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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Ah ben çà alors.... mais oui c'est une excellente question ! Aujourd'hui, un expédient a été mis en place mais qui ne fait que masquer une question aux enjeux bien plus importants. Il a été décidé de prêter aux Ukrainiens le produit des intérêts futurs issus de ces actifs, sur une durée qu'on ne connait pas bien, mais pour une enveloppe globale de 50 milliards d'euros. Cela me fait dire que si on prête à taux 0, on a du projeter le rendement de ces actifs sur au moins 20/25 ans Mais on reste dans une logique d'avance sur intérêts et dividendes. Or le capital qui les génère représente par définition une valeur considérablement plus importante. On a lu et entendu beaucoup d'arguties juridiques sur le risque de fragilisation du droit de propriété dans les pays occidentaux, en cas de saisies de ces actifs. Car il faut le rappeler, si tous ces dictateurs et autres cadres corrompus, donneurs de leçons d'anti-impérialisme à l'ouest, planquent pourtant leur pognon chez nous, c'est qu'ils ont une bien meilleure assurance que celui-ci soit efficacement protégé par notre droit de propriété plutôt qu'à domicile (lequel reste souvent une notion très théorique, où tu es propriétaire jusqu'à ce que l'état en décide autrement). Avouons que ça ne manque pas de piquant d'aller chercher une protection juridique pour sa fortune, que l'on refuse à ses administrés, mais trêves de polémiques. Plus que juridique, le débat est, à première vue, économique: est-ce qu'on se tire une balle dans le pied à opérer une saisie de ces 300 milliards ? Est-ce que l'investisseur en bouffe pour animaux domestiques à base d'insectes, ou l'industriel du recyclage des métaux rares à partir de déchets, renoncera à des investissements chez nous parce qu'il estimera que son risque de saisie d'actifs vient d'augmenter, du fait du "précédent" russe ? Personnellement, je ne vois pas un seul fonds de Private Equity, pas un seul investisseur étranger ni un seul industriel, assimiler son profil de risque et d'investissement à celui de l'état Russe dans l'UE, responsable de la guerre en Ukraine. Mais certains y croient dur comme fer... A seconde vue, je pense que pour 300 milliards, des actes corruptifs voir des pressions sur l'intégrité physique des dirigeants européens, ont pu être exercées ou sont redoutées. On ne sait toujours pas exactement ce qui est arrivé à Fico par exemple. Une fois cette question économico-politique tranchée, la mise en conformité du droit sera un jeu d'enfants: chaque juridiction où des actifs russes seront gelés, passera une loi ou un règlement taillé sur-mesure, à la fois pour justifier juridiquement la saisie et pour bien montrer au monde que c'est une situation spécifique à la guerre en Ukraine, sans risque d'interprétation corollaire sur des tiers à la Russie. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
300 milliards, c'est beaucoup d'argent, la moitié des réserves de la banque centrale russe au début du conflit et je vois assez mal les russes faire une croix dessus, alors que leur entregent et leur pénétration politique aux US et dans l'UE est à un niveau assez incroyable. L'une des raisons de la stabilité du rouble, c'est que les marchés restent relativement attentistes sur cette question des actifs gelés, qui je le rappelle, sont gelés et non pas saisis. Pour l'instant, ils font partie du patrimoine de la Russie et ça limite quelque peu le tableau d'une république bananière, appauvrie et corrompue et qui ne vivrait que de ses exportations de matières premières. Ca limite la chute du rouble contre les autres devises car la Russie dispose potentiellement, sur le long terme, de suffisamment de devises étrangères pour stabiliser le cours de sa monnaie et limiter les impacts inflationnistes à domicile en cas de dévaluation importante. Saisir ces actifs porterait un gros coup dans la mesure ou nous n'aggravons pas notre endettement en Europe et où par ricochet, on affaiblit durablement la Russie. Ses partenaires ne vaudraient plus recevoir de roubles (déjà qu'ils en veulent assez peu), cette monnaie n'étant hypothétiquement plus adossée à 300 milliards USD d'actifs tangibles. Cela exposerait la Russie à inflation très importante via la dévaluation de sa monnaie, et renchérirait considérablement sa machine de guerre. Ah tiens un nouvel acteur dans le terrestre en Europe. C'est vraiment bizarre, je ne comprends pas. N'avait on pourtant pas dit et répété ad nauseam qu'il fallait consolider le secteur terrestre en Europe ? Que tout cela n'était pas durable ni rationnel ? Comme si la production d'armes pour la défense d'un pays était une activité rationnelle et devant être exposée aux mêmes lois du marché que le pâtée en conserve et le stylo bic. Où nos responsables politiques devraient pleinement acter qu'il y a un intérêt en Europe à conserver une industrie fragmentée, redondante, résiliente et grandement indépendante des mauvaises pressions amicales américaines ou allemandes. Ca a un coût pas énormément plus important, surtout si ça permet de rediriger à termes des flux de dépenses transatlantiques vers le continent. -
