
Pol
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Il est évident que les sons alarmistes en Europe vis à vis des capacités russes ou du risque d'invasion sont exagérés. Ce n'est pas involontaire, l'objectif est de créer la menace qui va justifier l'effort militaire auprès du peuple. C'est aussi influencer des réfractaires. On prend aussi très vite au sérieux les déclarations des russes. Souvent ces déclarations ne servent pas à nous informer mais à donner des impressions, à créer de la peur, de la dissuasion. Il suffit que Poutine annonce relever le plafond du nombre d'hommes dans l'armée pour que partout chez nous on annonce que l'armée russe se renforcerait massivement. Mais dans 5 ans il n'y aura pas plus de navires, de chars, d'avions dans l'armée russe qu'il n'y en avait il y a 5 ans. Pire encore cette guerre aura grandement participé à l'élimination des stocks de l'URSS qui participaient à une dissuasion (brouillard) conventionnel sur le potentiel global de l'armée russe. Dans 5 ans le budget allemand de son armée sera équivalent au budget russe de guerre actuel. C'est juste pour donner une certaine mesure de la chose. Celui de la France pas bien loin. On peut dire que les russes vont faire plus avec le même budget, c'est vrai, encore que la période actuelle voit le coût de la ressource humaine monter en flèche (primes, salaires des engagés etc...), le coût de la production industrielle augmente aussi. Après la guerre en Ukraine, il est plus qu'improbable que la Russie maintienne le même niveau de dépenses militaires qu'actuellement, le problème c'est qu'en face d'elle, du côté de l'Otan, on aura tout revu à la hausse. Les russes mettront des années à retrouver une armée analogue à ce qu'elle pouvait être avant février 2022. Ils n'y aura pas non plus les vastes stocks hérités de l'URSS. L'armée russe aura des capacités nouvelles à prendre en compte (comme les drones). Du côté de l'Otan nous mettrons aussi des années à monter en niveau, sauf que nous, ce n'est pas pour renouveler les pertes, c'est pour gagner en potentiel. Quand la Russie se retrouvera nouveau dans une certaine forme, il y aura face à elle des armées de l'Otan d'un tout autre niveau qui amènera justement Moscou à ne pas se considérer en situation de pouvoir agir. La situation géostratégique dans 10 ans ne sera pas formidable pour la Russie face au réarmement de l'Otan que Poutine regarde en faisant semblant de l'ignorer, de le minimiser de ne pas le comprendre La guerre en Ukraine pour l'instant continue et ce n'est déjà pas une mince affaire pour l'armée russe.
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Car une guerre ça coûte et ça use, en argent, en vie, en matériel, en moral etc... Au bout d'un moment faut arrêter de faire comme si les russes font la guerre sans rien perdre. Car à force de présenter le conflit uniquement sous l'aspect ou les "russes avancent" afin de conclure qu'ils n'ont pas de raisons d'arrêter c'est passer à côté de l'essentiel. Le jeu en vaut-il la chandelle? Dépenser peut-être 100 milliards par an pour prendre des petites localités et quelques champs en Ukraine, tout en perdant des milliers d'hommes et des milliers d'équipements? C'est comme se retrouver au casino, vous mettez 10€ dans la machine, vous gagnez 1€, pourquoi s'arrêter en si bon chemin? Faut pas croire, si la Russie n'arrête pas maintenant la guerre, ce n'est pas parce que cette guerre se passe bien ou parce que ils vont gratter un peu de terrain ici ou là, c'est parce que politiquement on est très loin d'une victoire pour Poutine, très loin des objectifs initiaux et que la situation de la Russie n'est pas celle d'une domination qui amènerait ceux d'en face à capituler. Donc le Kremlin ne peut tout simplement pas arrêter cette guerre car ceux d'en face ne le veulent pas en raison du fait que militairement on est loin d'avoir un déséquilibre et que de l'autre côté les "gains" actuels sont faibles pour se mettre une couronne de lauriers. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Pol a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
L'Ukraine était et a toujours été un pays neutre, pourtant cela n'a pas empêché la Russie de l'envahir, donc il est aujourd'hui totalement illusoire d'imaginer que Moscou obtiendra une neutralité de l'Ukraine. Les 4 oblasts, c'est bien le "nouvel objectif" que la Russie s'est fixée après qu'elle ait compris qu'elle ne pourrait pas prendre toute l'Ukraine? Mais le problème c'est que même cet objectif semble inatteignable militairement. Le problème du Kremlin c'est que depuis le début du conflit il a les yeux plus gros que le ventre et que pour cette raison il se trouve aujourd'hui dans une situation ou même en arrêtant la guerre sur les "frontières" actuelles, donc avec des gains territoriaux favorables à la Russie, il serait perdant. Se fixer par exemple la conquête des 4 oblast comme un minimum à obtenir ne fait que rendre impossible une paix, car ce serait un échec politique des objectifs de Poutine, d'autant plus incertain qu'on imagine mal d'autres revendications (neutralité de l'Ukraine, désarmement de l'armée ukrainienne...) comme réalistes. La Russie a peut-être espérée que politiquement elle obtiendrait via Trump une capitulation de l'Ukraine, mais comme on pouvait s'y attendre, les négociations et autres n'aboutiront à rien car côté russe on est encore dans une logique d'obtenir tout ce qu'ils veulent sans rien céder. Mais militairement ils ne sont pas non plus capables de faire la différence et de s'imposer. Alors on aura toujours des gens qui vont enjoliver la progression de l'armée russe à un endroit, vantant une percée ou une avancée symbolique quand ils vont prendre un champ, une lisière d'arbres ou un petit village de 100 habitants (sans les habitants bien souvent). Je vais le redire, mais on regarde la carte avec une loupe. Cela fait 1 an qu'on parle des russes qui allaient prendre la ville de Pokrovsk. Ce n'est toujours pas fait car les moyens russes aujourd'hui sont juste insuffisants pour envisager des percées ou des prises de villes comme on pouvait le voir avec Bakhmut. La Russie n'est pas dans une aisance militaire ou elle peut se dire sereinement que plus la guerre dure, plus ça lui est profitable, ça c'est le discours politique, la propagande et tout le reste afin de donner l'impression que la situation ne basculera pas contre eux. On veut s'en convaincre, s'en rassurer, on veut croire que c'est écrit on va répéter encore et encore l'Histoire de Napoléon et d'Hitler pour expliquer que la Russie ne peut pas être vaincu. Mais est-ce que l'avancée des nazis à l'époque préfigurait la défaite de l'URSS? Est-ce que cette avancée devait pousser Staline à capituler pour éviter de perdre encore plus de territoires? Ben non. Pourquoi donc aujourd'hui ces mêmes russes essaient de nous expliquer que s'ils avancent, c'est le signe qu'ils gagneront cette guerre? Que les ukrainiens devraient capituler sinon ça sera pire encore demain? Il peut se passer pas mal de choses qui ne sont pas forcément logiques d'un point de vue théorique. -
Allemagne
Pol a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Si les allemands veulent aller vite pour reconstruire une force blindée et en même temps capitaliser sur un effet de production pour en vendre ailleurs, ils ne vont pas attendre 15 ans le nouveau char. La problématique actuel au niveau européen, c'est qu'on entre dans un processus de remontée en puissance et que toutes les programmations militaires sont revues. Le MGCS était jusqu'il y a peu un programme équilibré, le besoin allemand s'alignant sur le besoin français, des quantités égales, un partage à 50/50. Si demain les allemands viennent à commander 1000 chars, ce sera tout à fait logique que de leur côté (on ferait pareil), ils s'estiment en position de force pour obtenir une plus grande importance dans le MGCS. Pour ce qui est du char, les allemands ont moins de problèmes que nous, ils ont des options immédiates. On sait bien que côté français, nous ne produisons plus de chars et que notre faible nombre pousse à la collaboration sur un programme européen. Il ne faut pas se le cacher non plus, ce qui se passe chez nos voisins, leurs objectifs a une influence sur ce que nous faisons. Le fait que les allemands annoncent par exemple une commande de 1000 chars poussera côté français à s'interroger sur notre propre force blindée. C'est le phénomène de la course aux armements, des comparaisons, de celui qui a la plus grosse, la peur du déclassement, une forme de surenchère et autres. Il n'est donc pas impossible que côté français, un truc soit fait niveau char car si ce projet allemand se concrétise et que nous restions avec nos 200 chars à remplacer, Berlin finira par nous marginaliser dans le MGCS ou par abandonner le programme. -
Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Les talibans ce n'est pas AQ et la particularité tribale de l'Afghanistan amène également de nombreuses divisions dans le mouvement taliban. C'est souvent une multitude de groupes qui vont se donner la main, s'accorder, se partager un pouvoir. AQ était par le passé (époque Ben Laden) un groupe qui pouvait parfaitement s'insérer dans le paysage Afghan. L'EI n'est qu'un groupe en plus qui contrairement à Al Quaïda cherche à s'imposer sur les autres groupes terroristes, surfant sur une idéologie et une ouverture internationale quand d'autres sont souvent local. Les russes ne sont pas aujourd'hui à soutenir les talibans pour combattre l'EI. Les russes se cherchent une influence et des soutiens à l'international. La Russie, malgré toutes les tentatives pour essayer de montrer qu'elle n'est pas seule, n'est pas isolée voit son influence se réduire un peu partout. En Europe n'en parlons pas, elle s'est littéralement sabordée pour les décenies à venir. En Asie centrale, cela fait des années que son influence s'efface. Comme je l'avais une fois entendu, ces pays préfèrent regarder vers l'Asie qui lui amène des projets et des investissements pour aller de l'avant plutôt que vers la Russie qui ne fait que vendre la nostalgie d'un passé soviétique . En Afrique, les fidèles à Poutine ce sont des putschistes à la stabilité plus que précaire ou tout peut basculer du jour au lendemain. L'Afghanistan depuis la chute de Kaboul est un pays vide laissé dans son coin, pour Moscou c'est l'opportunité d'y trouver une influence dans une zone qui lui échappe de plus en plus. Dernier en date, côté du Caucase, l'Azerbaïdjan. Au Mali, il existe bien entendu une multitude de groupes terroristes, c'est bien de rappeler qu'il n'y a pas qu'un seul ennemi. Notre stratégie qui était de mettre tous les indésirables dans le sac des GAT (groupes armés terroristes) était un bon choix. On allait pas mieux considérer un groupe plutôt qu'un autre, même s'ils étaient ennemis entre eux. Pour Bamako le fait de ne pas inclure les différents groupes touaregs l'actuel FLA c'est un ensemble d'éléments) dans les GAT était insupportable. C'est devenu leur obsession (qui date depuis les révoltes touaregs post indépendance), voir la France ne pas leur faire la guerre revenait à faire de nous les soutiens aux terroristes avec tous les délires qu'on a pût observer dans la propagande, du vol des richesses dans le nord ou à notre responsabilité de l'insécurité du pays. On était dans une situation ou à Bamako on voulait juste en découdre avec les touaregs et ou tous les autres GAT (que nous combattions) étaient ignorés quand ça n'appelaient pas à négocier avec eux. Dès qu'on est parti, Bamako visait Kidal, visait à mettre fin aux accords d'Alger. Les touaregs doivent être considérés différemment des GAT, comme nous l'avons fait, car c'est un problème historique plus profond, c'est un autre combat que la lutte contre le terrorisme. Que Bamako désigne les touaregs comme des terroristes au même titre que les GAT que nous combattions, ne veut pas dire qu'il faut les mettre au même rang que l'EIGS ou je ne sais quoi d'autres. Si des ukrainiens viennent apporter une aide quasi anecdotique aux touaregs, déclarer que c'est un soutien à AQ c'est une belle connerie, c'est encore une fois une manière de caresser les russes dans le sens du poil, de les soutenir indirectement. Au Mali, il y a bien 2 conflits en cours, celui contre les groupes terroristes et celui contre les indépendantistes touaregs qui courent depuis l'indépendance. Plus le temps passe, plus on entre même dans un conflit type guerre civile plus large, ou certaines ethnies s'imposent à d'autres, ou par vengeance on va venir raser des villages et exécuter des civils. C'est fait en région touaregs depuis des décennies, ça commence à se faire ailleurs. -
SCORPION ce n'est pas qu'un changement de poste radio, c'est tout un ensemble d'éléments qui doit permettre d'intégrer le véhicule dans un réseau global. Nous ne sommes pas dans la recherche d'une communication radio à l'ancienne, le partage des informations est bien plus large. Il faut bien entendu des éléments d'émissions et de réceptions radio, il faut la géolocalisation et système de navigation, des calculateurs, des écrans et le système informatisé qui va permettre d'interagir, les sources d'énergies et le réseau de distribution qui va avec, le poste radio contact c'est un truc en plus. Ensuite si on parle de VCI il faudra penser au réseau SICS débarqué qui est complémentaire du réseau SICS intégré aux véhicules. Tous ces réseaux ont leurs éléments distinctifs , vous avez très vite des câbles un peu partout. Alors quand vous avez des véhicules nativement conçus pour tout accueillir, ça va, par contre dans des véhicules qui ne le sont pas vous allez vite être face à des défis structurels (ou qu'on fixe les éléments? ou qu'on perce? ou qu'on fait passer les câbles? la puissance électrique à revoir? faut-il un système de refroidissement? est-ce que ça gène? comment rattacher le système interne du véhicule dessus?...). Derrière tout cela il faut faire des tests, valider, modifier, réadapter, parfois refaire des éléments. Ce n'est pas pour rien qu'on arrive souvent à dire que nous sommes dans une limite d'évolution sur certains véhicules et qu'il est souvent bien mieux de refaire un nouveau véhicule que de prendre un truc sur le marché. Pour un pays qui cherche juste un blindé qui roule dans lequel on fera s'installer des types à l'arrière, oui on peut regarder tout ce qu'il y a sur le marché en se disant "plus qu'à en choisir un", mais quand on a un pays comme le nôtre qui a des besoins particuliers, spécifiques, tous les engins du marché ne sont pas adaptables. Je ne vais même pas m'avancer sur les besoins du groupe de combat. J'évite soigneusement d'évoquer le félin (même s'il finira pas disparaitre d'ici quelques années dans sa forme actuelle) mais il y aura toujours des éléments communiquant, le besoin d'avoir des points de recharges (chargeurs) pour divers accus à bord des véhicules ça devient une norme (pas forcément lié au félin, même s'il en fait partie). Il faut voir et comprendre ce qu'est un groupe de combat français aujourd'hui, ce n'est pas le soldat d'il y a 60 ans. Un véhicule inadapté à un type de plus d'1m80 ou inadapté à un type qui portent sa protection balistique (+ chargeurs etc...) n'est pas envisageable. Un véhicule ou il n'y a pas la place à l'intérieur pour une musette de 24h ce n'est plus possible. Il faut de la place pour fixer les AT4 et pensons déjà à pleinement prendre en compte les drones. Là on est juste sur le besoin d'un groupe classique, si on entre dans les besoins d'une équipe AC comme pour l'Eryx ou MMP, il faut penser au râtelier qui va accueillir 6 ou 8 missiles, pour le mortier de 81mm (et ses obus). Bref, vous comprenez tous les besoins et toutes les spécificités qui peuvent être propre à notre armée et amènent à réaliser des modifications. L'achat sur étagère a ses limites et même si parfois sur le papier un véhicule à l'air bien (car on se dit qu'il suffit des sièges pour s'assoir) en vérité les besoins peuvent amener à repartir de zéro pour être au mieux.
