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olivier lsb

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Tout ce qui a été posté par olivier lsb

  1. Quelqu'un aurait-il accès à cet article de Libé ? Merci par avance ! https://www.liberation.fr/societe/police-justice/telegram-dans-les-coulisses-de-laffaire-pavel-dourov-lhomme-qui-en-cachait-trop-20240830_E6T2FXGS3RBPLAEH4S2UXHKVQA/
  2. La prospective ne peut de toute façon pas apporter la preuve de ce qu'elle avance, elle n'en demeure pas moins indispensable pour aiguiller nos politiques. VVP finira dans ce conflit soit à court d'argent, soit flingué par ses successeurs. Il a survécu à de multiples échecs militaires, à la mort d'un nombre impressionnant de russes, à la liquidation de l'héritage en matériels soviétiques, aux sanctions etc... Il s'était bien préparé, il n'est pas inédit de faire le constat, bien que politiquement incorrect, que pour faire bouger les lignes, il faudrait faire sans lui. Car les intérêts des dirigeants des puissances mondiales sont bien entendus et implicites: on ne se tue pas entre nous, car les représailles pourraient entraîner un cycle interminable et non maitrisé. Ce n'est pas le pays qu'il convient de changer, ni l'intégralité de son administration: ça ne regarde bien que les russes. Mais on pourrait se demander ce que nous, pays occidentaux, aurions à gagner dans un accord de dupe avec la Russie des dernières années de Poutine. Plutôt qu'un scenario à l'Irakienne, c'est le coup de pouce qui manque à l'inévitable succession de l'après Poutine. C'est le moment, entre les différents acteurs qui se positionnent, d'aider celui qui nous donnera le plus de garanties à la paix, plutôt que de continuer cette politique de l'autruche. Et pour bien se faire comprendre, le soutien militaire devrait être plus affirmé (frappes à longue distance): c'est ainsi qu'on fera respecter nos frontières et qu'on se fera respecter par les puissances qui ne sont pas irénistes. C'est à dire à peu près tout le monde, sauf l'UE. Aucun problème, on discute calmement, j'entends ce que tu dis sur le fond. Qu'on le veuille ou non, depuis la Géorgie, la Crimée, le pourtour méditerranéen et le maintien au pouvoir d'Assad, l'Europe est de facto déstabilisée par les actions russes, depuis longtemps maintenant. Reprendre le contrôle des événements, c'est obliger les russes à y réfléchir à deux fois avant de faire les couillons dans ce qui est aussi notre arrière cours stratégique. On ne s'opposera pas de façon crédible et efficace aux russes si on ne parle pas la même grammaire, celle de la puissance, mais il faut être capable d'avoir d'abord confiance en nous européens, de se faire confiance. C'est le fondement de mon approche, de mes constats et de la critique de fond que j'adresse aux responsables européens, à des degrés divers. Le langage parlé n'est pas encore le même et la grammaire européenne n'est pas encore au niveau de celle que nous impose Moscou. Les risques sont réels, mais si on ne s'intéresse pas à cette conflictualité et si l'on n'est pas prêt à prendre de risques calculés, alors la conflictualité et la guerre s'intéresseront à nous, qu'on le veuille ou non. On peut toujours professer le pire, qui est toujours incertain en quasiment toutes circonstances. Ca nous conduit à subir les événements, plutôt que de les précipiter le plus possible à notre convenance. Le spectacle offert par les débats et désaccords minables à l'OTAN sur l'emploi des armes à longue portée sur le sol russe, n'est pas à la hauteur des enjeux. Surtout face à un axe Iran-Russie-CdN qui se moquent pas mal de ces considérations et pourraient même trouver surprenant qu'on ait pas encore entamé la réciproque. Les US neutralisent toute tentative, un tant soit peu audacieuse, des européens pour bousculer les règles du conflit, dès lors que par miracle, ces derniers arrivent majoritairement à se mettre d'accord sur quelque chose. Comment être respecté par la suite, si on est incapable de penser la puissance ? Tu le résumes assez tristement bien par l'expression "petit coup de canifs". Voilà ce qu'on pèse dans nos propres enjeux sécuritaires pendant que les protagonistes se sabrent durement tous les jours à notre frontière: des petits coups de canifs plutôt qu'un grand coup d'épée, de peur qu'une foudre improbable finisse par frapper le ring. Et on espère peser sur Poutine avec çà ? Avec "loyauté", retenue et effort minimum ?
