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olivier lsb

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Tout ce qui a été posté par olivier lsb

  1. Les européens sont en train de réévaluer leurs besoins et leurs partenaires. C'est pas si simple, les enjeux sont énormes et les calculs de risques doivent être prudemment effectués et appréciés. Même nous, qui avons un peu cette position du colibri dans la mine, on a fait le discours de la Sorbonne mais la même année, on invitait Poutine à Versailles pour un grand sommet sur "l'architecture de sécurité en Europe". Sans aucun partenaire européen. Il en ressorti absolument rien, et on n'a donc pris absolument aucune initiative pour imposer notre vision (comme faire +20/30% dans l'AdT). Résultat des courses, l'architecture de sécurité est maintenant discutée entre US et Russie, parce que ce sont les deux seuls ayant un réel levier (direct ou indirect) militaire en Ukraine. Aujourd'hui, si cette discussion est posée par les européens, c'est (aussi) parce qu'ils peuvent fournir la dissuasion conventionnelle qui nous manque, indispensable au soutien d'une dissuasion nucléaire crédible. La France n'a pas cette dissuasion conventionnelle, parce qu'elle ne s'en est pas donnée les moyens, malgré ses discours. Sinon on serait invité à la table des négociations avec Trump et VVP. En réalité, on est au menu. Il faut en avoir conscience et c'est là ou je pense qu'il faut rester humble face au reste des européens: notre modèle n'est pas complet et souffre de réelles faiblesses, largement connues. La quantité est une qualité en soi. On rappellera encore moins l'épisode malheureux de 2022 où il ne fallait pas "humilier la Russie". Tout çà pour dire que, je ne serais donc pas trop dur avec les européens dans leur réflexion naissante sur la dissuasion, sachant que nous-même on a exposé quelques contradictions flagrantes dans nos discours, intentions politiques et prises d'initiatives. Personne ne dit qu'on ira leur offrir quoique ce soit, même dans l'interview du Monsieur allemand. La façon dont j'interprète ces discussions nouvelles au sein des establishment politiques et sécuritaires des pays européen, ce serait plutôt "on n'a pas de manuel pour ce genre de choses, on ne sait pas comment procéder maintenant qu'on doit faire seul sans les américains. On n'est pas contre l'idée de faire quelque chose avec la France et d'accorder des contreparties en retour, mais on sait même pas quelle est la procédure pour discuter de ce genre de choses. Aidez-nous à nous sur quoi penser et quoi demander sur le sujet, dans le cadre d'un début d'initiative coordonnée." Alors je sais... On a déjà proposé d'avoir cette discussion, et ce fut superbement ignoré. C'est Merz qui l'a publiquement assumé. Mais quand on fait de la politique, on doit avoir le sens de la chronologie: c'est presque aussi important que d'avoir raison sur le fond, lequel fond se trouvera atrophié par un timing décalé. On rappellera qu'on moment ou les européens ont ignoré nos propositions, les russes on également ignoré celle de Macron à Versailles, sur l'architecture de sécurité en europe. Pourtant sur le fond, les deux sujets étaient bien une réalité et un souci majeur: on le voit aujourd'hui. Ne dit-on pas d'un bon renseignement qu'il s'agit 1. d'une information fiable 2. communiquée aux bonnes personnes 3. et au bon moment ? Clairement, ce ne sont pas les demandes qui sont actuellement formulées et je ne crois pas qu'il s'agisse d'intentions réelles de le faire. Je veux bien que les européens aient été aveugles, mais ils ne sont pas cons à ce point là. Gênés, embarrassés, maladroits peut être, mais je ne crois pas une seule seconde qu'il y a des esprits sincèrement convaincu que le moment est venu de capter, on en sait pas trop comment, la dissuasion Fr "tout avantage - zéro risque - zéro coût", au moment même ou l'époque vire aux rackets généralisés et accords bilatéraux léonins. Je les vois plutôt jouer profil bas, s'aventurer sur des terrains complexes pour leurs propres opinions, et prêts à se ranger auprès d'une conduite stratégique qu'il nous reste à reformuler de nouveau, pour reconfirmation dans le contexte actuel. Je préfèrerais largement qu'on fasse des contorsions sur nos intérêts vitaux, qu'on le facture et qu'on partage les risques, plutôt que de prendre l'immense risque déstabilisateur de voir de nouvelles puissances nucléaires émerger. Soyons fous, puisque l'époque le veut: si demain l'Allemagne ou la Pologne s'y mettent, on aura perdu le peu de prééminence militaire et diplomatique qu'il nous restait au sein de l'UE, alors même que l'hégémonie économique est captée depuis longtemps par les allemands. On aboutirait à un cumul de pouvoir et à un cumul d'hégémonies dans tous les domaines, dont on risque fort peu de se sortir indemne sur le long terme. Elargissons les services de la dissuasion Fr, pour couper l'herbe sous le pied à nos alliés sur l'envie d'y aller solo. De toute façon dans les faits, l'UE fait partie de nos intérêts vitaux. Le PR ne l'a pas décrété en ces termes, mais l'Euro, le marché commun, la PAC et tous le reste, on ne serait plus grand chose sans çà.
