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Tout ce qui a été posté par Wallaby
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Pour moi l'objectif de l'article du New York Times est de dédouaner les militaires américains de ce qui s'est passé en proposant une narration qui rend les militaires et le pouvoir ukrainiens responsables de la défaite ukrainienne. C'est une sorte de clap de fin, qui prescrit ce que doivent écrire les livres d'histoire, pour que l'image des militaires américains en sorte la moins dégradée possible. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Donc en fait les Américains agissent de manière complètement irrationnelle. Ils se battent contre des fantômes comme le fait Don Quichotte contre des moulins. Ou encore contre ces "monstres" dont parle John Quincy Adams : Elle (l'Amérique) ne part pas en expédition à l'étranger à la recherche de monstres à détruire (she goes not abroad, in search of monsters to destroy : https://en.wikiquote.org/wiki/John_Quincy_Adams ). -
Australie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Philippe Top-Force dans Politique etrangère / Relations internationales
https://responsiblestatecraft.org/us-navy/ (2 avril 2025) La Navy [américaine] a dépensé 2,3 milliards de dollars entre 2018 et 2023 pour augmenter la capacité des chantiers navals de sous-marins. Malgré cet investissement, le taux de production des sous-marins d'attaque de classe Virginia est passé d'environ deux bateaux par an à 1,2. Dix ans seulement après la fin de la guerre froide, le nombre de travailleurs qualifiés dans les chantiers navals est passé de 62 000 à 21 000. Le nombre de travailleurs a augmenté depuis 2001, mais la pénurie persiste. Lors d'un symposium organisé en 2024, le directeur du programme de la base industrielle des sous-marins de la marine a déclaré que les États-Unis devraient embaucher 140 000 travailleurs rien que pour répondre aux besoins du programme actuel de construction de sous-marins. La pratique insidieuse de la concomitance, qui consiste à commencer la construction d'un navire avant que la conception ne soit terminée, entraîne des retards supplémentaires. Lorsque des défauts de conception sont découverts au cours de la construction, les ouvriers doivent revenir en arrière et refaire le travail déjà effectué. Les dirigeants de la Navy pourraient soulager les chantiers navals en difficulté en simplifiant la conception des navires. La simplicité devrait toujours être un paramètre clé de la conception de tout programme d'armement. Les conceptions basées sur des technologies éprouvées peuvent être développées et construites plus rapidement. L'octroi de licences aux constructeurs de navires commerciaux (...) permettrait d'accroître à la fois la taille de la flotte et la base industrielle. Il est peu probable qu'une nouvelle injection d'argent du contribuable permette de résoudre les problèmes de capacité de l'industrie de la construction navale. -
https://responsiblestatecraft.org/rand-paul-jeff-merkley-yemen/ (1er avril 2025) Les sénateurs Rand Paul (Républicain-Kentucky) et Jeff Merkley (Démocrate-Oregon) ont co-écrit une lettre à la Maison Blanche, exigeant de connaître la stratégie de l'administration derrière les 18 jours de frappes aériennes contre les Houthis au Yémen. Paul et Merkley ont également mis en doute la constitutionnalité des frappes, étant donné qu'il n'y a pas eu de déclaration de guerre du Congrès contre les Houthis. Le Congrès n'a même pas été consulté. « Nous reconnaissons également que toute réponse militaire des États-Unis - en particulier un engagement militaire soutenu - doit être menée dans le cadre de la Constitution », ont déclaré les sénateurs dans un communiqué publié mardi. "Bien que la Constitution attribue au président le rôle de commandant en chef de l'armée américaine, c'est au Congrès qu'est confié le pouvoir de déclarer la guerre - et le Congrès ne l'a pas fait en ce qui concerne les Houthis.
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https://www.politico.com/news/magazine/2025/04/02/trump-musk-leaving-political-liability-00265784 Le président Donald Trump a annoncé à son cercle rapproché, y compris des membres de son cabinet, qu'Elon Musk se retirerait dans les prochaines semaines de son rôle actuel de partenaire de gouvernement. https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/04/02/les-mauvais-chiffres-tesla-nourrissent-les-rumeurs-sur-un-depart-de-musk-de-la-maison-blanche-avant-l-ete_6590007_3234.html Les mauvais chiffres de Tesla nourrissent les rumeurs d’un départ d’Elon Musk de la Maison Blanche avant l’été https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/donald-trump/etats-unis-une-juge-democrate-elue-a-la-cour-supreme-du-wisconsin-premier-revers-electoral-pour-donald-trump_7165731.html (2 avril 2025) Une juge démocrate élue à la Cour suprême du Wisconsin, premier revers électoral pour Donald Trump Susan Crawford faisait face à Brad Schimel, soutenu par le président américain et le multimilliardaire Elon Musk, et dont la victoire aurait fait basculer la haute instance de cet Etat pivot du côté conservateur. L'équipe de campagne de la juge avait déjà accusé récemment Elon Musk de vouloir "acheter un siège à la Cour suprême du Wisconsin afin d'obtenir une décision favorable" dans des poursuites engagées par Tesla, son entreprise de véhicules électriques, contre les autorités du Wisconsin.
