avocat, qui diffuse devant les juges des vidéos où des soldats font eux aussi référence à Amalek, « se filment en train de commettre des atrocités contre les civils à Gaza à la manière des snuff movies », ou écoutent un réserviste de 95 ans les exhorter à « tirer une balle » sur leur « voisin arabe » et les encourager à une « destruction totale ». 

L’avocat dénonce le « manquement délibéré de la part du gouvernement à son obligation de condamner, de prévenir et de réprimer une telle incitation au génocide ». 

Après une plaidoirie technique sur la capacité à agir de l’Afrique du Sud, John Dugard insiste : « Gaza est devenu un camp de concentration où un génocide est en cours. » 

L’avocat sud-africain Max du Plessis exhorte la cour à agir face à Israël, qui « depuis des années (...) s’estime au-delà et au-dessus de la loi », une négligence du droit rendue possible par l’indifférence de la communauté internationale, qui a su, dans d’autres conflits (Gambie, Bosnie, Ukraine) décider qu’il était urgent d’agir.  

« Gaza est devenu inhabitable », poursuit l’avocate irlandaise Blinne Ni Ghralaigh. Elle énumère d’autres chiffres : « Au rythme actuel », égrène-t-elle, « 247 Palestiniens tués en moyenne chaque jour », dont « 48 mères » et « plus de 117 enfants », et « 629 blessés ». Elle évoque ces enfants dont toute la famille a été décimée, les secouristes, les enseignants, les universitaires et les journalistes tués dans des proportions historiques. 

« Il s’agit, dit-elle, du premier génocide de l’Histoire dont les victimes diffusent leur propre destruction en temps réel, dans l’espoir vain que le monde fasse quelque chose. » L’avocate dévoile à l’écran les derniers mots du docteur Mahmoud Abu Najela (Médecins sans frontières), tué le 23 novembre à l’hôpital Al-Awda, écrits au feutre sur un tableau blanc : « À ceux qui survivront. Nous avons fait ce que nous pouvons. Souvenez-vous de nous. »

« Le monde, conclut Blinne Ni Ghralaigh, devrait avoir honte. »

La réponse d’Israël : une « calomnie »
Vendredi 12 janvier, les représentants d’Israël se sont avancés à la barre. Leur argumentation a reposé sur deux éléments principaux : un, la Cour internationale de justice n’a pas à exiger de « mesures conservatoires » car son armée ne commet aucun génocide ; deux, si génocide il y a, il a été commis par le Hamas le 7 octobre 2023. 

Premier à prendre la parole, Tal Becker, conseiller juridique du ministère des affaires étrangères israélien, invoque l’Histoire, et le génocide infligé aux juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, « le meurtre systématique de 6 millions de juifs dans le cadre d’une destruction totale ». 

« Israël, dit-il, a été un des premiers États à ratifier la convention contre le génocide. » « Pour Israël, insiste-t-il, “jamais plus” n’est pas un slogan, c’est une obligation morale suprême. »

Dans « une époque où on fait bon marché des mots, à l’heure des politiques identitaires et des réseaux sociaux », il dénonce une « instrumentalisation » de la notion de génocide contre Israël.

Il attaque une présentation sud-africaine « totalement dénaturée des faits et du droit », « délibérément manipulée et décontextualisée du conflit actuel », qualifiée de « calomnie ». 

Alors que les avocats sud-africains avaient expliqué ne pas intégrer les massacres du Hamas dans leur requête devant la justice onusienne, car « le Hamas n’est pas un État », Tal Becker estime que l’Afrique du Sud « a pris le parti d’effacer l’histoire juive et tout acte ou responsabilité palestiniens », et que les arguments avancés « ne se distinguent guère de ceux opposés par le Hamas dans son rejet d’Israël ». « L’Afrique du Sud entretient des rapports étroits avec le Hamas » et le « soutient », accuse-t-il. 

« C’est une guerre qu’Israël n’a pas commencée », dit-il en revenant longuement, images et enregistrements à l’appui, sur les atrocités commises par le Hamas et d’autres groupes palestiniens le 7 octobre, « le plus important massacre de juifs en un jour depuis la Shoah ». 

« S’il y a eu des actes que l’on pourrait qualifier de génocidaires, [ils ont été commis] contre Israël », dit-il, évoquant le « programme d’annihilation » des juifs par le Hamas. « Israël ne veut pas détruire un peuple, poursuit-il. Mais protéger un peuple : le sien. » 

Becker salue les familles d’otages israéliens présentes dans la salle d’audience, et montre certains visages des 130 personnes kidnappées dont le pays est toujours sans nouvelle. « Y a-t-il une raison de penser que les personnes que vous voyez à l’écran ne méritent pas d’être protégées ? », interroge-t-il. 

Pour ce représentant de l’État israélien, la demande sud-africaine de mesures conservatoires revient à priver le pays de son droit à se défendre.

« Israël, poursuit-il, se défend contre le Hamas, le Djihad palestinien et d’autres organisations terroristes dont la brutalité est sans limite. Les souffrances sont tragiques, sont déchirantes. Les conséquences sont parfaitement atroces pour les civils du fait du comportement du Hamas, qui cherche à maximiser les pertes de civils alors qu’Israël cherche à les minorer. »

Becker s’attarde sur la « stratégie méprisable » du Hamas, une « méthode de guerre intégrée, planifiée, de grande ampleur et odieuse ». Le Hamas, accuse-t-il, « a, de manière systématique, fondu ses opérations militaires au sein de zones civiles densément peuplées », citant écoles, mosquées et hôpitaux, des « milliers de bâtiments piégés » et « utilisés à des fins militaires ».

Le Hamas « a fait entrer une quantité innombrable d’armes, a détourné l’aide humanitaire ». Remettant en cause le chiffre « non vérifié » de 23 000 victimes (pourtant confirmé par les Nations unies), Tal Becker estime que de nombreuses victimes palestiniennes sont des « militants » qui ont pu prendre « une part directe aux hostilités ». « Israël respecte le droit », martèle-t-il. « Si le Hamas abandonne cette stratégie, libère les otages, hostilités et violences prendront fin. »

Ponte britannique du droit, spécialiste des questions juridiques liées aux génocides, Malcom Shaw embraie, toujours en défense d’Israël. Son discours, technique, est parfois interrompu. Il se perd une première fois dans ses notes, puis soupçonne un membre de son équipe d’avoir « pris [sa] plaidoirie pour un jeu de cartes ». 

