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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Quelques précisions sur les déclarations de Merz au sujet de la relation transatlantique Merz veut éviter le divorce avec les USA, mais y préparer l'Europe (...) Merz, un transatlantiste autoproclamé, semble prêt à se préparer à un véritable « divorce » en matière de politique de sécurité après la perturbation brutale et drastique provoquée par Trump. Il a clairement indiqué lundi encore qu'il ne la voulait pas. Mais si ceux qui veulent mettre en œuvre « l’Amérique seule » plutôt que « l’Amérique d’abord » l’emportent, il sera « difficile de maintenir la relation transatlantique », a déclaré Merz. Autant il souhaite un résultat différent Il y a donc une dimension "Retenez-moi ou je fais un malheur", ou bien "Dernière chance, voyons s'ils réagissent" dans la proclamation dure de Merz. Je ne pense pas qu'il faille surestimer les chances que l'administration Trump "rattrape le coup", mais peut-être pas les négliger non plus tout de même. Enfin il leur faudrait penser stratégiquement et long terme, ce qui est peut-être beaucoup demander... Un tel divorce, 80 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, se présenterait en tout cas avec plusieurs grands points d'interrogation. La question la plus urgente sera l'organisation et le financement de la mise à niveau prévue, tout en préservant l'interopérabilité, c'est-à-dire le fait que les différents appareils restent utilisables et réparables ensemble. Selon les experts, il est certain que l'on dépendra au début de l'industrie américaine de l'armement pour les achats, jusqu'à ce que l'industrie européenne soit lancée Organisation et financement oui. Plus dépendance envers l'industrie américaine pour maintenir certains parcs existants... (...) Merz, doutant de la promesse d'assistance illimitée des Etats-Unis, a repris dès le vendredi précédant les élections une vieille proposition de Paris à ce sujet. Il a demandé des « discussions avec les puissances nucléaires européennes sur une participation nucléaire » - un parapluie nucléaire franco-britannique Cela nous amène directement à une autre question : qu’adviendra-t-il du maintien des nombreuses forces américaines en Allemagne ? Avec environ 37 000 soldats américains, près de la moitié des forces armées américaines en Europe sont stationnées en Allemagne. En termes de formation et de logistique, ils sont non seulement vitaux pour l’Ukraine, mais également essentiels pour la sécurité de l’Europe. Oui, mais d'un autre côté Washington ne serait probablement pas trop fâché de les récupérer. Cela dit, augmenter la ressource humaine de leurs forces sera un challenge pour les pays européens, et ne se fera pas du jour au lendemain... La question reste de savoir comment Trump réagira aux déclarations de Merz une fois qu’il en aura connaissance. Dimanche, il a parlé d'un « grand jour » pour l'Allemagne. En fait, la séparation de l’Europe est dans son intérêt. Il aurait alors éduqué les Européens à l’autodétermination en matière de politique de sécurité en quelques semaines C'est une interrogation qui reste ouverte. Est-ce que la politique de Trump est brutale et irréfléchie au point de provoquer un peu n'importe quoi... ou est-ce que les conséquences sur l'attitude des Européens avaient été évaluées à l'avance, et Trump agit juste avec une particulière brutalité pour amener les Européens à "lâcher" enfin l'Amérique ?
  2. Hein, comment ça "longueur inhabituelle" ? Selon mes références, c'est juste une petite note de bas de page, ça ==> [ ]
  3. Paul Mason est journaliste à The European. Je ne pense pas qu'il ait une grande représentativité politique par rapport au peuple britannique La Grande-Bretagne avait autrefois ses propres armes nucléaires lancées d'avion, les WE177, qui furent retirées et démantelées dans les années 1990. Elles auraient du être remplacées par des missiles aéroportés avec le projet TASM, qui fut cependant annulé lui aussi. Il avait mené à shortlister notamment le missile ASMP... Cela dit, si Londres le décidait, les plans du WE177 ont sans doute été conservés L'Ukraine aussi ? Ca c'est du délire oui On peut aussi se mettre tous à chanter Le Roi Louis pendant qu'on y est, en remplaçant "terre africaine" par "terre d'Ukraine"...
