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olivier lsb

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Tout ce qui a été posté par olivier lsb

  1. Le point d'une contrepartie en nature / technologie est effectivement intéressant et plausible. Ça pourrait réduire l'avantage technologique dont jouit la Corée du Sud et c'est effectivement un enjeu de planification à long terme pour les etats majors.
  2. Tu veux parler des monarchies arabes qui achètent les outils de ciblages Israélien (Pegasus et Ofek 13 pour ne citer que ces deux cas) pendant que l'Europe se fait engueuler de toute part ?? Quand on contrôle les opinions à domicile à coup de fouet ou de sabre, c'est certain qu'on peut se payer le luxe du silence.
  3. Je penche aussi pour cette option, qui aurait le mérite de réduire les dégâts et la perte à domicile en cas de conflit, sans parler du fait qu'elle réduirait l'endurance de l'adversaire Nord-Coréen. Ce serait donc plutôt une option "guerre par procuration" à laquelle on assisterait, plus que de défense des valeurs du bloc démocratique ou en prépaiement d'un parapluie sécuritaire vis à vis de la Chine. Sacré responsabilité et sacré escalade dont vient de se rendre responsable la Corée du Nord. Heureusement que le concept d'escalade ne s'applique qu'aux démocraties irénistes, sinon on serait vachement emmerdés chez les propagandistes russes... Baguette pour baguette et kimchi pour kimchi, c'est bien gentil mais hier comme aujourd'hui (avec des soldats NordCo en plus), ça ne règle pas la question de qui paie, ça éclaircit tout juste la question du "pourquoi pas avant et maintenant oui". Quand à évoquer les mannes d'une vengeance, reconnaissons humblement que pour irresponsable qu'elle soit, la décision nord-coréenne ne menace pas dans l'immédiat ni à moyen terme d'ailleurs, la sécurité de la péninsule. Ce serait même plutôt l'inverse, avec ou sans soutien SudCo.
  4. Parmi les foultitudes de différences qu'on pourrait identifier, j'en prendrais deux, les plus criantes: 1. l'agression initiale. L'Ukraine n'est coupable d'aucune agression initiale envers la Russie, par delà les frontières internationalement reconnues. Fin. 2. Parties prenantes, proxy et ingérence: Ukraine et Russie sont deux parties en place clairement identifiées, qui se battent pour leurs intérêts propres et avec une forte autonomie dans la fixation de leurs objectifs et méthodes. L'Ukraine tape ce qu'elle peut sur la Russie parce que c'est la Russie et vice versa. Des intérêts de qui Gaza est-elle l'incarnation ? Des Gazaouis ? Du Hamas ? De l'AP et des Palestiniens ? De l'Iran (on rappellera que Haniyeh a été assassiné à Téhéran chez les gardiens de la révolution et il n'y faisait pas que du tourisme) ? Au nom de quoi ou de qui le sud Liban est-il un terrain d'affrontement depuis 40 ans ? D'Israël ? Du Hezbollah ? De l'Iran ? De la Syrie ? Des chiites Libanais ? De l'état Libanais ? Ces situations sont incomparables et il serait vain de les rapprocher. En revanche, l'emploi de certains concepts pour évoquer les acteurs se fait franchement à géométrie variable. Illustration: La Russie (Israël) est une puissance nucléaire et conventionnelle, qui par sa capacité à tout écraser, doit (ne doit pas) être écoutée et se voir accorder satisfactions par réalisme politique (respect du droit international) malgré (à cause de) sa violation de la charte et des obligations de l'ONU, au risque (nonobstant le risque) d'une dangereuse escalade doublée d'une cobelligérance, bien que l'Europe et l'OTAN soient (ne soient pas) pourtant menacés. Et là... Je me rends compte que j'ai beaucoup appris en double pensée Orwellienne depuis deux ans... Et qu'il faut être capable d'une sacré dissonance cognitive pour exiger la dure réalité du légalisme chez l'un mais accorder le confort du réalisme chez l'autre, invoquer le droit international au sud, mais nier son caractère universel au nord, nier l'impérialisme russe qui a annexé plusieurs fois la surface de la Cisjordanie en 20 ans et hurler à l'impérialisme Israélien chaque fois qu'ils font une incursion aller-retour. Le sujet de l'Etat Palestinien et des colonies reste une plaie béante au passif d'Israël. Il faut toutefois dissocier la situation du Liban phagocyté par l'Iran, de Gaza étouffé par le Hamas et responsable du pire crime antisémite depuis la Shoah, de celle enfin de la Palestine, qui vit un calvaire difficilement défendable. Ne pas reconnaître la singularité de ces diverses situations et la nature différente de la réponse d'Israël, c'est faire de trois poids une seule mesure.
  5. Sur ce plan, j'ai encore un peu de mal à voir ce que les sud-coréens pourraient faire, ou bien se sentiraient le devoir moral ou stratégique de faire ? Pourquoi la Corée du Sud, qui n'a pas été en pointe dans le soutien militaire à l'Ukraine pour des raisons plutôt entendables, (encore que.... en 2023, ils furent le premier fournisseur d'obus de l'Ukraine, via un swap avec les US si je me souviens bien), irait-elle aujourd'hui soutenir l'Ukraine plus que par le passé ? Par obligation morale de compenser la présence de coréens dans une guerre lointaine qui ne les concerne pas ? Par volonté d'affaiblir son adversaire, avec le sang des autres ? Préparer un retour d'ascenseur quand la Chine s'y mettra à son tour à Taïwan ? Si j'étais parfaitement cynique, à la place des coréens, je ne bougerais pas le petit doigt, laisserais les européens se charger de la sécurité dans leur arrière cours, et les ukrainiens de neutraliser mon adversaire tout en thésaurisant mes ressources militaires (matériels et munitions).
