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Guerre Israël-Hezbollah 2024+
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Long article très riche de Bloomberg hier soir sur les perspectives de riposte israélienne, les incertitudes, risques et opportunités. Parmi les faits saillants, la frustration américaine de ne pas avoir davantage d'influence sur les décisions d'Israël Je ne copie que quelques extraits, mais je conseille l'ensemble - totalité de l'article ouverte sur le lien L'aggravation du conflit au Proche-Orient met en évidence les limites de l'influence américaine sur Israël (...) Qu'il s'agisse de rester dans l'ignorance à Beyrouth ou de ne pas réussir à négocier un cessez-le-feu au Liban ou à Gaza, l'administration Biden a, à maintes reprises, ressenti les limites de ses relations avec Israël. Aujourd'hui, Washington se trouve au bord d'une guerre plus vaste qu'elle pourrait ne pas pouvoir - ou ne pas vouloir - arrêter, et se voit offrir ce qu'Israël appelle une occasion de remodeler le Moyen-Orient d'une manière inédite depuis des décennies. (...) Pour la vice-présidente Kamala Harris et les démocrates, être trop doux ou trop dur avec Israël comporte des risques politiques, ce qui leur laisse les mains largement liées alors même que les craintes d'une aggravation du conflit font grimper les prix du pétrole. Il y a aussi la question de la sécurité des plus de 40 000 soldats américains dans la région, et celle de savoir s'ils pourraient être la cible de représailles. (...) En effet, Israël sait qu'il dispose d'une fenêtre avant les élections, selon deux personnes familières de la politique américaine. Washington est frustré par le manque d'influence, ont-ils déclaré. (...) Alors que certains dirigeants sont furieux contre Benjamin Netanyahu, c'est le premier ministre israélien qui a l'initiative. Les États-Unis disposent bien sûr de nombreux leviers, tels que la réduction de l'aide militaire, mais ils ne veulent pas risquer les retombées géopolitiques ou nationales. Mais ils ne veulent pas risquer les retombées géopolitiques ou nationales. Deux responsables français ont déclaré que les États-Unis n'exerçaient aucune pression réelle, en particulier en ce qui concerne le Liban, et qu'ils n'étaient pas incités à faire marche arrière (...) Les démarches démonstratives du dirigeant israélien pour ignorer les appels de son plus proche allié sont devenues si courantes au cours de l'année qui s'est écoulée depuis l'attaque terroriste du Hamas qui a tué 1 200 Israéliens que même les alliés admettent que la crédibilité des États-Unis est en train d'en prendre un coup. Selon un diplomate occidental de haut rang, le soutien de M. Netanyahou a été renforcé par les succès militaires et M. Biden a été affaibli après avoir été écarté de la course électorale (...) M. Netanyahou considère qu'il s'agit d'une occasion unique de modifier les perspectives de sécurité de son pays, mais pas par le biais des négociations entreprises par ses prédécesseurs. Au contraire, lui et son gouvernement nationaliste voient une occasion unique de démolir les armées mandataires de l'Iran afin d'affaiblir davantage la République islamique, alors que son nouveau président est plus enclin à un rapprochement (...) De son côté, l'Iran calcule qu'il peut pousser Israël à être plus téméraire, à saper sa légitimité et à enflammer la région, selon un diplomate occidental (...) S'ils s'inquiétaient du risque de déclencher une guerre plus large avec le Hezbollah dans les premiers mois qui ont suivi le 7 octobre, les responsables israéliens disent maintenant à leurs homologues américains qu'ils peuvent changer le calcul de la sécurité dans la région pour les années à venir, selon un diplomate israélien. L'assassinat de Nasrallah, qui a fait du Hezbollah l'épine dorsale de l'axe mandataire de l'Iran pendant trois décennies, ne fait que renforcer ces perspectives, a déclaré le diplomate. Mais à Washington, certains responsables craignent qu'Israël ne surestime l'ampleur des dégâts causés au Hezbollah et ne sous-estime la sévérité de la réponse de l'Iran (...) « Les États-Unis semblent reconnaître que leur plan de match standard - faire pression sur nos alliés, même lorsqu'ils sont attaqués, pour qu'ils évitent les représailles, la désescalade et acceptent les cessez-le-feu - ne fonctionne pas avec Israël, qui se considère à juste titre dans une guerre existentielle contre l'Iran et ses mandataires », a déclaré James Jeffrey, un ancien diplomate américain de haut rang dans la région. Faute de meilleures options, a-t-il ajouté, « les États-Unis soutiennent à contrecœur Israël contre le Hezbollah et maintenant contre l'Iran, tout en espérant encore pouvoir calmer la région, en particulier à l'approche des élections ». (...) « Est-ce que je pense que nous sommes déçus de ne pas avoir l'effet de levier que nous aurions souhaité avoir ? Oui », a déclaré Mark Montgomery, un contre-amiral de la marine américaine à la retraite qui travaille actuellement pour Paladin Capital Group à Washington. « Mais vous savez, c'est le problème quand ce sont eux qui prennent les coups, ce sont eux qui vont prendre ces décisions ». (...) Cependant, certains responsables occidentaux considèrent que les motivations de M. Netanyahou sont moins stratégiques et plus basées sur la volonté de gagner du temps en raison de la précarité de sa coalition, qui s'appuie sur les partis d'extrême-droite pour rester au pouvoir Les risques ne font que croître à mesure que M. Netanyahou poursuit sa campagne contre l'Iran. Le plus grand serait une frappe sur les installations nucléaires iraniennes - une mission qui, selon certains analystes, serait trop difficile, même pour la puissante armée israélienne. Selon les analystes du renseignement, la République islamique est à quelques jours de pouvoir produire l'uranium nécessaire à la fabrication d'armes. Il faudrait cependant des mois pour le mettre sous une forme qui permette de le tirer sur un missile. (...) Un diplomate occidental de haut rang a laissé entendre que certains alliés réfléchissaient à la possibilité d'une « stratégie Samson » - un scénario dans lequel une victoire de Harris permettrait à un Biden boiteux d'endosser la responsabilité politique d'interrompre les livraisons d'armes pour contraindre Israël à un cessez-le-feu, un sacrifice semblable à celui du personnage biblique. Toutefois, les sondages montrant une course serrée, cette perspective semble pour l'instant peu probable. La Maison Blanche doit donc poursuivre sa quête apparemment donquichottesque pour modérer les campagnes militaires de plus en plus vastes d'Israël En somme, Netanyahou est aux commandes avec son cabinet, et Washington que cela lui plaise ou non sera bien forcé de suivre... Je ne sais pas ce qu'il décidera en définitive, mais l'état d'esprit est à l'évidence tout à fait différent entre le cabinet israélien d'un côté, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et les autres pays occidentaux de l'autre Quant au nouveau slogan du président Biden ? Le voici Je sais pas où on va... mais on y va -
Guerre Israël-Hezbollah 2024+
