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2023 Guerre de Soukhot
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.recherches-internationales.fr/RI130/RI130_NdL_Fassin_Guerlain.pdf Didier Fassin Une étrange défaite, Sur le consentement à l’écrasement de Gaza, La Découverte, 2024, 188 pages L’auteur est un universitaire de renom, il est professeur à Princeton, au Collège de France et à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales. Ce court ouvrage a donc toutes les qualités d’un travail de chercheur mais Didier Fassin écrit aussi en tant que citoyen concerné par les évolutions politiques dans les pays occidentaux. Il retrace l’histoire de toutes les atrocités, de crimes et des déclarations et faits génocidaires depuis l’attaque terroriste du 7 octobre 2024 mais la focale de son ouvrage est surtout la faille éthique des pays occidentaux qui non seulement n’ont pas clairement condamné le génocide en cours mais l’ont au contraire encouragé en livrant des armes. Les médias supposés être un quatrième pouvoir qui surveille le pouvoir exécutif, au contraire, défendent une ligne partisane de soutien au gouvernement israélien d’extrême droite. Cet ouvrage contient de nombreuses références intellectuelles qui sont très rarement citées dans les médias dominants. Par exemple, Didier Fassin fait référence à deux chercheurs israéliens qui travaillent aux États-Unis, Raz Segal et Omer Bartov qui tous deux ont clairement parlé de génocide. Segal a écrit un article dans Jewish Currents intitulé « A Textbook Case of Genocide » (un cas d’école de génocide) et Bartov a publié, après la rédaction de l’ouvrage de Fassin, dans le Guardian un texte relatant le trouble qu’a ressenti ce spécialiste des génocides lors de sa visite en Israël : « As a former IDF soldier and historian of genocide, I was deeply disturbed by my recent visit to Israel » (The Guardian, 13 août 2024). L’ouvrage de Didier Fassin documente également les très nombreux cas de censure visant les critiques des déclarations et actions du gouvernement extrémiste d’Israël. Censure aux États-Unis, qui vise professeurs et étudiants ainsi que les journalistes, censure extrême en Allemagne qui vise notamment des auteurs juifs, soit américains soit israéliens, accusés d’antisémitisme, censure en France également. Didier Fassin note également les inexactitudes historiques dans les discours de personnages publics, à commencer par le président français. L’université, qui dans le passé s’était mobilisée contre les guerres au Vietnam ou en Irak, a été réduite quasiment au silence. Les partisans d’un génocide ne sont pas censurés les opposants au génocide le sont ce qui est une violation des droits fondamentaux dans des États démocratiques. Fassin aborde l’utilisation éhontée de l’accusation d’antisémitisme visant celles et ceux qui réclament un cessez-le-feu et la fin des massacres. Il note aussi la persistance d’un racisme de type colonial dans les accusations visant les critiques du génocide dont sont victimes les Palestiniens. Dans le climat actuel de censure et d’intimidation, il faut saluer un ouvrage courageux ; Dans le même ordre d’idées, saluons le travail d’un universitaire israélien Lee Mordechai, cité par Didier Fassin, qui publie une analyse de tous les faits saillants du conflit en cours : « Bearing Witness to the Israel-Gaza War » disponible gratuitement sur le Net [1] [2]. Cet ouvrage de qualité, qui est à la fois un livre d’histoire et une prise de position politique et éthique, est écrit dans un style posé accessible au grand public permet de comprendre la faillite morale de la plupart des soi- disant élites des pays occidentaux qui ne s’opposent qu’aux génocides du passé mais encourage un génocide qui se déroule aux yeux du monde entier. Le monde non-occidental voit et comprend tout cela. [1] https://witnessing-the-gaza-war.com/ [2] https://www.letemps.ch/monde/moyenorient/archiver-les-crimes-commis-a-gaza-c-est-mon-devoir-de-citoyen-israelien-estime-l-historien-israelien-lee-mordechai (26 mai 2025) C’est l’histoire d’un citoyen israélien qui voulait briser le silence. En t-shirt et short, lunettes sur le nez, Lee Mordechai n’a pas grand-chose du professeur d’histoire spécialiste de l’Empire byzantin tel qu’on l’imagine. Ce quadragénaire, né à Rishon Lezion, près de Tel-Aviv, vit et enseigne aujourd’hui à Jérusalem, à l’Université hébraïque. Le 7 octobre 2023, lors de l’attaque perpétrée par le Hamas en Israël, Lee Mordechai est en pleine année sabbatique à l’Université de Princeton, aux Etats-Unis. « C’était une période pleine d’incertitude, pour nous Israéliens. Mais très vite, j’ai tenu à regarder les informations qui provenaient des deux côtés. Les horreurs du 7-Octobre, mais aussi les choses terribles qui sortaient chaque jour de plus en plus nombreuses de Gaza », se souvient le professeur. La « disproportion » de la riposte israélienne le choque immédiatement. Il est abasourdi par les «8000 Gazaouis tués en trois semaines», puis par le premier raid mené par l’armée israélienne à la mi-novembre 2023 contre l’hôpital Al-Shifa, à Gaza City, qu’Israël présente alors sans preuves comme le QG du Hamas. « Une attaque totalement injustifiée, rappelle Lee Mordechai. Or, ce que je constate à ce moment-là, c’est le silence assourdissant du monde universitaire israélien. Je m’attendais à ce que mes pairs prennent la parole contre cette guerre, mais pas du tout. Il n’y avait même pas une pétition antiguerre qui circulait, et que j’aurais pu signer! Au contraire, le camp libéral faisait des tribunes pour dire que le reste du monde ne comprenait pas Israël. Alors je me suis demandé: quel est mon rôle dans tout ça? ». -
https://www.recherches-internationales.fr/RI130.html Les Etats-Unis que laisse Biden - Automne 2024 https://www.recherches-internationales.fr/RI130/RI130_Presentation.pdf Pierre Guerlain - Présentation William Dormhoff qui est un spécialiste des relations de pouvoir aux États-Unis actualise fréquemment son ouvrage de référence dont la 8e édition est parue en 2022 : Who Rules America ? The Corporate Rich, White Nationalist Republicans, and Inclusionary Democrats in the 2020s. Il conclut de façon peu étonnante que le vrai pouvoir est aux mains d’une élite de pouvoir qui ne compte que 0,5 % de la population. Ces conclusions sont semblables à celles auxquelles le sociologue C. Wright Mills arrivait dans les années 1950 dans son livre intitulé The Power Elite publié en 1956. La domination d’un petit groupe oligarchique s’est plutôt accentuée depuis les années 1950 lorsque les syndicats étaient encore forts et le taux d’imposition marginal élevé. Thomas Piketty a analysé cette évolution historique dans son ouvrage Le Capital aux xxie siècle. Sur le plan politique les discours sur la démocratie, qu’il s’agirait de défendre sur la scène internationale, sont en décalage avec la réalité interne des États-Unis comme le montrent deux politistes, Benjamin Page et Martin Gilens, dans un ouvrage intitulé : Democracy in America ? publié en 2020. Passer de C. Wright Mills à Page et Gilens permet de mesurer le creusement des inégalités et des barrières à la traduction politique des aspirations populaires. Gilens et Page montrent que les décisions politiques correspondent exactement aux souhaits des plus riches et des sociétés capitalistes. Le mot « oligarques » est réservé, dans le langage médiatique à ceux qui vivent en Russie mais les États-Unis ont bien évidemment leurs propres oligarques. Un article de David Dayen publié en janvier 2024 dans The American Prospect dit clairement les choses : « America is not a Democracy ». Dayen insiste sur le pouvoir de l’argent dans les processus électoraux. Les États-Unis que Biden laisse sont en déclin sur la scène internationale où le basculement du monde s’affirme mais aussi en déclin interne avec des indicateurs démographiques et de santé eux-mêmes en déclin. Les « morts de désespoir » dues au suicide, à l’alcool et à la drogue sont un indicateur de déclin. Le livre de Anne Case et Angus Deaton, Deaths of Despair and the Future of Capitalism, est un catalogue des indicateurs de déclin que seule la classe politique semble déterminée à ne pas voir. En 2002 Emmanuel Todd a publié un ouvrage intitulé Après l’empire, Essai sur la décomposition du système américain. Aujourd’hui, la décomposition est plus avancée et la présidence Biden ne l’a pas enrayée. De façon étrange et fortuite, le déclin mental de Biden est une illustration analogique du déclin des États-Unis eux-mêmes. Le déclin des empires est un processus long et lent et, si sur de nombreux plans les États-Unis restent une grande puissance, le processus du déclin paraît bien enclenché et irréversible.