  6. Pourquoi aurait-on été bombardé par l'aviation algérienne, puisqu'on n'a jamais tiré sur l'Algérie et surtout, n'avons jamais eu officiellement ou secrètement l'intention de le faire. Encore une fausse équivalence. Je ne critique pas que Hezbollah + Syrie se renvoient les roquettes avec Israël, c'est le jeu. Je dénonce la tartufferie qui consiste à dire qu'en bombardant le Hezbollah en Syrie ou au Liban, Israël s'en prendrait à l'état Liban et aux Libanais dans leur ensemble, alors que le Hezbollah lui ne ferait qu'incarner une résistance locale qui serait le nom que des intérêts du Liban et des Libanais. Ca c'est une escroquerie, surprenante en plus, car consistant à ne pas voir l'impérialisme colonial tout à fait grossier de Téhéran, qui occupe le sol Libanais depuis 40 ans.
  7. C'est exact pour le Hezbollah en Syrie, puisque c'est à damas qu'avait atterri en premier le corps expéditionnaire Iranien en 82, qui forma ensuite l'embryon du Hezbollah, dans la clandestinité totale. Evidemment, il en va tout autrement de sa présence au Liban, qui s'est faite au forceps et sur instructions de Téhéran. edit: Et sinon, Téhéran qui propose de discuter avec Paris du repositionnement de l'armée Libanaise au Liban, on en pense quoi ?
  8. "les positions iraniennes et celle du Hezbollah", en Syrie comme au Liban, et je crois que tout est dit. La violation de souveraineté première, c'est pas à Israël qu'il faut l'adresser mais à l'Iran. D'ailleurs pas plus tard qu'aujourd'hui, on apprend que le PM Libanais a piqué une colère au sujet de la proposition faite par l'Iran à Paris d'un cessez le feu au Liban. Quoi ? Comment ? Qu'ouïe-je ? C'était donc l'Iran qui présidait aux actions armées depuis le Liban vers Israël, sans qu'aucun agenda local ne puisse dicter le tempo des opérations ou celui d'un cessez-le-feu ? Et c'est l'Iran qui décide si oui ou non l'armée Libanaise peut se déployer au sud-Liban (voir dessous) ? J'ai mal à mon impérialisme d'occidental. https://www.lemonde.fr/international/live/2024/10/18/en-direct-guerre-au-proche-orient-un-responsable-du-hamas-affirme-que-le-mouvement-ne-peut-pas-etre-elimine-sans-confirmer-la-mort-de-yahya-sinouar_6347109_3210.html Le premier ministre libanais dénonce une « ingérence flagrante de l’Iran dans les affaires » du pays à la suite d’une déclaration du président du Parlement iranien Dans un article publié vendredi par Le Figaro, le président du Parlement iranien, Mohammad Bagher Ghalibaf, a affirmé que Téhéran serait prêt à négocier avec Paris un cessez-le-feu au Liban. « Nous sommes surpris par cette position, qui constitue une ingérence flagrante dans les affaires libanaises », a déclaré en réaction dans un communiqué le premier ministre libanais, Najib Mikati, qui a demandé la convocation du chargé d’affaires iranien à Beyrouth. C’est la première fois que M. Mikati adopte une telle position. L’ambassadeur d’Iran au Liban, Mojtaba Amani, avait été blessé à la mi-septembre dans l’explosion d’un bipeur, comme des centaines de membres du Hezbollah, une opération attribuée à Israël. Le président du Parlement iranien avait rencontré M. Mikati lors d’une visite à Beyrouth le 12 octobre, au cours de laquelle il avait dénoncé « les crimes » d’Israël qui mène une campagne de frappes intensives sur le Liban et des incursions terrestres dans le sud. D'ailleurs, que lisait on dans le Figaro de vendredi dernier, à qui ça a du faire tout drôle en réunion de rédac chef, de donner la une à l'interview du président du "parlement" d'une théocratie chiite. Guerre au Liban : l’Iran prêt à négocier avec la France pour un cessez-le-feu Le président du Parlement iranien, Mohammad Ghalibaf Getty Images / ATPImages / Getty Images EXCLUSIF - Lors d’un entretien avec Le Figaro à Genève, le président du Parlement iranien, Mohammad Ghalibaf, laisse entendre que Téhéran serait prêt à négocier avec Paris une application de la résolution 1 701 de l’ONU qui prévoit que seule l’armée libanaise peut être déployée dans le sud du pays. Une condition essentielle pour un retour vers la paix. Jusqu’à peu, Mohammad Ghalibaf, 63 ans, président du Parlement iranien, était peu connu à l’international. Mais cet ancien pilote de Phantom de la guerre Irak-Iran (1980-1988) et ancien maire de Téhéran (2005-2017) vient d’attirer la lumière de manière spectaculaire. Cela s’est passé le samedi 12 octobre 2024 vers midi. Pilotant lui-même l’Airbus officiel de la République islamique d’Iran, Ghalibaf a atterri sur la piste de l’aéroport international de Beyrouth, lequel vit sous la menace constante des F-16 et des drones armés de Tsahal. Sortant avec un sourire aux lèvres de l’appareil, il s’est ensuite tranquillement rendu au centre de la capitale libanaise, pour s’y entretenir, au grand sérail, avec le premier ministre, Najib Mikati. Il a ensuite visité les quartiers sud de Beyrouth, qui avaient été frappés par des bombes guidées israéliennes, et où avait sans doute trouvé la mort Wafic Safa, le chef de l’appareil sécuritaire du Hezbollah. Il s’est enfin rendu à Aïn el-Tiné pour… https://www.lefigaro.fr/international/guerre-au-liban-l-iran-pret-a-negocier-avec-la-france-pour-un-cessez-le-feu-20241017
  9. Ceci serait un premier aperçu des troupes nord coréenne, actuellement à l'entraînement. Alors je sais bien qu'il est difficile d'y voir clair, et il faudra d'autres documents pour l'étayer. Le videaste qui a surement un meilleur point de vue que nous, laisse en tout cas assez peu de doutes dans ses commentaires.... tellement russes "la horde... Nous voilà conquis désormais". Oh vraiment Igor ? Ça ne manque pas de piquant. On rappellera en outre que ça fait plusieurs jours déjà que le renseignement militaire Ukrainien et sud coréen, ont confirmé séparément l'envoi de troupes nord-coréenne. Que les états Unis se disent préoccupés, et ils le sont rarement pour des "on dit" issus d'un mauvais renseignement. A suivre donc, mais je sens qu'on va encore avoir des débats absolument grandioses sur la relativité générale de l'escalade et l'intrication quantique de la cobelligerance. Je m'en réjouis d'avance !