  3. Ce qui était désigné dans l'article du Monde par "rébellion armée russe" sont les dissidents russes, qui depuis l'Ukraine, se sont constitués en unités militaires (la plus connue étant la Légion des volontaires russes) sous commandement du GUR, le renseignement militaire Ukrainien. L'article indique que le GUR a été tenu hors de la planification de Koursk (chapeau à l'armée Ukr d'avoir fait sans la branche du rens mili), et les responsables russes de ces unités expliquent que l'Ukraine rechigne à les envoyer en Russie (leur pays donc) pour commencer à administrer les territoires, de peur de s'aliéner les occidentaux (et par rivalité Sirskyi - Budanov). Et les occidentaux ont peur de tout ce qui ressemble de près ou de loin à des actions de changement de régime (comme si Koursk présidait à la destinée du pays... ridicule mais passons). Les histoires de Satan ou de Boulava hors de contrôle, c'est de la science fiction qui a beaucoup plus fait pour vendre des films américains que pour pacifier les relations entre la Russie et son voisinage. D'ailleurs de quoi a-t-on peur au juste ? Que la république indépendante de Belgorod rase Novosibirsk ? Que le Pakistan la Russie dissémine la bombe nucléaire à la Corée du Nord Mongolie ? Ils feront comme à la mort de Staline à l'époque, comme après l'effondrement du mur: l'establishment sécuritaire flinguera les plus faibles ou les plus dangereux, et le FSB et son demi-million de personnels installeront leur prochain représentant. D'ailleurs conseil d'ami: ils feraient bien de le faire avant la fin de la guerre en Ukraine et le retour des troupes de l'armée: la seule entité en Russie qui, dans l'Histoire post tsariste, aie toujours effrayée ses dirigeants, n'eut jamais le pouvoir et en fut toujours tenue à longue distance.
  4. C'est lâche parce que dans les chancelleries, on sait bien que la fin de la guerre passerait par un changement de dirigeant, on le reconnait, mais on refuse de s'engager dans cette voie là, même de façon très lointaine et très indirect. Là ou les ingérences russes n'hésitent pas à pousser un dirigeant plutôt qu'un autre chez nous, en fonction du chaos localement créé dans nos démocraties. Alors je veux bien admettre que l'expérience a été un échec total pour l'Irak des années 2000, pour ce qui concerne les intérêts occidentaux. Précisément parce qu'il y en avait si peu au départ. Là on parle de notre sécurité collective, de la sécurité alimentaire mondiale, de l'hygiène dans notre débat public, rien d'équivalent dans l'Irak de l'époque. Et c'est parce qu'on colle "nucléaire" à coté de chaque fait ou événement associé à la Russie, qu'on tient là une conclusion valable et solide pour ne rien faire. L'URSS des années 20 nous a foutu la paix, et ce fut la merde quand justement elle commença à stabiliser sa situation intérieure. Bis repetita dans les années 90, avec le premier arsenal nucléaire mondial. Y-t-il eu une immigration russe hors de contrôle propre à déstabiliser les démocraties de l'époque ? Un million de russes a déjà quitté le pays depuis le début de la guerre, et en grande majorité, ils ne sont pas allés en Europe. Nous voilà donc rassurés, de toute façon on leur a raconté plein d'horreurs sur l'Europe. Je n'ignore pas que les chancelleries analysent comme "faisant partie de nos intérêts de ne pas déstabiliser la Russie". Je critique précisément cette conclusion: la balance risque / bénéfice me semble en faveur d'un changement de tête au Kremlin: Poutine est grillé, il n'a préparé aucune succession et quoiqu'il arrive, ça se terminera mal pour lui. Autant accélérer le chrono de dix ans. Même les Kim en Corée du Nord savent mieux préparer l'avenir et leur propre disparition. La fin de Poutine ne signifiera pas une nouvelle révolution: il y aura juste une guerre des gangs, mais elle est de toute façon programmée depuis le début. Ils ont leur règle, ils vont se tirer dessus, grand bien leur fasse, mais ils sont trop intelligents pour aller se détruire au nuke. La société russe, meurtries de ses forces les plus vives, fera ce qu'elle a toujours fait chaque fois que son niveau d'asservissement était maximal: le dos rond.
