Pol
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Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Il fallait préciser qu'on ne viendra pas les chercher chez eux comme à Abidjan quand ce sera trop tard. J'avais déjà dit que la situation actuelle est beaucoup plus complexe qu'avant. En 2013 on était encore sur un scénario ou on pouvait bloquer les 2 ou 3 colonnes qui se dirigeaient vers l'ouest (donc vers Bamako), aujourd'hui ils y sont déjà. Même dans un scénario ou on serait resté au Mali, si on avait la situation actuelle avec les mêmes moyens, ce serait bien plus compliqué. L'élargissement du problème, la dissémination, les zones que je vais qualifier de "vertes" ou l'ennemi y trouve ce qu'il faut pour mieux se cacher, s'approvisionner, des zones "riches", tout cela a transformé le conflit. Dans Bamako on est encore dans une forme de déni, ne parlons pas de la propagande et des réseaux sociaux. Pour nous, si on va intervenir, ce sera avant tout dans une forme de soutien à un pays limitrophe. Mais là aussi, ces pays ont été victimes de ce que je considère une campagne d'influence anti-française qui les ont poussés à devoir rompre militairement avec la France pour "plaire" ou "calmer" une certaine partie de la population. Aujourd'hui ces pays sont laissés seuls et auront bien du mal à demander notre aide. Cette idéologie anti-française va devoir se prendre une grosse claque, le terrorisme doit mettre en échec les juntes militaires afin d'amener cette idéologie dans un silence (car faut pas croire qu'ils vont avouer avoir été dans l'erreur). Cette dégradation globale rendra une aide française globalement acceptable. Mais je doute fortement que nous irons proposer notre aide unilatéralement et je doute même qu'on accepte de s'engager dans une opération de type Serval. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Au contraire, je pense qu'on est face à un conflit ou ce brouillard est très peu visible en raison des drones et d'internet qui rend la communication quasi instantanée. Ce que l'un ne veut pas montrer l'autre pourra le montrer. Il y a un brouillard uniquement quand on reste cloisonné à un camp, il y en a qui verront que des russes qui avancent avec des ukrainiens qui subissent et de l'autre que des russes qui galèrent à avancer avec des pertes colossales. Bien entendu derrière tout cela on a des organes de propagandes d'un vieux modèle qui va capter son public, celui qui va se contenter des médias et discours officiels, souvent une population âgée. Qu'il y ait dans l'Ukraine et en Russie un contrôle des informations compromettantes, des mauvaises nouvelles, c'est évident, mais de notre côté on peut avoir accès facilement aux deux côtés, du plus sérieux au plus tordu. La réalité de la situation c'est qu'aujourd'hui sur le terrain, le champ de bataille est séparée par un no man's land (que certains appellent la zone grise) important dans lequel évoluent uniquement de petits groupes de combattants. Quand d'un côté on dit que les russes "avancent", il ne faut pas penser qu'il s'agit de 50 000 hommes qui percent le front. Je le dis très souvent, nous commentons et analysons des actions d'un niveau "section", souvent même d'un niveau groupe voir d'équipes. L'événement d'une journée c'est 10 types qui ont avancé de 100m dans une zone ou il y avait peut-être 2 ou 3 ukrainiens, parfois rien du tout, filmé par un drone pour qu'ensuite des milbloggers viennent dire que ça a été conquis par les russes. Il n'y a ni masse d'attaquants, ni masse de défenseurs. Pokrovsk ne grouille pas d'ukrainiens pris au piège, on doit avoir quelques centaines de types dedans qui vont se répartir en petits groupes. Avancer pour les russes ne revient pas à écraser des milliers d'ukrainiens, l'ennemi principal dans leurs avancées, ce sont des drones. On croit que les russes ont une masse humaine inépuisable, que pour eux les pertes sont sans conséquences, mais en vérité ils sont eux aussi bien rincés. 2 ans qu'on parle de la prise de Pokrovsk, limite que certains font comme si la chute de cette ville marquerait la fin de la guerre, l'effondrement de l'armée ukrainienne alors que ça ne fera que continuer un peu plus loin au même rythme. L'usure de la guerre n'est pas unilatérale, ce n'est pas parce que les russes prennent du terrain à l'Ukraine que c'est le signe qu'ils se dirigent vers la victoire. Les russes sont à l'offensive quand les ukrainiens défendent, forcément ce n'est pas le défenseur qui risque d'avancer, ce qu'il faut voir c'est le temps, les pertes que l'attaquant consacre à avancer sur des points qui au final ne lui donne rien de plus étant donné que ça ne débloque rien, que quelques km plus loin, faudra refaire la même chose. Pokrovsk c'est le point qui va permettre à Poutine de justifier les 2 dernières années de guerre, des dizaines de milliards de dépenses, des dizaines de milliers de morts et de blessés. Au delà du symbole victorieux, qu'est-ce que la Russie aura vraiment gagné de plus? Puis on fait quoi maintenant, on désigne une nouvelle ville moyenne quelques km plus loin sur laquelle on va continuer 2 ans de plus en prétendant que c'est pour la survie de la Russie, que le jeu en vaut la chandelle. Et après? On continue encore et encore sur 10 ou 20 ans en prétendant tous les 15 jours que l'Ukraine va s'effondrer et en continuant d'espérer que l'occident abandonne l'Ukraine? -
Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Le problème on l'explique depuis des mois. On arrive aujourd'hui à cette situation ou le pouvoir de Bamako, qui a poussé à faire partir des forces qui luttaient contre des terroristes comme Barkhane ou de dégager la Minusma qui assurait une présence et un contrôle sur de nombreuses zones a créer un vide énorme. L'armée malienne n'avait pas la capacité à combler ce vide, les russes n'ont pas la capacité à se substituer à la France et il ne suffit pas d'acheter quelques aéronefs et quelques drones pour prétendre faire comme ce que nous faisions. Dans tout cela on a une idéologie obsédée par le "nord" et les touaregs, c'est là que Bamako a concentré son effort militaire. Ils sont allés se chercher de nouveaux ennemis contre lesquels ils auraient pût temporiser (maintenir l'accord d'Alger) pour se concentrer sur le vide laissé par Barkhane et la Minusma afin de continuer à contenir un minimum les groupes actifs comme le JNIM, l'EIGS et d'autres. Cette erreur stratégique portée par cette idéologie a amené le pays dans la situation qu'il est, le vide a permis aux groupes terroristes de se balader jusqu'à l'Ouest dans des zones plus complexes, plus riches ou il est désormais plus difficile de lutter. Bamako se retrouve aujourd'hui dans une forme de blocus qui risque de s'intensifier. Le Mali est ce genre de pays nombriliste ou tout tourne autour de la capitale. Cet isolement va amener un affaiblissement global du pouvoir et de l'armée partout ailleurs dans le pays. Les moyens militaires déjà largement concentrés autour de Bamako vont devoir sécuriser cette dernière, sécuriser les routes etc. On est sur un arbre dont les fruits qui se trouvent à Kidal, Gao et ailleurs pourrissent et vont finir par tomber. Bamako qui pouvait jusqu'à présent vivre dans son coin avec une population abreuvée par la propagande voit très clairement les limites du système. On arrive à une situation ou le carburant manque, ou les transports vont devenir plus rares, plus coûteux. Tout est alors impacté, le prix de l'électricité (quand il y en a) le prix de la nourriture, des importations et des exportations, les finances publiques. Il devient dangereux d'utiliser les routes et en peu de temps on peut être surpris au réveil de voir des raids, des rapts, des attaques dans Bamako. En 2013 nous sommes intervenus pour éviter que les terroristes ne rejoignent Bamako, ils étaient alors à 700km. Aujourd'hui ils sont presque à ceinturer la zone et n'en doutons pas, le JNIM et autres amènent du monde petit à petit, ce n'est pas juste des coupeurs de route isolés. Ils vont également recruter, ils s'enrichissent. Nous regardons sûrement un pays qui va sombrer. On pourrait tirer une forme de satisfaction en voyant un pouvoir qui a porté une hostilité et un rejet de la France, sans compter tous les mensonges se retrouver dans cette situation. Mais limite on doit déjà réfléchir à un après, le Mali risque de devenir une sorte d'Afghanistan au milieu de l'Afrique et on assistera certainement à un effet similaire sur le Burkina et le Niger. Des guéguerres intestines entre ces groupes se feront et des pays alentours subiront une lente infiltration. -
Tout sur le dernier système d'artillerie CAESAR
Pol a répondu à un(e) sujet de Philippe Top-Force dans Europe
Si on ne sait pas comment construire une cabane, il faut apprendre. Quand vous savez, vous allez pouvoir acheter ce dont vous avez besoin pour la construire. -
Le programme de modernisation des Leclerc a déjà été limité en un minimum pas seulement en raison du coût mais aussi pour diverses raisons techniques et industrielles. On prévoyait une rénovation de 50 chars par en entre 2020 et 2025, mais déjà là nous n'avons pas réussi car il y a de grosses difficultés. On ne pourra pas augmenter la cadence par une simple volonté tout comme il est vain de penser qu'on peut faire facilement encore plus complexe. Déjà actuellement pour pouvoir rénover les 200 chars que l'on souhaite, on pioche dans les chars en "réserve" afin de renouveler des pièces qui sont à changer ou à remplacer (casses après démontage). Il y a un mal fou à comprendre et à accepter qu'actuellement en France, nous n'avons pas une industrie qui produit du char ni même qui assure convenablement le renouvellement des pièces de rechanges. C'est comme KNDS qui présente le Leclerc évolution, c'est une belle maquette/prototype qu'on présente à Eurosatory pour lequel on fait croire que ce n'est qu'à commander, alors qu'en fait vouloir l'acquérir c'est devoir payer toute la production. On doit arrêter de croire que la production du Leclerc est comme une machine à l'arrêt qu'il faut juste relancer pour que ça reparte comme avant, aujourd'hui relancer le Leclerc c'est comme relancer une production d'AMX30, ce n'est pas parce que les études et les plans sont faits, que ça va pouvoir se faire. Nous sommes à un moment ou on se demande si le successeur du Leclerc arrivera à temps (2040) pour pouvoir le remplacer. Aujourd'hui nous ne sommes pas en position d'augmenter notre parc de chars, c'est con mais il faut comprendre que le Leclerc, il a beau être récent, on a beau le trouver beau et formidable, il est un peu comme l'hélicoptère Tigre, il est industriellement mort et quand on regarde le futur il faut voir un autre projet. Nous avons le MGCS qui pourrait amener dans 10-15 ans une réindustrialisation partielle dans notre pays du chars (notre partie dans le programme), mais on ne va pas claquer des milliards aujourd'hui pour faire un bricolage dans l'hypothèse d'un retard trop important. Il y a plus de chances qu'on passe un régiment sur Leclerc sur Jaguar pour faire de l'intérimaire (10 ou 15 ans ?) et permettre de garder le potentiel des Leclerc au moment de leur fin de vie que de voir l'achat d'autres chars ou de plus lourdes modernisations de ce qu'on a. On peut rêver ou vouloir une révolution autour du char en France, mais il faut savoir prendre du recul.
