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Picdelamirand-oil

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Tout ce qui a été posté par Picdelamirand-oil

  1. Le marché du travail français ne retrouvera pas les niveaux d'avant la crise, même au cours de l'année électorale 2022. Le marché du travail français a été durement touché par la pandémie. Les fonds provenant du mécanisme de redressement et de résilience ne devraient pas changer beaucoup pour le moment. Les prévisions optimistes laissent entrevoir une forte reprise de la croissance du PIB (5,8%) pour la France en 2021. La situation du marché du travail restera difficile : D'ici à la fin de 2020, plus d'un participant au marché du travail sur cinq ressentira des goulets d'étranglement dans l'offre de main-d'œuvre. Même en 2022, année d'élections, la situation sur le marché du travail ne devrait pas retrouver le niveau d'avant la crise de Corona. Il y aura également une différence de développement entre la France et l'Allemagne en termes de dette publique. En France, il sera l'un des plus élevés de l'UE-19 par rapport au PIB, s'établissant à environ 117,8 % en 2021. En Allemagne, il sera de 71,1 % par rapport au PIB. Perspectives : Paris et Berlin dans la zone euro post-Covid 19 La vision d'Emmanuel Macron de la réforme de la zone euro n'est pas très différente des façons traditionnelles françaises de voir et d'aborder les choses. Les principales divergences franco-allemandes sur cette question subsisteront donc. Le discours de M. Macron à la Sorbonne, malgré ses tentatives de se présenter comme un réformateur de la zone euro, a difficilement pu masquer la réticence de la France à permettre aux institutions supranationales d'exercer un contrôle accru sur la politique économique de la zone euro. Au moins, Emmanuel Macron fait preuve de plus de détermination que ses prédécesseurs en ce qui concerne le programme de réformes économiques en France, qui est crucial pour la stabilité de la zone euro. Ce faisant, le président cherche à rétablir la position d'égalité de la France dans ses relations avec l'Allemagne et son influence politique au sein de l'UE. La pandémie a apporté une nouvelle dynamique à l'intégration économique de l'UE, obligeant Paris et Berlin à coopérer plus efficacement dans ce domaine. D'une part, un mécanisme de soutien financier sans précédent, la Facilité pour la reconstruction et la résilience, a été créé sous l'égide du budget de l'UE. Le fait que l'Allemagne ait soutenu cette idée marque un certain changement de paradigme dans sa politique. D'autre part, l'impact inégal de la crise sanitaire et la vitesse différente de la reprise vont accentuer les divergences économiques non seulement au sein de l'UE-19, mais aussi entre la France et l'Allemagne. En particulier, l'augmentation significative prévisible de la dette publique est susceptible d'avoir un impact majeur sur l'orientation de la poursuite de l'intégration au sein de la zone euro. On peut donc s'attendre à ce que Paris joue un rôle actif dans le débat post-pandémie attendu sur un éventuel partage accru des risques dans le domaine des finances publiques et sur les réformes des règles budgétaires de l'UE. Bien que les règles budgétaires de la zone euro s'éloignent de plus en plus de la réalité économique, l'Allemagne préférera probablement reporter ce débat indéfiniment. Compte tenu des élections en Allemagne (2021) et en France (2022) et des intérêts divergents des États membres, il sera très difficile de progresser dans ce domaine. Dans le contexte des défis structurels de l'économie française et de la crise qu'elle traverse en raison de la pandémie de Covid 19, il est important pour la France de maintenir un soutien fiscal à l'économie. Il sera donc crucial pour la BCE de poursuivre sa politique monétaire expansionniste afin de maintenir le coût du service de la dette publique dans la zone euro à un niveau faible. À moyen terme, l'option politiquement la moins chère pour Paris et Berlin est que la BCE maintienne son vaste engagement à stabiliser la zone euro.
  2. Picdelamirand-oil

    L'Inde

    Ton approche est hautement compatible avec "Bien faire et laisser braire"
  3. Macron, Berlin et l'euro : la recherche d'un leadership Dans les propositions de Macron pour le renouvellement de l'Union européenne, la zone euro joue un rôle de premier plan. Comme ses prédécesseurs à l'Élysée, le président Macron souhaite une intégration fiscale plus étroite et un meilleur partage des risques au sein de la zone euro. Les éléments constitutifs d'une réforme de la zone euro, tels qu'il les présente dans son livre Révolution, sont la création d'un budget commun de stabilisation et d'investissement et la nomination d'un ministre des finances pour la zone euro. Ces idées reflètent la notion de "gouvernement économique" qui est promue depuis longtemps en France. Cela impliquerait un plus grand interventionnisme économique au niveau de l'UE, sans que les États membres aient à renoncer au contrôle de leurs propres politiques économiques. Cela reviendrait également à limiter l'indépendance de la BCE dans la définition et la mise en œuvre de sa politique monétaire. Macron a inclus ces éléments dans son discours de la Sorbonne de 2017, dans lequel il a combiné le pragmatisme avec une tentative d'amener l'Allemagne à répondre aux demandes de Paris. D'une part, Macron a souligné l'importance des réformes structurelles en France et a insisté sur la responsabilité des États membres vis-à-vis de leurs dettes, ce qui correspondait aux attentes allemandes ; il s'est également abstenu des critiques habituelles sur les excédents d'exportation allemands. D'autre part, il a évoqué les "lignes rouges" contre lesquelles l'Allemagne met régulièrement en garde et qui sont devenues un mot d'ordre pour désigner le refus de l'Allemagne de partager les risques au sein de la zone monétaire. Mettre l'accent sur les réformes structurelles à l'intérieur du pays était également une tentative de restaurer la crédibilité de la politique économique française aux yeux de Berlin, et un argument pour que l'Allemagne fasse plus facilement des concessions en vue d'une intégration plus poussée de la zone euro. Un an plus tard, le président Macron et la chancelière Merkel se sont mis d'accord sur la déclaration franco-allemande de Meseberg, qui devrait donner un nouvel élan à la réforme de la zone euro et marque une étape importante pour Macron dans sa quête non seulement de réduire le déséquilibre politique entre Berlin et Paris, mais aussi de retrouver le rôle de leader de la France en tandem avec l'Allemagne. La France et la BCE : la politique rencontre la politique monétaire Comme on l'a vu plus haut, le désir d'accroître la propre influence de la France sur la politique monétaire en Europe et de réduire celle de la Bundesbank a été une raison essentielle du soutien de la France au projet d'intégration monétaire. Avant le lancement de l'euro, la politique monétaire en Europe était dominée par la Bundesbank. A cette époque, les autres banques centrales, dont la Banque de France, suivaient les décisions de politique monétaire de la banque centrale allemande. Bien entendu, la Bundesbank a agi avant tout dans l'intérêt de l'économie allemande. Le franc français est chroniquement faible et les politiciens français sont régulièrement contraints de demander à l'Allemagne des réajustements au sein du système monétaire européen. La résistance à l'indépendance de la banque centrale était donc profondément ancrée dans la politique française. Depuis le début de la récession économique en 2001, la politique monétaire de la BCE a été régulièrement critiquée en France. L'un des principaux objectifs politiques des gouvernements français était d'exercer une forte influence sur la politique monétaire de la BCE et de confier la direction de la principale autorité monétaire de l'UE à un candidat français, ce qui a été réalisé entre 2003 et 2011 avec Jean-Claude Trichet. Depuis le début de la crise de l'euro en 2010, la BCE a joué