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Tu as entendu Macron ou Starmer accepter cette idée ? Ou Mark Rutte ? https://www.nato.int/cps/fr/natohq/topics_192648.htm 4. L’Ukraine deviendra-t-elle membre de l’OTAN ? Oui. Au sommet de Bucarest, en 2008, les pays membres de l’OTAN (« les Alliés ») ont décidé que l’Ukraine deviendrait membre de l’OTAN, étant entendu que l’étape suivante pour le pays serait de soumettre une demande de participation au plan d’action pour l’adhésion (MAP), un programme de l’OTAN destiné à aider les pays aspirant à l’adhésion à mener des réformes dans les domaines politique, économique et juridique, ainsi que sur des questions relatives à la défense, aux ressources et à la sécurité. Au sommet de Vilnius, en 2023, les Alliés ont décidé de dispenser l’Ukraine de l’étape du plan d’action pour l’adhésion, grâce à quoi l’adhésion du pays se ferait en une étape plutôt que deux. Au sommet de Washington, en 2024, ils ont déclaré qu’ils continueraient d’aider l’Ukraine à suivre sa trajectoire irréversible vers l’adhésion à l’OTAN, et ils ont réaffirmé qu’ils seraient en mesure d’adresser à l’Ukraine une invitation à rejoindre l’Alliance lorsqu’ils l’auraient décidé et que les conditions seraient réunies. -
République démocratique du Congo
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Mani dans Politique etrangère / Relations internationales
https://responsiblestatecraft.org/massad-boulos/ (2 avril 2025) S'il est confirmé en tant qu'envoyé spécial, Boulos et la délégation américaine auront l'avantage d'arriver à la table des négociations avec une voix relativement fraîche. Les récentes informations selon lesquelles Trump envisagerait d'accepter un accord proposé par la RDC visant à accorder aux États-Unis l'accès à des minerais essentiels en échange d'un soutien militaire par la fourniture de ressources militaires et d'une formation à l'armée congolaise risquent de violer la neutralité américaine et, par conséquent, d'entraver l'influence de l'administration américaine pour négocier un accord de paix. Accepter un tel accord, que l'administration Trump envisagerait, effondrerait immédiatement la crédibilité américaine aux yeux du Rwanda. Boulos a également des liens familiaux avec la première famille. La fille du président, Tiffany Trump, est mariée au fils de Massad Boulos, Michael. Le mois dernier, les États-Unis ont sanctionné un haut fonctionnaire du gouvernement rwandais ainsi qu'un membre du groupe rebelle plus important dont fait partie le M23. Lorsque l'UE a mis en œuvre ses sanctions à l'égard du Rwanda le 17 mars, le M23 s'est retiré des pourparlers de paix un jour avant leur tenue en Angola, en guise de protestation contre la nouvelle politique de sanctions de l'UE. -
En parlant de répartition de la richesse, tu touches du doigt une des clés de compréhension du vrai problème. Les travaux de David Autor ont montré que le prix de la mondialisation avait été inégalement distribué entre les différentes classes sociales : Cette référence forme une des bases de la réflexion de Kishore Mahbubani :
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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
https://unherd.com/newsroom/is-germany-heading-for-a-russia-reset/ (1er avril 2025) Michael Kretschmer, vice-président du parti chrétien-démocrate (CDU) de Friedrich Merz, est le dernier homme politique en date à évoquer l'idée d'une levée des sanctions. Arguant que les sanctions européennes contre la Russie sont « complètement dépassées » et en décalage avec « ce que font les Américains », il a demandé « une discussion constante sur les sanctions qui sont peut-être plus à notre détriment qu'elles n'ont d'impact en Russie ». M. Kretschmer n'est pas le seul à exprimer de telles opinions. Le député CDU Thomas Bareiß a émis l'idée de rétablir les livraisons d'énergie par les gazoducs Nord Stream une fois que la situation en Ukraine se sera stabilisée. « Bien sûr, le gaz peut à nouveau circuler », a-t-il affirmé, et « les relations se normaliseront ». Son collègue de parti, Jan Heinisch, a convenu dans une interview accordée à Politico au début du mois que l'Allemagne « devrait également être en mesure de discuter à nouveau de l'achat de gaz russe ». La CDU n'est pas la seule à défendre ce point de vue. Les sociaux-démocrates (SPD) du chancelier Olaf Scholz, qui seront probablement les partenaires de coalition des chrétiens-démocrates, comptent également de nombreux partisans d'une reprise des liens avec la Russie. Dietmar Woidke, chef du Land de Brandebourg, a déclaré qu'il serait heureux « si nous pouvions revenir à des relations économiques normales avec la Russie ». Cette déclaration n'est guère surprenante, car c'est dans ce Land que se trouve la raffinerie de pétrole de Schwedt, qui appartenait autrefois majoritairement à la Russie et qui fournissait la majeure partie du carburant utilisé à Berlin. Il s'agit d'un employeur important dans la région. -