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Si vous avez aimé la série sur Churchill, je vous recommande aussi celle-ci sur Roosevelt d'une toute aussi bonne qualité : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-franklin-d-roosevelt-l-allie (juin 2024 - rediffusé en juin/juillet 2025) Épisode 1/5 : Un pacte La Seconde Guerre mondiale est proche de son dénouement. Pourtant, le président Franklin Delano Roosevelt, aux quatre mandats, tire sa révérence et n'assiste pas à la victoire des Alliés. Cette épreuve constitue un véritable drame pour les Américains. Épisode 2/5 : Hyde Park Hyde Park, c’est le domaine des Roosevelt au nord de New York. C’est là qu’il est né, là qu’il a, de son vivant, voulu voir conserver toutes les archives de sa vie. Son refuge raconte un tournant de l’histoire américaine. Épisode 3/5 : Le New Deal Politique emblématique du président Roosevelt, le "New Deal" vise à soutenir les populations appauvries pour relancer l'économie qui s’est effondrée avec le krach de 1929. Les ambitions du président se heurtent vite aux milieux financiers dont il est issu. Épisode 4/5 : Vers la guerre Franklin D. Roosevelt a très tôt senti monter la guerre en Europe. La puissance de l’État lui permet d’orienter la production industrielle vers l’équipement militaire. Mais le pays est résolument opposé à l’engagement des États-Unis dans le conflit. Épisode 5/5 : Mourir juste avant la victoire Franklin D. Roosevelt est l’un des architectes du débarquement des forces alliées sur les côtes françaises. Mais c’est un homme malade qui ne verra pas la victoire, et qui a tant bouleversé son pays, que sitôt mort, les forces conservatrices attaquent son héritage. L'un des fils conducteurs est le journal d'Henry Morgenthau, son secrétaire au Trésor.
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[Iran]
Wallaby a répondu à un(e) sujet de g4lly dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.theguardian.com/commentisfree/2025/aug/03/us-israel-iran-attacks-50-days-on-nuclear-weapons Cinquante jours plus tard, les bombardements et les frappes de missiles illégaux menés par le président américain Donald Trump et le dirigeant israélien Benjamin Netanyahu n'ont abouti à aucun résultat positif, malgré leurs vantardises quant à un succès qui changerait le monde. Les installations nucléaires iraniennes n'ont pas été détruites, contrairement à ce qu'affirmait Trump. Téhéran n'a pas renoncé à l'enrichissement d'uranium. Le régime n'est pas tombé, malgré l'appel à la révolte lancé par Netanyahu. Au contraire, le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, est plus provocateur que jamais. Il a depuis lancé une nouvelle vague de répression contre ses opposants, d'où les exécutions. Dénonçant la pendaison, le week-end dernier, des prisonniers politiques Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani, Amnesty International a établi un lien entre leur sort et les attaques américano-israéliennes. Ces attaques ont enfreint la Charte des Nations unies et le droit international, comme l'a souligné le groupe des BRICS. Elles ont conduit Téhéran à suspendre les inspections nucléaires de l'ONU. Elles ont exacerbé les divisions entre les États-Unis et l'Europe. Et, ironiquement, elles ont accru la probabilité que l'Iran fabrique une bombe à des fins d'autodéfense. L'Iran insiste sur le fait qu'il ne possède pas et ne souhaite pas posséder d'armes nucléaires. Malgré toutes les capacités de renseignement dont se vante Israël, ni Netanyahu ni personne d'autre n'a pu prouver le contraire de manière définitive. La décision d'attaquer était basée sur une simple supposition, motivée par la peur et la haine. Elle a causé de graves dommages matériels, mais n'a pas changé les mentalités. L'Iran est catégorique : il continuera à enrichir de l'uranium à des fins civiles. Le bombardement a été un échec. La menace colérique de Trump de frapper à nouveau confirme cet échec. Toutes les parties impliquées dans ce conflit devraient étudier l'œuvre du philosophe français des Lumières Charles de Secondat, baron de Montesquieu, ennemi de la tyrannie sous toutes ses formes. Dans son best-seller Les Lettres persanes, publié en 1721, il lance un avertissement impressionnant et prémonitoire sur ce qui était alors des armes de destruction massive imaginaires. « Vous dites que vous craignez la découverte d'une méthode de destruction plus cruelle que celles qui sont utilisées actuellement », écrit son voyageur persan fictif Usbek à un ami. « Si une telle invention fatidique venait à être découverte, elle serait rapidement interdite par le droit international. À l'unanimité, tous les pays s'accorderaient pour enterrer cette découverte. » Si les États-Unis et Israël souhaitent sincèrement empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire, ils doivent montrer l'exemple et réduire, voire éliminer, leurs propres arsenaux nucléaires. -
Pologne
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.theguardian.com/commentisfree/2025/aug/05/poland-populism-democrats-donald-tusk Le candidat soutenu par le parti Droit et Justice, Karol Nawrocki, a remporté le second tour de l'élection présidentielle en juin avec 50,89 % des voix, s'attirant ainsi l'admiration de Donald Trump. Quelques jours avant la prestation de serment de Nawrocki mercredi [6 août], un nouveau sondage suggérait que près de la moitié des électeurs souhaitaient le départ du Premier ministre, Donald Tusk. La coalition au pouvoir vacille. Le gouvernement libéral démocrate de Tusk pourrait bien n'être qu'un intermède, une pause entre deux gouvernements populistes de droite. Après son retour au pouvoir en 2023, Tusk s'est retrouvé face à un dilemme : devait-il se distancier complètement du programme de ses prédécesseurs ou flirter avec leur héritage ? Tusk a choisi la deuxième option. Il a maintenu le programme populiste d'aide financière directe aux familles avec enfants. Il a poursuivi la construction d'un méga-pôle de transport, projet phare du gouvernement précédent qu'il avait auparavant critiqué comme étant un gaspillage. Il est particulièrement frappant de constater qu'il n'a pas réussi à libéraliser les lois polonaises sur l'avortement, qui avaient été durcies par les populistes. En reprenant à son compte la rhétorique des nationalistes sur l'immigration et la défense des frontières nationales, la Pologne a réinstauré des contrôles à ses frontières avec l'Allemagne et la Lituanie, deux pays voisins membres de l'UE, alors que les trois pays font partie de l'espace Schengen. Le fait de laisser les populistes nationaux donner le ton politique est la cause de l'échec de Tusk. La défaite de son candidat à la présidence, Rafał Trzaskowski, a été suivie d'un effondrement de son soutien dans les sondages. L'absence d'une vision inspirante, ou même d'une idée claire de ce que Tusk représente, est douloureuse à constater. Si des élections législatives avaient lieu aujourd'hui, les populistes de droite polonais seraient clairement réélus, probablement avec un programme nationaliste encore plus radical. À l'étranger, Tusk est peut-être admiré comme un fervent défenseur de la démocratie. Dans son pays, il est devenu l'un des hommes politiques les plus impopulaires. On pourrait appeler cela le syndrome Gorbatchev : adulé à l'étranger, mais décrié dans son pays. Pour de nombreux électeurs polonais, en particulier les plus jeunes, Tusk, qui est actif dans la politique polonaise depuis plus de 25 ans et qui a été Premier ministre de 2007 à 2014, semble faire partie d'une élite vieillissante et fatiguée dont l'heure est venue de se retirer. -