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Le drone pousse à devoir s'adapter rapidement. Pendant un moment en Ukraine, les russes tiraient avantage d'avoir un drone comme le Geran car en face on avait un dispositif sol-air qui n'est pas vraiment conçu pour intercepter des engins adverses en grande quantité et moins coûteux que les intercepteurs. On assiste petit à petit à un retournement en faveur du bouclier. Que ce soit la mise au point de systèmes à base de canons ou la création de ce genre de drones intercepteurs (avec incrustation de l'IA), il se dessine une défense sol-air low cost qui remet en perspective la menace à base de drones Geran. On se dirige vers des intercepteurs produits plus vite et pour moins cher que les Geran. L'intérêt des russes à utiliser le Geran était son coût et sa fabrication plus rapide que pour des missiles, mais cette simplicité le rendait également facile à l'interception. C'était avantageux tant qu'en face ça continuerait d'utiliser des missiles "classiques", les russes pouvant se dire que si un drone passe il gagne à atteindre une cible, s'il se fait intercepter il gagne sur une équation financière (si et seulement si on considère que le budget est à jeu égal de ses adversaires, car si ceux d'en face sont bien plus riches, pour eux perdre 100 000€ a peut-être moins d'impact global que pour vous quand vous en perdez 50 000€). L'arrivée et la multiplication de systèmes à base de canons, ainsi que ces drones intercepteurs (qui vont encore s'améliorer) amène une gamme d'intercepteurs low cost dans la courte portée. Si pour l'instant on est encore dans une phase montante (ou on cherche à s'équiper et à améliorer les dispositifs), la projection dans le futur doit s'adapter. On ne peut plus faire comme si la stratégie russe autour du Geran ne fera que s'amplifier à son avantage et que nous on sera dépassé par le nombre et par notre limite à produire des missiles intercepteurs. On entre dans un moment ou l'interception deviendra perdante pour eux et ou ils devront revoir certaines choses. Comme je le pense depuis un petit moment, si l'Ukraine a permis d'engager de la masse de drones, c'est aussi parce qu'ils se sont insérés dans un dispositif militaire qui ne prenait pas en compte leur prolifération. Que petit à petit on va réduire la quantité de drones afin d'obtenir des drones plus résistants, plus efficaces, plus complexes afin d'échapper à ce nouveau bouclier. On va se diriger vers des caractéristiques qu'on a sur les missiles pour des coûts qui vont s'en rapprocher.
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Venezuela
Pol a répondu à un(e) sujet de tharassboulbah dans Politique etrangère / Relations internationales
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Parfois on se demande vraiment si on n'est pas dans la bande annonce du nouveau Mad Max. -
L'idée est de savoir aujourd'hui si le MGCS sera dans les temps. On va bientôt se conforter à l'idée que ça viendra dans les temps. Puis dans quelques années on comprendra qu'on ne sera pas dans les temps. Sauf abandon rapide du MGCS, il est peu probable qu'on se dirige vers une solution intermédiaire ou de remplacement. Le MGCS finira très certainement par se découper en standard. Là ou on mise encore sur un produit "terminé" en 2040, on a de fortes chances qu'on finisse par lancer une production de blindés qui ne seront pas dans leur format définitif et qu'il faudra mettre à jour quelques années plus tard. C'est ainsi que je vois la chose venir. Il manquera le "système" en lui même, il manquera d'autres "versions" de l'engin, mais il y aura des engins produits dans un standard basique (une cinquantaine?) qui serviront à faire tampon avec l'obsolescence (retrait) du Leclerc. Il faudra espérer que ces premières tranches de productions ne soient pas comme celles du Leclerc, bourrées de problèmes au point très vite de les mettre de côté. Si c'est comme pour l'A400M, ça pourrait être avantageux sur un temps long, pour l'expérience et la formation du personnel. Autre solution qu'il ne faut pas écarter, c'est de passer par une période intérimaire avec le Jaguar. Alors oui, nous ne sommes pas dans la même catégorie de véhicules, mais ça reste une option. Passer 1 ( /4) régiment actuellement sur Leclerc en Jaguar (sur une période comprise entre 2038 et 2055) pour permettre de palier la diminution du parc et le retard du MGCS. En terme de budget ce sera très acceptable, on ne sera pas non plus dans la crainte de se retrouver avec des régiments contraints par une trop forte indisponibilité. On sera sur une produit français avec un blindé en production pour lequel il n'y a pas un temps ou un effort nouveau d'adaptation. Nous le savons, le char qui peut sembler "simple" (dans un monde de Rafale, de SNLE ou autres...) est dans une ornière en France. Pas de production nationale comme en Allemagne qui pourrait remplacer l'existant ou pour gonfler le parc. C'est soit un MGCS ou on peut espérer 50% de participation soit un achat à l'étranger. Cela parait assez fou, mais pour le char dans l'armée française, il ne faut pas s'attendre à un renouveau ou une remontée avant 25 ans (à un moment ou le MGCS aura remplacé les Leclerc et pourra amené une augmentation de volume). Même en cherchant à recréer une production en France, ne nous attendons pas à avoir un produit terminé avant minimum 10-15 ans. C'est un domaine ou aujourd'hui, si on veut agir vite et faire plus, on ne peut pas se regarder le nombril, il faut voir ailleurs. Mais nous ne sommes pas seuls dans ce cas, les italiens ou les britanniques ne vont plus recréer de chars nationaux.
