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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Ca c'est pour la partie pince-sans-rire... OK, nous ne l'avions pas volé De fait, c'est un (nouvel) exemple de message venant du sommet de l'Etat russe et ne laissant aucune ambiguïté sur la détermination de la Russie à "ne pas s'arrêter en chemin" Il y a cependant un faux sens dans la traduction anglaise ci-dessus Je me suis aidé de cette retranscription (approximative) de ses propos ainsi que de ce que j'entends pour arriver à Судьба Украины в том виде, в котором сейчас Государство страна существует, при режиме, который управляет Украиной, - судьба очень печальная... печальная. Мы... Россия на полпути, в философском смысле этого слова, не остановится Ce qui signifie Le destin de l'Ukraine, tel qu'il existe actuellement, sous le régime qui gouverne l'Ukraine, est un destin très triste..... triste. Nous... La Russie ne s'arrêtera pas à mi-chemin, au sens philosophique du terme Naryshkine n'est pas en train de menacer l'Ukraine d'un destin "très triste", au sens de "on va lui faire sa fête". Il est en train d'affirmer que le destin de l'Ukraine sous son régime actuel est "très triste", au sens de "c'est bien pour cela" que la Russie ne s'arrêtera pas à mi-chemin. C'est bien évidemment une propagande mensongère - il n'y a qu'à demander leur avis aux Ukrainiens ! - mais il n'est pas en train de menacer, il est en train de dire, faussement, que la Russie fait cette guerre car elle a le devoir d'aider les Ukrainiens. Le point principal cependant, c'est bien la (Nème) confirmation que la Russie n'est aucunement intéressée par un compromis diplomatique. C'est la capitulation de l'adversaire, ou sa conquête de vive force, qu'ils visent.
  2. J'imagine difficilement que le retrait désordonné d'Afghanistan ait eu une grande influence. L'essai signé Vladimir Poutine sur l'unité historique des peuples russe et ukrainien paraît début juillet 2021 sur le site du Kremlin, soit presque deux mois auparavant. Certes Poutine se doutait bien que les Etats-Unis finiraient par s'en aller, tout le monde le savait depuis un certain temps, mais il a publié ce qui pratiquement le manifeste de l'invasion de 2022 avant qu'il puisse savoir que ce retrait serait particulièrement problématique. La CEE a été créée en 1957. Je veux bien que la France et l'Allemagne aient eu jusque là la même Histoire, mais... comment dire ... Ca me rappelle ce petit extrait de la série humoristique Au service de la France, où les agents secrets apprennent l'ordre présidentiel de développer l'amitié avec l'Allemagne. Devant les doutes qu'ils expriment, leur chef prend un exemple - Moulinier, vous avez des amis ? - Oui - Et pourquoi êtes-vous amis avec eux ? - Parce qu'on se connaît depuis longtemps... On a vécu des choses ensemble... - Donc vous voyez qu'on peut être amis avec les Allemands Dans les faits, ce genre de choses, ça se crée ou se re-crée Tout est une question de négociation, c'est vrai. Actuellement la majorité qualifiée est de 55% des pays représentant 65% de la population totale. Si ce deuxième chiffre passe à 90%, je pourrais sans doute transiger mon opposition Voilà. Quoi qu'on pense du projet d'élargir les sujets qui peuvent être décidés à la majorité qualifiée, il est un peu difficile d'imaginer que tout le monde approuvera cet élargissement. Et comme il faudrait l'unanimité (et sans doute les parlements nationaux et tout et tout) pour décider de cet élargissement... le sujet est plutôt théorique en fait.
  3. On est en plein HS, je vais me limiter à ce post pour commenter sur ce sujet, mais... c'est justement ce qu'est l'Union européenne Non, la seule démocratisation possible de l'UE est de donner en toute circonstance et sur toute décision le dernier mot aux dépositaires de la légitimité démocratique, c'est-à-dire aux seuls Etats. Le Conseil européen, en tant qu'organisation rassemblant des dirigeants détenteurs de la légitimité démocratique - chacun pour son pays respectif - est le seul organe de l'UE détenteur d'une légitimité démocratique. A condition naturellement qu'il statue à l'unanimité. Toute décision prise seulement à la "majorité qualifiée" est antidémocratique par essence. Tous les autres organes de l'UE ne prennent de décisions légitimes que lorsqu'ils suivent strictement les instructions et décisions prises par le Conseil. Cela vaut aussi pour le "Parlement européen", lequel n'est détenteur d'aucune légitimité démocratique puisque le soubassement même de la légitimité est absent : le démos, le peuple (dans "démocratie"), puisqu'il n'existe pas de peuple européen ! Il n'existe qu'un peuple français, un peuple irlandais, un peuple croate etc. Il existe des organisations internationales où la majorité qualifiée s'applique. Par exemple l'ONU, avec les décisions de l'Assemblée générale à la majorité des deux tiers. Ceci est possible et vivable... parce que ces décisions sont en fait sans force ni pouvoir Qu'a dit l'Assemblée générale au sujet de la guerre d'Israël contre le Hamas ? Ou de tel autre sujet ? Qui s'en soucie autrement que comme d'un indicateur de l'humeur générale ? L'AG de l'ONU ne dispose d'aucun pouvoir d'imposer ses décisions à ses membres. En ce qui concerne le Conseil de sécurité de l'ONU, il applique bien une majorité qualifiée (9 voix parmi 15), mais c'est essentiellement un