  4. Eh, Lammy, Starmer ! Vous en êtes encore là ? Faut se réveiller, Scheiße !
  5. C'est même pire encore Il ne s'agit pas de : la portion du territoire ukrainien sous leur contrôle Il s'agit de : Donbass et Novorussie C'est-à-dire au mieux des quatre oblasts déclarés annexés par la Russie en septembre 2022, qui font toujours partie des conditions de paix de Moscou, y compris Sloviansk et Kramatorsk dans le Donbass, y compris surtout les grandes villes de Zaporijjia et Kherson Mais en fait le concept et la région historique de "Novorussie" n'inclut pas seulement les oblasts de Kherson et Zaporijjia, mais également le reste de la côte de la Mer Noire jusqu'à et y compris Odessa, ainsi que Dnipro Sans doute, les exigences officielles de la Russie se "limitent" aux quatre oblasts officiellement rattachés en septembre 2022. Mais s'il se trouve quelque opportunité... Poutine-Raminagrobis la laissera-t-il passer ? D'ailleurs, à partir du moment où il y a accord avec Moscou sur l'exploitation 50-50 du sous-sol, est-ce que le tracé de la frontière est si important que ça du point de vue de Washington ? Et si l'application de l'accord de paix suppose de continuer la guerre quelque temps, parce que les néonazis de Kiev refusent ce pourtant si clément accord, et que les Européens soutiennent lesdits néonazis, au contraire des Américains bien sûr qui refusent tout soutien puisqu'ils soutiennent la paix eux... est-ce que la Russie n'aura pas à coeur de "réunifier" l'ensemble de la Novorussie ? Cet accord Rubio-Lavrov pourrait après tout avoir quelque codicille secret... de même que l'accord Molotov-Ribbentrop il y a 86 ans
  6. Un contrepoint venu de Russie. Alexandre Douguine est l'un des idéologues de l'eurasianisme, soutien indéfectible de la guerre contre l'Ukraine Bon, d'un autre côté, être voué aux gémonies par Douguine, est-ce un si mauvais signe ?
  7. Voici les 90 secondes où Friedrich Merz, s'exprimant au soir de l'élection au milieu des autres chefs de fractions - Olaf Scholz comme Alice Weidel sont à côté - explique que l'unité des Européens pour obtenir une "véritable indépendance" par rapport aux Etats-Unis sera sa "priorité absolue" Sera-t-il suivi et ces mots se traduiront-ils dans le futur accord de coalition (probablement avec le SPD) ? Saura-t-il transformer cette détermination affichée en politiques concrètes ? Je n'en sais rien, mais... s'il n'est pas convaincu, s'il joue un rôle, c'est un très bon acteur. Il a l'air tout à fait sérieux Si elle est confirmée par des actes dans les mois et années qui viennent, cette déclaration est proprement historique C'est sous-titré en français Au risque de verser dans le systémisme et les clichés, il me semble que l'Allemagne est un pays capable à la fois d'une grande stabilité sur ses choix fondamentaux, qui ne sont modifiés ensuite qu'à la marge et par consensus, et sur lesquels les partenaires étrangers n'auront vraiment pas beaucoup d'influence quelque illusion qu'ils puissent entretenir... et aussi un pays capable de décisions très rapides voire brusquées face à des situations inédites Par exemple la sortie du nucléaire décidée brutalement en 2011 suite à Fukushima. Ou l'accueil "frontières ouvertes" de > 1 million de migrants non documentés en mode "Wir schaffen das !" (on peut le faire !) Je ne dis pas que face à la situation inédite résultant du virage géopolitique américain l'Allemagne va nécessairement prendre une décision brusquée, ce n'est pas certain Mais je ne l'excluerais pas
  8. Prévarication ? Rôoooh, voyons... Comme tu y vas
  9. As-tu la source ? Si on en est au stade de rumeur, ça peut tout aussi bien être une indication de la direction dans laquelle souffle le vent, et Washington va vraiment utiliser ce genre de chantage contre la République de Chine, que l'indication d'une simple inquiétude sur une telle possibilité Inquiétude qui serait certes fort compréhensible, mais sans que cela indique les véritables intentions de Washington Je ne suis pas en train de dire que c'est impossible, attention ! Je pense simplement qu'il faut être prudent tant qu'il n'existe pas d'élément solide Les Etats-Unis et la Russie ont voté contre... Et la Chine s'est payé le luxe de s'abstenir Je pense qu'à Pékin, on doit avoir un franc sourire. "Chers amis américains, vous êtes sûrs ? Signé l'oncle Xi"