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Attaque russe contre l'infanterie ukrainienne Frappe de précisions russes sur des positions militaires ukrainiennes dans Kherson -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
On a toujours l'impression de passer en boucle le même refrain. L'éternelle Russie (URSS) qui produit 10 fois plus car 10 fois moins cher avec la grande guerre patriotique comme référence afin très souvent de se rassurer sur le dénouement final. Du matériel rustique qu'on construit massivement d'un coup de marteau et qu'on répare aussi facilement d'un coup de faucille. C'est ainsi dans la propagande russe pour les russes, c'est ainsi pour la propagande russe pour l'étranger et c'est ainsi chez ceux qui soutiennent la Russie et veulent sa victoire. Toujours chercher à valoriser la capacité d'adaptation des russes (et faire tout l'inverse pour ceux d'en face), toujours penser que tout ce qu'ils font est savamment calculer et que rien n'est contraint par certaines limites. On veut se convaincre que la Russie c'est celle qui produit massivement des T-34 face à un occident englué dans une complexité exceptionnelle pour réaliser des chars Tigre. C'est une idéologie que certains ont un mal fou à se défaire. Mais la Russie n'est rien de tout ça, elle n'est pas aujourd'hui à nous sortir des milliers de chars/blindés par mois de ses usines sinon ça se verrait un peu sur le front. C'est la même chose pour les aéronefs, ne faisons pas comme si les russes produisaient 10 avions quand nous en produisons 1 ceci pour le même coût et dans le même temps. L'industrie russe n'est pas l'industrie de l'URSS. La masse qui lui a servi pour sa guerre en Ukraine n'est pas le fruit de sa production mais de ses stocks de l'URSS. Ces stocks étaient à eux seuls pendant des années une dissuasion conventionnelle, ils ont été très largement épuisé dans ce qu'il y avait d'utiles et d'utilisables, quand les russes achètent de millions de munitions à la Corée du Nord, c'est qu'il faut comprendre qu'on a atteint une limite, il ne faut pas vulgariser cela en faisant comme si les russes "n'avaient plus de munitions", il faut comprendre que la baisse des stocks, ses limites industrielles ne lui permettent pas de maintenir un niveau de consommation. C'est pareil pour les véhicules, l'épuisement des stocks et les limites de sa production amène aujourd'hui à voir l'armée russe s'équiper de véhicules légers, y compris civil, de motos ou de voiturettes importées de Chine. Ils diront que c'est leur choix à défaut de dire qu'ils n'ont pas le choix. Au tout début de la guerre, le débat sur le potentiel (stocks) et des capacités de productions de la Russie et de l'occident pouvait nourrir le fantasme. On disait que l'occident n'a pas de stocks, qu'on ne pourra pas fournir l'Ukraine longtemps. On disait que "nous n'avons pas le temps, que nos productions sont trop lentes, trop coûteuses et pas assez nombreuses" alors que chez les russes c'est encore et toujours l'image de la production du T-34 durant la 2e guerre mondiale qui lui colle à la peau. Pourtant presque 4 ans plus tard, l'Ukraine est toujours alimenté par l'occident, et la superbe production russe ainsi que ses énormes stocks qui devait tout avaler par le nombre amène la Russie à faire du surplace dans une guerre qui est devenu un bourbier et ou son meilleur espoir ne repose pas sur ses propres capacités, mais sur l'espoir que l'occident abandonne l'Ukraine afin d'obtenir une victoire qui restera bien en dessous des ambitions du premier jour. Aujourd'hui, si vous enlevez la production de drones, il n'y a rien dans l'industrie russe qui impressionne et doit faire douter l'Otan. Nous avons à faire un effort dans ce genre de productions (comme pour les munitions), mais ne faisons pas non plus comme si les russes feraient une guerre très peu coûteuse. Une bombe FAB n'est pas exceptionnellement moins coûteuse qu'une MK82. Les systèmes de guidage qu'on peut trouver sur une JDAM ou d'une GBU ne sont pas non plus une folie. La Russie est un pays en guerre qui produit massivement des drones car ils sont consommées par la guerre. En occident, nous ne sommes pas en guerre, nous cherchons donc à construire une industrie capable de produire massivement ce genre de drones et ces drones ne sont pas plus compliqués que ça. On voit des programmes et des projets partout, on entre aussi dans des phases d'acquisitions. Cela fait quelques mois également qu'on voit de nombreux pays investir et aider la production de drones ukrainiens, il n'est pas impossible que dans le futur (comme dans l'après guerre), l'Ukraine soit un fournisseur/partenaire important de drones pour l'occident, comme peut l'être l'Iran ou la Chine pour la Russie. Depuis que les russes ont acquis le Shahed, beaucoup de gens aiment à penser qu'on est entré dans une guerre (T-34 VS Tigre) ou la confrontation serait