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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. C'est à la limite du H.S., mais il faut se garder de confondre peuple et race. Le peuple juif existe depuis au strict minimum 26 siècles, plus probablement au moins 33 - je parle de ce qui est sûr versus ce qui est probable du point de vue historique. Cela ne signifie nullement que tous les juifs d'aujourd'hui sont les descendants physiques des juifs du VIème siècle avant Jésus et seulement eux, de même que tous les Français d'aujourd'hui ne sont pas les descendants physiques des Gaulois du Ier siècle avant Jésus, ni même des Gallo-Romains du Vème siècle, ni même des Français de l'époque de la Révolution. Il y a eu dans le cas de la France pas mal d'immigration y compris à époque (très) reculée, ce qui n'empêche pas de constituer un peuple. Dans le cas des Juifs, il y a eu conversion au judaïsme - y compris en grand nombre à certaines époques - en plus des conversions hors du judaïsme. Mais il y a bien peuple, parce qu'il y a volonté de se retrouver autour d'une appartenance partagée, un passé dont on se reconnaît héritier - même si on y ajoute une part de mythe - et un présent que l'on souhaite continuer dans l'avenir. On peut discuter du moment précis où le peuple français apparaît vraiment dans ce sens - et ce n'est pas le bon fil - mais mon point est que les juifs forment bien un peuple - même si c'est un peuple particulier puisqu'il se définit par une religion, alors que la majorité des juifs concrets se reconnaissent pour le reste dans d'autres peuples "pour tout ce qui n'est pas la religion", le peuple français par exemple. Et l'ancienneté du peuple juif ne fait aucun doute.
  2. Intéressant, je n'en ai jamais entendu parler. Tu aurais des détails ?
  3. J'aurais pu écrire dans le fil Pays-Bas, mais il semble que ce soit celui-ci qui convient le mieux. Le Parti pour la Liberté de Geert Wilders (PVV) est arrivé en tête des élections législatives aux Pays-Bas, après une remontée fulgurante dans les sondages depuis début novembre. Le PVV a emporté en définitive 37 sièges sur 150 au parlement, alors que les projections début novembre lui en donnaient 18 ou 19 - soit un doublement des sièges gagnés en moins de 3 semaines Que s'est-il passé depuis début novembre ? L'hypothèse que propose le Spectator britannique, c'est que cette ascension fulgurante du PVV à partir de début novembre pourrait résulter d'événements qui ont eu lieu aux Pays-Bas même, et à partir de courant octobre. Qu'est-ce qui a changé ? De vastes manifestations en faveur de la Palestine ont eu lieu en Hollande. Le 14 octobre, 20 000 personnes ont défilé à Amsterdam. La plus grande nouvelle du mois dernier en Hollande, comme en Grande-Bretagne, a été le nombre impressionnant de personnes prêtes à descendre dans la rue pour brandir des drapeaux en solidarité avec la Palestine et réprimander leur gouvernement pour sa réticence à condamner l'agression israélienne. Il est trop tôt pour affirmer avec certitude que ces manifestations ont déclenché une réaction de colère lors du scrutin et propulsé à la victoire l'un des hommes politiques européens les plus explicitement anti-islam. La coïncidence semble toutefois trop remarquable pour être ignorée. Coïncidence remarquable en effet. Pas de preuve formelle sans doute, mais enfin une montée aussi fulgurante doit bien avoir des causes, et ces causes doivent être apparues ou s'être grandement renforcées vers le mois d'octobre. Et je ne vois guère quelle autre cause potentielle pourrait être un candidat vraisemblable à l'explication que ces grandes manifestations "pro-palestiniennes" dans les rues de beaucoup de pays d'Europe ? Il faudra voir les conséquences éventuelles de ce type dans d'autres pays d'Europe. Les Néerlandais seront-ils une exception, ou annoncent-ils quelque chose de plus large ?
  4. Le journal allemand Der Postillon rapporte un cas étrange qui se présente outre-Rhin Un phénomène grotesque de la nature ? Un homme capable d'éprouver de la compassion pour les victimes israéliennes ET palestiniennes Qu'est-ce qui ne va pas chez lui ? Thorsten Schneider (42 ans) de Cologne a la capacité étrange d'éprouver de la compassion pour les victimes civiles palestiniennes et israéliennes du conflit au Moyen-Orient. Les médecins sont confrontés à une énigme. (...)