  10. Deux manières de voir les choses 1. Macron est moins humilié par Trump que le premier ministre polonais ne l'a été (obligé de poireauter 1h30 pour parler 10 mn avec Trump) ==>Youpi ! La France est placée en-dessous de la Russie certes, mais quand même au-dessus de la Pologne ! 2. Trump exprime de manière symbolique la même hiérarchisation des pays en fonction de leur puissance qu'il applique déjà en traitant l'Ukraine la semelle de sa botte dans la figure et la Russie tout sourire et prévenances ==>Et c'est ça qui pue vraiment, quelle que soit la position de la France dans la hiérarchie telle qu'envisagée par Trump Tout le monde sait que les pays sont très dissemblables en puissance, et que les Etats-Unis et l'Islande ne jouent pas dans la même cour. Mais les règles de politesse internationale - aussi hypocrites soient-elles, certes - expriment tout de même que la référence est le traitement respectueux des pays entre eux (au sens de ne pas écraser les plus faibles, par exemple) L'hypocrisie a pu être définie comme "l'hommage du vice à la vertu". Aussi brutal le comportement international puisse t il être à l'occasion, cet hommage a une certaine valeur, car le vice reconnaît au moins que la vertu est ce qu'elle est L'étalage ouvert, voire ostentatoire, de la politique de puissance brute n'est pas sage MESSAGE SANS OBJET, VOIR LE POST DE J-B ... désolé j'ai conclu trop vite
  11. Je suis d'accord que les arguments du pessimisme sont les plus forts. Cela dit, s'agissant de l'avenir, aucune prédiction ne peut être absolue, et il existe aussi des arguments pour l'optimisme. Donc pour motiver l'action, même si nous sommes d'accord qu'il s'agirait de réaliser un exploit (cela dit, dans l'Histoire, des exploits ça s'est vu) L'argent, au risque d'être brutal, n'est pas le principal problème. Pas à l'échelle de l'ensemble des pays européens - dont le potentiel économique total est énorme. Si une volonté ferme se fait jour, ce n'est pas l'argent qui bloquera, de même que l'argent n'a pas bloqué la réaction à l'époque du Covid par exemple Pistes de solution : - La principale, 25% des stocks des matériels pertinents des pays européens concernés. A compenser rapidement ensuite sur la base de l'augmentation drastique des productions des industriels de défense européens, de même que l'AdT a retrouvé en moins de deux ans les 18 Caesar qu'elle avait cédés en urgence à l'Ukraine - Des achats en Corée du Sud sont peut-être envisageables à court terme (pour livraison rapide), à titre de complément Impossible avec la même profondeur et ampleur oui. Mais des éléments existent (observation satellitaire, avions radar et de renseignement...) qui permettraient de limiter dans une certaine mesure les dégâts s'agissant du renseignement Quant à la communication, Starlink n'a aucun équivalent en effet, ce réseau est unique au niveau mondial, ceci dit il existe semble-t-il des "terminaux gris" permettant de l'utiliser de façon semi-clandestine (les Russes en utiliseraient). L'Ukraine pourrait probablement faire pareil Les pertes militaires ukrainiennes sont très lourdes en effet, le recrutement est en grande partie sur la base de la contrainte Cependant, Kiev a fait aussi le choix de limiter le recrutement, notamment en fonction du matériel disponible. Si celui-ci est augmenté brutalement (voir plus haut) et maintenu ensuite au même niveau, il peut y avoir du sens pour eux à relancer recrutement et formation Le choix en tout cas est de leur côté. Personne ne peut le faire à leur place, ni dans un sens ni dans l'autre Le rôle de l'organisation internationale "UE" devrait dans ce scénario être réduit au minimum. Idéalement, nul La base de l'action serait la réunion des principaux pays, probablement cinq en incluant les quatre premières puissances européennes (qui à elles quatre couvrent l'ensemble du spectre de la production d'armements) ainsi que la Pologne vu sa position géographique et sa détermination particulières
  12. Olivier Kempf résume tout en deux phrases dans sa dernière lettre sur la guerre d'Ukraine Au fond, les négociations nous placent désormais devant une simple et terrible alternative : soit la guerre cesse aux conditions de Moscou, soit elle continue mais sans intervention américaine. Dans les deux cas, l’Ukraine paraît perdante.
