-
Compteur de contenus
16 584 -
Inscription
-
Dernière visite
-
Jours gagnés
274
Tout ce qui a été posté par Alexis
-
Intervention occidentale en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Les relations de l'Amérique avec la France sont plus passionnelles qu'avec Grande-Bretagne, Allemagne ou Japon. Perso, ça n'est pas pour me déplaire : Tout mais pas l'indifférence ! :lol: -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Oué. A le relire, il y a effectivement moyen de le comprendre comme tu l'as fait. Faudra attendre la clarification de Rendbo lui-même. -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Un autre angle sur la question de la guerre en Syrie, par le général Vincent Desportes : "La volte-face d'Obama témoigne d'un grand mépris pour la France" -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Sauf si j'ai mal compris, il me semble que rendbo ne souhaitait pas que les djihadistes soient massacrés à l'arme chimique, mais s'inquiétait de l'utilisation des stocks chimiques si les djihadistes s'en emparaient. Je partage cette inquiétude. Un attentat au neurotoxique dans un lieu public fermé et bondé (exemple : métro) risquerait d'être un désastre humain, comparable peut-être à la limite à un second "11 septembre". L'attentat au sarin dans le métro de Tokyo en 1995 a tué douze personnes pendant que plusieurs milliers étaient légèrement intoxiquées, ce qui signait une attaque "ratée", par défaut de purification du produit si mes souvenirs sont bons. Un attentat utilisant du produit à la bonne pureté, "tombé du camion" en Syrie, risquerait fort d'être "réussi". Il faut certaines connaissances pour manipuler ces produits, si j'ai bien compris. Mais nos amis djihadistes ne sont pas nécessairement des incapables. -
Intervention occidentale en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
De toutes façons, toute frappe d'un pays occidental quelconque sur un coin quelconque de Syrie ne pourra que générer une contre-réaction, visible ou discrète, rapide ou à moyen terme, de Moscou et de Téhéran. Ce n'est pas le fil pour discuter du bien-fondé d'un bombardement, mais enfin j'ai exposé ma position à ce sujet sur l'autre fil, et je n'étais pas positif - positif... :) Mais pour un président Hollande qui veut cette guerre, et dans l'hypothèse où il serait prêt à agir en fonction de ses paroles, se limiter au chimique c'est se créer une contrainte extrêmement contre-productive : difficulté à trouver les vecteurs sans parler des produits eux-mêmes, difficulté à les détruire sans en disperser la plus grande partie aux quatre vents avec risque de dégâts humains dantesques... Même les Etats-Unis n'auraient pas nécessairement les moyens de taper fort sur le chimique sans risques. Les représailles n'ont sur le principe aucune obligation de porter sur les armes chimiques elles-mêmes, que de toutes façons il ne saurait être question de toutes détruire. Le seul moyen de convaincre El Assad de ne pas les utiliser dans la guerre civile, c'est de frapper ailleurs. Et c'est le volume de ces frappes qui serait déterminant pour créer ou non un risque de chute du régime. Je vois mal la France avoir les moyens de provoquer cette chute, et on le sait à Moscou comme à Téhéran. -
Intervention occidentale en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est bien la principale limite d'un dispositif uniquement français. D'ailleurs, même pour les Américains qui ont des moyens d'un autre ordre de grandeur, ce serait le point (très) difficile. Mais la contrainte de ne frapper que des sites fixes ne me semble pas incompatible avec le contrat de "punir" le régime. Il n'y a pas de raison impérative de se limiter aux cibles directement liées à la capacité chimique du régime. Je pense à tout ce qui se bouge difficilement : installations de bases aériennes, radars fixes, certains avions militaires qui n'auront pas tous été dispersés, certains sites d'artillerie antiaérienne difficilement mobiles, usines liées aux armes chimiques, centres de services pour missiles, palais présidentiels, bâtiments des services de sécurité... Même si une partie du matériel en a été enlevé, même si les décideurs eux-mêmes resteront hors d'atteinte (sauf frappe d'opportunité pas impossible, il y aurait tout de même les satellites d'observation et les ), ça ferait beaucoup de capital perdu pour le régime. Très probablement insuffisant pour le renverser, ce que même un Hollande version "mes actes suivent mes mots" ne voudrait à mon avis d'ailleurs pas, mais enfin suffisamment douloureux atteindre l'objectif : représailles pour dissuasion, non désarmement chimique probablement impossible sans invasion américaine au sol qui est exclue. Et pour diminuer ainsi la probabilité de nouvelle attaque chimique d'envergure à l'avenir. Sauf si celle du 21 août était en fait une opération sous faux drapeau avec aide de nos amis saoudiens ou qataris, bien sûr -