  5. Pffft... peu clair en effet. Merci de le regarder. Tiens j'ai un appel de
  6. Un article de Haaretz sur les 150 prisonniers que Israël s'apprête à libérer en échange de 50 otages du Hamas - à noter que le cabinet n'a autorisé qu'un cessez-le-feu d'au plus 10 jours. (...) Le ministère israélien de la Justice a publié mercredi matin la liste des prisonniers palestiniens inclus dans l'accord (liste en hébreu), donnant au public israélien 24 heures pour faire appel devant les tribunaux. La liste publiée comprend deux fois plus de noms - 300 - en raison de la possibilité que le Hamas soit en mesure de localiser d'autres otages israéliens et de les libérer en échange d'un plus grand nombre de prisonniers. Le gouvernement israélien a décidé tôt mercredi que le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Yoav Gallant et le ministre Benny Gantz détermineront quels prisonniers seront libérés à chaque phase. Ils ont également été autorisés à décider de la date de fin du cessez-le-feu, à condition qu'il ne dure pas plus de dix jours. Israël a refusé de libérer les prisonniers condamnés pour meurtre. Les personnes condamnées pour tentative de meurtre pourraient toutefois être libérées, de même que celles détenues pour des délits allant de l'activité terroriste à des transgressions moins graves telles que l'endommagement de biens, l'entrave au travail de la police ou les rassemblements illégaux. Parmi les autres infractions figurent les agressions contre des policiers, les jets de pierres et de bombes incendiaires, les incendies volontaires et la possession d'armes à feu ou d'explosifs. Les prisonniers palestiniens appartiennent au Hamas, au Fatah, au Jihad islamique et au Front populaire. Cependant, beaucoup ont agi de leur propre chef et un grand nombre d'entre eux ont été arrêtés mais n'ont pas été jugés. La liste comprend des prisonniers qui résident à Jérusalem-Est et possèdent une carte d'identité israélienne. La liste comprend 123 mineurs de moins de 18 ans. Cinq d'entre eux ont 14 ans et sont emprisonnés pour des délits allant du jet de bombes incendiaires à l'incendie volontaire. L'une des prisonnières palestiniennes qui devrait être libérée est Misoun Mussa, qui a été condamnée à 15 ans de prison pour avoir attaqué un soldat israélien à l'arme blanche en 2015 à Jérusalem. Une autre est Marah Bakeer, qui a été arrêtée en octobre 2015 à l'âge de 16 ans après avoir poignardé un policier de la police des frontières. Elle a été condamnée à huit ans et demi de prison. Une autre prisonnière est Asra Jabas, une Palestinienne de Jérusalem-Est qui a fait exploser un réservoir d'essence dans sa voiture à un point de contrôle près de Ma'ale Adumim, blessant légèrement un officier de police. Les femmes les plus âgées de la liste sont Hanan Abdullah Barghouthi, une femme de 59 ans détenue pour des infractions à la sécurité, et Samira Abd Al-Aziz Harbawi, une Palestinienne de 53 ans de Jérusalem qui a été arrêtée pour "atteinte grave à l'intégrité physique et port et fabrication de couteaux et de poignards". En somme, la plupart de ceux qui ont été arrêtés ont commis des violences, certains ont causé des blessures, mais aucun n'est responsable d'un meurtre. Ce ne sont vraiment pas des "gros poissons". Beaucoup ne sont même pas "encartés" dans l'une des organisations armées palestiniennes. La concession faite par Israël est réelle, mais d'ampleur limitée. J'ajouterais que Marah Bakeer, condamnée en octobre 2015 à 8,5 ans de prison et donc libérable en avril 2024, aura quand même fait 8 ans de prison si elle fait partie des 150... Le cessez-le-feu de 4 jours pourra être prolongé pour obtenir davantage d'otages, mais avec une limite dure à 10 jours... sauf évidemment à ce que le cabinet prenne une nouvelle décision, mais cette limite de 10 jours est un signal politique.
  7. Je vois ça aussi dans le Monde Restent les décrets, que le président élu pourrait utiliser pour faire passer ses réformes sans vote. « Mais certains domaines, comme la fiscalité, ne peuvent être modifiés par décret et le Congrès a toujours la faculté de les refuser », précise Andres Malamud. Le président élu pourrait également profiter de sa popularité pour lancer des référendums. S'il ne peut pas réformer la fiscalité ainsi, et si le Congrès peut refuser un décret, c'est un instrument limité en effet. Les référendums, je n'en sais rien. Peut-il les lancer librement, y a t il des limites sur les sujets possibles, et le résultat s'impose-t-il sans recours ? Sinon, le nouveau gouvernement est annoncé. Ce sera 8 ministres dont 5 régaliens + 3 économiques. Les 12 autres sont "afuera" : dehors !