  10. La Russie poursuit une escalade dans ses attaques envers les pays européen, avec une série d'incendies et de colis piégés au Royaume-Uni, en Allemagne, dans les pays Baltes et en France. De l'explosif de qualité militaire a été retrouvé dans les colis piégé DHL et l'action a plus grave à date semble être le projet d'assassinat d'Amin Papperger. https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/18/en-europe-la-guerre-hybride-franchit-un-nouveau-seuil_6354760_3210.html
  11. Je dissocierais la crédibilité de la FINUL de la crédibilité de son mandat politique et ONUsien. Il semble qu'il y ait consensus pour ne pas attendre de la FINUL qu'elle tape le Hezbollah et le fasse retirer de ses zones. Que ce soit militairement réaliste ou pas, c'est un échec politique et non celui des militaires, qui appliquent les ordres. Je suis toujours un peu mal à l'aise à l'idée de condamner un moyen d'action qui reste puissant par sa légitimité, au motif qu'il connait un cuisant échec politique quelque part dans le monde. En RDC, les résultats sont tout autres, et en partie parce que le mandat de la MONUSCO est tout autre. Le commanditaire reste pourtant le même.
  12. VZ au sujet de la question nucléaire. C'était peut être le grand non dit du "plan pour la victoire", dont la partie grand public n'apparaissait pas spécialement novatrice (encore que le caractère non novateur d'une décision n'empêche pas pour autant qu'elle puisse être la bonne à prendre). J'avais lu il y a quelques années que sur l'aspect conception (et conception seulement), la confection d'une bombe n'est pas une entreprise inatteignable, pour un grand nombre d'états. L'Ukraine est d'ailleurs plutôt bien dotés en scientifiques et ingénieurs compétents, d'aucun diront même qu'ils ont formé le coeur de la puissance industrielle de feu l'URSS, mais passons. Le pays possède des réacteurs et jouit donc d'un accès crédible et "sous couverture" à de la matière fissile. Le sujet de l'enrichissement reste en revanche autrement plus complexe. Coup de bluff ? Changement de paradigme ? Reconnaissance d'un projet mené de longue date ? Admission que le pays s'est depuis longtemps préparé à une telle éventualité ? Encore une fois, notre relative inaction nous conduit à subir plutôt qu'à façonner, les événements directs et indirects que nous imposent la Russie.
  13. Essayons d'imaginer un instant ce que deviendront les budgets militaires européens, sous la pression de la Russie et des Etats-Unis via l'OTAN, dans l'hypothèse d'une victoire russe. On va devoir réaugmenter très significativement nos contributions, dans l'urgence, en devant faire de très mauvais compromis industriels, alors qu'on dispose encore d'un peu de temps, si on met moyens et volonté politique, pour façonner la meilleure approche pour gérer la hausse à venir des dépenses militaires et éviter le dilemme "char allemand ou char italien ?". Un graphique, pour démontrer que l'évolution des budgets militaires en France est inversement corrélé (mais pas inversement causé, qu'on soit bien clair) à l'évolution de la dette et du déficit => l problème de notre endettement est ailleurs que dans les dépenses militaires. Le retour de la menace à l'est, c'est 3% de PIB de dépense militaire. Je te laisserai faire le calcul de ce que ça représenterait aujourd'hui et de ce que ça représentait hier dans le budget de l'état. En cas de menace particulièrement aigue, c'est 4%+ Il ne faut pas opposer la situation de l'Europe face aux US, à l'Inde ou à la Chine avec ce qui se passe en Ukraine. Une des raisons pour lesquelles on galère plus que tous ces autres pays, c'est que par un manque de coordination politique étroit (un constat, pas un jugement), nous subissons beaucoup plus agenda et événements de l'adversaire que ce qu'on peut imposer en retour. Nous sommes tout le temps en train de courir derrière l'Inflation Reduction Act de l'un, les subventions aux panneaux solaires et à la bagnole électrique de l'autre, le tempo militaire des russes etc.... Ajoutons y une pincée d'ingérence, de corruption et d'influence sur les bonnes institutions selon les sujets considérés, et on arrive vite à une forme de paralysie. La bonne nouvelle de ce constat, c'est qu'ignorer l'Ukraine ne nous fera pas mieux avancer face à la Chine ou aux US. Au contraire même, l'Ukraine peut être à la source d'un signal puissant envoyé au reste du monde, pour dire que l'Europe n'a pas renoncé aussi à jouer son rôle géopolitique, à mieux définir, et pouvant inclure une politique du bâton protéiformes. Les urgences politiques du moment peuvent très bien être façonnées et modelées par le pouvoir politique en place. De Gustave le Bon à Edward Bernays, la science des "relations publiques" (aka astroturfing ou psychologie des masses en bon français) n'est pas nouvelle et bien maitrisée en démocratie. Changer l'urgence du moment n'est pas un problème, à partir du moment ou la décision politique est prise. D'ailleurs, excellent exemple que tu cites, concernant la démographie en Europe et les sujets migratoires. Je ne veux absolument pas porter de débats d'opinion ici et je m'en tiendrais à des constatations banales: observons simplement que ces derniers temps, les digues et tabous sautent les uns après les autres. Suspension envisagée du droit d'asile en Pologne et