Intervention occidentale en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Politiquement, on aura l'air malin. Le plus probable et de loin c'est qu'il ne se passera rien. Sinon en étant optimiste certains membres du gouvernement retiendront du moins la leçon de ne pas crier tempêter et condamner trop fort sans s'assurer d'abord que les Etats-Unis "y vont". Bref, passer de la posture du roquet à celle du caniche. Si Hollande le décidait, il serait quand même possible à la France seule d'infliger des dégâts sensibles voire douloureux aux loyalistes syriens, et donc de remplir le "contrat" d'effectuer des représailles dissuadant de répéter l'attaque du 21 août (si c'est bien le régime qui... mais ce fil n'est pas le lieu pour en discuter) Dans l'hypothèse "Hollande a une grosse détermination", au 10 septembre, lendemain du vote au Congrès, les moyens français pour une action en solo sans soutien américain d'aucune sorte pourraient être les suivants : - CdG sur zone, avec une escorte antiaérienne et ASM conséquente (y a du monde en Méditerranée orientale) et une vingtaine de Rafale à bord (probablement le maximum compte tenu des Rafale F1 sous cocon et des entretiens). Distance à la Syrie : 400 km - A Solenzara, une autre vingtaine de Rafale, soutenus par huit ravitailleurs C135 et une poignée de C160 NG (effort massif pour les C135 avec la moitié de la flotte). Distance à la Syrie : 2500 km - Munitions : l'objectif est de ne pas dépasser un quart des stocks disponibles, soit un maximum de ~100 Scalp EG et <500 AASM - Renseignement : satellites Hélios et Elisa, nacelles observation embarquées sur Rafale, informations fournies par les rebelles. Suffisant pour caractériser la plupart des cibles fixes, ainsi que certaines cibles mobiles sur opportunité. Pas de possibilité de recherche systématique de cible mobile Au sujet de la DA syrienne, il convient de noter que : - Les seuls moyens longue portée sont des S200 Angara (SA-5) dont les dernières versions datent des années 60 - Les moyens antiaériens plus modernes tels Pantsir (SA-22) et Buk (SA-17) sont tous à courte/moyenne portée, 20 km pour l'un, 40 km pour l'autre Or, les AASM portent à 50 km et plus... -_- Bref, il ne faut pas exagérer la menace antiaérienne que rencontrerait le couple Rafale/AASM, sans parler du couple Rafale/Scalp EG. Le risque ne serait pas négligeable : par exemple une batterie dissimulée qui se découvre lorsque passe un Rafale, mais il ne semble pas bloquant. En clair : pertes amies possibles, pertes importantes improbables Avec un rythme de 60 raids par jour (un par jour par Rafale à Solenzara, deux par jour par appareil sur le PA), il serait possible en moins de trois jours de frapper un total de 600 fois, sur plusieurs centaines de cibles (certaines recevant plusieurs armes), allant des bases aériennes, avions militaires et radars fixes aux sites d'artillerie antiaérienne et de missiles, en passant par quelques palais présidentiel ou des services de sécurité. Ce volume de représailles provoquerait des dégâts qui dépasseraient largement le seuil du symbolique, donc en mesure de dissuader le régime d'utiliser le chimique dans la guerre civile. Si Hollande était prêt à ce genre d'action (je n'y crois pas, et de mon point de vue tant mieux), il pourrait d'ailleurs influencer le vote américain en annonçant à l'avance que si les Etats-Unis n'agissent pas, la France exercera seule les représailles en tant que pays hôte de la signature de la convention interdisant les armes chimiques. Ce genre de déclaration ferait sans doute craindre à plus d'un politicien américaind'apparaître "faible" alors que même les « singes capitulards bouffeurs de fromage » y vont :lol: ! -
Unification de l'humanité : Souhaitable ? Possible ?