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Nouveau désaccord entre Joe Biden et Donald Trump, sur ce qu'il convient de conseiller aux Israéliens en matière de riposte à l'attaque du 1er octobre Biden appelle Israël à épargner les sites pétroliers iraniens, Trump à viser le nucléaire Le président américain Joe Biden a déconseillé vendredi à Israël de s'en prendre aux sites pétroliers iraniens, tandis que le candidat républicain Donald Trump est allé jusqu'à leur suggérer de frapper les installations nucléaires Lors d'une intervention surprise devant la presse à la Maison Blanche, Joe Biden a estimé que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ferait bien de "se rappeler" de l'aide apportée à son pays par les Etats-Unis, allié numéro un et soutien militaire d'Israël. "Si j'étais à leur place, j'envisagerais d'autres options que frapper des champs de pétrole" en Iran, a-t-il déclaré, comme on lui demandait d'expliciter ses commentaires de la veille sur des discussions entre Washington et Israël sur la possibilité de telles frappes. Les Israéliens, a-t-il poursuivi, "n'ont pas déterminé ce qu'ils allaient faire" après le lancement massif de missiles contre Israël par l'Iran mardi. Son prédécesseur Donald Trump, candidat à l'élection présidentielle du 5 novembre, a au contraire affirmé vendredi qu'Israël devrait "frapper" les installations nucléaires iraniennes. S'exprimant en Caroline du Nord, l'ancien président a évoqué une question posée à Joe Biden en milieu de semaine sur la possibilité qu'Israël vise des installations nucléaires iraniennes. "Ils lui ont posé cette question, la réponse aurait dû être +frappez d'abord le nucléaire et occupez-vous du reste plus tard+", a lancé Donald Trump. Avec le son (le nucléaire) C'est le truc que vous voulez frapper, d'accord ? (...) C'est le plus grand risque que nous ayons (...) -
Guerre Israël-Hezbollah 2024+
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Merci On n'avance pas sans de grandes idées explicatives, qui ensuite font système, j'en suis d'accord Cela dit, toute théorie a son domaine de validité et ses conditions aux limites. Tout système ne peut - au mieux ! - être valide que dans une certaine mesure et avec certaines marges. Même la théorie de la gravitation de Newton est dans ce cas, et même celle d'Einstein a ses limites quoique elles soient plus étendues ! J'ai le sentiment, difficile à justifier rationnellement, que Girard a eu tendance au moins vers la fin à pousser trop loin sa théorie. Parmi ses derniers livres, beaucoup ont quand même comme titre l'une ou l'autre formule directement tirée du livre de l'Apocalypse. Je veux bien que la théorie de Girard mène à l'interpréter d'une manière nouvelle, mais j'ai quand même du mal à le suivre ici. De même pour son livre "Achever Clausewitz", qui à partir de réflexions intéressantes sur Clausewitz m'a semblé aller dans la même direction Reste que la théorie faisant du désir mimétique la base de la violence, avec le bouc émissaire comme résolution de la crise qui en résulte, le tout formant la base d'une sorte spécifique de religieux, laquelle est à la base de nombreuses institutions, et le tout mettant mieux en lumière l'originalité profonde de la religion chrétienne, ce sont des idées clé, à mon sens -
Guerre Israël-Hezbollah 2024+
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
[HS largement, mais] Si je comprends bien ce que dit @Lecteur de passage, et étant lecteur de Girard moi-même, la proposition est de partir du fait que par-dessous ou derrière les motivations et justifications / rationalisations qui peuvent être très différentes (la biologie nous dit que, et j'ai tout compris Darwin / le Coran nous dit que, et j'ai tout compris Mahomet), ce sont des hommes qui parlent et agissent. Il faut donc s'intéresser à ce qu'est l'homme (anthropologie, étude de ce qu'est l'être humain), et pourquoi nous sommes capables de telles choses, en l'occurrence nous trouver des raisons (bonnes à nos yeux, forcément) pour concentrer la violence sur une cible donnée, et une violence à très grande échelle concrètement dans le cas du nazisme (et les Allemands avaient les moyens pour cela), une violence à beaucoup plus petite échelle concrètement dans le cas du Hamas (même s'ils la voudraient plus grande, mais les Palestiniens de Gaza n'ont pas les moyens pour davantage) René Girard était un anthropologue à l'oeuvre certainement originale, et je dirais avec Lecteur puissante et profonde. L'explication - la raison fondamentale - de la violence est dans son analyse le mécanisme du bouc émissaire, lequel est religieux dans sa base (c'est-à-dire qu'il prend une forme religieuse, ou même que ce qu'on appelle "le religieux" dans son essence est un dérivé du mécanisme de bouc émissaire) Dans cette vision, la proposition est de ne pas prendre trop au sérieux ce que dit tel nazi (je suis athée / je suis chrétien / je suis païen germaniste) ou tel djihadiste (je suis musulman) et de s'intéresser plutôt aux ressorts internes de sa violence, basée sur le mécanisme du bouc émissaire, lequel en lui-même est lié au sacré ("La Violence et le Sacré", premier livre de Girard que j'ai lu personnellement, pas le plus facile cela dit). Cet homme, y compris s'il se déclare athée, est en fait religieux... mais attaché à un religieux antique, fondamental dans ce qu'est l'être humain La suite de l'enquête girardienne - la résumer est une gageure, ce que j'écris est forcément très très très partiel - est de constater que le récit biblique en général, et la personne de Jésus en particulier, est un dispositif anti-mécanisme du bouc émissaire, qui en vient avec la Passion à le retourner comme un gant et à en révéler la réalité - c'est-à-dire que ce mécanisme a toujours été un mensonge, la victime a toujours été innocente de ce dont on l'accuse Dans l'interprétation girardienne, la Passion peut être comparée à une charge explosive qui vient miner et démolir l'édifice du religieux antique, et miner dans le même temps l'ensemble des institutions humaines (Girard voit dans beaucoup d'institutions une composante "mécanisme du bouc émissaire") L'Histoire depuis deux mille ans est essentiellement l'histoire de la démolition de cet édifice - c'est un immeuble de grande taille qui s'effondre Le tout, à partir de l'anthropologie, débouche sur une interprétation originale du christianisme. Girard est quelqu'un qui parti de l'athéisme ou agnosticisme (je ne sais plus) en est arrivé, par ce chemin intellectuel, à la foi chrétienne Son nom est moins connu que ceux d'autres auteurs contemporains, mais son système intellectuel est puissant (dont je n'ai pu donner qu'une très faible idée, et je n'ai pu donner aucun des arguments et études qui le sous-tendent) et continue d'avoir une influence même si elle est en grande partie souterraine. Lecteur semble un passionné , je ne le suis peut-être pas au même degré (l'aspect "système" me rebute en général quelle que soit la pensée) mais je pense qu'il a effectivement ouvert des perspectives éclairantes et mis à jour du nouveau A titre d'anecdote, un homme politique contemporain qui pourrait être promis à une grande influence a été fortement influencé par Girard... Il s'agit de J.D. Vance, candidat à la vice-présidence, qui même en cas d'échec aura clairement un rôle important dans l'avenir du conservatisme aux Etats-Unis. Vance est quelqu'un qui s'est converti au catholicisme il y a quelques années, et il met en avant Girard comme son influence principale [HS largement, mais/] -
Russie et dépendances.