financière. On va toujours débattre sur une Russie qui produit de la masse peu coûteuse et sur l'occident qui produit peu, très cher pour y faire face. Forcément dans ce scénario ou cherche un dénouement favorable à la Russie. Cela fait plus de 2 ans qu'on dit et qu'on répète que très bientôt l'Ukraine ne pourra plus intercepter les drones russes, car l'occident n'a pas de stocks ou ne produit pas assez, car on vulgarise très souvent l'interception d'un drone Geran par un Patriot à 3 millions de $ afin d'amplifier la démesure financière. Sauf qu'étrangement ce moment ou les russes auraient amené l'Ukraine à épuiser considérablement ses moyens sol-air se fait attendre. Sauf qu'en attendant ce moment, la Russie subit de plus en plus la même chose chez elle. L'Ukraine frappe de plus en plus et de plus en plus loin sur son territoire avec des drones et des missiles parfois plus rudimentaires et moins coûteux que les siens. Je m'interrogeais de savoir si ceux qui aiment faire le calcul financier du côté ukrainien seraient également présent pour le faire du côté russe, s'ils allaient évoquer le coût d'un missile tiré par un Buk, un Tor ou autre pour intercepter un drone ukrainien et comment ils allaient analyser les stocks et la production russe. Mais pas de surprise, cet aspect là est esquivé, alors même que c'est celui qui est aujourd'hui celui qui monte en puissance (soutenus par l'occident) et pourrait d'ici plusieurs mois faire jeu quasiment égal avec les frappes russes pour des bilans financièrement bien plus coûteux sur l'économie russe. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Non ce n'est ce que je veux dire. En permanence il y a des gens ici et ailleurs qui disent qu'il faut prendre avec de grosses pincettes les déclarations ukrainiennes. On reconnait volontiers que les ukrainiens exagèrent (dans leurs communiqués) sur le nombre de russes tués, sur le nombre de blindés, d'avions et autres éliminés dont les chiffres peuvent se résumer ici: C'est pour cette raison que l'OSINT comme ORYX, même s'il va avoir des manques et des failles, permet bien de valider des destructions observées avec des sources vidéos. Les ukrainiens affirment par exemple que plus de 11 000 chars ont été détruits, je préfère rester aux 4000 qui sont documentés en OSINT, et vous? Parallèlement on prend systématiquement au mot le nombre de drones et de missiles tirés sur l'Ukraine qui émane pourtant des mêmes services de communications. Le rapport journalier qui tombe tous le matins à la même heure c'est celui-ci: Pourquoi donc ce serait tiré par les cheveux que de remettre en question ces chiffres alors que pour les autres, un très grand nombre de gens n'y prêtent même plus attention? Pourtant plus d'une fois il faut se poser la question sur comment les ukrainiens comptabilisent tout cela (comment qu'ils arrivent même à vous énumérer chaque type de missile différent) et pourquoi en fait ils vont le communiquer? Qui ici ne s'est jamais posé la question? Parfois on va annoncer 300 projectiles balancés sur 2 ou 3 endroits, tout en annonçant 90% d'interception. Sincèrement, vu le bruit que fait un drone, si quotidiennement on avait une masse de drones qui survoleraient l'Ukraine, on aurait chaque matin une quantité importante de vidéos, disponibles partout sur internet qui montrerait le survol de ces masses de drones., hors généralement il y en a très peu. C'est la même chose pour les interceptions, si on avait 800 projectiles avec 700 interceptions, le spectacle son et lumière serait visible sur un très très grand nombre de vidéos. Nous avons ce sentiment de frappes massives et quotidiennes mais nous avons tous cette impression d'un faible niveau de destruction et de cibles touchées car les retours qu'ils soient du côté ukrainien comme du côté russe (quasi absent). Ce sentiment pousse à 2 logiques de pensées, il y a celle favorable aux ukrainiens qui va dire qu'ils ont les moyens et les capacités d'intercepter un grand nombre de projectiles et qu'il va falloir soutenir et renforcer ces moyens pour défendre l'Ukraine. Cette logique est très présente chez les alliés de l'Ukraine et il suffit pour les ukrainiens de jouer avec les chiffres du nombre d'engins tirés et interceptés ou d'inclure certains types de missiles pour favoriser la demande de certains systèmes sol-air (Patriot...). La 2e logique est celle favorable aux russes, c'est de remettre en cause les chiffres des interceptions ukrainiennes (mais jamais du nombre des projectiles tirés, notons-le) et ou on va partit dans l'idée que les ukrainiens cachent dans un contrôle exceptionnel de l'information des destructions bien plus lourdes et stratégiques que ce qu'ils veulent bien nous montrer et on va se convaincre que les russes prennent des gants de velours pour éviter les pertes de civils, que le faible taux de morts civils serait la "preuve" que les cibles de leurs