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Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est marrant, ça me rappelle toutes ces années ou je disais (comme d'autres) que les russes, les panafricanistes et tous les autres qui faisaient de l'anti-France et militaient pour notre départ agissaient dans l'intérêt de ceux qui étaient en face de nous. Au passage les russes viennent de reconnaitre les talibans comme gouvernement officiel et ils ont été très ouvert à négocier avec les "terroristes" qu'ils bombardaient depuis des années en Syrie. C'est juste pour qu'on évite de faire passer la Russie, ici et ailleurs, comme le porte étendard contre les extrémismes islamistes qu'on se doit de défendre malgré tout... (Désolé je suis français et je ne vais pas défendre des gens et des idéologies qui ont fait de nous leurs ennemis) Aujourd'hui nous sommes arrivé à la situation qu'ils voulaient, il n'y a plus de soldats français et tout devrait aller pour le mieux car rappelons le, l'insécurité c'était de notre faute, les terroristes, notre création, le fait qu'ils ne disparaissent pas, la preuve de notre inefficacité. Ces régimes affiliés à cette propagande russo-panafricaniste ayant parfois un accent turc vendait l'idée qu'avec les russes, ça ira beaucoup mieux, un partenaire plus efficace, plus respectueux qui lui au moins ne vole pas les richesses naturelles. Mais au final ça ne se passe pas ainsi, on comprend que ce n'est pas si simple, qu'il ne suffit pas de mettre une garnison à Kidal pour s'éviter les problèmes. Il est encore difficile pour ceux qui fantasment les russes d'admettre que la situation sécuritaire ne s'arrange pas, la principale efficacité russe transposée dans ce pays, c'est celle de l'information contrôlée, des discours élogieux, de mise en scène, des crimes cachés et d'une autocratie qui tourne autour du culte de la personnalité de son chef. Forcément là ou il y a des russes aujourd'hui, dès qu'il y a un problème, c'est la faute des ukrainiens, pas la conséquence de leurs erreurs, de leurs limites, de leurs moyens, de leurs actes en général (et en Ukraine quand les ukrainiens réussissent un coup, c'est la faute des occidentaux...). Bientôt au Mali ils mettront des écussons nazis sur les bras des terroristes et un drapeau ukrainien sur leur véhicule, histoire que tout le monde voit bien que ce n'est pas une connerie. Et pour satisfaire la pensée panafricaniste, on glissera une bouteille de Perrier pour prouver une ingérence française et de la bouffe algérienne pour évoquer également le soutien d'Alger. On l'a souvent dit, on regardera la situation se dégrader petit à petit. Les terroristes subissent beaucoup moins de coups que lorsque nous étions sur place, ils sont beaucoup moins traqués. Ils arrivent donc à prendre le temps d'organiser et mener des opérations qu'on qualifie de complexe. L'attaque d'il y a 3 jours démontre une liberté de circulation des terroristes à l'ensemble du pays pour y mener des attaques simultanées sur plusieurs endroits. Désolé de le dire, mais quand nous y étions, je n'ai pas le souvenir qu'on avait à s'inquiéter de ce qui se passait à l'ouest du Mali, il n'y avait pas Tombouctou qui était limite en état de siège, Bamako subissant des attaques, des zone "sanctuaires" dans lesquelles on ne pouvait pas accéder. Quand on voulait aller à un endroit, on y allait et ceux d'en face le plus souvent, leur seul moyen de nous faire mal, c'était de poser une mine. Jamais ils allaient engager l'armée française directement, jamais nous n'observions des attaques multiples coordonnées à plusieurs endroits du pays, l'ennemi était contenu et dans ce type de conflit, c'est déjà très important que de le contenir, de l'isoler. Les putschistes avec leurs alliés russes en se focalisant sur les touaregs et Kidal se sont fait un ennemi en plus comme s'ils pouvaient se le permettre. Rappelons tout de même que même si la MINUSMA ne menait pas une traque aux terroristes comme Barkhane, ils permettaient de maintenir un contrôle de zones. En voulant le départ des casques bleus, on a une force de 12 000 hommes qu'on a sorti du paysage sans combler quoi que ce soit derrière. Les dernières attaques confirment que désormais tout le pays est sous la menace terroriste. Les terroristes vont continuer de se positionner, de constituer et gonfler leurs cellules. On va continuer avec les mêmes recettes, les mêmes méthodes, élargissement des sanctuaires, ciblages des petites bases, attaques d'envergures et soudaines sur des bases plus importantes mais isolée, on bloque les accès, on perturbe la logistique. On connait la suite également, celle ou ils décideront de prendre et tenir les villes avec le risque d'un effet domino (opportunisme de situation) via d'autres groupes armés. Quand on a des voisins comme le Niger ou le Burkina, on sait (car on le voit) que le risque de contagion est plus qu'important. Ne soyons pas surpris de voir un jour que cette zone soit de nouveau un sacre problème qui appellera un interventionnisme étranger important. Sauf que le problème c'est que ces 3 pays sont entrés dans une logique idéologique ou ils se sont mis à dos l'essentiel de leurs voisins et de nombreux partenaires étrangers. Ainsi on entre dans une logique ou ces 3 pays vont sans doute rester seuls avec leurs problèmes pendant un long moment, amenant les terroristes à prendre une dimension de plus en plus importante. -
On peut avoir un remplaçant du VBCI avant 2035 par un achat sur étagère sans que nous recherchions une production ou une intégration d'éléments français. Il y aurait alors à minima une phase d'intégration et d'adaptabilité de SCORPION qui ne serait pas si évident. On pourrait alors obtenir les premières livraisons pour 2029 je pense. Autre solution c'est le VBCI 2, mais ce ne sera donc pas un chenillé. Dans ce cas on pourra effectivement obtenir un engin plus récent, plus armé pour remplacer les VBCI actuels plutôt que de les moderniser. Car répétons le, on ne peut pas pour des raisons structurelles, pouvoir faire passer nos VBCI en VBCI 2 avec une tourelle de 40mm par exemple. Ce sera une modernisation ou au mieux, niveau armement, on lui adjoindra un MMP ou de la roquette guidée. Le VBCI 2 reste donc une option plus que sérieuse si on décide d'augmenter rapidement le potentiel offensif de nos VCI. Dans un contexte d'augmentation budgétaire et de solutions "rapides", l'achat de VBCI 2 n'est pas à exclure, pour moi c'est la 2e solution la plus probable après celle de la continuité de la programmation actuelle (modernisation du VBCI à partir de 2027-2028 puis remplacement vers 2040). Je vais répéter ce que je disais la dernière fois, dans un contexte ou l'on cherche à donner plus de "puissance" à notre armée, on pourrait choisir de faire basculer les régiments d'infanterie sur VTT (Griffon) en régiments sur VCI. On est pile dans un moment ou on peut le faire. On réduirait la commande de 700 Griffons, pour commander 700 VBCI 2. Puis on fera une forme de passerelle, le VBCI 2 ira dans les actuels régiments équipés des VBCI, ces derniers iront (suite à modernisation) dans les régiments équipés du Griffon, puis ces Griffon seront transformés (version SAN, GE, génie etc...) pour servir dans d'autres unités (hors infanterie). On pourrait jumeler des régiments pour faciliter les échanges, les formations entre eux. Dans le même temps on pourra lancer la création d'un VCI chenillé pour 2035 en lien avec le MGCS, on ferait alors un relai similaire, le VCI chenillé irait remplacer le VBCI 2 qui lui irait remplacer le VBCI 1 (fin de vie). On disposera alors à ce moment d'un châssis lourd (remplaçant notamment le Leclerc) et d'un autre plus léger avec lesquels on pourrait envisager différentes versions pour passer d'autres engins sur chenilles. Se posera alors ultérieurement la question d'un nouvel engin (sans doute commun) pour remplacer le VBCI 2 et le Griffon vers 2050 et d'un autre plus léger pour remplacer le Serval. Voilà le genre de planification qui permet une augmentation capacitaire à court terme de notre infanterie via le VBCI2 mais qui permettra également un retour de la chenille. Le programme Griffon serait le "perdant" de l'histoire, mais pas tant. Sauf que mon scénario n'arrivera très certainement pas