tirs sur les migrants autorisés à la frontière biélorusse, accord Italo-Albanais sur délocalisation des centres de demande d'asile, Danemark, Suède et Finlande qui font des revirements à 180 degrés sur leur politique migratoire et conditions d'accueil, contrôle aux frontières rétablis en Allemagne etc... Autant d'actions politiques absolument inimaginables il y a encore pas si longtemps. On ne peut pas jouer aux dès avec la sécurité de l'Europe, tantôt en spéculant sur la démographie russe (et si demain, c'est une politique full immigration + annexion hard Biélorussie et Ukraine ? On fait quoi à part dire "c'est pas du jeu !") ou en faisant des incantations impuissantes sur la nécessité que les parties comprennent ce qu'on aimerait bien qu'elles comprennent. Et pourquoi n'essaierions nous pas de comprendre que l'impérialisme russe est et a toujours été ? Qu'il est mis simplement en pause en fonction des circonstances, mais qu'il reste une menace tant que le pays en question s'en estime les capacités, sur lesquelles on a très peu de prises. L'éventail des solutions à l'échelle de l'Europe des 450 millions d'habitants, il est théoriquement large et puissant. Encore faut-il ne pas s'enfermer dans des schémas qui nous font tourner en boucle depuis des années, et contribuent à ce qu'on creuse notre tombe vis à vis des autres adversaires. Comment on gère sérieusement les défis posés par la Chine ou les US, si on commence déjà par donner au plus faible de la bande ce qu'il nous réclame comme un sale gosse ? Dire qu'il faut transiger avec les russes pour mieux s'occuper de la Chine ou des US, c'est une imposture totale et une grande désillusion en puissance.
  14. Il ne t'aura pas échappé que le sujet n'est ni le M1A2 ni l'armée Australienne ici. Quand à s'excuser pour le ton agressif, je t'invite à joindre le geste à la parole en éditant ton message. "Un geste de bonne volonté" comme on dit en russe, ça peut toujours soutenir le plaidoyer face à la modération.
  15. Cette déclaration italienne est très ridicule et se passe de commentaire... Cependant, le ciblage de Tsahal en direction des casques bleus n'est pas acceptable pour autant: ce faisant, c'est tout l'édifice du droit international et de la force armée de l'ONU qui est remis en question et humilié. Je sais qu'on vit une époque ou "droit international" et ONU font sourire, mais ce n'est pas parce que les difficultés sont temporaires et contextuelles qu'il faut s'empresser de rouler sur l'un des rares outils de coopération et de dialogue qui balaye aussi large. Cette institution reste la meilleure incarnation de ce que le monde occidental avait rêvé pour régler le plus pacifiquement, de façon la plus équilibrée possible, les désordres du monde et les conflits les plus graves. Israël fait consciemment ou inconsciemment parti de ce monde occidental et prendrait une responsabilité dangereuse en contribuant à faire s'écrouler un peu plus cet édifice. L'alternative, c'est le transactionnel le plus opaque, le plus arbitraire, le plus offrant. A l'image de la Corée du Nord qui envoie ses troupes en Ukraine, ou la Syrie qui sollicite l'appui des bombardiers russes et où la RDC s'autoconsummera façon Rwanda quand la MONUSCO sera dissoute, sans espoir qu'une tentative d'interposition et de sécurisation légitime puisse être mise en place. Enfin d'un pur point de vue militaire, je en vois pas en quoi une FINUL retranchée dans ses bases gênerait les troupes Israéliennes, à moins qu'il faille chercher une raison assez peu avouable. Il y a peut être des tunnels qui passent dessous et je te l'accorde, ça fait très désordre pour la force d'application de la résolution 1701. Mais les lieux de regroupements du Hezbollah sont véritablement ailleurs et ce serait monter en épingle un petit événement.
  16. - 2026: Les US estimant que les européens ne paient toujours pas assez, rapatrient une grande part de leurs troupes, désormais réorientées sur le front du pacifique - 2028: des voix s'élèvent sur les campus américains à l'initiative des sorority et des fraternity bizarrement les mieux financées, pour demander plus de droits et de justice envers les minorité russe de Lettonie. Toute ressemblance avec le bordel actuel sur les campus US serait purement fortuite - 2031: les démocrates toujours aussi travaillés par les tensions woke et les républicains toujours aussi travaillés par les roubles de la vision, s'unissent dans un attelage surprenant et inattendu pour demander que l'UE fasse respecter le droit des minorités russes de Lettonie, de Finlande et de Lituanie, sans quoi l'article 5 ne pourrait être activé en cas d'ingérence humanitaire par Moscou - 2034: des colis USAID sont débarqués par le génie naval russe dans le port de Tallin En cas de victoire de la "doctrine Poutine" en Ukraine, sa mort sera un non sujet car il n'y aura pas de débat au sein de l'establishment sécuritaire russe sur les grandes orientations politiques à suivre. Un candidat issu du KGB FSB sera désigné et œuvrera à l'équilibre des alliances et au maintien de l'ordre entre les clans. La poursuite de l'agenda impérialiste russe émergera comme une évidence et sera impossible à remettre en cause, à moins d'une défaite militaire significative ou d'un effondrement économique notable du pays des suites d'une telle politique.