reflet des logiques de force dans l'arène internationale. D'où d'ailleurs le système du veto. C'est bien un conseil de sécurité. La différence est que l'UE a un grand budget, elle a une monnaie, elle définit des normes, elle édicte des directives qui s'imposent aux représentations populaires. C'est une organisation internationale incomparablement plus puissante, et plus intrusive, que l'ONU ==>Elle a du pouvoir, ô combien ! En l'état, l'UE est anti-démocratique par sa structure même, et d'abord à cause de la possibilité déjà dans certains domaines de prendre des décisions à la majorité qualifiée. Même si cette possibilité était retirée - sans parler de l'étendre encore, comme certaines personnes le proposent - le système de l'UE resterait gravement antidémocratique parce qu'il donne à l'exécutif des pouvoirs de nature législative. En l'état, même une décision prise à l'unanimité par le Conseil n'a été prise que par des représentants des exécutifs... et pourtant il en découlera par le travail de la Commission des directives qui s'imposeront aux parlements nationaux sans qu'ils aient même la possibilité de s'y opposer ! La seule possibilité de donner un fonctionnement démocratique à l'UE - et de le restaurer pour la France ! - est de donner la possibilité au Parlement d'annuler toute directive européenne qu'il décide, ce qui lui fournirait au moins un droit de regard et éventuellement de refus ou de modification, comme il l'entend. Ceci bien évidemment pour la Nation dont il est l'émanation, pas pour les 26 autres. En France, il y faudrait une modification de la constitution, qui en quelque sorte effacerait les effets nocifs des modifications de la constitution adoptées (sans suffrage populaire) pour l'adapter aux traités européens - une autre horreur antidémocratique, soit dit en passant. Cette modification de la constitution (il s'agirait de l'article 55) est en l'état proposée à la fois par le RN et par R! Naturellement elle créerait une situation où l'application des directives par le système fédéral deviendrait impossible dans un pays donné... puis dans d'autres, car d'autres pays ne tarderaient probablement pas à décider "Pourquoi seulement tel pays aurait le droit de décider ses propres lois, pourquoi pas moi aussi ?" L'ensemble forcerait une adaptation des institutions européennes - par renégociation du traité de l'UE - aux nouvelles réalités institutionnelles du droit des parlements nationaux d'adapter ou de refuser toute directive. En pratique, il deviendrait impossible de contraindre un pays membre et de contourner ou forcer sa légitimité démocratique. Il y aurait certes quelques remous lors de la transformation - ça criaillerait pas mal... - mais l'UE deviendrait alors une union d'Etats, une structure de coopération volontaire, non une structure imposant des volontés sans et contre les peuples. Les peuples... là est le point central. Qui sait ? L'UE finirait peut-être même par être populaire ! Fin du HS pour ce qui me concerne
  4. Il n'est pas le seul à le penser. Citons @Patrick sur l'autre fil J'ai toujours la certitude que si Trump était resté au pouvoir en 2020 il n'y aurait pas eu de guerre en Ukraine car Poutine se serait dit que "orange man" est assez fou pour faire une très grosse bêtise. Et oui, le principal trait de Trump, c'est qu'il était influençable et impulsif. Personnellement je ne suis pas convaincu, parce que Trump ne pouvait guère menacer de manière crédible de faire pire que ce que... Biden a fait dans la vraie vie. Mais enfin un argument existe. Evidemment, Orban ne l'a pas dit dans les mêmes termes que Patrick. Diplomatie, toussa
  5. C'est une idée intéressante. On pourrait aussi mettre en place des mécanismes qui empêchent la prise de pouvoir aux Etats-Unis par un homme politique acquis à la cause ennemie. En tout cas, certains partisans de Biden seraient tout à fait pour ! Plus sérieusement, le remède à un problème posé par la démocratie n'est pas la dictature. C'est un surcroît de débat d'opinion, et de compromis lorsque c'est nécessaire pour prendre en compte toutes les sensibilités et tous les intérêts. En l'occurrence, il serait très facile aux 26 autres dirigeants de s'entendre sur la proposition de compromis de Orban, qui permet effectivement l'aide à l'Ukraine. C'est à mon avis quelque chose de ce genre qui arrivera, éventuellement avec quelques modifications encore - les négociations devraient continuer.
  6. A quelques jours du sommet extraordinaire de l'UE le 3 février au sujet de l'aide à l'Ukraine, Viktor Orban dont le pays est seul à s'opposer à la proposition de rediriger 50 milliards du budget européen vers l'aide à l'Ukraine, a accordé un entretien au Point, dont voici la version complète. Orban y parle des raisons de l'opposition de la Hongrie au programme d'aide proposé, de sa contre-proposition à laquelle s'opposent les 26 autres, et des pressions subies par son pays. Et encore de Trump, et de la défense des intérêts économiques européens y compris vis-à-vis de l'Ukraine Je ne copie que quelques extraits La position hongroise est donc toujours très claire : au fil du temps, nous pensons qu'il n'y a pas de solution militaire à la guerre en Ukraine. Malheureusement, les 26 autres États membres de l'Union européenne pensent toujours qu'il existe une solution militaire. (...) Nous pensons que la seule solution est diplomatique. Elle