une no fly zone européenne au dessus de l'Ukraine
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Teenytoon dans Uchronies
On peut avoir quelques doutes sur la capacité ou la volonté des russes de riposter. En 2015 avec la Turquie, le message était passé et il n'y a plus jamais eu de violation répétée de l'espace aérien. Mais si ça arrive, eh bien il faudra poursuivre la sécurisation de l'espace aérien et neutraliser les effecteurs et les menaces. Une escalade que Moscou peut difficilement remporter. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Toute la décennie 80 jusqu'à la chute du mur, on est à 3% de PIB en budget militaire, et c'est déjà une contraction historique par rapport au passé très récent, à cette époque. L'argent, si on ne veut pas plus creuser la dette, doit être prélevé sur d'autres budgets. Les retraites ont suivi une évolution inverse à celle des budgets militaires, sur des assiettes bien plus conséquentes. La structure de nos dépenses sociales tendent à hypothéquer une partie du futur, celui des plus jeunes, pour honorer les engagements retraites issus d'un compromis structurellement en décalage d'une quarantaine d'années (le système par répartition) et donc possiblement désuet, entre le moment ou l'actif cotise et celui ou il liquide sa pension, si les grands équilibres macro-économiques évoluent significativement et régulièrement (pyramide des âges, déficit etc...). Ajuster ce modèle relève du bon sens, mais il faut du courage politique. Dette et dépenses peuvent rester iso si on est capable de dégager ce courage politique. https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/10/28/notre-systeme-de-solidarite-intergenerationnelle-est-a-bout-de-souffle-mais-le-deni-pour-le-faire-evoluer-reste-bien-ancre_6362213_3232.html https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/09/13/la-france-ce-pays-qui-regarde-ses-seniors-plus-que-ses-jeunes_6315492_3234.html https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/04/15/dette-publique-nous-proposons-de-mettre-davantage-a-contribution-les-retraites-pour-des-raisons-d-efficacite-economique-et-de-justice-sociale_6227963_3232.html -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Merci donc de rappeler que la Russie se retire effectivement lorsqu'elle subit une cuisante défaite stratégique ou militaire, à l'encontre de la politique poursuivie. Quant à l'Iran, Cuba, la Libye & co, c'est aussi fumeux comme exemples que si je défendais l'idée que la France se retire toujours pacifiquement des territoires où elle a eu juridiction (coucou l'Algérie) parce qu'on s'est retiré en bon ordre du Tchad (Manta, Epervier), du Mali (Serval), de l'Irak (Chammal), du Rwanda, de l'Afghanistan etc... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
A-t-on un exemple historique sur ces deux derniers siècles où la Russie s'est retirée d'elle même et sans violence d'un territoire ? Je ne crois pas, donc c'est du de facto annexé. Ca tombe bien d'ailleurs, Moscou méprisant nos notions de droit international, je ne vais pas plaquer une lecture occidentale sur un concept qui n'existe pas au Kremlin. On s'est fait tiré dessus avec mort à la clés par deux pilotes Biélorusses, dont les autorités de Biélorussie (comprendre que la Russie n'est pas loin) étaient au courant de leur mission voir plus. 9 morts chez nous (12 morts russes lors de l'attaque Géorgienne initiale). Tu dis "ça méritait bien pour les russes la saisie de deux provinces Géorgienne". Et nous, nous avons saisi quoi en rétorsion pour Bouaké ? Rien, le droit international ne nous l'aurait pas pas permis. Donc encore une fois, non, l'annexion / saisie de ces territoires n'est absolument pas justifiée, même si la Géorgie a déclenché l'escarmouche initiale. Il faut se replonger dans le contexte de l'époque, un nouveau président US arrive, il propose un reset. Saisir la capital ? Mais au nom de quoi ? De 12 morts à la suite d'une escarmouche dans un conflit totalement déséquilibré et perdu d'avance ? On croit rêver, ou alors on peut avoir des sueurs froides chaque fois qu'Inde et Chine se jette la