  17. Ah le fameux vilain président qui ne reconnait pas la dure loi du plus fort, refuse d'abandonner son pays et ses concitoyens et qui n'en fait qu'à sa tête. Au moins, reconnaissons lui l'élégance de ne pas aller crécher bien au chaud à Londres pour y déployer depuis l'étranger ses réseaux de résistance, tout en siphonnant le matériel militaire des alliés, totalement dépouillés pour le jour de la parade nationale: qu'est-ce qu'on en entendrait parler s'il avait lâchement fuit l'Ukraine pour aller boire le whisky avec Starmer... Sa tournée doit être vue comme une ultime demande de confirmation adressée aux alliés au sujet de leur attachement au droit international et à l'intangibilité des frontières : - voulez-vous oui ou non créer un précédent qui finira par se retourner contre vous: nos DOM-TOM, et à croire que ça a déjà commencé, les Malouines pour les Brits, les enclaves espagnoles au Maroc, les Baltes avec les russes, les Grecs avec les Turcs, Chypre, Israël en Palestine et je dois certainement louper encore un paquet de contentieux territoriaux qui iront se réveiller comme par magie quand Moscou achèvera son coup de force. - voulez-vous oui ou non renoncer à stopper la Russie chez nous, et prendre le risque que ça fasse un jour sur votre territoire, avec nos populations enrôlées en face des vôtres ? On verse encore le sang et on vous l'épargne, filez simplement vos breloques qui prennent la poussière et réorientez les flux de munitions, pour la modique somme d'une fraction de la PAC ou du plan relance post covid par endettement communautaire européen. Et si on était audacieux, on ferait même çà à iso coût en réorientant certains budgets et en repriorisant les programmes pour remettre sérieusement le militaire en haut de la liste. Mais ce serait très audacieux. On passera sous silence les 300 000 patates russes que vous avez gelées. Qu'est-ce que ça coute franchement ? Pas grand chose, surtout si ça fait bosser des industries européennes.
  18. Si tu me demandes, je le fais au prix de la ferraille. Si tu demandes à un diplomate américain, toujours prompt au concours de b*** avec les "alliés", il le fera au prix du remplacement qui était déjà prévu et commandé depuis belle lurette. Si tu demandes au Pentagone, ça sera entre les deux, coincés entre le désir de maximiser l'effort de guerre ukrainien et celui de ne pas s'attirer des ennuis politiques auprès de sénateurs ou congressmen influents, parce que leurs abrutis d'électeurs travaillés à la propagande russe vont hurler au racket après avoir aligné trois chiffres sans aucun rapport sur un espace-temps de 30 ans. Les US n'ont livré aucun matos neuf et n'ont pas l'intention de le faire. C'est 1 000 engins (si c'est bien de çà qu'il s'agit) qui croupissent dans le désert, livrés et payés sur plusieurs années du budget US d'il y a 20 ou 30 ans. Je ne vais pas vous sortir les mouchoirs. L'effort canadien sur le Roshel ou le français sur le CAESAR, c'est de la sortie de trésorerie présentement, c'est déjà autre chose (même si le fric reste dans le pays au final).
  19. J'achète ce résumé dans son esprit, mais avec un positionnement de curseurs un peu plus pessimistes pour nous, notamment sur la capacité de l'armée russe à se reconstruire rapidement, à siphonner la démographie des pays voisins ou des territoires conquis même si ça ne sera pas glorieux, ou à la capacité de l'OTAN à rester politiquement uni / résister au travail de sape entrepris par les Russes (Orban bloque toujours l'aide européenne à l'Ukraine et de quoi est-il le nom ?). Pour le coup ce point est factuellement faux, les unités étaient composées de volontaires jusqu'au début du conflit. Les hommes ont ensuite été massivement enrôlés dans la foulée de février 2022. Meduza a fait une bonne couverture de ce sujet (à lire avec la traduction chrome) https://meduza.io/feature/2022/07/06/zhizn-zdes-katitsya-v-hrenovuyu-storonu https://www.currenttime.tv/a/oblavy-budut-na-pervoe-sentyabrya-pravozaschitnik-o-prinuditelnoy-mobilizatsii-v-dnr-lnr-i-ohote-na-uklonyayuschihsya-/31996325.html Mais tout simplement, le site de la république populaire de Donetsk, sur lequel nous pouvons accéder au décret de mobilisation et y lire ceci: DECRET CHEF DE LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE DE DONETSK Sur la conduite de la mobilisation générale Dans le cadre de la menace immédiate d'agression contre la République populaire de Donetsk de la part des forces armées ukrainiennes, [...] , JE DÉCIDE : Annoncer et mener une mobilisation générale dans la République populaire de Donetsk (ci-après dénommée mobilisation). La mobilisation sera menée sur tout le territoire de la République populaire de Donetsk. Effectuer la conscription des citoyens en réserve et la fourniture d'équipements pour répondre aux besoins des Forces armées de la République populaire de Donetsk, des autres formations et corps militaires dans les volumes déterminés par les plans de mobilisation tenant compte de la réserve. [...] D. V. Pouchiline http://npa.dnronline.su/2022-02-19/ukaz-glavy-donetskoj-narodnoj-respubliki-29-ot-19-02-2022-goda-o-provedenii-vseobshhej-mobilizatsii.html Un second décret précisera plus tard que la mobilisation est volontaire seulement pour les hommes âgés de plus de 55 ans (soit quasiment à l'article de la mort dans cette région). http://npa.dnronline.su/2022-02-22/ukaz-glavy-donetskoj-narodnoj-respubliki-32-ot-22-02-2022-goda-o-vnesenii-izmeneniya-v-ukaz-glavy-donetskoj-narodnoj-respubliki-ot-19-fevralya-2022-goda-29-o-provedenii-obshhej-mobilizatsii.html
  20. Les faits, une opinion parmi d'autres ? Ce ne sont pas tant les chiffres dans l'absolu qu'il faut souligner, sinon un différentiel par rapport aux alliés actuels, disposés et volontaire pour déplacer des troupes. Ca fait déjà un paquet de si. Les 20k MBT, c'est désormais secondaires si tu peux aligner à la place 20k drones en tout genre par mois. C'est plutôt ce métrique qu'il conviendrait de mesurer, à la place des anciens, qui n'ont pas perdu toute leur pertinence mais deviennent progressivement plus secondaires. Et voilà comment en esquivant le stade de dissuasion conventionnelle, constatant qu'elle est un peu branlante, pour sauter directement sur le nuke, on en viendra à dépecer par petit bout nos voisins européens. Les russes le savent et n'étant pas idiots, sauront jouer habilement avec le bon dosage. Tous les théoriciens un peu sérieux sur la question du nucléaire n'ont cessé de dire qu'elle doit d'abord se baser sur une dissuasion nuke forte, sous peine d'être amenée trop rapidement au dilemme nucléaire et d'augmenter le risque de renoncements politiques, indéfendables par le nucléaire mais qui auraient pu l'être en conventionnel. Je n'ai accès à aucun rapport d'évaluation interne russe sur les hypothèses et scenario de confrontation avec l'OTAN. Et je ne crois pas que ces documents fassent l'objet d'une publication dans le Moscow Time. Tout au plus, les russes laissent fuiter ce qu'ils veulent bien qu'on sache.