implique des négociations de cessez-le-feu et de paix. Dans ce contexte, on nous demande de donner 50 milliards d'euros à l'Ukraine sur quatre ans. Or, parce que nous n'aimons pas l'escalade de la guerre et que nous ne pensons pas que la solution passe par le champ de bataille, nous n'aimons pas cette proposition. Nous avons le droit d'être en désaccord parce que nous avons un budget dans l'Union européenne qui a été accepté il y a trois ans par les autres pays, y compris par la Hongrie. Ce budget européen est une base que les autres veulent désormais modifier. (...) Nous avons décidé de faire une offre de compromis : nous ne sommes pas d'accord pour modifier le budget. Nous ne sommes pas d'accord sur le fait que nous devrions donner 50 milliards d'euros, une somme énorme. Nous ne sommes pas d'accord sur le fait que nous devions l'accorder pendant quatre ans, etc. Mais bon, la Hongrie est prête à participer à la solution des Vingt-Sept, si vous garantissez que chaque année nous déciderons de continuer ou non à envoyer cet argent. Et cette décision annuelle doit avoir la même base juridique qu'aujourd'hui : elle doit être unanime. Malheureusement, certains pays comprennent ou interprètent cette position comme un moyen de les faire chanter chaque année (...) Si le Financial Times publie un document détaillant le scénario d'un blocus financier de la Hongrie et d'un chantage à notre encontre, nous pouvons être sûrs qu'il existe. Je comprends combien il est difficile pour les autres de l'accepter, car l'Union européenne, ces dernières années, s'est de plus en plus orientée vers une direction impérialiste, surtout après le départ du Royaume-Uni. Il s'agit de moins en moins d'une communauté d'États souverains. (...) Nous ne savons pas ce qui va se passer dans les trois ou quatre prochains mois en Ukraine. Alors, dans quatre ans… (...) Qui a fait le calcul ? Pourquoi exactement 50 milliards d'euros ? Nous ne savons pas exactement à quoi correspond cette somme. Et enfin, l'argument principal, du moins pour un démocrate, c'est que dans cinq mois, il y aura des élections en Europe. On négligerait totalement l'opinion des Européens en prenant une décision aujourd'hui qui engagerait l'Europe sur quatre ans et qui porte sur une somme énorme ! Comme si l'opinion des peuples n'avait aucune importance et quel que soit le résultat des élections européennes en juin… Si l'Europe entend se comporter comme une communauté démocratique fondée sur l'État de droit, nous ne pouvons tout simplement pas prendre une telle décision. (...) Nous ne devrions pas oublier que Trump a été l'un des présidents des États-Unis ayant connu le plus de succès en matière de politique étrangère. Pas une seule guerre n'a été déclenchée par lui. Et les accords d'Abraham étaient la seule chance sérieuse de générer une paix, un équilibre et une forme de vie acceptable dans la région très difficile du Moyen-Orient. Ma conviction personnelle reste que si, en février 2022, le président américain s'était appelé Donald Trump, il n'y aurait plus de guerre en Europe. Je ne vois aujourd'hui personne d'autre que lui, ni en Europe ni en Amérique, qui soit un leader suffisamment fort pour arrêter la guerre. La paix porte un nom, celui de Donald Trump. (...) Pour nous, c'est une question de principe, mais les 26 autres en font une question de pouvoir. (...) Il est important que les Européens comprennent que les États membres, s'ils sont en désaccord sur des questions comme la guerre, la migration, le genre, subissent immédiatement une réaction impérialiste de la part de Bruxelles et subissent une forme de chantage. (...) La production agricole ukrainienne est bien meilleur marché que celle des paysans français et hongrois, et ce n'est pas soutenable. Nous ne pouvons pas rivaliser et nous détruisons nos communautés agricoles. Nous ne pouvons pas faire ça – les Ukrainiens doivent le comprendre. La Commission européenne doit défendre les intérêts européens contre les Ukrainiens, et non pas représenter les intérêts ukrainiens contre les agriculteurs européens. S'il fallait retenir une seule phrase, personnellement je choisirais "La paix porte un nom, celui de Donald Trump" Il faut noter que l'estime est réciproque "Il y a un grand homme, un grand dirigeant en Europe - Viktor Orban", a déclaré M. Trump, rappelant que M. Orban avait fait son éloge. "Il est le premier ministre de la Hongrie. C'est un très grand dirigeant, un homme très fort. Certains ne l'aiment pas parce qu'il est trop fort." Il faut noter enfin que Donald Trump a fait beaucoup de progrès sur le sujet d'Orban. Cet éloge date de ce mois-ci. Il y a trois mois, Trump en était à dire que Orban dirigeait la Turquie J'ai été très honoré (de le recontrer), il y a cet homme Viktor Orban. Est-ce que vous le connaissez?", a demandé l'ex-président américain à ses partisans lors d'un meeting dans le New Hampshire ce lundi 23 octobre. Avant de poursuivre: "Il est vraiment l'un des meilleurs dirigeants au monde, le plus fort. C'est le président de la Turquie."
  7. Double blocage politique, j'ajouterais. Avant que éventuellement Washington ne décide de fournir un peu plus d'ATACMS à Kiev, il faudra d'abord que Washington décide, ou non, de reprendre l'aide à l'Ukraine actuellement interrompue. S'agissant des GMLRS, il y a un seul blocage. Il faut qu'il y ait à nouveau des fonds fédéraux pour cela.