Shaw insiste : « Un conflit armé coûte des vies. » Mais Israël, dit-il, « a le droit de se défendre dans le respect du droit humanitaire », citant à l’audience les propos de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le 19 octobre 2023. Il poursuit : « L’usage de la force ne peut constituer en soi un acte génocidaire. » « Israël, jure-t-il, ne cible que les cibles militaires, et ceci de manière proportionnée dans chacun des cas. » 

« Peu d’éléments démontrent qu’Israël a eu, ou a, l’intention de détruire tout ou partie du peuple palestinien », plaide-t-il. Shaw estime que nombre de propos tenus par des politiciens israéliens ne doivent pas être pris en compte, car ils sont « pris au hasard et sont sortis de leur contexte », parce qu’ils témoignent d’une « détresse »  face aux massacres du 7 octobre, et que ceux qui les ont prononcés n’appartiennent pas aux « autorités pertinentes » qui prennent les décisions militaires, à savoir le « comité ministériel chargé de la sécurité nationale » et le « cabinet de guerre ». 

Pour étayer son argumentation, Shaw cite des directives (non publiques) de Benyamin Nétanyahou destinées, selon lui, à « éviter un désastre humanitaire », à proposer des « solutions pour l’approvisionnement en eau », « promouvoir la construction d’hôpitaux de campagne au sud de la bande de Gaza » ; les déclarations publiques de Benyamin Nétanyahou à la veille de l’audience (« Israël n’a pas l’intention d’occuper de façon permanente la bande de Gaza ou de déplacer sa population civile ») ; d’autres citations du ministre de la défense qui assure ne pas s’attaquer au peuple palestinien dans son ensemble. 

« La requête de l’Afrique du Sud brosse un tableau affreux, mais incomplet et profondément biaisé », renchérit Galit Rajuan, conseillère au ministère de la justice israélien, qui revient longuement sur les responsabilités du Hamas, sa stratégie militaire au cœur de la population palestinienne. « Dans chacun des hôpitaux que les forces armées israéliennes ont fouillés à Gaza, elles ont trouvé des preuves d’utilisation militaire par le Hamas », avance-t-elle, des allégations contestées. 

« Certes, des dommages et dégâts ont été causés par les hostilités dans les hôpitaux, parfois par les forces armées israéliennes, parfois par le Hamas, reconnaît-elle, mais il s’agit des conséquences de l’utilisation odieuse de ces hôpitaux par le Hamas. »

Rajuan martèle enfin qu’Israël cherche à « atténuer les dommages causés aux civils » et à « faciliter l’aide humanitaire ». Des arguments connus, que de très nombreuses ONG, agences des Nations unies et journalistes gazaouis présents sur place réfutent régulièrement, et que les journalistes étrangers ne peuvent pas vérifier, faute d’accès à la bande de Gaza.

 

Outre les mesures conservatoires demandées qui n'ont de toute façon aucune chance d'être acceptées par l'état d'Israël même si il était condamné, la vraie portée de la requête est de savoir si israël est un état génocidaire ou non avec toute l'infamie que porte une telle qualification juridique  

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https://fr.timesofisrael.com/washington-espere-que-jerusalem-saisira-loccasion-historique-dassurer-son-avenir/ (19 janvier 2024)

« Il n’y a aucun moyen de résoudre les défis à long-terme [d’Israël] pour assurer une sécurité durable, et il n’y a aucun moyen de résoudre les défis à court terme de la reconstruction de Gaza, de l’établissement de la gouvernance à Gaza et de la sécurité à Gaza, sans la création d’un État palestinien », a déclaré Matthew Miller, porte-parole du Département d’État américain

https://www.i24news.tv/fr/actu/israel-en-guerre/1705587172-des-pays-arabes-vont-soumettre-un-plan-prevoyant-la-liberation-des-otages-et-la-creation-d-un-etat-palestinien-financial-times (18 janvier 2024)

Des pays arabes vont soumettre un plan prévoyant la libération des otages et la création d'un Etat palestinien

Ce plan, dont les responsables arabes ont discuté avec leurs homologues américains et européens, prévoit que les pays occidentaux acceptent de reconnaître officiellement un État palestinien ou soutiennent l'adhésion à part entière des Palestiniens aux Nations unies.

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Attaque ciblée très fortement envisagée cette nuit à Damas. On s'en doutait fort (frappe aérienne, un immeuble ciblé) mais ça paraît se préciser :

 

La piste accidentelle paraît exclue. :dry:

EDIT : immeuble ou voiture ?

Modifié par Ciders
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Toujours intéressant d'écouter le debunkage des discours politiques de ceux qui voudraient politiser l'histoire, afin de justifier le présent et le futur :

Révélation

 

 

 

Modifié par rendbo
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Je continue la lecture de Firas Modad :

https://modadgeopolitics.substack.com/p/bin-ladens-victory (22 décembre 2023)

Le nombre de victimes civiles à Gaza, son contexte, ses causes et son impact.

Le nombre de victimes civiles à Gaza est déjà supérieur de 40 % au nombre total de victimes civiles en Ukraine entre février 2022 et novembre 2023. En Ukraine, 560 enfants sont morts, selon l'ONU, en 21 mois de combat. À Gaza, il s'agit de 8 000 enfants en 2,5 mois de combat. C'est sans précédent.

Les forces de défense israéliennes sont responsables de la mort de civils à un rythme 228 fois supérieur à celui des forces russes en Ukraine.

Israël utilise un système d'intelligence artificielle qui donne à l'armée israélienne une estimation des pertes civiles attendues avant que les attaques ne soient menées. Les planificateurs israéliens savent à l'avance à quel niveau de pertes civiles ils doivent s'attendre. En effet, Israël bombarde des bâtiments en raison de l'effet psychologique que cela produit et dans le but de briser la volonté de la population civile. C'est ce que l'on appelle la doctrine Dahiyah, et c'est une politique officielle des forces armées israéliennes.