Alexis a répondu à un(e) sujet de Carl dans Politique etrangère / Relations internationales
Possible, oui certainement. Il y aurait au moins deux méthodes : - Empire multiethnique unifiant par la force des nations diverses dans un moule commun obligatoire. Les récalcitrants enfermés dans des concepts surannés seraient traités comme ils doivent l'être, jusqu'à ce que seuls les gens ouverts sur l'avenir demeurent vivants. Naturellement, il faudrait un dirigeant moins coulant que ne l'était Staline - Empire monoethnique remplaçant toutes les autres populations du monde par la sienne propre. On saurait quoi faire des étrangers. Mais il faudrait un dirigeant moins tendre que ne l'était Hitler Le commerce et les échanges culturels en eux-mêmes ne peuvent absolument pas unifier politiquement l'humanité. Cela fait des millénaires que l'on commerce à l'échelle intercontinentale, et les inventions utiles se sont toujours répandues comme invention de l'agriculture ou domestication du cheval... et nous autres hommes nous rassemblons toujours en groupes se distinguant et parfois s'opposant les uns aux autres. Cela fait partie de notre nature. Et c'est très bien ainsi. Puisque nous formons des groupes différents, nous vivons de manières différentes ce qui d'une part enrichit l'expérience commune, d'autre part est un facteur de sécurité pour l'espèce : si un groupe fait des choix désastreux (empire maya... habitants de l'ile de Pâques...) d'autres en feront de meilleurs et ce n'est pas l'espèce toute entière qui risque la disparition. Si un groupe, sans aller jusqu'à un désastre, entre en stase immobiliste ou en décadence (Japon 17ème au 19ème siècle, Chine de la même époque), d'autres continueront d'avancer et ne tarderont d'ailleurs pas à "réveiller" (éventuellement en sursaut) les dormeurs. La différentiation culturelle introduit aussi un facteur de compétition entre groupes qui est un aiguillon de progrès. C'est souvent sous la menace de dépassement voire de disparition qu'un groupe acceptera de se réformer en profondeur. Même notre habitude bien ancrée de faire la guerre, si destructive, n'est peut-être qu'un inconvénient de second ordre comparée aux bénéfices énormes pour l'espèce de notre nature tendant à la différentiation. Ben y a bien le couple originel... Mais faut voir les bêtises qu'ils ont faites ces deux-là :lol: ! Si la question est posée à tout le monde en même temps, ce sera une belle cacophonie puisque tout le monde répondra en même temps : "La mienne !"... dans toutes les langues de l'univers. J'ai bien peur qu'il soit délicat de les mettre d'accord, ceux-là ! Soit on renonce au projet, soit on se replie sur l'une des deux solutions pratiques que j'évoquais plus haut... :) Au 15ème siècle, la Chine construisait des navires bien meilleurs et bien plus grands que ceux de l'Europe. Cependant, elle était une civilisation unifiée, tandis que les Européens se battaient toujours entre eux. Qui a conquis le monde ? La civilisation unifiée pouvait se reposer sur ses lauriers en contemplant son nombril sa grandeur, ce qui était la voie du déclin puis de la décadence. La civilisation désunie et querelleuse était constamment poussée au progrès par ses rivalités internes. Où en est d'ailleurs la conquête de l'espace, depuis que les Etats-Unis n'ont plus de rival digne de ce nom ? On la rééduquera dans des institutions d'enseignement fermé, avec les techniques de motivation appropriées (option 1 ci-dessus) Ou on appliquera une solution qui pour être plus simple n'en sera pas moins finale (option 2 ci-dessus) -
Intervention occidentale en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Je comprends ce sentiment :D .... mais y a quand même le problème de l'approvisionnement mondial en pétrole actuellement d'autant plus tendu que la production libyenne continue sa chute libre, actuellement à 250 000 barils par jour alors que la capacité de production est supérieure à 1,5 millions. En cause : les groupes armés, et plus généralement le bordel ambiant. Ce déficit de plus d'1,2 million est à comparer à la production mondiale de 85 à 90 millions, compte tenu de la disparition en cours de la capacité de réserve de production de l'Arabie saoudite il est un facteur important dans la tension sur les prix... laquelle menace la faible reprise économique mondiale ! La Syrie produit peu de pétrole en comparaison (un peu plus de 300 000 barils) mais vu les enjeux, il ne peut guère être question d'y toucher. -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