  8. Je ne sais pas qu'est-ce que ça indique exactement, probablement simplement le fait que la situation de l'Ukraine est dure et les tensions sont fortes. Le député ukrainien Andriy Odarchenko, du parti de Zelenski, membre de la commission sur la politique anti-corruption, a été arrêté hier sur accusation d'avoir tenté de soudoyer le chef de l'Agence d'État pour la reconstruction et le développement des infrastructures Mustafa Nayem avec 50 000 dollars en bitcoins, comme avance sur une somme plus grosse Aujourd'hui, l'audience pour mesure préventive à son encontre a donné lieu à publication d'un enregistrement où il fait des déclarations qui selon le procureur pourrait "constituer un délit". Il parlait à ce même Mustafa Nayem qui l'a dénoncé pour tentative de corruption Au cours de l'audience du tribunal visant à imposer une mesure préventive au député Andriy Odarchenko, le procureur a lu les documents de l'affaire qui citent une conversation entre Odarchenko et le chef de l'Agence de restauration, Mustafa Nayem. Odarchenko déclare qu'il ne croit pas à la défense de Kharkiv (le député est lui-même originaire de cette ville) et pense que les autorités ukrainiennes devront négocier la cession du territoire. "Je ne crois pas en Kharkiv, Mustafa", a déclaré Odarchenko. Nayem a demandé pourquoi. "Qu'est-ce que tu crois, deux pays ont deux triades nucléaires, la Russie et l'Amérique, de quoi parlons-nous, tu sais, c'est ça le pouvoir. Nous serons dispersés, nous sommes des puces. L'Iran et la Chine donnent déjà des armes à la Russie, c'est la pagaille sur le front. Les Russes ont une réserve de masse, et nous nous dégonflons tous", a déclaré M. Odarchenko. M. Odarchenko a également établi un lien entre les intentions du président Zelensky d'organiser des élections, la situation difficile sur le front et la perspective de négociations avec la Russie (la conversation a eu lieu avant même la déclaration du président sur l'inutilité des élections). "Pourquoi le premier (Vladimir Zelensky - Ndlr) veut-il des élections maintenant ? Parce qu'elles forceront à négocier, et à juste titre. Pourquoi avons-nous besoin de ces Donetsk et Lougansk, de la Crimée ? Il est clair que c'est dommage, mais nous devons négocier. S'il (Zelensky - ndlr) ne tient pas les élections, il va être totalement supprimé", cite le procureur de la conversation d'Odarchenko avec Mustafa Naem. Elle a déclaré que le bureau du procureur considère de telles conversations d'Odarchenko comme la commission potentielle d'un délit. "Odarchenko normalise en fait l'agression de la Fédération de Russie contre l'Ukraine. Cela peut indiquer qu'Odarchenko est enclin à commettre des crimes liés au collaborationnisme et d'autres infractions contre les fondements de la sécurité nationale", a déclaré le procureur. S'il n'y avait pas de guerre, ce serait comique, un membre de la commission anti-corruption qui se fait prendre la main dans le sac. Dans les circonstances, on peut interpréter comme on veut, par exemple (non limitatif) - Odarchenko est réaliste, et il est dénoncé pour cette raison par des jusqu'au-boutistes irréalistes - Odarchenko est un faiblard, voire un traître pro-russe, il est dénoncé à raison Dans tous les cas, les tensions semblent plus fortes qu'avant, qu'il s'agisse de doutes justifiés ou de doutes injustifiés dont la Russie tente de profiter.
  9. Pour me complaire dans le HS inutile mais marrant détendre l'atmosphère, c'est le moment de parler d'un film russe de 2012 sur Napoléon. Avec dans le rôle titre, non pas Joaquim Phoenix, mais bien... Volodymyr Zelenski Si. Ca s'appelle Rjevski contre Napoléon. C'est une pochade un film historique sérieux, ou du moins presque aussi sérieux que celui de Ridley "Prend ce boulet dans la gueule sale pyramide !" Scott. A base d'héroïque espion russe qui se travestit pour tenter de séduire Napoléon - lequel étant français ne s'intéresse évidemment en Russie qu'à culbuter tout jupon qui passe. L'espion rencontre Tolstoï grâce à un voyage temporel, corrige au passage Jean-Claude Van Damme, et rencontre une belle Russe qui elle est infiltrée comme général de l'Empereur ! Le tout se termine par la retraite de Russie, et la peine amoureuse de Napoléon repoussé par l'espion travesti ! Dans l'intervalle, on aura eu droit à Zelenski Napoléon chantant du Joe Dassin en français dans le texte. Je ne l'ai pas vu, mais ça a l'air d'être un chef d'oeuvre D'autant qu'il a permis de révéler que Napoléon se fournissait chez Chanel pour ses bicornes Plus sérieusement, c'est le rappel d'une époque bénie, et qui ne le savait pas Rappelons qu'il s'agit d'un film russe et d'un comique ukrainien. Ce qui se passe depuis 2022 était proprement inimaginable à l'époque...