un rôle clé dans la stabilisation de la zone euro en contrant la croissance de la dette publique. À la suite de la crise, la BCE a considérablement gagné en importance dans le dispositif institutionnel de l'UE, mais elle est également devenue plus politisée. La nomination de Christine Lagarde comme nouvelle présidente de la BCE en 2019 a été l'un des plus grands succès de la politique européenne de Macron. Compte tenu du vaste rôle de pilotage de la politique économique que joue la BCE, le directeur français peut aider Paris à rapprocher le projet d'intégration monétaire de la vision française. Lagarde a annoncé et lancé un examen de la stratégie de politique monétaire de la BCE. Au cours de cet examen, le président est susceptible d'influencer de manière significative l'orientation future de la politique monétaire de la BCE. Covid-19 : un test de résistance pour la zone euro et pour le tandem franco-allemand Tant à Paris qu'à Berlin, on a rapidement compris que la pandémie de Covid 19 constituait non seulement une menace majeure pour les économies individuelles et la zone euro, mais surtout un énorme défi politique. La France a suggéré que de nouveaux instruments d'aide soient développés pour la zone euro. À cette fin, elle a réuni une coalition informelle de neuf pays, dont l'Italie et l'Espagne, qui ont préconisé l'émission conjointe d'obligations au sein de l'UE-19 (obligations Corona) pour lutter contre les effets de la pandémie. Les demandes de ce groupe ont été soutenues par Christine Lagarde. En plus des énormes mesures de relance budgétaire prises par les différents États membres et du plan d'aide adopté par l'Eurogroupe, la France et l'Allemagne ont proposé la création d'un instrument d'assistance financière spécial le 18 mai 2020. Dans sa décision, la France a tenu compte des préoccupations de l'Allemagne et a accepté de rester attachée à "des politiques économiques saines et un programme de réformes ambitieux" dans le même temps. L'accord conclu par tous les États membres de l'UE, à la suite de l'accord franco-allemand, pour mettre en place une facilité de reconstruction et de résilience essentiellement basée sur des subventions, d'une valeur de 672,5 milliards d'euros, est sans aucun doute un succès pour M. Macron, même si cet instrument reste dans le budget de l'UE. Contrairement à l'Allemagne, la France a préféré poursuivre l'intégration fiscale au sein d'un groupe d'États plus restreint, comme l'UE-19.
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    L'Inde

    Rafale deal: Dassault paid 1 million euros to Indian middleman as ‘gift’, claims report Voilà on connait le contenu de l'article de Médiapart
  5. Picdelamirand-oil

    L'Inde

    Pour ce qui est de la continuité, c'est raté. Il y a déjà un trou de 2 ans.
  6. Picdelamirand-oil

    L'Inde

    Même Le Drian ne le sait pas, puisqu'il doit avoir une réunion préliminaire pour définir tout ça. On pense tous aux Rafale, mais il y a aussi un projet de 6 sous marins nucléaires (SNA) qui a pris la priorité sur le troisième porte avion.
  7. Continuation plutôt que révolution : cinq dimensions de la politique de Macron envers la zone euro L'intégration monétaire et la monnaie unique, l'euro, présentent un intérêt politique et économique particulier pour la France. En ce qui concerne la zone euro, la politique française diffère sensiblement de celle de l'Allemagne. Paris et Berlin recherchent des degrés différents d'intégration fiscale et s'éloignent sur la question de savoir si un plus grand interventionnisme économique est admissible au niveau supranational. Ils ont également des opinions différentes sur le rôle de la Banque centrale européenne (BCE) et la politique monétaire. La question du partage des risques entre les États membres de la zone euro ne cesse également de susciter des tensions entre les deux pays. Enfin, les impulsions d'intégration importantes du tandem franco-allemand font défaut parce que Paris et Berlin ne parviennent pas à se mettre d'accord sur la question de savoir si l'intégration économique doit progresser dans le cadre de l'UE-19 ou de l'UE-27. La politique du président français Macron à l'égard de la zone euro se caractérise par le pragmatisme et la dépendance au sentier. Elle est guidée par l'expérience historique en matière d'intégration monétaire, les défis spécifiques du modèle économique français, les efforts constants de Macron pour faire preuve de "leadership", les aspects de politique monétaire et l'impact de la pandémie Covid 19. La France, l'Allemagne et l'histoire Dimension de l'intégration monétaire La position du président Macron à l'égard de l'intégration monétaire s'inscrit dans une longue tradition de la politique de son pays. Dès la fin des années 1960, le vice-président français de la Commission européenne, Raymond Barre, avait proposé de construire une alternative au système de Bretton Woods dominé par le dollar. Depuis lors, les gouvernements français ont appelé à une coordination plus étroite de la politique monétaire en Europe et à la création d'une monnaie commune. Ils l'ont fait pour des raisons pratiques, et non pour des considérations fondamentales d'intégration européenne : tout d'abord, l'instabilité des taux de change a eu un impact négatif sur la politique agricole commune de l'UE. Deuxièmement, les attaques spéculatives sur la monnaie française l'ont rendue vulnérable et volatile. Afin de stabiliser le taux de change, la France a été contrainte de maintenir des taux d'intérêt élevés. Toutefois, cela a eu des conséquences négatives sur la croissance économique, la dette publique et les chances de créer de nouveaux emplois. Troisièmement, la France a vu dans l'intégration monétaire un instrument lui permettant d'influencer les actions de la Deutsche Bundesbank, qui dominait la politique monétaire en Europe avant la création de l'euro. À Paris, cependant, on reconnaît également que la création d'une monnaie commune pourrait être un moyen de contenir le pouvoir économique et politique de l'Allemagne en Europe. L'Allemagne, en revanche, se méfie de l'idée d'une monnaie commune. Elle poursuivait l'objectif de transférer le modèle du mark allemand stable et de la Bundesbank indépendante dans la structure institutionnelle de la monnaie européenne. Il a également insisté sur une convergence suffisante des économies participantes. Toutefois, cet objectif n'a pas été atteint à ce jour. En raison de la construction inachevée de l'Union économique et monétaire (UEM), de l'absence de réformes structurelles ambitieuses au niveau national et d'une série de chocs extérieurs, les divergences économiques et sociales se sont accrues. Celles-ci créent des tensions politiques au sein de la zone euro - y compris entre Paris et Berlin - et rendent encore plus lointaine la possibilité d'une stabilisation durable de l'union monétaire. Leurs priorités divergentes font qu'il est difficile pour l'Allemagne et la France de s'entendre sur l'orientation future de la zone euro. Paris a eu une expérience différente de celle de Berlin et un rapport différent à la politique monétaire en ce qui concerne les menaces d'inflation et l'influence des institutions supranationales sur la politique économique. Cependant, tous deux sont conscients que l'intégration monétaire est irréversible. Les défis du modèle économique français Un facteur important expliquant les différences de politique franco-allemande dans la zone euro est la différence des modèles économiques des deux pays. Dans presque tous les domaines, le Français emprunte une voie résolument différente de celle de l'Allemand, qu'il s'agisse du rôle de l'État dans l'économie, de la pensée économique, des structures économiques ou de l'efficacité des institutions du marché du travail. Depuis plusieurs décennies, le modèle économique français est confronté à de nombreux défis, tels que la faible compétitivité internationale, les lourdeurs bureaucratiques, les impôts élevés, la dette publique croissante et le chômage structurel. L'énorme implication du gouvernement