  2. J'avais lu il y a plusieurs années de l'ordre de 5 milliards d'euros par an, et encore, en balayant très large, incluant des matériels ayant un usage dual ou qui auraient vocation à être remplacés (SNLE par des SNA) en l'absence de nuke. Et oui ça a du sens de rapprocher PIB et patrimoine: l'un est un flux (schématiquement, votre salaire) l'autre est un stock de propriétés (vos actions, votre maison, votre assurance vie). C'est d'ailleurs ce qui fait dire à certains économistes que l'endettement français n'est pas si grave en soi, comparé aux actifs du pays. Mais ça reste un exercice dangereux, et une pente glissante: je m'égare. Autant je suis d'accord avec toi, sur le fait qu'une double clé revient à un droit de véto et paralyse le principe même de la dissuasion, que l'idée de ne pas pouvoir se servir de l'arme rend caduque l'idée même de dissuasion. Autant il parait plus discutable l'idée qu'un pays hôte, ou un pays fournissant des capacités de déploiements et d'allonge de l'arme, ne puisse avoir aucun mot dans l'affaire: il est de facto complice de la mise en œuvre de l'arme: politiquement et militairement, il prend un risque. Je pense simplement qu'on se fait des nœuds au cerveau sur un exercice pas inintéressant, mais pour lequel on surestime l'importance des accords juridiques (qui va aller invoquer le droit à la veille d'une guerre nucléaire ?) et on sous-estime le rôle des discussions politiques. Sans aller jusqu'à accorder un droit de véto aux pays soutiens de l'emploi de l'arme, je crois qu'il reste important de les inclure politiquement dans nos consultations et de les rassurer sur le fait qu'un cadre puisse exister à cet effet. Indépendamment d'autres contreparties, comme financières par exemple.
  3. Baaaah c'est évident non ? On irait tous à Budapest avec les Américains et le filou, et puis on signerait un mémorandum de restitution des armes. Poussez pas, je connais la sortie, j'ai participé à la construction de la porte.... => []
  4. Nage toujours en plein délire sur les chiffres de l'aide, les conditions d'octroi. Donne un nouveau signal de l'abandon à venir de l'Ukraine, mais de Taïwan également.
  5. J'ai dit "360 degrés puis à nouveau +180" très cher. Le virage à 360 en Europe a démarré en 2013 jusqu'en 2024. Ce qui entre autre, motiva au milieu de cette période (sur le premier +180 degrés) le fameux discours de la Sorbonne de Macron en 2017, resté lettre morte. Guerre en Ukraine 2022, retour dare-dare à l'OTAN qui n'est plus en état de mort cérébrale... Et puis 2024, un drame annoncé depuis 2016 au moins. En 2025, on rajoute donc +180 degrés ! Il faut bien çà pour une époque qui donne le vertige.