pierre. Quand Wagner en Syrie a avancé sur les troupes US avec l'intention d'en tuer pour dégager la place, ça s'est pas terminé en annexion de la Sibérie. Donc l'intérêt de Poutine à arrêter un truc qui n'aurait jamais du commencé en territoire Géorgien, il apparait très évident: il ignore à ce stade la réaction des occidentaux, il nous teste. C'est un test pour plus tard, voilà pourquoi il s'arrête. En 2008, c'est la première fois qu'il tente sous son mandat, en son nom personnel, un coup de force sur les frontières en dehors de celles des états de la fédération de Russie. La diplomatie ne lui sert ensuite qu'à habiller et qu'à nommer élégamment et de façon acceptable, ce qui reste une annexion de territoire. Non, c'est du rapport de force. Ca va mieux en le disant et ça fait effondrer ta théorie de départ comme quoi la Géorgie serait en tort mais la rétorsion russe supposément légale puisque pas formellement une annexion. Revenons à ma remarque sur ton propos initial, qui était de dire "houla l'OTAN refuse l'entrée de l'Ukraine, car le pays serait instable et susceptible de nous entraîner dans une guerre avec les Russes". Je peux l'entendre pour le coup. Mais on a été collectivement très souple et avons fait preuve d'une grande mansuétude vis à vis des Turcs qui n'hésitaient pas à faire dans le business export de pétrole de contrebande avec Daech, pendant que nous avions des soldats au sol pour aider l'Irak sur le sujet. Sans parler des réseaux terroristes qui planifiaient leurs sauteries en France ou ailleurs. Alors oui Daech n'est pas une puissance nucléaire, mais l'histoire récente de l'organisation fait à mon sens quelque peu relativiser le plaidoyer de l'Ukraine supposément déstabilisatrice pour l'équilibre et de l'alliance. Aujourd'hui, on est quand même dans cette configuration hallucinante d'une alliance de défense contre l'URSS / Russie qui garde au sein un pays membre pro-russe notoire et refuse toute perspective d'entrée (même lointaine) de celui qui fait le sale boulot. Même sans y croire réellement, les pays membres pourraient au moins faire semblant pour donner quelques éléments de négociation dans la balance au bénéfice de l'Ukraine, qu'on dit soutenir. Je ne comprends toujours pas où est l'approche légaliste de la Russie en Géorgie ou en Ukraine. Il n'y a pas un traité ou un accord qui soutienne ses conquêtes territoriale. On peut s'en sortir une palanquée pour les frontière Ukrainienne de 91 ou celles de la Géorgie. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Il y a une conférence diplomatique de l'UE en ce moment à Budapest, dans le cadre de la présidence Hongroise. VZ était invité et s'est exprimé également. Son discours a principalement rappelé que la paix est le dividende de la puissance et que si on cherche du pognon pour l'Ukraine, nous avons gelé en europe (il a bien insisté pour rappeler que l'argent russe est dans l'UE) à peine la moitié de ce qui a été causé en dégâts par les russes et qu'on pourrait commencer par là. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Pour rester dans le sujet, deux pertes notables aujourd'hui: un Ka-52 et un major général -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
D'ailleurs, Schmitt était assez prophétique en avril dernier. Il écrivait ceci dans son livre https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/04/26/la-grande-inquietude-des-intellectuels-europeens-populismes-climat-guerres-en-ukraine-et-a-gaza_6230155_3232.html [...] A l’inquiétude idéologique s’ajoute la menace stratégique. « Si on veut passer un moment rassurant, mieux vaut ne pas s’asseoir à ma table », prévient Olivier Schmitt, professeur de science politique au Centre sur les études de guerre à l’université du Danemark du Sud, après une journée de conférences au Grand Hôtel Billia. L’universitaire est un géopoliticien consulté. Ainsi qu’un expert préoccupé. Le « scénario cauchemar », dit-il, est le suivant : faute d’aide militaire suffisante à l’Ukraine, la Russie parvient à établir un contrôle complet sur le Donbass en 2024-2025 et impose un cessez-le-feu à ses conditions. Les opérations de propagande russe insistent sur l’invulnérabilité de la Russie et la faiblesse européenne (« Pourquoi avoir imposé des sanctions et sacrifié vos économies au profit des Ukrainiens, qui ont perdu ? »), complaisamment relayées par les partis prorusses en Europe, poursuit Olivier Schmitt. Réélu en novembre 2024, Donald Trump annonce que les Etats-Unis ne rempliront pas leur obligation de défense au sein de l’OTAN si des Etats ne dépensent pas au minimum 3 % de leur PIB dans la défense. Les pays européens négocient en ordre dispersé