La une du "Sun" concernant l'impact du refus de partir en guerre sur la relation américano-britannique. Un peu futile, mais amusant (image disponible sur le lien) We've lost our special place... to the French Et puisque j'en suis aux futilités, un peu de nostalgie bonapartiste ne fera pas de mal. "Partant pour la Syrie, le jeune et beau Dunois..." Partant pour la Syrie Le jeune et beau François Alla prier Marie De bénir ses exploits Faites Reine immortelle Lui dit-il en partant Que j´aime la plus belle Et sois le plus vaillant! Il écrit sur la pierre Le serment de l´honneur Et va suivre à la guerre Obama son seigneur. Au noble vœu fidèle Il crie en combattant : Amour à la plus belle Honneur au plus vaillant! Viens, fils de la victoire, François, dit le Seigneur. Puisque tu fais ma gloire Je ferai ton bonheur. De la tendre Valérie Soit l´époux à l´instant, Car elle est ton égérie Et toi le plus vaillant! A l´autel de Marie Ils contractent tous deux Cette union chérie Qui seule rend heureux. Chacun dans la chapelle Disait en les voyant : Amour à la plus belle, Honneur au plus vaillant! Changé les paroles, moi ? Mais... ce n'est qu'une petite adaptation, tout au plus :P -
Intervention occidentale en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Même si l'affaire est limitée aux missiles de croisière, la quantité ne sera pas nécessairement un problème. La US Navy a 2500 Tomahawks, la France environ 500 Scalp (moins une vingtaine tirés en Libye). Si le nombre de missiles tirés par les deux pays respecte cette proportion, l'effort de la France représentera 20% de l'effort américain, une proportion qui n'est pas ridicule. Le Scalp nécessite d'être tiré d'un Rafale, au contraire du Tomahawk, ce qui est bien sûr une contrainte sévère. Mais elle ne semble pas insurmontable quand on se rappelle de la portée de 250 km, du fait que l'essentiel des cibles se trouveront dans la partie ouest du pays (l'est, c'est largement sunnite et largement contrôlé par la rebellion), et du fait que la DA de longue portée syrienne est constituée de S200 (SA-5), missiles dont la première mise en service date des années 1960... et qui ne représentent probablement pas un risque très élevé pour des Rafale. Si des S300 sont déjà en service en secret en Syrie, ce qui est possible -j'espère que les services en ont une petite idée...-, ce ne serait cependant toujours pas insurmontable : approche en TBA, utilisation du relief montagneux de l'ouest. Pour fixer les idées, un bombardement par 300 MdC dont 250 Tomahawks et 50 Scalp permettrait sans doute de créer des effets non négligeables -pour peu que le renseignement soit à jour- et serait jouable pour la partie française même si pas en une seule vague. Rien n'interdit de faire plusieurs rotations sur deux ou trois jours. Les ravitailleurs pourraient être un facteur limitant, mais les Etats-Unis pourraient aider sur ce point, comme ils l'ont déjà fait pour Harmattan. Au demeurant, même si pour des raisons opérationnelles ou politiques il était décidé de frapper en une vague unique, il resterait possible à la France de tirer 50 Scalp, en un raid massif de 25 Rafale / M2000D. Naturellement l'aide américaine en ravitailleurs serait indispensable, mais Washington est probablement très content de disposer tout de même d'un allié en Europe sur ce coup, donc devrait être prêt à faire un effort. Je précise que même si l'on pense comme moi que cette guerre est une grosse bourde, il est souhaitable que la France n'apparaisse pas comme accessoire et impuissante militairement. Donc si la bourde est confirmée, il