dans l'économie est également un problème. À 55,9 % du produit intérieur brut (PIB), les dépenses publiques de la France en 2018 étaient les plus élevées en pourcentage parmi les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Le secteur public surdimensionné du pays est l'une des principales raisons des déficits budgétaires chroniques, des conflits avec la Commission européenne sur les plans de dépenses et des critiques de l'Allemagne. La dette publique française devrait passer de 98 % en 2019 à environ 120 % du PIB en 2022 en raison de la pandémie. En outre, la dette du secteur privé est relativement la plus élevée de la zone euro (150 % du PIB au deuxième trimestre de 2020). Les recettes fiscales de la France en pourcentage du PIB sont les deuxièmes plus élevées parmi les pays de l'OCDE après le Danemark, s'élevant à 45,4 % du PIB (2019). Ce chiffre est nettement supérieur à la moyenne de l'OCDE (33,8 %) et est également beaucoup plus élevé que celui de l'Allemagne (38,8 %). Le gouvernement français a donc peu de marge de manœuvre pour taxer davantage l'économie ; de plus, l'opinion publique n'accepte pas de nouvelles augmentations d'impôts. Depuis son entrée en fonction en mai 2017, le président Macron a lancé et mis en œuvre un grand nombre de réformes structurelles - en grande partie contre l'opposition de sa propre population. Néanmoins, aucune de ces réformes n'a réussi à surmonter les difficultés du modèle économique français. Dans le domaine des finances publiques en particulier, le manque de résultats substantiels est évident. Même si la BCE a considérablement réduit le coût du service de la dette, les perspectives d'évolution de la dette publique en France restent préoccupantes. Ces défis et les problèmes économiques et sociaux qui en découlent ont désormais un impact négatif sur la position politique de la France en Europe et sur l'équilibre de ses relations avec l'Allemagne. En raison de la marge de manœuvre politique limitée pour un véritable changement structurel chez elle, la France attache à la réforme de la zone euro l'espoir de pouvoir façonner sa politique budgétaire avec plus de souplesse et, globalement, l'espoir d'une évolution vers plus d'interventionnisme économique dans l'UE et la zone euro. Ces attentes sont en contradiction avec la position traditionnelle de l'Allemagne, qui attache de l'importance au caractère contraignant des règles budgétaires dans l'union monétaire et souligne la nécessité de réformes structurelles nationales.
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    L'Inde

    PM Modi skeds a high-profile visit to France after India-EU Summit in Portugal Le PM Modi prévoit une visite de haut niveau en France après le sommet Inde-UE au Portugal. L'Inde et l'Union européenne devraient signaler le début des négociations en vue d'un accord élargi sur le commerce et l'investissement (BBTIA) lors du sommet du Portugal le 8 mai. Le Premier ministre Narendra Modi assistera au sommet Inde-UE à Lisbonne avant de s'envoler pour la France pour une visite bilatérale de haut niveau, selon des personnes au fait de la situation. Les négociations techniques sur l'accord commercial, qui sont également poursuivies par le ministre des affaires étrangères S. Jaishankar au niveau diplomatique, débuteront entre le 9 et le 19 avril. Il est possible qu'une rencontre entre le ministre du commerce, Piyush Goyal, et le vice-président exécutif et commissaire européen au commerce, Valdis Dombrovskis, ait lieu à la fin du mois. La date de la rencontre Goyal-Dombrovskis n'a pas encore été fixée, ont indiqué des diplomates européens. Bien que l'Inde soit l'un des principaux partenaires commerciaux de l'UE, les négociations commerciales, qui ont débuté en 2007, ont été lentes par le passé, avec des divergences sur les niveaux tarifaires des vins et spiritueux, des composants automobiles, des petites voitures et de la sécurité des données. "Toutefois, les deux parties ont fait preuve de plus de souplesse cette fois-ci et sont disposées à adopter une attitude positive à l'égard des exportations des deux blocs", a déclaré un haut fonctionnaire. L'UE sera sous pression pour conclure l'accord commercial avec l'Inde puisque l'Inde devrait signer un accord commercial bilatéral avec la Grande-Bretagne post-Brexit lors de la visite du Premier ministre britannique Boris Johnson à New Delhi le 26 avril. Le PM Modi, qui se rendra au Portugal pour le sommet Inde-UE qui se tient dans l'ombre de la pandémie de coronavirus, poursuivra la deuxième étape de sa tournée en France pour une visite bilatérale. La sécurité maritime sera au cœur de ses discussions au sommet avec le président français Emmanuel Macron. Le programme général de la visite bilatérale en France sera finalisé au cours de la visite de deux jours du ministre des affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, en Inde à partir du 12 avril, mais les deux pays devraient donner un nouveau sens à la coopération en matière de défense et de sécurité, outre la synergie politique dans les plateformes multilatérales. Le conseiller diplomatique du Président Macron, Emmanuel Bonne, est également très impliqué dans l'exercice bilatéral avec un accent particulier sur l'acquisition de nouvelles capacités et des dernières technologies pour contrer toute agression dans l'Indo-Pacifique.
  10. La PSDC a toujours un statut différent en France et en Allemagne. Néanmoins, Berlin et Paris continuent de diverger dans leur approche de la PSDC. Cela ne s'applique pas seulement aux tâches attribuées au format dans chaque cas. La PSDC continue d'avoir un statut différent dans les deux pays. L'Allemagne, qui dispose d'un capital politique important, tente de développer progressivement la PSDC au sein des structures existantes. La France, en revanche, compte tenu de l'orientation américaine vers la région indo-pacifique, considère qu'il est nécessaire de modifier rapidement et globalement la politique de défense de l'UE afin de disposer d'un "plan B" vis-à-vis de l'OTAN et des États-Unis. Le compromis comme obstacle La conséquence de ces divergences franco-allemandes est qu'il faut sans cesse trouver des compromis laborieux et que les initiatives politiques novatrices ne se concrétisent pas. Par exemple, Berlin et Paris n'ont guère exercé d'influence conjointe sur l'avancement de la PESCO depuis qu'ils ont officiellement mis fin au différend sur son objectif et sa forme à l'été 2018. Pourtant, il était déjà clair quelques mois plus tard que la grande majorité des projets PESCO ne contribuent pas à atteindre le niveau d'ambition de la PSDC défini par les États membres en 2016. Situés à l'extrémité inférieure de l'éventail des performances, les projets PESCO consistent principalement en ce que les États membres étaient disposés à développer au niveau national. Les lacunes qui existent depuis des années dans les capacités stratégiques essentielles telles que la reconnaissance ou le transport aérien ne sont pas comblées par les États membres dans leurs projets PESCO. L'initiative européenne d'intervention lancée par la France n'a pas non plus répondu aux attentes jusqu'à présent. Et le prochain conflit entre Berlin et Paris se profile déjà à l'horizon. Aucune des parties n'a développé une idée commune du type, de l'intensité et de la portée des opérations militaires que les États membres de l'UE devraient décider pour atteindre le niveau d'ambition militaire de la PSDC. Alors que la France est susceptible de plaider pour un niveau d'ambition correspondant à une puissance géopolitique dans l'élaboration de la boussole stratégique, l'Allemagne est susceptible de plaider pour un objectif moins ambitieux, dans la lignée de la PSDC précédente. Il faut s'attendre à un compromis bilatéral, qui devrait une fois de plus renforcer l'impression que l'UE est incapable d'obtenir des résultats tangibles en matière de politique de sécurité et de défense. La France verra ainsi confirmées ses intentions d'approfondir la coopération en matière de défense en dehors de l'UE.