  6. Est-ce que tu ne crois pas dans le fond, que les potentielles demandes Polonaises ou Allemandes, ne relèvent pas tant d'une tentative d'extorsion grossière de nos prérogatives nucléaires, sinon d'une demande formulée diplomatiquement pour entrer dans la définition des intérêts vitaux français, et si oui à quel prix ? Ce qui semblerait être une manière fort courtoise de poser des questions difficiles. Sans parler de la nécessité de commencer à travailler les opinions à domicile sur un revers à 180 degrés, après un premier virage complet à 360. Oui on avait raison depuis un temps certain, oui c'est agaçant de ne pas être écouté. Tout le monde mange son pain noir dans cette affaire: les européens sont contraints de reconnaître et de se souvenir que les français avaient proposé un vrai modèle alternatif. Ils pourraient rester dans le déni, continuer de chercher protection ailleurs, mais les choses semblent vraiment bouger. Quant à nous, on a assuré sur la dissuasion c'est certain, mais le reste de nos actions n'a jamais été à la hauteur de la prescience de nos discours sur les menaces, sur l'autonomie stratégique, sur le risque américain. Même si on en fait plus pour l'autonomie de notre sécurité que le reste de l'Europe, on doit assumer un "décalage de convictions dans les faits". Et on peut comprendre que ça ait pu perturber certains de nos partenaires européens, à juste titre plus que par intentions malignes, qui pouvaient y voir un manque de convictions dans nos analyses, non suivies d'effets. Oui je sais, on avait déjà plus d'argent à l'époque... Je rejoins les risques soulevés par certains ici, concernant les scenarios alternatifs s'il nous prenait l'arrogance d'un schadenfreude trop appuyé, pour être la marque d'un vrai allié: la Pologne s'en ira avec son projet, les Suédois évoquent déjà la nécessité de relancer le leur et l'Allemagne.... L'Allemagne pourrait continuer à se poser des questions, mais cette fois-ci sans mettre les français dans la boucle. Si on veut jouer aux grands, si on veut être une partie de la réponse au départ des américains, il va falloir clairement qu'on ait quelque chose à proposer qui soit autre que.... "I fucking told you so, you son a bitch who never listen". Edit: voilà, autrement dit en quelques mots par Yakovleff
  7. Troll je sais pas, puisque la modération le laisse en vie. Mais il faut souligner une régularité remarquable aux contresens historiques, raisonnements fallacieux et sources douteuses. C'est un vrai travail... nous ne sommes qu'amateurs par comparaison.
  8. A l'époque, on savait beaucoup mieux neutraliser les drones et les missiles de croisière. La constellation de satellites Stalinovitch n'était pas aussi performante qu'aujourd'hui. Les drones Dakota et Cherokees ne faisaient pas autant de victimes chez les civils en 1864 qu'en 2024. D'autres remarques (pas très inspirées) ? C'est tout ce que tu as ? Poutine lui remonte jusqu'au 9e siècle pour justifier son intervention !
  9. L'Allemagne prévoit de fournir 370k obus de 155mm à l'Ukraine cette année.
  10. On sait que les allemands, qui détestent rien tant que le changement (ta réaction est remarquable à ce sujet ), seront d'une manière générale, très sensible aux changements d'image. C'est notre manière à nous de contribuer au Zeitenwende. J'ai d'ailleurs une proposition d'accord que mes amis allemands ne pourront pas refuser: l'avatar ou le nucléaire. Je n'avais pas changé mon logo depuis mon inscription il y a 13 ans. Le président semble vouloir étendre le parapluie nucléaire à l'Allemagne, ça méritait bien que je mette à jour mon propre programme, tant on vit des bouleversements inouïes depuis quelques années. Accessoirement, c'est une allégorie du métier, où ce logo est souvent repris (mais pas celui qu'on pourrait penser).