frappes sont militaires (et quand on voit des frappes sur des sites civils, c'est de la faute des ukrainiens, forcément). Quelle est votre logique de pensée? Moi j'estime qu'il y a une 3e logique de pensées à analyser, celle ou en fait les chiffres d'engins tirés et d'engins interceptés sont totalement bidons et qu'ils sont en vérité ajusté par rapport au nombre d'engins qui impactent une cible au sol. Si on se place dans cette 3e logique, on trouve bien plus de réponses à certaines questions qu'en restant dans les deux autres ou dès qu'on creuse un peu on tombe dans des incohérences diverses et variés. Moi je dis qu'il est fort probable qu'en réalité les russes balancent beaucoup moins de projectiles qu'on ne le pense et que la quantité d'interceptions n'est pas de 90% mais bien moindre. Quand vous avez 800 projectiles ou seulement 100, on est tout le temps dans la même proportionnelle. Puis derrière on est là à se demander comment que ça se fait qu'ensuite on a 20 drones (je ne sais plus la quantité exacte) qui traversent l'Ukraine jusqu'en Pologne? On se surprend des difficultés des polonais pour les abattre de la même façon qu'on se surprend de voir les ukrainiens balancer leurs drones à des milliers de km dans le pays qui est sensé avoir la plus grosse défense sol-air du monde. Quand j'ai évoqué le fait que les russes ne vont pas contredire cette communication ukrainienne, je ne dis pas qu'ils se sont "accordés avec eux". Ils ne contredisent pas non plus les 10 000 chars détruits et ils font de leur côté la même propagande que les ukrainiens. Je dis que pour les russes (comme pour les pro-russes), ces chiffres ukrainiens vont donner une image de masse et de puissance industrielle que les 2 camps cherchent très souvent à mettre en avant. Moscou n'a aucun intérêt à venir derrière dire qu'en fait ils ne produisent pas autant de drones que l'Ukraine et l'occident ne le pense. -
Ce n'est pas juste le char, c'est tout l'engagement de troupes au sol qui est et doit être revu on peut même y ajouter les moyens aériens. On est encore dans une forme d'habitude ou on cherche à vouloir persévérer à faire comme avant alors qu'en fait il faut réfléchir à faire autrement. Le drone ce n'est pas juste un petit gadget qu'il faut prendre de haut. Aujourd'hui déjà sur le champ de bataille, celui qui a et sait parfaitement gérer et adapter un usage massif de drones aura l'ascendant sur celui d'en face, qui comme avant cherche à progresser au sol pour chercher un engagement de proximité sur une perspective "horizontale". On est ici à se dire comment adapter au mieux les véhicules pour continuer ainsi alors qu'en fait c'est comme dans la première guerre mondiale, la charge de cavalerie contre les mitrailleuses ce n'est plus possible "comme avant". Il est difficile de déconstruire certaines choses qu'on considère comme des choses fondamentales sur lesquelles on a appris et débattu pendant des années, des décennies. Il y a des moments ou il faut réinventer les moyens et les modes d'actions, savoir tirer un trait sur des choses du passé. Moi il y a 5 ans on m'aurait dit, faut-il abandonner l'hélicoptère de combat au profit des drones, j'aurai dit "c'est idiot", aujourd'hui je me dis qu'il faut bien réfléchir à cette question. Le char c'est un peu pareil, on ne peut plus en parler avec le même regard qu'il y a 5 ans. Il est passé d'un symbole de puissance d'une force terrestre en un blindé spécialisé quelconque qui va amener un effet dans une situation donnée. On se dit qu'un canon c'est toujours bien pour appuyer des troupes au sol, mais tout cela encore est dans le concept des méthodes d'hier. Aujourd'hui si celui d'en face à ce qu'il faut au niveau des drones, ben votre progression au sol est déjà observée en détail des km avant. L'ennemi va ensuite adapter sa réponse avec des drones adaptés, les chars deviennent des cibles de choix, les autres blindés suivront, les troupes à pieds également, un par un. Tout cela se faisant par quelques équipes de dronistes prépositionnées à de bons emplacements comme on le ferait dans une embuscade, sauf que ça se passerait sur des km de profondeurs. On peut légitimement se poser la question de savoir si en fait une équipe de dronistes avec différents drones (adaptés AC, anti-infra ou anti-personnel) ne pourrait pas remplacer purement et simplement un char sur le champ de bataille. Là ou aujourd'hui les chars frôlent les 20 millions€ l'unité, pour une visibilité du champ de bataille restreinte à ce que l'équipage a devant lui, facilement repérable dans un environnement ou on a des drones partout, complexe à envoyer et à soutenir, 3-4 hommes d'équipage qu'on peut perdre très vite, une petite équipe de droniste en remplacement doit se poser. Le conflit ukrainien est encore dans une phase de mélange, celui ou l'ancien monde cherche à cohabiter avec un nouveau qui évolue très rapidement.