vaut mieux y aller franchement qu'avec une micro-mesure : il ferait beau voir qu'en plus de tous les inconvénients de cette guerre, nous apparaissions en plus comme faibles ! -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Voici les meilleurs morceaux de la tribune de Bernard-Henri Lévy dans le Point : Le cas de BHL, tristement, se rapporte plus au domaine médical qu'au domaine politique. Il est facile de rire. Mais BHL n'a-t-il pas tout de même un mérite et une utilité : et si par ses outrances il exprimait et rendait du coup plus clair le fond du raisonnement ou disons les réflexes de trop de membres de notre classe politico-médiatique : - Qui conteste les déclarations des dirigeants autorisés, même quand elles ressemblent à de la propagande éhontée, est "rouge-brun". Bref, un salaud - Ce qui nous arrange sur le moment est essentiel, ce qui nous dérange peut être appelé un arrangement de circonstance. Y compris si c'est la législation internationale - Ce qui nous dérange et que nous refusons, en l'espèce le principe de souveraineté, est hitléro-stalinien. C'est le mal absolu - Telle puissance dont la politique étrangère contredit la nôtre prouve de ce fait d'une part qu'elle est malade et perverse, d'autre part qu'elle n'est qu'une puissance illusoire qui reculera la queue entre les jambes quand on lui appliquera une pression un peu sérieuse En résumé : opportunisme sans vue de long terme + diabolisation non seulement tactique mais semble-t-il sincère de tout opposant, tout adversaire et tout obstacle + illusion sur la force irrésistible de son camp dérivée probablement d'une croyance dans un sens de l'histoire que l'on pourrait connaître C'est peu dire que ce cocktail est dangereux -
Intervention occidentale en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
- Sur la Ligue arabe, le fait que la Syrie soit suspendue, tandis que le nouveau gouvernement égyptien n'a pas grand chose à refuser au bienfaiteur saoudien qui lui a ouvert une ligne de crédit de 12 milliards de dollars... a certainement aidé. Algérie et Irak se sont abstenus. - Une fois décidé qu'il faut faire la guerre, Obama devra aussi en définir l'objectif. On fait parfois les choses dans l'ordre inverse, mais enfin n'insistons pas, ce n'est pas bien de tirer sur une ambulance... - Des gens comme Rand Paul sont prêts à diminuer sérieusement les dépenses militaires américaines (qui sont supérieures à 5 du PIB tout compris) pour contribuer au rétablissement des finances publiques. Sachant que Hollande a diminué les dépenses militaires françaises pour réduire le déficit, alors qu'elles ne sont que de l'ordre de 2% du PIB seulement pensions comprises ... on peut taxer Rand Paul de hollandisme très très très soft. Savoir si cela suffit à faire de lui un "hurluberlu", c'est une question d'appréciation personnelle ;) - La dimension de la campagne de bombardement doit répondre à deux exigences : --- convaincre l'opinion américaine et internationale que l'on a porté un coup cuisant à Assad et qu'il n'y reviendra plus --- convaincre les gouvernements russe et iranien qu'il n'y a vraiment aucun risque que ce coup n'entraîne à moyen terme la chute du régime. Si cette condition n'est pas remplie, le risque de complications diverses et variées est réel : en pratique ce serait un appel à Moscou et à Téhéran pour être créatifs, et Washington ne souhaite probablement pas savoir ce que donnerait cette créativité Il n'est pas certain qu'il existe une solution à ce problème. Les deux exigences pourraient être contradictoires. S'il est impossible de ménager la chèvre et le chou, Obama devra choisir. Oui. Casser cette tendance peut d'ailleurs très bien être l'objectif véritable de toute l'opération, au-delà de l'attaque chimique du 21 août dont j'ai déjà expliqué à quel point elle "pue l'embrouille". Prolonger la guerre civile en Syrie, prévenir le risque qu'elle se termine à brève échéance, permettrait d'un point de vue américano-saoudien de continuer à "occuper" Iran et Hezbollah en leur fournissant un abcès de