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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Juste, il faudrait voir si la délivrance de visas à des citoyens russes est plus restrictive ou plus complexe maintenant qu'avant février 2022. Aucune idée, mais ce ne serait pas surprenant Je suis allé en Russie en 2019, et j'ai connu les joies des démarches auprès de l'administration russe à l'ambassade ... Vous savez que l'administration française, c'est pas mal du tout en fait ? -
« Quand j'écoute trop Wagner, j'ai envie de marcher sur Moscou »
Alexis a répondu à un(e) sujet de Banzinou dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui, il s'agissait de Gennady Chastiakov, assistant direct du CEMA ukrainien Zaloujny le 7 novembre 23. On en avait parlé ici Cet accident malheureux est survenu trois jours après que le cabinet président Zelensky ait rappelé que "l'armée ne devrait pas commenter les événements sur le front", Zaloujny ayant peu avant publié un entretien avec The Economist où il donnait une analyse différente de la situation que celle de Zelensky L'idée que l'accident de Chastiakov pourrait en fait être un avertissement à Zaloujny, c'est-à-dire qu'il s'agisse d'un assassinat, est complotiste. A noter que Zaloujny lui-même est complotiste "il (s'agit) d'un meurtre intentionnel" Cet événement indique à mon avis avant tout les fortes tensions au sommet du pouvoir ukrainien, résultant de la situation difficile et dangereuse sur le front Personnellement, j'en resterai au tarot- 1 321 réponses
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Personnellement, ce thème me fait penser à cette déclaration de Poutine en 2015 à propos de la guerre en Syrie Vladimir Poutine, parlant de l'opération militaire en Syrie, a fait un parallèle avec son enfance à Leningrad. "Il y a déjà 50 ans, la rue de Leningrad m'a appris une règle : si un combat est inévitable, il faut frapper le premier" Logique "de la rue", et Poutine a effectivement été il y a longtemps un voyou des rues de Leningrad, il ne s'en cache pas, et même il n'est pas loin de s'en glorifier. Ce qui est intéressant, au-delà de la citation elle-même, c'est d'afficher l'idée que la base des relations internationales est au fond la même que celles des combats de rues entre bandes rivales Cette idée est-elle fausse ? Je n'irais pas jusqu'à le dire. Mais c'est une chose de le penser, une autre de l'afficher complaisamment. C'aurait été infiniment préférable, nous sommes d'accord ! Je soupçonne que l'idée générale de Poutine et des autres dirigeants russes est que cette influence s'exercera d'autant mieux après leur victoire. De la même que si une bande plus forte rosse une bande rivale et l'amène à raison, elle peut envisager de l'absorber. Il me semble que les dirigeants russes sont sincères quand ils disent que l'Ukraine n'existe pas vraiment. Ils ont donc assez logiquement l'idée qu'une fois la plus petite bande rivale vaincue, il sera possible d'obtenir qu'elle rejoigne la plus grande. Poutine disait d'ailleurs il y a quelques semaines que l' "opération militaire spéciale" était "une sorte de guerre civile" (à ses yeux) -
« Quand j'écoute trop Wagner, j'ai envie de marcher sur Moscou »
Alexis a répondu à un(e) sujet de Banzinou dans Politique etrangère / Relations internationales
Je pense qu'il faut faire une nouvelle version de ce chant soviétique de la grande époque Jour après jour, les années passent L'aube de nouvelles générations Mais personne jamais N'oubliera le nom de LÉNINE. (Refrain) Lénine est toujours vivant, Lénine est toujours avec toi Lénine est dans ton printemps, Dans chaque jour heureux, Lénine est en toi et en moi ! D'ailleurs, on dit que du côté de l'Argentine,, un certain Autrichien naturalisé Allemand... certes il a 134 ans aujourd'hui plus tout à fait en forme, mais- 1 321 réponses
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Un peu anecdotique par rapport au reste, sans être tout à fait négligeable, ceci aussi fait partie des conséquences de la guerre Les touristes russes explorent de nouveaux horizons Selon les informations publiées par le journal Izvestia et basées sur les données de Yandex Travel , le flux touristique de la Russie vers le Japon a été multiplié par sept au cours de l'année écoulée, soit une augmentation de 570 %. Les analystes ont noté qu'en 2023, l'Asie est devenue la région dont la popularité en Russie a le plus augmenté. Le Japon est en tête en termes d'augmentation du nombre de touristes russes, mais le nombre de voyages vers d'autres pays asiatiques a également sensiblement augmenté. Les voyages vers l'Indonésie ont été multipliés par cinq (de 393 %), vers les Philippines de 4,5 fois (de 345 %) et vers la Thaïlande et la Corée du Sud par trois. Les voyages en Inde et en Iran ont également doublé, ainsi que le tourisme en Chine . Outre les pays asiatiques , les Russes manifestent également un intérêt croissant pour l'Afrique. En particulier, le nombre de voyageurs vers l'Afrique du Sud a doublé et vers le Maroc - de 50 %. Le coût moyen d'un billet aller-retour est de 70 000 roubles pour les voyages en Afrique du Sud et de 50 000 roubles pour le Maroc. De ce que je comprends, la cause est avant tout économique. Rien n'empêche les touristes russes de visiter France ou Italie comme avant... mais c'est beaucoup plus cher, à cause de l'absence de vols directs qui oblige à faire escale en Turquie ou en Serbie. On entend toujours parler russe dans les lieux touristiques en France, mais moins qu'avant, et ce