  8. Je te rejoins. D'une part il est question aux Etats-Unis de diminuer voire d'interrompre le soutien militaire à l'Ukraine - plus exactement c'est la situation actuelle, et il n'est pas du tout certain que le soutien reprenne - certainement pas de l'augmenter. Le meilleur des cas est donc la continuation du soutien existant... lequel n'a pas empêché, même avec le soutien militaire européen qui s'y est ajouté, que la situation militaire de l'Ukraine soit en train de se dégrader (l'initiative est russe, le RAPFEU s'aggrave, les forces ukrainiennes manquent de munitions et de personnel quant au matériel ce n'est pas la joie non plus) Et ce n'est encore que le meilleur des cas. Quant à l'innovation, on peut toujours être surpris, il est théoriquement possible que quelque part aux Etats-Unis ou en Europe on soit en train de mettre au point des armes géniales qui changeront la donne (des Wunderwaffen ...) Mais ce qu'on voit sur le terrain à ce stade c'est plutôt l'innovation du côté russe (guerre électronique, drones produits à grande échelle...) Le GLSDB est la seule exception que je voie, et il est en retard. La phrase est choquante, et elle est pourtant vraie. La France a eu 1,4 million de tués au combat en 1914-1918, l'Ukraine en un peu moins de la moitié de cette période a certainement eu incomparablement moins que 700 000 tués, même si on prend en considération une évaluation pessimiste de leurs pertes (ce qui est mon cas) Si les Ukrainiens sont prêts à continuer d'aller au combat, l'armée ukrainienne ne manquera pas de troupes. Mais elle pourrait manquer de troupes formées. Elle manque déjà beaucoup de soldats professionnels - à cause des pertes qu'ils ont subies, et du fait de l'agrandissement de ses forces armées depuis le début de la guerre. Mettre un uniforme à un civil et lui donner une arme, ça peut être très rapide, mais alors ses chances de survie sur le front seront encore plus faibles. Le former, il y faut du temps et des institutions... les capacités de formation pourraient avoir du mal à suivre. A titre d'exemple, la France a formé 7 000 soldats ukrainiens en 2023, l'UE au total 40 000. Même en ajoutant les capacités américaines et britanniques, et les capacités ukrainiennes en propre, on est probablement assez loin des "500 000" que Kiev envisage de mobiliser prochainement, ou même des "20 000 par mois" que Zaloujny demandait au gouvernement ukrainien fin novembre D'accord avec toi concernant les chances de Trump de mettre fin à la guerre "très rapidement". Je ne pense pas qu'il y parvienne, ni en 24 heures, ni même en une semaine ou un mois. Il a certainement des idées en tête, disant de Zelensky et de Poutine Ils ont tous les deux des faiblesses, et ils ont tous les deux des forces, et dans les 24 heures cette guerre sera réglée, cette guerre sera terminée Mais personnellement je n'y crois pas. Cependant, son autre message sur la guerre en Ukraine est que nous serions au bord de la troisième guerre mondiale. Si vraiment c'est ce qu'il pense, s'il est sincère là-dessus comme il l'est sur l'idée exagérée qu'il se fait de ses talents de négociateur, je soupçonne qu'il aura alors à cœur d'éloigner les Etats-Unis de cette affaire afin de les protéger. Des boucs émissaires de son échec, il en trouvera facilement. Il y a les Européens, qui ne font pas leur part du travail. Il y a ces deux dirigeants qu'il met sur le même plan en suggérant fortement qu'il veut exercer des pressions et sur Zelensky et sur Poutine. Il y a fort à parier que s'il échoue, il en tiendra responsable le caractère têtu et l'irréalisme de ces dirigeants, ou de l'un d'entre eux. Plutôt de celui qui dirige un pays pauvre et en danger de perdre son indépendance, ou plutôt de celui qui dirige un pays du G20, principal appui de la Chine et qu'il serait intéressant d'essayer d'éloigner un peu de Pékin ? C'est de la propagande, comme tu le suggères toi-même ("harde de macaques poutinoïdes" ) Ca ne dit rien de l'impact de ces armes sur le front. Je comprends, Moscou est une ville où les risques d'incendie sont prononcés. On vient en voisin, en touriste, presque en ami... et voilà, un incendie !
  9. Un peu de temps à se mettre en place on dirait en effet "Le 22 juin, Laura Cooper a déclaré au Congrès qu'en raison de retards dus à des problèmes de développement et de production, l'Ukraine recevrait des missiles GLSDB " au plus tôt à l'automne " Le 14 octobre 2023, Boeing a déclaré que le GLSDB serait livré à l'Ukraine d'ici l'hiver. Le 30 novembre, il a été signalé que la livraison avait été reportée au début de l'année 2024"
  10. Sondage en Allemagne, Un Allemand sur deux craint une attaque de Poutine Dans une interview accordée à BILD la semaine dernière, le ministre de la Défense Boris Pistorius (63 ans, SPD) a mis en garde contre le risque de guerre à moyen terme. Le ministre a déclaré : « Nous sortons de 30 années de paix, 30 années de dividendes de la paix dont nous avons tous bénéficié. Et maintenant, le voyage va dans l’autre sens. "Etes-vous inquiet d'une attaque russe contre l'Occident ?" - Oui 46% Non 44% L'éditorialiste de Bild fait ce commentaire Une attaque russe contre l’OTAN, peut-être même contre l’Allemagne ? Il n’y a pas si longtemps, cette idée semblait absurde et surnaturelle. Mais près de deux ans après l'attaque russe contre l'Ukraine et les nouvelles menaces du dictateur Poutine, les Allemands sont alarmés : une personne sur deux craint que la perfide soif de pouvoir de Poutine puisse également nous affecter. (...) Il en découle : le gouvernement fédéral doit résolument prendre les précautions nécessaires et se coordonner avec ses partenaires de l'OTAN - afin que le bouclier de protection militaire de l'Allemagne soit en place à temps. Nous n’avons pas besoin de paniquer, mais nous avons besoin d’une action intelligente et décisive. Et pas de politique qui se ferait au détriment de l’aide à l’Ukraine.