La situation au Soudan
Wallaby a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Politique etrangère / Relations internationales
https://responsiblestatecraft.org/sudan-peace-talks/ (5 août 2025) Les Forces de soutien rapide (RSF) ont annoncé la nomination de leur propre Premier ministre et de leur propre conseil présidentiel afin de concurrencer et de contester directement la légitimité du gouvernement soudanais. La nouvelle de la création de ce nouveau gouvernement parallèle intervient quelques jours avant le début prévu d'un nouveau cycle de pourparlers de paix à Washington la semaine dernière. Bien qu'aucune des deux parties belligérantes de la guerre civile ne devait y participer, il s'agissait de la dernière tentative des États-Unis pour mettre fin à la guerre au Soudan, et de la première initiative majeure sous la présidence de Donald Trump. Mais les États-Unis, qui prévoyaient d'accueillir les ministres des Affaires étrangères de l'Égypte, de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis (EAU), ont annulé les pourparlers prévus pour le 30 juillet juste avant leur début en raison d'un désaccord avec les Égyptiens sur la formulation d'un communiqué qui devait être publié dans le cadre du sommet. Les Égyptiens, qui ont été étroitement alignés avec le gouvernement soudanais soutenu par l'armée tout au long de la guerre civile, se sont opposés à une partie du document qui déclarait que ni le gouvernement soudanais actuel ni la RSF paramilitaire ne pouvaient jouer un rôle de premier plan dans le nouveau gouvernement de transition d'après-guerre. Le soutien de l'Égypte au gouvernement soudanais la place en opposition directe avec les EAU, qui ont fourni un soutien militaire à la RSF. La décision du RSF de former un nouveau gouvernement a pris racine lors de réunions tenues au Kenya en février dernier avec les dirigeants d'autres factions également opposées au gouvernement soudanais, dirigé par le général Abdel Fattah al-Burhan. Les différents groupes ont uni leurs forces pour définir les contours d'un futur régime, aboutissant finalement à la création du Gouvernement de paix et d'unité à la mi-avril. Comme annoncé le 26 juillet, le Premier ministre choisi pour diriger le gouvernement de paix et d'unité est Mohamed Hassan al-Ta'aishi. Il a été membre du Conseil souverain de transition institué pour diriger le Soudan à la suite du coup d'État de 2019 qui a conduit à la destitution du dirigeant de longue date Omar al-Bashir. Le conseil présidentiel, qui sera dirigé par Mohamed Dagalo (plus connu sous le nom de Hemedti), est composé de 15 membres, dont beaucoup sont des militaires de la RSF. Hemedti est le chef des opérations militaires de la RSF et le principal rebelle dans la scission initiale avec le général al-Burhan, qui a servi de catalyseur à la guerre civile en cours. -
Relations et Rivalité Chine / Etats-Unis
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.msn.com/en-us/money/companies/china-is-choking-supply-of-critical-minerals-to-western-defense-companies/ar-AA1JQ1qs (4 août 2025) Selon les données de la société de logiciels de défense Govini, plus de 80 000 pièces utilisées dans les systèmes d'armement du ministère de la Défense [américain] sont fabriquées à partir de minéraux critiques désormais soumis aux contrôles à l'exportation chinois. Govini a déclaré que presque toutes les chaînes d'approvisionnement en minéraux critiques clés utilisés par le Pentagone dépendent d'au moins un fournisseur chinois, ce qui signifie que les restrictions imposées par Pékin peuvent entraîner des perturbations généralisées. Depuis le renforcement des contrôles à l'exportation au début de l'année, la Chine exige désormais des entreprises qu'elles fournissent une documentation exhaustive sur l'utilisation qu'elles comptent faire des terres rares et des aimants qu'elles importent. Les régulateurs chinois demandent souvent des informations sensibles, telles que des images des produits et même des photos des chaînes de production, afin de s'assurer qu'aucun de ces matériaux n'est destiné à un usage militaire, selon des acheteurs occidentaux. -
Merci pour cet article du Monde. Je le verse comme pièce au dossier que j'ai ouvert il y a quelques jours dans le forum "Histoire militaire" :
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À en juger par qui ressort dans cet article, Darryl Cooper ne semble pas innover mais plutôt reprendre des arguments exprimés en Angleterre dans les années 1990 notamment par l'historien John Charmley : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-a-la-recherche-de-winston-churchill 29 juillet 2010 Comment Winston Churchill a-t-il rencontré la France ? Julian Jackson, historien britannique qui travaille sur la France, et Philippe Chassaigne, historien français qui travaille sur la Grande-Bretagne, se rencontrent pour débattre sur l'intérêt de la France pour Winston Churchill. [c'est la deuxième émission en partant du bas de la page] 31:23 Julian Jackson : Il y a une école historique en Angleterre, aujourd'hui, d'historiens conservateurs comme John Charmley [1] ou Maurice Cowling [2] qui est mort, qui ont dit que la grande faute était de ne pas faire la paix avec Hitler en 1940. Donc il y a une école historique qui a des arguments qu'en fait c'est à cause de ça qu'on a perdu l'Empire, etc. Ce n'est pas une école que je défends personnellement, mais il faut savoir que ça existe. 31:46 Julian Jackson : Et en fait, le paradoxe, c'est que Churchill, qui était tellement attaché à l'Empire, qui disait que je ne suis pas devenu le Premier ministre pour brader l'Empire, en fait, dans un sens, pour ces gens, en fait, il y avait une contradiction entre sa volonté de garder l'Empire et ses choix en 40. 