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Il y a un VLTP-P "segment haut" (1060 exemplaires) qui est tout simplement le Serval "hors SCORPION". Le blindé est le même c'est juste que tout l'aspect vétronique et des éléments associés n'est pas présent. Sinon il y a le programme du Serval dans SCORPION, lui c'est 980 exemplaires. Il existe le VLTP-P "segment bas" (2333 exemplaires) qui est un autre programme. Le VBAE c'est aussi à part. Je l'ai déjà dit, je ne serai pas surpris qu'au final le programme VBAE finisse par se mélanger avec le VLTP-P segment bas dans la même logique que le Serval a été sélectionné pour le VLTP-P segment haut. Ainsi le véhicule du programme VBAE sera dans SCORPION et aura peut-être ses versions particulières et ce même véhicule plus "lisse" servirait au programme VLTP-P segment bas. Attendons nous à l'avancement et l'anticipation de certains programmes de renouvellements, mais concrètement ce n'est pas dans l'armée de terre que la masse financière ira. Pour cause, nous sommes déjà bien avancé dans le renouvellement des matos, que ce soit l'équipement individuel du combattant, du fusil aux optiques et transmissions, des hélicos aux blindés. C'est pour la plupart qu'une question de temps avant que le renouvellement soit fait, souvent on est sur une contrainte industrielle qui fait que même avec plus d'argent on ne pourra pas aller plus vite. Des secteurs peuvent et seront renforcés. C'est déjà le cas dans l'actuelle programmation (artillerie, sol-air...), parfois en effectuant des choix budgétaires et des ajustements dans les livraisons (comme pour la lutte anti-drone). On verra les choix qui seront faits à l'aube de la hausse du budget et de l'objectif des 3,5%. Des choses peuvent se faire, mais pour moi ce sera surtout une forme de densification d'unités existantes. Que ce soit une batterie de Caesar en plus dans les régiments d'artillerie ou un escadron de plus dans les régiments de cavalerie, ça reste des hausses capacitaires humainement absorbables (mais non sans difficultés) sur quelques années. Qu'on annonce une cible de 180 Caesar ou de 400 Jaguar à horizon 2032, ne serait pas une surprise, ni improbable, en fait il faut même s'y attendre. Là ou il ne faut pas trop s'illusionner c'est sur l'idée de voir par exemple l'armée de terre annoncer la création de brigades entières et de tous les régiments qui les composent, encore plus de croire qu'on le fera en 3 ou 4 ans. Tout comme il ne faut pas rêver à plus de chars Leclerc quand on sait qu'on n'en produit plus, il y a certains segments qui ne peuvent pas évoluer avant un moment. Derrière tout cela on a un paquet de trucs beaucoup moins visibles qui se feront, comme celui de la hausse des stocks de munitions, de l'infrastructure, la recherche de la hausse de la disponibilité des matériels. Ce sera aussi l'intégration des drones. Il y a une dynamique de réarmement qu'on pourrait voir en Europe pendant plusieurs années et ou très vite, pour la France, il s'agira de tenir notre rang, surtout face aux allemands. Je l'avais déjà soulevé ici, mais le remplacement du VBCI est à horizon 2040-2045 (presque en même temps que le Leclerc) avec une rénovation à mi vie devant débuter dans 2-3 ans. C'est la programmation qui est ainsi, ce n'est pas moi qui le dit ou qui le souhaite ainsi. Nous savons que nous sommes en ce moment dans une phase ou on fait des choix importants par rapport à une hausse budgétaire à venir. Le VBCI a le cul entre deux chaises. La première chaise c'est celle qui est à mes yeux la plus simple à suivre, c'est celle de la continuité de la programmation en cours, c'est à dire qu'on va lui faire sa modernisation, que dans les années 2030 on lancera le programme de sa succession et que vers 2040 on commence par le recevoir. La deuxième chaise c'est celle ou on se dit, qu'à l'heure ou on se donne des moyens financiers supplémentaires, à l'heure ou le VBCI n'est pas entré dans sa phase de modernisation (donc du budget associé), ne serait-il pas plus pertinent de chercher à le remplacer en avance de phase par un nouvel engin. Dans cette situation on entre dans 2 choix. Le premier est de savoir si nous devons réaliser nous mêmes un nouveau véhicule. Si oui, comprenons bien que ça n'arrivera pas avant plusieurs années, surtout si on doit recréer un châssis chenillé (dans ce cas, faut pas croire qu'on sortira un tel VCI avant 2035). Dans le deuxième choix il y a l'achat sur étagère ou la collaboration avec un partenaire étranger afin de gagner du temps, ce serait le seul moyen d'imaginer par exemple remplacer le VBCI à partir de 2029-2030 (si tout va bien) et d'abandonner alors dans ce cas sa modernisation. Encore faut-il trouver un véhicule capable d'être adapté SCORPION et adapté aux groupes d'infanterie française et ses spécificités qui amènent des variantes ce qui est une autre affaire. Donc ce n'est pas si simple que ça.
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Sachant que le Griffon est produit depuis 2019, qu'au 1er janvier 2024 on en avait déjà presque 600 livrés, on peut dire que d'ici la fin de l'année on aux alentours de 900. Le Serval a commencé par être livré un peu plus tard, on devrait tourner autour de 500 en fin d'année. Le rythme actuel de livraison (et qui devrait se maintenir ainsi pour les prochaines années) c'est environ 200 Serval et 150 Griffon par an. Je vais le répéter, mais nous devons comprendre que nous ne sommes pas seulement sur un simple remplacement des VAB en service. Sur le papier, on a 2700 à remplacer, mais la finalité du programme Griffon c'est presque 4000 engins (dont une petite partie ira à l'armée de l'air et la marine pour leurs fusiliers respectifs). On va combler des trous et on va augmenter assez considérablement le parc de blindés. Ce n'est pas vraiment augmentation du format de nos armées (même s'il y aura des ajouts capacitaires), mais pas mal de transformations, comme passer d'un TRM2000 avec un poste Mistral en un Serval Mistral, c'est avoir des mortiers de 120mm embarqués sur Griffon etc. Une grosse quantité des véhicules livrés à ce jour sont de la version "rang" et vont concrètement remplacer des VAB. C'est pour ces raisons qu'il ne faut pas croire qu'on dépouille l'armée en refourguant des VAB aux ukrainiens. On peut leur en filer 200 par an, c'est limite que ça arrange bien, on s'évite de payer la déconstruction, le recyclage. Il restera présent jusqu'en 2031, mais ce sera surtout des versions bien particulières, pas ceux de l'infanterie par exemple. En fait dans 2-3 ans, le VAB on ne le verra presque plus, même si sur le papier il y en aura encore quelques centaines. Ensuite n'oublions pas le programme VBAE et celui des VLTP-P segment bas. On a une cible d'environ 1800 VBAE et 2300 VLTP-P qui vont remplacer les VBL/PVP mais également amener eux aussi une augmentation quantitative d'engins par rapport à ce que nous avons actuellement. Ces 2 programmes qui devraient se décider avant 2030 vont eux aussi être massivement produits dans la période qui suit. On devrait tourner autour d'une production de 200 VBAE et 400 VLTP-P par an à partir de 2030. On sait que nous sommes dans une phase ou on devrait augmenter le budget des armées, donc si on pouvait légitimement douter et dire le classique "attendons de voir" sur la programmation après 2030, aujourd'hui on peut tout de même se dire que ça se fera, qu'on est même dans une logique de faire plus. Il n'est pas impossible qu'on avance certains programmes, certaines acquisitions, le principal frein restant les capacités industrielles. Dans le passé, l'étalement et le repoussement de programmes, les réductions, les réorganisations, la stricte suffisance ont amenés à une situation ou il y a beaucoup de choses à rattraper, beaucoup de trous à combler. Cela fait déjà des années qu'on augmente les budgets et je vois encore des gens qui ne comprennent pas pourquoi il n'y a pas plus de chars, d'avions, de navires etc. C'est normal, avant de chercher à avoir plus, il faut d'abord remplacer l'existant, puis penser à combler les trous, puis chercher à consolider cette base que nous avons. Cette consolidation, c'est aussi l'humain, c'est l'infrastructure, c'est d'améliorer la disponibilité des équipements, d'augmenter le stock de munitions etc. Qu'on le comprenne, ce n'est que vers 2030 qu'on comprendra les efforts actuels, ce n'est que vers 2035 qu'on commencera par les voir concrètement et qu'on pourra dire que la page difficile est tournée. Bien que nous pouvons modifier ici et là le format de nos armées, obtenir de nouvelles capacités, faut pas croire que doubler le budget de la défense revient à doubler le format de notre armée. Notre problème qui persistera toujours, peu importe le niveau du budget, ce sera toujours la ressource humaine. Avec un budget de la défense à 3,5%, il ne faudra pas être surpris de voir des hausses capacitaires ciblées ou on va donner 20 milliards pour des Rafale afin d'augmenter le format de l'armée de l'air et ne pas sortir 3 milliards pour des VCI afin d'augmenter le format de l'armée de terre. Le problème n'est pas politique, il n'est pas budgétaire, il est humain. Il est moins compliqué d'obtenir le personnel (pilote comme mécanos) pour 50 Rafale que de trouver le personnel qu'on va mettre dans 1000 VCI. D'un côté vous êtes peut-être à un besoin de quelques centaines de personnes avec l'exploitation de bases existantes ou on va refaire de l'infra pour quelques centaines de millions, de l'autre vous êtes à 20 000 personnes, car 1000 VCI au final cela revient à créer 15 régiments dans de l'infra qui n'existe pas/plus (qu'il faudra donc déjà trouver et recréer de A à Z), il faudra également penser à tout le soutien direct et indirect qui vient avec. Dans les choix qui sont faits et qui se feront, gardons toujours en tête que si des choses coûteuses sont faîtes dans un sens et que des choses moins coûteuses ne le sont pas dans un autre, c'est que très souvent il y a un facteur humain qui n'est pas absorbable. On ne va pas non plus acheter 3 millions de drones quand derrière vous n'avez pas d'opérateurs, pas pour rien qu'on cherche des concepts d'emplois ou on va privilégier un usage "non spécialisé"car qui dit spécialistes dit personnel supplémentaire à créer ou alors qu'on doit transformer (on déshabille Pierre pour habiller Paul). Si on va chercher des solutions ou il y aura de l'automatisation, de l'intelligence artificielle un peu partout, ce n'est pas juste par effet de mode, c'est surtout que ça permet de réduire le besoin humain.
