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olivier lsb

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Tout ce qui a été posté par olivier lsb

  1. On parle de consommables de guerre, pour lesquelles les lignes existent et peuvent plus facilement augmenter en capacité (déjà le cas en définitive pour beaucoup de munitions depuis 2022) que pour des quincailleries à plusieurs milliards / pièce, que les américains n'exportent pas historiquement (et ça aurait du en rester à ce constat, avant aukus).
  2. Ce constat est à nuancer, pour deux raisons : - Les Etats-Unis aurait refusé en avril dernier une offre ukrainienne à plusieurs dizaines de milliards de dollars, pour acheter entre autre des missiles pour les batteries de Patriot et autres munitions - Beaucoup des consommables employés par Israël ne sont pas les mêmes que ceux employés par l'Ukraine. Les Patriot israéliens ont été retirés du service, la consommation de 155mm est sans commune mesure avec l'Ukraine. En revanche, les BGL sont sûrement plus tirés par Tel Aviv que Kiev. Les américains ne sont pas trop du genre "désolé mais on n'a pas les capacités", tant que l'argent suit.
  3. Dire tout et son contraire, en faisant l'inverse, alternativement. Voilà ma contribution Trump spirit au sujet criaillerie !
  4. Non. Enfin, ce n'est pas ma compréhension. Le contrôle constitutionnel reste la prébende de la cour suprême et de ses neufs juges. Ce qui vient d'être raboté, c'était la capacité des juges fédéraux, au sein des cours de justices "traditionnelles" des états, de pouvoir bloquer des décisions de l'exécutif fédéral. L'arrêt renvoie les juges à leurs affaires, en réduisant le pouvoir d'aller chercher un contentieux sur une décision de l'exécutif dans son entièreté (et non plus indirectement, par jurisprudence, comme c'est traditionnellement le cas en matière de justice). De ce point de vue là, je trouve que le pouvoir des juges américains était assez exorbitant, sur des standards français. Après, faut bien comprendre que c'était tout leur système qui était construit sur cet équilibre de checks and balances (là ou en France, c'est Paris approved et rien d'autre). Dans le fond, cette décision de la cour suprême, pour radicale qu'elle soit, tranche un débat qui transpire aussi chez nous en filigrane, quand on lit entre les lignes de beaucoup de débats politiques. On serait bien sage de ne pas y avoir qu'un nouvel épisode d'une Trumperie. Les extrêmes, surtout à droite, sont très volontariste pour des politiques à 180 degrés, qui viendraient percuter de plein fouet certains traités. Souvent à gauche, on rétorque qu'on ne peut pas faire ci ou çà, car le droit (ou les traités) et la justice l'interdisent.... Sans pour autant fournir de réponse satisfaisantes, aux yeux de l'électorat, aux problèmes soulevés.
  5. L'arrêt de la cour suprême lui ouvre un passage pour faire avancer, avec moins d'entraves judiciaire, son agenda politique. Quand les dirigeants sont accaparés ou entravés sur leur agenda domestique, ils disposent de moins de temps, de ressources ou de légitimité pour œuvrer à l'international. C'est juste ce constat basique, sans spéculer sur ce que Trump fera concrètement. Il a de toute façon suffisamment donné d'indices sur la question. Le PR est un bon exemple de cette situation, entre son premier mandat et une influence importante de la voix de la France dans l'UE, et maintenant depuis la dissolution. Scholz et sa coalition branlante à trois partis en était un autre. Sous Trump II, le dernier contre-pouvoir réellement tangible est celui de la justice, et la cours suprême a donc limité le périmètre des juges fédéraux.