  11. Par John Flaxman — Division of Rare and Manuscript Collections, Cornell University Library [1], Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2826491 Gravure pour la Divine Comédie de Dante représentant un hippogriffe ou un griffon. Illustration de John Flaxman, gravée par Tommaso Piroli. Division of Rare and Manuscript Collections, Cornell University Library, 1793. En fait un hippogriffe, c'est un griffon c'est à dire un gripen en Suédois
  12. Berlin a réagi très prudemment à l'appel de M. Macron en faveur d'une revalorisation de la clause d'assistance du traité de Lisbonne. Le conflit entre la France et l'Allemagne sur une réforme de l'article 42.7 du traité de Lisbonne a déjà été désamorcé, du moins pour le moment, à la fin du mois de mai 2020. Cet article contient une clause d'assistance mutuelle pour les États membres de l'UE qui doit s'appliquer en cas d'attaque armée. Le désaccord franco-allemand est apparu après que le président Macron a proposé des "mesures pour renforcer la solidarité européenne en matière de sécurité" en août 2018. Dans un discours, il a déclaré : "Nous devons en effet donner plus de substance à l'article 42, paragraphe 7, du traité sur l'Union européenne, que la France a invoqué pour la première fois après les attaques terroristes de 2015". La France est prête à engager un débat concret entre les Etats européens sur la nature des relations de solidarité et de défense mutuelles qu'impliquent nos obligations au titre du traité. L'Europe ne peut plus laisser sa sécurité aux seuls États-Unis. Il nous appartient aujourd'hui d'assumer nos responsabilités et de garantir la sécurité, et donc la souveraineté, de l'Europe. "Berlin a réagi avec une grande retenue à l'appel de Macron en faveur d'une amélioration substantielle de la clause d'assistance mutuelle. Du côté allemand, on craint que l'UE ne soit encore plus divisée. En particulier, les États d'Europe centrale et orientale, qui sont étroitement liés aux États-Unis, sont effrayés par la perspective de s'aliéner davantage Washington en développant une politique de défense européenne distincte. En guise de compromis, le gouvernement allemand a proposé de lancer un processus de discussion et de consultation avec tous les États membres pendant la présidence allemande de l'UE en 2020 et d'élaborer une "boussole stratégique". Berlin et Paris ont finalement convenu de poursuivre les deux processus - la réforme de l'article 42 et l'élaboration du compas stratégique. Paris continue d'envisager de développer la clause d'assistance mutuelle de manière à ce qu'elle puisse être appliquée en cas d'attaque cybernétique ou conventionnelle contre des États comme la Finlande ou la Suède qui appartiennent à l'UE mais pas à l'OTAN. Lors de la présidence française en 2022, Paris souhaite donc faire signer une déclaration politique dans laquelle les États de l'UE préciseraient ce qu'ils feraient en cas d'invocation de l'article 42.7. Des tensions entre Paris et Berlin sont donc encore à prévoir sur cette question. Double vision de la PSDC La liste des points de friction franco-allemands pourrait être étendue indéfiniment. Par exemple, la question de savoir si le plan de développement des capacités (CDP) de l'Agence européenne de défense doit devenir contraignant pour les États membres fait l'objet d'un débat. Il existe également un désaccord sur la question de savoir si la gestion des crises par l'UE doit être développée davantage par le biais de ses propres interventions, tant civiles que militaires, ou par la formation de pays tiers. Au fond, tous les conflits entre Berlin et Paris ont la même origine : les deux parties accordent une importance différente à la PSDC et à son développement. La République fédérale investit beaucoup de capitaux dans les institutions multilatérales. Elle les considère comme des piliers de l'ordre international et donc irremplaçables. La réaction de Berlin aux formats plus flexibles, pragmatiques ou ad hoc est tout aussi réservée. Selon l'Allemagne, ils risquent d'affaiblir ou de fragmenter les institutions multilatérales existantes. En outre, Berlin considère la PSDC comme un projet d'avenir capable de renforcer la cohésion des États membres de l'UE. Il est donc important de le rendre aussi "inclusif" que possible. Pour Berlin, les "étapes intermédiaires visant à renforcer la confiance" sont le meilleur moyen de permettre à l'UE de se protéger à l'extérieur. Notamment parce que le gouvernement allemand considère la PSDC avant tout comme une entreprise politique, les scénarios de déploiement concrets restent assez pâles dans le débat allemand. Au mieux, l'accent est vaguement mis sur la gestion des crises dans le voisinage européen. Paris, en revanche, a toujours considéré la PSDC uniquement comme un cadre pour sa politique de sécurité et de défense reposant sur trois piliers. La France a utilisé les relations transatlantiques et l'OTAN - en tant que premier pilier - dans la lutte contre le terrorisme international sur le continent africain, ainsi qu'en Syrie et en Irak. Paris a consolidé son partenariat avec les États-Unis sans avoir à trop s'impliquer dans la défense collective de l'OTAN. La PSDC - deuxième pilier et, pour la France, liée à l'axe Berlin-Paris - a servi au pays à faire avancer sa quête d'indépendance en matière de sécurité et de défense vis-à-vis des États-Unis, mais aussi à obtenir un soutien supplémentaire pour ses opérations en Afrique. Enfin, la France a compensé la faible propension des États de l'UE à devenir opérationnels et à investir dans des capacités stratégiques essentielles par une relation de sécurité étroite avec le Royaume-Uni - le troisième pilier. L'industrie de la technologie de défense de l'île a contribué à maintenir la base industrielle et technologique de défense de l'Europe, qui était si importante pour Paris. Un environnement modifié - la France sous pression pour agir Cependant, quatre événements politiques et géopolitiques ont incité la France à ajuster progressivement sa stratégie au cours des dernières années. Un premier tournant a été l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014 en violation du droit international et son ingérence ultérieure dans les affaires intérieures des États de l'UE par le biais de mesures de désinformation. En conséquence, une majorité de membres européens de l'OTAN ont privilégié la défense collective à la gestion des crises internationales, à un moment où la France avait besoin de soutien dans sa lutte contre le terrorisme international. Depuis les attaques terroristes de Paris de 2015 - deuxième cran - ce combat est la mission centrale des forces armées françaises. Pendant ce temps, les missions correspondantes au Moyen-Orient, au Sahel et sur le territoire national font des ravages - les forces armées sont débordées. Les capacités essentielles sont de moins en moins disponibles, car les investissements nécessaires pour les acquérir ou les moderniser sont victimes du coût élevé des missions. Le référendum sur le Brexit de 2016 - en tant que troisième choc - a imprégné d'incertitude la relation spéciale avec le Royaume-Uni et a accru le désarroi de la France. Alors que Berlin n'a ressenti aucune pression pour modifier son approche du développement de la PSDC, Paris a été contraint de trouver de nouveaux alliés et de l'argent frais pour poursuivre ses opérations militaires avec des capacités modernes. La France a répondu à la nécessité de tester de nouvelles approches de la coopération en matière de défense avec sa Revue stratégique de défense et de sécurité nationale publiée en octobre 2017. Le document accorde une importance particulière aux formats minilatéraux. Elle a également constitué une réponse à l'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis en 2016 - le quatrième tournant en quelques années. Le changement à la Maison Blanche a entraîné une détérioration des relations transatlantiques et les garanties de sécurité de l'Amérique ne semblent plus fiables. L'Europe devra être capable de se défendre à l'avenir, telle est la conviction qui s'est consolidée à Paris dans ce contexte. Ainsi, la Revue stratégique indique clairement que la France soutient toutes les initiatives de PSDC qui renforcent les capacités d'intervention militaire des Etats membres.