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Il n'existe pas d'armée unifiée dans l'Otan, ça reste toujours les armées de plusieurs pays indépendants qui vont se donner la main au travers une alliance. Bien qu'on va créer des procédures et des normes communes ainsi que des standards pour optimiser l'interopérabilité et le fait de travailler ensemble, dans le fond, c'est chacun fait ce qu'il veut. Il n'y a pas d'obligations, même ces 5% ne sont pas une obligation, celui qui ne va pas l'atteindre ne sera pas sanctionné ou éjecté de l'alliance.
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Je crois qu'on doit bien comprendre que nous ne sommes pas dans un scénario ou après l'attaque, tout va s'arrêter. La sortie de crise est déjà conditionnée aux "négociations", c'est à dire l'arrêt, la surveillance de ses activités nucléaires (voir balistiques). Ce n'est pas un truc ou demain ça s'arrête et l'Iran dans son coin va reprendre son programme tranquillement dans son coin. Nous voyons aujourd'hui que l'action militaire n'est plus une "option". Si par le passé on aurait pût penser qu'un tel raid aurait été un "one shot", un truc ou ça passe ou ça casse, qu'au pire ça ne ferait que ralentir le programme nucléaire, actuellement on est dans une intervention plus vaste que ça. Maintenant que cette barrière psychologique (qui dure depuis 20 ans) est levée, Téhéran est au pied du mur. C'est soit ils oublient le nucléaire pour privilégier la paix (défaite politique et diplomatique) soit ils vont continuer une lutte avec Israël en se gardant de frapper les américains (le bon sens du moment, mais qui de toute façon finira par déraper et pousser à voir les américains intervenir) ou faire un baroud d'honneur en frappant les américains pour déclencher ainsi une guerre d'une toute autre ampleur (pas qu'avec les américains). L'Iran n'est pas une superpuissance militaire, je pense que nous avons déjà tous compris aujourd'hui qu'en cas de guerre, le territoire iranien n'est pas du tout une forteresse difficile d'accès. L'Iran n'a plus non plus l'influence qu'elle pouvait avoir dans le passé, son réseau, ses alliés, ses proxys sont plus qu'affaiblis. Que l'Iran se dise qu'ils doivent se venger pour l'honneur et la crédibilité du pouvoir, qu'ils aient des moyens de frapper des américains ici ou là, c'est une chose, mais il faut comprendre ce qui viendra derrière. Ce n'est pas juste frapper pour satisfaire sa conscience ou soulager une envie ou faire un truc symbolique. Mais face à un régime qui joue sa survie, un régime idéologique qui affronte les deux pays dont il brûle les drapeaux chaque année en criant "mort à l'amérique, mort à Israël" il est vain de croire qu'on va préférer accepter une défaite politique (arrêt du nucléaire + négociation) plutôt que de chercher l'engrenage ou il faudra une défaite totale non pas forcément de l'Iran, mais du pouvoir en place et de ses forces. Cette guerre va déraper, ce n'est qu'une question de temps. L'Iran risque de se confronter à bien plus de pays qu'Israël et les USA, je l'ai déjà dit auparavant, frapper les bases américaines de la région (qui n'ont pas été utilisés dans ce raid) c'est rappelons le, frapper avant tout le pays d'accueil. Les américains ont tout de même pris le soin d'éviter justement d'impliquer les forces de ces bases dans les actions en Iran, laissant toujours la porte ouverte à Téhéran pour éviter l'escalade, mais le problème c'est que les iraniens n'ont pas beaucoup d'options pour atteindre les américains d'une autre manière. Ils chercheront très certainement à frapper une base américaine en Syrie ou en Irak, dans des pays ou il y a peu de risques qu'il y a ait une réponse de ces derniers (hors coup de gueule diplomatique). Par contre ça donnera aux américains le top pour engager des forces supplémentaires, comme par exemple les 3 groupes aéronavals, des frappes de missiles depuis la mer etc. L'Iran serait alors pris dans une escalade et cherchera à faire un plus gros coups, que ce soit en frappant d'autres bases américaines dans les pays du Golfe ou en bloquant le détroit d'Ormuz (qui sera tout aussi douloureux pour eux). C'est là qu'on entrera dans un confit impliquant d'autres pays (dont probablement la France) pour débloquer le détroit. Cette guerre ne va pas s'arrêter comme ça, par une cessation des attaques israéliennes et un Iran qui cherchera sa vengeance, qui cherchera à se renforcer et à nuire de plus en plus à ses ennemis, qui cherchera l'arme nucléaire etc. L'engrenage de la guerre n'est pas qu'une expression.
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Il y a encore une semaine, si on avait demandé comment se passerait une opération militaire contre l'Iran, on aurait expliqué comment les israéliens sont incapables (ou extrêmement limités) d'atteindre l'Iran tout en expliquant que le niveau des défenses anti-aérienne sont conséquentes. L'idée même d'un raid israélien aurait été expliqué comme limité en un raid unique sur une ou plusieurs installations nucléaires et qu'ensuite ça passerait dans un mode défensif ou l'Iran irait noyer Israël de missiles, de drones en tout genre. Constatons simplement que l'Iran est loin d'être cette forteresse ou il serait compliqué à bombarder. Constatons qu'Israël semble assez à l'aise pour pouvoir frapper un peu partout sur l'Iran et que cela dépasse le cadre nucléaire. Alors oui, l'élongation de la distance amène une limitation de l'action, que le risque anti-aérien permanent amène à une vigilance constante dans les méthodes d'approches et de neutralisation, mais Israël démontre (en particulier aux américains) que frapper l'Iran peut se faire, que ça se fait. Nous constatons que la défense anti-aérienne iranienne n'empêche pas grand chose et attend encore une victoire ne serait-ce pour expliquer aux iraniens "oui on sait se défendre". Nous constatons que l'Iran n'inonde pas Israël de missiles ou de drones comme on pouvait se l'imaginer. Oui ils vont tirer des salves avec quelques dizaines de missiles, mais franchement, c'est quoi le bilan? 200 missiles environ et la seule chose qu'on observe c'est 2-3 missiles qui sont tombés en zone urbaine et peut-être 2 autres sur une raffinerie. Faut l'admettre, la plupart des missiles sont interceptés. Nous voyons bien sur les réseaux sociaux que le camp anti-israélien se satisfait vraiment de peu. Qu'un missile ne soit pas intercepté sur 20 et pour eux c'est la victoire, c'est formidable, on va leur montrer quelques bâtiments détruits, des zones civiles sans importances militaires, pour eux c'est le début de la fin d'Israël. Donc excuse moi, mais ces missiles font peut-être de belles images, mais la réponse iranienne n'est pas folle, malgré leurs beaux discours dévastateurs, entre le moment ou ils pensent faire de gros dégâts et la réalité de ce qui arrive à percer la défense israélienne, il y a un monde ou le lendemain matin, la seule chose qu'on va observer, ce sont des lumières dans le ciel et un bâtiment résidentiel abattu. C'est sans compter ceux qui semblent ressortir le même discours qu'à Gaza ou avec le Hezbollah, imaginant qu'Israël va bientôt se retrouver submerger et à court de missiles. On sait parfaitement que l'envie dépasse souvent la réalité. Non le Hamas n'a pas submergé le dôme de fer de milliers de roquettes, il n'a pas non plus infligé une défaite militaire à Israël au sol. C'est pareil avec le Hezbollah. Beaucoup sont agacés de cela, frustrés et sont aujourd'hui à nouveau tout excité d'imaginer Israël se prendre une rouste de l'Iran. Mais la vérité, c'est que c'est bien du côté iranien qu'on risque d'atteindre une limite capacitaire. Car ce que l'Iran balance sur Israël, ce sont des missiles complexes à longue portée, ce ne sont pas des roquettes Grad ou des missiles à courte portée. Les quantités estimées étaient de 2000 selon les israéliens (on ne va pas me dire qu'ils sont mauvais dans leurs renseignements). Le potentiel de la réponse iranienne n'ira pas en s'amplifiant, surtout quand en même temps les israéliens continuent de frapper des sites, des lanceurs et tout ce qui concerne la production de ces missiles. Entre ce qui a déjà été tirés ces 2 jours ainsi que lors des démonstrations de forces des 2 fois précédentes, ce qui a été détruit et qui continue de se faire détruire, ben ça ne va pas continuer très longtemps à balancer 100 missiles par jour. Très vite on va avoir des iraniens qui vont se retrouver à devoir compenser avec des drones (là aussi les sites de productions ont été et sont visés) juste pour maintenir une pression. Mais nous avons déjà constaté la limite des drones, entre la détection qui laissent largement le temps de se préparer et l'ensemble des autres acteurs qui vont les cibler avant d'atteindre Israël et son dôme de fer, ce n'est pas cela qui va submerger Israël ni complexifier les interceptions.