  13. Interview de Hubert Védrine sur la situation actuelle. Assez mordant au sujet des Européens, sceptique ou au moins réservé quant aux conséquences réelles de leurs "souffrances très sonores" et surtout il a des analyses intéressantes. Il remet quelques pendules à l'heure concernant l'UE, analyse la bascule actuelle comme "le retour de l'Amérique du XIXème siècle" et parle de période cruciale jusqu'au prochain sommet de l'OTAN en juin Et il est plus optimiste que moi sur l'Ukraine, surtout parce qu'il ne voit pas les Etats-Unis laisser tomber complètement l'Ukraine Hubert Védrine : « Trump n’a aucune considération particulière pour les Européens, au contraire » Paris Match. La semaine dernière, Donald Trump a parlé à Vladimir Poutine pendant une heure et demie au téléphone dans le but de mettre fin au conflit en Ukraine, en excluant du processus les Européens. Que pensez-vous de cette diplomatie coup de poing qui court-­circuite les canaux habituels ? Hubert Védrine. Je suis sidéré par la sidération des Européens. Tout ça était prévisible, mais comme c’était impensable, ça n’a pas été pensé. Trump l’avait annoncé pendant sa campagne. Il l’a redit depuis. Il n’a aucune considération particulière pour les Européens, au contraire. Il ne voit pas l’Union européenne comme un partenaire, mais comme un concurrent commercial. Il aura fallu attendre ce coup de fil et la Conférence de Munich sur la sécurité pour que les Européens découvrent cette évidence. J’ajouterai que l’Europe n’a jamais été une puissance en tant que telle. Dans le passé, c’était la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne qui se battaient entre elles. L’Europe n’a joué aucun rôle dans aucune négociation importante ces dernières décennies. Ni dans les grandes négociations de la guerre froide, ni dans la gestion de sortie de la guerre de Bosnie, ni dans la conférence de Madrid après la guerre du Golfe. Donc ce n’est pas nouveau. (...) Jamais les Européens n’ont voulu s’autonomiser. Ce n’est pas qu’ils n’aient pas pensé à la défense de l’Europe, mais simplement elle était déjà assurée par l’Otan. Sinon, ils seraient devenus gaullistes (...) Vous allez entendre dans les jours qui viennent des déclarations sur le moment européen, mais le soufflé risque de retomber quand Trump menacera les principaux pays européens sur d’autres plans. Par exemple, s’il augmente encore les taxes sur l’automobile allemande, l’Allemagne pliera. Le ministre de la Défense polonais s’est déjà engagé à acheter encore plus d’armes américaines, etc. Mais on verra ce que va donner l’électrochoc Trump, pour reprendre la formule du président Macron (...) L’Amérique du XXIe siècle vient de rompre avec l’Amérique du XXe siècle, celle de Woodrow Wilson jusqu’à Biden. On assiste à un retour à l’Amérique du XIXe siècle – avec le dollar et le Pentagone en plus – qui est mercantiliste et nationaliste, et développe une vision continentale des États-Unis, comme au XIXe siècle, quand ils avaient mis la main sur le Texas. Aujourd’hui, on a les revendications de Trump sur le canal de Panama, le Groenland, les menaces contre le Canada et le Mexique. Tout cela est tellement dément d’un point de vue européen que les Européens ne l’ont pas intégré. Il a donc fallu attendre le coup de fil de Trump archiprévisible et annoncé, et Vance à la Conférence de Munich, pour qu’il y ait une prise de conscience et une gigantesque gueule de bois en Europe (...) Je n’ai pas de doute que Trump va obtenir un cessez-le-feu, quelles que soient les inquiétudes légitimes des Européens, peut-être en intégrant certaines demandes de Zelensky, qui est d’ailleurs plus réaliste et inventif que ses soutiens en Europe. (...) Dans cette hypothèse du gel, il faudra vraiment que l’Ukraine soit dotée d’une armée forte et qu’on continue à remonter le niveau des dépenses militaires pour l’Otan, pas à 5 % comme le demandent les Américains – impossible à tenir –, mais entre 2 % et 3 %. Il faut développer les grandes manœuvres. Le mur dans les pays baltes, c’est très bien. C’est à ces conditions qu’on pourra imaginer, un jour, mais pas tout de suite, de repenser la coexistence avec la Russie et de ne pas laisser les États-Unis le faire seuls Comment se soustraire à la dépendance américaine dans ce cadre ? Les alliés européens de ­l’Alliance seront peut-être obligés de mettre en place “un pilier européen de l’Alliance”, innovation géante et jusque-là un tabou. Mais qui le commanderait ? Le Pentagone plus un état-major européen ? Qui donnerait les ordres ? Il faut une légitimité politique. Je ne dis pas que c’est insoluble. Peut-être que la gravité de la situation va faire bouger les lignes