  11. Oui, c'est une position très inconfortable. Je ne vois que deux options pour les Etats-Unis, et toutes deux présentent des risques importants - mais pas les mêmes 1. Retrait du dispositif américain au moins de Syrie, voire d'Irak et de Jordanie. Eventuellement après une riposte, qui restera cependant symbolique même si elle sera peut-être spectaculaire. L'idée générale de la manœuvre serait que si les forces américaines ne sont pas sur place, elles ne prendront plus de coups, et il sera possible d'oublier cette histoire et de s'occuper d'autre chose. Le risque serait symbolique, mais ce serait un symbole puissant "Tuez des soldats américains, et Washington s'en ira !" Ce message est très mauvais, et il serait entendu non seulement au Moyen-Orient mais ailleurs. L'impact régional serait négatif pour les puissances arabes sunnites, comme pour Israël, car sans l'obstacle que représente encore la présence militaire américaine, l'Iran terminerait d'asseoir son influence sur le "croissant chiite", cet arc qui s'étend de l'Iran jusqu'au Liban L'avantage serait majeur. Mettre enfin un point final au cycle des guerres d'Irak, de Syrie contre El-Assad et d'Irak contre l'Etat islamique, qui dure depuis 20 ans, qui a consommé des trillions de dollars d'argent public et des milliers de vies américaines, et n'a abouti qu'à renforcer puissamment la position de l'Iran au plan régional, et à l'échelle mondiale à l'ascension de la Chine. Pendant que Washington dépensait ressources et attention au Moyen-Orient, la Chine concentrait ses forces sur son propre développement. 2. Riposte lourde contre l'Iran directement, seulement un à deux degrés en-dessous du stade "dévastation". L'idée générale de la manœuvre serait d'utiliser la domination par Washington de l'escalade afin de forcer Téhéran à baisser la tête : en cas de guerre à outrance, l'Iran pourrait sans doute dévaster la production et l'exportation de pétrole depuis le Golfe et provoquer une crise économique mondiale, mais les Etats-Unis pourraient détruire l'ensemble de l'économie iranienne. Et l'Iran le sait. Une riposte disproportionnée par rapport aux pertes américaines serait une provocation à Téhéran "Voulez-vous vraiment cela ? Nos concurrents en souffriraient autant que nous voire davantage. Nous y survivrions. Et vous non" Et la Chine, qui n'a certainement aucune envie d'une crise économique mondiale, exercerait aussi des pressions sur l'Iran pour qu'il "se couche" L'avantage serait avant tout symbolique. "Tuer des soldats américains, même en utilisant des proxys, peut coûter extrêmement cher. Nous sommes capables de riposte disproportionnée, quelles que soient les conséquences" est un bon message général. La force d'un adversaire s'évalue non seulement en regardant ses moyens physiques mais aussi sa force morale : est-il prêt à la violence pour répondre à une offense, ou non ? Les inconvénients sont d'une part le risque que Téhéran ne soit pas dissuadé de riposter. Je dirais que ce risque est moindre que 1 sur 2, mais personne ne peut affirmer qu'il serait nul. D'autre part le risque à mon avis plus important que Téhéran cède cette fois-ci, puis trouve un autre angle d'attaque pour prendre sa revanche plus tard sur un autre terrain. Et enfin et surtout ce serait pour l'Amérique "remettre une pièce dans la machine" dans un casino où elle joue depuis 20 ans, et dont elle n'a rien tiré de bon. Louis XIV, qui n'était certainement pas un "singe capitulard bouffeur de fromage", n'aurait pas eu besoin de plus d'une microseconde pour choisir. Il a toujours accordé une grande importance aux questions de respect international, notamment comme garantie de la paix - et de la grandeur du pays, naturellement. Dans ce genre de circonstances, ça aurait été soit les excuses de l'ambassadeur iranien dans une cérémonie spécifique et très publique, soit la guerre sans retenue. Guerre qui d'ailleurs... aurait été obligatoirement suivie d'excuses ! Cependant, il en est lui-même revenu vers la fin de son règne alors que la France échappait de justesse à une catastrophe parce que essentiellement toute l'Europe s'était liguée contre elle. Sur son lit de mort, il s'est repenti "J'ai trop aimé la guerre". Après la défaite humiliante du Vietnam, les Etats-Unis se sont recentrés sur le développement technologique. Une bonne partie du monde moderne, notamment l'utilisation à grande échelle de l'informatique et finalement des réseaux, a été mise en place à ce moment-là. Je suppose qu'il serait possible pour Washington de faire quelque chose d'approchant. Les résultats ne seraient probablement pas brillants au même degré, parce que les forces vives de la technologie et de l'innovation (nombre de gens éduqués à un niveau donné en science et en technique) se trouvent avant tout en Chine aujourd'hui. Mais il y aurait sans doute moyen d'arriver à des résultats positifs tout de même.
  12. Petit intermède historique / sportif, voici les chasseurs alpins qui s'entraînent à la savate ... En 1898 La vidéo est colorisée, bien sûr. Rappelons que le cinéma n'avait été inventé que depuis 3 ans !
  13. Au sujet de cette option, faut-il s'attendre donc à Opération Mante Religieuse N°2 "le retour du fils de la vengeance" ? L'opération originale en 1988, qui était une riposte au dommage subi par un navire américain du fait d'une mine iranienne, avait été assez cuisante pour les Iraniens L'attaque américaine a commencé le matin du 18 avril et a finalement détruit, endommagé ou coulé deux plateformes pétrolières iraniennes, trois navires de guerre, plusieurs bateaux armés et deux avions de chasse. Les pertes américaines se limitent à deux aviateurs des Marines qui sont morts lorsque leur hélicoptère s'est écrasé dans le Golfe.