32:07 Philippe Chassaigne : L'idée défendue par John Charmley dans son ouvrage, qui peut être le plus célèbre, en tout cas le plus controversé, c'est Churchill, The End of Glory, qui datait de 1993, si je me souviens bien. Et c'est que finalement, c'est même avant 1940, l'erreur de Churchill, ça a été de lutter contre la politique menée par Neville Chamberlain. Et donc l'idée de John Charmley, c'est qu'en fait, Churchill s'est trompé et que c'est Neville Chamberlain qui avait raison mais qui n'a pas été compris. Et l'idée c'était que le Chamberlain avait raison de vouloir temporiser de vouloir apaiser Hitler pour satisfaire les revendications d’Hitler à l'ouest pour qu'ensuite il puisse se retourner vers l'est et l'idée c'était que finalement de la lutte entre l’Allemagne nazie et la Russie enfin l'URSS stalinienne, eh bien, les deux puissances totalitaires se seraient entre-égorgées ou finalement la Grande-Bretagne aurait pu rester là à regarder, à compter les points en quelque sorte et après continuer à conserver son empire. Là, c'est vraiment de l'histoire-fiction. On a dit que ces historiens avaient des arrière-pensées plus politiques que véritablement historiques. En tout cas, c'est une thématique qui a eu un réel succès, je crois, au milieu des années 90, maintenant, un peu moins. Pierre Assouline : Elle est considérée comme révisionniste ? Philippe Chassaigne : L'histoire, il faut constamment réviser l'histoire. [1] https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Charmley [2] https://en.wikipedia.org/wiki/Maurice_Cowling https://thecritic.co.uk/issues/november-2024/no-churchill-wasnt-the-bad-guy/ Maurice Cowling (du Peterhouse Right) critiquait le « mythe Churchill », affirmant que la défaite britannique et l'effondrement de l'empire avaient été réinterprétés et déformés par Churchill après la guerre pour en faire une victoire glorieuse. Ce qu'oublie de dire le journal Le Monde, c'est que le buste de Churchill de la Maison Blanche a été : - supprimé par Obama - restauré par Trump - resupprimé par Biden - rerestauré par Trump https://en.wikipedia.org/wiki/Bust_of_Winston_Churchill_(Epstein) Lors d'une conférence de presse en 2015, le président Barack Obama a confirmé que le moulage avait été partiellement déplacé afin de faire place à un nouveau buste de Martin Luther King Jr. dans le Bureau ovale, tout en réitérant son admiration pour Churchill. Il a été temporairement replacé dans le Bureau ovale en janvier 2017, après l'investiture de Donald Trump, jusqu'à ce qu'il soit remplacé par une reproduction provenant de la British Government Art Collection (GAC). https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2021/01/22/la-nouvelle-decoration-du-bureau-ovale-met-a-l-epreuve-la-special-relationship-entre-washington-et-londres_6067277_4832693.html (22 janvier 2021) La nouvelle décoration du bureau Ovale [celle de Biden] met à l’épreuve la « special relationship » existant entre Washington et Londres. Les tabloïds britanniques s’interrogent sur la disparition d’un buste de Winston Churchill qui était présent dans le bureau de Donald Trump. https://www.lepoint.fr/monde/comment-donald-trump-a-decore-le-bureau-ovale-a-sa-maniere-21-01-2025-2580467_24.php (21 janvier 2025) Bouton pour du Coca, buste de Churchill : Trump transforme le Bureau ovale. Le nouveau président américain a redécoré son bureau à la Maison-Blanche, remettant en place des éléments retirés par son prédécesseur.
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Des fuites dans un sous-marin ? Ca peut être dangereux. Les relations ne sont pas si mauvaises que ça apparemment : https://www.lemonde.fr/international/live/2025/08/04/en-direct-guerre-en-ukraine-face-au-deploiement-de-sous-marins-americains-l-ukraine-estime-que-moscou-ne-comprend-qu-une-chose-la-force_6626390_3210.html « Nous sommes toujours heureux de voir M. Witkoff à Moscou et toujours ravis d’être en contact avec lui. Nous pensons que ces contacts sont importants, constructifs et utiles », a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors d’un briefing, auquel participe l’Agence France-Presse, ajoutant qu’une rencontre avec M. Poutine n’était « pas exclue ». -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/geopolitique/geopolitique-du-mardi-10-aout-2021-4359346 L'Afghanistan est depuis toujours ce qu'on appelle une marche d'empire, c'est un dire un territoire qui sert de tampon entre des puissances qui, sans cela, trouveraient trop dangereux d'avoir des frontières communes. Pareil pour l'Ukraine. « Ukraine », étymologiquement, ça veut dire "frontière", ça veut dire "marche". https://fr.wikipedia.org/wiki/Ukraine#cite_note-20 Louys Moreri, Le Grand Dictionnaire historique ou Le Mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, tome 2, partie 2, Jean Girin et Barthelemy Riviere, Lyon, 1683, s.v. Ukraine, page 1246 : « Ukraine. Province de Pologne, ainsi nommée, parce qu'elle est proprement sur les frontières de la Moscovie & de la petite Tartarie » https://www.cnrtl.fr/definition/marche A. − Province frontalière particulièrement exposée en temps de guerre. La Lorraine, il ne faut pas se lasser de le redire, est une marche frontière, et les marches sont par définition des terres de résistance et de conflit, donc d'antithèse (Barrès,Maîtres,1923, p. 260). − En partic., HIST. District militaire établi au voisinage d'un pays ennemi, et ayant à sa tête des margraves ou des marquis. Les Marches d'Ancône, de Lorraine, de Bretagne, de l'Est. Un de mes ancêtres a commandé les Marches comtoises, au quatorzième siècle. Notre titre de marquis date de là (Ponson du Terr.,Rocambole,t. 5, 1859, p. 257): -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
La Crimée a voté pour l'indépendance référendum après référendum. Il y a des minorités linguistiques en Ukraine. S'il faut une religion unique pour être un État nation, l'Allemagne, ou l'Angleterre ne sont plus des États-Nations. Ni les États-Unis. S'il faut une centralisation du pouvoir, l'Allemagne et les États-Unis ne sont pas des États-Nations. Avant 1970, la Belgique était un État centralisé, donc c'était un État nation ? https://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/ukraine-1demo.htm 2.3 Une population multiethnique L'Ukraine occidentale est ukrainophone dans une proportion de plus de 90%. À l'est, les oblasts de Khartiv, de Loushansk, de Donetsk et de Zaporijia comptent une majorité de russophones et d'Ukrainiens russifiés. Par exemple, en Crimée, 67 % des habitants se considéraient comme des Russes en 1989, contre 25,6% comme des Ukrainiens. De façon générale, les Russes dominent dans les centres urbains et les zones industrialisées. En simplifiant, on peut dire que l'Ukraine est partagée entre un Ouest ukrainophone et un Est russophone. Ces résultats d'ordre ethnique ne correspondent pas nécessairement aux langues parlées, puisque 67,5 % des Ukrainiens parlent l'ukrainien comme langue maternelle, contre 29,6 % pour le russe et 2,9 % pour les autres langues. Il faut considérer que des Ukrainiens ont adopté le russe et que de nombreux membres des petites ethnies (dont des Russes) sont passés à l'ukrainien ou au russe. La carte ci-dessous illustre la répartition spatiale des ukrainophones et des russophones dans le pays, selon le recensement de 2001. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Parce que l'Ukraine est un état nation ? -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Le gouvernement afghan était lui aussi pieds et poings liés à l'Occident pour des raisons militaires et financières, et pourtant ça n'a pas empêché la corruption. https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20140404-bilan-hamid-karzai-afghanistan-election-suffrage-universel-corruption-aide-financiere-internationale Selon le chercheur de l’IRIS, Karim Pakzad, les Etats-Unis ont dépensé près de 700 milliards de dollars dans le pays, dont un tiers en investissements civils. Au regard de ces montants, le bilan n’est pas satisfaisant. « On en revient à la question de la corruption, qui touche le sommet de l’Etat. Des milliards de dollars ont été détournés en Afghanistan. Un état de fait reconnu par les observateurs intérieurs et par les Etats-Unis », explique-t-il. Cette corruption touche aussi bien les députés qui monnaient leurs votes au Parlement que les juges, ou les entreprises étrangères qui surfacturent systématiquement la moindre prestation. Les écoles auraient ainsi coûté plus du triple de leur prix normal. L’économie repose donc de façon artificielle sur cette aide occidentale, et le gouvernement n’a quasiment pas de ressources propres. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Pourquoi un boulet ? Il reviendra en ayant amassé une solde de militaire supérieure dans bien des cas au salaire qu'il aurait perçu dans le civil. Donc c'est quelqu'un qui avec cet argent va consommer et faire vivre l'économie locale. Le salaire des soldats enrôlés pour combattre en Ukraine est au moins huit fois supérieur à la moyenne nationale. Les sommes forfaitaires versées aux blessés - ou, pour ceux qui sont morts au combat, à leurs proches - sont suffisantes pour permettre l'achat d'appartements, de voitures et de biens de consommation auparavant inabordables. Les médias russes, officiels ou non, regorgent d'histoires comme celle d'Alexei Voronin, qui ne regrette pas d'avoir combattu en Ukraine bien qu'il y ait perdu une partie de son pied. « Maintenant, j'ai tout », dit-il. Sa mère reconnaît que son fils a de la chance : « il n'a marché que sur une mine », alors que plusieurs de ses compagnons d'engagement ont été tués. Source : Why Russia Is Happy at War / Pourquoi la Russie est heureuse à la guerre, par Anastasia Edel -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.liberation.fr/international/europe/lutte-contre-la-corruption-en-ukraine-zelensky-remet-la-loi-a-lendroit-mais-peine-a-sortir-de-lorniere-20250802_PKA36TWLSJAGHAXEHU2TTIOXME/ « La mauvaise nouvelle, c’est que notre gouvernement tend vers l’autoritarisme et fait ce qu’il veut, aujourd’hui, il fait passer une loi, demain, il en votera une autre, selon sa volonté politique, constate l’historien Yaroslav Hrytsak, professeur à l’Université catholique de Lviv. La bonne nouvelle, c’est que nous disposons d’une société civile qui empêche le gouvernement de tomber dans la corruption et ça c’est très important. » Pour Hrytsak, s’exprimant sur les ondes de Radio NV, cette affaire est la preuve que malgré toutes les tentatives de corrompus ou apprentis autocrates, «il n’y aura pas de retour en arrière en Ukraine». -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
"Ont pu", parce qu'ils ont été les plus forts. Parce qu'ils ont gagné. Si la mobilisation n'avait pas réussi, et sans le soutien de l'Occident, ils auraient fini en prison comme "agents russes" : https://www.osw.waw.pl/en/publikacje/analyses/2025-07-29/pokrovsk-conurbation-a-pocket-day-1252-war Le 23 juillet, le service de presse des services de renseignement militaires ukrainiens a déclaré que les services de renseignement et les propagandistes russes « enquêtaient minutieusement et de manière approfondie sur la situation en Ukraine afin d'exploiter les manifestations » liées à l'adoption d'une loi abolissant l'indépendance des organismes de lutte contre la corruption afin de « saper la capacité de l'État ukrainien à résister à une agression armée à grande échelle de la part de la Russie ». Selon les services de renseignement ukrainiens, Moscou a l'intention de discréditer le gouvernement ukrainien afin d'affaiblir le soutien occidental ou de le priver complètement. La déclaration avertissait que le Kremlin envisageait d'exploiter le mécontentement public pour exacerber la situation politique et déstabiliser autant que possible l'État, et qu'il utiliserait tous les moyens d'influence disponibles, en particulier l'information. Le régime Zelensky a cédé sous la pression, mais il reste un régime fondamentalement autoritaire et répressif. L'hirondelle ne fait pas le printemps. -
Ukraine 3
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Jojo67 dans Politique etrangère / Relations internationales
Je continue d'utiliser ce fil "Ukraine 3" pour y concentrer les questions de fond, détachées de l'urgence de l'actualité : https://www.lenouvelespritpublic.fr/podcasts/2412 (13 novembre 2022, rediffusé le 27 juillet 2025) Anna Colin Lebedev, Jamais frères ? Ukraine et Russie : une tragédie postsoviétique, Seuil, septembre 2022 On retrouve ce point d’interrogation dans le titre de chacune des parties de l’ouvrage, je ne cesse de poser des questions, car il ne s’agit pas de dire à la va-vite que cette fraternité entre les deux peuples n’est qu’un mythe utilisé par Vladimir Poutine, il y a des éléments de proximité entre les deux sociétés. Ils sont là dans l’Histoire mais aussi dans le présent. Il faut cependant voir en quoi compte la différence, a fortiori parce que cette différence est niée du côté russe. Certes, il fallait bien qu’à un moment, la prise de conscience des différences soit actée et débattue, mais rien n’obligeait à ce qu’elle débouche sur un conflit armé. C’est l’idée centrale du livre. Marc-Olivier Padis : Dans votre interrogation sur les divergences entre les deux pays, vous examinez ce qu’il y a de commun, et un élément qui s’impose est bien évidemment le monde soviétique. De quelle manière le statut des nationalités a-t-il évolué au sein du système soviétique ? Si j’ai bien compris, dans un premier temps, après la révolution de 1917, on avait commencé par encourager l’expression des singularités nationales, notamment des langues nationales. Ce premier moment, qui devait correspondre à cette idée d’Union des Républiques Socialistes Soviétiques s’arrête avec Staline et connaît par la suite une régression. Comment expliquer ce double mouvement, qui a dû laisser des héritages contradictoires ? Quand Poutine se permet de dire aujourd’hui que c’est Lénine qui a créé l’Ukraine, et que celle-ci n’existait pas auparavant, c’est en réalité une manière très déformée de dire que le projet soviétique a permis la cristallisation des identités nationales, là où il n’existait auparavant que des identités locales. C’est un type de discours historique sur l’Union soviétique qu’on a entendu à propos de la construction des nationalités. Dans les premières années de l’URSS, on va structurer l’Union en territoires qui doivent avoir une cohérence nationale, avec