  5. Pas mal d'informations assez inédites (ie encore jamais lues ici) dans cet article. Tout d'abord, la confirmation (si besoin en était...) que les unités de volontaires Russes sont bien rattachées au GUR et non à l'armée, et que celles-ci ont été sciemment écartées de l'offensive de Koursk en raison de la rivalité Budanov - Sirsky. Quelques informations très intéressantes sont données, notamment sur la difficultés à constituer des unités de russes, et les hostilités très politiques qui existent à leur confier l'administration des zones occupées. On y retrouve encore une fois, toute la misère et la lâcheté occidentale, superbement résumé par cette citation cynique et laconique: « Nous manquons de soutien en Europe et aux Etats-Unis, car personne ne veut d’un changement de régime en Russie, constate-t-il. Les Occidentaux en ont peur. » Lorsqu’il effectue le tour des capitales occidentales, M. Ponomarev dit rencontrer « de plus en plus de responsables qui confient en privé ne pas croire à une fin du conflit sans changement au Kremlin, mais qui préviennent qu’ils ne le diront jamais publiquement. Ils ne veulent avoir aucun lien avec une rébellion armée russe ». https://www.lemonde.fr/international/article/2024/08/30/les-rebelles-russes-pro-ukrainiens-tenus-a-l-ecart-de-l-offensive-de-koursk_6299574_3210.html
  6. Je ne veux pas enfoncer le clou, mais je vais le faire quand même. L'hystérie anti-presse, anti-élite, anti-tout prend parfois des proportions lunaires et déraisonnables. Ci-après l'éditorial, en date d'aujourd'hui, du Monde au sujet de la vente de Rafales. Un article d'opinion assumé, donnant l'occasion de servir sans faute de style, le fond de cuve du "Néo-Marxisme". https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/08/30/des-rafale-a-surveiller-en-serbie_6299309_3232.html Chacun pourra constater que la tonalité générale est franchement très proche, à tous les niveaux, de ce qu'on peut lire ici: un mélange de satisfaction contrariée et inquiète. Un commentaire élogieux est même fait sur les performances de l'appareil.
  7. Je ne serais pas si dur à ta place, je ne peux pas croire que tu découvres que l'argent est le nerf de la guerre: les russes se battent pour du fric et non pour l'honneur, et c'était déjà la réponse de Surcouf en son temps à l'Anglais. Si j'étais taquin, je dirais même que la Russie a perdu dans cette guerre l'occasion d'une démonstration de sa (supposée) grandeur, puisqu'il faut convaincre en espèces sonnantes et trébuchantes plutôt qu'en gloire et honneur. Tout se perd, cette âme Slave n'est plus ce qu'elle était... O tempora, O mores La conversion au cours actuel en euro est un peu hors sujet, pour des hommes qui ne s'imaginent riches qu'en Russie, même si ça donne un ordre de grandeur utile. Et je ne vois pas comment la rémunération de la troupe influencerait ou non la commission de crimes de guerre, un éléments d'appréciation particulièrement critique pour qui s'inscrit dans la démarche d'une paix durable. Les tares sont à chercher ailleurs. Dans le fond, le pouvoir de Poutine sur la Russie n'a jamais été autre chose que la mise en service d'un Etat au profit des intérêts d'une organisation mafieuse, celle des Siloviki. Et le contrat social qui est actuellement proposé, c'est la constitution d'une armée de Sicario de taille continentale, en cela autorisée par la rente pétrolière et l'accumulation d'excédents. Je l'écris depuis 2022: ce sont les réserves de cash, encore plus que le matériel, qui conditionneront la fin de la guerre coté russe. C'est pour moi une donnée encore plus sensible que le nombre de morts et de blessés. Staline disait que "la mort d'un homme est une tragédie. La mort d'un million d'hommes est une statistique". Il avait raison en cela que les ordres de grandeurs deviennent très abstraits et difficiles à se représenter. La perte supplémentaire d'une vie dans ce conflit devient totalement anecdotique, par l'effet marginal qu'elle produit sur la société, passé un certain seuil. En matière de budget, pour la Russie qui a historiquement accumulé de grosses réserves, c'est tout l'inverse car la progression va décroissante. Le rythme