  21. J'ai lu effectivement trop vite, ton post ne mentionnait pas l'Irak. Je reste en désaccord sur le fait que les US auraient de nombreuses fois averti de l'imminence d'une invasion. Les avertissements de fin 2021 / début 2022 n'avaient rien de comparable dans le passé. L'idée même de se baser sur du renseignement classifié pour le rendre indirectement public a fait couler beaucoup d'encre aux US. Après, certains responsables politiques ont été plus lucides que d'autres aux US, et ont compris très tôt ce que la Russie finirait par faire. Mais ce n'était pas des avertissements comme tu les décrivais et comme on les a lu et entendu fin 2021. Les sommes proposées sont délirantes et veulent dire quelque chose, mais sont elles toujours bien payées rubis sur ongle ? N'y a t-il pas un "coefficient d'abattement caché" à l'œuvre, au moment de réclamer le paiement des sommes promises, si le corps du disparu manque à l'appel ? Si le bon formulaire n'a pas été rempli ? On voit aussi beaucoup de témoignages de veuves sur les promesses non tenues en matière de rémunération. Je reste beaucoup plus sceptique que toi sur notre capacité à nous remobiliser versus céder quelque chose aux russes. Le bon sens ne commande pas toujours au politique, sinon nous serions aujourd'hui en train de dépenser les euros nécessaires pour éviter d'avoir à en engager 3 fois plus demain. Mais les résultats ne sont pas là. N'ayons aucun doute que si la Russie fini par soumettre 40 millions d'Ukrainiens, je ne vois pas où ni comment 10 millions de Biélorusses poseront un problème politique. Qu'ils ne soient pas enrôlés aujourd'hui du fait de l'instabilité supplémentaire que ça créerait, je peux le comprendre vu de Moscou. Mais on est pas idiot au Kremlin et on procède un théâtre après l'autre, une séquence après l'autre. Inutile de venir de constater que la mobilisation actuelle en Biélorussie est inexistante, pour en tirer des plans sur l'avenir. Ni la Syrie ni la Crimée n'étaient menacés durant le conflit en Géorgie. Quant à la lassitude des populations russes, on l'attend encore et augmentée de toute urgence d'un facteur 10. Pour le reste, la puissante armée d'ukrainiens et de biélorusse, ce n'est pas une image d'Epinal (sauf pour la partie T-14 en effet, mais c'était ta touche très personnelle): c'est ce qui s'est déjà passé en Ukraine, ou les hommes valides des régions occupées ont été sacrifiés et ont acheté à Moscou un temps précieux pour préparer sa mobilisation et en repousser l'échéance. Croire qu'un schéma victorieux (toujours dans cette hypothèse) ne se répéterait pas demain serait une très grave erreur.
  22. L'armée russe avait abandonné la masse, oui, mais c'est du passé. Avec l'expérience actuelle, sous l'effet des sanctions et la transformation de la société russe qui est à l'œuvre, l'armée en concluera peut être qu'un retour à la masse est nécessaire. On ne peut pas l'exclure. Quant à ce qu'aurait fait ou non VVP en connaissance des risques actuellement à l'œuvre, l'exercice est hasardeux et à la limite de la pertinence : aucun dirigeant, si lucide et si renseigné qu'il soit, ne saurait être confronté à la dystopie de ses actions futures. Venant de ta part, d'habitude si prudent et si conservateur sur ce que l'on sait ou ce qu'on peut savoir, je te trouve (très respectueusement) bien téméraire et aventurier.