une ethnie et une langue titulaires. Dans le cas de l’Ukraine, on choisit la langue ukrainienne, qui était très présente bien qu’opprimée sous l’empire russe ; dans d’autres endroits comme par exemple en Asie Centrale, ce sera beaucoup plus délicat et composite : on a composé des langues à partir de différentes langues locales, en créant une grammaire, en uniformisant l’alphabet cyrillique, mais aussi en regroupant différentes communautés sous des termes englobants : « Kazakhs », « Tadjiks », etc. Dans les années 1920, il y a en effet une espèce d’ingénierie des nationalités pratiquée en URSS, et elle valorise les identités nationales, et notamment les langues nationales. Il y a la conviction dans ces premiers moments que pour que le projet communiste s’implante, il doit parler aux populations dans leurs propres langues. C’est ainsi qu’on développera des pratiques de bilinguisme, pour les documents officiels par exemple. On valorise l’ukrainophonie chez les fonctionnaires, etc. Sauf qu’il y a là-dedans une ambiguïté : si les nationalités sont un atout pour l’implantation du projet soviétique, elles peuvent également se révéler une menace. Dans la pensée marxiste-léniniste en effet, on associe nationalisme et bourgeoisie. Le nationalisme serait ainsi potentiellement porteur d’un projet anti-soviétique. Par ailleurs, des contestations venant des groupes nationaux ont existé, et en Ukraine elles n’étaient pas négligeables. C’est pourquoi après cette première phase favorable aux nationalités, il y eut des décennies de russification. A la fois pour des raisons pratiques (car traduire dans toutes les langues de l‘union est une tâche intenable), mais aussi parce que le projet soviétique a évolué : il ne s’agit plus d’aboutir à une union multiculturelle et multinationale, mais à un peuple soviétique qui serait l’émanation du peuple russe, qui parlerait russe et se réfèrerait à la civilisation russe. C’est la langue russe qui va unifier. Dans l’armée mais aussi à l’école où elle devient obligatoire. Et parallèlement vont s’installer des logiques d’oppression des langues et des cultures nationales. Philippe Meyer : Si l’on veut faire des comparaisons pour mieux saisir la différence entre la langue ukrainienne et la langue russe, pourrait-on dire que c’est un peu comme l’allemand et l’alsacien ? Comme l’allemand et le hollandais ? Comme le portugais et l’espagnol ? Des linguistes ont calculé la distance lexicale entre différentes langues européennes. Pour eux, entre le russe et l’ukrainien, il y a environ 65% de similitudes lexicales. Cela peut paraître beaucoup, mais c’est à peu près la même distance qu’entre le français et le portugais. Il s’agit donc indubitablement de langues très différentes. Un russophone qui entend de l’ukrainien sait de quoi on parle, mais il n’est pas capable de saisir le contenu de la conversation. En revanche, là où le français et le portugais sont très différents d’un point de vue phonétique, ce n’est pas le cas de l’ukrainien et du russe. C’est pourquoi un auditeur qui ne connaît aucune des deux langues n’est pas capable de les différencier quand il les entend. Michaela Wiegel : A propos de l’opposition entre russification et nationalisme ukrainien, je pense qu’il y eut un moment clef pendant la deuxième guerre mondiale, qui a influencé toutes les représentations occidentales. Il y a des faits historiques, selon lesquels les nationalistes ukrainiens ont été favorables à l’occupation nazie. Le projet d’Hitler était très colonial : l’Ukraine devait être le grenier à blé du Reich. Cette interprétation a survécu très longtemps et n’a pas véritablement été combattue par l’Union soviétique ensuite. L’histoire de la deuxième guerre mondiale dans cette région est politiquement et socialement complexe. Dans le cas de l’Ukraine, cette Histoire complexe a eu des capacités inégales à être dite et écrite. A l’époque soviétique elle n’existe pas. Pour l’URSS, l’Histoire de la seconde guerre mondiale est très lisse et très uniformisatrice : c’est « le grand peuple soviétique » qui a vaincu et consenti de grands sacrifices, et qui fut unanimement combattant et opposé aux nazis. C’est le seul récit qui existe, et cela permet de gommer un tas de choses, à commencer par la Shoah. Pour ces combattants mobilisés venus de toute l’Union soviétique, il s’agit de combattre pour un Etat qui a opprimé leurs parents : exécutions, déportations, etc. La question : « suis-je prêt à me battre pour l’Union soviétique ? » se pose donc très intensément pour de nombreux combattants dès le début de la guerre. Le mouvement des nationalistes ukrainiens est une organisation terroriste, comme beaucoup d’autres mouvements nationalistes en Europe. L’adversaire principal fut longtemps la Pologne, puis l’Union soviétique quand elle annexa l’est de la Pologne en 1939. Lorsque l’Allemagne nazie arrive, un choix est fait : l’alliance avec les Nazis contre les Soviétiques. Mais il est important de complexifier là aussi : ce choix n’est pas fait par tous les Ukrainiens. Je donne un chiffre dans le livre : on estime à 200.000 le nombre d’Ukrainiens qui ont combattu aux côtés des Nazis, et à 4 millions ceux qui ont combattu les Nazis au sein de l’Armée Rouge. L’image d’une population collaboratrice est donc une représentation fausse, même s’il ne s’agit pas de nier la participation de ces 200.000 personnes. Selon les gouvernements au pouvoir on a favorisé telle ou telle interprétation, mais on a surtout laissé faire. Je donne l’exemple d’un musée de la résistance nationale pendant la deuxième guerre mondiale dans une petite ville ukrainienne. Ce musée n’a qu’une salle. D’un côté de la salle, un mur de photos des combattants ukrainiens nationalistes, et de l’autre côté, des photos des combattants ukrainiens soviétiques qui les ont combattu. Béatrice Giblin : Vous avez rappelé que toute l’Ukraine n’avait pas la même histoire soviétique. Si j’ai un regret à propos de votre ouvrage, c’est qu’il ne comporte pas de cartes. Peut-être est-ce une déformation de géographe, mais je crois qu’il eut été éclairant de montrer combien les frontières actuelles de l’Ukraine sont récentes. La Crimée n’est ukrainienne que depuis 1954, donnée par Khrouchtchev. Ce territoire a une Histoire occidentale et une Histoire orientale. D’un côté « l’empire polonais », de l’autre l’empire russe. [et l'empire autrichien, dans lequel les Ruthènes se revendiquaient comme pro-russes face à Vienne : voir plus haut dans ce fil] Vous montrez dans votre livre combien l’ukrainien est devenu la langue majoritaire. Continuer à parler russe était même plutôt mal vu. Pour une fois, le rôle de la langue est extrêmement important dans cette constitution nationale de l’Ukraine actuelle. La nation ukrainienne existe depuis longtemps, mais celle qui est en train de se constituer dans la guerre d’aujourd’hui est à mon avis d’un autre ordre. Celle qui est en train de se transformer dans la guerre actuelle va sans