auquel le Kremlin brûle ses réserves rapproche immanquablement la Russie du moment "zéro", le moment où: - les liquidités en devises étrangères viendront à manquer et chaque rouble ou dollar marginalement dépensé, un peu plus douloureux à décaisser, - le déficit de plus en plus payé par la planche à billets et l'inflation progressivement hors de contrôle, - les impayés et les coupes budgétaires drastiques se multiplieront et diffuseront progressivement le message dans la société que le pays est ruiné alors qu'il n'a pas terminé l'OMS, - la baisse en quantité et en qualité de l'armement déployé, faute de finance, atteindra un seuil tel qu'il commencera à produire des effets militaires défavorables. On en est encore loin, mais c'est ce qui leur pend au nez un peu plus chaque jour.
  8. C'est pas gagné la culture du compromis et de la modération en France... Et sinon l'article, une remarque ?
  9. L'envoyé spécial du Monde, prudemment sceptique. Pas de meteor, incertitude si F3R ou F4. Un bon point si l'article dit juste: c'est la diplomatie Fr qui aurait poussé le contrat. Cette dernière est très maltraitée par le PR depuis son accession au pouvoir (Jupiter, "l'état profond" etc...), donc c'est une bonne chose s'ils ont repris un peu de confiance et de responsabilités. https://www.lemonde.fr/international/article/2024/08/30/emmanuel-macron-vend-des-avions-rafale-a-la-serbie-en-esperant-faire-rompre-belgrade-avec-moscou_6299002_3210.html
  10. @Manuel77 que penses-tu de l'enquête du procureur Allemand sur le sabotage de NS1 et 2 ? Est-ce qu'en Allemagne, une responsabilité Ukrainienne est désormais considérée comme acquise ? Ou y a t-il encore débat à ce sujet ? Spiegel : le suspect de l'attentat à la bombe contre le Nord Streams s'est enfui de Pologne en Ukraine dans une voiture de l'ambassade ukrainienne Fin mai 2024, quelques jours avant que la Chambre de la Cour fédérale d'Allemagne n'émette un mandat d'arrêt à l'encontre du participant présumé à l'attentat à la bombe du « Nord Streams », un citoyen ukrainien, Volodymyr Zh. Selon certaines sources, le 22 mai, Vladimir Zh. et sa famille ont fait un petit voyage en voiture en Europe. Au moment où ils se sont arrêtés à Berlin, le suspect ukrainien « était déjà dans le collimateur du parquet et des services de renseignement » en Allemagne, indique l'article. Cependant, ils n'avaient pas de mandat d'arrêt à l'époque. Début juin, Vladimir Zh. a été inscrit sur la liste européenne des personnes recherchées et, le 21, le mandat a été envoyé à la Pologne. En réponse, le bureau du procureur polonais a promis à l'Allemagne d'arrêter immédiatement le suspect, mais le 6 juillet, il a réussi à quitter le territoire polonais et à entrer en Ukraine, selon les sources. À Berlin, comme l'indique l'article, il est certain que Varsovie a prévenu Vladimir Zh. de poursuites pénales et que les collègues polonais n'allaient pas l'arrêter, car ils le « considéraient comme un héros ». Vladimir Zh. a probablement réussi à franchir la frontière polono-ukrainienne à bord d'une voiture portant des plaques d'immatriculation diplomatiques, utilisée par l'ambassade d'Ukraine à Varsovie, selon l'article. Traduit avec DeepL.com (version gratuite) https://x.com/nexta_tv/status/1829216834387673117
  11. On peut penser que le CIEEMG s'est penché sur la question avant la dissolution, vue la complexité de ce genre de dossier. La "validité politique" de son avis me parait, vu de très loin, plutôt garantie. Est-ce que dans le fond, on ne pratique pas le même jeu que les US (Grèce / Turquie), à notre petite échelle ? Est-ce que justement, libre de tous leviers de pression par les européens qui nous refusent des achats significatifs, on se donne les moyens d'exploiter au maximum cette liberté politique qui résulte d'un boycott de fait ? Je reste partagé, je comprends ta réaction. Je suis moins inquiet par les conséquences géopolitiques (l'armement est complexe, très dépendant de son pays fournisseur) sinon par les risques malheureusement fréquents, de corruption de dirigeants politiques en matière de contrat d'armement avec des pays aux pratiques et aux relations parfois douteuses.