  10. Note que ça marche aussi avec les Etats-Unis. D'une manière générale, ça marche bien avec le pays / l'empire le plus puissant de l'époque. Peut-être parce que l'empire le plus puissant d'une époque a le plus souvent tendance à se mêler d'un peu tout, et à déranger pas mal de choses. Peut-être aussi parce qu'étant l'empire le plus puissant... il a bon dos (mais chut !)
  11. Les juifs d'Europe qui voient un risque qu'à nouveau, comme autrefois quoique sous des prétextes différents, leurs concitoyens ou une partie d'entre eux les regardent de travers voire les agressent parce que juifs, ou les considèrent comme "problème" ou "question", expriment une inquiétude compréhensible vu les événements. Je ne parle pas des événements au Proche-Orient, mais chez nous : les insultes antisémites, quand ce ne sont pas des agressions. Pour clarifier, quand j'écris "Il n'y aura pas de question juive" en France, ce que je veux dire est que je refuse de tomber dans le piège de considérer "les juifs" comme une "question" ou un "problème". Comme la grande majorité des autres Français, je refuse de devenir antisémite sous prétexte de ce qui peut se passer à 3 000 bornes d'ici - ou sur la planète Mars pendant qu'on y est. Et c'est le cas de tout le monde sur ce fil j'en suis persuadé. Et ceux d'entre nous qui commencent à devenir antisémites, c'est eux qui sont la "question". La question antisémite, non la "question juive" Bien sûr, cette question doit être traitée avec modération. On pourra demander des conseils au président argentin sur le sujet
  12. C'est amusant, et cela représente sans doute l'opinion d'une partie des Ukrainiens. Mais qu'en est-il de l'opinion de l'ensemble des Ukrainiens concernant leur président de l'époque Yanoukovitch ? C'est là que ça devient dur... les souvenirs ne suffisant pas, j'ai du aller faire des recherches en ukrainien dans plusieurs recoins d'Internet pour recouper mes souvenirs, et encore utiliser la Wayback Machine parce que bien sûr les informations sur la popularité de Yanoukovitch ne sont pas forcément de celles qu'il est vraiment nécessaires de laisser en ligne, nous le comprenons tous Enfin voici, un sondage d'opinion de janvier 2014 pour une future présidentielle ukrainienne (Intentions de vote) parmi ceux qui ont l'intention de participer aux élections et ont choisi un candidat Viktor Ianoukovitch 28.9% Vitali Klitschko 27.8% Petro Porochenko 15.4% Arseni Iatseniouk 9.1% Eh oui... Yanoukovitch avait un petit peu plus d'intentions de vote pour le 1er tour en 2015 que les votes qu'a reçu Macron au 1er tour en 2022 Ceci après qu'ait été annoncée sa décision de reporter une éventuelle signature de l'accord économique UE-Ukraine. Aurait-il gagné le second tour, si les élections avaient pu avoir lieu ? Ce n'est pas certain. Les oppositions auraient pu s'additionner au moins en partie, de même que Giscard est arrivé en tête du 1er tour en 1981 mais a perdu le 2nd tour. Ou peut-être est-ce que les oppositions ne se seraient pas additionnées, et Yanoukovitch aurait été réélu comme Macron en 2022. On ne le saura jamais. Mais cela permet d'apprécier la représentativité des manifestants sur la place Maïdan fin 2013-début 2014 : elle était partielle, de même que par exemples les Gilets jaunes représentaient une partie des Français. Ainsi que d'apprécier la représentativité du renversement violent en 2014 du président ukrainien régulièrement élu, un an avant les élections : aussi légitime que l'aurait été le renversement violent de Giscard en 1980 ou Macron en 2021. Pour filer la comparaison, je ne pense pas non plus que des menaces physiques pour empêcher les candidats UDF de se présenter à une élection présidentielle suivant le renversement de Giscard, ni pour empêcher les candidats Renaissance de se présenter à une élection présidentielle suivant le renversement de Macron, auraient été légitimes.