[Iran]
Wallaby a répondu à un(e) sujet de g4lly dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.lindependant.fr/2025/04/01/les-consequences-pourraient-etre-catastrophiques-la-russie-lance-un-avertissement-aux-etats-unis-face-a-la-menace-de-donald-trump-de-bombarder-liran-12608669.php L’Iran a de son côté menacé de frapper des bases américaines et de "détruire" tout le Moyen-Orient si Donald Trump mettait à exécution une action militaire en l’absence d’un nouvel accord nucléaire. Le président du Parlement iranien, Mohammad Qalibaf, a déclaré vendredi que si les Américains attaquaient l’Iran, toute la région exploserait comme une étincelle dans un dépôt de munitions. Un haut responsable militaire iranien a déclaré que Téhéran frapperait la base conjointe américano-britannique de Diego Garcia, dans l’océan indien, si Trump attaquait l’Iran. "Le moment venu, peu importe que vous soyez un soldat américain, britannique ou turc, vous serez pris pour cible si votre base est utilisée par les Américains." https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/geopolitique/geopolitique-du-mercredi-02-avril-2025-7838665 Donald Trump semble avoir moins de pudeur que son prédécesseur : en tous cas il fait monter ce qu’il appelle la « pression maximale » sur l’Iran pour tenter de le faire plier sur le nucléaire. Mais que fera-t-il si, comme il est probable, Téhéran ne cède pas ? Il sera confronté à un simple choix : l’escalade ou perdre la face. Trump, le président qui disait ne pas aimer la guerre, n’a pas mis deux mois avant d’en démarrer une, au Yémen. Il va désormais devoir décider s’il prend le risque d’allumer la mèche d’un autre conflit, d’une ampleur autrement plus vaste. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est là où nos impressions divergent. Certes l'Occident n'est pas dans une humeur de "regime change" "partout sur la planète", mais dans le cas qui nous préoccupe en particulier, je pense que Maidan est un "regime change". -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Il veut terminer ce conflit, mais il n'est pas plus en collusion avec Poutine qu'avec les Talibans. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je suis d'accord avec le sentiment que Montbrial ne fait pas un bon travail d'explication en se contentant de reprendre ce lieu commun qu'est l'opposition entre le réel et l'idéologie. Tout le monde a déjà entendu mille fois ce lieu commun. Tout le monde veut être du côté du réel. Personne ne veut être du côté de l'idéologie. L'idéologie c'est toujours ce que pensent les autres, c'est jamais ce qu'on pense soi-même. En fait il y a une dialectique entre les faits et leur interprétation. Les faits sont uniques mais les interprétations sont multiples, et c'est cette multiplicité qui donne lieu à des désaccords et des débats. En contraste, Michael Lind nous permet de faire un meilleur travail d'explication en définissant beaucoup plus précisément de quelle idéologie il s'agit, avec laquelle on peut penser que Montbrial est en désaccord. C'est le découpage du monde entre un "camp du bien" qui serait les démocraties, et un "camp du mal" qui seraient les régimes autoritaires. Joe Biden a apposé sa signature à cette idéologie lorsqu'il a convié un "sommet des démocraties" en 2021 [1], 2023 [2] et 2024 [3]. [1] https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/11/le-sommet-pour-la-democratie-de-joe-biden-a-decu_6105670_3232.html [2] https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-monde-d-apres/le-monde-d-apres-de-jean-marc-four-du-mercredi-29-mars-2023-2518403 [3] https://www.la-croix.com/international/qu-est-ce-que-le-sommet-de-la-democratie-dont-la-troisieme-edition-sest-ouverte-lundi-20240318 On sent qu'il y a une hypocrisie quand on se souvient que les États-Unis sont le meilleur allié de l'Arabie Saoudite, monarchie absolue, depuis des décennies. Cette ligne de pensée inspire l'idée dangereuse, que comme les régimes autoritaires c'est le mal, il ne faut pas faire de compromis avec eux, il ne faut pas coopérer avec eux. Il ne faut pas faire de commerce avec eux. Il ne faut rien leur acheter ni leur vendre. Voir par exemple le débat sur les achats européens de gaz russe : par exemple on peut dire que Margaret Thatcher n'était pas une idéologue, mais une réaliste, lorsqu'elle affirmait au nom de l'indépendance stratégique européenne, contre l'avis de l'administration de Ronald Reagan, qu'il fallait construire les pipelines entre l'URSS et l'Occident : https://forum.air-defense.net/topic/26674-guerre-russie-ukraine-2022-consid%C3%A9rations-g%C3%A9opolitiques-et-%C3%A9conomiques/page/1067/#comment-1757916 Michael Lind rappelle dans son texte, que pour des réalistes comme le colonel House ou Franklin Roosevelt, le monde devait être dirigé par un directoire de grandes puissances dont une seule - l'Amérique - était une démocratie, et les trois autres des régimes autoritaire (Chine de Chiang Kai Tchek, URSS de Staline) et un régime semi-autoritaire : l'Angleterre démocrate en métropole et autoritaire dans les colonies. Un directoire, donc compromis et coopération. Yalta. -