des accords bilatéraux avec Washington, en s’engageant à acheter des équipements américains, au détriment de la défense européenne, qui ne peut pas bénéficier de son propre marché intérieur. « Mais il y a pire », assure Olivier Schmitt, qui vient de publier Préparer la guerre (PUF, 448 pages, 24 euros). En 2027-2028, la Chine, certaine de sa supériorité militaire locale en raison d’un programme d’armement arrivé à maturité, pourrait envahir Taïwan, alors que les armes américaines ne sont prévues pour être déployées qu’en 2030-2031. « La guerre est extrêmement violente, imagine Olivier Schmitt, d’autant qu’il n’y a pas eu d’affrontement direct entre superpuissances depuis 1945. » Alors que la guerre évolue en conflit d’attrition, la Russie profite de l’occasion et attaque les pays Baltes, s’emparant de quelques centaines de kilomètres carrés de terrain. Sans leadership américain, la France et l’Allemagne refusent d’honorer leurs engagements de défense. Résultat : « C’est la fin de l’OTAN et de l’Union européenne », lance Olivier Schmitt. Conclusion : « Les Européens sont forcés de réfléchir à un nouveau modèle de défense du continent qui ne soit plus dépendant des capacités stratégiques américaines. » C'est globalement le chemin que ça prend depuis avril dernier. -
Allemagne
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Est-ce qu'on serait pas en train de nous proposer de SCAFiser l'EPR, dont l'Allemagne des années 2000 nous avait pourtant délesté du partenaire Siemens ?? C'est pour un ami, qui habite au 55 rue du Faubourg Saint Honoré... -
Oh non.... Il ne fallait pas tomber dans un piège aussi grossier tendu par un américain, sur l'étendue du champ lexical français pour exprimer défaite et lâcheté.... Et voilà ! Busted !!
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Le PR aujourd'hui. Beaucoup de bon sens et une position clairement partagée ici: mais que se passera-t-il ensuite ? Encore des mots et rien que des mots ? -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Ah non très cher, vous ne pouvez pas faire mine de découvrir le sujet du réalisme sur ce fil ! -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Passe d'armes entre Scholz et son désormais ancien ministre des finances. Au delà des raisons purement politiciennes, un élément très intéressant nous vient de nos amis teutons: donner du matériel déjà fabriqué et déjà payé, une dépense supplémentaire ? On dirait bien que même les Allemands, très pointilleux sur le sujet, ne semblent pas être d'accord. Le ministre allemand des finances démissionnaire, Christian Lindner, a déclaré que M. Scholz l'avait renvoyé en raison d'une proposition d'envoi de missiles Taurus à l'Ukraine, - Berliner Zeitung Selon lui, M. Scholz a confié à M. Lindner la tâche d'allouer une aide financière de 3 milliards d'euros à l'Ukraine, mais ce dernier a déclaré que c'était impossible en raison de la situation financière difficile du pays. Au lieu de cela, le ministre a proposé à Scholz d'envoyer des missiles Taurus, ce que Scholz a refusé catégoriquement et a informé Lindner de sa démission. Source originale https://www.berliner-zeitung.de/politik-gesellschaft/christian-lindner-ich-wollte-taurus-in-die-ukraine-schicken-kein-geld-li.2269934 -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Quand l'admission d'une passivité coupable vient du CEMAT... Ce n'est pas faute d'avoir été plusieurs ici à l'avoir écrit à diverses reprises: l'UE qui n'aurait pas les moyens de s'assurer un plus grand confort sécuritaire (qui est de moins en moins un confort et de plus en plus une nécessité) , c'est une vaste farce. Par contre il faut du temps, et son incompressibilité lutte contre la lâcheté des maitres et maitresses des horloges politiques. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
J'avais bien compris que tu étais sur le coût politique, mais justement ! Trump fusionne régulièrement les enjeux politiques avec les enjeux financiers / commerciaux: qui se souvient de l'énorme chèque fait par MBS ? De ses complaintes récurrentes vis à vis de l'Europe qui ne paie pas assez pour sa défense (pas tout à fait à tort pour certains) ? Il n'a certes pas retiré de troupes durant son mandat, mais elles avaient déjà atteint un plus bas historique (autour de 60k) et elles n'ont pas augmenté en volume, pendant que POTUS essayait d'augmenter les revenus générés. Je pense que l'ampleur de la nouvelle facture sera très importante, et l'emportera sur toute autre considération. La Pologne avait proposé à l'époque de payer 2 milliards d'euros pour héberger une base américaine (supplémentaire) sur son sol, Fort Trump... On parle d'une seule base, et de la Pologne, le pays qui est déjà le meilleur élève du racket américain... Je crois qu'in fine cela ne s'est pas fait, mais l'étude de la proposition oui et le chiffrage créera un précédent. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Vraiment ? La Russie, humiliée par la Géorgie, punit applique le droit international en annexant deux régions du pays ? Et nous en France, on a annexé combien d'oblasts pour nos casques pas bleus tués à Bouaké ? Toujours le même argument: vite un président Fr ou All qui m'est obligé pour me retenir et légaliser mon coup de force ou je fais un malheur. Idem pour l'Ukraine en 2015: soyons content que les russes ne soient pas allés plus loin, assurément un geste de bonne volonté. Je parle droit et respect des frontières internationales, pas la mansuétude du caïd qui va m'épargner le 10e coup de poing alors que je suis à terre. Ma parole, mais c'était "Joyeux Noël" cette expédition, thé et vodka servi avec les chachlik en bonne camaraderie avec les troupes géorgiennes: de quoi se plaint on ? Si l'OTAN a été mise en position de devoir conclure officiellement à cette question par ses dirigeants élus, c'est que ça n'avait rien d'une évidence. Les exemples Turcs (vis à vis de Daech, alors que l'OTAN opère une mission en Irak, certes non combattante) ou Slovaque et Hongrois, démontrent que lorsque ses membres le veulent bien, une réelle souplesse diplomatique existe et est mise en œuvre pour gérer les affinités pro-russes ou pro-islamistes. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
On nous a trop souvent reproché ces comportements, à raison, et on voit mal pourquoi ça deviendrait subitement acceptable vis à vis des européens. A moins d'entrer dans une logique de vengeance historique par période de 50 ans, mais là ce serait un tout autre débat et les conséquences en cascade seraient incalculables. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je commence par ton dernier point, car il est le plus étranger à nos débats actuels. On s'embourberait dans des considérations sans fin à invoquer, surtout pour les européens, les turpitudes passées dont les remous politiques à aujourd'hui, s'il y en a encore, sont traitées séparément de la question sécuritaire en Europe. Remuer le passé pour nous autoflageller, ou excuser les russes, ou justifier de ne plus rien faire pour l'avenir, c'est doublement condamner les jeunes générations pour les erreurs des précédentes: pas une perspective très vendable, surtout en démocratie. Cette question du coût, elle est à double tranchant: au moment de solliciter l'aide contractuelle, on se verra présenter une facture complémentaire pour les coûts passés jamais facturés (ie, hier il fallait 2% de PIB, de préférence Made in USA, demain ce sera 3% pour décrocher l'intervention US sur sol UE). Et si on ne paie pas, les US n'interviendront pas et on rentrera dans un narratif "coûts contre coûts", et c'est l'oncle américain qui décidera du montant, du tempo et de la décision finale: pas une position de négociation à notre avantage. Relisons ce que disait Trump au sujet de Taïwan, c'était pas plus tard qu'en juillet dernier: A la question de savoir s’il défendrait Taïwan en cas de guerre avec la Chine, l’ex-président a répondu : « Je connais très bien ce peuple, je les respecte beaucoup. Ils nous ont pris environ 100 % de notre industrie des micropuces. Je pense que Taïwan devrait nous payer pour sa défense. Vous savez, nous ne sommes pas différents d’une compagnie d’assurances. Taïwan ne nous donne rien. » https://www.lemonde.fr/international/article/2024/07/17/donald-trump-exhorte-taiwan-de-payer-pour-sa-defense_6251617_3210.html Trump et plus généralement, la pratique transactionnelle de la politique par les américains, bat totalement en brèche l'idée qu'il puisse exister avec les Etats-Unis une relation vieille et ancienne forgée dans la douleur des sacrifices passées. C'est ainsi qu'est née l'OTAN et elle mourra peut être un jour, mais différemment, en tout cas pas sur les vieux souvenirs de sa construction. Autre source, l'excellente série documentaire America First, produite par Arte. Il faut revoir dans l'épisode 1, à la 28e minute, combien le complexe militaro-industriel américain, et ses témoignages totalement décomplexés, tenta d'expliquer à Trump que la présence massive des américains en Europe, est économiquement très profitable aux Etats-Unis (comprendre, ingérence, corruption, prise de contrôle hostile d'actifs, espionnage commercial etc...). https://www.arte.tv/fr/videos/094504-001-A/america-first-le-bilan-1-3/ Et pourtant, plus il se retire ou menace de le faire, et plus en Europe