Boule75

Naïf ou pas, car j'admettrais volontiers ton argument sur ce point là (et même si le terme de "promesse de non-intervention à Saddam Hussein" me semble devoir être présenté au conditionnel plus qu'à l'indicatif). Je ne serais pas surpris qu'il y eût eu (*) quelque chose de "personnel" entre Khadafi et Sarkozy aussi.... Mais je pense que ma réflexion initiale reste valide : en ne tentant même pas de jouer un peu sérieusement la carte "j'ordonne un cessez-le feu à mes troupes", Khadafi n'a même pas donné la possibilité à ceux qui, à l'ONU, désapprouvaient les frappes aux sol d'exiger leur arrêt avant que ses troupes ne soient en lambeaux. Ses troupes n'ont pas cessé de taper sur les "civils". * c'est français ça ?

Les anglais ont tapé cette nuit et seraient en train d'y retourner, depuis Chypre, par rotation de 2 Tornado délivrant chacun 3 Paveway IV à chaque fois, si on en crois le Telegraph. Pas de précision sur les cibles à ce stade, mais la première mission n'a duré que 3 heures.

Ce n'est pas une très bonne preuve... Entre notre cher ex-président et Khadafi, on avait vraiment des super-vedettes dans ce conflit. Tu dis qu'on ne se serait pas arrêté si les chars de Khadafi étaient rentrés dans leur casernes : je n'en suis pas certain du tout. Une issue négociée aurait pu arranger du monde quand même, et puis surtout, surtout, il n'y aurait plus eu aucune justification légaliste pour continuer. Khadafi était tellement fou qu'il n'a même pas essayé de jouer cette carte, même à moitié.

Le Parlement britannique autorise les frappes contre Daech en Syrie

Cameroun: 900 "otages" libérés de Boko Haram, selon Bangui, suite à opérations de ratissage dans le nord du pays.

Tu penses aux sanctions économiques ? A vue de nez, je dirais que Poutine et Erdogan sont, vis à vis de leurs populations respective, dans des postures symétriques : toute attaque venue de l'extérieur les renforce auprès de leur base interne. Si c'est le cas, tout ce qui relève des agressions extérieures (sanctions russes, turkmènes en péril, kurdes sanguinaires, frontière franchie par un zinc pendant 17s et... éventuelles remontrances européennes ou américaines) est bon à prendre pour Erdogan, y compris pour faire oublier ses "difficultés" intérieures (on est pas très loin de la dictature pure et simple, quand même... la seule différence c'est que le peuple vient de voter "pour" ). Bravo !!! C'est HS mais il reste des traces de Taleyrand ou du Audiard, que sais-je ! Superbe phrase.

Excuses moi, je vais faire moins elliptique. De mémoire : la résolution de l'ONU autorisant le recours à la force en Libye permettait l'interdiction de tout vol (militaire ?) libyen et permettait également l'usage de la force pour défendre les civils : des bombardements des troupes de Khadafi. Très peu de temps après son entrée en vigueur, la coalition imposant cette résolution a énoncé (grossièrement) les conditions que Khadafi devait respecter pour qu'il soit considéré qu'il ne menaçait plus les civils : que les attaques cessent, que le siège de Misrata cesse, que les chars rentrent dans les casernes. Ce que je signale, c'est que cette obligation imposée aux troupes du régime n'a à ma connaissance jamais été ni acceptée ni respectée : le siège de Misrata, notamment, s'est poursuivi et les troupes du régime étaient clairement à l'offensive. Je ne sais pas ce qui s'est dit ici durant ces semaines là, mais on a quand même vu beaucoup, beaucoup d'images de bombardements des troupes du régime alors qu'elles étaient à l'offensive. L'intervention a certainement des côtés troubles, le service-après-frappe n'a clairement pas été au rendez-vous, mais j'ai eu le sentiment, à l'époque, que Khadafi avait consciencieusement fermé toutes les portes de sorties qui lui étaient, sinon proposées, du moins éventuellement accessibles : aucune ouverture politique, aucune pause réelle dans la répression, attitude jusqu'au boutiste, ou incrédule. Du coup ça a duré,duré, les armes se sont diffusées, des affreux ont pris de l'expérience, ont pu structurer des réseaux et des groupes, et au final : merdier infâme (qui pourrait se décanter un peu dans les semaines qui viennent, du reste). Donc : intervention foireuse dans une situation merdique, mais manque de chance aussi : le scénario est parti en vrille, du moins ce n'est pas du tout le script le plus favorable qui s'est déroulé. Je serais curieux d'avoir un récit des dernières semaines de Khadafi aussi, et ne serais pas surpris que le bonhomme fut parti dans un délire dur.