doute se débarrasser de beaucoup de choses, dont une certaine richesse, j’entends par là dans la capacité de se référer à la fois à l’Est et à l’Ouest, cette pluralité linguistique. La guerre fait de la langue une arme et de la frontière un élément vital. Je pense cependant qu’avant l’annexion de la Crimée, l’Ukraine était davantage dans une logique de continuité territoriale plutôt que de frontières clairement tracées. Il y avait une diversité territoriale ; l’Ouest du pays avait des relations très proches avec la Pologne et la Roumanie, cherchant à construire des espaces migratoires et culturels communs. De même dans l’Est du pays, frontalier de la Russie, il y avait une grande fluidité, une grande circulation, et de forts liens économiques. La période soviétique a cristallisé des identifications. Vous avez raison de souligner qu’en 1991, une très vaste majorité d’Ukrainiens a voté pour l’indépendance de leur pays, sans différence notable entre l’Est et l’Ouest. La seule région à se singulariser un peu fut la Crimée (même si elle vota tout de même pour l’indépendance). C’est un des paradoxes de l’Union soviétique : les Républiques ont parfois été artificiellement construites (on le voit à certaines frontières tracées à la règle), les langues peuvent être des patchworks créés de toute pièce, et pourtant les sociétés s’y reconnaissent. En 1991, l’identité ukrainienne est bilingue, plurielle, elle a des influences diverses, mais elle ne pose pas question. Ce n’est qu’à partir de 2014, avec l’annexion de la Crimée, qu’on l’envisage différemment. -
Le Brésil, le géant de l'Amérique du Sud
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Philippe Top-Force dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.france24.com/fr/éco-tech/20250801-pix-révolution-brésilienne-système-paiement-fait-trembler-trump-zuckerberg "Le Brésil a-t-il inventé l'avenir de l'argent ?" C'est en ces termes que Paul Krugman, prix Nobel d'économie, a titré l'une de ses récentes chroniques sur son blog Substack. Selon lui, la popularité de Pix s'explique par des transactions effectuées "presque instantanément", le traitement des paiements ne prenant que trois secondes, contre deux jours pour les cartes de débit et 28 jours pour les cartes de crédit. Et côté coût, le constat est tout aussi frappant. En s'appuyant sur un rapport du Fonds monétaire international (FMI), il rappelle que Pix est gratuit pour les particuliers. Pour les professionnels, les frais sont plafonnés à 0,33 %, bien loin des commissions imposées par les cartes bancaires traditionnelles au Brésil (1,13 % pour le débit, 2,34 % pour le crédit). -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.nytimes.com/2025/08/02/world/asia/india-russia-oil-trump-threats.html L'Inde achètera du pétrole russe malgré les menaces de Trump, selon des responsables L'Inde a de plus en plus le sentiment que ses dirigeants ne devraient pas laisser la politique américaine influencer ses choix en matière d'approvisionnement en énergie vitale. Un responsable a déclaré que le gouvernement n'avait « donné aucune instruction aux compagnies pétrolières » pour qu'elles réduisent leurs importations en provenance de Russie. La veille, lors d'une conférence de presse, Randhir Jaiswal, porte-parole du ministère indien des affaires étrangères, avait refusé d'évoquer directement la menace de M. Trump. Mais il a laissé entendre qu'il n'y aurait pas de changement de politique à l'égard de la Russie. « Nos relations bilatérales avec différents pays sont fondées sur leurs propres mérites et ne doivent pas être considérées à travers le prisme d'un pays tiers », a déclaré M. Jaiswal. "L'Inde et la Russie entretiennent un partenariat stable et éprouvé". « Nous devons également garder à l'esprit que même si l'Inde pourrait réduire à zéro, la Chine ne le fera pas », a déclaré Pankaj Saran, ancien conseiller adjoint à la sécurité nationale de l'Inde et ambassadeur à Moscou. « Nous nous retrouverions dans une situation étrange où la Russie vendrait à la Chine à bas prix, et où la Chine serait le bénéficiaire ultime ». -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.lindependant.fr/2025/08/02/guerre-en-ukraine-un-enorme-scandale-de-corruption-a-grande-echelle-revele-en-ukraine-lors-de-lachat-de-drones-et-dequipements-de-guerre-electronique-12857598.php (2 août 2025) Un énorme scandale de corruption à grande échelle révélé en Ukraine lors de l’achat de drones et d’équipements de guerre électronique Un député, des chefs d’administrations militaires de district et de ville ainsi que des militaires de la Garde nationale sont impliqués dans ce scandale qui fait grand bruit en Ukraine. Selon des sources du journal "Ukrainian Truth", le député du parti au pouvoir, Oleksiy Kuznetsov, figurerait parmi les personnes arrêtées. Le stratagème consistait à conclure des contrats d’État avec des fournisseurs à des prix délibérément gonflés. Jusqu’à 30 % du montant de ces contrats étaient récupérés sous forme d’avantages illégaux. -
Israël et voisinage.
Wallaby a répondu à un(e) sujet de loki dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.rts.ch/info/monde/2025/article/israel-12-000-militaires-exigent-l-arret-de-la-guerre-a-gaza-pour-les-otages-28868651.html (30 avril 2025) Plus de 12’000 réservistes et vétérans de l'armée israélienne ont signé une pétition pour exiger l'arrêt de la guerre dans la bande de Gaza. Ils affirment que la poursuite des opérations militaires met en danger la vie de la vingtaine d'otages encore détenus par le Hamas. La question divise en Israël. "Nous venons des unités de parachutistes, des blindés, de l'artillerie, des renseignements, de médecine militaire et nous disons: Arrêtez la guerre et ramenez les otages, maintenant!" Cet appel a été lancé par Ouri Arad, un ancien pilote de chasse, vétéran de la guerre du Kippour de 1973, à la tribune lors d'une manifestation à Tel-Aviv devant le Kirya, le quartier-général de Tsahal. https://www.huffingtonpost.fr/international/article/face-a-la-guerre-a-gaza-plus-de-1-000-rabbins-interpellent-netanyahu-nous-ne-pouvons-plus-nous-taire_253204.html (2 août 2025) Plus de 1 200 « rabbins du monde entier » ont cosigné une lettre pour interpeller Benjamin Netanyahu sur la situation à Gaza. Les auteurs de la lettre à Benjamin Netanyahu fustigent « les massacres de civils » à Gaza – « dont un grand nombre de femmes, d’enfants et de personnes âgées » – ainsi que « l’utilisation de la famine comme arme de guerre ». « Le massacre d’un grand nombre de Palestiniens à Gaza, y compris ceux qui cherchaient désespérément de la nourriture, a été largement rapporté par des médias respectables et ne peut pas raisonnablement être nié », insistent-ils. Parmi la liste des signataires figurent principalement des rabbins américains, mais aussi grecs, israéliens, néerlandais et écossais. On compte par ailleurs quelques Français comme Ann-Gaëlle Attias ou Gabriel Fahri. -
Israël et voisinage.