sont des personnes en moyenne plus riches qu'avant A noter que les Russes ne font pas de différence entre les pays qui les ont "sanctionnés" comme Japon et Corée du Sud et les autres comme Indonésie et Thaïlande. Il faut dire que les dirigeants de Tokyo et Séoul ont eu l'intelligence de sanctionner là où ça pouvait faire mal à la Russie (composants électroniques) mais pas là où c'est pour eux que ça aurait été mauvais (ils continuent d'acheter du gaz comme avant, et les vols directs n'ont pas été supprimés) Preuve qu'il est possible à des pays démocratiques d'avoir des dirigeants intelligents ! Même si certes ça se fait rare du côté de l'Europe et de l'Amérique du Nord A noter encore que le tourisme russe en Chine a augmenté beaucoup moins que dans des pays asiatiques pourtant alliés des Etats-Unis. Ben alors ? Et la grande amitié prolétarienne anti-hégémonique, alors ? Ne me dites pas qu'en réalité... vous vous sentez nettement moins proches de la Chine que vous ne le prétendez ? -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Juste une petite note préliminaire à ce stade. Et d'abord une question, qui dans la salle a déjà lu son dernier bouquin "La défaite de l'Occident" ? Parce que moi non. J'ai écouté une ou deux interviews du bonhomme oui, mais comment pourrais-je juger du poids ou de la superficialité de ses arguments en me contentant d'un résumé de quelques phrases ? Seulement voilà ! Il est sur ma table, là, au moment même où je vous parle, ce bouquin. Donc ça va changer ! Et quand j'aurai lu les 370 pages, je pense que j'aurai ma propre opinion, sans la baser sur telle phrase qui semble un peu rapide mais dont je ne sais pas si elle est représentative du fond ou si c'est juste une phrase légère dans un texte factuel et sérieux. Ni sur telle idée de fond qui peut me plaire ou non, mais dont je ne sais pas pour l'instant si Todd l'a appuyée sur des arguments qui ont du poids voire emportent l'adhésion, ou s'il s'est contenté d'exposer des idées qui lui plaisent façon Café des amis En attendant, je me propose de m'abstenir de commenter davantage -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Merci, je découvre la référence. Eh oui, sur AD.net, nous avons aussi les "quarts d'heure culturels" Févronia vit dans la forêt. Le prince Vsevolod la rencontre en se perdant à l'occasion d'une partie de chasse. Il en tombe amoureux. Au cours des festivités du mariage, on apprend que les Tatars attaquent la ville du Petit Kitège et projettent de s'en prendre ensuite au Grand Kitège. Celui-ci sera finalement sauvé par un miracle qui le rend invisible. Les Tatars renoncent à leur projet Pour continuer l'intermède culturel, il semble que cette légende de la ville de Kitèje soit inspirée d'événements réels en 1237 lors de la conquête de la Rus - ce pays submergé par la conquête mongole dont sont issus à la fois Russes, Ukrainiens et Biélorusses. Mais bien sûr dans la réalité la ville n'est pas devenue invisible et les Mongols ont tout conquis. Cette légende inventée plus tard se rapproche donc d'un déni fantasmatique de réalité Aujourd'hui aussi, un miracle tel celui de la légende est improbable. Févronia est indisponible, et les Russes Tatars ont Glonass ils semblent parvenir à situer l'Ukraine. Est-ce qu'un autre type de miracle est possible ? Pour être franc, je ne sais pas. L'Ukraine souffre de : - Manque de personnel militaire, notamment qualifié, avec des pertes militaires plus grandes que celles de la Russie et la formation de nouveaux soldats qui ne parvient pas à compenser - Manque de matériel de guerre - Manque criant de munitions - Poursuite des fabrications de matériel de guerre russe à grande échelle - Poursuite de la formation de nouveaux soldats russes - Alors que le plus clair du soutien matériel et en munitions déjà insuffisant qu'elle recevait est interrompu (Etats-Unis, > 50% du total) sans clarté sur son redémarrage plus tard cette année, ou pas - Sans que les Européens (< 50% du soutien militaire) aient la capacité, ni forcément la volonté, de compenser ce manque... qui de toute façon n'arrivait dans les deux premières années de la guerre à un total très insuffisant Reste, si on veut lister les arguments en sens inverse, que : - "Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir", Ще не вмерла України ні слава, ні воля ("Ni la gloire ni la liberté de l'Ukraine ne sont mortes", premières paroles de l'hymne ukrainien), et les Russes n'ont pas encore percé. Espérer qu'ils s'y prennent mal indéfiniment serait déraisonnable, espérer qu'ils aient de la malchance indéfiniment aussi. D'autant qu'ils ont montré l'année passée qu'ils avaient appris de leurs erreurs initiales. Mais il est peut-être pensable qu'ils se plantent assez longtemps, ou aient la scoumoune assez longtemps, pour que les Européens aient le temps de réagir à la bonne échelle - pour qu'ils commencent à s'y mettre, déjà ? - Les pertes démesurées de l'Ukraine à ce jour sont en partie le résultat de la volonté offensive qu'ils ont manifesté jusqu'ici. Tenter la contre-offensive était une faute et fut un désastre. Mais si l'Ukraine choisit clairement et fermement la défensive, si elle accepte le cas échéant d'échanger tant de km² contre la survie plus longue de l'Armée et de l'Etat et des pertes importantes du côté russe, peut-être aura t elle plus de succès pour durer plus longtemps ? - Percer un front, sauf adversaire mal préparé ou surpris (offensive russe de février-mars 2022, offensive ukrainienne près de Kharkov en septembre 2022), semble