et aboutir à des constructions innovantes. Ça va se jouer dans les semaines historiques qui viennent, d’ici au sommet de l’Otan, en juin. (...) “Garanties” n’est pas le bon terme. Il faudrait que Trump menace Poutine de façon crédible, ce qui n’est pas complètement exclu, car il sait que les Chinois regardent tout ça. Il ne peut pas simplement laisser tomber l’Ukraine. Ça serait horrible pour les Ukrainiens, mais aussi désastreux pour Trump. Cela renvoie à ce que je disais avant. Il faut bâtir un système de défense solidement dissuasif en Europe, y compris en Ukraine, pour que ni Poutine ni personne après lui n’ait la tentation de recommencer. N’oubliez pas ­qu’Eltsine, Soljenitsyne, Navalny avaient les mêmes positions que Poutine sur l’Ukraine. Ce n’est pas une obsession de type hitlérien chez Poutine. Pour les Russes, l’Ukraine est russe, ils n’admettent pas qu’une nouvelle Ukraine soit née. C’est pour ça qu’il faut construire un système qui dissuade tout futur dirigeant russe de recommencer. Quel est le jeu de Poutine ? Il est, comme Netanyahou, du côté des responsables qui espèrent profiter de la pétaudière trumpienne. Il attend, il guette et il va essayer d’obtenir le maximum. Une sorte de Raminagrobis. Mais je ne sais pas et personne ne sait, en réalité, s’il peut se contenter de garder les zones russophones ou s’il a vraiment l’ambition d’aller au-delà. Ce dont il faut le dissuader. Après, tout dépendra de Trump. Aura-t-il conscience que s’il lâche trop à Poutine, il ne pourra plus dissuader les Chinois dans leurs ambitions sur Taïwan et ailleurs ? C’est beaucoup plus important que les souffrances très sonores des Européens dans les prochaines semaines, qui vont peut-être ­susciter le fameux sursaut. Mon impression est que Védrine est trop optimiste sur l'ambition de Poutine, qui a vraiment l'ambition d'atteindre l'ensemble des conditions de victoire qu'il a définies pour la Russie - et les conditions qui concernent l'Ukraine au moins, il peut les atteindre sans aucun accord avec les Etats-Unis, en s'aidant simplement de l'interruption de leur aide à Kiev pour atteindre plus rapidement l'objectif Je me demande aussi s'il tire toutes les conclusions de ce qu'il remarque pourtant lui-même avec la très pertinente formule "l'Amérique rompt avec le XXème siècle et renoue avec le XIXème" avec la concentration sur le continent américain et le mercantilisme. Il est vrai que Trump ne pourra guère dissuader la Chine de ses ambitions sur Taiwan, s'il commence par tout céder à la Russie mais... s'en soucie-t-il vraiment ? L'Amérique après tout semble rompre aussi avec son attachement à l'unipolarité, à cette situation spécifique née de l'effondrement de l'URSS et qui avait poussé Védrine à créer ce concept d' "hyperpuissance". Certes l'unipolarité c'était fini de toutes façons, mais l'Amérique l'accepte et passe à autre chose. Cet autre chose semble bien être une sorte de "partage du monde" en zones d'influence avec la Chine et la Russie. Trump a dit vouloir rencontrer à la fois Xi et Poutine et négocier avec eux une limitation des armements... basée en filigrane sur un tel "partage du monde" en pôles qui n'empiètent pas les uns sur les autres ? Si c'est vraiment sa conception, Trump espère t il vraiment maintenir Taiwan dans la zone d'influence américaine ? Plus sûrement, il accepte que ce ne sera pas le cas, même s'il essaiera sans doute de tirer quelque avantage pour les Etats-Unis à l'occasion de la "transition" de la République de Chine d'une zone d'influence à l'autre
  14. D'après le graphe BSW ne semble pas avoir pris de voix à l'AfD, il a baissé lui aussi
  15. Un risque pour Kiev, c'est que la Russie à titre de concession envers la position américaine - et en échange de l'acceptation de ses conditions de victoire à elle - garantisse le respect de cet accord sur les ressources par le futur gouvernement ukrainien Et à ce moment-là, Starlink coupé, l'aide militaire américaine stoppée, et le front qui continue à saigner de plus belle, Kiev n'aurait d'autre choix qu'entre la soumission aux conditions russes - le paiement aux États-Unis étant déjà assuré - et la continuation de la guerre en mode "pour l'honneur" La Russie aurait acheté l'Ukraine à l'Amérique... avec l'argent de l'Ukraine elle-même Cela deviendrait une trahison légendaire, qu'on enseignerait pour des générations dans les livres d'histoire. Mais l'État ukrainien indépendant le plus durable depuis le XIIIème siècle (34 ans) appartiendrait au passé
  16. On va voir si cet accord est signé. Et surtout, s'il l'est, ce que contiendra au juste la version signée - sachant que l'initiale c'était de l'extorsion à grande échelle