fixation. Il est même possible que du côté américain tout le monde ne soit pas exactement fâché de voir "les musulmans se battre entre eux plutôt que nous créer des problèmes". Un tel raisonnement serait à très courte vue... mais cela ne veut pas dire qu'il n'est pas présent. -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Tout l'argument de Rony Brauman comme quoi si le régime est responsable de l'attaque chimique du 21 août, une réaction militaire est nécessaire, repose sur le raisonnement ci-dessus. Plusieurs points : - L'arme chimique ne serait "destinée qu'à semer la terreur, alors que les armes classiques visent le plus souvent à gagner des positions stratégiques" . Très contestable : bombarder à la charge unitaire classique, au dispensateur de sous-munitions, à la thermobarique ou au neurotoxique, c'est dans tous les cas joindre un effet destructif à un effet de terreur, ceci dans tous les cas pour un objectif tactique ou stratégique. Le dosage entre recherche d'un effet destructeur et recherche de la terreur chez l'adversaire voire la population civile ne dépend pas de l'arme... mais de la manière dont elle est utilisée. Par exemple, l'assaut des forces américaines sur Falloujah en Irak fin 2004 a causé la mort de milliers de civils dans des bombardements, ce qui clairement avait pour objectif au moins partiel d'obtenir la soumission par la terreur. - L'arme chimique "surgit d'on ne sait où". Ben si on le sait : en général quand un obus, une bombe ou un missile frappe, ça se remarque ! Le seul cas où l'arme chimique est indétectable, c'est pour des gens qui arrivent sur un lieu où un agent chimique persistant a été utilisé, après le moment où l'obus ou la bombe a frappé donc sans l'avoir vu. Ce n'est semble-t-il pas le cas de l'attaque du 21 août, d'autant que l'agent soupçonné est le sarin lequel est volatil au contraire du VX. - Les armes chimiques causent une souffrance physique "à la fois immense et indétectable". Indétectable, non : la souffrance ça se remarque ! Elle est immense et effroyable, à coup sûr oui. Comme les obus qui explosent en projetant partout du shrapnel : de petits fragments de métal qui déchirent les chairs. Quant à une arme thermobarique, elle provoque après la surpression (que causent aussi les explosions classiques) une dépression qui tue par ce que l'on nomme pudiquement des "lésions pulmonaires". En pratique, cela signifie souvent que les poumons des victimes sont absorbés hors de leur bouche. Les armes chimiques ont donc des effets horribles et terrifiants... au même titre que les obus pudiquement nommés "antipersonnel" et les armes thermobariques. L'idée que les armes chimiques seraient terribles à un degré tout autre que les armes antipersonnel classiques et les armes thermobariques n'a pas de base solide. Toutes les sociétés humaines ont des tabous, qui le plus souvent sont irrationnels. Cependant, quand l'enjeu est une décision de partir en guerre, il est permis suggérer un effort de rationalité. -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Le Saint-Siège profondément opposé à une intervention militaire en Syrie L'Eglise catholique rappelle que la doctrine de la "guerre juste" définit sept critères qui doivent tous sans exception être remplis afin qu'une guerre puisse être considérée moralement tolérable. Sur sept critères, un seul est positif. Les six autres ne sont pas remplis. A noter que pour déclarer le premier critère rempli, c'est à dire une cause juste, l'Eglise part de l'hypothèse que c'est bien le régime syrien qui a réalisé l'attaque chimique du 21 août... -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Sévère... Mais juste ^_^ Je ne crois pas que qui que ce soit sur ce forum mérite d'être traité de lâche, de menteur ou de porte-flingues. Mais il ne faut pas se faire d'illusion : dans les gouvernements des Etats-Unis, de la Russie, de l'Iran, de la Turquie, de la Grande-Bretagne... et même, oui même dans notre beau pays, beaucoup ne méritent pas davantage. -