difficilement praticable dans cette guerre. C'est pourquoi la Russie a choisi depuis longtemps la stratégie de l'attrition, cherchant à épuiser l'armée ukrainienne pour qu'elle finisse par s'écrouler, et faisant des progrès importants dans cette direction. Le risque qu'elle parvienne à ses fins à court terme (des mois) est grand. Mais on ne sait pas en réalité quel est le degré d'affaiblissement nécessaire pour qu'un front s'écroule... et s'il était plus élevé qu'on ne peut le craindre, et si l'Ukraine avait en réalité davantage que quelques mois ? - On n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise : et si les Américains parvenaient finalement à un accord du type "OK on va arrêter l'avalanche d'immigration illégale" contre "OK on va approuver les 60 milliards d'armements pour l'Ukraine" ? Cela donnerait à Kiev sans doute encore un peu de temps ==>Est-ce que les Ukrainiens veulent, ou non, tenter le coup ? L'alternative est de rechercher immédiatement avec Poutine un accord qui condamnera certes l'Ukraine au mieux à un statut de "souveraineté limitée" sur un territoire réduit, au pire à l'absorption pure et simple par ce qui deviendrait l'Empire russe. Mais qui du moins permettrait d'arrêter l'effusion de sang Ce n'est pas à nous de prendre la décision de tenter, ou non. Il va de soi que si les Ukrainiens décidaient de reconnaître leur défaite, nous n'aurions aucun droit de les juger. Il serait d'ailleurs envisageable de tenter de limiter leurs pertes en s'insérant dans la négociation pour proposer à Moscou des carottes en échange d'une certaine modération - oui ce serait humiliant, mais beaucoup moins grave pour nous que pour les Ukrainiens ! Mais SI les Ukrainiens décident de tenter cette chance, même limitée, de sauvegarder in extremis leur indépendance, il me semble de notre intérêt de les aider autant que possible -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Personnellement j'utilise le mot clé Залужний (Zaloujny en ukrainien) avec le filtre "moins de 1 heure" Rien ne sort qui ait à voir avec une éventuelle destitution / démission -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je me répète, mais si tout allait pour le mieux dans le meilleur des OTAN possibles, si la présidente Clinton allait vers la fin de son deuxième mandat et qu'un duel Harris-Haley se dessinait pour la présidentielle de cette année, bref s'il était toujours resté littéralement inimaginable que les Etats-Unis reprennent leurs cliques et leurs claques et rentrent en Amérique du Nord - ou en Asie. Si Berlin et autres capitales avaient pu continuer à ronquer ferme sous la protection du bras sûr de Washington ... Alors nul ne serait inquiet, même avec la Russie à 6% du PIB pour la défense et occupée à innover militairement pour mieux conquérir l'Ukraine Seulement voilà, Clinton n'a jamais été élue, même avec Biden au pouvoir l'aide à l'Ukraine s'arrête, et les partisans de Trumpinator affichent son slogan I'll be back Il n'y aura pas de tempête rouge. Il n'y aura aucune invasion russe dans aucun des pays de l'Union européenne... version 1986-1995 à 12 membres Si les Etats-Unis se désengagent de la sécurité européenne, le risque sur les trois pays baltes est réel. Et le risque sur Finlande voire Pologne ne peut être écarté d'un revers de main. S'il fallait parier ? Je dirais que le plus probable est que Trump veut seulement XXX milliards de $ en plus de commandes pour l'industrie militaire américaine, et il les obtiendra. Et que même s'il retire vraiment les Etats-Unis, le plus probable est que Finlande et Pologne n'ont rien à craindre, et que les Baltes en seront quitte pour donner des droits identiques à leurs citoyens russophones et s'engager à la neutralité. Je pourrai envisager de placer 10 € sur ce scénario. Mais je refuserais absolument de parier là-dessus le destin de mon pays ou la vie de mes proches ! -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Extrait de cet article Les experts politiques ukrainiens notent que tout cela n’est actuellement que des rumeurs Je ne trouve rien dans les médias ukrainiens. Rien d'ailleurs sur le site mk.ru qui est censé être la source - et qui est d'ailleurs évidemment un site russe Sais pas. Ça m'a l'air d'être une poubelle. Ou alors c'est un super site d'espions de la mort qui tue. Mais ils cachent bien leur jeu -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Le scénario qui inquiète vraiment les Européens du Centre et du Nord, et les Baltes en premier lieu, c'est un retrait même partiel même implicite - et pourquoi pas franc et massif - du soutien américain à leur sécurité. Si Biden est réélu, ou encore si Trump une fois réélu s'avère ne rechercher qu'un better deal sous la forme de beaucoup plus d'achats d'armes américaines par les Européens - nos voisins seront probablement soulagés et heureux de s'exécuter - alors les pays de l'OTAN resteront sans doute immunisés contre une intimidation militaire voire une agression russe. Si en revanche Trump s'avère ne pas simplement chercher à "en avoir pour son argent" mais décide de remettre en question le principe même de la garantie américaine de la sécurité de nos voisins... alors le champ des possibles s'ouvrirait. En ce qui concerne la Moldavie, si l'Ukraine tombe je ne donne pas cher de son indépendance. Au mieux, si Chisinau agit suffisamment rapidement pour expliquer que non non la Transnistrie ce n'est pas à eux bien sûr, et d'accord pour un traité de neutralité évidemment, ils parviendront à s'en sortir sans obligation