  6. Un arrêt rendu par la cour suprême vient abraser un peu plus le le système des checks and balances, cher aux Etats-Unis et aux pères fondateurs. C'est un énorme verrou à la politique de Trump qui vient de sauter, dans le cadre d'un débat plus large sur le périmètre des juges et de l'exécutif (débat qui existe aussi chez nous, dans une moindre mesure). Ce que cela signifie pour nous, c'est que Trump va pouvoir retrouver une marge de manœuvre en capital politique et de la capacité à agir sur la scène intérieure, ce qui renforcera d'autant plus son influence à l'international. https://www.lemonde.fr/international/article/2025/06/28/aux-etats-unis-la-cour-supreme-offre-une-victoire-retentissante-a-donald-trump-en-affaiblissant-le-pouvoir-des-juges-federaux_6616231_3210.html
  7. L'Histoire n'est pas un récit d'équations transposées aveuglément d'un pays à l'autre. Ma référence à la Syrie n'était pas pour dire "refaisons la même recette, extrapolons, factorisons, et voilà la belle affaire". C'est ton interprétation, elle est à coté de la plaque. La référence à la Syrie était pour dire qu'un régime contesté de l'intérieur, en apparence debout et défendu par une armée conséquente et des alliés extérieurs, peut s'effondrer de l'intérieur beaucoup plus rapidement qu'on accepte de le voir. Les raisons échappent souvent aux observateurs extérieurs, elles sont difficiles à identifier, assembler et peu vendeuses: corruptions, crises économiques, inflation, injustice, chômage. Un bombardement sioniste, c'est tout de suite mieux pour l'audimat. Seulement voilà, c'est pour ces raisons "obscures" mais faisant la vie de tous les jours, qu'est tombé Assad (la guerre civile y ayant contribué). En Iran, ce sont les sanctions. Inutile de vendre l'histoire du néocon boucher, ton sous-entendu était limite.
  8. Oui je sais, on disait pareil du régime d'Assad. C'est pas une histoire de l'apprécier ou pas: quand ta population manifeste et que tu dois sortir la carte répression avec des morts par centaines, c'est factuellement la description d'un régime en difficulté. Et encore, c'est un euphémisme. C'est au moins 500 morts ces deux dernières années.
  9. C'est effectivement étonnant, car si en France nous nous y refusons (tout comme on a refusé de voir la réalité du drone armé pendant très longtemps), pourquoi une techno a priori simple, serait refusée par les russes ou les ukrainiens, qui mène une guerre d'importance vitale et qui ont, au demeurant, un niveau scientifique et techno plutôt bon. Le FPV/drone individuel comme arme anti-blindé et de transparence du champ de bataille, a été adopté avec beaucoup moins de pudeur.
  10. Natürlish ! Dans une interview avec Vladimir Milov, ce dernier avait dressé un parallèle avec la Turquie... Surtout pour en souligner toutes les différences. A: Russia resembles Turkey only in terms of high inflation, the rest are vast differences. Turkey is an internationally open economy, which is not only not under any sanctions, but on the contrary, enjoys a customs union agreement with the European Union, and net positive foreign direct investment inflows, unlike Russia. It also has skilled workforce and good demographics - everything Russia hasn't (in fact, Russia even imports workforce from Turkey). Had Turkey found itself in the Russian circumstances - tough international isolation, lack of access to international investment and technology, demographic catastrophe and wild shortage of workforce, huge burden of war spending, no access to markets, etc. - things would have been drastically different either. However, I strongly argue against normalizing the economic situation of Turkey. High inflation seriously undermines business confidence, investment, and future development. Inflationary growth today is essentially a growth stolen from tomorrow. Turkey would feel it, yet. Moreover, the most complex manufacturing and technology industries are the most sensitive to high inflation, as they often have the longest investment cycles, and high inflation strongly undermines viability of long term sophisticated projects, and reduces the availability of long term affordable financing. Interestingly enough, in Russia, the sector which probably suffers the most from high inflation is the military producing industries - because they have long production intervals, and when they finally deliver their products to the government, the amounts of payment agreed a while ago become trashed by inflation. Current Putin's economic model led by the military industries is particularly sensitive to inflation, in a negative way. J'ajouterais que la Turquie a toujours privilégié la politique de l'emploi, sur celle de la stabilité des prix. Leur hyperinflation doit se jauger à l'aune du taux d'emploi, qui pourrait être bien pire sans une politique monétaire accommodante. Le taux d'emploi n'est pas en revanche un objectif politique pour la Russie, étant entendu qu'il est déjà son maximum, du fait des pertes causées par la guerre.
  11. Les russes ont ils çà en inventaire ? Avec système d'arme au complet, et pas juste les briques du leurre ?
  12. Les russes ont ils çà en inventaire ? Avec système d'arme au complet, et pas juste les briques du leurre ?
  13. Le programme est surtout porté par ses dirigeants, dans un pays qui n'a pas vraiment pour tradition de demander l'avis à ses sujets. Je ne critique pas forcément le manque de démocratie autour du programme nuke, les français n'ont pas plus voté pour se doter de la bombe. Je serais simplement très prudent quant à l'union sacrée supposée autour du programme, vu la très grande fragilité du régime et les vagues de répression qui s'en suivent (et plus encore de celui qui est tombé avant lui, après avoir lancé le programme).