Alexis a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
Tout Tout est dans Astérix Reste évidemment à savoir qui est l'ivrogne qui reçoit le "cadeau" -
Guerre Israël-Hezbollah 2024+
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Il y a une limitation géographique à l'idéologie de la République islamique, qui n'existait pas dans le cas du nazisme Un Américain juif, un Français juif, ne sont pas ciblés par cette idéologie, Khamenei et consorts ne s'opposent pas à eux. Du moins ils ne sont pas davantage des cibles que leurs citoyens non-juifs... il faut parler aussi des actes terroristes par exemple en France même s'ils commencent à dater Du point de vue d'un Israélien juif, ça ne fait guère de différence, parce que lui est en plein dans la zone visée par l'idéologie des mollahs -
Guerre Israël-Hezbollah 2024+
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui bien sûr l'échelle est différente, et j'ai bien dit que le massacre du 7 octobre 23 c'est l'équivalent d'une journée de Shoah par balles, pas des trois ans que ça a duré, encore moins de la totalité de la Shoah, encore moins de l'ensemble des crimes du 3ème Reich. Les motivations ne sont pas les mêmes, pas de racisme chez les membres du Hamas, pas d'islamisme chez les Nazis... mais le comportement est le même et c'est ce qui compte Israël aurait pu choisir après le 7 octobre la politique consistant à renforcer "puissance 10" sa frontière avec Gaza et à simplement faire exécuter systématiquement par le Mossad tous les chefs du Hamas (dissuasion des chefs seuls). On peut discuter si cette politique aurait été meilleure à terme Je soupçonne que s'ils ont choisi plutôt de détruire l'organisation militaire Hamas à Gaza, avec toutes les difficultés que cela présentait (même si on pense que les Israéliens se contrefichent des civils palestiniens, la conquête de Gaza leur a coûté de nombreux soldats et ce n'est pas une surprise), c'est parce qu'ils ont estimé que le mur, déjà pris en défaut, n'était pas une solution viable à terme. Il y aurait toujours un "trou", un moyen de contournement, la vigilance à 100% pendant 100% du temps ce n'est pas réaliste, et le Hamas a su se montrer ingénieux le 7 octobre - parier contre l'ingéniosité humaine est souvent imprudent -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
La différence essentielle, outre les annexions, entre les exigences de Poutine et la situation de la Finlande pendant la guerre froide est la question de la démilitarisation Pendant les deux premières décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, les forces de défense finlandaises se sont largement appuyées sur du matériel de guerre obsolète. Les dépenses de défense sont restées minimes jusqu'au début des années 1960. Au plus fort de la guerre froide, le gouvernement finlandais s'est efforcé d'accroître ses capacités de défense. Cela s'est traduit par la mise en service de plusieurs nouveaux systèmes d'armes et le renforcement de la défense de la Laponie finlandaise par l'établissement de nouvelles garnisons dans la région. À partir de 1968, le gouvernement finlandais a adopté la doctrine de la défense territoriale, qui exige l'utilisation de vastes zones terrestres pour retarder et épuiser un agresseur potentiel. Cette doctrine est complétée par le concept de défense totale, qui préconise l'utilisation de toutes les ressources de la société pour la défense nationale en cas de crise. À partir du milieu des années 1960, les forces de défense finlandaises ont également commencé à se préparer spécifiquement à la défaite d'une frappe stratégique, du type de celle que l'Union soviétique a utilisée avec succès pour renverser le gouvernement de la Tchécoslovaquie en 1968. En cas de confrontation totale entre les deux grands blocs, l'objectif de la Finlande aurait été d'empêcher toute incursion militaire sur son territoire et de maintenir ainsi la Finlande en dehors de la guerre. Pendant la guerre froide, la Finlande avait "deux fers au feu". D'une part elle avait une politique de coopération avec l'URSS et s'abstenait de toute critique publique des politiques soviétiques (incluant une censure interne avec peine de prison possible), d'autre part elle avait une politique de défense active et une armée qui compte tenu des moyens du pays était très sérieuse La Finlande d'une part diminuait la motivation pour l'URSS d'attenter à son indépendance en adoptant une politique compréhensive envers les intérêts de Moscou. D'autre part elle la diminuait aussi en montrant à l'URSS que même si elle aurait pu gagner par la masse, une invasion de la Finlande aurait été difficile et coûteuse Pour un pays relativement petit, voisin d'un géant et dépourvu d'alliances, la marge de liberté était maintenue par cette capacité à "vendre chèrement sa peau". La situation était donc intermédiaire, avec des limitations à l'indépendance (il aurait fallu beau voir que Helsinki demande à entrer dans l'OTAN !), mais avec pour le reste une indépendance réelle garantie par le prix élevé que Moscou aurait du payer (invasion très coûteuse) pour contraindre Helsinki davantage ==>Ce sont les exigences de démilitarisation qui comptent Si Moscou changeait ces exigences - il ne montre aucune volonté - alors oui la situation changerait et Kiev pourrait envisager (qu'ils le décident ou le refusent, je n'en sais rien) de maintenir son indépendance à la manière finlandaise, sur une partie de son territoire actuel -
Guerre Israël-Hezbollah 2024+