  23. Invoquer un peu moins la schizophrénie, lire un peu plus les posts, sortir des schémas occidentaux, arrêter de pleurnicher quand on se moque des horreurs que sont les blyatmobiles ou les trotti-assauts. Non seulement la Russie n'a pas particulièrement brillé par son génie militaire, en début de conflit, mais en plus et surtout, ça ne l'a pas empêché de continuer et confirmer l'agression, en dépit de la destruction intégrale de l'équivalent de son parc opérationnel de chars ante bellum ainsi que de l'effectif initial d'invasion, pour ne prendre que deux exemples les plus symboliques. Naze un tel résultat ? Ce serait difficile d'en conclure autre chose. Aucun pays par chez nous ne se remettrait d'un tel bilan, mais en Russie, ce n'est pas un problème stratégique. Pourquoi ? Parce que l'efficience dans l'emploi de la ressource compte peu. Le pays joue et assume totalement une politique de la masse, et ça s'explique pour plein de raisons que je ne développerais pas ici, tant elles apparaissent évidentes et éclatantes un peu plus tous les jours. Résultat, on peut être militairement naze au sens d'inefficient, se faire tuer et détruire par régiments entiers (ou sont les VDV ? Combien de fois la 155e naval aura été reconstituée ?) pour une unité de résultat très faible, ce n'est fondamentalement pas très grave car la masse est derrière et continue d'arriver. Et à la fin, tu perds quand même si tu n'as pas haussé corrélativement la létalité de ton armée. C'est ce qui rend ce pouvoir dangereux: il est bien moins sensible aux pertes que par chez nous, ce qui accroit d'autant plus l'effort militaire nécessaire en cas de conflit, pour influencer la réaction politique de l'adversaire et le faire plier (la guerre, la continuation de la politique par l'épée, tout çà tout çà). Chez les occidentaux, on optimise, on rationalise, on fait dans "la stricte suffisance". Alors oui on soulève un sourcil et on écarquille les yeux devant une telle gabegie de pertes. On décrète que c'est naze mais le monde est complexe et ça n'empêche pas de conclure, sans schizophrénie aucune (même si c'est pratique pour pas avoir à argumenter sur le fond), qu'on pourrait être les prochains sur la liste puisqu'après tout, constatons que la Russie peut bien envoyer à sa perte ou à sa mutilation, 0,4% de sa population sans agression préalable, ça ne fera pas beaucoup de remous au sein de la société. Tout çà pour prendre je ne sais plus quel lopin de terre dans le Donbass dont 99% des russes n'en verra pas la couleur. Si le Tsar décide que Tallin vaut bien 100 000 russes, eh bien je crois que c'est plus réaliste et plus probable que de penser qu'on y consentira plus de 20 000 Otaniens, même si le body count nous est favorable dans un rapport de 1 pour 5. Game over pour l'UE et la France qu'on connait.
  24. On n'oublie pas, mais les époques, les contextes et les majorités politiques ont changé et même très profondément changé. On sait depuis un certain temps déjà, que le mensonge Irakien était une commande politique des néocons pour servir leur projet messianique délirant. Rien de tout çà aujourd'hui sur l'Ukraine. Ca ne suffit pas à garantir un bon renseignement, mais ça invalide ta comparaison et tous les anathèmes trollesque BuT WHatAbOuT IrAk ?? Les sommes, elles brûlent et les russes vont en ressentir les effets pour les 40 prochaines années, mais attendant, à court terme, elles existent et suffisent. Quand aux immigrés, faut pas exagérer leur présence, réelle mais loin de constituer l'ossature de l'armée de 2024. Quand aux Nords-Coréens, on relèvera surtout que si j'y faisais référence il y a quelques mois, on m'aurait servi la soupe "quelle preuve ? On n'en sait rien, du fantasme" mais je note ici que l'argument sert au contraire à suggérer la quasi disparition des russes ethniques de leur armée.. Je crois profondément dans les documentations disponibles de ce conflit, et on en reparlera quand on verra lesdits Nord-Coréens tapés par paquets de 10 au FPV. Quant à Varsovie, ce n'est pas la question, mais la défense rhétorique est pratique: elle permet d'ignorer l'Estonie, c'est 1,3 million d'habitant, que les pays Baltes + la Finlande ne dépassent pas 12 millions d'habitants, soit 30 à 50% de la population de l'Ukraine d'aujourd'hui, sur un linéaire de frontière presque deux fois supérieur, sur un paysage bien plus propice aux infiltrations d'infanterie par le moyen qui vous siéra plutôt qu'aux charges mécanisées. Mais ca, on peut décider de ne pas le voir et de réduire la question à la caricature de l'affrontement impossible entre les 500 HIMARS Polonais et l'engagement, nécessairement conjoint au passage, de la Russie et de la Biélorussie. Tiens d'ailleurs, je t'ai trouvé un vivier mobilisable de 10 millions de personnes supplémentaires. Et si tu m'accordes que la suite de ces opérations européennes est conditionnée par une victoire en Ukraine, alors tu peux aussi rajouter quelques millions d'Ukrainiens. Les ressources démographiques pour Moscou sont là, en cours de domination. Et c'est pas BHL qui y changera grand chose. Oui il y a une usure réelle de l'armée, j'essaierais même pas de le nier. Mais qu'est-ce que ça dit réellement des évolutions de l'armée russe, et des conclusions qu'ils vont en tirer ? Des dommages irréversibles ? La liquidation d'un héritage véritablement anachronique ? Un gaspillage inefficient de ressources mais totalement admis et dont on était dans la dernière décennie pour exploiter encore les avantages de la masse ? Je ne sais pas dire comment va se remettre l'armée russe de son aventure en Ukraine, mais ce ne sont pas les exemples qui manquent dans l'Histoire, d'armées défaites devenues rapidement victorieuses en très peu de temps. L'infériorité conventionnelle face à l'OTAN, oui aussi. Mais çà suppose OTAN dans toute sa splendeur, et il existe aujourd'hui un risque non négligeable que l'OTAN manque à l'appel, ou fasse payer le prix fatal de l'indépendance politique européenne (déjà toute relative) pour l'expression de sa pleine puissance. Les US ont un déficit à financer et n'attendent peut être que l'estocade finale des russes pour achever leur main mise sur l'Europe. Dans tous les cas, la menace russe nous fait jouer aux dès avec des statistiques d'échec assez vertigineuses pour notre avenir commun, mais bon, je broie peut être inutilement du noir me direz vous. L'usure de l'économie russe est réelle, mais entame surtout ses réserves fiduciaires. La capacité de la Russie à renouveler ses réserves par l'exploitation de ses ressources pétrolières reste relativement intact, même si partiellement entravée. De sorte que l'efficience des revenus exports tirés du pétrole est entamé, mais pas suffisamment à mon sens pour produire des effets stratégiques. Les Russes disposaient d'énormes réserves monétaires et pécuniaires, dont nous avons gelé la moitié, non confisquée, mais la moitié seulement. Et qui de toute façon, puisque constituées en réserves, n'étaient donc pas investies au bénéfice des populations et de l'économie réelle. Si je vous sucre d'une manière ou d'une autre les 3/4 de votre épargne, mais que vous conservez vos revenus, qui suffisent à vos dépenses, vous ai-je mis un gros coup ? Oui, des années de labeur et d'effort. Est-ce que j'ai entravé votre capacité à financer vos agissements, votre famille, vacances, loisirs et éducation ? Pas vraiment. Quant à l'absence de discours revendicatifs.... Un dessin vaut parfois mieux qu'un long discours, alors repassons nous les archives de Poutine exprimant son respect de l'indépendance de l'Ukraine et de l'absence de revendication sur la Crimée.