d'héberger une base russe pour les "protéger"... et encore, si Poutine est de bonne humeur -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Cette stratégie aurait du sens oui. Elle serait basée sur la réalité, en dehors de laquelle comme disait un certain Charles on ne fait pas de politique qui vaille. Le problème est qu'il y faudrait non seulement la résilience des Ukrainiens, mais la mobilisation industrielle des Européens. Qui n'a pas encore commencé S'agissant de la France, l'augmentation de la cadence de production des Caesar, de 2 / mois en 2022 à 8 / mois courant 2024, fait figure d'exception : - La production d'obus de 155 mm n'est passée qu'au total assez ridicule de 3 000 / mois - La production de Scalp EG n'a pas été relancée - Il n'y a pas eu de commandes nouvelles de Jaguar, ni de Rafale, qui permettrait aux industriels concernés d'augmenter la cadence pour dégager la marge de sécurité nécessaire à ce que la France puisse donner nettement plus d'AMX 10 RC ou de Mirage 2000-D - On n'a pas entendu parler non plus de commandes supplémentaires de SAMP, ni de VL Mica, ni de Mistral 3 pour la défense sol-air - La production de Griffon n'a pas été multipliée par trois pour permettre de donner davantage de VAB, voire de Griffon directement - On n'a pas entendu parler de commande massive de MMP. Etc. etc. Les autres pays européens, je ne suis même pas sûr qu'ils aient leur propre exception "Ah pour ce matériel là seulement on a fait ce qu'il fallait" comme la France pour le Caesar. Je serais heureux d'être démenti, mais est-ce que j'ai manqué quelque chose ? L'Allemagne a t elle triplé sa production de Leopard 2, ou de Gepard ? La Grande-Bretagne a t elle commandé des Storm Shadow en masse ? Des Eurofighters ? Nous en sommes en France au stade où le président "appelle" les industriels concernés à produire "plus". Discours. Ce sera plus qu'un discours quand ce sera matérialisé par des commandes pluriannuelles au niveau suffisant pour que les industriels puissent envisager d'investir dans l'outil de production. Pour finalement que l'Ukraine arrache la survie de son indépendance de l'intégration forcée à un Empire qui la regarde droit dans les yeux comme la Pologne en 1795 - au mieux. Et sinon pour - au moins ! - que les Européens du moins puissent défendre et dissuader l'Empire d'aller encore plus loin. Sans l'Amérique, qui regardons les choses en face est sur le départ - et il n'y a d'ailleurs rien à reprocher à nos amis américains qui ont déjà été très patients à continuer de protéger tant de nos voisins sans qu'ils s'organisent pour tenir sur leurs deux jambes -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Pour être plus précis - oui il m'arrive de pinailler - cette puissance ne va peut-être plus être déployée en Ukraine, même sous la forme de dons d'armement et de munitions. La capacité des Etats-Unis à continuer, éventuellement à en faire davantage, ne me semble pas en cause Leur volonté est clairement sujette à caution. Et ceci dès maintenant, sans aucun besoin de parler de l'éventuel retour d'un quelconque horrible populiste à crête orange. Il est possible que le débat politique au Congrès arrive finalement à quelque compromis "Aide à l'Ukraine en échange de lutte contre l'avalanche migratoire", mais ça n'a rien de certain. Il est possible que l'aide américaine à l'Ukraine, interrompue depuis quelques semaines, ne reprenne jamais... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Il est tout à fait possible qu'ils s'avèrent résilients, bien d'accord là-dessus. Le moral, la volonté collective, je ne crois pas que ça puisse se modéliser. Et la France a persisté dans la défense pendant la première guerre mondiale malgré 1,4 millions de morts au front, environ 20% de la partie masculine d'une génération entière qui est tombée au combat Mais attention, ce que j'ai mis en gras n'est pas vrai. Les sondages en Ukraine sont concordants, en voici un de juin 2023 : la majorité des Ukrainiens connaissent des gens qui sont morts du fait de l'invasion La majorité absolue des Ukrainiens - 78 % - ont des parents proches ou des amis qui ont été blessés ou tués lors de l'invasion russe. (...) - 64 % des Ukrainiens ont au moins un parent proche ou un ami qui a été blessé (en moyenne, ils ont 5 proches blessés), - et 63 % ont au moins un parent proche ou un ami qui est décédé (en moyenne, ils ont 3 proches décédés) Et oui, ces chiffres sont surprenants. Ils font partie des signes faibles, mais nombreux et concordants, qui m'avaient personnellement amené à soupçonner que les pertes humaines en Ukraine sont particulièrement élevées - avant que la chose ne soit quasi-officiellement confirmée par un ancien ministre de l'intérieur de l'Ukraine à la télé ukrainienne début janvier Honnêtement, je dis 500 000 (...) Tués et blessés graves Impossible à prévoir à l'avance. Le point de rupture moral d'une population peut être proche ou lointain, comment le savoir ? S'il y a des cas, l'un des côtés les publiera et en fera au maximum la publicité. Pourquoi Zelensky s'obstine-t-il ? N'est-ce pas lui le boucher des Ukrainiens ? La réunion avec la Russie fraternelle, ce serait tellement préférable ! L'autre côté les minimisera voire les passera sous silence. Manipulations. Ou cas isolés de redditions, et voici deux autres exemples où ce sont les agresseurs qui se sont rendus. De loin, avec seulement les sources ouvertes, comment faire la différence ? -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