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Heureux de te fasciner Plus sérieusement, moi qui ne suis ni juif ni israélien, j'essaie de me mettre dans la peau d'un Israélien juif afin d'essayer de comprendre comment ils peuvent voir les choses. Ceci afin d'essayer de deviner quel genre de décision ils pourraient prendre La phrase à laquelle tu répondais ne correspondait pas à ce que je pense (elle reste factuelle cependant), mais au point de vue qu'il me semble un Israélien juif pourrait avoir (j'aurais sans doute du le clarifier) Je pense que pour un Israélien juif réagissant au massacre du 7 octobre, ce n'est pas la symbolique qui compte Le Hamas a lancé sur Israël une troupe idéologisée avec la haine du juif (depuis l'enfance probablement, le Hamas est au pouvoir depuis quinze ans à Gaza), avec l'ordre de tuer tous les juifs qu'ils trouveraient, sans distinction d'âge ni de sexe, et de continuer aussi loin que possible. L'ensemble n'a duré qu'une journée, parce que Tsahal est intervenue. C'est la seule et unique raison qui a stoppé le massacre Ces événements sont exactement parallèles à la Shoah par balles, c'est-à-dire les tueries de juifs par groupes mobiles sur le front de l'Est pendant la seconde guerre mondiale, dont les victimes sont estimées à 1,4 million (un quart des victimes de la Shoah), sur trois ans. Les victimes du 7 octobre 2023 correspondent d'ailleurs à peu près au nombre quotidien de victimes de ce type de tueries il y a 80 ans. En somme, le Hamas à réussi à recréer pendant une journée les conditions de la Shoah par balles Le Hamas a prouvé au passage qu'il a un avantage par rapport au NSDAP le parti nazi, et un seul : il est incomparablement moins puissant militairement ... Si moi qui ne suis ni juif ni israélien je peux voir ce parallèle, ne penses-tu pas que la majorité des Israéliens juifs le verront ? Après avoir réalisé ce massacre, donnant à Jérusalem une motivation "en béton" pour le mettre hors d'état de nuire, le Hamas est retourné à Gaza se cacher - et cacher ses otages - derrière la population civile palestinienne. Avec les conséquences prévisibles en termes de civils mourant dans la guerre urbaine que son action avait garantie On saura davantage à l'avenir quels soins Israël a ou n'a pas pris pour réduire le nombre de morts civils par rapport à la conquête de Mossoul contre l'E.I. en 2016 ou à celle de Grozny contre les Tchétchènes en 2000, et on pourra jauger sur pièces le discours israélien comme quoi ils font tout leur possible. Le critère est la répartition civils / membres du Hamas parmi les morts. Mais même dans l'hypothèse la plus optimiste, il s'agit de toute façon de milliers de civils morts... du fait de l'action du Hamas, et de sa stratégie de se cacher derrière la population civile -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
En fait la question est ce que l'armée russe pourra faire. Sachant que Poutine a clairement pour objectif de supprimer l'indépendance de l'Ukraine, et l'armée russe lui obéit Ce que décrit Poutine dans ses objectifs de guerre déclarés, dans les propositions de négociation que fait la Russie (identiques à ses objectifs de guerre), ce n'est pas d'ajouter l'oblast de Lviv ni même celui de Kiev à la Fédération de Russie. Mais c'est bien la perte de l'indépendance ukrainienne, parce que l'Etat ukrainien qui resterait après amputations serait à la fois sans alliance avec les pays occidentaux et sans armée réelle (démilitarisé), donc dénué de toute protection, si bien que de peur d'une nouvelle "opération spéciale" (cette fois-ci très rapide façon Prague 1968) il serait forcé de céder sur tout sujet que la Russie trouverait important (politique étrangère, répression des courants politiques désagréables à Moscou, place de la langue russe, etc.) Son indépendance serait largement une fiction. Elle ressemblerait plutôt à une sorte d'autonomie locale étendue dans le cadre de ce que la Russie appelle le "Monde russe", ensemble qui inclut déjà la Biélorussie. Ce qui du temps de la guerre froide s'appelait une "souveraineté limitée", c'était la situation de la Pologne comme de la Tchécoslovaquie Ça ce sont les objectifs concrets de la Russie, répétés moult fois depuis 2022. Si l'armée russe peut fournir, eh bien... L'Ukraine qui "perd quelques territoires" de plus seulement, ce que tu prends pour hypothèse, ça c'est le scénario d'une Ukraine qui gagnerait la guerre, c'est-à-dire qui parviendrait à tenir le front assez longtemps pour que les Russes disent "Stop, ça ne va nulle part", et le dirigeant ne serait sans doute pas Poutine il faudrait attendre le suivant. Certainement des années, peut-être après 2030 date de départ la plus probable en l'état de Poutine C'est le meilleur scénario, à tous points de vue. J'ai de plus en plus de mal à y croire (déjà que j'ai toujours eu des doutes ) Si l'armée russe, à force de se renforcer tout en usant l'armée ukrainienne, parvient à rompre le front et à avancer jusqu'à Dnipro, puis passant le Dniepr progresser vers Kiev et Odessa, elle aura prouvé être de loin l'armée la plus forte d'Europe. Nulle Pologne, Allemagne, France, ni Italie ne va se précipiter en travers de son chemin ! Et la Grande-Bretagne non plus La seule qui pourrait changer les choses est l'armée américaine (bien 2/3 ou 3/4 de la puissance militaire totale de l'Alliance atlantique à elle seule). Mais les Etats-Unis sont absolument clairs, ils ne vont pas faire la guerre à la Russie pour protéger un pays envers lequel ils n'ont pris aucun engagement par traité - consensus bipartite très profond Il me paraîtrait imprudent pour Moscou de tenter d'intégrer à la Fédération de Russie la totalité des oblasts constituant l'Ukraine - trop de monde à assimiler de force à la fois Cela dit : - Ce n'est pas l'objectif déclaré, répété, maintenu à travers tous les rebondissements par Poutine - mais cet objectif déclaré est bien équivalent à la perte de toute indépendance réelle pour l'Ukraine (la Biélorussie est-elle vraiment un pays indépendant ?) - C'est moi citoyen français qui trouverait cela imprudent. Je ne suis pas Poutine, qui garde dans son discours des portes de sortie vers plus radical (il a enlevé les portes vers le moins radical) Et pas mal des analystes et essayistes russes vont beaucoup plus loin, je ne sais pas du tout s'ils sont tolérés car faisant apparaître Poutine comme presque un modéré ou tolérés car utile pour préparer les esprits à la suite... Nous sommes bien d'accord. J'irais d'ailleurs jusqu'à dire qu'il aurait été encore mieux que Poutine n'ordonne pas l'invasion de 2022 Seulement voilà, ni toi ni moi ne décidons de ces choses... -