  25. L'UE n'est pas un bloc politique uni. On pensait que l'OTAN était une alliance militairement solide et politiquement uni, on peut se permettre d'avoir quelques doutes. Non seulement parce que des missiles ou des drones ont déjà atterri en Pologne et en Roumanie, sans que ne suscite plus d'émotion que çà. Surtout parce que de l'autre coté de l'Atlantique, si le sénateur Bobby Mac Fat n'a pas eu la subvention qu'il voulait dans son fief, il ira vendre son vote au super PAC le plus offrant ou au prochain projet de loi susceptible d'emmerder le dernier qui lui a fait affront. Je passe sous silence les renouvellements de majorités parlementaires tous les deux ans, celui du pouvoir exécutif tous les quatre ans, et ou à chaque fois Polonais, Allemands et nordiques font dans leur froc. Je passe sous silence les intentions politiques actuelles des républicains façon Trump ou Mike Johnson. Je passe sous silence le désintérêt réel des démocrates façon Obama, qui n'ont jamais pris ni Poutine ni la Russie au sérieux. Voilà le tableau des champions outre-Atlantique, qui doivent décider de donner des suites militaires (ou pas) en cas d'invocation de l'article 5 par un membre, article qui je le rappelle, n'oblige qu'à une chose et une seule: tenir une réunion, servir le thé. Enfin, si l'UE est 3 fois plus peuplée que la Russie, son cœur démographique est à l'Ouest, avec des problèmes politiques, des agendas et des préoccupations bien à l'Ouest (ou au sud à la rigueur). L'intégralité des pays frontaliers de la Russie et appartenant à l'UE sont inférieurs en nombre d'habitants à l'Ukraine d'avant-guerre. L'UE peut être solidaire en cas de pays agressé, ou peut exploser sous les coups de boutoirs bien préparés d'une Russie revancharde, conquérante et impérialiste. Le pivot vers la Chine n'intéresse personne à Moscou, sauf de façon transactionnelle sur un ensemble de problématiques limitée et bien identifiée. Ils n'y ont pas d'espace et donc de territoires perdus, au sens de celui de l'effondrement du bloc soviétique. Partant de là, opposer les démographies des pays de l'UE ou de l'OTAN (lol la Turquie) opposées à celle de la Russie est un contresens total. Qui déplace les frontières de l'UE ? A part le libre arbitre des pays qui la rejoignent ? Quel cabinet noir, quel état profond pan-européen (LOL), quelle organisation occulte outrepasse l'expression libre des démocraties qui souhaitent rejoindre l'Union ? Quel déni de démocratie, a contrario, a poussé les Britanniques à sortir de l'Union de leur propre chef, après 1 referendum, 3 élections parlementaires et une palanquée de premiers ministres, le tout étalé sur presque 6-7 ans ? Est-ce que d'ailleurs la Turquie, qui fait tant des mains et des pieds pour rejoindre l'UE, est-elle aussi victime de l'impérialisme Européen, coordonné, dominateur, suprémaciste, belliqueux et colonial ? Le "contact de l'adversaire" ne dit pas qu'il est légitime de te retrouver avec une guerre d'agression à l'initiative de ton voisin. D'ailleurs, les soviétiques l'avaient parfaitement bien compris durant la guerre froide. OTAN / Russie: - Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe - Partenariat pour la paix - Conseil Russie-OTAN - Conseil de coopération nord-atlantique - Exercice militaire conjoint Vigilant Skies en 2011 (après la Géorgie donc) - Refus français et allemand d'intégrer Géorgie et Ukraine dans l'alliance en 2008. Alors je sais bien que certains ont vu dans le refus Otanien d'intégrer l'Ukraine et de la Géorgie, la possibilité de le faire un jour, pour mieux justifier derrière tous les excès et toutes les interventions russes. Bizarrement un tel procédé rhétorique me rappelle vaguement la menace des ADM de Saddam en 2003, qu'il posséda pourtant en son temps, mais passons, je risquerais d'être accusé de faire du whaboutism de whaboutism. La réalité, c'est qu'une hypothèse "Slaves dans l'OTAN" n'emballa pas grand monde à l'époque à part les derniers républicains "ancienne version" du XXIe, et fut définitivement enterrée par deux des trois membres les plus puissants de l'OTAN en Europe et qu'on devait en rester là. C'est seulement en 2014, après tous les événements qui précèdent, que l'OTAN suspend la coopération. Là aussi, faut pas inverser les chronologies et les causalités. Quant aux relations entre les pays de l'UE et la Russie, il serait impossible d'en identifier l'exhaustivité, tant elles ont été nombreuses, bilatérales, trilatérales, multilatérales, dans une foultitude de domaines. Et avec la bénédiction des américains (sauf sur North Stream, et il faudra attendre le début du conflit actuel pour que le projet saute) qui ont pu utiliser cette tranquillité d'esprit pour aller, ou foutre le bordel au MO, ou s'intéresser ensuite à la Chine et l'indopacifique.
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