  17. Ben il a une paire de deux, et il bluffe, pourquoi ?
  18. C'est un détail, mais peut-être révélateur ? Voici l'évolution des sondages pour l'AfD (ligne bleu clair) L'AfD voit son ascension interrompue, et connaît même un petit fléchissement jusqu'à l'élection à peu près au moment où Musk commence à en faire l'éloge C'est-à-dire que le soutien bruyant apporté par le milliardaire étranger... pourrait bien l'avoir desservi tout compte fait ==>Peut-être que d'une manière générale les gens n'aiment pas trop que des étrangers se mèlent de ce qui ne les regarde pas ? Plus près de chez nous, c'est une raison de penser que la position adoptée par Bardella, annulant sa participation à une "convention conservatrice" américaine après le salut nazi de Bannon (*), est non seulement de bon sens mais probablement assez fine. Ne pas apparaître comme relais de l'étranger (*) dont l'interprétation la plus charitable (il y en a d'autres) est qu'un homme de soixante-dix ans passés a voulu faire la nique aux journalistes "gauchistes" de la même manière qu'un écolier du primaire trouverait très rigolo de péter en classe pour faire la nique à la maîtresse...
  19. Si j'ai bien compris ce que Macron a dit, il aura deux messages pour Trump - Ne soyez pas faibles, car "la faiblesse, ce n'est pas vous". Ce n'est pas ainsi que je vous ai perçu lors de votre premier mandat - Si vous baissez les yeux devant la Russie, vous n'aurez plus aucune chance de tenir le regard de la Chine, qui est incomparablement plus puissante que la Russie Habile, à mon sens. En appeler à l'ego de Trump, et lui parler de qui compte vraiment pour lui la Chine
  20. Je n'ai pas dit que c'était une bonne chose ! Réformer une grande entreprise à la serpe, ou plutôt à la tronçonneuse, et sabrer ses coûts tout en maintenant le service, ça peut marcher. Musk l'a réussi avec Twitter Faire la même chose non pour une entreprise qui brasse des milliards, mais pour un Etat qui compte en trillions... et qui plus est n'est pas une entreprise, c'est tout autre chose. L'expérience que Musk mène en ce moment avec l'Etat fédéral américain est "intéressante". Dans le sens où le résultat sera instructif. Et dans le sens où je préfère observer les conséquences depuis un autre pays qu'être sur place ... L'alternative, ce sera à mon avis un nouvel "Etat profond" - ce phénomène me semble lié à toute grande organisation qui perdure par-delà ses dirigeants élus - mais aligné sur les idées et les manières de faire de l'équipe Trump-Musk-Vance-etc. Plus éventuellement une phase de désordre assez généralisé pour passer du premier au second
  21. Intéressant de voir comment ça va se dénouer Si Musk a légalement l'autorité de demander aux fonctionnaires de justifier de leur activité (il a écrit sur X que l'objectif était déjà de vérifier que les gens lisent leurs mails, c'est-à-dire qu'ils sont de manière minimale au travail), alors les responsables de ces agences qui ont demandé de désobéir se désignent d'eux-mêmes comme cibles du prochain coup de tronçonneuse... Soit dit en passant, l'influence de Milei sur l'équipe à Washington est peut-être sous-estimée... Non seulement du point de vue des memes, ici la tronçonneuse, mais même de la participation fréquente aux événements politiques aux Etats-Unis. Il est clairement une inspiration majeure
  22. L'Ukraine a certainement eu des centaines de milliers de morts Il faut tenir compte des pertes militaires, très lourdes même si on n'a pas d'information sûre ni précise. Et des pertes civiles, souvent sous-estimées, mais très lourdes également, surtout dans le Donbass (province d'Ukraine majoritairement russophone que Poutine avait prétendu vouloir... protéger)