  12. Vous me permettrez de relayer l'article, souvent bien renseigné, du Figaro sur cette magnifique vente de la glorieuse maison-mère https://www.lefigaro.fr/international/dassault-aviation-conclut-la-vente-de-douze-rafale-a-la-serbie-20240829 Et plus sérieusement, deux points m'intriguent: - ni le communiqué de Dassault ni le "communiqué bis" dans le Figaro, ne donnent de montant à la transaction portant sur les 12 appareils, en dépit d'un chiffre qui circule: 2,7 milliards. Ca fait beaucoup pour 12 appareils. D'autres matériels et consommables sont-ils inclus ? Ou est-ce qu'on va entendre parler rétro-commissions et argent russe dans quelques années ? - le chef de l'état a mentionné "une ouverture sur un changement stratégique malgré beaucoup de pressions, qu'il faut souligner." C'est lourd de sous-entendus et je ne crois pas avoir souvenir d'un contexte publiquement aussi tendu pour un contrat Rafale... Je n'ai aucun doute que @Patrick a du vraiment foutre une pression de dingue au CIEEMG
  13. Un article extrêmement intéressant sur la bascule de l'économie russe, autour de l'Opération Militaire Spéciale. Et une particularité de ce conflit, au sein de la société russe: un calcul économique macabre proposé le Kremlin sous-tend le ruissellement des richesses du pays. L'article décrit très bien par quels mécanismes l'économie russe se porte aujourd'hui plutôt bien, le confort à court terme que cela procure au Kremlin, le compromis terrible qui est proposé aux familles russes. Seul angle mort du sujet, sur lequel j'ai souvent écrit et qui finira immanquablement par arriver: encore combien de temps ? Avec quelles réserves monétaires ? Que se passera-t-il dans la société quand des années de thésaurisation de la manne pétrolière auront été consumées ? https://www.lemonde.fr/international/article/2024/08/29/en-russie-l-economie-de-la-mort-dope-la-croissance_6298235_3210.htm
  14. Petite actualité matos, avec des YPG-765 nouvellement aperçus au sein de la 33e BM, suggérant une poursuite régulière des livraisons annoncées.