  11. Il n'y a pas de mouvement sécessionniste à proprement parler, mais le pays est extrêmement divisé et les partis ont renoncé à l'esprit transpartisan, si caractéristique autrefois du compromis à l'américaine, fait d'accords transactionnels (depuis toujours - aux US la loi est d'abord la loi des parties avant d'être celle de l'ordre public) de derrière les fagots et de pragmatisme. Ca a toujours entretenu une humeur complotiste et suspicieuse à l'égard de Washington et de l'état fédéral, mais les deux partis encadraient le jeu et relégitimait régulièrement en quelque sorte, l'état fédéral. Aujourd'hui, les partis sont sous influence et les composantes les plus traditionnels, modérés et raisonnables, sont mises de coté. Les démocrates ne savent toujours pas vraiment pourquoi ils ont perdu et n'ont pas tranché le nœud idéologique du problème woke. Elon Musk et tous les complotistes du gouvernement ont pris le pouvoir sur cet état fédéral honni et... on en est là. Le film Civil War démarre un peu dans un contexte similaire, où l'on comprend qu'un président arrivé au terme de son 2e mandat, souhaite conserver le pouvoir, entrainant la sécession de certains états américains (dont la Californie) et d'une partie de l'armée, qui entreprend ensuite une remontée vers Washington pour déloger l'usurpateur. L'essentiel du film est ailleurs, le contexte politique étant abordé très rapidement et très prudemment, pour laisser place à des scènes de guerre civile sur le sol américain, ce que ça signifierait en pratique et développer l'intrigue sur l'adrénaline du correspondant de guerre et la passation entre deux générations. Ce scenario est très loin d'être idiot.
  12. Un vote a eu lieu aujourd'hui à la Rada, réaffirmant la légitimité présidentielle de VZ, ainsi que les dispositions constitutionnelles prorogeant son mandat. En d'autres termes: l'impossibilité d'organiser des élections durant une guerre. - 268 votes pour - 12 députés n'ont pas pu voter (pas une abstention, mais une impossibilité). Mais j'imagine (je l'espère presque) que dans 5, 4, 3, 2, 1 on va m'expliquer qu'aucun de ces députés n'est légitime car leur mandat a également été prorogé, selon le même principe constitutionnel que pour le président.
  13. Les américains s'emmerdent, s'ennuient. Déclassés, isolés sur leur continent, ils sont coupés du reste des réalités du monde. Ils ne reçoivent quasiment aucune influence culturelle à leurs frontières et refuseront d'admettre que les problèmes de répartition de richesses, découlant de leur modèle capitaliste, commence à poser des problèmes systémique sur la santé et l'éducation. La culture du buzz et de l'émotionnel, couplé à une certaine idée de ce que devrait être le volontarisme et la prise d'initiative à l'américaine, aboutissent à ce spectacle lamentable. Qu'ils aillent donc se frotter au Hamas, à deux millions de gazaouis et au retour de la coqueluche et de la rougeole. Ils ont besoin d'en passer par là avant, peut être, de revenir à des considérations plus saines. Ils ont un modèle sociétal, financier, et économique qui peut encaisser des pertes substantielles en vies ou en capital, avant de s'ajuster à nouveau rapidement. C'est aussi leur grande force. Les excès valent d'ailleurs pour les deux bords politiques, mais seul un a fini par prendre le pouvoir et se donne aujourd'hui en spectacle.
  14. Oui Trump a un vrai problème avec le doré, ici une autre illustration avec ce fantastique projet mis en image pour Gaza et relayé par POTUS en personne.
  15. Les Etats-Unis ont la capacité de contracter avec les deux parties. Poutine a souvent émis le souhait de traiter directement avec les Etats-Unis, je ne crois pas que c'est pour trahir ensuite sa parole. Non pas qu'il soit du genre à respecter tout ce qu'il dit, bien au contraire et son bilan est affreux en la matière. On est ici une logique de mafieux qui est à l'œuvre: tu peux mentir et planter le faible, mais tu ne le feras pas avec le plus fort, dont tu reconnais la prééminence sur un certains nombre de sujets.
  16. ça tombe bien, ce marché là de la sécurité du continent européen n'en n'est pas un, quoiqu'en dise Trump et bien d'autres considérations sont en jeu. Tu peux acheter des céréales pour 1 000 000 euros la tonne en échange d'aucune livraison physique ou virtuelle sur ton marché ? Voilà à peu près la tronche de ce qui était proposé. Dans ce contexte, l'offre européenne avait toutes les chances d'être en même temps moins-disante et plus généreuse dans ses contreparties, tant l'offre trumpienne n'en n'était pas une, sinon du racket pur et simple.