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Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Bamako sous pression pour (notamment le carburant). Dans ce pays ou la capitale est le centre de tout, la priorité de tout, vous pouvez déjà être certain qu'ailleurs c'est pire. Le genre de situations que le pouvoir aimerait bien éviter car il touche une population qui jusque là baignait uniquement dans l'idéologie ou tout allait bien. Le mécontentement populaire est déjà en place, il s'agit désormais de le gérer au mieux (tout va bien et tout ira bien qu'ils disent...). L'impact économique risque de s'accroitre assez rapidement ne faisant qu'augmenter les problèmes. https://www.lepoint.fr/afrique/penurie-de-carburant-comment-le-jnim-asphyxie-le-mali-09-10-2025-2600606_3826.php -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Vidéo (comme tant d'autres) qui fait réfléchir sur la place du combattant pour tenir le terrain et doit amener également de notre côté une réflexion sur les approches nouvelles pour débusquer l'adversaire (avant d'y mettre un pied "humain"). Ici en forêt, mais on peut le concevoir ailleurs, comme en combat urbain. -
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
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Plus le temps passe, plus j'ai l'impression que ces chiffres sont à prendre avec un gros recul. Et si en fait les ukrainiens gonfleraient ces frappes russes depuis un long moment? C'est pourtant fait par la même source sur toutes les pertes russes (tout comme les russes le font de leur côté) Pourquoi faire cela? Pour pouvoir justifier d'interceptions massives afin de relativiser ce qui n'est pas intercepté, c'est pour rassurer. De la même façon qu'ils peuvent mettre ainsi en avant des besoins. Et si en fait depuis un long moment les russes balanceraient beaucoup moins de drones et de missiles que ce que les ukrainiens annoncent? On pourrait alors comprendre pourquoi malgré des frappes (annoncées chaque matin) à plusieurs centaines d'engins nous ne voyons pas des interceptions massives dans le ciel. Qu'il n'y ait pas de vidéos ou on verrait ou entendrait des masses de drones ou de missiles. Qu'en fait peu de cibles sont touchées et qu'au lieu de croire que les ukrainiens "cachent" un paquet de choses d'une manière magistrale (dans un monde ou tout le monde a le réflexe de sortir son téléphone pour tout filmer et diffuser). Pour les russes il n'y a pas besoin de contredire ces chiffres ukrainiens, car d'un côté c'est d'une certaine façon "valorisant" pour eux et sans doute quand eux annoncent parfois des interceptions de 200 drones ukrainiens c'est de la même manière histoire de relativiser peut-être une dizaine de drones ayant impactés des cibles. Si la Russie infligerait de terribles dégâts dans ces frappes en profondeur, pourquoi elle ne montre jamais rien, c'est aussi les ukrainiens qui contrôlent l'information chez eux? Les russes ont tirés 800 drones et 747 n'ont pas atteint leurs cibles. Si dans la réalité 80 drones avaient été tirés et 30 interceptés ne serions nous pas plus en adéquation avec ce que nous voyons avec tout l'OSINT disponible (vidéos, sons et lumières, bilans...)? -
Et ben figure toi que si beaucoup vont s'en plaindre avant ou au moment de leur arrivée, ils finissent par s'y plaire dès qu'ils ont une vie de famille hors du quartier (faible coût du logement, une ville/village ou on a tout ce qu'il faut). Pour le soldat de passage ou celui qui vient de Marseille pour vivre au quartier célibataire, oui il va se faire chier. Puis quand on y est on se dit que pas trop loin de l'Allemagne ça a ses avantages, comme très grosses ville on a Strasbourg à moins d'une heure. Il y a bien pire que Bitche dans les installations militaires françaises. Non je ne suis pas "si âgé". Je n'ai pas dit que j'ai côtoyé le Pluton, je sais ou il y en avait comme j'ai été là ou est né Jeanne d'Arc...
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Quand vous avez des "programmes" comme Scorpion, c'est généralement là que vous avez les enveloppes à plusieurs dizaines de millions qui tombent du ciel quand en temps normal vous pouvez parfois attendre 3 ans qu'on vienne changer un luminaire. Les besoins en infra sont énormes, on pourrait facilement mettre 400 millions sur chaque sites et je suis du genre à ne pas hésiter pour raser l'ancien pour faire du neuf. Pour le 54e RT l'argent est trouvé et ce ne sont pas les militaires qui vont faire ces travaux et encore moins les civils de la défense. Chacun son métier et le génie n'est pas une entreprise du BTP. Le génie va vous aménager des installations de "campagne" sur une FOB ou une base mais pas de l'infra avec toutes ses normes en France.