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Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui bon, quand le communiqué officiel annonce qu'il s'agit d'un aéronef agissant "au profit" de l'armée malienne, qu'il y a 2 pilotes, faut pas tourner longtemps autour de la chose. On entend aussi que le piroguier qui est allé récupérer les pilotes (le communiqué officiel en fait mention) évoquait 2 russes. Wagner cède sa place à l'Africa corps, on voit apparaitre un Su-24 à Bamako, puis voilà ce crash. Sauf à envisager qu'il s'agisse d'un L39 cédé préalablement à l'armée malienne, mais je doute, car non seulement (en dehors de ceux déjà perdus) je pense que ça ne doit déjà plus voler, mais qu'en plus le communiqué de Bamako aurait évoqué un appareil des FAMA. Quand nous y étions, l'entretien et la maintenance des aéronefs étaient très lourde. L'environnement est ce qu'il est, du sable, abrasif qui s'incruste partout. Non les aéronefs d'origine russe ne font pas exception. Ajoutons à cela l'âge avancé des machines, un entretien quasi absent, un entreposage quasi systématique en extérieur, ben oui ça tombe assez vite quand ils sont utilisés, sinon au sol ils peuvent les garder longtemps... Ce n'est pas pour rien aussi que la plupart de leurs aéronefs qui sont sensés être plus utile au centre ou au nord se trouvent à Bamako, un environnement ou le sable est moins présent Souvenons nous aussi du crash à Gao de l'IL-76 (dont l'épave est toujours visible à proximité de la piste sur les images satellites), avec ses 140 morts. Celui de l'hélicoptère MI-24 à Kidal l'an dernier, un MI-24 + 1 MI-8 il y a 2 ans, l'un des deux Su-25 en dotation il y a 3 ans. Les L-39 c'est pareil, je pense qu'on a déjà la moitié des dons qui ont été perdus ou endommagés (ça ne veut pas dire que les autres volent). On a aussi connu une attaque contre un hélico au sol à un moment, je ne sais plus ou. Le renouveau de l'armée de l'air malienne grâce aux dons russes ou à l'appui russe a du plomb dans l'aile et n'affiche pas un bilan très glorieux. En 3 ans on doit être à la perte de la moitié des aéronefs donnés par la Russie (et parfois utilisés par des pilotes russes). Des disponibilités qui doivent être catastrophiques, une maintenance quasi absente et quand la grande Africa corps arrive à obtenir un Su-24, ça se casse la gueule. Dans le global au jour d'aujourd'hui l'armée de l'air malienne est quasi inexistante opérationnellement parlant. Des aéronefs peut-être présents sur des tarmacs mais qui ne volent presque jamais. La plupart restant à Bamako, donc loin des zones ou ils seraient utiles. Si pendant un temps ils ont misés sur les drones TB2 d'origine turc, là aussi, pas assez nombreux, des munitions qui doivent se compter sur les doigts, des drones avec un rayon d'action limité. Les 2 drones avec une plus longue portée Akinci, il y en a déjà un qui a été abattu par l'Algérie. -
Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Deuxième confirmation? -
Vidéo d'une ancienne frappe. La vérité c'est que l'attaque iranienne de ce soir, très peu ont atteint le sol, beaucoup d'interceptions, bien plus que la frappe de cette ancienne vidéo. En effet, les israéliens ont augmentés le potentiel anti-aérien. Cela faisait aussi un petit moment qu'on voyait les américains amener du THAAD/Patriot. La frappe iranienne, il faut le dire, fait parler médiatiquement, a donné de belles images, mais ça n'est aucunement une réponse à la hauteur de ce que l'Iran s'est pris et continue de se prendre. Si les missiles ne seraient pas interceptés, oui ça serait une autre histoire, mais là, faut le constater, les interceptions sont proportionnellement à un haut niveau. Comme il a été déjà dit, l'enjeu ce n'est pas de se dire que l'Iran a vaincu le dôme de fer car certains missiles sont passés, ça c'est la recherche d'une victoire pour une attaque , mais c'est de rechercher à rendre la pareille tout en cherchant à se montrer dissuasif.
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Première attaque sur Israël plusieurs missiles sont tombés notamment sur Tel Aviv, c'était en direct sur BFM. Pas mal d'interceptions, mais 2 missiles sont tombés au milieu de la ville
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Encore une fois, les israéliens surprennent, l'élimination de nombreuses têtes du régime, infiltration avec opérations en interne, raids en profondeur etc... Comprenons bien, Israël collecte du renseignement depuis presque 20 ans, ils sont infiltrés dans le pays depuis tout autant de temps et à tous les niveaux. Ne pensons pas que les israéliens n'ont qu'une photo satellite d'un site d'enrichissement sans autres détails. Depuis le 7 octobre nous sommes avec un pays qui est en mode "destructions des menaces adverses". Il y a quelques années, c'était quoi le risque d'un bombardement sur l'Iran? C'était celui ou l'Iran allumerait tout le Moyen-Orient avec ses proxys et alliés (Hezbollah, Hamas, Syrie d'Assad, Houthis, milices irakiennes voir un soulèvement populaire des palestiniens) poussant Israël à faire face à des fronts multiples et importants. Regardons la réalité en face aujourd'hui, un front s'ouvrant avec le Hamas à Gaza? Je crois que nous sommes d'accord pour dire qu'il n'y a plus grand chose à craindre de ce côté là. Le Hezbollah? Lui aussi il s'est pris un sacré coup. La Syrie d'Assad n'existe plus. Les milices en Irak sont loin d'être ce qu'elles étaient il y a plusieurs années. Les Houthis, si c'est pour envoyer 1 missile tous les 15 jours, ils sont anecdotiques. Par diverses circonstances, par ses propres actions militaires, Israël a isolé l'Iran de sa stratégie d'encerclement, son arc de la résistance, son croissant chiite au point qu'aujourd'hui, Téhéran est bien seul. Il était prévisible que l'Iran serait la prochaine cible, c'était la suite logique. Nous ne sommes pas non plus dans le scénario d'un raid unique ou ça a fonctionné ou non. Les israéliens sont comme je le disais, dans une logique d'élimination de la menace iranienne. Il ne s'agit pas d'éliminer comme à Gaza jusqu'au dernier gardien de la révolution ou de tout raser, Israël va se concentrer sur le potentiel militaire à longue portée, sur les sites de productions d'armes, sur le nucléaire et sans doute aussi sur ce qui remplit les caisses de Téhéran. Ils ont fortement réduit le potentiel anti-aérien d'en face, ils ont perturbés comme avec le Hezbollah la chaine de décision (commandement), ils ont frappés des sites et vont continuer de le faire. Comme je le disais plus haut, les israéliens collectent depuis près de 20 ans du renseignements, ils ont une liste de cibles longue comme le bras sur le bureau et maintenant qu'ils sont dans l'action, ils vont frapper toutes ces cibles, ils vont en "profiter". Donc ceux qui disent ou cherchent à se rassurer sur les limites de la frappe israélienne, qu'ils comprennent que c'est un début. Du côté de l'Iran, faut pas croire qu'il y a d'autres pays qui vont venir l'épauler militairement, on peut même douter de voir le Hezbollah réagir. Téhéran n'a pas tant de capacités que ça. Le pays en vérité, sans ses proxys, n'aura que ses missiles, ses drones pour répondre à Israël. sauf qu'Israël c'est loin, la plupart des missiles que l'Iran détient restent des missiles à courte/moyenne portée, ceux qui vont loin ne sont pas la masse. Pour les drones nous avons déjà vu les limites d'emplois et nous l'avons revu aujourd'hui, d'autant que la plupart sont même détruits par d'autres pays (sous prétexte de protéger la Jordanie). Les iraniens vont avoir peut-être 1500 missiles balistique à longue portée en inventaire, sans doute déjà que certains sont détruits au sol (avec le risque que les équipes israéliennes infiltrés attendent qu'on les sorte), la fabrication des missiles est ou sera très vite suspendu. on se retrouve donc avec un Iran qui a le potentiel de balancer 10 fois ce qu'ils ont envoyés en octobre. J'avais déjà expliqué à l'époque que le problème de l'Iran est de ne pas pouvoir continuer à maintenir un tel rythme pendant des jours, d'ailleurs