  13. Picdelamirand-oil

    Tornado

    On sait maintenant que le fondeur c'est UMS, franco allemand. Le seul cas de sourcing US en puces hyper sur Rafale concernait les émetteurs du Spectra (soit 10ans avant). Devant la stabilité des puces UMS, l'approvisionnement Triquint a été arrêté et n'a pas été envisagé pour les puces GaN.
  14. Picdelamirand-oil

    A330 MRTT

    Je suis sûr que de toute façon ça a de l'intérêt.
  15. Ben c'est de moi, même si je me suis inspiré de différentes lectures. Je n'interviens pas sur les blogs finlandais et suisses. Mais je l'ai mis là: https://www.strategicfront.org/forums/threads/rafale-rb-of-indian-air-force-news-and-discussions.3/post-174404
  16. Le Rafale est là pour rester Aujourd'hui, le Rafale est au sommet de la technologie. Son système d'arme n'est pas très différent de ce qui se fait de mieux pour les avions dit de cinquième génération. C'est un système d'arme qui réalise un équilibre parfait entre technologie et cinématique. En outre, on a un optimum du point de vue du coût de l'entretien, de la disponibilité, de la fiabilité et des possibilités de production en masse. Les avancées technologiques en cours telles que le GaN, les armes intelligentes, la connectivité accrue qui permet la guerre en réseaux et les capteurs étendus vont augmenter son utilité. La guerre du futur sera réseaux centrée avec des machine pilotées par des humains et des machines pilotées par l'intelligence artificielle. Les drones ailiers, les UCAV, les essaims de drones et les armes intelligentes formeront une équipe avec un vaisseau-mère habité. Ces systèmes amélioreront considérablement l'utilité du Rafale. La guerre sera menée en zone dangereuse sans que les systèmes habités ne soient mis en danger. Récemment, le chef d'état-major de l'armée de l'air américaine, le général Charles Brown Jr., a déclaré aux médias que l'armée de l'air étudiait une "nouvelle conception" pour remplacer des centaines de F16 vieillissants. Le F-35 était censé remplacer le F16, mais il est surclassé dans la plupart des missions que l'USAF effectue aujourd'hui. Le coût d'acquisition du F35 a été réduit de manière significative, mais l'entretien de cet avion nécessite des fonds beaucoup plus importants. L'approche tout furtif semble bien être une impasse. La bonne approche consiste à trouver le bon équilibre entre les avions de combat furtif comme le NGF et des avions moins coûteux comme le Rafale. Si l'on applique la règle du 80-20, 80 % des missions peuvent être exécutées par des Rafale et le réseau qu'ils dirigent pour seulement 20 % des dépenses totales. Aujourd'hui, alors que les budgets ne sont pas illimités comme pendant la "guerre froide", une approche équilibrée donnera des résultats susceptibles de modifier le positionnement stratégique à long terme.
  17. La PSDC - un instrument, pas une pierre angulaire de la politique de sécurité et de défense française L'UE et son environnement géopolitique ont connu des changements radicaux au cours de la dernière décennie. Dans ce contexte, depuis novembre 2016, les États membres et la Commission européenne ont pris diverses initiatives visant à donner à l'UE un plus grand degré d'autonomie stratégique en matière de sécurité et de défense. Par exemple, la coopération structurée permanente (PESCO) a été activée. L'examen annuel coordonné de la défense (CARD) a institutionnalisé un échange systématique entre les États membres sur leurs plans de défense. Le Fonds européen de défense (FDE) vise à apporter un soutien financier à la coopération en matière d'acquisition de capacités militaires (nucléaires). Afin de donner une orientation stratégique unifiée à la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) de l'UE, Bruxelles et les États membres travaillent depuis l'été 2020 sur une "boussole stratégique". La France et l'Allemagne ont joué un rôle important dans cette évolution. Leurs cultures stratégiques différentes et leurs relations différentes avec l'OTAN ont rarement fait obstacle à Paris et à Berlin lorsqu'il s'est agi de faire progresser la PSDC. Même sous la présidence d'Emmanuel Macron, la coopération bilatérale sous ce format a d'abord connu un bon départ. Le 13 juillet 2017, le Conseil franco-allemand de défense et de sécurité (DFVSR), avec Macron et la chancelière Angela Merkel à sa tête, a accepté de donner un nouvel élan à la PSDC. Les deux parties ont convenu que l'UE devait devenir "un véritable acteur mondial dans le domaine de la sécurité et de la défense également". Ce processus devait être poursuivi par l'acquisition de capacités militaires ambitieuses et par la PESCO. Comme l'ont noté l'Allemagne et la France, cette dernière offre "le cadre politique permettant aux États membres de l'UE d'améliorer leur solidarité et leur coopération ainsi que leurs instruments militaires et leurs capacités de défense respectifs par le biais d'initiatives coordonnées et de projets concrets ; cela contribuera à la réalisation des objectifs de l'UE". Conformément aux dispositions de l'article 46 du traité de Lisbonne, le PESCO est ouvert à tous les États membres. Toutefois, les critères à remplir ont été initialement contestés, le texte du traité étant vague à cet égard. C'est pourquoi le Conseil franco-allemand de défense et de sécurité a élaboré en juillet 2017 un catalogue correspondant d'obligations contraignantes ; il a été adopté par les États membres de l'UE peu après et constitue depuis lors la base de la participation à la PESCO. Inclusif ou ambitieux - le compromis franco-allemand s'effondre Cependant, il est vite apparu que l'accord franco-allemand avait des pieds d'argile. Deux mois après la réunion au sommet, M. Macron a présenté une initiative d'intervention européenne (EI2) dans son discours sur l'Europe à la Sorbonne. Son objectif, a-t-il dit, est de développer une culture stratégique commune. Il a admis que des "progrès historiques ont été réalisés" dans le cadre de la PSDC. Mais en même temps, a-t-il insisté, "nous devons aller plus loin". Sans une culture stratégique commune, a-t-il dit, l'Europe ne pourra pas devenir autosuffisante dans le domaine de la défense. Les contours de l'initiative d'intervention sont initialement restés flous. Lorsqu'il est apparu que l'EI2 devait être mis en place en dehors des structures de l'UE, Berlin a tenté d'empêcher le projet sous cette forme. L'initiative a sapé la PSDC et a dû être transférée dans le cadre de l'UE en conséquence. Paris, quant à elle, a critiqué l'Allemagne pour son aspiration à une PESCO inclusive et sa volonté d'y associer tous les États membres de l'UE si possible. La partie française a fait référence à plusieurs reprises à la formulation du traité de Lisbonne. Selon ce texte, la PESCO est ouverte aux Etats membres "qui répondent à des critères plus exigeants en termes de capacités militaires et qui ont pris entre eux des engagements plus poussés en ce qui concerne les missions les plus exigeantes". Le 11 décembre 2017, cependant, l'interprétation plus ouverte du gouvernement allemand a prévalu. À l'époque, 25 des 28 États membres de l'UE ont déclaré leur participation à PESCO. La France a répondu en ne participant que modérément au format. Le 6 mars 2018, le Conseil a adopté 17 projets PESCO ; la France n'était impliquée que dans huit d'entre eux. Le conflit entre Berlin et Paris sur le meilleur modèle pour faire avancer la politique de défense européenne n'a été désamorcé que quelques mois plus tard. Lors de la réunion du Conseil des ministres franco-allemand à Schloss Meseberg en juin 2018, les deux parties ont souligné " l'importance de poursuivre la formation d'une culture stratégique commune à travers l'Initiative européenne d'intervention, qui sera liée aussi étroitement que possible à la Coopération structurée permanente ". Six jours plus tard, le protocole d'accord pour l'EI2 était signé. La France a ensuite renforcé son engagement envers la PESCO. Points de friction dans la mise en œuvre du programme de réforme de la PSDC Dans les autres dossiers clés de la PSDC, l'Allemagne et la France ont également poursuivi et continuent de poursuivre des objectifs différents. Cela vaut, par exemple, pour la mise en œuvre du programme de réforme de la PSDC, qui a été adopté par les ministres des affaires étrangères de l'UE en 2016. Ici, Paris s'est longtemps opposé à la participation de pays tiers à la PESCO ainsi qu'à des projets d'armement soutenus financièrement par le Fonds européen de défense. En particulier, la France craignait que les États-Unis n'influencent le développement de la PSDC en participant aux projets PESCO et EVF. Washington pourrait ainsi, craignait-on, s'opposer aux efforts de la France pour réduire la dépendance des Etats de l'UE vis-à-vis de l'Amérique en matière de politique d'armement. Berlin était toutefois ouvert à la participation du Royaume-Uni et des États-Unis. Les critiques de l'administration Trump, selon lesquelles le PESCO et le FVE représentaient des mesures protectionnistes et faisaient en outre double emploi avec les structures correspondantes de l'OTAN, ont suscité une certaine résistance en Allemagne. Ce n'est qu'en octobre 2020, sous la présidence allemande du Conseil de l'UE, qu'un compromis a été trouvé, selon lequel des règles de coopération distinctes seraient formulées pour chaque projet PESCO.