  14. Non, c'est juste pas très concret, indépendamment du niveau d'horreur à Gaza. Le contrat d'interconnexion électrique avec Chypre et la Grèce par exemple, posé au premier semestre 2025 et financé par l'UE. On avait 1 an pour traduire dans les faits notre opposition, on ne l'a pas fait sur un sujet très concret. Alors oui, j'assume de ne pas commenter les rodomontades de certains dirigeants européens. Et si tu veux du concret, surveille les allemands: tant qu'ils n'évolueront pas, l'UE ne coutera pas grand chose politiquement et économiquement à Israël.
  15. Mais le Hezbollah, ce sont des chiites libanais autonomes non ? Bon désolé, elle était facile et pourtant, pas si évidente que çà il y a même pas 6 mois... Vrai, j'avais oublié cette séquence.
  16. Il faut le mesurer à l'aune des résultats obtenus, et il y a une différence notable là dessus: - les 40 milliards iraniens n'ont pas vraiment fonctionné ni freiné Israël. Le corridor est coupé, le Hezbollah va s'asphyxier progressivement dans ses moyens militaires. - Le coût de la guerre pour Israël, s'il n'a pas atteint ses buts de guerre stratégique (résumons le simplement par régime et/ou nucléaire militaire), n'en reste pas moins une réussite conventionnelle, qui lui laisse la porte ouverte à une reprise des hostilités, si le besoin s'en fait sentir. On voit mal l'Iran remettre en selle le Hamas ou le Hezbollah. J'avais bien compris, mais je ne m'intéresse qu'aux décisions entérinées. Les déclarations d'intention, entre les rêves et les réalités, les jeux politiques locaux, les discours électoralistes, c'est trop spéculatif à mon sens pour être commenté. OK pour en reparler quand l'Espagne aura fait bouger l'UE sur la question: bon courage à eux, ils sont d'abord attendus sur la défense collective de l'Union et le sujet ukrainien.
  17. Dans le fond je te rejoins, en partie. Ont-ils forcé cette question, avec une fin de non recevoir catégorique ? Ont-ils mollement appuyé une demande en ce sens, avant de passer à autre chose ? On parle de l'origine fondamentale de la haine de l'état iranien pour Israël, la fameuse "tumeur cancéreuse qui doit être éradiquée". Et cette haine est directement liée à la cause Palestinienne, en tout cas, au moins dans les discours. On aurait pu s'attendre à ce que ça reste sur le haut de l'agenda. Donc la cause palestinienne n'est pas dans la définition des intérêts vitaux iraniens. On se demande alors pourquoi une telle haine existe, et s'il est surprenant qu'en bout de course, le régime finisse par être tenu comptable de ses paroles.
  18. C'est indéniable. On ne peut pas l'exclure oui... Tout comme on ne peut pas exclure qu'ils aient été entravés pour les sortir, par la chasse israélienne. Certes la permanence sur place n'est pas longue, vu les distances. Mais si vous avez quelques jours pour inverser le cours de la guerre et améliorer votre position diplomatique en sortie de conflit, et que durant ces quelques jours, vous êtes entravés dans l'exploitation de votre point fort: c'est échec et mat à la fin, même s'il vous reste de la quincaillerie en sous-sol. Les lanceurs sont protégés, mais ils n'ont pas pu servir. Pas une réussite opérationnelle. Encore un si, sur une possibilité peu surprenante, que les états majors ne devaient pas ignorer. D'ailleurs je maintiens: pas de coupure d'électricité ni d'approvisionnement en pétrole ou gaz. Non pas intervenir directement, mais constatons qu'au moins en surface, le gros des pressions est venu.... de Trump en bout de course.