  17. Trump qui fout la pression sur le Canada en voulant rétablir des droits de douane sur l'aluminium.... Après avoir signé un traité pour les supprimer, sous sa première mandature, blâmant les "idiots des précédentes administrations". Idiocratie.
  18. Le vent se lève, c'est le nouveau thinkerview ?
  19. Rien n'empêche de commenter les déclarations limpides et claires du POTUS. Il y a une différence entre commenter un accord dont on ne sait rien et deviser sur quelque conséquences géopolitique suite aux intentions exprimées du POTUS qui veut pèle mêle le Groenland, le canal de Panama et 500 milliards de terres rares. Personne ne dit sérieusement qu'il va arriver à ses fins, mais les inquiétudes peuvent être réelles et légitimes. Surtout quand elles sont confirmées par les responsables en poste. L'accord qu'on ne connait pas en revanche... C'est comme la propagande russe sur le projet d'accord d'Istanbul. C'était la faute aux diables d'anglais et puis quand on a eu le brouillon entre les mains, on a tout de suite capté l'odeur du torchon.
  20. Les électeurs français peuvent tellement influencer les coalitions, qu'il n'y en a jamais ! Et lorsqu'il y en a, elles explosent de façon nucléaire assez rapidement. Il n'y a pas de système parfait: on admire chez vous la capacité de vos responsables de bords politiques différents, à s'asseoir autour d'une table, mettre de coté l'émotionnel (qui existe assez peu dans le débat public allemand, par comparaison à chez nous) et passer des accords pragmatiques. Ca peut être vu comme une trahison par certains aspects chez vous, mais c'est ce qui nous manque un peu beaucoup chez nous. Et inversement, vu de votre coté. Schématiquement, les candidats du second tour aux législatives doivent avoir réuni au moins 12,5% des inscrits (pas des votants, mais des inscrits) de leurs circonscription. En pratique, ça veut dire que le 2e tour se joue souvent entre les deux premiers, plus rarement les 3 premiers, ça dépend des taux de participation de la circonscription. Tout à fait, très bien résumé. Chez nous, le système démocratique mais monarchiste (ou impériale, selon l'endroit ou vous habitez en europe) dans son esprit, s'est totalement fracassé en 2022 et la majorité relative, et encore plus en 2024 (aucune majorité de parti), quand on a voulu faire dans la démocratie parlementaire, à l'allemande ou à l'italienne. Les votes ont donné une répartition ad-hoc des députés, assez équilibrée malgré quelques manœuvres dilatoires comme le "front républicain". Mais mentalement, psychologiquement, culturellement parlant, le personnel politique français n'était vraiment pas prêt pour une telle révolution. Couper des têtes ? Oui s'il vous plaît, n'importe lesquelles avec plaisir. Se parler et accepter des compromis ? Trop dur. Du coup la crédibilité du système politique en ce moment est vraiment pas terrible. J'ignore ou ça va nous mener.
  21. Oui il ne faut pas se précipiter en conjectures. Si un machin est signé, c'est probable que ce ne soit plus tellement le projet initial de Trump sur les terres rares "TOUT - en échange de rien", mais un bousin différent. Dont les ambitions des deux cotés seraient bien moindres, mais qui permettrait à Trump et VZ de s'en sortir la tête haute. Un truc qui dirait "on s'engage à soutenir les investissements d'avenir et sommes pleinement engagés pour la sécurité de l'Ukraine". Sans droit de propriété, de préemption ou d'exploitation accordé, ni d'aide militaire identifiée en retour. Ca occupera les nouveaux diplomates américains, dont certains auraient bien besoin d'une formation accélérée. Pourquoi pas.... Si ça ne résout rien mais que ça n'envenime pas plus la situation, c'est déjà çà de pris dans cette époque de fous.