  23. C'est en effet le scénario le plus probable (même si pas certain). Macron n'approuve de participation française à une force de sécurisation (aérienne) que pour après un cessez-le-feu. Et Starmer ajoute qu'il faudra de toutes façons que les Etats-Unis garantissent explicitement cette force, tout en sachant que Trump le refuse clairement, ce qui est une manière de dire non ==>Ce sont là les deux pays européens les plus à même d'agir librement à court terme, et pourtant ils restent très réservés Si à la fois le soutien militaire américain et européen sont maintenus, la force terrestre ukrainienne continuera un certain temps à tenir. Très probablement pas indéfiniment, car elle diminue notamment en moyens humains, alors que celle de la Russie se maintient voire semble-t-il continue à augmenter Si l'Amérique cesse de soutenir et que l'Europe continue au même rythme, cela ira plus vite Ce n'est que si les Européens augmentaient grandement leur soutien militaire à l'Ukraine que celle-ci pourrait conserver une chance ==>Aucune volonté européenne en ce sens ne s'est manifestée à ce jour En ce qui concerne les pays européens de l'OTAN, la Russie n'aurait guère de chance si elle attaquait la Pologne, à supposer encore qu'elle le veuille (je soupçonne personnellement que Moscou connaît le rapport de forces). En revanche, une prise de contrôle des pays Baltes est pour eux militairement pensable (ainsi que la Moldavie, elle hors de l'OTAN), pour peu que Washington cesse de garantir leur sécurité ==>A date, il est difficile d'imaginer les Européens seuls parvenir à défendre (ou à reconquérir) ces petits pays géographiquement vulnérables Réaction dans ce sens aussi de Stéphane Audrand, en entendant le discours du futur chancelier allemand hier soir Excellente nouvelle. Après, les discours à 100 milliards, on a appris à s'en méfier. Et il n'a pas encore bouclé son programme de coalition. Attention aux réflexes français qui considèrent (encore) que la "pensée du chef" sera forcément traduite en "actes de gouvernement". Espérons que l'Allemagne aura un gouvernement rapidement, sur cette ligne, et qu'on pourra travailler ensemble au renforcement de l'autonomie européenne dans la durée. Chat échaudé par la Zeitenwende craint l'eau froide du Rhin :) Le point sur la différence de type de gouvernement entre Paris et Berlin est essentiel. Merz ne gouvernera pas seul. Et il n'a pour l'instant que prononcé des paroles Si on veut des scénarios sur l'avenir du gouvernement des Etats-Unis, on peut en faire. Pas forcément un exercice sérieux, mais ça peut être distrayant J'aime bien cette version autour du nouveau triumvirat Trump, Musk, Vance : le nouveau triumvirat, qui apporte une fenêtre de stabilité à la République en difficulté. Trump : le vieux cheval de bataille, aimé du peuple, faisant partie de l'establishment mais entretenant une relation difficile avec lui. Trump est Pompée. Musk : l'homme le plus riche du monde. Musk est Crassus. Vance : le jeune arriviste charismatique. Vance est César. Comment cela se passe-t-il ? L'ambition de Musk est d'aller sur Mars, tout comme Crassus voulait conquérir les Parthes. Musk exploite sa richesse et lance l'expédition en grande pompe. Après leur arrivée, les choses tournent mal. Le contact avec la colonie est perdu. La tombe de Musk n'est jamais retrouvée. À la tête d'une société militaire privée dotée de lettres de marque, Vance est envoyé dans les mauvaises terres d'Amérique du Sud pour écraser les cartels et sécuriser le canal de Panama. La guerre dure plus longtemps que prévu. À la fin de la guerre, Vance n'a pas seulement écrasé les cartels, il a conquis l'ensemble de l'Amérique centrale. Dans son pays, Vance est assailli par ses ennemis au Sénat, qui se méfient de ses ambitions et de ses intentions. On murmure qu'il souhaite se faire roi. Les ennemis de Vance murmurent à l'oreille de Trump. N'est-ce pas vous qui avez construit le mur ? Si Vance fait entrer les républiques d'Amérique centrale dans l'Union, qu'en sera-t-il de l'immigration ? De l'œuvre de votre vie ? Vance détruira tout. Et le peuple, après tout, ne vous aime-t-il pas d'abord et avant tout ? N'êtes-vous pas leur héros ? Pourquoi donc craindre cet arriviste ? Avec la bénédiction de Trump, Vance est rappelé par le Sénat pour faire face à des accusations de corruption. Mais pendant tout ce temps, Vance a construit une auctoritas avec le peuple, s'adressant directement à lui avec ses poèmes, lui montrant ses victoires et leurs fruits. Le peuple en est venu à l'aimer plus que Trump, car il lui a renvoyé de grandes richesses et a écrasé ses ennemis à