Groenland et Arctique : actifs strategiques très convoités
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Janus dans Politique etrangère / Relations internationales
À ce moment là il y a une occasion à saisir : la France doit refiler à Trump tous les territoires où elle perd de l'argent, en lui faisant croire que lui, va en gagner. -
Groenland et Arctique : actifs strategiques très convoités
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Janus dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est peut-être le moyen qu'ils ont trouvé de convaincre Trump de renoncer en lui montrant, tout calcul fait qu'il va perdre de l'argent. -
[Union Européenne] nos projets, son futur
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Marechal_UE dans Politique etrangère / Relations internationales
https://www.osw.waw.pl/en/publikacje/osw-commentary/2025-03-17/turning-tide-us-pushes-back-against-chinese-influence-european Au cours de la dernière décennie, les investisseurs chinois ont renforcé leur présence dans les ports européens, en acquérant des participations importantes dans certains des plus grands terminaux du continent, notamment ceux de Rotterdam, Hambourg et Anvers. Dans ce contexte, la récente décision de la société CK Hutchison, basée à Hong Kong, de vendre 14 terminaux européens au consortium américano-suisse-italien BlackRock-TiL représente un revers pour la stratégie chinoise visant à étendre son influence dans le secteur portuaire et logistique de l'UE. La vente, motivée en partie par la pression exercée par l'administration de Donald Trump, offre également l'occasion de renforcer l'autonomie stratégique de l'Europe dans le domaine des infrastructures critiques. Parce que Blackrock, c'est l'autonomie stratégique européenne ? Il est important de noter qu'à l'exception du port grec du Pirée, qui est entièrement contrôlé par la société chinoise COSCO, les entités chinoises ne contrôlent que des terminaux individuels dans les ports européens, tandis que les terrains portuaires et les autorités portuaires restent sous la juridiction locale. Les entreprises d'État chinoises détiennent des parts dans 20 de ces terminaux : dix sont détenues par COSCO Shipping et neuf par China Merchants Group (CMG) [compagnie publique sous l'autorité du ministère chinois des transports]. En outre, la société privée Hutchison Ports, basée à Hong Kong[3], détient des participations dans 14 terminaux. À titre de comparaison, aux États-Unis, les investisseurs chinois ne détiennent des participations que dans quatre terminaux[5], tandis que les investisseurs européens détiennent des participations minoritaires dans sept ports chinois. Une autre transaction importante a été l'acquisition par CMG d'une participation de 49 % dans Terminal Link en 2013. Jusqu'alors, depuis sa création en 2001, cette société était détenue à 100 % par l'armateur français CMA CGM. À la suite de cette transaction, CMG est devenu copropriétaire de 15 terminaux, dont quatre en France, deux en Belgique et aux États-Unis, et un en Chine et en Corée du Sud[7]. [En 2019, dans le cadre des efforts visant à réduire son endettement, CMA CGM a signé un accord de 815 millions d'euros pour vendre huit autres terminaux à la coentreprise, notamment aux Pays-Bas (Rotterdam), à Singapour, en Ukraine (Odesa) et en Chine[8]. En 2017, APM Terminals a vendu sa participation de 76 % dans CSP, le seul terminal en eau profonde à Bruges, à COSCO. Par conséquent, la société chinoise, qui détenait une part minoritaire[9] depuis 2014, a obtenu le contrôle total de ce terminal. La décision de permettre à COSCO d'acquérir une participation dans le terminal CSP à Bruges a été motivée par le désir d'obtenir de nouveaux avantages concurrentiels. À l'époque, le port était confronté à des défis découlant de la consolidation du secteur logistique à la suite de la crise financière mondiale et perdait du terrain face à des concurrents plus forts dans la région de la mer du Nord[10]. Le terminal a rapidement augmenté son débit - de 316 000 EVP en 2017 à 1,2 million d'EVP en 2023[11]. Les nouveaux propriétaires chinois de l'installation ont investi dans de nouveaux équipements ; en outre, deux des sept services de transport maritime exploités par Ocean Alliance, dont COSCO est membre, ont été redirigés vers le terminal. La pandémie a également joué un rôle, en provoquant la congestion des plus grands ports européens et en incitant à utiliser davantage les petits terminaux. Toutefois, malgré l'amélioration des