  14. A propos de religion, il faut parler de Gog et Magog. Selon plusieurs témoignages rapportés quelques années après, Jacques Chirac - qui était catholique, mais pas spécialiste de l'étude biblique... - a été obligé de poser la question de Gog et de Magog, vu ce que George W Bush lui avait dit en privé En 2003, le professeur de théologie de l’Université de Lausanne Thomas Römer reçoit un coup de téléphone du palais de l’Elysée. Les conseillers de Jacques Chirac souhaitent en savoir plus sur Gog et Magog... Deux noms mystérieux qui ont été prononcés par George W. Bush alors qu’il tentait de convaincre la France d’entrer en guerre à ses côtés en Irak. Dans sa livraison de septembre, la revue de l’Université de Lausanne (UNIL) » Allez savoir » révèle cette histoire qui pourrait sembler rocambolesque si, comme le souligne le rédacteur en chef d’ » Allez savoir » Jocelyn Rochat, elle ne révélait pas les soubassements religieux de la politique de Bush. Prophétie apocalyptique Bush aurait déclaré à Chirac que Gog et Magog étaient à l’œuvre au Proche-Orient, et que les prophéties bibliques étaient en train de s’accomplir. C’était quelques semaines avant l’intervention en Irak. Stupéfaction du président français, à qui les noms de Gog et Magog ne disent rien. Dans » Allez savoir » , Thomas Römer précise : Gog et Magog sont deux créatures qui apparaissent dans la Genèse, et surtout dans deux chapitres des plus obscurs du » Livre d’Ezéchiel » de l’Ancien Testament. Prophétie apocalyptique d’une armée mondiale livrant bataille finale à Israël. (...) Pour Jocelyn Rochat, ce petit secret d’alcôve de la politique internationale soulève une vaste question : notre inculture religieuse, la méconnaissance des Ecritures, à l’heure où les soubassements religieux sont beaucoup plus déterminants que l’on voudrait bien le croire dans les décisions politiques et militaires. Le religieux n’est pas confiné à la sphère privée, conclut Jocelyn Rochat. Un paramètre à prendre en compte, » sous peine de ne plus rien comprendre à la marche actuelle du monde » . Cette dernière phrase est particulièrement juste. De même qu'il était probablement utile d'avoir entendu parler de Gog et de Magog pour comprendre les vues de George W Bush, il n'est sans doute pas inutile d'avoir entendu parler de Dabiq pour comprendre l'Etat islamique, ni d'avoir entendu parler de Philothée de Pskov ou encore du Katéchon pour comprendre les soubassements de la guerre de la Russie en Ukraine. Ceci n'empêche naturellement pas que d'autres logiques soient à l'œuvre. Peut-être George Bush était-il sincère en parlant de Gog et de Magog, mais je soupçonne certaines personnes de son entourage de s'être davantage intéressé au pouvoir et à l'or noir qu'à une interprétation religieuse des événements - qu'ils ne négligeaient cependant pas d'instrumentaliser. De même, je ne suis pas sûr que Poutine croie sincèrement à la théorie de la Troisième Rome ni à son éventuel rôle personnel de Katéchon - mais il peut instrumentaliser ces idées, sans doute. Je pense que la principale conséquence est la réduction d'un quart de la taille du "tuyau". Ce qui est tout sauf négligeable ! Un nombre donné de bateaux effectuera moins de rotations par an, puisque chaque trajet dure plus longtemps. La capacité de transport en est diminuée d'autant. Selon Politico, le gouvernement Biden serait à la recherche d'une option "ni trop, ni trop peu". Une riposte est vue comme une obligation, mais Biden souhaite éviter de lancer une grande guerre Biden, dont on sait qu'il souhaite limiter les conflits et éviter d'entraîner les États-Unis dans une nouvelle guerre au Moyen-Orient, a demandé à son équipe d'élaborer des options militaires en réponse à l'attaque du week-end. Parmi les options envisagées par le Pentagone : frapper le personnel iranien en Syrie ou en Irak ou les installations navales iraniennes dans le golfe Persique, selon les responsables. Le gouvernement iranien, pour sa part, a laissé entendre qu'une frappe sur l'Iran lui-même constituerait une ligne rouge. Les responsables ont laissé entendre qu'une fois que le président aurait donné son feu vert, les représailles commenceraient probablement dans les deux prochains jours et se succéderaient par vagues contre une série de cibles. La question cruciale à mon avis, c'est de savoir si l'Iran veut escalader. Si oui, alors il pourra prendre prétexte de n'importe quoi. Si non, alors il devrait jouer l'apaisement après la riposte américaine. Enfin, sauf à ce que Biden ordonne de raser Téhéran, mais à ce stade je n'y crois pas
  15. Le commerce extérieur de la Russie en 2021, c'était 484 G$ d'exportations et 271 G$ d'importations de marchandises. Pour les services, 37 G$ d'exportations et 54 G$ d'importations. Soit un solde commercial tout inclus de +196 G$, ou encore un taux de couverture de (484+37)/(271+54) = 160% des importations par des exportations (Pour référence, nous étions à 87% ...Et les Etats-Unis à 73%) Le commerce extérieur russe s'est certainement dégradé en deux ans, une partie des exportations étant vendue avec rabais aux nouveaux clients qui ont remplacé en grande partie les anciens clients européens. De là à ce que le commerce extérieur russe soit déficitaire... je demande à voir ! Et si on adopte l'hypothèse raisonnable que Moscou n'a pas commencé à déformer complètement ses statistiques économiques - ils sont bien placés pour savoir que c'est dangereux, référence l'époque soviétique ! - alors le commerce extérieur russe pendant les 9 premiers mois de 2023 c'était 317 G$ d'exportations et 213 G$ d'importations... un taux de couverture de 148%, seulement légèrement dégradé.