Wallaby a répondu à un(e) sujet de loki dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.spiegel.de/international/world/former-israeli-prime-minister-olmert-its-enough-we-have-killed-enough-we-have-destroyed-enough-a-e91685fa-0fb5-451f-9edc-b84632e045fa (30 juillet 2025) Ehud Olmert, 79 ans, est l'ancien premier ministre d'Israël. Issu d'une famille d'immigrants russes, il a été une figure clé de la politique israélienne pendant plusieurs décennies. Proche confident du Premier ministre Ariel Sharon, il a pris le contrôle du gouvernement après l'accident vasculaire cérébral de ce dernier en 2006, en plus de prendre les rênes du parti centriste Kadima. Pendant son mandat, Olmert a mené des négociations sur la création d'un État palestinien, mais a également conduit des guerres au Liban en 2006 et à Gaza en 2008-2009. Il a démissionné à la suite d'allégations de corruption portées contre lui. Aujourd'hui, il est un critique acerbe du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Lorsque le président américain de l'époque, Joe Biden, s'est rendu en Israël quelques jours seulement après l'attaque du Hamas, il a exprimé sa sympathie et sa solidarité, mais il a également lancé un avertissement : Nous ne devons pas nous laisser « consumer » par notre rage, comme ce fut le cas pour les Américains après le 11 septembre. Malheureusement, nous n'avons pas suivi ce conseil. Nous nous sommes laissés emporter, sans aucune retenue. Pour être clair, je n'ai jamais parlé de génocide. Mais je m'explique : Le 18 mars [2025], nous avons perdu le soutien de la communauté internationale parce que ce jour-là, nous avons clairement et sciemment violé un accord qui devait aboutir à un cessez-le-feu durable. Ce faisant, nous avons perdu toute légitimité. Une large résistance s'est formée en Israël après la violation du cessez-le-feu en mars, mais elle ne semble pas encore suffisante pour convaincre le gouvernement d'arrêter la guerre. Olmert : Nombreux sont ceux qui ont rejoint cette résistance : d'anciens commandants de l'armée, du Mossad, de l'agence de renseignement intérieur, ainsi que de nombreux pilotes de l'armée de l'air et des personnes issues d'autres secteurs de la société. Ils ont tous signé une pétition dans laquelle ils demandent : "Mettez fin à cette guerre qui n'a plus de raison d'être : Mettez fin à cette guerre qui ne poursuit plus aucun objectif significatif et ne sert que les intérêts du premier ministre. Netanyahou devrait-il être traduit devant la Cour pénale internationale de La Haye ? Olmert : Non, je ne veux pas que quiconque doive aller à La Haye. Je veux que Netanyahou soit inculpé en Israël. Début juillet, le ministre de la défense, Israël Katz, a déclaré que le gouvernement avait l'intention d'établir une « ville humanitaire » dans le sud de Gaza pour abriter dans un premier temps 600 000 personnes dans un camp avant de les pousser à quitter Gaza à partir de là. Est-ce là le véritable plan de cette guerre ? Olmert : C'est un plan répugnant et une discussion terrible à laquelle il faut mettre fin immédiatement. Vous avez parlé d'un « camp de concentration ». Pourquoi ? Olmert : J'ai dit que cela pouvait être interprété comme un camp de concentration - et c'est déjà très grave. Fermer les gens au monde extérieur derrière des clôtures ou des murs, sans liberté de mouvement, et espérer pouvoir les envoyer de là vers l'Indonésie, la Libye ou l'Éthiopie et vider le reste de la bande de Gaza. Pourquoi ? Pour les fantasmes de colonisation de Smotrich, Ben-Gvir et Daniella Weiss ... La plupart des partisans d'une fin rapide de la guerre la justifient par la libération des otages israéliens. Peu de gens en Israël semblent s'émouvoir de la souffrance des Palestiniens. Comment cela se fait-il ? Olmert : Je pense que nous avons vraiment dépassé les bornes. Nous aurions dû écouter Biden et ne pas nous laisser envahir par la rage. Mais je ne sais pas comment d'autres pays auraient réagi. Revenons à ce qu'a dit M. Biden : Après le 11 septembre, les États-Unis ont déclenché des guerres en Afghanistan et en Irak, qui ont fait des milliers de morts et détruit des villes entières. L'envie de riposter vigoureusement était d'autant plus forte que les auteurs des attentats vivaient à proximité. Certaines des victimes des kibboutzim travaillaient même comme bénévoles, conduisant des malades de Gaza vers les hôpitaux israéliens. Cela a renforcé la colère dans le pays. Sur certaines chaînes israéliennes, on entend régulièrement dire qu'il n'y a pas d'innocents à Gaza. Olmert : C'est tout à fait inacceptable. J'ai décidé de m'exprimer publiquement aussi souvent que possible pour que le monde puisse voir qu'il y a beaucoup d'Israéliens qui ont un point de vue différent. Vous étiez membre du gouvernement il y a 20 ans lorsque le Premier ministre Ariel Sharon a ordonné l'évacuation israélienne de la bande de Gaza. Les colons reviendront-ils bientôt à Gaza ? Olmert : Je ne pense pas que cela se produira. Et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour l'empêcher. En Cisjordanie, des colons radicaux attaquent presque quotidiennement des Palestiniens, mais cela n'a aucune conséquence. Comment cela est-il possible ? Olmert : Ce sont des crimes contre l'humanité qui sont commis sous les yeux de la police, de l'armée et du gouvernement israéliens. Ils ne font rien pour arrêter les agresseurs. Au contraire, ils sont complices. Sans le soutien des institutions publiques, ces « jeunes des collines » seraient impuissants. -
Israël et voisinage.
Wallaby a répondu à un(e) sujet de loki dans Politique etrangère / Relations internationales
« De ce sondage ressortent des données effrayantes » https://www.20minutes.fr/monde/israel/4157099-20250606-vaut-sondage-dit-82-israeliens-souhaiteraient-deportation-palestiniens (6 juin 2025) Un sondage réalisé pour une université américaine en Israël avance que 82 % des Israéliens seraient favorables à l’expulsion des habitants de la bande de Gaza et l’expulsion des citoyens palestiniens d’Israël. 47 % des interrogés seraient même favorables au massacre des Palestiniens dans les villes conquises par l’armée israélienne. Des chercheurs de l’université de Tel-Aviv mettent en cause la méthodologie de ce sondage, et ainsi ses résultats en raison, notamment, de l’échantillon des personnes interrogées. Toutefois, ces mêmes chercheurs attestent d’un mouvement de la population israélienne vers plus de violences envers les Palestiniens. Une situation qui n’est cependant pas irréversible selon eux. Ces chiffres proviennent d’une étude commandée par l’Université d’Etat de Pennsylvanie (Etats-Unis) au cabinet de sondage israélien Geocartography Knowledge Group et publiée à la fin du mois de mai par Haaretz. Selon le média israélien et son auteur Tamir Sorek (qui a réalisé ce sondage), l’enquête a interrogé un échantillon représentatif de 1.005 Juifs israéliens et comportait une série de questions « directes » sur des « sujets généralement évités dans les sondages israéliens traditionnels » sur le conflit israélo-palestinien. Par ailleurs, les questions posées par le sondage ne proposaient pas de réponse « je ne sais pas » ou « je ne suis pas sûr », ce qui biaiserait les résultats au regard d’une précédente étude réalisée en janvier où ces réponses représentaient près d’un quart des résultats. D’un point de vue plus large, les chercheurs avancent que le sondage passe à côté de la complexité de la situation : « De nombreux Israéliens nourrissent en effet un profond ressentiment envers les Palestiniens, souvent accompagné de scepticisme et de déshumanisation. Ce sentiment s’est considérablement intensifié depuis le 7 octobre 2023. Cependant, aucune convergence vers la droite n’a été observée concernant les solutions possibles au conflit. De fait, aucun plan ne bénéficie actuellement d’un soutien majoritaire au sein de l’opinion publique israélienne. Selon une étude de l’Université de Tel-Aviv, 37 % des Israéliens soutiennent une solution à deux États, tandis que 34 % sont favorables à un État unique sans égalité des droits pour les Palestiniens […] et 44 % des personnes interrogées étaient favorables au transfert du contrôle de Gaza à des acteurs internationaux ou à des gouvernements étrangers. » -
Opérations au Mali
Wallaby a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
En fait je ne faisais pas allusion à une route mais plutôt à une absence de routes. Les Dogons, c'est surtout sur la rive droite du Niger, entre Mopti et la frontière burkinabé. Pour moi le centre de la région dogon, c'est Bandiagara. Alors que Ténenkou est sur la rive gauche, et même à gauche du Diaka (sur la rive gauche du Diaka qui est lui-même une "perte" du Niger sur sa rive gauche https://www.piarc.org/ressources/documents/392,21-1-Fleuves-Texte-F.pdf ). https://fr.wikipedia.org/wiki/Pays_Dogon source : https://www.axl.cefan.ulaval.ca/afrique/mali.htm