  13. Merci pour le partage. Je ne sais pas si Laurens est "le meilleur" sur la question... mais il a quelques trous de mémoire, pour dire le moins Malheureusement vrai. Sur le principe, on peut concevoir 3 solutions : - Modèle "Royaume de Jérusalem" = la destruction d'Israël avec épuration ethnique de tous les juifs de Terre sainte - Modèle "Asie mineure" (territoire grec depuis de nombreux siècles, aujourd'hui turc) = l'épuration ethnique de tous les Palestiniens de Terre sainte - Modèle "France/Allemagne" = la solution de paix à deux Etats Quel que soit le modèle qui s'impose, ça risque de ne pas être avant très longtemps. Rappelons que le processus d'Oslo a été enterré par la campagne d'attentats-suicide appelée "Seconde Intifada" (> 700 civils israéliens tués). Sans cette campagne djihadiste, l'accord de paix proposé par Israël à la fin des années 1990 - dont il est compréhensible que les Palestiniens l'aient trouvé insuffisant - aurait pu être amélioré par la poursuite des négociations, par des mouvements non-violents, des pressions internationales, etc. C'est cette campagne qui a décidé Israël à construire des murs de protection en Cisjordanie, à se retirer de Gaza et à y mettre aussi des barrières de protection, à investir dans la sécurité antimissile, bref à ne plus considérer le problème palestinien que comme un problème de sécurisation de leur territoire. Laurens était déjà né à l'époque, de plus il est historien... je suis surpris qu'il puisse l'oublier. Le projet sioniste est né en Europe. Mais une grande partie des Israéliens juifs vient de la région, ce sont les descendants des juifs épurés ethniquement des pays arabes en 1948. Dire "corps étranger" est pour le moins partiel. Je ne vois pas de discours "civilisateur" en Israël. Il ne s'agit pas d'une nouvelle incarnation du projet de la Rome antique, comme pouvait l'être en un sens l'empire colonial français. D'autre part, il est évidemment vrai : - qu'un régime démocratique est préférable à une tyrannie - un régime où les >25% de la population qui ne croient pas la religion majoritaire ont les mêmes droits que la majorité est préférable à un régime où les religieusement minoritaires rasent les murs - il vaut mieux pour un pays être hautement développé du point de vue éducatif et technologique que ne pas l'être ... Mais en quoi remarquer ces faits constituerait un "discours colonial" ? L'expulsion de 700 à 800 000 Arabes de terres qui ont été confisquées par Israël en 1948 est une réalité historique. Il est normal que Laurens la rappelle. L'expulsion de 700 à 800 000 Juifs des pays arabes en 1948, et la confiscation de leurs terres et autres biens, est une autre réalité historique. Je suis surpris que Laurens ne la rappelle pas. D'autant que la majorité de ces juifs se sont réfugié en Israël dont ils sont devenus citoyens. Cependant, simplement maintenir dans leurs pays leurs concitoyens juifs dont les ancêtres y vivaient depuis des siècles, cela a été refusé. Ils ont été expulsé. Quant à recevoir les réfugiés arabes de Palestine expulsés en 1948, c'était non aussi. Alors qu'Israël intégrait comme citoyens les juifs ethniquement épurés par les pays arabes, ces mêmes pays refusaient d'intégrer des réfugiés qui pourtant parlaient la même langue qu'eux et dont la plupart croyaient la même religion. Une grande partie des descendants de ces réfugiés vivent toujours séparés, dans des "camps pour réfugiés palestiniens". Encore une fois, je suis surpris que Laurens ne rappelle pas ces faits pourtant bien établis, et essentiels à comprendre l'ensemble du conflit. Les Palestiniens, comme tout le monde, ont le droit de se défendre. Ils ont aussi, comme tout le monde, le devoir de ne pas attaquer leurs voisins, et de s'assurer que personne de chez eux n'attaque leurs voisins. Si des Français montaient un raid massif en Belgique, tuaient plus de mille civils avec des raffinements de cruauté, et ramenaient chez eux plus de deux cents otages avec des cris de joie "Dieu est plus grand !" et "Deux vult !", la France devrait en assumer la responsabilité et les conséquences. Si elle s'avérait incapable de forcer la restitution des otages et livrer à la justice belge les responsables, ou pire s'il y avait lieu de soupçonner que le pouvoir français avait trempé dans l'histoire - par exemple, s'il s'en vantait - la Belgique serait fondée à prendre toutes mesures qui lui sembleraient utiles pour libérer ses