Il y a deux objectifs possibles, qui ne s'excluent pas l'un l'autre. Le premier est de punir si sévèrement les habitants de Gaza que le Hamas n'osera plus jamais mener une attaque comme celle du 7 octobre. Le second est de créer une situation où les Palestiniens n'ont aucune chance d'organiser leur vie, en les transformant en une population dépendante, sans emploi et sans abri, incapable d'opposer une résistance politique ou militaire à de futures expulsions. Les attaques contre les hôpitaux de Gaza, qui étaient devenus des nœuds de la vie civile, s'inscrivent dans cet objectif.

L'expulsion des Palestiniens est conforme aux déclarations du Premier ministre Benjamin Netanyahu et du ministre des finances Bezalel Smotrich, aux articles du député israélien Danny Denon (ancien ambassadeur d'Israël aux Nations unies et membre du parti Likoud au pouvoir) et du député Ram Ben-Barak (ancien directeur du ministère du renseignement et du ministère des affaires stratégiques), ainsi qu'à ceux du ministre du renseignement en exercice, et aux aspirations du ministre de la sécurité nationale Itamar Ben Gvir.

La déportation - ou, plus exactement, le nettoyage ethnique - d'une partie au moins des Palestiniens n'est pas une position marginale en Israël : c'est la position publiquement et souvent fièrement déclarée de plusieurs membres du cabinet et de M. Netanyahou, le Premier ministre israélien démocratiquement élu qui a exercé le plus longtemps ses fonctions. Il s'agit d'une déclaration de fait et non d'une attaque contre Israël - j'ai dit [dans un autre article] que les deux parties cherchaient à se nettoyer ethniquement l'une l'autre.

Bien qu'Israël tue des civils à un rythme beaucoup plus élevé que la Russie, personne dans le monde occidental ne compare Netanyahou à Poutine, ce qui est en soi assez stupéfiant. Poutine et la Russie apparaîtraient sous un jour bien plus favorable si cela était fait.

J'aimerais que mes lecteurs réfléchissent à la manière dont les médias traitent les hommes politiques occidentaux qui soutiennent l'expulsion des migrants illégaux. Il suffit de regarder l'image que les médias donnent du président Donald Trump. Ses rivaux le dépeignent comme une menace suprémaciste blanche pour la démocratie, et ses partisans sont vilipendés comme des "déplorables".

Les hommes politiques israéliens mentionnés ci-dessus ne prônent pas l'expulsion des migrants illégaux - Israël le fait régulièrement et sans tambour ni trompette - en essayant parfois d'envoyer des migrants illégaux en Occident.

Israël préconise plutôt l'expulsion des Palestiniens de souche, qui descendent des anciens Cananéens et Hébreux.

L'écart entre le traitement réservé par le monde à Poutine et Assad d'une part, et à Israël d'autre part, est également assez stupéfiant lorsque l'on examine froidement les chiffres. Il y a d'autres considérations que les chiffres, mais les chiffres comptent aussi, tout comme les objectifs déclarés des décideurs politiques.

Le monde musulman perçoit très clairement ce décalage et réagit en soutenant le Hamas et en se retournant contre l'Occident. Même les médias des Émirats arabes unis, qui sont les plus équitables du Moyen-Orient, sont hostiles à Israël, principalement en raison du nombre de victimes civiles.

Cela inclut les migrants musulmans en Occident, qui s'identifient naturellement à leurs coethniques et coreligionnaires palestiniens. Les relations au sein des sociétés occidentales nouvellement diversifiées s'aggraveront dans un avenir prévisible. Il n'y a pas de retour en arrière possible.

Il n'y a plus de musulmans britanniques, français ou américains. Il y a des musulmans qui sont en Grande-Bretagne et des musulmans qui sont en France. L'espoir de cohésion et d'intégration a reçu un coup décisif par la manière dont les gouvernements occidentaux ont soutenu Israël et ont agi pour parfois faire taire les critiques à son égard.

Il convient de rappeler que la guerre à Gaza ne peut être menée sans le soutien politique, militaire et technologique massif des États-Unis. Des dizaines de vols américains transportant du matériel militaire se sont rendus en Israël, ainsi qu'un certain nombre de vols britanniques. Les musulmans qui résident en Occident le savent.

[et je résume la conclusion : tout cela est contre-productif par rapport aux véritables intérêts occidentaux, en apportant de l'eau au moulin de Ben Laden qui vise à cliver le monde suivant les lignes de fractures ethnico-religieuses, provoquant la guerre de civilisations théorisée par Huntington]

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Il y a 1 heure, Wallaby a dit :

Firas Modad :

j'ai dit [dans un autre article] que les deux parties cherchaient à se nettoyer ethniquement l'une l'autre.

Ledit autre article [je ne reproduis que la conclusion] :

https://convertordie.substack.com/p/peace-to-both-your-houses (9 novembre 2023)

Je suis devenu analyste politique parce que, adolescent au Liban, je me souviens de m'être réveillé au milieu de la nuit à cause d'une frappe aérienne et d'avoir maudit Israël ; parce que je me souviens avoir de m'être bagarré avec des musulmans et des chrétiens qui me haïssaient parce que j'étais Druse. Je voulais comprendre pourquoi. Et j'ai compris, comme le montre, je l'espère, ce que j'ai écrit ci-dessus. C'est parce que j'ai compris que je suis devenu catholique. Aujourd'hui, je prie pour la paix par la conversion des deux maisons, hébraïque et arabe, juive et musulmane.

Chacune des deux parties ne se considère que comme une victime, et l'autre partie que comme un agresseur. La paix exige que les deux parties se considèrent comme des agresseurs, et pas seulement comme des victimes, et qu'elles reconnaissent que l'autre partie est également une victime, et pas seulement un agresseur.

La paix véritable, par opposition à l'assujettissement des musulmans et des juifs par une puissance étrangère, ou à l'épuration ethnique réussie par l'un des deux camps, exige qu'au moins l'une des deux parties aime son ennemi. Ce concept, étranger aux deux religions, est pourtant une condition préalable à la paix.

Joignez-vous à moi pour prier pour la paix, car il semble qu'il n'y ait pas grand-chose d'autre que nous puissions faire.

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https://theintercept.com/2024/01/24/gaza-palestinian-authority-israel/

Le Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh a critiqué le plan américain, affirmant que "la plupart des discussions actuelles sur la nécessité de revitaliser l'Autorité [...] ne sont en fait qu'une couverture pour l'échec de la communauté internationale [à engager] Israël dans une solution politique". Auparavant, il avait été encore plus direct : Shtayyeh avait déclaré en novembre que les fonctionnaires de l'Autorité palestinienne ne se rendraient pas à Gaza "à bord d'un char d'assaut militaire israélienOuverture dans un nouvel onglet".