  19. Le lien, ce sont les contreparties que l'Iran était en droit de demander pour la fin du volet militaire de son programme. En diplomatie, tout peut être mis sur la table pour servir vos intérêts. Je constate que la priorité de la diplomatie iranienne porte sur les sanctions et pas sur la Palestine: je comprends ce choix, mais faut pas nous prendre pour des jambons ensuite sur la défense de la cause palestinienne... Quand Téhéran dit défendre la cause Palestinienne, au moment où une porte de sortie est présentée pour le programme nucléaire, plutôt que de demander à son adversaire de résoudre la question palestinienne, il est réclamé autre chose: donc ils pas sérieux. Je pourrais faire la même remarque que toi d'ailleurs: que foutent les questions bancaires, commerciales et financières dans un traité sur le nucléaire iranien ? Réponse: c'est le choix des iraniens, et il aurait pu être tout autre si la cause palestinienne était vraiment au cœur de leurs préoccupations. Extrait page 11 du JCPOA. 21. The United States will cease the application, and will continue to do so, in accordance with this JCPOA of the sanctions specified in Annex II to take effect simultaneously with the IAEA-verified implementation of the agreed nuclearrelated measures by Iran as specified in Annex V. Such sanctions cover the following areas as described in Annex II: i. Financial and banking transactions with Iranian banks and financial institutions as specified in Annex II, including the Central Bank of Iran and specified individuals and entities identified as Government of Iran by the Office of Foreign Assets Control on the Specially Designated Nationals and Blocked Persons List (SDN List), as set out in Attachment 3 to Annex II (including the opening and maintenance of correspondent and payable through-accounts at non-U.S. financial institutions, investments, foreign exchange transactions and letters of credit); ii. Transactions in Iranian Rial; iii. Provision of U.S. banknotes to the Government of Iran; iv. Bilateral trade limitations on Iranian revenues abroad, including limitations on their transfer; https://www.eeas.europa.eu/sites/default/files/iran_joint-comprehensive-plan-of-action_en.pdf Et s'ils étaient aussi hypocrites que les autres ? Est-ce si difficile à imaginer que les états sont cyniques ? Comparaison pas très intéressante: les iraniens n'ont pas engagé Israël, pas plus que les russes n'ont engagé les européens. Israël a ensuite engagé l'Iran, et il n'est pas exclu du tout que les russes finissent par nous engager. Les niveaux d'aide militaire sont difficilement comparables, gageons qu'ils sont à peu près semblables en effort consenti. L'UE est la prochaine cible, sur le chemin des russes, dans un continuum géographique terrestre et historique bien évident. Il y a deux frontières de distance entre Israël et l'Iran, plus de 1000 kilomètre, et la Palestine n'est pas la profondeur stratégique iranienne, de près ou de loin. Et donc ?
  20. Oui c'est certain, mais c'est un contingence logistico-tactique. L'essentiel est ailleurs: pouvoir relancer le conflit, car diplomatiquement le tabou est tombé, militairement on sait ce que vaut la défense iranienne (c'est perçable aisément). Il y aurait eu des avions au tapis, des pilotes capturés, il en serait allé autrement. Là vu le résultat, Israël a beaucoup d'options pour la suite. Y a t-il eu des coupures de courant ? Non. Dans quelques mois, l'interconnecteur Grèce - Chypre - Israël (subventionné par l'UE au passage et posé par Nexans...) sera mis en service, et renforcera la résilience du réseau israélien.
  21. Le programme n'est pas détruit, je pense qu'on peut le dire. Factuellement, au 26 juin 2025, on peut écrire que c'est un échec de ce point de vue. Est-ce que ça s'arrête là ? Je ne crois pas, et c'est là où on peut affirmer que tout le monde sort gagnant d'une certaine manière, et que l'échec israélien est tout relatif. La dissuasion conventionnelle et clandestine israélienne a été une démonstration puissante, même si le programme tient toujours. L'essai iranien n'est pas encore transformé en arme, et Israël a clairement fait savoir qu'il n'en serait pas question: les iraniens ont ils vraiment un libre choix pour continuer le volet militaire du programme ? Difficile à dire mais on peut en douter quand même: Israël peut reprendre les hostilités, et viser plus haut au sein du régime. Ce n'est pas une garantie de succès, mais les cadres du régime ont chacun bien compris dans cette affaire qu'il y a une épée de Damoclès au dessus de leur tête. Quelle dissuasion iranienne en retour, illustrée par ce conflit ? Franchement pas grand chose. Trump a annoncé... Je crois qu'on peut s'arrêter ici. En matière de RI, je lui donne une constante, celle de refuser systématiquement les options de conflits prolongés. Et pour le reste, je ne lui accorde que des girouettes de Schrodinger: nord, sud, est et ouest en même temps, dans les trois dimensions, en fonction de l'observateur du moment. Mais c'est ENORMISSIME pour un seul pays, même pas un voisin, de la part d'un régime sous sanction ! Ce serait colossal même pour nous. Pour le régime, ça représente 40 milliards de dollars en dix ans. A l'échelle de la France, ça ferait 300 milliards d'euros, accordés à l'équivalent des Pays-Bas pour emmerder l'Allemagne. Et on n'est pas sous sanction. Déjà que le poids diplomatique de l'intégralité de l'UE ne pèse pas lourd sur Israël, alors l'Espagne... Oui l'Espagne râle, et a annulé un contrat à 285 millions, c'est vrai et c'est tangible. Et je crois que ça s'arrête là. Israël a exporté pour 15 milliards USD d'armement en 2024, je crois qu'ils s'en remettront.