  22. Voilà des initiatives qui commencent tout juste à être au niveau de ce que l'époque exige. C'est bien vu, c'est même plutôt malin: on laisse les US dévoiler leurs cartes, exploiter leur renseignement, puis on suit 100m derrière et on contre propose à la baisse dans les derniers mètres. Toutefois, ça valide quand même la méthode de l'administration Trump, même si on fait baisser les enchères: les US pourraient se déclarer gagnant, avoir leur deal et affirmer que tout ceci fait partie du jeu de la négociation, dont ils entendent rester maître. Gardons en tête le but ultime de la manœuvre, qui est de maintenir une aide militaire à l'Ukraine, américaine ou européenne. - Est-ce que cette contreproposition européenne sera suffisante pour que les US s'y engagent ? J'en doute un peu, tant Trump souhaite imposer son rapport de force plutôt que des négociations à la loyale. - Est-ce qu'on pourrait fournir cette aide, si les Ukrainiens nous accordent le contrat: ce serait très surprenant que les terres rares ukrainiennes débloquent les chaînes industrielles et les commandes étatiques, alors que personne n'y avait encore pensé il y a deux semaines. Ou alors les mentalités se débloquent d'un coup dans les esprits des décideurs européens, et une impulsion politique nouvelle débloque des décisions critiques. Mais les terres rares n'agiraient que comme un déclic, plutôt qu'une cause. J'espère que cet accord sera attribué à l'UE, pas tant pour les terres rares en question, mais pour la défaite stratégique qu'un tel échec infligerait aux Etats-Unis.
  23. Capituler, c'est du boulot et c'est épuisant. Le père s'occupe des russes, le fils construit patiemment sa défaite face aux chinois. Une famille remarquable en tout point: elle vous ferait regretter les Bush. Je pensais que le Megalopolis de Coppola était une bouse, et c'en est bien une par certains aspects. Le film est en revanche prophétique sur la décadence de l'Empire américain. Toute l'actualité de ces derniers jours y est.
  24. L'état est pas exemplaire, mais l'état allemand ne brille pas non plus par sa politique d'acquisition, et sa bureaucratie au sein du ministère de la défense, qu'on dit être pire que la française. C'est dire si cet exercice de comparaison est intéressant. Que l'administration ne soit pas exemplaire, on en conviendra sans peine. Mais ça ne suffit pas à tout expliquer, surtout quand les principaux fournisseurs des armées conduisent depuis plusieurs années de généreux programmes de rachats d'actions. Qu'on s'entende bien: je ne porte pas un propos de nature politique ici, anticapitaliste. J'en serai plutôt que les froides conséquences comptables et financières. Et de ce point de vue là, un rachat d'action est une sortie de liquidités pour un groupe, sans contrepartie, au bénéfice des actionnaires. Les allemands ont le temps long et une appétence au risque assez faible (donc demande un rendement moins élevé). Pour des raisons culturelles, ce n'est pas notre cas et pourtant, il n'y a rien d'irrémédiable. Non il n'y aura pas d'OPA sur Thales ou Safran ou Dassault en l'absence de rachat d'action et d'une possible baisse du cours de l'action, c'est une foutaise. Cuit en bourse, ça ne veut rien dire. Erreurs stratégiques ou problèmes de directions, déjà beaucoup plus. Le risque en bourse pour la stabilité de ces groupes est d'autant plus amoindri quand tu as des institutionnels de long terme au capital, une famille et/ou une minorité de blocage avec un groupes d'actionnaires stables et fiables. Le reste du flottant, c'est pour les petits épargnants qui prennent ou qui laissent, et dont les coups de sangs en AG ne sont certainement pas de nature à impressionner ou influencer les politiques de distribution de la trésorerie. Les groupes savent très bien piloter leur valeur actionnariale. Le problème, c'est quand la valeur de l'action à court terme absorbe de la trésorerie et remplace les investissements de long terme. La première option est facile et les résultats sont immédiats, mais çà traduit la lâcheté d'une direction et son aversion au risque ou ses désillusions quant aux capacités d'un groupe à générer des projets rentables, tout en compromettant l'avenir. Et encore une fois j'insiste: rheinmetall est coté sur le Dax. Effectivement ces réglementations, qui finiront par tomber, pèsent plus durement sur les petites entreprises. C'est un vrai motif d'inquiétude et des emmerdes dont on se passerait bien.
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