  15. Je suis d'accord sur le fond, mais il faut bien comprendre qu'avant d'aller discuter, chacun souhaite avoir la meilleure main. C'est logique, naturel, entendable. Les professionnels de la politique que sont VZ, VVP et les autres, savent faire la part des choses entre politiques et communication. Pas plus tard qu'aujourd'hui, je partageais un article sur l'autre fil, expliquant le jeu de tartuffes entre Biélorussie et Ukraine, chacun tour à tour bluffant et surréagissant (donc produisant une communication d'apparence contreproductive) pour en réalité, se ménager l'un et l'autre. En matière politique, il faut bien dissocier les objectifs formels des objectifs réels. Jamais les Américains nous diront "on veut vous prendre vos secrets industriels les plus précieux et par tous les moyens, pour les rapatrier chez nous et vous les revendre ensuite". Ils diront plutôt "Il est très important pour la bonne marche des affaires internationales que les mauvaises pratiques de gestion, pouvant impliquer partout dans le monde des actes de corruption, ne soient pas commis par l'intermédiaire d'un produit ou d'un service soumis directement, ou indirectement, à une réglementation américaine". Comprend moi bien aussi que "juste" ou "pas juste" pour l'Ukraine, ce n'est pas mon débat non plus. Constatons que VZ, la société Ukrainienne, l'armée, semblent collectivement estimer, au sein de leur démocratie infiniment plus libre que la russe, que le moment n'est pas venu d'accéder à des compromis douloureux. Poutine non plus. Dont acte, mais ne faisons pas de l'Ukraine un protagoniste plus coupable que l'autre. Au petit jeu des "vies qui se valent toutes, piétaille comme gradé, russe comme ukrainien", la raison et les chiffres commanderaient d'abord à Moscou de demander une halte au conflit. Ce qui m'inquiète, c'est le refus encore plus obstiné que Kiev par Moscou, de démarrer des négociations sérieuses. Ca m'inquiète pour nous, pour l'Europe. On ne mesure pas à quel point la plus effroyable des armes russes n'est pas sa dissuasion, le Su-57, l'Armata ou feu ses 12 000 chars en réserves, mais la placidité, l'impassibilité et l'asservissement de sa population. Cette incursion prouve autre chose à mes yeux: l'existence d'un calcul permanent et finalement assez banal d'un couple risques / bénéfices. Je pense qu'au départ, russes comme ukrainiens étaient intéressés par les perspectives d'un accord. Contrairement au barouf des discussions en Turquie, annoncées avant même d'avoir commencé, à des fins de communications politiques et sans que les russes aient jamais été réellement disposés à des concessions de bonne foi, ces discussions à Doha étaient tenues parfaitement secrètes. Preuve à mon avis du sérieux des protagonistes. Hélas c'est la guerre.... Les discussions ont-elles mal tourné dès le départ ? En cours de discussion ? Les Ukrainiens ont-ils estimé qu'ils valaient mieux tenter Koursk, pour ses bénéfices espérés, plutôt que de poursuivre ces discussions ? L'Histoire le dira peut être un jour, mais l'avenir doit encore l'écrire. Ce n'est en tout cas pas un problème de méthode: les diplomates font ce qu'ils peuvent avec les directives qui leurs sont imposées par leur autorité de tutelle. La diplomatie n'est qu'un moyen, pas une fin en soi: elle sert des objectifs politiques et rien d'autre. Et si ces objectifs commandent de ne rien faire, de ne rien discuter, alors chaque partie mettra (momentanément, on ne peut que l'espérer) de coté ces discussions, s'il est possible de tirer un meilleur partie des actions militaires, économiques ou clandestines ou les trois à la fois. Quant aux intérêts des pays annexes au conflit... Combien de matériels ? Quels leviers ? Voilà à peu près en résumé la grille d'appréciation des Ru et Ukr pour jauger du sérieux des pays tiers et de la considération qu'il convient de leur accorder. Hélas c'est la guerre.
  16. Quand même le très tatillon Wallaby ne confirme pas l'existence d'une quelconque BISBILLE religieuse et professe inutilement de la sémantique à la place, je suis personnellement très rassuré sur la bonne subrogation du service religieux par le patriarcat de Kiev envers les ouailles de celui de Moscou.
  17. Oui, et on peut tout à fait en discuter. C'est une proposition de réponse à Akilius, qui disait ne pas comprendre l'approche de VZ. Je ne garantie pas que c'est en tout point conforme à la pensée du bonhomme, je n'ai absolument pas cette prétention.