otages et faire cesser la menace. Israël s'est retiré de la bande de Gaza en 2005. Les Gazaouis ont porté le Hamas au pouvoir deux ans plus tard, en 2007. La volonté d'Israël que le Hamas fasse ceci ou cela n'a rien eu à voir dans l'histoire. La dernière tentative sérieuse d'offrir cette perspective politique s'est soldée et a été condamnée par une campagne djihadiste d'attentats-suicide de 2000 à 2005 menée par le Hamas et d'autres organisations islamistes du même type. Aucune perspective politique ne peut être offerte aux Palestiniens tant que ce genre d'organisation n'aura pas été mis hors d'état de nuire. Détruire les moyens du Hamas n'est en aucun cas suffisant pour créer une perspective politique de résolution du conflit. Mais c'est un préalable obligé. Le terme "question juive" se rapporte à des situations où une population minoritaire juive est regardée comme problématique par la majorité, qui se demande alors "que faire au sujet de ce problème ?". La seule solution réelle à ce prétendu problème est de reconnaître qu'il n'en est pas un - la fin des restrictions imposées dans le passé aux juifs, effective en France à partir de la Révolution. Les autres "solutions" sont toutes pires, et le sens du mot "solution finale" est connu de tous. Il n'y a pas, et il n'y aura pas, de "question juive" ni en Israël, ni dans les pays dont une partie non négligeable de la population est juive (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Brésil, Allemagne, etc.) Il y a dans certains de ces pays un problème d'antisémitisme, et il est pensable qu'il empire. La question est que faire à son sujet. ==>C'est de la "question antisémite" qu'il s'agit
  14. Amusant. Et faux. En 2022, année particulièrement meurtrière, Israël a tué 146 Palestiniens en Cisjordanie. Beaucoup moins qu'un tiers des civils israéliens massacrés par le Hamas le 7 octobre. Ah oui, il y avait aussi une petite différence avec le 7 octobre L'armée israélienne a indiqué que "la grande majorité des personnes tuées par les tirs [des Forces de défense israéliennes] ... étaient impliquées dans des activités terroristes qui constituaient une menace directe pour la vie humaine". Les soldats israéliens ont utilisé des tirs réels "lorsque cela était nécessaire" au cours d'"activités antiterroristes", poursuit le communiqué, en réponse à "des émeutes violentes, qui comprennent souvent des engins explosifs, des cocktails molotov et des pierres lancées contre les soldats des FDI et les civils israéliens". Il faudrait consulter les livres d'histoire, mais je ne suis pas sûr que les Israéliens tués le 7 octobre ait tous été engagés dans des émeutes violentes avec engins explosifs et jets de pierre, mettant en danger des vies humaines.
  15. L'IA s'en est mêlée, et voici le président argentin qui s'exprime en français !
  16. Absolument d'accord, à une condition cependant, c'est de faire partie des dits sages. D'ailleurs, à bien y réfléchir, je ne suis pas certain qu'il serait nécessaire d'en prévoir d'autres. J'ai des doutes sur les conséquences de... "Mais oui c'est ça qu'il faut faire hijo de puta mierda de tu madre!" Zut, c'était une interruption par le nouveau président argentin Les aptitudes d'administrateur sont très utiles, mais elles ne sont pas les mêmes que les aptitudes politiques et la capacité de diriger. Les ministres ont des directeurs de cabinet, il existe de grands serviteurs de l'Etat... bref des techniciens, indispensables mais qui sont du côté de l'exécution. Ils ne sont pas nécessairement les mieux placés pour décider. Sauf à imaginer qu'une technocratie serait une bonne chose, mais c'est en fait plutôt une dérive.
  17. Il semble bien en effet. Cela dit, la question s'ils recommencent ce genre de petite plaisanterie pourrait rapidement devenir combien d'hélicos et de pilotes. Parce que ce n'est pas tout à fait invulnérable ce genre de machine. Ca peut même être détruit préventivement, avec les moyens de support au sol associés en prime, pour peu qu'une Marine sérieuse s'intéresse à l'affaire. Et des menaces à la liberté de circulation maritime, ça a tendance à ne pas laisser indifférentes les Marines sérieuses...
  18. Oui j'avais compris Mais bon, Angela Merkel a beaucoup de qualités, mais pas celle d'être encore chancelière de l'Allemagne. Donc les "bonnes" idées de Mme Gamliel, c'est aux pays arabes ailleurs qu'il faut les adresser. Et bien sûr, lesdits pays ne sont pas intéressés.