Guerre Israël-Hezbollah 2024+
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Intéressant merci. Au total 32 impacts sur Nevatim donc. Des impacts nombreux, mais très dispersés - l'image fait à peu près 4 km x 6 km, et même si certains ont l'air groupés autour de cibles intéressantes (à 2 ou 300 mètres), un certain nombre sont carrément aux fraises à plus d'un kilomètre de toute cible valable Ce n'est pas avec ça qu'on peut causer des dégâts vraiment douloureux à une base aérienne. L'ECP doit être dans les 200 mètres, en étant généreux L'erreur centrale probable d'un missile est vraiment sa performance la plus importante. Si Nevatim avait été frappée par 32 missiles Scalp (ECP mesurée en mètres), les dégâts seraient autrement sérieux, et elle serait beaucoup moins fonctionnelle. Je ne sais pas si ce serait au niveau Bourvil dans Le Corniaud, mais les capacités seraient au minimum sérieusement entamées Seuls les missiles nucléaires peuvent se satisfaire d'une ECP mesurée en centaines de mètres Pas en quelques minutes, sauf à avoir suffisamment de pilotes sur place en effet. Et l'alerte a été lancée d'abord par Washington A 200 mètres, je ne pense que l'effet de souffle et les éclats, même d'une charge de 450 kg (estimation supérieure pour le Fattah-1) soient une menace sérieuse. Evidemment, Israël va probablement investir dans des hangars bétonnés plus protecteurs, parce qu'un coup plus proche est toujours possible par chance... et parce que l'Iran va certainement continuer à augmenter la précision de ses missiles C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je trouve la frappe du 1er octobre très déstabilisante - Elle ne fait pas peur pour aujourd'hui - Trop imprécis pour abîmer vraiment une base aérienne, risques de pertes humaines limité à cause du préavis suffisant pour alerter la population, dégâts prévisibles sur une zone industrielle probablement plus conséquents (typiquement une raffinerie) mais pas au niveau "écrasant" où il faudrait des années pour reconstruire. Cette dernière option, la plus menaçante, resterait "absorbable" - Mais elle peut faire (très) peur pour demain - Rien n'empêche d'imaginer que l'Iran ne parvienne à doter ses missiles d'un guidage terminal plus précis, ce qui en ferait des armes redoutables. Les 32 impacts sur Nevatim, s'ils avaient été précis à 20 mètres près, auraient mis cette base dans un sale état. Même argument pour les centrales électrique, etc. Et bien sûr, si l'un des missiles a une ogive nucléaire... même une ECP de 1 km serait encore acceptable Une menace limitée aujourd'hui, mais potentiellement très grave demain, on peut très facilement se dire qu'il est urgent de la supprimer, puisque le coût en serait absorbable aujourd'hui, beaucoup plus difficilement demain Si Khamenei avait voulu motiver Jérusalem à monter la campagne la plus déterminée possible pour supprimer programme nucléaire et programme balistique iraniens, il n'aurait pas agi autrement ... Et ce matin il en a rajouté encore, là où y a de la gêne y a pas d'plaisir... L'attaque du 7 octobre menée par le Hamas contre le sud d'Israël, au cours de laquelle 1 200 personnes ont été tuées, était un « acte légitime », a-t-il déclaré Donc cet ennemi d'Israël qui pourrait devenir beaucoup dangereux à assez court terme (guidage terminal précis et/ou ogive nucléaire)... c'est un ennemi qui considère "légitime" de recréer dans une partie d'Israël une situation semblable à celle de la Shoah par balles Euh... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Pour le moment non. Mais un processus est entamé, et je ne vois pas ce qui pourrait l'interrompre. Et si ce processus va à son terme, alors l'indépendance de l'Ukraine sera dans les mains de Vladimir Poutine... Une surprise est toujours possible évidemment, mais je ne vois pas laquelle (évidemment, si on pouvait voir laquelle, on s'y attendrait et ce ne serait plus une surprise... je ne prétends donc certainement pas qu'une surprise est impossible) Je ne crois pas que le Dniepr soit une protection réelle par lui-même. Bien sûr des troupes peuvent s'appuyer sur un grand fleuve pour faciliter une défense, mais la question est quelles troupes - si les troupes ukrainiennes expérimentées sont peu à peu détruites sans être suffisamment remplacées. Ni le Rhin ni le Danube n'ont jamais à eux seuls arrêtés une armée. Ni le Dniepr d'ailleurs, pas plus en 1944 qu'en 1941 -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne connais pas l'avenir évidemment, et je souhaite me tromper Mais j'ai l'impression que nous assistons au début d'une lente et longue agonie. Celle de l'armée ukrainienne, et donc de l'indépendance de l'Ukraine Le processus est lent, mais je peine à voir quelque chose qui pourrait l'interrompre. Y compris si Harris est élue d'ailleurs. Et s'il n'est pas interrompu, alors il ira à son terme -
Israël et voisinage.