Intervention occidentale en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Juste. Ce sera un "débat sans vote". Il pourrait très bien avoir lieu après le début de l'intervention. Voire après qu'elle soit achevée ! :lol: -
Intervention occidentale en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Le Yakhont a une portée maximale de 300 km en haute altitude. S'il est envoyé sur zone, je doute que le CdG s'approche si près des côtes syriennes, l'allonge des Rafale permettra aisément de l'éviter. Quant à la Marine iranienne... partirait-elle de la façade méditerranéenne de l'Iran ? :P -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est bien ce que je pensais hier soir : ce sont des femmes et des enfants qui sont évacués. Les messieurs restent sur place. Probablement pas pour faire du tourisme. -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Ce que je disais hier soir... Syrie: les Américains ont demandé à l'ONU de ne pas poursuivre sa mission On interrompt au plus vite la mission d'inspection de l'ONU sur place. Prétexte : on a déjà suffisamment de preuves les gars... d'ailleurs on va attaquer incessamment sous peu ça montre bien qu'on a des preuves. Raison véritable : le plus probable n'est-il pas que l'on craint ce que révélerait une inspection sur place ? -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Ce serait une escalade vertigineuse dans l'engagement de la Russie en soutien des loyalistes. L'équivalent d'une dispute à coups de poing, tout à coup interrompue quand un troisième larron sort un automatique et le braque sur celui qui avait le dessus. Pas impossible, non. Mais vraiment extrême donc une très faible probabilité -
Intervention occidentale en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de pascal dans Politique etrangère / Relations internationales
Le scénario minimum que je peux imaginer pour cette guerre serait à peu près : - Deux jours de bombardements EU/RU/FR sur les moyens aériens et les PC syriens, avec pour objectif d'affaiblir les loyalistes suffisamment pour casser leur récente dynamique de reconquête, sans inquiéter les Iraniens et les Russes quant à un risque d'effondrement du régime - Ni les pro-Assad, ni les Iraniens, ni les Russes ne comprennent de travers ni ne doutent des assurances occidentales, donc : le régime fait le gros dos, Russie et Iran ne réagissent que de manière limitée (quelques armes en plus, un ou deux attentats peut-être) - L'honneur de l'Occident est sauf, la civilisation a triomphé de la barbarie, ce chenapan d'Assad n'y reviendra plus. La guerre civile continue naturellement, mais ce n'est pas nouveau C'est vraiment le minimum de violence envisageable suite à cette guerre. Mon problème est le suivant : il me semble que même dans ce cas minimum, le risque d'escalade sera difficile à éviter à terme. En effet, comment risquent de réagir les rebelles enchantés de voir leur ennemi affaibli ? Plaçons nous dans l'hypothèse où ils n'auraient pas davantage de scrupules moraux que les loyalistes, ce qui serait le cas s'ils avaient déjà commis des massacres. Je ne parle même pas du cas où ils auraient des cannibales dans leurs rangs. Que font-ils ? Ben, une attaque chimique, pardi ! Même si vraiment ils n'ont rien à voir avec l'attaque du 21 août, ça ne les empêchera pas de réaliser une nouvelle attaque à l'arme chimique et d'en attribuer la responsabilité aux pro-Assad ! Et alors, que feront les Etats-Unis et leurs alliés ? Obama sera sous forte pression d'opposants politiques le ridiculisant puisqu'il laisse Assad se f..... de sa gueule annulant tout bénéfice des bombardements de fin août. Sauf à être capable de prouver (pour de bon cette fois !) que les nouvelles attaques ne sont pas le fait d'Assad, pourra-t-il éviter de recommencer la guerre ? Et alors, comment l'empêcher cette fois de mener à une escalade ? Les Etats-Unis seront sous pression pour "donner une leçon plus dure" et "restaurer leur crédibilité" tandis que loyalistes, Russie et Iran ne pourront plus croire que l'objectif des bombardements n'est pas d'abattre le régime syrien. Plus j'y