Le commentaire de M. Shtayyeh était une rare reconnaissance par un haut responsable de l'AP de l'absence totale de soutien de l'autorité parmi les Palestiniens, qui considèrent largement leurs dirigeants comme un "sous-traitant" illégitime et de plus en plus autoritaire de l'occupation israélienne. En particulier, le rôle des forces de sécurité palestiniennes soutenues par les États-Unis dans la répression de la résistance palestinienne et la coordination de la sécurité de l'Autorité palestinienne avec Israël - dans le cadre d'un accord géré par les États-Unis - ont longtemps été un facteur clé de la colère des Palestiniens à l'égard de leurs représentants. Leur désillusion n'a été qu'exacerbée ces dernières années lorsque les forces de l'AP ont mené une série de répressions violentesOuverture d'un nouvel onglet, détenant, et souvent maltraitant, non seulement les personnes perçues comme une menace pour la sécurité d'Israël, mais aussi les détracteurs de l'AP elle-même, y compris des centaines de manifestants pacifiques.

Les défenseurs des droits de l'homme avertissent que le soutien américain aux forces de l'Autorité palestinienne a favorisé leur culture croissante de l'impunité. "Lorsqu'ils font quoi que ce soit, ils savent que les Américains sont derrière eux et peuvent les protéger", a déclaré Shawan Jabareen, directeur de l'association palestinienne de défense des droits de l'homme Al Haq, qui a documenté des actes de torture et d'autres abus commis par les forces de sécurité palestiniennes.

Le rôle de l'AP dans la préservation des intérêts d'Israël en Cisjordanie est précisément la raison pour laquelle la perspective de leur retour à Gaza a suscité beaucoup de scepticisme parmi les Palestiniens, qui craignent que cet arrangement ne fasse qu'externaliser la répression d'Israël, plutôt que de leur offrir un représentant légitime pour défendre leurs intérêts.

Les jeunes recrues en formation ont parlé avec ferveur de leur engagement en faveur de la cause nationale palestinienne et ont rejeté les questions concernant la contribution de l'AP au maintien de l'occupation. À la base, ils s'entraînent tout en chantant des chansons et des slogans nationalistes. Sur leurs baraquements, des fresques murales peintes à la main célèbrent le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le défunt chef de l'OLP Yasser Arafat, mais rendent également hommage à la résistance armée et au Repaire des Lions, un groupe militant basé en Cisjordanie qui a vu le jour ces dernières années et est rapidement devenu une cible privilégiée de l'armée israélienne. La rhétorique de la base fait écho à l'époque de la seconde Intifada, au début des années 2000, lorsque des membres des forces de sécurité palestiniennes se joignaient à des groupes militants pour lutter contre l'armée israélienne.

"Nous travaillons pour la stabilisation", a déclaré Giuliano Politi, membre des carabiniers italiens, une force paramilitaire, qui a enseigné aux recrues de l'AP à la base de Jéricho la protection des personnalités officielles, le tir de base et l'ordre public. "Tout est orienté dans ce sens.

Une écrasante majorité des dirigeants des forces de sécurité sont affiliés au Fatah, le parti politique qui dirige la Cisjordanie depuis les accords d'Oslo. Nombre d'entre eux sont d'anciens combattants et prisonniers politiques, ce qui leur confère une aura de légitimité auprès des jeunes générations. Mais en tant qu'institution, les forces de l'AP ont troqué leur engagement à libérer les territoires de l'occupation contre le maintien de l'ordre.

"Pour être juste envers les jeunes recrues, il faut dire qu'à leur arrivée, elles croient que c'est là leur objectif", a déclaré Quran, l'activiste. "Les gens arrivent en pensant qu'ils vont participer à la lutte de libération, mais celle-ci se traduit pour eux par le maintien de la paix et de l'ordre au sein de leur propre peuple".

Cela est dû en partie aux pressions exercées par les gouvernements étrangers qui financent l'Autorité palestinienne, en particulier les États-Unis, qui ont investi massivement dans le secteur de la sécurité palestinienne. L'autorité est également souvent à la merci d'Israël, qui considère depuis longtemps l'AP comme une menace politique plus importante que le Hamas. L'AP est le principal moteur économique de la Palestine : elle emploie au moins 150 000 personnes et fait vivre quelque 942 000 personnes, y compris à Gaza. Mais pour payer leurs salaires, l'AP est à la merci des donateurs étrangers et d'Israël, qui contrôle les flux de fonds vers l'AP et les retient fréquemment pour faire pression sur l'autorité.

"Ils sont en fait un élément crucial de la poursuite de l'occupation", a déclaré M. Quran. "Car si 150 000 jeunes Palestiniens n'étaient pas mobilisés contre leur propre peuple, au nom de la sécurité d'Israël, si ces 150 000 personnes étaient mobilisées pour d'autres activités axées sur la libération de la Palestine, le jeu serait bien différent, le type de lutte sur le terrain serait bien différent.

Certains dirigeants des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne reconnaissent la contradiction de leur rôle dans le maintien de l'ordre en Cisjordanie, mais insistent sur le fait que l'alternative serait catastrophique. "Israël détruirait à nouveau nos infrastructures, nos institutions et nos forces - il peut le faire facilement", a déclaré un haut responsable des forces de l'Autorité palestinienne à The Intercept. "Ils détruiront tout ce que nous avons construit au cours des 30 dernières années".

Le responsable, qui a requis l'anonymat parce qu'il n'était pas autorisé à parler aux journalistes, a ajouté que les forces palestiniennes se tenaient "sur le fil du rasoir".

"Nous subissons une pression énorme de la part des Israéliens ; ils font toujours de leur mieux pour nous inciter à réagir violemment afin de pouvoir justifier leurs crimes", a-t-il déclaré. "Ils essaient en permanence de prouver que nous sommes un échec et que nous ne pouvons pas maintenir l'ordre public ni assurer la sécurité de l'endroit dont nous sommes censés être responsables, afin de justifier leurs incursions quotidiennes et les meurtres de notre peuple.