Alexis a répondu à un(e) sujet de loki dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est du classique de chez classique. Rome déjà a utilisé ce levier pendant des siècles pour garnir les rangs de ses légions - et je ne suis même pas sûr qu'ils l'aient inventé. Evidemment il y a quelque chose d'assez savoureux à ce que l'Israël moderne reprenne cette pratique, étant donné que l'Israël antique disons n'a pas eu des relations parfaitement cordiales avec Rome (attention, litote !), mais enfin on reprend les bonnes idées d'où qu'elles viennent On pourrait aussi parler de Legio peregrina, pardon la Légion étrangère Note qu'avec tout ça l'Allemagne bon an mal an exporte à peu près autant de matériel militaire que la Chine, et davantage que Grande-Bretagne ou Italie... Le passeport turc peut s'expliquer par les liens assez visibles entre Ankara et la nébuleuse Daech / Al Qaeda en Syrie etc. La Turquie protège Idlib, et les Etats-Unis se sont bien gardés de la mettre dans la confidence en préparant l'exécution de Al Baghdadi Pour le reste, c'est une démonstration de plus de la proximité certaine entre les différentes branches de djihadisme. De même que stalinisme, maoïsme, polpotisme etc. avaient des nuances mais pendant longtemps ont été étroitement solidaires, de même Al Qaeda, Daech, Hamas etc. sont capables d'être solidaires vu leur proximité, et de mettre les querelles de chapelle de côté -
A un mois du scrutin, les enquêtes d'opinion Trump / Harris montrent les deux candidats au coude-à-coude et l'élection très ouverte Depuis un mois et demi, Harris a une avance stable dans les sondages à +2 points par rapport à Trump, tandis que les projections en nombre de grands électeurs (la seule chose qui compte, l'élection étant indirecte) montrent le plus souvent Trump devant d'une courte tête Si (c'est un premier grand Si) les sondages ne sont pas trop loin de la réalité, et Si (deuxième) le rapport de forces n'évolue pas d'ici le 5 novembre, le plus probable serait un scénario à la 2016, Clinton avait reçu 2 points de plus que Trump du total des votes mais Trump avait la majorité des grands électeurs Biden l'a emporté en 2020 avec plus de 4 points d'avance sur Trump dans le total des votes, ça lui avait été nécessaire pour obtenir la majorité des grands électeurs du fait de la surreprésentation relative des Etats du centre "entre côte Ouest et côte Est" dans le collège des électeurs
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Ce fil est une lecture dure en effet, et émouvante (...) Par un cruel retournement de situation, pendant que ma brigade se frayait un chemin hors de Vuhledar, les gens dans tout le pays sirotaient des cafés, allaient au cinéma et se promenaient au son de la musique de rue. Des vœux, authentiques ou routiniers, ont été adressés aux soldats, alors même qu'ils étaient en train de mourir, abandonnés à leur sort Je n'ai aucun moyen de jeter un pont entre ces deux mondes - l'Ukraine pacifique et l'armée, chacun marchant sans relâche sur son chemin. C'est là que nous sommes nés pendant la guerre de l'Est. Nés à Kiev, nous avons été forgés à nouveau dans les champs et les sous-sols de Vuhledar. Aujourd'hui, ces espaces vides et marqués au fer rouge sont notre patrie, et nous sommes des étrangers dans les rues de Kiev. Au cours de ces trois années de guerre, des visages inconnus ont envahi les trottoirs et le métro, avec de nouvelles expressions que je ne reconnais pas ou que je ne peux pas comprendre. (...) Priez pour que les vestiges de cette force autrefois puissante ne soient pas détruits, pour qu'elle ait une chance de se relever, pour que son expérience et sa douleur durement acquises lui permettent de remporter de nouvelles victoires (Igor Lutsenko) L'éloignement de l'arrière et de l'avant, les combattants en arrivant à regarder comme des étrangers les gens de l'arrière qui vivent (presque) "la vie d'avant", on peut lire des choses de ce genre pendant la première guerre mondiale. L'auteur dit pratiquement dans ces termes que le front est sa patrie, Kiev sa ville natale lui est devenue étrangère Bien sûr, ce sont les combattants sur le front et seulement eux qui permettent à l'ensemble de l'Ukraine de continuer (presque) "la vie d'avant" L'enjeu du passage d'expérience / de relais apparaît aussi. Car on lit en parallèle des récits de nouveaux engagés (beaucoup contre leur gré) formés à la va-vite et combattant sans être intégrés dans des unités où ils se fondraient avec des vétérans. Si Kiev ne parvient pas à fondre ensemble combattants expérimentés et recrues nouvelles, alors il suffira à la Russie de détruire un pourcentage suffisant des unités ukrainiennes sur le front, comme la 72ème semble avoir été pratiquement détruite, pour faire céder complètement le front et décider du sort de l'Ukraine -
Guerre Israël-Hezbollah 2024+
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Plus sérieusement, je trouve ce détail un peu surprenant Selon trois sources israéliennes citées par le New York Times, l'objectif était de détruire un bunker souterrain où se tenait une réunion de hauts responsables du Hezbollah. Hashem Safieddine aurait été présent lors de cette rencontre. Peu avant les frappes, l'armée israélienne avait appelé à l'évacuation de plusieurs bâtiments dans le quartier. Un porte-parole du Hezbollah a décrit la scène comme "une ceinture de feu", avec 11 frappes consécutives. L'organisation n'a pas encore commenté officiellement l'attaque ni le sort de Safieddine. Les rapports libanais indiquent que des bombes pénétrantes de bunker, similaires à celles utilisées contre Nasrallah, ont été employées. Après une première vague d'attaques, l'armée israélienne a émis un nouvel ordre d'évacuation, suivi de nouvelles frappes Demander aux civils d'évacuer est nécessaire pour réduire les pertes civiles évidemment... mais alors qu'est-ce qui empêche Saffiedine et les autres responsables d'évacuer eux aussi ? Et s'il est possible / probable qu'ils aient évacué, alors pourquoi effectuer ce bombardement ? Si la description par le porte-parole du Hezbollah d'une "ceinture de feu" est réaliste, alors on peut imaginer qu'elle ait eu pour but d'empêcher les dirigeants du Hezbollah visés de s'échapper. Mais alors c'est contradictoire avec l'info sur des messages d'alerte au préalable Bref, tout ça ne me semble pas très clair... -
Guerre Israël-Hezbollah 2024+
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
A mon avis, tout ça ne fait pas que des malheureux Une jeune recrue du Hezbollah n'arrive pas à croire qu'elle a déjà été nommée directeur régional Y a des opportunités d'avancement pour les gars ambitieux -
Russie et dépendances.