J'ai des idées beaucoup plus simples sur la question. Et un argument assez fort pour empêcher toute réplique. Le borstch, c'est comme le couscous. C'est très bon. ==>Donc c'est français Que voulez-vous que les Marocains, Ukrainiens, Algériens et Russes répondent à ça ? -
Guerres au Proche et Moyen-Orient
Alexis a répondu à un(e) sujet de herciv dans Politique etrangère / Relations internationales
2024 démarre sur les chapeaux de roues. ... Pardon, sur les tuyères de missiles. Reste à voir si la France, ou d'autres acteurs, parviendront à amener le Hezbollah à la modération. Sinon, ça se présente très mal pour le Liban -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je n'apprécie pas non plus cette formulation du PR, mais pour des raisons différentes 1. Nul ne peut être tenu à quelque chose d'impossible. La France n'a pas la capacité de "rendre la victoire russe impossible", elle ne peut donc y être tenue. L'ensemble des membres européens pris ensemble non plus n'a pas cette capacité d'ailleurs, et même l'ensemble des membres de l'OTAN Etats-Unis compris ne l'aurait pas nécessairement. En dissimulant cette réalité, on garde sous un voile pudique le rapport de forces sur le front et la situation très dangereuse dans laquelle se trouve Kiev. On rassure. On rassure trop à mon avis, c'est un mauvais calcul, c'est la perpétuation de l'attitude über-optimiste générale en Occident depuis le début de ce conflit, et qui en fait dessert la cause du maintien de l'indépendance ukrainienne 2. Il ne s'agit pas de "devoir", mais d'intérêt. Celui de la France. La France n'a en réalité aucun devoir envers l'Ukraine, qui n'est pas du nombre de nos alliés. Mais elle a intérêt ô combien à ce que nos alliés d'Europe centrale ne se trouvent pas mis en danger et sous grande tension face à une Russie qui aurait pris le contrôle de l'Ukraine, car cela bouleverserait l'ensemble de l'architecture de sécurité européenne, et nous amènerait à des réactions éventuellement dures et en tout cas fort coûteuses 3. Si la Russie prend le contrôle de l'Ukraine en 2024, et si le président Trump retire les forces américaines d'Europe en 2025 par-dessus le marché, ce n'est pas "la fin de la sécurité européenne". C'est le début d'une période de bouleversements à n'en pas douter, le début d'une tempête qui nous amènerait à changer beaucoup de choses oui. Et les solutions adoptées par les Européens pour leur sécurité seraient peut-être très différentes de celles d'aujourd'hui. Mais nous nous adapterions Et on découvrirait que les Européens des années 2022-, tout comme ceux des 18ème ou 19ème siècle, peuvent certes être décrits de plusieurs manières. Mais que "petits chatons inoffensifs" n'en fait pas partie Le PR aurait du à mon avis dire quelque chose du genre "L'Ukraine est dans une situation difficile et dangereuse, le risque qu'elle perde son indépendance en passant sous contrôle de l'agresseur est réel. Notre intérêt en tant que Français est de faire le maximum pour l'aider à maintenir sa liberté, car si l'Ukraine tombait c'est la sécurité du continent européen qui serait mise en danger. Avec ses alliés, la France continuera dans la durée à aider l'Ukraine à résister. D'autre part, nous proposons à nos partenaires européens de discuter des préparatifs à mettre en place dès maintenant pour le cas échéant pouvoir faire face à l'éventualité la plus dangereuse où dans les deux ans qui viennent à la fois l'Ukraine passerait sous contrôle russe et les Etats-Unis décideraient de se retirer de la sécurité de notre continent" -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Nous étions frères dans la Légion. Aujourd'hui, nous nous battons les uns contre les autres en Ukraine L'ensemble de l'article est intéressant. Je retiens en particulier ces passages qui sont le témoignage direct de Franck, la cinquantaine, ancien légionnaire, de nationalité française, qui combat depuis début 2022 du côté ukrainien "Ils étaient mes frères, mais maintenant, si je les voyais face à face, je les tuerais, ou ils me tueraient," dit Franck. "La vie dans la Légion que nous avons partagée autrefois était très différente de celle que nous menons aujourd'hui. Je les respecte et je respecte leur volonté de me tuer. C'est normal. Moi aussi, j'ai envie de les tuer." (..) "Je suis devenu fataliste", a-t-il déclaré. "La guerre ne ressemble à rien de ce que nous avons vu auparavant en termes d'échelle et d'intensité, comme la Seconde Guerre mondiale combinée aux tranchées de la Première Guerre mondiale. Les horreurs qui attendaient les soldats professionnels ici - voir des hommes sans visage, des camarades coupés en deux - étaient pires que tout ce que nous avions vu auparavant. C'est ici que j'ai appris que la mort choisit les soldats en son temps". Ce sentiment de fatalité a été scellé lors d'une mission particulièrement horrible qui est entrée dans la légende des combattants étrangers en Ukraine : un groupe de 30 personnes, dont Franck, dirigé par un ancien sous-officier britannique des SAS, a tenté de se frayer un chemin dans une maison de quatre étages pendant la bataille de Soledar. L'objectif était de sauver neuf soldats ukrainiens pris au piège dans le sous-sol par les forces russes dans les étages supérieurs. Après plusieurs tentatives pour franchir la porte du bâtiment et des combats acharnés et rapprochés, le groupe a essuyé des tirs de chars russes. Le vétéran du SAS a eu l'intérieur des cuisses et l'avant de la tête arrachés. Un autre combattant britannique perd une jambe. Deux autres membres de l'unité ont été