Dans la pratique, cela s'est traduit par le repli des forces de l'AP face à la violence croissante des colons, et par l'invasion croissante par l'armée israélienne de parties de la Cisjordanie nominalement placées sous le contrôle sécuritaire de l'AP. Cette situation a également conduit à l'émergence de nouveaux groupes militants cherchant à combler le vide laissé par les forces de l'Autorité palestinienne. "Si aucune protection ne vous est fournie par une tierce partie, par votre propre gouvernement ou par la puissance occupante", a déclaré Jabareen, d'Al Haq, "vous tenterez de trouver vos propres moyens de vous protéger".

La répression de la contestation par les forces de sécurité de l'Autorité palestinienne leur a encore coûté leur légitimité aux yeux de la population palestinienne. En octobre, alors que la colère montait contre la guerre d'Israël à Gaza, les forces de sécurité palestiniennes ont tiré des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes sur des manifestants à Ramallah, en Cisjordanie. Ces mesures de répression se sont multipliées ces dernières années et ont atteint leur paroxysme après l'assassinat par les forces de sécurité palestiniennes, en 2021, de Nizar Banat, qui critiquait ouvertement les dirigeants palestiniens.

"Nizar voulait la liberté pour le peuple palestinien et, selon lui, le peuple palestinien avait perdu cette liberté pour deux raisons : Mahmoud Abbas, l'AP et Israël", a déclaré Ghassan Banat, le frère de Nizar, à The Intercept dans son bureau d'Hébron, qu'il a transformé en sanctuaire rempli de photos et de citations de son défunt frère. "Il a dit que nous devions nous libérer de l'Autorité palestinienne et qu'ensuite nous devrions travailler ensemble pour nous libérer d'Israël. C'est ainsi que l'Autorité palestinienne l'a tué".

"Les forces de sécurité de l'Autorité palestinienne ne sont pas là pour assurer la sécurité des Palestiniens", a déclaré M. Banat. "Elles assurent la sécurité d'Israël".

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Le 05/12/2023 à 14:09, Wallaby a dit :

https://www.nytimes.com/2023/12/04/opinion/israel-protests-free-speech.html

Si vous voulez comprendre le fossé générationnel déchirant sur Israël parmi de nombreux juifs américains de gauche, le documentaire "Israelism" [1], sorti cette année, est un bon point de départ.

Il est en grande partie centré sur l'évolution politique de Simone Zimmerman, qui a été élevée comme une sioniste convaincue, a commencé à remettre en question ses convictions alors même qu'elle défendait Israël à l'université de Californie, à Berkeley, et a été transformée par sa rencontre avec la dure réalité de l'occupation palestinienne. Mme Zimmerman a ensuite cofondé IfNotNow, un groupe juif anti-occupation qui a été à l'avant-garde de nombreuses manifestations contre la guerre d'Israël à Gaza.

Mais en novembre, lorsque des étudiants juifs progressistes de l'université de Pennsylvanie ont tenté de projeter le film, l'université leur en a refusé l'autorisation, invoquant la crainte d'une "réaction négative potentielle sur le campus". Les étudiants ont tout de même projeté le film et risquent à présent de faire l'objet de mesures disciplinaires. Au début du mois, le Hunter College de New York a également annulé la projection d'"Israelism", sa présidente par intérim, Ann Kirschner, invoquant "le danger d'une rhétorique antisémite et clivante". Devant l'indignation du personnel et des étudiants, l'événement a été reprogrammé pour cette semaine.

L'université de New York et celle de Berkeley sont poursuivies en justice par des personnes qui affirment qu'elles ont permis à l'antisémitisme de se développer. Les grands donateurs de plusieurs écoles suppriment leur financement.

Les partisans d'Israël promeuvent souvent une définition de l'antisémitisme publiée par l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste en 2016, qui définit le rejet ou la diabolisation de l'État juif comme une forme de sectarisme antijuif.

L'administration Trump a publié un décret l'adoptant aux fins de l'application de la loi fédérale sur les droits civiques. Cette semaine, la Chambre votera une résolution reprenant la définition et proclamant que "l'antisionisme est de l'antisémitisme".

J'ai demandé à M. Chemerinsky, éminent spécialiste de la liberté d'expression, ce que signifierait pour les écoles l'application d'une interdiction de l'antisémitisme telle que définie par l'alliance. "Je ne vois pas comment cela pourrait se faire dans une université publique sans violer le premier amendement", a-t-il répondu.

[1] bande annonce :

 

 

https://theintercept.com/2024/01/19/deconstructed-israelism-jewish-documentary-film/

Interview (54 minutes) des deux co-réalisateurs et de Simone Zimmerman, le personnage principal du documentaire qui raconte sa transition de militante sioniste à militante antisioniste.

 

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https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/gaza-la-cour-internationale-de-justice-ordonne-a-israel-de-prevenir-et-punir-lincitation-au-genocide-20240126_36FAFUP6H5HTDGRU5KIEYTUITA/

La plus haute juridiction de l’ONU a rendu ce vendredi 26 janvier une première décision sur des mesures urgentes réclamées contre Israël par l’Afrique du Sud qui l’accuse de commettre un «génocide» à Gaza.

Le verdict était scruté de près par le monde entier. La Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute juridiction des Nations unies, a rendu une première décision ce vendredi 26 janvier sur des mesures urgentes réclamées par l’Afrique du Sud contre Israël, qu’elle accuse de «génocide» dans la bande de Gaza.

A l’issue de l’audience, qui a duré environ une heure, la présidente de la CIJ a estimé qu’«au moins certains actes [à Gaza] semblent susceptibles de tomber sous le coup de la convention sur le génocide» et a ordonné à Israël de «prévenir et punir» l’incitation au «génocide». L’organe judiciaire basé à La Haye a demandé à Israël de prendre davantage de mesures pour protéger les Palestiniens, mais n’est pas allé jusqu’à ordonner un cessez-le-feu. Deux juges se sont opposés à la plupart des mesures temporaires réclamées par l’Afrique du Sud : l’Israélien Aharon Barak et l’Ougandaise Julia Sebutinde.

Le tribunal a par ailleurs demandé que l’Etat hébreu autorise l’accès à l’aide humanitaire dans le territoire de 365 km², où vivent 2,3 millions de personnes. Selon le dernier bilan du ministère de la Santé basé à Gaza, cette guerre a déjà fait plus de 26 000 morts et près de 65 000 blessés depuis le 7 octobre, soit un taux de mortalité quotidien supérieur à celui de tout autre conflit majeur du XXIe siècle.