  22. Je plussoie, on sait très peu de chose sur le rôle de la Chine, et c'est conforme aux pratiques diplomatiques du pays, y compris (et surtout) lorsqu'il agit. Que s'est-il passé concernant l'Iran ? Difficile de dire. Ma lecture est que s'ils sont intervenus, c'est sur une priorité secondaire pour Israël, en lien avec les infrastructures gazières. Israël visait le régime pour atteindre le programme nuke: ces deux attentes ne s'opposent pas. J'admets totalement que c'est une hypothèse. Rien que de le voir écrit maintenant, on est passé à une autre époque. Jadis l'année dernière, fin 2024, sur le fil Liban, dans un océan émotionnel, l'invasion israélienne n'était synonyme que de violation de souveraineté libanaise, de persécution des libanais et Téhéran n'y était pour rien (ou si peu). Avec le recul, on mesure combien cette organisation prenait ses ordres directement auprès des gardiens de la révolution, dont les nombreuses ingérences à travers la région ont fini par lui attirer, au mieux l'indifférence polie des pays concernés. Oui les acteurs existent toujours, mais se font petits et/ou sont sous contrôle. Le retour de l'armée libanaise à la frontière israélienne, couplé à la perte du corridor syrien, augure de perspectives sombres pour l'avenir du Hezbollah (qui fort heureusement pour lui, a largement diversifié ses sources de revenus, notamment dans le trafic de drogue dont il est un des plus gros acteurs). Ca reste à démontrer, au delà des discours convenus devant une foule chauffée à blanc, en jouant à domicile. La seule fois où un accord sur le nucléaire iranien a été formellement signé par tous (avant trahison US), quand on regarde les contreparties accordées à l'Iran, jamais la cause Palestinienne n'a été évoquée. Le texte est disponible ici, et pas une seule fois la Palestine n'y est mentionnée => https://www.eeas.europa.eu/sites/default/files/iran_joint-comprehensive-plan-of-action_en.pdf Permet moi donc de dire que c'est une tartufferie du régime, qui agite ce chiffon rouge pour les besoins de sa propagande, dans une concurrence avec les monarchies Sunnites comme meilleur opposant à Israël, et pour in fine, asseoir son influence sur la communauté musulmane toute obédience confondue. Je veux bien officiellement me dédire s'il en ira autrement, mais j'affirme que la cause palestinienne ne sera pas plus évoquée dans un traité, si demain un accord quelconque de sortie de conflit est signé par l'Iran. C'est très juste. Les deux sujets restent à mon avis profondément décorrélés, à la fois pour Israël (on en doutait peu) et pour l'Iran (cf mon paragraphe précédent). Cependant, ils vivent et évoluent en parallèle, avec parfois des rétroactions. La séquence iranienne étant en train de se refermer, Gaza va revenir au cœur de la controverse, et c'est pour le mieux. Israël peut encore essayer de donner un sens à ce carnage et tenter d'en sortir par le haut. Il faudrait cependant que le gouvernement prenne des décisions stratégiques courageuses et des engagements de long terme: pas du tout le point fort de la classe politique, depuis Begin.