tués et de nombreux autres blessés, et le groupe a été contraint d'admettre sa défaite. "C'était une très mauvaise mission. Un obus est parti juste devant moi et a tué un homme derrière moi, blessant un combattant polonais à côté de moi, tout en me laissant intact", raconte Franck. "C'est au cours de cette bataille que j'ai appris à accepter les récompenses du destin. Ses sinistres récits de guerre laissent transparaître une certaine fierté professionnelle : il parle de son plus grand exploit en tant que tireur d'élite, lorsqu'il a abattu un soldat russe, probablement un combattant de Wagner, à une distance de 1 662 mètres avec un fusil de calibre 12,7 mm. "Il n'avait rien de spécial, c'était juste un soldat malchanceux", a déclaré Franck sans détour. "Un coup de 12,7 et il disparaît complètement." -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je me permets de placer un lien vers mon post de décembre avec la citation de De Gaulle décrivant Staline... Seul en face de la Russie, Staline la vit mystérieuse, plus forte et plus durable que toutes les théories et que tous les régimes. Il l’aima à sa manière. Elle-même l’accepta comme un tsar pour le temps d’une période terrible et supporta le bolchevisme pour s’en servir comme d’un instrument. Rassembler les Slaves, écraser les Germaniques, s’étendre en Asie, accéder aux mers libres, c’étaient les rêves de la patrie, ce furent les buts du despote. "Les rêves de la patrie, les buts du despote"... Sur ce point, je ne vois pas la Russie changer de nature si facilement... La propagande du pouvoir a beau parler d'une prétendue civilisation russe qui serait séparée et "eurasiatique" (rejointe en cela par les critiques de la Russie tendance bras droit levé et petite moustache), la Russie est clairement un pays européen, ce qui se voit notamment aux faits que : - 80% de sa population vit en Europe géographique (à l'ouest des monts Oural) - Sa civilisation est pleinement européenne, intégrée depuis plusieurs siècles au concert des puissances et aux influences culturelles réciproques de l'Europe - Les Russes qui émigrent se trouvent de manière prépondérante dans d'autres pays d'Europe, ou alors en Amérique du Nord, très peu en Chine ou au Japon Il est vrai que 20% de la population de la Russie ne vit pas en Europe, mais en Asie. De même que 5% de la population de la France ne vit pas en Europe, mais sur les îles de l'océan Indien, du Pacifique ou des Caraïbes. ==>La Russie est un pays européen dont une partie de la population vit en Asie, de même que la France est un pays européen dont une partie de la population vit Outre-mer On peut, mais ça me semble beaucoup moins convaincant, pour deux raisons : - La démographie. A la fois Algérie, Afghanistan ou plus récemment Irak étaient des pays très jeunes à la natalité galopante au moment où ils ont résisté victorieusement à une occupation bénéficiant de la supériorité technologique. C'était nécessaire pour générer la masse de guérilleros à l'espérance de vie souvent très courte qui a permis de maintenir la pression sur l'adversaire pendant de nombreuses années L'Ukraine est l'un des pays européens à la natalité la plus basse. Elle est en manque de jeunes. Je la vois très mal dans ce rôle - Les méthodes des occupants. De Gaulle a pu faire remarquer à Peyrefitte que la France pourrait gagner la guerre d'Algérie si elle choisissait les méthodes de Staline - continuant en affirmant que ces méthodes ne convenaient pas à la France. Ce n'est pas que la guerre d'Algérie ait été une opération humanitaire, nous savons tous que la torture a été pratiquée à grande échelle. De même que les Soviétiques ne passent pas pour avoir réprimé les moudjahidins afghans avec des petites fleurs, et les Américano-OTANiens non plus. Mais... il y a des degrés Le 9 mai dernier, Poutine avait placé à côté de lui sur la tribune un vétéran du NKVD, qui était jeune lorsqu'il a participé à la répression des anciens fascistes ukrainiens de Bandera passés dans la clandestinité et la guérilla en Ukraine de l'ouest peu après 1945. Assez rapidement, on n'a plus entendu parler de ces gens... Le moins qu'on puisse dire, c'est que le président russe a annoncé la couleur ! En cas de défaite et d'occupation de l'Ukraine, je pense qu'il sera de notre devoir d'héberger les nationalistes ukrainiens engagés dans les mouvements genre Svoboda et consorts. Je ne me sens pas d'affinité particulière avec le néofascisme, mais l'alternative pour ces gens serait l'élimination physique pure et simple Bien sûr que la Russie ne va pas envahir la France ni même l'Allemagne. Mais c'est un peu l'argument de l'épouvantail qu'utilise Todd ici... personne ne parle de danger direct pour ces pays. Il s'agit de la Moldavie (directement menacée par Lavrov en novembre dernier), il s'agit éventuellement (suivant la position des Etats-Unis tout de même) des pays Baltes. Et le risque pour la Finlande et pour la Pologne est certainement plus bas, même si ce serait assez aventuré de dire qu'il est nul. Moins un risque de conquête qu'un risque d'agression militaire destiné à faciliter une autre conquête ailleurs, ou à forcer une neutralité. Je rejoins tout ce que tu écris ici. Et en même temps je m'effare... de mon propre cynisme -
Guerres au Proche et Moyen-Orient
Alexis a répondu à un(e) sujet de herciv dans Politique etrangère / Relations internationales