Si les décisions de la Cour internationale de justice sont juridiquement contraignantes, celle-ci dispose néanmoins de peu de moyens pour les faire respecter. Il ne s’agit par ailleurs que de mesures provisoires dans une affaire plus large, visant à déterminer si Israël commet ou non un génocide dans la bande de Gaza. Le tribunal ne se prononcera sans doute pas sur cette question avant des années.

Le Premier ministre Benyamin Nétanyahou nie catégoriquement les accusations sud-africaines, qualifiant cette affaire de «monde à l’envers». «S’il y a eu des actes qui peuvent être qualifiés de génocidaires, alors ils ont été perpétrés contre Israël», a insisté l’avocat israélien Tal Becker devant la CIJ. Sur X, Molly Quell, spécialiste en droit international, a prédit qu’«Israël va simplement ignorer tout ce que la Cour dira.» La décision de la CIJ s’ajoute toutefois à la pression internationale sur le gouvernement israélien à propos de l’offensive qu’il mène dans l’enclave palestinienne.

Le 29 décembre, l’Afrique du Sud a déposé une plainte de 84 pages auprès de l’instance de l’ONU, accusant Israël d’avoir violé la Convention des Nations unies sur le génocide de 1948, établie au lendemain de la Seconde guerre mondiale et de l’Holocauste. Devant un panel de 17 juges, des avocats sud-africains ont déclaré, mi-janvier, que les dirigeants et législateurs israéliens avaient fait part dans des déclarations publiques de leur intention de commettre un génocide.

Pretoria affirme en effet que «les actes et omissions d’Israël […] sont de nature génocidaire, car ils sont commis avec l’intention spécifique requise […] de détruire les Palestiniens de Gaza en tant que partie du groupe national, racial et ethnique palestinien plus large.» L’Afrique du Sud avait demandé au tribunal une dizaine de mesures, dont la suspension des opérations militaires israéliennes, la facilitation de l’aide humanitaire et la fin de la destruction de la vie des Palestiniens à Gaza.

 

Pour rappel, il s'agit d'un jugement équivalent à un jugement en référé dans notre droit national.

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Il y a 6 heures, loki a dit :

https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/gaza-la-cour-internationale-de-justice-ordonne-a-israel-de-prevenir-et-punir-lincitation-au-genocide-20240126_36FAFUP6H5HTDGRU5KIEYTUITA/

La plus haute juridiction de l’ONU a rendu ce vendredi 26 janvier une première décision sur des mesures urgentes réclamées contre Israël par l’Afrique du Sud qui l’accuse de commettre un «génocide» à Gaza.

Le verdict était scruté de près par le monde entier. La Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute juridiction des Nations unies, a rendu une première décision ce vendredi 26 janvier sur des mesures urgentes réclamées par l’Afrique du Sud contre Israël, qu’elle accuse de «génocide» dans la bande de Gaza.

A l’issue de l’audience, qui a duré environ une heure, la présidente de la CIJ a estimé qu’«au moins certains actes [à Gaza] semblent susceptibles de tomber sous le coup de la convention sur le génocide» et a ordonné à Israël de «prévenir et punir» l’incitation au «génocide». L’organe judiciaire basé à La Haye a demandé à Israël de prendre davantage de mesures pour protéger les Palestiniens, mais n’est pas allé jusqu’à ordonner un cessez-le-feu. Deux juges se sont opposés à la plupart des mesures temporaires réclamées par l’Afrique du Sud : l’Israélien Aharon Barak et l’Ougandaise Julia Sebutinde.

Le tribunal a par ailleurs demandé que l’Etat hébreu autorise l’accès à l’aide humanitaire dans le territoire de 365 km², où vivent 2,3 millions de personnes. Selon le dernier bilan du ministère de la Santé basé à Gaza, cette guerre a déjà fait plus de 26 000 morts et près de 65 000 blessés depuis le 7 octobre, soit un taux de mortalité quotidien supérieur à celui de tout autre conflit majeur du XXIe siècle.

Si les décisions de la Cour internationale de justice sont juridiquement contraignantes, celle-ci dispose néanmoins de peu de moyens pour les faire respecter. Il ne s’agit par ailleurs que de mesures provisoires dans une affaire plus large, visant à déterminer si Israël commet ou non un génocide dans la bande de Gaza. Le tribunal ne se prononcera sans doute pas sur cette question avant des années.

Le Premier ministre Benyamin Nétanyahou nie catégoriquement les accusations sud-africaines, qualifiant cette affaire de «monde à l’envers». «S’il y a eu des actes qui peuvent être qualifiés de génocidaires, alors ils ont été perpétrés contre Israël», a insisté l’avocat israélien Tal Becker devant la CIJ. Sur X, Molly Quell, spécialiste en droit international, a prédit qu’«Israël va simplement ignorer tout ce que la Cour dira.» La décision de la CIJ s’ajoute toutefois à la pression internationale sur le gouvernement israélien à propos de l’offensive qu’il mène dans l’enclave palestinienne.

Le 29 décembre, l’Afrique du Sud a déposé une plainte de 84 pages auprès de l’instance de l’ONU, accusant Israël d’avoir violé la Convention des Nations unies sur le génocide de 1948, établie au lendemain de la Seconde guerre mondiale et de l’Holocauste. Devant un panel de 17 juges, des avocats sud-africains ont déclaré, mi-janvier, que les dirigeants et législateurs israéliens avaient fait part dans des déclarations publiques de leur intention de commettre un génocide.

Pretoria affirme en effet que «les actes et omissions d’Israël […] sont de nature génocidaire, car ils sont commis avec l’intention spécifique requise […] de détruire les Palestiniens de Gaza en tant que partie du groupe national, racial et ethnique palestinien plus large.» L’Afrique du Sud avait demandé au tribunal une dizaine de mesures, dont la suspension des opérations militaires israéliennes, la facilitation de l’aide humanitaire et la fin de la destruction de la vie des Palestiniens à Gaza.

 

Pour rappel, il s'agit d'un jugement équivalent à un jugement en référé dans notre droit national.