on lui donna de l'argent (cf Pologne), ridiculisant au passage les arguments des officiers supérieurs pourtant pas-du-tout-europhiles et autres cadres du complexe militaro-industriel. La question de notre préparation en Europe ne se résume pas à une unique courbe de progression et d'apprentissage de nos systèmes militaires et industriels au sein de l'Europe. Notre préparation doit composer avec la disposition à la guerre de l'Ukraine, et s'en trouvera inversement impactée par l'augmentation de la préparation russe, qui s'améliore elle aussi malgré les pertes toujours très importantes. Aussi et dans cette perspective, attendre plus longtemps une meilleure préparation européenne, n'a rien d'une évidence. En revanche, acter dans les faits de nouvelles priorités politiques, budgétaires, industrielles et donc in fine, militaires, est un incontournable. Je rejoins ta conclusion sur les options et l'ordre des choses, pour éviter l'impasse. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Laissons Margaret où elle est et ne lui faisons pas dire en 2024 qu'elle n'aurait pas plus soutenu le combat en Ukraine face à la Russie, pour une histoire de gazoduc. Je crois que ce serait méconnaître le personnage, mais il serait sage de ne pas instrumentaliser les morts au delà de ce qu'ils ont factuellement dit, dans le contexte de leur époque. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Le résultat fantastique en Europe des politiques dites "réalistes / real politik". Il est réaliste d'abandonner l'Ukraine à son sort face à une Russie pourtant pas beaucoup plus solide. En conséquence de quoi, il a toujours été logiquement réaliste hystérique pour la Pologne de vouloir s'armer autant et ça ne peut s'expliquer que par une russophobie xénophobe et irrationnelle, alors qu'il est réaliste de croire en l'article 5 de l'OTAN, et de s'attendre à ce que les US engagent hommes et matériels à la place des européens, qui n'ont pas d'argent. Voilà à peu près 3 ans de débats résumés sur la question. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Trump (et d'un manière générale, les US depuis Obama) est en train de démontrer qu'une zone économique inférieure de 25% à la notre en nombre de consommateurs, peut très bien survivre et être performante malgré d''importants droits de douane avec la Chine. Ca appelle à beaucoup de déclinaisons derrière en matière de politiques de l'offre et de la demande. C'est un débat largement HS ici, mais qui doit faire réfléchir avant d'en venir aux caricatures comment faire pour payer les importations shein et BYD ? -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
La compétitivité des industries européennes est un sujet large, pas l'objet de ce fil, qui dépasse de très loin la seule question du gaz, par ailleurs toujours disponible en abondance en Europe et dont le prix de gros est revenu à son niveau d'avant guerre. Rien que çà suffit à ne pas développer plus loin cette caricature de débat que tu proposes, avec de bon gros clichés comme "plus gaz = plus industrie = colonisation par les touristes chinois". -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
olivier lsb a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Voilà de quoi il est question quand on parle du danger russe en Europe. Croire que seul l'article 5 de l'OTAN nous sauve la mise et dissuade les russes, c'est poursuivre un aveuglement béat qui avait démarré en 2008 avec la Géorgie, et qui était sensé apaisé la Russie à chaque renoncement. Qui ira chercher l'Amérique de Trump, si à l'issue de la réunion et du thé servi, les US abandonne une partie de l'UE ? Les responsabilités sont multiples et collectives, peut être que paradoxalement, les américains sont les moins responsables de cette situation, puisqu'ils ne feraient que renoncer dans les marges libres d'interprétation des traités. La menace russe reste, bien réelle. Il y a de quoi être inquiet au vu du contexte politique, avec deux pays européen déjà en marge du consensus et œuvrant ouvertement contre nos intérêts communautaires, nous ferions bien d'agir un peu plus et de parler un peu moins qu'il "n'y a pas d'argent pour l'Ukraine", pour ensuite mieux s'en retourner à nos sempiternels débats nationaux de 40 ans, sur comment claquer 50% du PIB, dont une contrepartie en dette... https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/11/06/en-deni-les-europeens-veulent-encore-se-reposer-sur-leur-allie-americain-comme-si-rien-n-avait-change_6378754_3232.html -
Belle carte ! On dirait bien que les missiles sont tirés vers l'est, par les états républicains.... Ah pardon ? C'était pas un screen de Defcon ?? On est en 2024 ??!