performances du port, l'économie belge n'a tiré que des avantages limités de la poursuite de l'engagement chinois à Bruges. Dans le même temps, des inquiétudes sont apparues quant à l'éviction des prestataires de services locaux opérant dans le port. La période globale d'investissement chinois au Pirée doit être considérée comme positive. En 2007, le port n'occupait que la 16e place en Europe en termes de débit de conteneurs, avec 1,7 million d'EVP[15] ; en 2023, il était passé à la quatrième place, atteignant 5,1 millions d'EVP. L'implication de la Chine dans les ports européens ne doit pas être considérée uniquement sous l'angle commercial. Cette conclusion est illustrée par le cas de Rotterdam, le plus grand port d'Europe, où les entreprises chinoises sont présentes depuis des années et contrôlent actuellement quatre des 14 terminaux à conteneurs. Selon les analystes néerlandais[16], l'implication des entreprises chinoises est un atout dans la compétition pour attirer les volumes de transbordement, ce qui pourrait, à long terme, contribuer à attirer les entreprises chinoises de commerce et de logistique à Rotterdam. Cependant, ils soulignent également les risques associés à une influence excessive des entités chinoises dans les secteurs de la logistique et de la transformation de l'UE, car cela leur donne l'occasion de jouer de plus en plus les terminaux européens les uns contre les autres. Aux Pays-Bas, on craint de plus en plus que la position économique croissante de la Chine dans le pays n'accentue les tensions entre les efforts visant à maintenir le statut de plaque tournante de la logistique maritime et la nécessité de préserver l'autonomie de décision stratégique. Cela pourrait devenir une source de friction importante au sein de l'UE, notamment entre les Pays-Bas et les États membres qui sont moins dépendants économiquement de la Chine, en particulier en ce qui concerne les intérêts de sécurité. Les Pays-Bas se méfient également des pressions croissantes exercées par les États-Unis pour limiter l'influence chinoise dans le secteur de la logistique en raison des risques potentiels pour la sécurité, notamment l'espionnage, le sabotage et les cyberattaques. Dans ce contexte, les analystes néerlandais ne recommandent pas de mettre fin à la coopération avec la Chine, mais préconisent plutôt une meilleure gestion des risques - une position qui s'aligne sur l'accent mis par l'Allemagne sur la réduction des risques. Les éléments clés de cette approche devraient inclure la définition d'un cadre stratégique de coopération, la promotion de conditions équitables d'accès au marché, la réforme du droit de la concurrence de l'UE et le renforcement de la capacité à contrôler les processus numériques dans les ports. La Chine pourrait éventuellement chercher à utiliser son influence dans les ports européens pour promouvoir les intérêts de ses entreprises dans les chaînes logistiques européennes et déplacer progressivement d'autres entreprises dans le processus[18]. Des schémas similaires ont déjà été observés dans d'autres secteurs, notamment l'expansion du contrôle chinois sur les chaînes d'approvisionnement pour les panneaux photovoltaïques et les véhicules électriques, les restrictions sur la vente de matériaux de terres rares et les limitations sur les exportations de drones vers des pays tiers. Il est peu probable que les entreprises européennes soient en mesure de concurrencer leurs rivales chinoises, qui bénéficient d'un soutien substantiel et non transparent de l'État, en particulier dans le contexte d'un accès de plus en plus restreint au marché chinois qui crée des conditions de concurrence inégales. Les entreprises chinoises, qu'elles soient privées ou publiques, sont fortement subventionnées au niveau national[20], comme ce fut le cas pour COSCO en 2017. Des pays comme la Croatie, la Lituanie et l'Italie ont rejeté les offres chinoises d'acquisition de parts dans les ports de Rijeka[24], Klaipėda et Trieste, respectivement. D'autre part, le gouvernement allemand, conscient de la stagnation du débit à Hambourg et du déclin du port par rapport à ses concurrents d'Anvers et de Rotterdam, a approuvé la vente d'une participation de 24,99 % dans le terminal de Tollerort[25], un niveau inférieur au seuil requis pour exercer une influence sur ses opérations. La décision de réduire la participation initialement proposée a été motivée par l'opposition des ministères [allemands] de l'économie, des affaires étrangères, de l'intérieur, des finances et de la défense, qui s'étaient tous opposés à la transaction. Ils craignaient que le fait d'accorder aux entreprises chinoises le contrôle d'un tiers du terminal, comme proposé initialement, ne donne à la Chine un moyen de pression supplémentaire sur l'Allemagne, notamment en raison de son statut de principal partenaire commercial de Hambourg[26]. La