  18. Les Russes méprisent la faiblesse: c'est ce qui ressort de tous ceux qui ont côtoyé de près (pays ex URSS, diplomates, analystes) ou de loin des dirigeants russes. C'est d'ailleurs ce qui explique pourquoi Poutine n'accepte (dans l'idéal) qu'un seul interlocuteur légitime à ce conflit: les US, et personne d'autre. Faire profil bas pour les Ukrainiens, c'est 1. montrer au monde qu'ils ont déjà perdu 2. perdre le soutien des alliés occidentaux, qui n'iront pas faire du team building à leur place et 3. ignorer qu'il existe deux scènes savamment cloisonnées: l'espace médiatique occidentale et Ukrainien et l'espace médiatique Russe, totalement verrouillé. N'aie crainte que les déclarations "musclées" de VZ ne sont pas à destination d'une scène intérieure Russe qui n'en saura rien, mais d'abord destinées aux bailleurs de fonds occidentaux, responsables politiques et électeurs. D'ailleurs VZ l'a très bien expliqué, l'objectif de Koursk consistait aussi à briser une partie du récit russe sur la scène intérieure, d'une façon telle qu'il serait difficile de le cacher aux russes et qui mettrait à mal les récits de leur propagande. Aujourd'hui, ce sont les dix ans du massacre d'Ilovaisk, très bon exemple pour traiter du sujet de la clémence russe. Après un accord de cessation des hostilités, les troupes Ukr encerclées durent évacuer, désarmées, vers l'arrière et laisser le contrôle de la ville aux russes. Ils furent environ 300 massacrés. Voilà un des point de départ, 8 ans avant Boutcha et autres joyeusetés, de l'expérience Ukrainienne de la clémence russe. On raisonne sur les protagonistes de ce conflit comme des gens civilisés, comme des français "bonjour, merci, pardon, s'il vous plait, au revoir". Mais l'usage de la force lui, ne l'est jamais. La communication Ukrainienne est plutôt taillée juste sur Koursk: beaucoup de vidéos ont émergé, j'ai pas voulu en relayer, car ça relève d'une propagande convenue où la spontanéité des civils russes est toujours difficile à apprécier, même si je suis convaincu de la courtoisie des troupes Ukr. Aucune vidéo ni témoignage à date n'est venu évoquer des cas de crimes de guerre commis par les Ukr. Les journalistes occidentaux (qui ont rapporté ces témoignages) ont accès aux zones tenus par les Ukr, hors ligne de front. Maintenant aujourd'hui, on est au delà de la volonté d'éviter d'humilier Poutine, c'est devenu hors sujet (ça pouvait s'entendre les 6 premiers mois, si le Kremlin avait souhaité entamer une forme de négociation, mais le conflit est devenu une guerre totale). Le but pour les Ukr, c'est d'accroitre la pression via le peuple, sur un Poutine récalcitrant à toute autre issue qu'une victoire russe totale. La bienséance, c'était pour 2022, quand des interrogations légitimes (j'en avais personnellement aucune) pouvaient encore subsister sur les buts, motivations et intérêts du Kremlin dans cette entreprise. Sur la question énergétique, l'Ukraine n'a fait que rendre à la Russie sa monnaie de la pièce pour la campagne de destruction des infra menées au cours de l'automne-hiver 23/24. La campagne Ukrainienne a visé moins à dégrader la performance du système de production, transport, et fourniture d'énergie à la population russe (ce que font les russes en Ukraine) sinon plutôt cibler les unités critiques pour l'exportations ($$$) de produits pétroliers et approvisionnements de l'armée Ru en carburants divers. C'est beaucoup moins préjudiciable aux populations que la campagne menée par les russes en Ukraine. De surcroit, les Russes ont plus souffert cette année du délabrement et manque d'entretien des infrastructures de chauffage collectifs que de la campagne de destruction menée par l'Ukraine, qui touche surtout les revenus de l'état. Et c'est la tout le drame de la situation: très efficace, cette campagne a fait peur aux américains, qui n'ont d'yeux que sur les prix des commodities, dont font partie les produits pétroliers (directement ou indirectement). Tellement efficace qu'on a appris