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est surtout que côté ukrainien on accélère franchement du côté des drones avec une implication extérieure très forte. https://dronexl.co/2025/10/01/eu-pledges-7b-scale-ukraine-drone-production/# https://www.kyivpost.com/post/61262 Jusqu'à présent l'aide internationale ne misait pas vraiment sur les drones, bien qu'on pouvait en donner (presque dans le symbolique au regard des quantités totales dans ce conflit). On est désormais à fond dans ce secteur, les drones à long rayon d'action comme les autres, tout le monde cherche à financer et aider les ukrainiens, on parle en milliards. Les russes vont en voir de plus en plus, les frappes sur leur territoire autrefois craintes et dans lesquelles les soutiens à l'Ukraine ne voulaient pas se mouiller sont aujourd'hui encouragées et soutenues. Au delà des drones, les ukrainiens reçoivent et vont recevoir des missiles à long rayon d'action, on évoque même le Tomahawk, ceci sans restrictions d'usage. Cela fait un moment qu'on cherche à défendre l'Ukraine contre les attaques de drones et de missiles russes, mais je pense depuis un moment que cette défense ne vaut rien si derrière l'Ukraine n'est pas en capacité d'amener la même pression (si ce n'est plus) sur le territoire russe. Il va y avoir un boost côté ukrainien, un partage de ses connaissances, de son savoir avec l'occident (en plus de l'exportation de ses drones). On est depuis quelques mois dans une phase d'investissement dans le secteur industriel du drone ukrainien pour augmenter la production, la qualité, y intégrer l'IA. L'Ukraine se proposant désormais comme exportatrice de ses drones et autres systèmes afin d'attirer cet investissement étranger. Il ne faudra pas être surpris que dans 1 ou 2 ans nous voyons des drones ukrainiens équiper un peut près tous les pays européens ainsi que l'armée américaine. L'Ukraine pourrait devenir une sorte de fournisseur low cost pour les armées européennes dans ce genre de secteurs. Le drone est et va devenir dans tous les pays du monde y compris chez des groupes armés non étatiques (terroristes etc...) un élément ultra présent qui doit pousser à revoir totalement les engagements, les systèmes de protections. Il faut apprendre et désapprendre de nombreuses choses, même les russes et les ukrainiens sont très loin d'avoir toutes les solutions. -
Là-bas (à côté d'Haguenau) c'est particulier, il y a le 54e RT, le 2e RH et le 28e GG qui cohabitent sur le même site. Contrairement à certains sites en villes ou on ne peut pas pousser les murs, disons pour connaitre l'endroit (ancien régiment d'artillerie ou on accueillait également les Pluton avec une vaste zone de manoeuvre ou on a des champs de tirs etc) il y a la place. Bien entendu pour minimiser le coût on va comme souvent privilégier l'existant, surtout pour des zones de stockage. Mais on tourne autour de 100 millions d'€ pour les travaux. Il y a des sites militaires (plus qu'on ne le pense) ou vous avez quand même de quoi faire et développer des choses quand vous sortez l'argent. Vous ne pouvez pas (pour rester dans la région Nord-Est) avoir les mêmes possibilités d'évolutions sur un site comme celui du 1er RI à Sarrebourg par rapport à celui du 16e BC à Bitche. Tout comme le 152e RI dans Colmar ce n'est pas le RMT à 20km de là qui se trouve sur une ancienne BA (le 152e y stocke d'ailleurs ses VBCI et y fait sa maintenance...) ou si on voudrait on pourrait y mettre 1 voir 2 régiments (faudra construire cependant et réagencer l'existant) ou même lui coller un RHC.
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De gros travaux vont se faire à partir de l'an prochain. Déjà ils sont des étrangers, faut pas croire qu'on va prendre un russe dans ce genre de postes "sensibles", ce n'est pas un combattant 00. Ensuite ils parlent déjà très mal le français, donc la traduction...
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Ce régiment galère déjà à avoir ce qu'il faut aujourd'hui... Oui il lui faut et faudra plus de monde, tant chez les opérateurs que dans la maintenance (d'autant plus qu'on est dans une niche pour la partie guerre électronique). Mais pour être honnête, actuellement le régiment a un parc de véhicules sous-dimensionné, mal adapté et faiblement disponible (vieillissant, sensible et spécifique). Le plan d'équipement va faire passer le 54e RT dans un autre monde. C'est un régiment dont on ne parle pas trop, pourtant il sera le régiment qui disposera dans quelques années du plan grand parc blindé de l'armée française. C'est plus de 90 Serval, 35 Griffon et une vingtaine de VBAE (en remplacement des PVP). Le problème de la RH va falloir le régler et c'est assez complexe surtout quand on connait les spécialisations. C'est comme pour les traducteurs, on passe d'une période de la langue arabe à une période ou il faut du russe (temps de formation en partant de rien, 2 ans). On ne peut pas toujours tout avoir en même temps, si du jour au lendemain on se retrouve en guerre contre la Thaïlande (j'invente), ben comprenons bien qu'on ne va pas forcément avoir les traducteurs sous la main pour traduire et faire le tri dans les communications interceptées. La RH est et reste le gros problème dimensionnant de nos armées.