Commission européenne a également adopté une position négative à l'égard de cette transaction, soulignant le risque de fuites d'informations sensibles liées aux opérations portuaires, en particulier le transport d'équipements militaires[27]. Les investisseurs chinois sont présents dans les terminaux situés à proximité des ports militaires, comme ceux d'Amsterdam, d'Anvers-Bruges, de Gdynia, du Havre, de Rotterdam, de Stockholm et de Valence[28] En cas de crise ou de conflit, la Chine pourrait potentiellement utiliser cette présence pour surveiller le transport des troupes et des équipements de l'OTAN, voire se livrer à des actes de sabotage visant à entraver le mouvement des forces de l'Amérique du Nord et du Royaume-Uni vers l'Europe centrale. Les ports de la mer du Nord en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne jouent un rôle clé dans la mobilité militaire et la mise en œuvre des plans de défense de l'OTAN pour son flanc oriental. La plateforme nationale d'information publique sur le transport et la logistique (LOGINK), un système de gestion du trafic portuaire développé en 2007 dans l'une des provinces chinoises, est aujourd'hui de plus en plus utilisée dans le monde. D'abord adoptée dans les pays asiatiques, elle s'est ensuite étendue à l'Europe. LOGINK a actuellement des accords de coopération avec 24 ports dans le monde, dont sept en Europe (Anvers, Barcelone, Brême, Hambourg, Sines, Riga et Rotterdam). En Chine, elle agrège les données de 5 millions de camions, 200 entrepôts et 450 000 utilisateurs, ce qui en fait un outil clé pour la gestion des flux du commerce extérieur chinois. LOGINK n'est pas une plateforme indépendante, puisqu'elle est officiellement supervisée par le ministère chinois des transports. En outre, le gouvernement chinois a encouragé ce système en en garantissant le libre accès. Aux États-Unis, les inquiétudes concernant les implications de l'utilisation de LOGINK ont conduit le gouvernement à interdire au Pentagone d'utiliser les ports qui exploitent cette plateforme[31]. Entre-temps, les Pays-Bas ont promu un système alternatif au sein de l'UE, appelé Basic Data Infrastructure[32]. En 2023, les services de renseignement belges ont accusé CaiNiao, une entreprise de logistique appartenant au géant chinois du commerce électronique Alibaba Group, de mener des activités d'espionnage via un logiciel spécialisé installé à l'aéroport de Liège, l'une des principales plateformes de fret aérien de l'UE[33] L'entreprise s'est défendue en déclarant que, bien que les données aient été traitées via la plateforme Alibaba Cloud, elles étaient stockées sur des serveurs situés en Allemagne. Ces derniers mois, les risques liés à l'utilisation de grues dans les ports américains, dont 80 % proviennent de Chine[36], ont suscité des craintes d'espionnage industriel et militaire : en 2022, le Département d'État américain a formulé de telles allégations à l'encontre du fabricant chinois de grues Shanghai Zhenhua Heavy Industries (ZPMC). L'industrie portuaire américaine a également mis en garde contre le fait que les derniers modèles de ces équipements collectent de grandes quantités de données qui pourraient être exploitées à des fins de renseignement. Le port de Los Angeles, qui a mis en place un centre d'opérations de cybersécurité en 2014, enregistre actuellement pas moins de 63 millions d'attaques de ce type chaque mois[37]. En novembre 2023, l'administration américaine a créé le Supply Chain Resilience Center (Centre de résilience de la chaîne d'approvisionnement), chargé notamment d'évaluer les risques liés aux infrastructures portuaires. En février 2024, le président Joe Biden a publié des décrets visant à renforcer la surveillance de la cybersécurité dans les ports américains grâce à des mesures telles qu'une application plus stricte des réglementations internationales en matière de sécurité, un signalement plus strict des cyberattaques et la création d'un directeur de la sécurité maritime[38] En janvier de cette année, les États-Unis ont placé COSCO sur une liste noire des entités coopérant avec le secteur de la défense chinois, déconseillant ainsi aux entreprises américaines de s'engager dans des activités commerciales avec cet opérateur. Selon les médias, cette décision a incité le gouvernement grec à évaluer les implications de la décision de Washington pour le port du Pirée[39]. À plus long terme, les États-Unis pourraient également utiliser les préoccupations concernant la sécurité des données traitées dans les ports européens pour justifier la restriction de l'utilisation d'équipements fabriqués en Chine, par exemple en redirigeant les flux de marchandises vers des terminaux dans lesquels des entreprises américaines détiennent des participations. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Le journaliste pose une question à laquelle par définition, il n'a pas la réponse. C'est pour cela que le deuxième journaliste, celui de Tagesschau, qui rapporte cette question n'emploie pas, et que probablement aucun locuteur allemand parlant un langage soutenu n'emploierait pour cet emploi l'affirmatif. https://fr.wikibooks.org/wiki/Grammaire_allemande#Discours_indirect Lorsque l'on rapporte les paroles d'une autre personne (discours indirect), on est devant un choix entre trois attitudes : croire a priori la personne dont on rapporte le discours. On utilise alors le présent de l'indicatif : er hat bezahlt, sie haben bezahlt. douter a priori de la personne. On utilise alors le subjonctif 2 d'irréel : er hätte bezahlt, sie hätten bezahlt. s'en tenir à une position neutre : on répète ce qu'on a entendu, mais on indique qu'on ne sait pas si c'est vrai. On utilise alors un mélange des subjonctifs 1 et 2 : le subjonctif 1 si et seulement si il est différent du présent de l'indicatif : er habe bezahlt, mais pas sie haben bezahlt qui est identique à la forme du présent le subjonctif 2 dans les autres cas : sie hätten bezahlt. Ce système est plus particulièrement utilisé dans un langage journalistique plutôt soutenu, il est rare dans l'allemand oral quotidien. Ici il s'agit non d'un simple "discours rapporté", mais d'une question rapportée. C'est probablement pour ça qu'on tombe probablement dans le cas N°2 avec le subjonctif 2 d'irréel. Et de toute façon, Bennett emploie dans sa réponse à cette question l'indicatif : "Je ne peux pas dire qu'ils avaient tort", dit Bennett. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Tu pinailles sur un problème de traduction du subjonctif allemand qui est une question de grammaire de haute volée. DeepL traduit la même phrase en anglais sans conditionnel : When asked by the journalist whether the West had blocked the possible ceasefire, Bennett replied: “Basically yes.” -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Je ne fais que retranscrire l'opinion de Naftali Bennett : Lorsque le journaliste lui demande si l'Occident aurait bloqué l'éventuel cessez-le-feu, Bennett répond : "fondamentalement, oui" ("Grundsätzlich ja"). -
Afrique du Sud
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Dans une problématique semblable, l'île Marion est sur le point d'être dératisée désourisée, avec des appâts empoisonnés : https://www.theguardian.com/environment/2025/mar/31/plan-to-rid-marion-island-of-albatross-eating-mice-invasive-species L'introduction du chat s'est avérée contre-productive : Parmi ces fautes, on peut citer l'introduction sur l'île, en 1949, de cinq chats non stérilisés. Les chats étaient censés contrôler les souris autour de la base de recherche mais, selon Wolfaardt, « ils ont rapidement découvert que les oiseaux de mer naïfs de l'île constituaient des cibles bien plus faciles ». Au milieu des années 1970, une population d'environ 2 000 chats sauvages tuait environ 450 000 oiseaux de mer chaque année. Après une campagne soutenue, les chats ont été éliminés en 1991. « Marion » est une abréviation du nom du navigateur français Marion du Fresne : https://fr.wikipedia.org/wiki/Île_Marion Redécouverte en janvier 1772, par la frégate française le Mascarin, commandée par Marc Joseph Marion du Fresne. Marion donne le nom de Terre de l'Espérance à l'île Marion qu'il pense être la pointe d'un vaste continent austral, et celui d'Île de la Caverne à celle du Prince-Édouard. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : géopolitique et économie
Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Que nenni. Les troupes Russes qui étaient sur le point de marcher sur Tbilissi se sont arrêtées et sont revenues derrière la frontière établie lors du cessez-le-feu de 1992. Il n'y a eu aucun gain territorial par l'Ossétie-du-Sud entériné par Sarkozy. C'est un simple retour au statu quo. La Géorgie n'a rien perdu de plus que ce qu'elle avait déjà perdu avant le conflit de 2008. -
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Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
C'est vrai mais c'est une vérité méconnue, en particulier des amis de l'Ukraine. Quelques posts plus haut j'ai parlé de "l'accord de 100 ans" que Starmer a signé en grande pompe avec Zelensky, ce qui est aberrant, quand on le met en regard avec les conseils prodigués par George Washington dans son allocution d'adieux. -
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Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
En Géorgie tout s'est passé comme négocié avec Sarkozy. Les accords de déconfliction en Syrie ont dans l'ensemble plutôt bien marché avec les Américains. Les Israéliens ne sont pas mécontents à ma connaissance des canaux diplomatiques qu'ils utilisent avec les Russes sur ce qu'ils faisaient en Syrie. Les Israéliens considèrent la Russie comme un partenaire fiable. -