récemment (flemme de mettre une source, mais ça a été déjà partagé sur le fil) qu'Ukraine et Russie discutaient aux EAU d'un projet de pacte de non agression sur les infrastructures énergétiques au moment de l'attaque de Koursk. C'est le seul sujet à notre connaissance, avec les échanges de prisonniers (et Druzba, dans une certaine mesure) où Russie et Ukraine discutent sérieusement et font des compromis. Preuve au passage qu'Ukrainiens et Russes savent très bien se trouver pour parler lorsque nécessité fait loi. Et que tous les discours entendus ici et là consistant à dire que "ah ma bonne dame, c'est un drame, seules les armes parlent et plus personne en occident ne recherche la paix, mais que fait la FraaAaaance ??" sont tout à fait vains, superfétatoires voir suspicieux en ce qu'il est distillé l'idée que l'on empêcherait sciemment aux Ukrainiens de parler à leur ennemi. Mais je m'égare. Il n'y a aucun schisme religieux à l'œuvre entre le patriarcat de Kiev et celui de Moscou. Hors considérations géopolitiques, qui ne sont par définition, pas des questions d'ordre religieux, je te mets au défi d'énoncer ici un quelconque sujet de discorde religieuse, un désaccord théologique, des différences d'exégèse sur des textes partagés. Il n'y a que du politique, de l'influence et du renseignement à travers le patriarcat de Moscou, raison pour laquelle ce dernier a été écarté d'Ukraine. Au même titre que chez nous, diverses obédiences sunnites instrumentalisées par leur pays d'origine, s'affrontent pour la fourniture très gracieuse d'imams, qui selon l'école d'Ankara, qui de Rabat, d'Alger, du Caire ou de Doha. Mais je m'égare. Il s'est montré jusqu'ici bien plus flexible et bien moins insultant que Poutine (le fameux "que ça te plaise ou non ma jolie" de l'hiver 22). Il faut être deux pour danser un tango. A l'autre de faire un pas.
  19. As-tu déjà oublié tous les voyages effectués par les présidents occidentaux à Moscou pour ramener le gaz Poutine à la table des négociations ? Aux déclarations du PR sur la volonté de ne pas humilier la Russie ? Sur la volonté de la France, "puissaAAaance d'équilibre" de toujours chercher des solutions en faveur de la paix ? Le jour où les deux pays seront réellement disposés à discuter, ils savent où se trouver, ce ne sont pas les canaux de communication qui manquent. Le reste, c'est de la politique.
  20. Boris, combien de divisions ? Nadejdine élu ? Des déclarations de campagne sincères ? Cher Alexis.... Soyons sérieux deux minutes, vous avez perdu votre temps à suivre cette triste marionnette ! Quant aux déclarations du Tsar Poutine sur les "négociations", remarquons en complément qu'en plus d'être maximalistes (donc pas une réelle proposition de négociation), elles ont été dites dans un contexte antérieur à l'offensive de Koursk. Ce qui n'était qu'une mascarade hier destinée à préserver les apparences de bienséance, ne relève même plus de la science fiction aujourd'hui mais du néant.
  21. Sur la base d'une déclaration à prendre au conditionnelle, suivie d'une interprétation de ton fait. Ca fait beaucoup de "si" quand même. Par comparaison, l'admission en ce moment d'un échec de la défense dans le Donbass est bien plus explicite à tous les étages du pouvoir militaire et politique Ukr que pour la campagne de Koursk. Wait and See.
  22. Surtout que de ce que j'ai compris, le blocage semble aller au delà de la seule composante ITAR: les comptes rendus des réunions de l'OTAN suffisent pour s'en convaincre. Il n'y a pas de consensus collectif pour y aller (sur la question des armes longue distance), donc personne ne veut y aller seul (ie sans les US). On comprend en filigrane que c'est la continuité de l'aide américaine qui est en jeux et/ou des mesures de rétorsions. Les asymétries entre les armées EU et US sont devenues telles qu'en situation pratique, même ITAR est devenu superfétatoire aux Etats-Unis, pour capter le monopole des décisions stratégiques.
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