  19. Y a un petit souci cependant... L'état d'esprit semble être en train de changer à grande vitesse Outre-Rhin, et voici le genre de choses qui se discute Le Bundestag allemand examinera vendredi deux projets de loi qui proposent d'imposer des peines plus sévères pour les expressions antisémites présumées et de subordonner la citoyenneté à la reconnaissance du droit à l'existence d'Israël et à l'absence de critiques à l'égard de l'État d'occupation. Selon un document publié sur le site Internet du Bundestag allemand, le parlement fédéral "discutera pour la première fois de deux projets de loi soumis par le groupe parlementaire CDU/CSU" concernant la modification du code pénal sur "la lutte contre l'antisémitisme, la terreur, la haine et l'incitation" et la fin "du séjour et de l'empêchement de la naturalisation des étrangers antisémites". (...) Selon ce deuxième projet de loi, l'acquisition de la nationalité allemande par les réfugiés, les demandeurs d'asile ou les migrants "sera subordonnée à un engagement en faveur du droit à l'existence d'Israël et à une déclaration selon laquelle le candidat à la naturalisation n'a pas poursuivi ou ne poursuit pas d'activités dirigées contre l'existence de l'État d'Israël". La sécurité d'Israël est vraiment raison d'Etat en Allemagne.
  20. Le texte de la ministre du Renseignement Gila Gamliel est là. Elle est membre du Likoud, le principal parti de droite, ce n'est pas une extrémiste (enfin tout est relatif). Il s'agit probablement d'un "ballon d'essai" pour se renseigner sur les réactions, il y a une certaine logique à ce que ce soit le Renseignement qui s'y colle L'une des questions sur lesquelles mon bureau a travaillé avec diligence est de savoir comment procéder le lendemain de la défaite et de l'anéantissement du Hamas. (...) On estime que depuis la prise de contrôle violente de la bande de Gaza par le Hamas en 2007, entre 250 000 et 350 000 jeunes adultes, pour la plupart, ont quitté la bande de Gaza pour refaire leur vie à l'étranger. (...) Une autre option consiste à promouvoir la réinstallation volontaire des Palestiniens de Gaza, pour des raisons humanitaires, en dehors de la bande. (...) Au lieu d'injecter de l'argent dans la reconstruction de Gaza ou dans l'UNRWA, qui a échoué, la communauté internationale peut contribuer aux coûts de la réinstallation, en aidant les habitants de Gaza à se construire une nouvelle vie dans leur nouveau pays d'accueil. Si je voulais persifler, je dirais que parmi les "nouveaux pays d'accueil", on pourrait imaginer que figure un certain pays voisin à la fois de l'Egypte et du Liban Mais ce n'est probablement pas ce pays-là que Mme Gamliel avait en tête... Plus sérieusement, je ne pense vraiment pas que ça se bousculerait au portillon pour accueillir des immigrés venus de Gaza. D'une part certes le plus grand nombre doit être des gens normaux, ni pires ni meilleurs que partout ailleurs. D'autre part... un nombre assez important d'entre eux soutiennent un mouvement djihadiste. C'est-à-dire sont des islamistes de la pire espèce. Et comment distinguer les uns des autres ? Peu de pays seront intéressés à prendre le risque. Si j'étais un Arabe de Gaza, je saisirais la première occasion pour émigrer ! Dans un pays arabe ou pas, peu importe, et avec très peu d'exception - du genre Corée du Nord ou équivalent. Comment ne pas saisir une telle opportunité si elle se présentait, pour le bien de toute sa famille ? Seulement voilà, ce genre d'opportunité sera rare.
  21. Le prouver à qui ? Au TPI ? Les institutions et le droit international ont leur utilité, comme cadre de référence lorsque les puissances qui comptent - c'est-à-dire les plus grandes - s'entendent sur l'essentiel, afin de décider des sujets qui restent. Cependant, la première puissance militaire du Moyen-Orient ne s'entend de toute évidence pas parfaitement avec la puissance militaire importante (deuxième de la région ? troisième après Israël et Turquie ?) qu'est l'Iran. Ce ne sont donc pas les preuves et les tribunaux qui comptent, mais les arguments de force.