Alexis a répondu à un(e) sujet de Tactac dans Politique etrangère / Relations internationales
Ces deux derniers jours, deux personnes en Russie ont été condamnées à 8 ans de prison pour crime grave - L'une est le petit ami de la chanteuse Anastasia Kotova, pour l'avoir battue à mort - L'autre est une infirmière de Moscou, Olga Menchikh, pour avoir publié sur réseau social des messages sur les meurtres de civils à Vinnitsa et Bucha Des détails sur cette deuxième affaire Une affaire pénale a été ouverte en raison de deux messages sur VKontakte, qui ont désormais été supprimés. Le premier article a été publié le 14 juillet 2022. « Zakharova dit des bêtises cruelles lors de son putain de briefing. Comment la terre la transporte-t-elle ? Mon Dieu, de quoi parle-t-elle... En ce moment, Vinnitsa. La Russie a bombardé le centre-ville pour la première fois, des roquettes ont touché un immeuble de bureaux, 12 morts et des dizaines de blessés », indique le journal. Selon l'expert, dans ce message, Menchikh a non seulement diffusé des "faux" sur l'armée russe, mais a également "discrédité les activités du représentant officiel du ministère russe des Affaires étrangères dans l'exercice de ses fonctions officielles". Le deuxième message a été publié le 31 mars 2023. « Boucha, une petite ville de la région de Kiev, a été libérée des envahisseurs russes le 31 mars 2022, exactement cinq semaines après le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie. Au cours des cinq semaines d'occupation de Bucha, 458 civils sont morts, 419 d'entre eux ont été abattus ou sont morts sous la torture », peut-on lire. L’accusation estime que Menchikh a publié ces publications guidé par « une attitude dédaigneuse, inamicale, hostile et agressive envers les autorités russes, le groupe social des militaires, le peuple russe et le pays dans son ensemble » -
Guerre Israël-Hezbollah 2024+
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Le premier test français sauf erreur était un modèle trop grand pour être mis dans une bombe. Le premier niveau de miniaturisation a pris un peu de temps, et quelques essais. Et c'était pour obtenir une arme larguée d'avion. Pour une arme à placer dans une ogive de missile, avec les contraintes physiques de la rentrée atmosphérique, c'est plus compliqué Je suppose que les moyens de calcul disponibles aujourd'hui faciliteront certaines choses, mais enfin il paraît difficile d'imaginer que tout ça soit fait en deux temps trois mouvements. Et dans l'intervalle, l'Iran est vulnérable, surtout qu'un certain pays plus à l'ouest a reçu la démonstration que son bouclier antimissile n'est pas parfait, pays qui craint depuis longtemps une force nucléaire iranienne, et qui est en mode "vaincre les ennemis maintenant" Non, l'article explique que les Américains craignent de ne pas avoir assez d'influence sur les Israéliens. Pas que cette crainte est justifiée. Ni que Jérusalem aurait décidé d'attaquer l'industrie nucléaire iranienne, cela fait seulement partie des options Oulà jeune Padawan Ali Khamenei, la bombe H ? Comme vous y allez ! Je ne vois pas où l'Iran se procurerait le tritium pour commencer... et il y a quand même quelques étapes intermédiaires La Corée du Nord semble - c'est une interprétation - avoir fait un essai H en 2017. Leur premier essai A était en 2006... -
Guerre Israël-Hezbollah 2024+
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Intéressant, merci Cependant, je ne sais pas de quel type de journal nous parlons ici. Le lien original est là, le journal s'appelle Javan, mais quelle est son influence ? C'est la "ligne dure", OK, mais plutôt version "Le Figaro" donc représentatif d'une partie significative de l'opinion, ou plutôt "Le Souvenir du Reich" avec une représentativité... plus limitée ? L'article originel de Javan donne les arguments classiques sur le caractère pacificateur de l'arme nucléaire. Il y a un passage assez savoureux, pas tout à fait raccord avec la politique étrangère de leur pays Pourquoi les Russes sont-ils si enthousiasmés par les armes nucléaires ? Parce qu’après l’effondrement de l’Union soviétique, l’Ukraine, plongée dans les idées libérales, s’est désarmée (Eh oui, on aura beau faire affaire avec Moscou pour raison de convergence d'intérêts, on ne peut s'empêcher de voir certaines choses...) Il y a aussi des passages plus hallucinés où Israël est décrit comme recherchant "la puissance créatrice de la technologie pour créer une terreur hégémonique", ou bien où la doctrine nucléaire israélienne est analysée comme "enracinée dans la culture stratégique hébraïque" (c'est vrai, la doctrine nucléaire du roi David, mille ans avant Jésus, était déjà très semblable ) La question quand même, c'est quel est le poids de tout cela ? D'un autre côté, j'imagine que Khamenei en tant que religieux musulman prononce un sermon à la mosquée... chaque vendredi. Et pour l'instant l'idée qu'il va tout à coup annoncer un changement de doctrine nucléaire n'est que spéculation Personnellement, je dirais que maintenant est précisément LE moment où l'Iran n'a pas du tout intérêt à annoncer ce genre de choses. Déjà que l'option est sérieusement discutée en Israël, si Khamenei annonce tout à coup "On va faire des bombes", là une campagne aérienne préventive israélienne deviendra une quasi-certitude Si l'Iran avait voulu construire une dissuasion nucléaire minimale, il fallait le faire en période calme et avec la plus grande discrétion possible, et démontrer en même temps que la bombe fonctionne (test nucléaire) et qu'elle est déjà installée sur missile Même faire un test nucléaire rapidement (à supposer que l'Iran le puisse) serait très imprudent. Il a fallu 4 ans à la France pour passer du premier test (1960) à la première unité de Mirage IV opérationnels avec arme nucléaire (1964) et nous étions à cette époque protégés par les Etats-Unis. L'Iran n'est protégé par personne... -
Guerre Israël-Hezbollah 2024+