Politiquement... en Turquie même ? Ca, j'ai comme l'impression que ça ne marche pas du tout. Il a viré de la police et de la justice tout ceux qui enquêtaient sur les malversations à grande échelle de son parti, il ferme les médias par dizaines, embastille les journalistes, les gendarmes à tout va, les opposants sont explosés ou flingués, il tente de faire fermer les universités privées. Et il est réélu (enfin, son parti, mais ça a l'air kif-kif). Je souhaite aux turcs de se réveiller mais ça n'a pas l'air d'en prendre le chemin. Par contre, vu d'Europe ou des Etats-Unis, Erdogan commence à être assez pénible, genre super-lourd. Vous imaginez que Poutine espère rendre Erdogan encore plus pénible pour l'Ouest de manière à ce qu'il soit renversé par la CIA ou un bidule dans ce truc là ? J'ai beaucoup de mal à vous suivre si tel est votre appréciation, et ça ne l'est pas, qu'imaginez-vous ?

Pour le nombre de fonctionnaires à Paris, j'avais des chiffres de l'ordre de 40.000 à 45.000 personnes, pour 2,3 millions d'habitants et des hordes de touristes, de chefs d'état, de monuments... Et une ville qui est aussi un département. On ne va pas se battre ;-) Comme d'hab. Pas d'info, ça ressasse... Dire que Paris et Washington ont vertement reproché à Poutine d'intervenir en Syrie est une galégeade : ils ont dit doucement que ça ne leur plaisait pas trop trop... Confrontation à l'ONU ? Convocation d'ambassadeurs ? Convocations d'urgence de l'OTAN ou d'autre chose ? Sommet exceptionnel avec déclarations martiales, frappage de poitrine, Captain America en guest star aux côtés de Super-Dupont ? Non. Par pitié : trouvez un sujet à Claude Angeli, il sèche là ! Autant Erdogan me sort par les yeux, autant il ne faut pas perdre de vue que détacher la Turquie de l'OTAN serait une formidable victoire pour Poutine : Turquie a priori affaiblie + électron libre = coup double ! Ca me parraît d'ailleurs assez bien engagé.

Histoire de finir de me faire l'avocat de Sarkozy (Ah la vache ! je viens encore de perdre une dent) : quelle avait été l'appréciation de la conformité des actions de ses troupes avec ce que lui imposaient la résolution de l'ONU ? J'ai le souvenir d'un dialogue formidable du type : "Cessez le tir, rentrez dans vos casernes !""Nan !""Boum." (le char, GBU 250kg, mèche courte)"Rentre dans vos casernes !"Nan !""Boom boom" (pièces d'artillerie, Brimstone, mèche courte toujours)Constructif, hein ?

En cas de conflit ouvert de haute intensité au côté des américains on oublierait immédiatement toutes ces petites cachoteries, et voilà tout.

Opération distrayante dans le Figaro (un article de Georges Malbrunot) qui révèle que "la France cible le stade de Raqqa, QG potentiel de Daech." (article payant) Maladresse et fuites ? Intox ? Volonté de prévenir les civils avant frappes ? Incitation à décamper, pour observer quels sont les rats qui quittent le navire ? Future démonstration de force ? Propagande ? Je trouve ça étonnant quand même.

Tu me lis mal, ou je m'exprime mal, ou qque chose : à ma connaissance, les troubles armés violents en Libye ont débuté sans que les occidentaux y soient pour grand chose, et l'idée que s'il n'y avait eu aucune intervention, ça aurait été fini en 15 jours me semble très discutable. Or, comme pour la Syrie, il y a un grand fond de discours qui résume le problème à nos interventions à nous, comme si ces pays n'étaient pas pourris par des décennies de dictatures héréditaires sanglantes et en partie erratique, et c'est ça qui m'énerve assez profondément, c'est la négation que ces foutus dictateurs posent intrinsèquement un problème. Ils se vantent de contrôler les extrémistes mais ils les nourrissent, ou des bons gros terroristes qui tachent à l'ancienne mode, ils amassent les armes et en font commerce. Ils corrompent des politiques chez nous pour poursuivre le business, etc... Ah, là, tu t'avances beaucoup, tu me fais dire des choses que tu ne trouveras pas écrites sous mon pseudo (et d'ailleurs je ne connaissais pas AD.net à l'époque). Du coup je vais éviter de commenter la suite :-) La Lybie, c'est évidemment le prototype de l'intervention qui n'a pas marché. La non-intervention aurait pu également produire des effets tout aussi calamiteux, du style guerre civile interminable et/ou déstabilisation de la Tunisie + montée des extrémistes +... Rogntudjuuu !!! Même résultat !

Pas que ça : la situation était outrageusement pourrie depuis longtemps,personne n'a voulu finir le boulot tout seul,et ceux qui l'auraient voulu, de toutes façon, n'auraient pas eu l'aval de l'ONU.

Les vraies manettes, et tout le monde le sait, c'est Hollande, puis le Drian. Fabius n'a plus d'ambitions nationales (en dehors peut être d'une place au Conseil Constitutionnel) et il fait ce qu'on lui dit, en se plantant pas trop souvent. C'est déjà ça de pris !

C'est sûr que ce n'était pas du tout le bazar avant qu'on intervienne en Libye, pas du tout du tout. C'était calme. Il était honnête et doux. Tout le monde l'aimait ! On avait toujours été en paix avec le Colonel, jamais une confrontation, jamais une menace ! Un amoureux des avions, le meilleur contributeur de la rubrique "accidentologie amusante des avions de ligne" sur AD.net On devrait ouvrir un fil "panégyrique des dictateurs" pour se défouler, tiens.