Dommage que je n'aie aucun talent pour le dessin. J'ai une image dans la tête de Xi Jinping prenant chacun des dirigeants iranien et pakistanais par la peau du cou - ou par l'oreille comme un vilain garnement - avant de les mettre l'un en face de l'autre et leur expliquer qu'ils vont être copains. Si. Se disputer ? Tu vas voir que c'est pas possible... Theodore Roosevelt, président des Etats-Unis au début du XXème siècle, est l'auteur de la formule "Speak softly and carry a big stick", parler doucement tout en portant en gros bâton. Les Américains sont plus ouverts sur ce qui se passe, plus francs, question culturelle je pense. La Pax Sinica, ça risque d'être très feutré d'apparence, très "harmonie & coopération, terre & ciel, yin & yang et toute cette sorte de choses". Et en coulisses, un peu différent Question culturelle là encore à mon avis. La réalité n'est pas forcément très différente... le gros bâton, qu'il soit économique pour l'instant, et de plus en plus également militaire, est bien là pas d'inquiétude. Il me semble d'ailleurs bien me rappeler qu'un certain dirigeant a visité Pékin en avril 2023, avec pour message essentiel une requête à Xi qu'il veuille bien l'utiliser. Le gros bâton économique. Oui, c'est ça "harmonie & coopération, terre & ciel, yin & yang", je veux dire. Afin de calmer un peu le vilain garnement respecté et harmonieux partenaire Vladimir. Et que les Européens étaient tout à fait prêts à être coopératifs en échange. Taiwan est chinois à l'évidence, la guerre économique américaine contre Pékin on ne mangera pas de ce pain là. Comment il s'appelait, ce type ? Emmanuel, non ? -
Guerres au Proche et Moyen-Orient
Alexis a répondu à un(e) sujet de herciv dans Politique etrangère / Relations internationales
Enfin, il y a quelqu'un pour appeler au calme et la modération On se demandait qui au Moyen-Orient jouerait le rôle que tient la Suisse en Europe. Enfin on sait -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Comment ? J'ai une réponse, et elle est extrêmement simple : de la même manière que ça s'est toujours fait. L'Europe a connu de multiples guerres dans le cours des siècles, est-il déjà arrivé que des Empires tiennent des régions ou pays dont les habitants ne voulaient pas ? Non seulement c'est déjà arrivé, mais ça s'est fait de multiples fois Une objection qui pourrait venir à l'esprit est "Mais ça n'est plus possible maintenant !" (je ne dis pas que c'est la tienne) Cette objection n'a pas plus de poids que les objections très 2021 "Mais une guerre de conquête n'est plus possible maintenant !" ni "Mais une guerre de tranchées n'est plus possible maintenant !" Sur la question des effectifs, quelques points de repères - La France en 1940 c'est 40 millions d'habitants sur 549 000 km², soit davantage d'habitants sur un territoire plus grand que l'Ukraine privée de Crimée et des Etats sécessionnistes du Donbass dans leurs frontières 2014-2022 - L'armée allemande a des effectifs diversement estimés autour de 100 000, nettement moins au début et davantage vers la fin (guérillas, anticipation du Débarquement anglo-américain) - La Résistance active c'est vraiment peu de monde au début. Elle ne devient importante qu'à partir de 1942, notamment parce qu'Hitler a attaqué l'URSS ce qui d'une part éloigne de lui les communistes... et aussi tout simplement avec URSS et Etats-Unis dans la guerre il y a maintenant un espoir concret de victoire ! Même cette résistance plus active, grossie encore des réfractaires au STO, de ceux dont les yeux sont dessillés par l'invasion de la zone Sud et par les persécutions contre les Juifs, ne nécessitera pas plus qu'une grosse centaine de milliers de soldats d'occupation tout mouillé, forces de police (Feldgendarmerie et Gestapo) incluses. Et encore, la plupart de ces soldats aussi désagréable cela puisse être pour notre fierté sont en fait au repos ! - L'impact concret de la Résistance a été important pour sauvegarder des juifs, renseigner les alliés anglo-américains, et surtout pour les opérations de sabotage coordonnées avec le Débarquement qui ont ralenti fortement l'arrivée des renforts allemands ("Bataille du Rail"), contribution que Eisenhower lui-même a pu estimer équivalente à "15 divisions" ==>Bref, l'essentiel de la Résistance active n'est apparu qu'après un espoir concret de victoire, et n'a pu peser que par l'aide aux opérations alliées Une Ukraine dont l'armée se serait effondrée n'aurait aucun espoir concret de libération par qui que ce soit. Quelle raison d'imaginer que la résistance à l'occupation y serait plus forte qu'en France en 1941 ? Et elle ne serait pas plus grande ni plus peuplée non plus que la France de 1940 ==>Alors, quelle raison d'imaginer que la Russie aurait besoin d'y maintenir plus que 50 à au pire du pire 100 000 soldats ? Dont seulement quelques milliers seraient une police traquant les opposants, les autres feraient plutôt de la présence et de la dissuasion. D'ailleurs il serait possible de recruter le plus gros d'entre eux... parmi les Ukrainiens du Donbass, tout simplement ! Les forces armées russes dans le projet de Poutine sont censées monter jusqu'à 1,5 million dans les prochaines années. Je ne vois vraiment aucun problème pour la Russie dans tout cela. La difficulté pour eux c'est de briser l'armée ukrainienne. Une fois cela accompli, le reste sera comparativement facile Si on essaie de discerner les intentions russes en cas de victoire aux dernières déclarations en date de Poutine et quelques autres, il existe une alternative moins extrême à l'annexion complète de l'Ukraine, qui consisterait en une annexion étendue à la façade maritime de l'Ukraine ("Odessa est une ville russe" dixit VVP en décembre) le reste étant totalement démilitarisé et interdit de toute coopération militaire avec des pays de l'OTAN - bref vulnérable de manière permanente à une nouvelle OMS s'il faisait ne serait-ce qu'un pas de côté Aucune certitude sur ce que serait la décision de Poutine en définitive. Pour les raisons ci-dessus, pas de doute de mon côté que même le terme maximaliste "on annexe tout" serait tout à fait praticable pour Moscou. -