  16. Merci pour ces explications. En adoptant "la vue depuis l'hélicoptère", et en sacrifiant les détails, je soupçonne que c'est tout simplement la géographie qui reprend ses droits. Pourquoi est-ce que l'Inde, le Nigéria ou le Brésil semblent se désintéresser largement de la guerre en Ukraine ? Pourquoi est-ce que la Pologne apporte à l'Ukraine un soutien militaire plus important relativement à ses moyens que ne le fait la France ? Pourquoi est-ce les pays européens se sont très peu soucié de la guerre au Yémen, et absolument pas de la guerre en Ethiopie ou au Soudan ? ... A chaque fois, l'explication la plus simple est la distance. La France est à 2 000 km de l'Ukraine, la Pologne en est voisine. L'Inde et le Brésil sont carrément à plusieurs milliers de kilomètres "La politique d'un Etat est dans sa géographie", comme disait Napoléon. Qu'un pays dont la capitale est distante de 8 000 km de Kiev se soit autant intéressé à cette guerre, qu'il ait autant contribué au soutien à l'Ukraine, il y avait là quelque chose de surprenant. Explicable certes s'agissant d'une puissance mondiale, et qui garantit la sécurité de la plus grande partie de l'Europe. Mais pas forcément durable indéfiniment. Il devait bien y avoir un moment où ça s'arrêterait. Je ne sais pas si le Congrès américain va trouver un accord pour reprendre le soutien à l'Ukraine, ou pas. Mais même si la réponse est oui, et même si Biden est réélu en novembre (c'est plutôt mal parti) ça ne sera de toute façon plus pour très longtemps. En effet. L'Ukraine est le plus pauvre pays d'Europe. Taiwan est l'un des centres technologiques mondiaux. Intervenir militairement en Ukraine aurait signifié pour les Etats-Unis participer à une guerre terrestre, c'est-à-dire opposer au point fort de la Russie ce qui est le moins fort dans leurs forces armées. Intervenir militairement pour protéger Taiwan signifierait pour les Etats-Unis une guerre navale et aérienne, c'est-à-dire précisément le domaine où ils sont les plus forts - en particulier par le nombre et les performances de leurs sous-marins ainsi que de leurs bombardiers à long rayon d'action. Si - à Dieu ne plaise ! - la Chine populaire intervient un jour militairement contre Taiwan, je ne sais ce que fera Washington. Mais du moins la question se posera, à cause de l'enjeu que représente Taiwan et de la force relative des Etats-Unis dans les domaines militaires qui seraient en jeu. Comment ? Il y a quelqu'un qui a essayé (Le système autoritaire en Russie a permis) "la décision d'un homme seul de lancer une invasion brutale et totalement injustifiée de l'Irak... je veux dire de l'Ukraine (rire nerveux)" L'impact sur l'esprit public de cet échec de la contre-offensive est très important aussi en Europe. Et je ne peux qu'imaginer l'impact sur les Ukrainiens eux-mêmes ! C'est le prix de l'illusion, et il est élevé. Il aurait été incomparablement préférable de ne pas (se) cacher le fait qu'à partir du moment où la Russie a décidé qu'elle est prête à faire une guerre de longue durée... eh bien, c'est ce qui va se passer. Sauf si l'Ukraine perd la guerre entre-temps, naturellement.
  17. Sur les médias ukrainiens (la Pravda ukrainienne) OP envisage la démission de Zaluzhnyi. Mais il n'y a pas encore de décret Des chaînes Telegram anonymes et des hommes politiques individuels ont commencé à écrire sur le prétendu limogeage du commandant en chef des forces armées ukrainiennes Valery Zaluzhny, mais il n'existe aucun décret à ce sujet. Source : interlocuteurs de l'UP au NSDC, ministère de la Défense, OP, SBU, notification du ministère de la Défense de l'Ukraine Détails : L'une des sources du NSDC a rapporté : "Il (Zaluzhny - ndlr) a été convoqué et s'est vu proposer un autre poste. Peut-être que vous irez quelque part en tant qu'ambassadeur. Il a refusé. Il n'y a pas de décret." Aussi, à 19h40, il n'y a aucun arrêté de révocation sur le site de la Présidence de la République. Certains interlocuteurs liés à l'état-major du commandant en chef suprême ont nié le licenciement de Zaluzhnyi. Des sources du PO à 19h30 ont également signalé que ce n'était pas vrai. Et il y a quelques minutes, Zelensky a officiellement nié que Zaloujny ait été licencié Le président Volodymyr Zelenskyy n'a pas démis de ses fonctions le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Valeriy Zaluzhnyi La situation est en cours d'actualisation. Je retiens quant à moi la dernière phrase tout de même... Attendons de voir que toute la poussière retombe, avant d'être certain
  18. C'est à dire que le mot que tu devrais utiliser n'est pas souveraineté mais contrôle territorial. Le pic, ou le plateau supérieur du contrôle territorial ukrainien est effectivement entre 1991 et 2014. Depuis 2014 ça descend, et l'Ukraine est menacée par le gouffre
  19. Nan, c'est pas les Russes. Ils ont déjà créé le drapeau qu'il faut, c'est vrai - sur le modèle du drapeau de la République populaire de Donetsk, mais c'est juste pour s'occuper République Populaire du Texas Et puis le représentant de la Russie à l'ONU peaufine déjà son discours pour la suite. Faut être prévoyant, quoi Nebenzya : « Il est important de comprendre qu’en fournissant des armes au Texas, la Russie ne devient pas partie au conflit. » (Pour être tout à fait clair, Nebenzya n'a pas dit cela. Ca fait partie des mêmes qui tournent sur les sites russes depuis quelques jours... et oui ils se marrent bien)
  20. C'est une affaire importante, et désolante. Assez d'accord avec @CortoMaltese, étant donné que l'Ukraine court le risque de perdre son indépendance, étant donné que des centaines d'hommes sans doute sont tués ou blessés chaque jour sur le front, la seule peine adéquate dans cette situation est la mort. Zelensky devrait se laisser pousser la moustache. Pas comme Staline... Comme Poincaré notre président pendant la première guerre mondiale. La France a fusillé quand elle était dans le même genre de danger. Un point positif toutefois. Même si on suppose que ce n'est que la partie émergée d'un iceberg, même s'il y a dix affaires de ce genre encore dissimulées... Ça fait au total assez peu. L'essentiel de l'aide semble bien arriver où elle doit.