  18. Pourquoi l'A330 MRTT d'Airbus est en route pour atterrir au Canada Par Michel Cabirol | 02/04/2021, 6:00 | 586 mots Le Canada souhaite acquérir une nouvelle flotte d'avions-ravitailleurs pour remplacer ses cinq vieux CC-150 Polaris mis en service en 1992 dans l'ARC après avoir été rachetés à la compagnie Wardair. (Crédits : Airbus Group) Airbus est qualifié comme soumissionnaire pour le projet Avion stratégique de transport et de ravitaillement en vol (ASTRV) auprès du gouvernement canadien. Il est le seul à l'être, Boeing n'ayant pas été qualifié. L'A330 MRTT a toutes les chances de gagner une nouvelle compétition à l'international. Selon nos informations, Airbus est le seul constructeur qualifié comme soumissionnaire pour le projet Avion stratégique de transport et de ravitaillement en vol (ASTRV) auprès du gouvernement canadien. Boeing n'a pas été retenu, explique-t-on à La Tribune. Dans le cadre du programme ASTRV, le ministère de la Défense canadien avait officiellement invité le 12 février les avionneurs à se lancer dans le processus de remplacement de la flotte Airbus A310 MRTT multirôles (CC-150 Polaris) de l'Aviation royale canadienne (ARC). Le coût du projet est évalué de façon large entre 1 et 4,99 milliards de dollars canadiens (entre 680 millions et 3,37 milliards d'euros) par le ministère de la Défense canadien. Les coûts seront affinés en fonction de l'avancement du projet. Premiers avions attendus en 2028/2029 Le Canada souhaite acquérir une nouvelle flotte d'avions-ravitailleurs pour remplacer ses cinq vieux CC-150 Polaris mis en service en 1992 dans l'ARC après avoir été rachetés à la compagnie Wardair. Connue sous le nom d'avion stratégique de transport et de ravitaillement en vol (ASTRV), cette nouvelle flotte effectuera de multiples tâches, telles que le ravitaillement en vol d'autres avions, le transport aérien de personnel militaire et de fret, les évacuations médicales et le transport stratégique de responsables du gouvernement du Canada. Les premiers avions sont attendus en 2028/2029. L'armée de l'air canadienne disposera de la totalité de sa flotte en 2030/2031. Outre les appareils, le Canada souhaite également acquérir "une solution de soutien en service pour le nouvel aéronef, ainsi qu'une infrastructure pour abriter et entretenir la flotte à la base d'opérations principale, la 8e Escadre Trenton (Ontario)". Enfin l'industriel devra fournir une capacité de formation et de simulation pour préparer et maintenir l'état de préparation des équipages. Un appareil interopérable Selon le ministère de la défense canadien, le nouvel appareil sélectionné devra améliorer la polyvalence, la capacité d'adaptation, l'interopérabilité avec les nations alliées, la sécurité des communications et l'autoprotection de la flotte de l'ARC. Le président d'Airbus Defence and Space Canada, Simon Jacques, a rappelé dans le communiqué d'Airbus que "le MRTT est opéré par 13 nations, dont des alliés clés de l'OTAN et des partenaires du Groupe des cinq (Five Eyes) comme l'Australie et le Royaume-Uni". Airbus a déjà reçu 61 commandes d'A330 MRTT de la part de 13 nations : Arabie Saoudite (6 appareils), Australie (7), Corée du Sud (4), Émirats Arabes Unis (3), France (12), Royaume-Uni (14), Singapour (6) et une commande mutualisée (9) pour cinq pays (République tchèque, Allemagne, Belgique, Luxembourg, Norvège et Pays-Bas). Airbus revendique autour de 90% de part de marché (hors US) sur les 12 dernières années. Dans le cadre de cet appel d'offre, le Canada demande à Airbus des retombées industrielles et technologiques (RIT). La politique des RIT exige en effet que le soumissionnaire gagnant, fasse des investissements au Canada de valeur égal à celle du contrat. Cela tombe bien, Airbus est déjà très présent au Canada. Il compte déjà environ 3.800 employés à travers le pays et génère plus de 23.000 emplois indirects dans le secteur aéronautique. Airbus travaille avec plus de 665 fournisseurs dans neuf provinces, s'approvisionnant pour 1,8 milliard de dollars canadiens (1,22 milliard d'euros) auprès d'entreprises canadiennes. En outre, toutes les divisions d'Airbus sont présentes au Canada : avions commerciaux à Mirabel, hélicoptères à Fort Erie, et Défense et Espace à Ottawa.
  19. MBDA ready to advance Anglo-French Storm Shadow successor By Craig Hoyle1 April 2021 MBDA expects to later this year advance to its next phase an Anglo-French project to develop a replacement for its Storm Shadow/SCALP-EG cruise missile, says chief executive Eric Beranger.