La CIJ perd le peu de crédibilité qui lui restait avec ce jugement :wacko:, c'est rendu l'onu avec le droit de veto

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il y a 56 minutes, metkow a dit :

La CIJ perd le peu de crédibilité qui lui restait avec ce jugement :wacko:, c'est rendu l'onu avec le droit de veto

De ce que je comprends il ne s'agit pas du jugement définitif qui va prendre très longtemps à être rendu mais d'une injonction préliminaire. Une avocate spécialisée expliquait sur France Inter ce soir que c'était en langage juridique une injonction à un cesser le feu, condition sans laquelle les mesures exigées par le jugement sont difficilement envisageables.

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Comme pour l'Ukraine , cette chaîne indonésienne partage des images intéressantes et parfois souvent inédite  sur les combats urbains à Gaza .

Ici on voit un groupe israélien en plein contact dans un combat à l'intérieur d'une maison dans un affrontement de pièces à pièces , soit quelques mètres , très courte portée.

La vidéo semble récente .

Quoi qu'on en dise , Tsahal a relevé le défi d'aller au coeur de la bande de Gaza , et cela malgré la forte communication sur l'aspect gruyère du sous-sol dans la Bande de Gaza avec la présence d'une centaine de kms de tunnels , abris souterrains , une communication qui allez dans le sens que Gaza était devenu une forteresse imprenable qui coûterait cher en vie pour tous les envahisseurs qui tenteraient d'y rentrer .

Bien évidemment, il y a des pertes mais le ratio reste quand même bien important que se que pouvait imaginer le Hamas ... Mais je pense aussi que le Hamas a sous-estimé la volonté de Tsahal de vouloir rentrer dans la bande de Gaza .

Si vous visionnez d'autres vidéos de cette chaîne indonésienne, la traduction met en avant l'emploi de mots , termes qui n'est pas neutre , désignant les Israéliens comme occupants , sionistes etc... 

Cette chaîne semble plutôt aussi proche du camps russes en se qui concerne la guerre en Ukraine .

Bien évidemment je ne suis pas surpris , il y a vraiment une scission entre deux mondes , et quoi qu'on en pense on restera quand même désigné comme les méchants du camp occidental , au niveau de la France peu importe les courbettes dans notre politique étrangère pour apaiser la rue arabe au Moyen-Orient ou comme ici en Asie , ou la rue arabe dans les rues de France ou d'Europe... Le en même temps ça ne fonctionne pas , c'est déjà le cas en politique intérieure... Alors en politique étrangère ...

Donc vaut mieux acter cela , et puis bon je pense que se laisser endormir par l'idée que l'Occident a toujours été le grand méchant , et vous aurez beau leur envoyer une aide humanitaire, militer pour une vision à deux états .... Je le pensais il y a encore peu de temps que ça restait une solution , ben à force de surfer sur divers chaînes du Moyen-Orient, chaînes israélienne , je pense que ça reste une utopie , que de toutes cette région du monde reste et restera la zone de friction entre le monde occidental et le monde islamique ...

Donc la paix n'arrivera jamais ... Idem quand j'entends un ex président comparer avec le fait que la France et l'Allemagne finir par faire la paix , et pourtant beaucoup de choses auraient put l'empêcher , on est dans la pure vision occidentalo-centré ... Car quoi qu'on en pense , le monde islamique à divers degrés reste partagé, et entre une posture ou seul la haine est soigneusement entretenu par le Hamas ...

Ben voilà quoi ...

Bon je vois que les images de la vidéo appartenant à un soldat israélien a été récupéré par une chaîne ou site pro palestinien ... Et donc si moi je vois un combat urbain , dans la présentation de la chaîne indonésienne on présente celle-ci sous un autre angle allant dans le sens de la propagande du hamas ...

Donc un simple combat parmi tant d'autres semble être au niveau des images montré comme un truc énorme ...

Enfin voilà , quand je vois que les dirigeants des pays arabes ont surtout peur de leur propre rue , quand bien même ils seraient soient proche de se que pense la rue ou plutôt dans une attitude passive en essayant de gérer la tension de cette rue alors que d'un autre côté ils continuent à gérer une politique étrangère où ils ne peuvent pas ignorer divers pays , Israël aussi ...

Donc quand demain la rue arabe dans les pays du Moyen-Orient finira par faire tomber les régimes en place , je pense que le point de tension dans cette partie du monde entre le monde occidental et islamique , on est mal barré quand on voit déjà se que donne en Europe la rue arabe ... 

Bref je pense que dans l'histoire du monde il y a toujours des points de frictions entre civilisations. C'est pas nouveau .

 

https://youtu.be/KkH0QK_S-zE?si=yzPo4rVYJFbs9NNZ

 

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Sur ce conflit je vous recommande la lecture de l'autobiographie de Gérard Araud ("passeport diplomatique") qui a longtemps traité ce sujet.

Quelques extraits (le livre date de 2019):

- Sur Camp David: "Il n'y avait d'autre raison à la tenue de ce sommet que la demande du PM israélien (...) affaibli (...) avec comme perspective la quasi certitude d'une défaite face à Ariel Sharon s'il ne décrochait pas un succès. (...) Or Bill Clinton était lui-même en fin de mandat et ne pouvait donc apporter aucune garantie (..). Un PM israélien qui n'était plus soutenu que par 26 des 120 membres de la Knesset et un président US qui faisait ses valises prétendaient donc régler un conflit vieux d'un demi-siècle. (...) Arafat n'accepta de s'y prêter qu'à contre cœur avec la promesse qu'on ne lui en imputerait pas l'échec. Le résultat fut un désastre (...) Les US n'avaient préparé aucun scénario (...) Pour aider Barak dans les élections qui suivaient les Américains ne tinrent pas leurs engagements: ils accusèrent Arafat d'être responsable de l'échec et accréditèrent le récit israélien, qui est désormais parole d'évangile pour beaucoup".
- Sur la solution (le scoop) :biggrin:: "Histoire, justice et émotion peuvent occuper la scène; ce ne sont pas elles qui décideront. il faut partir de la réalité et d'elle seule, ne plus voir que les faits (...) et renoncer à dire ce qui est juste pour atteindre ce qui est possible. Or pour qu'il y ait une paix il faut que l'un offre des termes acceptables mais aussi que son adversaire fasse les sacrifices nécessaires. Et ce n'est pas prendre parti que de constater qu'Israël (...) est en position d'imposer ses termes ou à tout le moins de refuser ceux qui ne lui conviennent pas. Dans cette conjoncture une réalité s'impose à nous, celle de la force d'une partie au conflit et de la faiblesse de l'autre (...). En d'autres termes, brutaux mais réalistes Israël est en position d'imposer les termes d'un accord (...). Encore faut-il - la condition est de taille- qu'il sache dominer sa victoire. En effet confronté à des exigences inacceptables le faible a la ressource de refuser la capitulation."