  21. C'est gentil merci, mais je ne suis pas un expert Je suis ingénieur de formation, je n'ai pas de formation spécifique en relations internationales ni en histoire. Il m'est arrivé de travailler pour la défense, mais je n'ai pas fait l'Ecole de guerre. Bref je suis surtout quelqu'un de très intéressé par la guerre Russie-Ukraine, notamment pour raison de proximité familiale - épouse originaire de là-bas. Ce que je crains, c'est que la stratégie d'attrition choisie par la Russie, visant à la destruction de la défense ukrainienne, soit déjà très avancée et qu'elle ne débouche à court terme - des mois plutôt que des années. Sauf naturellement événements inattendus - toujours imaginables bien sûr - ou aide militaire occidentale immédiatement multipliée - mais on parle plutôt de la diminuer ou au mieux de la garder stable alors qu'elle ne suffit évidemment pas à sécuriser la défensive ukrainienne dans la durée La stratégie de Moscou est l'attrition depuis au moins un an et demi, parce qu'ils comprennent que leurs exigences sont si élevées - Ukraine non seulement réduite, mais privée de toute indépendance véritable parce qu'à la fois neutre et profondément démilitarisée, donc structurellement vulnérable de manière permanente - qu'aucun gouvernement ukrainien ne pourrait les accepter dans le cadre d'un compromis politique, et parce que l'option de la guerre de mouvement a échoué en mars 2022. Ils n'ont tout simplement pas d'autre option pour atteindre leurs objectifs politiques. L'objectif premier d'une stratégie d'attrition n'est pas de gagner quelques kilomètres carrés ici ou un village là, mais de consommer suffisamment de forces ennemies assez rapidement par rapport à leurs capacités de (re)génération de forces, sans compromettre sa propre armée et sans surcharger sa propre (re)génération de forces, de sorte que l'ennemi finisse par être suffisamment épuisé (hommes, matériel, munitions) pour s'effondrer. Alors, c'est la victoire. Le résultat attendu d'une telle stratégie est qu'il y aura peu de mouvements au début, alors qu'on augmente la pression et que l'ennemi résiste, de plus en plus difficilement au fil du temps. Ensuite, sa capacité de résistance sera dépassée et il s'effondrera rapidement. C'est la stratégie du casse-noix. Si on augmente la pression, la noix résiste, elle ne bouge presque pas. On continue à augmenter la pression, elle ne bouge toujours presque pas. Augmentons encore... à un moment donné, elle cède. Alors, on l'écrase. Il est très difficile de prédire à l'avance quand la noix s'effondrera. Mais la situation de l'Ukraine s'est clairement aggravée au cours des derniers mois, les FAU manquent d'hommes, de matériel et de munitions, tandis que la pression russe continue d'augmenter. Les soldats ukrainiens compensent avec de la détermination, du courage... et du sang. Mais si les pénuries continuent de s'aggraver, j'ai du mal à imaginer qu'ils résistent indéfiniment. Un effondrement de la résistance ukrainienne, conduisant à une conquête relativement rapide de l'ensemble de l'Ukraine, est un risque sérieux pour les prochains mois. ==>Dans ce cas, il est tout à fait possible qu'il n'y ait pas de négociations. Parce que la Russie n'en aurait pas besoin Option alternative, lorsque la situation de l'Ukraine deviendrait désespérée, les Ukrainiens entreraient en négociations, sauf qu'elles ressembleraient aux négociations d'armistice en 1918 ("Signez là"). Pas des véritables négociations en réalité, juste l'acceptation des conditions russes par un gouvernement ukrainien qui craindrait encore pire. Si la Russie atteint ce genre de victoire, elle imposera pour l'après les conditions politiques qu'elle choisira. Le minimum absolu, déjà déclaré et répété depuis longtemps, est perte de la totalité des provinces de Donetsk, Luhansk, Zaporijjia et Kherson plus neutralité et démilitarisation profonde de l'Ukraine et certaines conditions politiques comme l'interdiction des mouvements nationalistes et la place de la langue russe. Ce minimum absolu signifierait déjà que l'Ukraine restante n'aurait qu'une "souveraineté limitée", parce que tout gouvernement ukrainien à venir n'oserait pas faire un pas de travers par rapport aux futures exigences russes, de crainte que Moscou ne déclare "Mais dites donc, il vous en reste des nazis en fait ! Allez, on vient vous en débarrasser !" Mais les déclarations de Poutine comme quoi "Odessa est une ville russe", la Russie n'interviendra pas en Ukraine de l'ouest "mais défendra sans concession ses intérêts" (sous-entendu partout ailleurs ?), et la poursuite des combats "risque de remettre en question le statut d'Etat de l'Ukraine" laissent deviner des objectifs potentiellement plus étendus avec une Ukraine encore davantage amputée (plus d'accès à la Mer noire), voire carrément intégrée à la Fédération de Russie à la seule exception de l'Ukraine de l'ouest, dont Poutine a déclaré ouvertement il y a quelques semaines qu'il ne voulait pas car "pas vraiment ukrainienne en fait, c'est juste Staline qui l'a ajoutée, en fait c'est une partie de la Pologne"
  22. Il a un message... pas forcément inattendu de sa part Poutine, homme providentiel... On n'en est pas encore à Poutine nouvel avènement du Christ, mais ça ne saurait tarder.
  23. Je ne jouais pas sur les mots. Je pense plutôt que tu n'étais pas très clair On est tout à fait d'accord. La neutralité dont je parlais c'est clairement la neutralité armée. Qui est tout à fait différente du pacifisme. J'ai été voir l'armée de terre suédoise, c'est assez peu en effet. Plus précisément, c'est à peu près la même chose que la France en proportion de la population. Leur marine est organisée autour de 3 sous-marins et 7 corvettes bien armées. Il est fort possible qu'ils aient été beaucoup plus armés autrefois, reste que leurs forces armées sont tout sauf ridicules si on les compare à celles d'autres pays européens... en tenant compte de la taille relative, c'est un pays de 10 millions d'habitants. Si les Suédois améliorent leur défense, ce sera très compréhensible en effet. Ce ne sera cependant pas un retour... puisqu'ils étaient restés mieux armés que la plupart des autres pays européens, compte tenu de leur taille. Et j'arrête là, parce que j'ai l'impression de n'avoir plus à dire sur ce sujet Maintenant, est-ce que l'admission dans l'OTAN, c'est-à-dire l'abonnement à la protection des Etats-Unis, les incitera vraiment à augmenter leurs investissements de défense ? On va voir, mais cette remarque du ministère suédois de la défense en octobre comme quoi il ne pourrait être question de donner des Gripen à l'Ukraine qu'après l'admission de la Suède dans l'OTAN - donc la Suède aurait de moindres besoins de défense en étant membre de l'OTAN... - ne me semble pas nécessairement aller dans ce sens
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