  22. Je ne pense pas que ce serait facile. Les F-16 israéliens, de même que leurs F-35, ont les pattes trop courtes. Leurs F-15 pourraient frapper l'Iran, mais il leur faudrait du ravitaillement en vol, donc une autorisation tacite d'au moins l'un des pays sur le chemin qui sinon pourrait interdire son espace aérien aux ravitailleurs - de gros appareils vulnérables. Et bien sûr ce serait assez peu de frappes, répétées assez difficilement. Difficile de faire vraiment mal à l'Iran - sauf à s'en prendre à ses terminaux pétroliers, renforçant la guerre économique américaine déjà en cours contre l'Iran. Il y a enfin l'option nucléaire - missiles Jéricho. Pas crédible du tout si le Hezbollah se contentait de quelques bombardements naturellement. Mais la question est bien de savoir si les nombreux missiles sol-air précis que Téhéran a donnés au Hezbollah pourraient suffire à blesser réellement Israël, par exemple une guerre économique en s'en prenant à sa demi-douzaine de centrales électriques. C'est-à-dire qu'il s'agit de dissuader Nasrallah - au cas où il en aurait vraiment la possibilité, cela dépend du nombre des missiles livrés et des performances des antimissiles israéliens face à des salves nombreuses et précises, et ces facteurs ne sont pas bien connus - de s'en prendre aux intérêts vitaux d'Israël, comme d'avoir de l'électricité pour son économie. Pour dissuader une attaque hezbollahie ou iranienne contre les intérêts vitaux d'Israël, le nucléaire est potentiellement pertinent. Et la dissuasion c'est dans l'esprit de l'adversaire. Est-ce que les forces de missiles d'origine iranienne ont vraiment de telles capacités, impossible de savoir sans essayer. Est-ce que Israël pourrait vraiment tirer au nucléaire si une telle attaque réussissait, impossible de savoir sans essayer. Mais M. Ali Khamenei a-t-il vraiment envie d'essayer ?
  23. Je suis assez d'accord, mais avec une nuance importante. Ce qui était vrai disons en 2010 ne l'est pas nécessairement aujourd'hui, ne le sera pas non plus forcément en 202X lorsque la guerre russe en Ukraine trouvera sa conclusion, quelle qu'elle puisse être. A écouter ses discours, Poutine semble s'être radicalisé ces dernières années. Il y a de plus en plus d'accents eurasianistes dans son discours - il est possible que la bascule qui a eu lieu plusieurs fois dans l'histoire russe entre occidentalisme et eurasianisme ait eu lieu à nouveau dans son esprit. Et le passage de Minsk 2 en 2015 "Négocions un compromis dans le Donbass" à 2022 "Forçons le destin !" était clairement aussi une radicalisation. Sans compter bien sûr que Poutine n'est pas éternel, nul ne sait quelle direction prendra la Russie après lui, et l'une des possibilités est un approfondissement de l'eurasianisme - qui parle très fort en ce moment à Moscou. Au risque d'enfoncer une porte ouverte, la guerre est un accélérateur de l'Histoire, et la Russie accélère donc... dans quelle direction de long terme, c'est tout sauf clair. Euh, ça me semble assez daté C'était certainement vrai en 2010. En 2023, l'objectif de Poutine et des dirigeants russes est au minimum de transformer l'Ukraine en Etat satellite - pas de défense sérieuse ni d'alliance donc pas d'indépendance en politique étrangère - après l'avoir privée de plusieurs provinces. Si cet objectif est atteint, cela ouvrira la voie à une éventuelle réintégration pure et simple de l'Ukraine démilitarisée dans la Russie, sur décision de Poutine ou d'un de ces successeurs, de même que la Pologne à la fin du XVIIIème siècle a disparu de la carte de l'Europe en plusieurs étapes, les fameux "partages de la Pologne". J'ai mis en gras la différence fondamentale, que dis-je l'abîme entre le conseil de Soljenitsyne et la politique de Poutine. Sagesse, gentillesse, raison, cordialité, c'étaient les bases et les moyens pour construire une entente proche entre les trois peuples slaves de l'est, ceux que l'on appelait autrefois les Grands-Russes, Petits-Russes et Russes Blancs, suivant le grand écrivain russe. Soljenitsyne est mort en 2008, on ne peut certes pas en être sûr, mais j'ai beaucoup de mal à l'imaginer ne pas être horrifié par l'entreprise de Poutine. Peut-être l'union des trois peuples slaves de l'est se fera-t-elle, le "tribunal de la force" c'est-à-dire la guerre n'a pas encore rendu son verdict. Mais ce sera alors une domination sous la botte, pas la "coopération fructueuse" que souhaitait Soljenitsyne.
  24. Je n'imagine pas qu'ils attaquent les premiers. En revanche, la menace d'une riposte israélienne contre l'Iran si Téhéran ouvrait un front Nord par l'intermédiaire du Hezbollah me semble crédible. A tout le moins, à la place du Guide Suprême, je ne m'y risquerais pas.
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