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Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Bush pensait à ce qui se passait en Yougoslavie à l'époque. La même chose a fini par se passer dans l'ex-Union Soviétique, mais à retardement. 1°) Sacrifier 100 compatriotes innocents et appeler ça "dignité", c'est suicidaire. L'explication est fournie dans un livre de 277 pages dont j'ai donné le lien ici https://forum.air-defense.net/topic/19078-ukraine-3/page/168/#comment-1793966 2°) Tout le monde comprend - il n'y a pas besoin de faire un dessin - que si le Canada cherchait à s'allier avec la Chine, ce serait suicidaire. https://neweasterneurope.eu/2015/05/22/russia-will-want-war-ukraine-stop/ (22 mai 2015) Richard Farkas, professeur à l'université DePaul de Chicago. Pensez-y de la façon suivante : et s'il y avait une manifestation au Canada, et que le nouveau régime arrivait au pouvoir et déclarait "Nous ne voulons pas être un ami des États-Unis. Nous voulons être un ami de la Chine." C'était un nouveau gouvernement, et il a été établi en brisant les règles politiques. Que penserait ou ferait Washington ? Le Canada est notre voisin, nous avons une longue frontière avec eux, ils nous aident dans notre défense, le Canada se trouve entre l'État de l'Alaska et le reste des États-Unis. Ce serait gênant. Pensez-vous que les États-Unis s'engageraient à changer ce qui s'est passé au Canada ? Je pense que oui. Je ne le préconise pas, mais je vous parie qu'ils le feraient, en raison de la menace perçue, d'avoir un ennemi à la frontière. Dans ce scénario hypothétique, le Canada sera passé du côté obscur - peut-être même en alliance avec la Russie ! Il y aurait un réel sentiment de menace. Maintenant, ce serait différent si le Canada se déclarait neutre. Oui, d'accord. Mais s'ils disent qu'ils sont avec l'ennemi, alors nous devrions faire quelque chose. Le Canada n'est pas stupide. Il s'allie avec son grand voisin qu'est les États-Unis et non avec l'adversaire des États-Unis qu'est la Chine. -
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Wallaby a répondu à un(e) sujet de Skw dans Politique etrangère / Relations internationales
Il n'y aurait pas eu besoin d'une "réintégration forcée". En 2014 les économies Russe et Ukrainienne étaient intégrées. Porochenko vendait du chocolat et Zelensky des programmes télévisés comiques en Russie. Le propre de toute guerre, est qu'elle répond à un déficit d'information. Si l'information était transparente, si tout le monde savait tout sur tout, il n'y aurait pas de guerre, car le faible saurait qu'il est faible et accepterait les conditions du fort sans combattre, et le fort par le calcul, qui serait un calcul juste, n'exigerait rien de plus que ce que le rapport de force réel peut lui permettre d'exiger. Le projet de Poutine en février 2022, c'était de refaire le coup de la Crimée, avec un minimum de morts. C'était une "opération spéciale". Ca a presque réussi, il aurait juste fallu que Boris Johnson ne s'interpose pas dans les négociations d'Istanbul qui allaient bon train. Mais ça n'a pas marché. Poutine a mal calculé. Tout ce qui vient après est réactif. Je pense comme Emmanuel Todd que la raison pour laquelle Poutine ne peut pas signer un compromis avec Trump est que Poutine n'a pas confiance, non pas en Trump en particulier, mais dans les Américains en général. Les papiers signés par les Américains ne valent pas le prix du papier sur lequel ils sont écrits. Les Occidentaux ont roulé les Russes dans la farine avec Minsk II. Ils ne veulent donc pas d'un Minsk III. Or ce que propose Trump, c'est un Minsk III. Il y a aussi l'accord de Paris sur le climat, que Trump a déchiré. L'accord Obama-Iran que Trump a déchiré. Tout accord signé par Trump sera potentiellement déchiré par son successeur, sinon par Trump lui-même. Les États-Unis sont entrés dans une période d'instabilité foncière qui fait qu'il est difficile de s'accorder avec eux et de faire des projets à long terme avec eux. L'autre option, c'est une politique de petits pas. De mise en confiance progressive. En commençant par les choses faciles comme les échanges de prisonniers, etc. Donc un "processus de paix" - rappelez-vous, autrefois quand on parlait du "processus de paix au Proche Orient" entre Rabin et Arafat - plutôt qu'un grand jour où l'on signerait un traité ou un armistice qui réglerait tout définitivement. Donc Poutine n'est pas "convaincu mordicus que subjuguer l'Ukraine est son grand oeuvre". Il pense devoir subjuguer l'Ukraine à contre-coeur, faute de pouvoir trouver en face de lui un partenaire américain fiable avec qui signer la paix. Il craint de devoir garantir lui-même par l'occupation de superficies toujours plus grandes de territoires ukrainiens, et un anéantissement toujours plus profond de la capacité militaire ukrainienne, une paix que les Américains ne peuvent ni ne veulent garantir.