Après un long historique il poursuit: "La réalité reste de la croissance régulière de la colonisation. (...) 80 à 100 000 colons qui se sont installés au milieu de ce que serait un Etat palestinien" et sont indélogeables. Puis "s'il y a une certitude après trente ans d'efforts américains, c'est donc l'incapacité des deux parties d'aller à la paix de leur plein gré. Aujourd'hui je suis à peu près convaincu qu'il n'y aura jamais de paix entre Israël et les Palestiniens. (...) Aujourd'hui il n'est plus possible de les séparer; l'un dominera l'autre. On connait la souffrance du vaincu. On oublie que le vainqueur paie aussi sa victoire qui apporte avec elle brutalisation, racisme et autoritarisme. :sad: Cela étant il ne faut jamais renoncer." 

Mais tout son livre est extrêmement intéressant, notamment sur l'élargissement de l'OTAN, le Moyen-Orient (le nucléaire iranien, le conflit israélo-palestinien...), l'ONU, le trumpisme... je vous invite vivement à le lire.

Modifié par gustave
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https://www.theguardian.com/world/2024/jan/18/us-supply-weapons-israel-alleged-abuses-human-rights

Les fonctionnaires du département d'État ont en effet pu contourner la loi américaine censée empêcher la complicité des États-Unis dans les violations des droits de l'homme commises par des unités militaires étrangères - la loi Leahy, datant des années 1990 et nommée d'après Patrick Leahy, sénateur du Vermont aujourd'hui à la retraite - parce que, selon d'anciens fonctionnaires, des politiques internes extraordinaires ont été mises en place au sein du département d'État, qui font preuve d'une extrême déférence à l'égard du gouvernement israélien. Aucune disposition spéciale de ce type n'existe pour les autres alliés des États-Unis.

L'absence d'application de la loi Leahy en Israël semble particulièrement troublante pour son homonyme. Dans une déclaration au Guardian, l'ancien sénateur du Vermont a expliqué que l'objectif de la loi Leahy était de protéger les États-Unis de toute culpabilité pour les violations flagrantes des droits de l'homme commises par les forces de sécurité étrangères bénéficiant de l'aide américaine et de décourager les violations futures.

"Mais la loi n'a pas été appliquée de manière cohérente, et ce que nous avons vu en Cisjordanie et à Gaza en est un exemple frappant. Pendant de nombreuses années, j'ai exhorté les administrations américaines successives à appliquer la loi dans ces régions, mais cela n'a pas été fait", a déclaré M. Leahy.

Pour les défenseurs de la loi Leahy, comme M. Rieser, l'absence de responsabilité dans l'assassinat de Shireen Abu Akleh, l'éminente journaliste d'Al Jazeera, est particulièrement choquante et a fait l'objet de critiques de la part de démocrates de haut rang au Capitole.

"Si les États-Unis avaient été disposés à appliquer la loi Leahy en Israël, les forces de défense israéliennes auraient sans doute été plus enclines à demander des comptes à leurs soldats, ce qui aurait contribué à prévenir les meurtres de civils comme Shireen Abu Akleh et bien d'autres, et ce que nous voyons aujourd'hui", a déclaré M. Rieser.

Mme Abu Akleh a été tuée par une balle qui l'a touchée à l'arrière de la tête alors qu'elle couvrait une opération israélienne dans la ville de Jénine, en Cisjordanie. Une enquête de CNN a révélé qu'il n'y avait pas de combat actif ou de militants palestiniens à proximité d'Abu Akleh dans les instants qui ont précédé sa mort, et des images obtenues par la chaîne ont corroboré des témoignages suggérant que les forces israéliennes avaient pris la journaliste pour cible.

Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont présenté leurs excuses pour ce meurtre l'année dernière, mais le bureau de l'avocat général militaire en Israël a déclaré dans un communiqué qu'il n'avait pas l'intention d'engager des poursuites pénales ou des poursuites contre les soldats impliqués.

Lorsque la loi Leahy a été adoptée pour la première fois en 1997, elle a été conçue en pensant à l'Amérique centrale et à la Colombie. Les États-Unis fournissaient des centaines de millions de dollars d'aide militaire pour lutter contre les narcotrafiquants et les insurgés, mais les groupes de défense des droits de l'homme faisaient état de graves violations des droits de l'homme commises par les unités militaires et policières colombiennes.

Dans une lettre de mai 2018 adressée par Leahy au secrétaire d'État de l'époque, Mike Pompeo, qui servait dans l'administration Trump, Leahy a demandé un examen de la loi Leahy sur la mort par balle d'une centaine de manifestants palestiniens de Gaza qui avaient été tués depuis mars de la même année. "Si des informations crédibles existent pour déclencher la loi Leahy concernant toute unité israélienne et que le gouvernement d'Israël ne prend pas de mesures efficaces pour traduire les individus responsables en justice, cette unité n'est plus éligible à l'aide américaine", a écrit Leahy.

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Le 26/01/2024 à 21:29, metkow a dit :

La CIJ perd le peu de crédibilité qui lui restait avec ce jugement :wacko:, c'est rendu l'onu avec le droit de veto

Si pour certains comme toi la CIJ perd sa crédibilité par cette déclaration préliminaire, d'autres estiment qu'elle regagne des/ses lettres de noblesses. Je suppose que les visions sont irréconciliables pour l'instant, mais au final, comme le fait remarquer @gustave, quelle vont être les conséquences et applications dans le monde réel ? Et le plus amusant, ce sera comment sera traité une décision (un avis ?) de la Cour de Justice Internationale par les divers belligérants soutiens et détracteurs...

edit> @metkow : je m'aperçois que j'ai peut être fait un contre sens sur ton message : voulais tu dire que comme l'ONU qui est paralysée par le droit de véto des membres du CS, la CIJ l'est par les intérêts particuliers des juges qui peuvent bloquer les décisions ?

 

Modifié par rendbo
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