  23. Il y a deux navires espions effectivement qui ont été dépêchés sur zone. Quelle influence ont-ils eu ? C'est difficile à dire. Les infras gazières iraniennes n'ont pas été sérieusement atteintes, c'est une certitude. Difficile cependant de savoir si c'est un choix assumé des israéliens, une pression américaine, chinoise, ou un mix de tout çà dans des proportions diverses et révisable à tout moment, si l'Iran avait causé de gros état sur Israël. Attaque personnelle => pas de discussion => signalement.
  24. Quand on voit l'état des infras dans certaines régions, ils y sont déjà. Je ne les plains pas, cet état de fait est accepté collectivement.
  25. J'ai toujours un peu de mal avec l'idée qu'Israël sorte affaibli sur le plan diplomatique. De quoi parle-t-on concrètement, si on essaye de dépasser les discours ? Combien de traités bilatéraux annulés ? Combien d'embargo décrétés ? De suspensions de coopérations ? Le Maroc a-t-il annulé ses contrats d'approvisionnement de matériels militaires ? Les pays arabes sont-ils sortis des accords d'Abraham ? - Militairement parlant, Israël a écrasé 30 ans de préparation iranienne, en remontant méthodiquement l'axe de la résistance jusqu'à opérer à l'intérieur du pays, au sol. Les conjectures disant que la réduction des tirs de BM découlerait d'une stratégie de long terme, sont une explication confortable a posteriori, peu convaincante et pas étayée. Rien ne permet de le documenter, et au plus fort des attaques d'Israël sur l'Iran et des humiliations subies, on se demande bien pourquoi les mollah auraient sciemment retenu leurs coups. - Les destructions économiques en Israël restent à démontrer: des destructions à réparer, c'est de la croissance. Une centrale électrique et une raffinerie ont a été mises hors service. Dont acte, mais au final, il n'y a pas eu de coupures de courant ni de pénurie de carburant, donc pas d'effet d'obtenu. Israël réparera ses infras plus facilement que l'Iran sous sanction. Croire que tout le gratin du Mossad était au siège, aligné en rang d'oignons, quand un BM est tombé sur le bâtiment, ce serait vraiment prendre les Israéliens pour des imbéciles, ce qu'ils ne sont pas en la matière, vu les démonstration répétées de ces dernières années. - Diplomatiquement, rien n'empêche Israël de remettre le couvert plus tard. Le plus dur a été fait: faire s'effondrer un tabou, avec aucune perte et aucune entrave internationale sérieuse, en dehors des condamnations des européens, dont tout le monde se fout. Ce faisant, Israël disposent de plus d'options pour agir (militaire et diplomatique) que l'Iran (surtout diplomatique). - Téhéran a été abandonné par Moscou, principal allié militaire, et Pékin, principal partenaire économique. Les BRICS font pire que l'UE sur l'Ukraine. - La régénération de l'axe de la résistance est une question entière: il en a couté des dizaines de milliards à Téhéran, et le bazar a été rapidement défait pour diverses raisons (du croupissement du régime d'Assad, à l'hostilité croissantes des chiites irakiens à l'égard de l'Iran, en passant par les opérations clandestines contre le Hezb et l'affaiblissement durable du Hamas). Les cadres du régime sont pas des imbéciles et plusieurs courants co-existent: ils savent que les ressources dépensées ailleurs que dans le pays, créent une pression au sein de la société, d'autant plus difficile à gérer que le régime a été attaqué en son coeur. - Si les Israéliens sont divisés sur Gaza, le consensus est très largement majoritaire sur l'Iran et la décision de BN soutenue. Il a pu prendre un risque important (et se permettre d'échouer à terme), car la société était prête à prendre un risque important. Politiquement, je pense qu'il y survivra. Le régime iranien doit se relégitimiser sur la scène intérieure: il a été bombardé, ses cadres assassinés, et le Guide a probablement été dans le viseur à un moment: si rien ne change, ni sur le nucléaire, les sanctions et surtout sur les mœurs et la liberté d'expression, la société iranienne, passé la solidarité face à l'agression, va devenir une poudrière pour le régime. - Téhéran a préservé son programme et son régime: deux aspects notables qu'il faut souligner, et le pari stratégique israélien, sur la base d'une audacieuse réussite tactique, a échoué. C'est cependant sans conséquence négative à court terme pour Israël, et le régime des mollah doit d'abord assurer sa survie politique pour terminer son programme, et donner un sens aux coups reçus. - La cause Palestinienne n'a pas avancé d'un iota.
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