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Je pars sur une tangente, mais je rebondis sur cette statistique que je trouve intéressante Quelle que soit la manière dont on analyse le conflit Israël / Palestiniens / Djihadisme chiite, le fait est qu'avant l'accélération d'octobre 2023 il s'agissait d'un conflit de très petite dimension à l'échelle de l'humanité. Au XXIème siècle, on en est à une dizaine de conflits tuant un nombre à 6 chiffres de personnes, même avant la guerre d'Ukraine. Chacun d'eux est incomparablement plus sanglant que le conflit du Moyen-Orient avant 2023, d'au moins un le plus souvent deux ordres de grandeur. La plupart restent plus sanglants d'un ordre de grandeur, même après l'accélération qu'on constate depuis un an Il est très frappant de constater que ce conflit-là a tant de retentissement. Indépendamment de la position prise d'ailleurs, qu'on soit plutôt pro-palestinien ou pro-israélien, la plupart d'entre nous (je m'inclus dedans évidemment) s'y intéressent "beaucoup trop". Alors que la vie d'un Israélien ou d'un Palestinien (Libanais, Iranien, etc.) vaut en réalité ni plus ni moins que celle d'un Syrien, Afghan, Irakien, Éthiopien, Congolais, Soudanais, Yéménite, Somali, plus récemment Ukrainien... ==>Pourquoi ? La seule explication à laquelle je peux penser est le facteur religieux. La moitié de l'humanité se rattache au christianisme, à l'islam ou au judaïsme. L'autre moitié semble plus indifférente (Chine, Japon etc.), c'est comme s'ils n'avaient pas le "décodeur" religieux - ce qui leur permet d'ailleurs peut-être plus d'objectivité, raison pour laquelle ils s'y intéressent moins ? Ça peut être une foi religieuse, ou simplement un héritage culturel pour les gens qui ne sont pas croyants. Mais le fait que pour la moitié d'entre nous êtres humains, les noms "Jérusalem", "Terre sainte" évoquent quelque chose de spécifique (sous d'autres noms en arabe bien sûr) Et le peuple appelé "Juifs" évoque quelque chose de bien particulier - positif, négatif, c'est une autre question, mais enfin les Juifs ne sont pas exactement "inconnus au bataillon" ! J'écris cela... et ça ne m'empêche absolument pas de m'intéresser quand même "beaucoup trop" à ce conflit ! Il n'y a pas que la raison froide qui commande, je peux analyser comme quoi tout cela n'est pas si important, et ça ne m'empêche pas de le "ressentir" différemment -
Alors faut quand même mettre les choses dans les bonnes cases Les discussions sur l'actualité politique en Turquie, par exemple les gouverneurs de la province sénatoriale d'Asie, c'est dans un autre fil
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Guerre Israël-Hezbollah 2024+
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est clair, le choix des mots est important. Pour ma part, je constate que : - Le Hamas a réalisé un massacre antisémite en Israël - lequel a riposté - Le Hezbollah a attaqué le nord d'Israël forçant une évacuation partielle - Israël a riposté, tuant au passage des responsables iraniens qui soutenaient le Hezbollah, c'est-à-dire son agresseur - Les Houthis ont lancé des missiles et drones contre Israël - lequel a riposté - L'Iran a deux fois attaqué au missile Israël, qui a riposté de manière limitée en avril, et va riposter on ne sait pas encore comment en octobre A chaque fois, l'agression initiale vient du soit-disant "Axe de la résistance", c'est-à-dire le groupe Iran plus ses mandataires. A chaque fois Israël est dans la position de riposter (qu'on approuve ou non la manière dont il le fait, c'est un autre débat) Donc oui j'analyse comme un mensonge le discours de Téhéran appelant "riposte" l'attaque du 1er octobre, et j'appelle riposte la réaction israélienne. Sage ou pas, c'est un autre débat, et on peut clairement défendre plusieurs points de vue différents, mais sur le vocabulaire de base je ne vois pas d'ambiguïté -
Guerre Israël-Hezbollah 2024+
Alexis a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Le Financial Times rapporte que les Etats-Unis et les autres membres du G7 à la fois soutiennent le droit d'Israël à riposter à l'attaque du 1er avril et souhaitent que la réponse soit "proportionnelle", comprendre petite Les Etats-Unis s'inquiètent cependant de la baisse de leur influence auprès de Jérusalem qui pourrait être de plus en plus confiant vu ses récents succès Les États-Unis et le G7 mettent en garde Israël contre des frappes sur les installations nucléaires iraniennes Les responsables occidentaux craignent que l'influence de Washington ne soit limitée alors qu'ils tentent d'empêcher l'escalade du conflit régional. (...) « Nous allons discuter avec les Israéliens de ce qu'ils vont faire [...] nous sommes tous les sept d'accord pour dire qu'ils ont le droit de répondre, mais qu'ils doivent le faire de manière proportionnée », a déclaré M. Biden à la presse après l'appel. Les responsables américains reconnaissent toutefois que leur influence sur Israël pourrait être limitée. Israël étudie plusieurs options pour riposter à l'Iran, notamment des attaques contre des lanceurs de missiles ou des infrastructures pétrolières. Certains responsables israéliens ont appelé à des frappes contre les installations nucléaires de l'Iran, mais une personne au fait du dossier a déclaré que cette option n'était pas envisagée. Joe Biden a également déclaré qu'il s'opposerait à une telle attaque (...) Toutefois, des responsables occidentaux reconnaissent qu'Israël est de plus en plus sûr de lui et enhardi après avoir récemment réussi à assassiner une grande partie des dirigeants du Hezbollah, soutenu par l'Iran, y compris son chef, Hassan Nasrallah. Le gouvernement israélien pourrait être prêt à subir des pertes militaires et politiques si cela lui permet de remporter une victoire stratégique sur l'Iran, ont-ils déclaré. (...) Jonathan Panikoff, ancien haut responsable du renseignement aujourd'hui à l'Atlantic Council, a déclaré que si certains en Israël plaident pour le ciblage des champs pétroliers iraniens, « les responsables américains craignent probablement qu'une décision israélienne de cibler les champs pétroliers n'entraîne une riposte iranienne visant les champs pétroliers des entreprises américaines et de leurs alliés dans le Golfe » Une telle attaque pourrait également avoir un impact sur les prix de l'essence à l'approche des élections présidentielles américaines du mois prochain. M. Panikoff a ajouté que le ciblage direct des sites nucléaires iraniens serait considéré à Téhéran comme une menace importante qui exigerait une réponse. « Téhéran considérera probablement une attaque contre son programme nucléaire comme une attaque fondamentale et directe contre la stabilité du régime lui-même, ce qui garantira probablement une réponse qui fera monter toutes les parties sur l'échelle de l'escalade », a-t-il averti.