Allemagne
Alexis a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Rôooh... Tu es quand même trop ironique. Moi je dirais plutôt ça -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Le risque de défaite de la Russie, il faut en parler certes. Il faut en parler autant que du risque d'effondrement économique de la Chine Assez d'accord, les diplomates et les décideurs doivent être meilleurs que ça. Les discours sur la "crainte de la défaite de la Russie" c'est à usage interne, auprès du bon peuple -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques
Alexis a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Pas vraiment d'accord. Il y a beaucoup de perdants certes, à des degrés divers, d'autres gagnent et perdent à la fois. Et il n'y a qu'un seul grand gagnant... mais il n'est pas cité dans ton message. Je dirais : - Grande perdante évidemment l'Ukraine, même si elle parvenait finalement à sauvegarder son indépendance dans des frontières réduites. Pertes humaines, pertes matérielles, pertes territoriales - et c'est encore le meilleur des cas imaginables. L'autre c'est une réédition du partage de la Pologne en 1795, disparition de l'Etat ukrainien, les Ukrainiens intégrés de force à un Empire ayant "bouffé" leur pays - Perdants les Européens de l'ouest et du centre. Au minimum perte de l'accès aux ressources énergétiques russes bon marché dans des termes politiquement défendables. Éventuellement obligation de dépenser beaucoup plus pour la défense (achats d'armes américaines) pour conserver les faveurs de Washington. Voire de reconfigurer la défense du continent dans le contexte du départ des troupes américaines et de la fin de la protection des Etats-Unis, avec des coûts et des tracas supplémentaires - Gagnants et perdants les Européens de l'est c'est-à-dire la Russie. Pertes humaines et matérielles importantes, perte de l'accès au marché européen entraînant une dépendance économique donc politique accrue envers la Chine. Mais intégration (pour la plupart forcée) de jusqu'à 30 millions de nouveaux citoyens sujets de la Fédération avec l'espoir que leurs enfants se seront faits à la situation et changeront leur loyauté, permettant de contrebattre dans une large mesure le déclin démographique de tous les autres pays européens, prestige et influence internationale de la seule puissance à avoir gagné une guerre de haute intensité contre un adversaire sérieux à l'ère moderne (en humiliant Américains et Européens au passage) - Gagnante et perdante l'Amérique. Avantage concurrentiel renforcé sur les Européens avec la fin de leur principale source d'énergie bon marché, achats européens supplémentaires d'énergie et d'armes américaines, choix souverain entre deux bonnes options rester en Europe mais en faisant davantage payer les Européens (plus d'achats d'armes) ou s'en dégager largement économisant les coûts et les risques. Mais perte supplémentaire de prestige et d'influence après l'échec (certes indirect) dans une guerre clairement plus importante que l'Afghanistan 2021, affaiblissement de la "puissance perçue" des Etats-Unis donc de leur capacité à dissuader ailleurs dans le monde, et ce qui est peut-être le pire l'accélération de la transition hors du dollar (même si elle prendra des années) puisque les autres puissances mondiales ont vu très clairement le risque à laisser un rôle exclusif à la monnaie d'un pays qui peut si rapidement décider de l'utiliser pour tenter d'abattre une grande économie (sanctions économiques décidées le 27 février 2022) - Grande gagnante la Chine, avec au moins trois avantages majeurs : la Russie passe de partenaire junior à partenaire largement dépendant, l'Europe perd en compétitivité ce qui facilite encore la conquête industrielle chinoise, l'Amérique compromet un de ses avantages structurels majeurs le dollar ce qui ouvre des perspectives à Pékin pour le yuan ou pour tel système monétaire international alternatif qu'il lui plaira de proposer. Ces trois avantages sont en fait trois cadeaux, de la Russie de l'Europe de l'Amérique respectivement, que ces trois acteurs ont décidé d'offrir en l'espace de quelques jours vers la fin février 2022 ==> Les trois principales parties du monde qui se rattachent à la civilisation européenne (Amérique du Sud exceptée toutefois) décident ensemble de se tirer chacune une balle dans le pied, au bénéfice de la Chine ! Tout ce que Pékin a à faire est de rester tranquille. Et d'engranger. Si l'on parle en termes civilisationnels, les gains réalisés par certaines de ces puissances sont tous internes - aux dépens d'autres Européens de civilisation. Les gains économiques américains ne sont qu'aux dépens des Européens. Les gains territoriaux et démographiques russes ne sont qu'aux dépens des Ukrainiens, d'autres Européens comme eux. Les pertes en revanche sont soit dans l'absolu (morts, traumatismes, destructions matérielles), soit relatives aux puissances d'autres civilisations (la Chine d'abord, l'Inde dans une certaine mesure) ==>Le grand perdant de cette sombre affaire, c'est la civilisation européenne au sens large