nous l'avons vu, ça n'a pas continué, même après qu'Israël ait frappé l'Iran sur son sol pour la première fois. Ceux qui pensent voir Israël sous une pluie permanente de missiles iraniens, ses défenses anti-aériennes submergés, ne soyez pas trop déçu qu'au final on ait quelques grosses volées puis que ça se calme très vite. L'Iran s'est déjà pris un gros coup et risque encore d'en prendre pas mal. Tout pousse à devoir faire la guerre de manière intense, sauf que les moyens ne sont pas là pour pouvoir durer dans une guerre et qu'il n'est pas certain non plus que les frappes de missiles sur Israël amène un bilan important. Comme lors de la dernière fois, ok ça va faire de belles images, mais au sol pas grand chose, c'est juste bon à exciter un peu ceux qui ont les yeux qui brillent quand on Israël est pris pour cible, mais il faut quand même du concret. On avait l'impression que le seul succès était que certains missiles sont passés la défense sol-air. Depuis cette défense a été renforcée, principalement par les américains. C'est en raison de ces limites que pour les iraniens, on va regarder du côté des américains, de leurs bases et tout le reste. Car ils ont bien plus les moyens d'atteindre les forces américaines dans le Golfe que d'atteindre Israël, bien plus les moyens de durer dans une guerre et d'obtenir des coups symboliques. Mais là aussi, frapper les américains c'est une chose, comprendre que le retour de bâton puisse être ce que font les israéliens en puissance 10 en est une autre. Frapper les américains au Qatar par exemple, ce sera également pour l'Iran une déclaration de guerre contre le Qatar et dans un jeu d'alliance, sans doute entraîné par les américains, tous ces pays seront en confrontation contre l'Iran, y compris nous-même et d'autres européens. Téhéran est dans une belle merde aux options limitées. C'est terminé le temps ou les iraniens avaient presque en main de quoi allumer toute la région avec leurs proxys. Ils sont seuls, dans un pays qui va mal, un pays qui aujourd'hui n'a pas grand chose pour tenir tête aux forces face à lui.
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Dans un conflit ouvert entre Israël et l'Iran, la Russie se gardera bien d'aller alimenter l'Iran. Moscou ne peut pas se permettre de se mettre Israël à dos, ceci pour diverses raisons. La possibilité de voir les israéliens amener une aide militaire à l'Ukraine est sans doute en haut de ces raisons. -
Vu la tendance, ce sera un tout électrique
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2023 Guerre de Soukhot
Pol a répondu à un(e) sujet de Titus K dans Politique etrangère / Relations internationales
Nous voyons tous ce qu'il se passe, je me demande pourquoi nous ne voulons pas comprendre. Israël n'est pas dans une perspective de donner une bonne leçon au Hamas puis de repartir en espérant l'émergence d'une alternative. Israël mène une politique qui vise à rendre Gaza invivable dans le but d'amener une majorité de la population à émigrer. Cela passera par la création d'une situation humanitaire scandaleuse ou ceux qui se plaindront du sort des palestiniens seront "invités" à les accueillir chez eux. La bande de Gaza se transforme en un terrain vague, les israéliens détruisent méthodiquement chaque habitation. On demande aux populations de quitter les zones, l'aviation bombarde un maximum, puis quand ça vient au sol vous avez une armée de bulldozers qui vient finir le travail. Le Hamas est devenu secondaire. La finalité c'est quoi, un immense camp de réfugiés vivant dans une grande misère, des zones importantes de la bande de Gaza qui seront sous occupation israélienne, puis ça va chercher des portes de sorties pour réduire considérablement la population présente. S'il n'y a pas de pays volontaires pour accueillir X quantité de palestiniens, je pense que petit à petit les israéliens vont les pousser de force, que ce soit dans la Cisjordanie, la Syrie ou je ne sais quoi. Puis il sera fortement possible qu'après cela il y ait une grosse pression qui se fasse en Cisjordanie pour la colonisation et la prise de territoires. La guerre peut s'arrêter demain (ce n'est toujours pas le cas, les destructions continuent et ça s'amplifient même au sol), la bande de Gaza n'a déjà plus la place pour que les populations vivent décemment, même avec une assistance humanitaire importante. Si par le passé des opérations israéliennes à Gaza amenaient quelques destructions, que la bande de Gaza recevait de l'extérieur des aides (Qatar etc...) permettant la construction de logements, là on est dans un tout autre monde... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Pol a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
On a peut-être une trentaine d'avions d'origine soviétique qui sont assez rincés, un taux de disponibilité assez bas, dont seulement une partie ont été modifié pour tirer des munitions occidentales (AASM, SCALP, HARM, GBU...). Le groupe suédois SAAB semble avoir été retenu pour les moderniser (quand et comment ça va se passer, mystère) Ensuite il faut voir les appareils occidentaux. D'ici fin 2025, ce sera 6 Mirage livrés ainsi que 52 F-16 (24 des Pays-Bas, 19 du Danemark, 6 de Norvège, 3 de Belgique). La Belgique prévoyant encore de livrer 27 autres F-16 d'ici 2028. Mais il y a d'autres possibilités qui sont en cours. Peut-être un nouveau don venant de la France, des Gripen venant de Suède, il y a encore de la perspective de croissance de la force aérienne ukrainienne. En tout cas, ce qu'on peut dire, c'est qu'à mesure que le temps avance, le potentiel aérien ukrainien augmente. Au-delà du nombre d'avions, c'est aussi des avions plus nombreux qui vont avoir des capacités à utiliser un plus grand nombre de munitions. Très bientôt les ukrainiens vont être demandeurs d'un plus grand nombre de munitions qu'ils pourront mettre sous les ailes des avions. La France donne 50 AASM par mois, sachant que très souvent elles sont lancées par deux, il devient logique de voir une vingtaine de frappes par mois, ceci réalisé par des appareils d'origine soviétique modifiés (au nombre très limité). Idem pour la bombe américaine GBU-39, plus petite qui voit son usage augmenter. L'armée de l'air ukrainienne commence à entrer de plus en plus dans un rôle de frappes au sol qu'elle ne faisait plus depuis le début du conflit. N'en doutons pas, il va y avoir une augmentation de l'usage de l'aviation du côté ukrainien. Chez nous, Safran qui produit l'AASM continue à augmenter sa production qui a déjà quadruplé depuis 2022 (200 embauches prévus cette année). -
Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
J'invite ceux que ça intéresse à aller voir sur google earth les installations de Barkhane ou de la MINUSMA qu'on a laissé sur place. Il y a des images récentes du mois dernier, notamment pour Gao, Tessalit ou Kidal. C'est intéressant pour comprendre un peu la situation de "reprise" de ces installations. Alors oui nous et l'ONU avons vidés les lieux, laissant généralement sur place que des constructions, souvent de simples abris (armatures avec toit en tôle) ou des installations type algeco qui auraient été plus coûteux à ramener qu'à laisser. Mais pour qui veut faire l'effort d'une reprise, franchement vous avez une bonne base, en plus des diverses fortifications qui sont là. Il faut entretenir, développer les sites. Quand on voit les sites, on comprend vite que c'est laissé à l'abandon. Là ou vous aviez Barkhane à Gao avec 1200 personnes et plusieurs centaines de véhicules, vous avez aujourd'hui peut-être quelques dizaines de maliens une poignée de véhicules. Du côté de l'ONU (le plus grand camp), une zone qui était encore plus vaste, qui grouillait de vie, c'est la même chose, on comprend bien que malgré l'étendue de la base, tout est abandonné, inoccupé et non entretenu. Je pense qu'on doit avoir grand maximum 600 ou 700 maliens avec une petite centaine de véhicules (pour la plupart des pick-up et dans quel état?) dans une zone qui auparavant comptait déjà autant de maliens (leur camp est juste à côté) mais aussi