l'étranger. C'est ainsi qu'arrive le jour fatidique où Vance revient, comme on le lui a demandé... mais il ne démobilise pas son armée de mercenaires lorsqu'elle traverse le Rio Grande. Ses forces - qui comprennent désormais d'anciens soldats du cartel, dont certains qu'il a ralliés à sa cause - se dirigent directement vers Washington dans une attaque éclair. Washington se vide dans la panique Trump et le Sénat s'enfuient à New York, où ils rallient leurs forces. Beaucoup sont encore fidèles à Trump, en particulier au sein de l'armée ... mais il s'avère que la base de Trump est beaucoup plus ancienne que celle de Vance ... et nombreux sont ceux, plus nombreux que prévu, qui se déclarent en faveur de Vance C'est ainsi que l'Union se fissure en une guerre civile qui avait été reportée lorsque le triumvirat a pris le pouvoir, il y a tant d'années. Mais il ne s'agit pas d'abord et avant tout d'une guerre idéologique, comme cela aurait pu être le cas - un affrontement entre la droite et la gauche. C'est une guerre de personnalités et de loyauté personnelle, une guerre pour déterminer une seule question : qui sera le roi ? Il est évident que rien de tout cela ne se produira. L'histoire ne se répète jamais aussi précisément. Mais il est amusant de penser à Vance parcourant l'Amérique centrale à la tête d'une SMP. Dans les commentaires, on trouve la conclusion. Le roi, ce ne sera aucun d'entre eux. Le roi ce sera Barron Trump
  24. Le vice-ministre des affaires étrangères russe Ryabkov estime que la Russie ne comprend pas ce que les Etats-Unis proposent au juste, sinon que les Etats-Unis veulent un cessez-le-feu rapide. Mais la Russie le refuse sans règlement des "causes profondes" du conflit - c'est-à-dire des concessions politiques majeures Ryabkov estime que la Russie ne comprend pas le plan de paix de Trump La Russie ne comprend pas le plan de paix américain après les négociations en Arabie saoudite, a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Ryabkov dans une interview à RIA Novosti . « Aujourd’hui, nous n’avons pas acquis davantage de compréhension. « Nous pouvons probablement enregistrer avec suffisamment de confiance la volonté de la partie américaine d’avancer vers un cessez-le-feu rapide », a déclaré Ryabkov. Il a rappelé que Moscou est contre un cessez-le-feu sans règlement à long terme, car « c'est la voie vers une reprise rapide du feu et une reprise du conflit avec des conséquences encore plus graves, notamment sur les relations russo-américaines ». La partie russe ne souhaite pas un tel développement des événements, c'est pourquoi « une solution à long terme doit être trouvée, qui, à son tour, doit nécessairement inclure un élément visant à surmonter les causes profondes de ce qui s'est passé en Ukraine et autour », a souligné le vice-ministre Un discret élément de menace, comme quoi l'absence d'un "règlement" aurait des conséquences graves sur les relations russo-américaines Surtout, refus de prendre en compte les propositions américaines de cessez-le-feu "Nous ne comprenons pas ?" Comme prévu, Moscou insiste sur la "solution à long terme", c'est-à-dire l'ensemble de ses exigences vis-à-vis de l'Ukraine comme de l'OTAN La dernière fois que Poutine les avait citées in extenso, c'était en juin 2024, je les avais rapportées ici. Cette allocution se terminait d'ailleurs par une menace explicite de "changer les termes du règlement", c'est-à-dire de les durcir encore, si ce que Poutine décrivait comme "appel à tourner la page tragique de l'histoire" n'était pas entendu
  25. Au sujet de la partie en bleu, est-ce que Merz n'avait pas justement auparavant la réputation d'un politicien particulièrement atlantiste (corrige-moi s'il te plaît si c'est une erreur) ? Savoir s'adapter est un signe clair d'intelligence J'ai trouvé également cette citation de Merz ce soir « Les interventions de Washington n'ont pas été moins dramatiques, drastiques et finalement scandaleuses que celles de Moscou », a déclaré le chef de file de la CDU et probable nouveau chancelier, Friedrich Merz, lors de la table ronde berlinoise de l'ARD et de la ZDF
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