  20. Le nombre de modules étant classifié, des ingénieurs de Thales sont devenus des spécialistes de photoshop.
  21. SCAF : Dassault Aviation et Airbus ont trouvé un accord de principe sur l'avion de combat (NGF) Par Michel Cabirol | 02/04/2021, 10:20 | 593 mots Les industriels et les États souhaitent faire avancer ce jalon important de ce programme avant les échéances électorales allemandes puis françaises. (Crédits : Dassault Aviation / Eridia Studio / V. Almansa) Selon plusieurs sources concordantes, Dassault Aviation et Airbus ont réussi à trouver un accord de principe sur l'avion de combat (Next Generation Fighter, NGF), un des volets du programme SCAF (Système de combat aérien du futur). Des négociations au bord du précipice à un accord inespéré sur le SCAF... Dassault Aviation et Airbus ont bel et bien réussi à trouver un accord de principe sur l'avion de combat (Next Generation Fighter, NGF), le fameux pilier 1 du programme Système de combat aérien du futur (SCAF), selon plusieurs sources concordantes. Les séances de "psychothérapie" organisées par le Sénat, qui a auditionné séparément les responsables de Dassault Aviation et d'Airbus sur les difficultés rencontrées dans les négociations sur le programme SCAF, a fonctionné au-delà des attentes des partisans de la coopération franco-allemande. Après ce déballage inédit (viril mais correct) sur des négociations en cours, les deux industriels, qui se sont dits publiquement les choses qu'ils devaient se dire, se sont finalement remis au travail de façon plus apaisée pour trouver cet accord de principe, qui n'est pas encore un accord signé. La Tribune n'est d'ailleurs pas en mesure à ce stade de révéler les contours de l'accord. Les deux industriels ont donc fait des propositions communes. Cet accord est examiné actuellement par les trois États membres du programme SCAF (Allemagne, Espagne et France) et doit, surtout, atterrir à la commission des finances du Bundestag très rapidement. Car les industriels et les États souhaitent faire avancer ce jalon important de ce programme avant les échéances électorales allemandes puis françaises. "Dans notre prévision initiale, notre objectif était de passer devant le Parlement au mois de mai 2021, c'est-à-dire qu'il fallait terminer toutes les négociations en février 2021. Ce calendrier est-il encore tenable ? Je le pense mais ce n'est pas garanti (...) Il ne nous reste plus que quelques jours pour parvenir à cette finalisation", avait expliqué le 17 mars au Sénat le patron d'Airbus Defence & Space, Dirk Hoke. Une fois cette course de haies franchie, le sens de l'Histoire de la coopération européenne pourra alors se poursuivre mais elle ne sera jamais un long fleuve tranquille. Des négociations à terminer sur le pilier 2 L'accord de principe entre les industriels sur le démonstrateur NGF en poche, la pression va s'exercer et s'accentuer sur le pilier 2 (moteur du NGF), où les négociations entre Safran, le motoriste allemand MTU et l'espagnol ITP (filiale de Rolls-Royce, qui fait partie du programme concurrent italo-britannique Tempest) ne sont pas encore terminées. Elles butent toujours sur le moteur, qui va équiper le démonstrateur. Safran, en tant que leader du pilier, plaide logiquement pour propulser le démonstrateur par un M88 (moteur du Rafale) amélioré tandis que MTU et ITP poussent l'Eurojet (moteur de l'Eurofighter). En clair, les "joyeusetés" récurrentes de la coopération européenne... Deux autres piliers - cloud de combat et remote carrier (drones, missiles...) - ont déjà fait l'objet d'un accord entre Airbus, qui a la maîtrise d'oeuvre, et les partenaires principaux de ces volets du programme. Le directeur de la stratégie d'Airbus Antoine Bouvier avait d'ailleurs clairement annoncé que plusieurs accords avaient déjà été signés avec quatre industriels sur plusieurs piliers du programme. "Nous avons mené des négociations, nous avons un accord industriel en France avec Thales. Nous avons mené des négociations, nous avons un accord industriel en Espagne avec Indra. Nous avons mené des négociations, nous avons un accord industriel en Allemagne avec Hensoldt. Nous avons mené des négociations, nous avons un accord industriel en France et en Allemagne avec MBDA", avait-il énuméré.
  22. L'alliance étroite de la France avec les EAU a probablement été décisive dans le soutien de Macron à Haftar. En ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, il s'agit d'un motif de la politique française en Libye qui a caractérisé la coopération de Le Drian avec Haftar pendant la présidence de Hollande et qui, sous Macron, persiste principalement sous forme de dépendance au sentier. Les attaques terroristes dévastatrices de 2015 en France ont conduit Paris à se concentrer bien plus qu'auparavant sur le contre-terrorisme à l'étranger, de préférence en Syrie, en Irak, au Mali et en Libye. Il semblait secondaire de savoir s'il y avait un lien direct entre les groupes djihadistes sur le terrain et la menace en France même, et si l'action française était susceptible de contenir les actions de ces groupes. Ce qui importait le plus, selon les mots d'un diplomate français, c'est que le soutien visible à des combattants terroristes supposés comme Haftar garantissait que les forces populistes de droite n'avaient pas de cible politique intérieure. En fait, le gouvernement français pouvait difficilement ne pas remarquer que Haftar utilisait ses méthodes brutales pour combattre non seulement les djihadistes mais un éventail beaucoup plus large d'opposants, créant ainsi un terrain propice à une radicalisation accrue, utilisant la lutte contre la terreur comme couverture pour ses ambitions autocratiques, et donnant également une forte impulsion aux salafistes radicaux dans ses rangs. Même après le début de la guerre autour de Tripoli, le ministre des affaires étrangères, M. Le Drian, a continué à souligner que la coopération avec Haftar ne visait qu'à combattre la terreur afin de protéger la France. Cependant, cette ligne officielle n'a jamais été plausible. Le facteur décisif du soutien continu de Macron à Haftar, malgré le fait que l'État islamique (EI) avait déjà perdu tout son territoire en Libye en 2017, était probablement l'alliance étroite de la France avec les EAU et l'Égypte. Cela résultait déjà d'une coopération militaire intensive et de l'existence d'une base navale française aux EAU, et a été cimenté entre 2014 et 2017 par les lucratifs contrats d'armement de la France avec les deux pays. Les slogans émiratis de "tolérance religieuse" et d'"hostilité à l'islam politique" ont également trouvé des partisans à l'Élysée et au Quai d'Orsay, qui ont certes négligé la promotion par Haftar des courants salafistes et de la radicalisation à travers ses guerres. La diplomatie française a travaillé en étroite collaboration avec les EAU en Libye - d'abord en tentant de donner du pouvoir à Haftar par le biais d'un règlement négocié, et à partir d'avril 2019 en empêchant toute pression occidentale sur le chef de guerre et ses soutiens étrangers, lui permettant de poursuivre sa guerre à Tripoli sans entrave. Pour aider Haftar à gagner, les alliés émiratis de la France ont même engagé des mercenaires russes, ce qui a entraîné une présence russe permanente en Libye. Après que l'intervention turque a contrecarré ce calcul, Macron a inlassablement dénoncé le rôle de la Turquie, mais n'a fait aucune mention des EAU. Si Macron et Le Drian étaient préoccupés par la stabilisation lorsqu'ils ont soutenu Haftar, cela signifierait que la politique française était fondée sur de graves erreurs d'appréciation. L'expansion d'Haftar dans le sud n'a pas du tout amélioré la situation sécuritaire dans la région. En fait, les conflits se sont intensifiés dans des cas isolés et ne sont toujours pas résolus. Plus important encore, il était prévisible, même avant la guerre de Tripoli, que la tentative