facilement 4000 forces étrangères avec des moyens sérieux, des centaines de véhicules. L'armée malienne a pris possession de ce qui était une énorme base, de ce qui de loin sur une photo satellite semble toujours énorme, mais qui est totalement vide. On voit bien que l'abandon du camp commence déjà par se voir, les diverses intempéries (tempêtes de sables, les pluies) vont éroder l'ensemble petit à petit, ce qui est en toile ne va pas tenir longtemps, les tôles vont s'arracher, etc. Du côté de Kidal c'est pareil, la base est devenue une poubelle. Pourtant c'était elle qui était au coeur de l'enjeu de reconquête de Kidal par le régime de Bamako. On sait que l'ONU à défaut d'avoir le temps a laissé sur place certaines choses et qu'elle a détruit divers éléments plus sensibles (munitions, véhicules etc...). Comme ailleurs, les structures d'habitats, on s'en fout un peu. Les touaregs étaient passés avant l'armée malienne, ils avaient eux aussi déjà pillé ce qu'ils pouvaient, brûlant eux aussi certaines choses comme des véhicules qui de toute façon ont été rendus inutilisables par l'ONU. On peut voir sur ces images satellites que cette base est également largement abandonnée et qu'il y a très peu de vies, avec des zones brulées , des zones poubelles. Comme ailleurs, aucun investissement sera réalisé pour faire vivre cette base, même pas qu'ils vont aménager des trucs, tout va rester comme c'est. C'est pareil, vous avez peut-être 300 types dans la base, vous en avez une centaine à Tessalit, quand je vois la base à Aguelhoc c'est le désert. Du côté d'Anéfis qui a été la zone étape dans laquelle l'armée malienne qui était dans la reconquête de Kidal a fait une pause d'un mois tant l'éloignement et l'usure de la force (600 maliens + 200 russes à bord d'une centaine de véhicules) devenait logistiquement complexe, aujourd'hui c'est pareil, on doit avoir 150 hommes. N'oublions pas également l'échec russo-malien de venir installer un autre détachement à la frontière algérienne (l'embuscade contre Wagner ou encore le drone abattu par l'Algérie...), des pertes sèches non sans importances. Ce que je veux faire comprendre, c'est que l'armée malienne peut sembler nombreuse sur le papier, d'autant plus qu'avec les putschistes on joue sur les chiffres. Dans la réalité l'armée de terre malienne doit avoir environ 30 000 hommes sur les rangs, près du tiers doit déjà se concentrer sur la capitale. Ensuite vous allez avoir un véritable éclatement de l'armée en une multitude de camps qui généralement n'ont pas plus de 100-200 hommes mais surtout un grand nombre de petits détachements qui vont comporter une cinquantaine d'hommes voir moins. Le Mali est très grand et plus vous vous éloignez de la capitale, plus ces postes/camps de l'armée deviennent peu nombreux et très distants les uns des autres (isolement). Ils peuvent avoir 400 blindés sur le papier, mais c'est pareil, la moitié doit sans doute stationner à Bamako, puis le reste on va les éclater de droite à gauche et vu que le soutien est du genre "ça roule tant que ça peut, on bricole comme on peut", ben très vite ces blindés restent dans les bases, indisponibles ou au mieux postés à une entrée pour dissuader et faire office de protection supplémentaire en cas d'attaque. L'assaut du camp dont on parle n'est pas l'assaut d'un camp isolé et faible, c'est celui d'un camp qui est relativement "communs". Je veux dire qu'ailleurs il ne faut pas s'attendre à grand chose d'autres. Que même des bases comme à Gao ou Kidal, les types ils viennent à 500, c'est jouable (peur, fuite, surprise...). Il n'y a pas de gros hub de l'armée malienne ni même des russes (qui sont éclatés de la même manière) en dehors de Bamako qui peut poser des difficultés majeures à ce qu'on peut trouver en face. Les quelques aéronefs qu'on va avoir sur certains endroits sont presque anecdotiques, souvent même ils n'interviendront pas à temps. Là on a un camp qui a été quasiment effacé de la carte et il ne faut pas croire que derrière l'armée malienne a le potentiel de le reprendre et d'y remettre ce qu'il y avait, même si ça parait peu. Ils reviendront sans doute pour dire "nous l'avons repris", le temps d'une petite vidéo, mais ils repartiront en laissant croire que tout va bien, qu'ils ont traqués et éliminés les commanditaires. Puis on attendra la prochaine attaque d'un camp plus loin pour comprendre que ce n'est pas trop ça. Gare à l'effet domino et au moral qui peut amener des revendications, des désertions et une non combattivité de plus en plus importantes. -
Opérations au Mali
Pol a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Il n'a jamais été épargné, il est même l'épicentre des problèmes de la région. Il n'y a que l'interdiction de certains médias, le contrôle de l'information et surtout une tactique ou on évite les problèmes pour faire croire que tout va bien (limite même qu'on voulait "négocier" à un certain moment), laissant à l'ennemi le temps de s'organiser et de s'adapter avant d'agir. Comme il a été dit, au-delà du coup militaire, ce genre d'attaques amènent à des prises de guerre qui font grossir le potentiel adverse, lui donne confiance pour réitérer la chose. Du côté de Bamako on va minimiser comme toujours et on continue de rester sur une obsession "Kidal" en délaissant tout le reste. D'ailleurs la communication officielle a vite dévoilé une vidéo ou l'on voit un drone (sûrement un TB2) frapper un véhicule et une habitation en présentant cela comme une preuve d'efficacité de la lutte contre les terroristes. Mais cela a été pris près de Kidal et on peut s'interroger sur la nature réelle des cibles tant on a désormais l'habitude des vengeances et autres actes à l'encontre des civils. Les russes sur place n'ont pas beaucoup de moyens, ils vont peut-être dispatcher des soldats ici et là, mais c'est loin de ressembler à ce que nous avions avec Barkhane. Comprenons déjà que nous, quand nous y étions, on ne pouvait pas tenir l'immensité du pays, on refilait cette mission aux forces maliennes et onusiennes pour nous concentrer sur des missions opérationnelles (on traque les terroristes, on fait du ratissage). En perdant Barkhane, le Mali a perdu la force qui traquait les terroristes et ils n'ont pas pris la relève, même s'ils faisaient croire qu'avec 3-4 drones (au rayon d'action limité) ou 2-3 vieux avions venant de Russie ils pourraient faire la même chose (combien ont déjà été perdus ou qui ne sont plus opérationnels?). En ayant fait partir la MINUSMA, c'est ne force de 10 000 hommes qui a laissé un gros vide dans diverses emprises, une force qui exerçait tout de même son effet, réalisait des patrouilles. L'armée malienne a donc été contrainte de combler le vide en prenant possession des camps, mais en y plaçant des volumes de forces très faibles, en dégarnissant d'autres secteurs. Ce qui fait que là ou on pouvait avoir une présence de 200-300 soldats maliens il y a 5 ans, vous en avez plus que la moitié. L'obsession du Nord a également poussé l'armée malienne à y concentrer des troupes et des moyens qui vont faire défaut ailleurs. Les russes là-dedans, jouent presque un rôle psychologique, les soldats maliens se sentant moins seuls, pensant qu'avec eux ça se passera bien, un peu comme avec les français. Sauf que je pense que ce sentiment qui a été fortement entretenu par la propagande et le mythe de l'efficacité russe s'érode à mesure que le temps passe. On se souvient de l'attaque près de la frontière algérienne ou 50 russes ont été tués. Des attaques comme celles-ci n'aident pas, la propagande peut annoncer avoir repoussé l'attaque, peut annoncer que son aviation a détruit les terroristes fuyant les lieux, mais c'est juste gagner du temps chez ceux qui ne veulent pas voir leurs espoirs et leurs idées être remis en cause. Ce genre d'attaques continueront jusqu'au moment ou en face ils décideront que c'est le bon moment pour une offensive de terrain, celle ou ils décideront de prendre et tenir des villes importantes un peu comme nous l'avons vu en 2012, comme nous le voyons ailleurs dans d'autres pays.