La répétition ad libitum de la phrase de Fabius sur al-Nosra - stupide, j'en conviens, et remontant à 2 ans maintenant - et cette insistance à voir la France "isolée", "soumise", "rejettée", tournant cosaque, etc... ont un côté lassant, mais lassant...

On sait si les intérêts de cette dette étaient régulièrement honorés auparavant, et cette dette avait été contractée "du plein gré de la Libye" ? Si je ne m'abuse, on a aussi des mouvements autour de la dette occidentale envers la Libye à la même époque, italienne notamment (mais Bulgare aussi), avec des disposition d'effacement d'une clarté toute aussi limpide... : "L'accord portera sur un montant de 200 millions de dollars par an durant les 25 prochaines années sous forme d'investissements dans des projets d'infrastructure en Libye", a indiqué Silvio Berlusconi à son arrivée à Benghazi, dans le nord-est de la Libye. De ce point de vue : rien n'est perdu ! La Libye elle-même est devenue multipolaire et a des relations équilibrée avec toutes les parties. Ca doit avoir un rapport avec les grandes plaines qui séparent Benghazi de Moscou et qui ont souvent servi de voie d'invasion par le passé : hors de question de laisser l'OTAN prendre pieds dans le pré-carré russe ! Je retourne prendre une cinquième tisane et ensuite : re-sieste. Foutue grippe.

Une question me titille quand même, et depuis longtemps, quand j'entend ça : qu'est-ce que la Russie a perdu en Libye avec la chute de Khadafi ? Y disposait-elle de bases ? D'accords de défense ou commerciaux ? En matière d'exportation d'armement, elle a peut être perdu un client à court terme, mais ensuite ? En matière diplomatique, Khadafi a été d'une inconstance redoutable et en était, les années antérieures à sa chute, à se "rapprocher" de l'occident. Alors : qu'auraient perdu les russes, dans cette affaire ?

Des nouvelles de l'enquête, pas trop précises je crois (1 seul ordinateur de bord ???) mais qui laissent à penser que la maintenance n'était pas parfaite.

Des avancées a priori intéressantes dans le domaine des batteries à base de Sodium (2,6% du manteau terrestre) , et non pas de Lithium (0,06%), présentées par une équipe CEA+CNRS (+Saft...). L'annonce tombe à point :-)

Sur le même sujet on voit ça chez Opex360 : J'ai la preuve du contraire. Manges toi ça, Bachar !

Les gars vous vous égarez : tout ça doit rester ici cantoner à la rubrique de Saint Frusquin, saint patron du HS Sinon, l'article de Libé sur le sujet (oui, Libé !), visible en entier celui-là. J'ai cherché sur le Monde et j'ai trouvé des choses au fond du journal. Mais bon, ce soir, le journal croit savoir que les pensées du pape sont toute entières tournées non pas vers la Centrafrique, ni vers la Syrie ou la COP21, non : c'est reparti sur les sentiments du pape à propos de la capote anglaise. ..

http://blog.bio-ressources.com/non-classe/larbre-eolien-arrive-en-ville-un-souffle-nouveau-dans-le-secteur-de-leolie/ (je demande à voir le bilan carbonne...)

Je pense que les symboles ont une importance capitale en politique, que le pape leur délivre un message fort : ne vivez pas dans la peur, osez la paix, faites des efforts en ce sens, pardonnez (j'extrapole ;-) C'est le pape, héritier de Pierre pour tous les chrétiens qui vient là en chair et en os, ce n'est plus ce blanc abstrait entr'apperçu entre deux coupures de courant sur une vilaine télé : il signifie aussi à tous les centrafricains qu'ils font partie du monde, pas seulement de la septième province de l'enfer... Bref : symbole très fort et qui pourrait être très, très positif si tout le monde (et d'abord les autorités) fait "vivre" ce symbole, c'est à dire en mesure la portée, les implications, les obligations, et en tient compte au moment de ses décisions et dans la durée. Ca peut aider ! D'un autre côté je ne connais presque rien à la Centrafrique, il y a forcément des rancoeurs et des plaies tenaces et nombreuses sont les personnes libellées "chrétiens" qui ont apparemment une foi très, très ésotérique, mâtinée de sorcellerie, la rue a l'air d'une usine à rumeur et les esprits ont l'air de s'échauffer très, très vite, donc ça n'est pas gagné. J'ai discuté une fois longuement (nous étions à l'hosto !) avec un gars de mon âge qui, je crois, venait de cette région là. Gentil ! Et nous étions dans un cadre parfaitement calme. Mais dialogue compliqué sur certains points : pas tout à fait les mêmes logiques, si tu vois ce que je veux dire, certains raisonnements qu'il tenait m'étaient parfaitement étrangers. Mais bon : on a le devoir d'être optimistes ! Le simple fait que cette visite papale se passe bien, voire très bien, me semble déjà outrageusement positif. Et toi, ton avis ? Edit : dans la série "symbole", notez la nouvelle version du pick-up Toyota.