réfléchis, plus j'ai l'impression que cette guerre sera vraiment difficile à contenir pour éviter des réactions fortes du régime (chimique sur pays étrangers) et/ou de la Russie et de l'Iran (nature de la réaction imprévisible) -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Physiquement elle le pourrait : il suffirait de transporter sur le sol syrien quelques missiles russes à tête nucléaire. Mais cela n'arrivera pas, sauf folie impromptue de Vladimir Vladimirovitch. En revanche, la Russie aurait probablement les moyens d'empêcher l'attaque qui se prépare sans utiliser le facteur nucléaire. Il suffirait de déployer sur le sol syrien quelques milliers de soldats répondant à une demande d'aide du régime. Je doute que qui que ce soit ose ensuite bombarder la Syrie, même les Etats-Unis. Evidemment ça aurait de la gueule, les VDV qui sautent sur Alep. ^_^ http://www.youtube.com/watch?v=ZJ4aVllpRH8 Mais je doute que ça arrive, quand même. -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
Ni la guerre d'Irak 1991, ni la guerre du Liban 2006, ni la guerre de Géorgie 2008 n'étaient des guerres par choix. Aucune de ces guerres n'a mené à contourner le Conseil de Sécurité. 1991 : L'Irak avait envahi le Koweït. La légitime défense est justifiée y compris sans résolution du CS, et elle peut être exercée par un allié de la victime. 2006 : Israël avait subi une attaque du Hezbollah. La légitime défense n'a pas besoin de résolution du CS. 2008 : Les forces d'interposition russes en Ossétie du Sud avaient été attaquées par la Géorgie. La légitime défense n'a pas besoin de résolution du CS. Quoi que l'on pense en bien ou en mal de la manière dont ces guerres furent menées, aucune ne fut déclenchée par choix, aucune n'avait besoin de résolution du CS pour la légitimer. Ce sont les attaques contre la Serbie en 1999 et contre l'Irak en 2003 qui sont les véritables précédents pour ce qui est de "guerres par choix" méprisant la responsabilité du Conseil de Sécurité. L'attaque contre la Syrie qui se prépare prouvera que "jamais deux sans trois"... -
Guerre civile en Syrie
Alexis a répondu à un(e) sujet de maminowski dans Politique etrangère / Relations internationales
"Que feriez-vous ?" Si la question est la politique générale de la France vis-à-vis de la guerre civile en Syrie, je conseillerais : - Soutien à la démarche de paix par négociation entre loyalistes et rebelles. Notamment : dire clairement aux rebelles que leur position de refus de la négociation est totalement inacceptable - Avertissement public au gouvernement américain qu'il choisit une voie dangereuse et que c'est la population américaine qu'il faut écouter sur le sujet - Rappel insistant : seule l'ONU peut légitimer le déclenchement d'une guerre contre un pays membre. Toute action militaire en dehors de l'approbation du CS serait une agression injustifiable - Lutte contre toute implication de Français dans la guerre, que ce soient des islamistes djihadistes ou des mercenaires de "sociétés de sécurité", au contraire de la politique actuelle qui est de fermer les yeux sur un djihad tacitement autorisé - Avertissement discret aux pays du Golfe, de la forme : nous sommes vos alliés quant à la défense de vos régimes, mais si vous continuez à soutenir les djihadistes, vous nous trouverez sur votre chemin. Si possible, que quelques-uns des responsables du soutien qatari à Aqmi aient de malheureux accidents, afin que l'avertissement soit clair Dans le cadre de cette politique générale, une preuve que l'attaque chimique du 21 août était le fait du régime (aucune n'a été fournie, mais je me place dans l'hypothèse que tu proposes) devrait mener à une simple condamnation de l'atrocité, au même titre que toutes les atrocités commises par les deux camps dans cette guerre qui a coûté 100 000 vies dont la plupart probablement des civils. Pas de raison de faire plus qu'un simple rappel que ces armes sont interdites. De même qu'il est interdit de massacrer des civils, ce dont les deux camps se sont pourtant rendus coupables depuis deux ans...