de Haftar de prendre le pouvoir par la force entraînerait une déstabilisation massive. De plus, même si le chef de la milice vieillissant avait réussi, il n'était pas certain que la structure de pouvoir qu'il avait créée puisse survivre à sa mort. Cela indique également que la politique libyenne de Macron résulte principalement de l'alliance étroite avec les EAU, qui n'ont pas été affectés par la déstabilisation de la Libye. En tout cas, cette politique ne correspondait pas à l'intérêt européen de contenir les conflits. Conséquences Une première victime évidente des divergences franco-allemandes a été le rôle de leader de l'ONU dans la résolution des conflits. Alors que l'Allemagne s'est largement cantonnée à soutenir les médiateurs de l'ONU, Macron a tiré parti de leur rôle avec ses initiatives unilatérales en 2017 et 2018. Cela a certainement été perçu comme une perturbation à Berlin. Mais il n'y avait pas l'intérêt de haut niveau pour la question de la Libye qui aurait été nécessaire pour influencer Macron. L'attaque de Haftar sur Tripoli, acceptée au moins tacitement par la France, a finalement contrecarré tous les efforts de l'envoyé spécial des Nations unies, Ghassan Salamé. Ce dernier a longtemps préparé une "conférence nationale" censée préparer le terrain pour un règlement négocié et prévue pour la mi-avril 2019 - mais qui n'a jamais eu lieu en raison de l'offensive d'Haftar. Lors du processus de Berlin à l'automne 2019, la France a pris la tête du camp qui a déplacé l'attention de la mise en œuvre de l'embargo sur les armes vers les concessions exigées du gouvernement d'union, qui sont devenues une condition préalable à un cessez-le-feu. En effet, les partisans étrangers d'Haftar considèrent qu'ils ont un avantage militaire à ce stade et ne sont pas pressés de mettre fin à la guerre. En conséquence, la conférence de Berlin sur la Libye n'a pas atteint son objectif de mettre fin aux interférences étrangères. La conséquence a été l'expansion massive des interventions turques, émiraties et russes et une perte d'influence dramatique et probablement permanente pour l'Europe. Même si les diplomates européens tentent de répandre l'optimisme sur le processus de paix mené par l'ONU : Le fait qu'un cessez-le-feu ait été conclu en octobre 2020 et qu'un nouveau gouvernement d'unité ait été formé en février 2021 est en définitive dû au rapport de force russo-turc. Les Émirats arabes unis, la Turquie, la Russie et l'Égypte maintiennent leur influence en Libye malgré ces progrès. Même après la formation d'un gouvernement d'unité, les parties libyennes au conflit continuent de se méfier profondément les unes des autres, ce qui rend peu probable qu'elles travaillent au retrait de leurs partisans étrangers. Enfin, il existe un lien direct entre la partisanerie française en Libye et l'intervention de la France en Méditerranée orientale, où Macron a alimenté les tensions entre la Turquie et la Grèce. La Turquie avait lié le conflit libyen au différend frontalier maritime en Méditerranée en novembre 2019 en signant un accord sur le droit de la mer avec le gouvernement de Tripoli. La France et les Émirats arabes unis ont profité de cette occasion pour faire de la Grèce et de Chypre de nouveaux alliés pour Haftar. L'intervention turque qui a mis fin à la guerre à Tripoli a déclenché des attaques verbales répétées de la part de Macron, dans lesquelles il a fustigé la Turquie comme un fauteur de troubles et a faussement qualifié les mercenaires syriens qu'elle avait stationnés en Libye de " djihadistes " et de " terroristes ". Depuis lors, le gouvernement français s'est concentré sur la dénonciation des violations de l'embargo sur les armes par la Turquie, tout en ignorant largement celles des autres États. Cette ligne de conduite a aussi apparemment contribué à l'incident de juin 2020 entre un navire de guerre turc et un navire français au large des côtes libyennes, qui a depuis lors tendu les relations au sein de l'OTAN. Ainsi, la politique libyenne de la France, comme celle de la Turquie, a provoqué davantage de dissensions au sein de l'OTAN, ce qui fait le jeu de la Russie. Conclusions Les deux aspects déterminants de la politique libyenne de la France pendant le mandat du président Macron révèlent, d'une part, une caractéristique stylistique de la diplomatie de Macron, et d'autre part, une nouvelle facette structurelle de la politique étrangère française dans le voisinage sud. Plus souvent que son prédécesseur, Macron a attiré l'attention au niveau international par des initiatives impulsives, unilatérales, mais souvent infructueuses, et pas seulement en Libye. Le soutien à Haftar, quant à lui, découle principalement de l'alliance française de plus en plus étroite avec les Émirats arabes unis, qui repose sur des intérêts communs, notamment dans le domaine militaire et dans l'industrie de l'armement. Le résultat est une politique unilatérale qui s'aligne sur les intérêts des régimes autoritaires du Moyen-Orient, mais qui va à l'encontre de l'intérêt européen de stabiliser le voisinage sud. À Berlin, cette politique irrite, mais reste largement sans opposition ouverte.
  23. Macron joue les trouble-fête en Libye La politique libyenne d'Emmanuel Macron s'est jusqu'à présent caractérisée par deux aspects principaux : d'une part, des initiatives unilatérales éphémères qui ont rendu plus difficile le travail des médiateurs des Nations unies (ONU) et, d'autre part, le resserrement des rangs avec les Émirats arabes unis (EAU) dans la tentative ultérieurement manquée de porter au pouvoir par la force le chef de milice Khalifa Haftar. Dans une situation où les États-Unis n'ont pas joué leur rôle de force de l'ordre, la France a veillé à ce que l'Europe ne s'oppose pas plus fermement au soutien étranger à Haftar. Le résultat de cette politique a été une escalade sans précédent du conflit et l'intervention de la Russie avec le soutien des Émirats. La Turquie a réagi à cette évolution en intervenant en Libye pour contrer Haftar et les EAU. En guise de bilan de la politique libyenne de Macron jusqu'à présent, les Émirats arabes unis, la Russie et la Turquie ont massivement étendu leurs interventions, tandis que l'Europe a presque complètement perdu son influence dans le conflit. Même après la conclusion d'un cessez-le-feu en octobre 2020 et la formation d'un gouvernement d'unité en février 2021, ces puissances intervenantes continueront probablement à avoir le dernier mot. Par conséquent, les perspectives d'une solution durable au conflit sont faibles. À Berlin, la politique de la France en Libye a suscité de nombreux remous. Néanmoins, l'Allemagne s'est abstenue d'affronter la France au sujet de la Libye, car le conflit libyen ne bénéficie pas d'une priorité élevée dans la balance des intérêts franco-allemande du point de vue de Berlin. Au niveau européen également, M. Macron et son ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, n'ont pas eu besoin d'être persuadés pour empêcher l'adoption d'une ligne plus dure à l'égard d'Haftar et de ses soutiens étrangers, après des divergences initiales avec l'Italie. La diplomatie française a réussi à faire reculer l'objectif initial du processus de Berlin, qui était de freiner l'intervention étrangère. Les politiques déstabilisatrices de la France et la passivité de l'Allemagne se complétaient fatalement. Divergences Depuis la formation d'un gouvernement d'union sous l'égide de l'ONU fin 2015, les positions allemande et française sur la Libye divergent sensiblement. L'Allemagne a initialement soutenu le gouvernement d'unité, mais est restée neutre après que Haftar a lancé son offensive sur Tripoli en avril 2019. La France, en revanche, a apporté un soutien militaire à Haftar, principal adversaire du gouvernement d'union, à Benghazi dès le début de 2016. Les gains de terrain qui en ont résulté et le signal que ce dernier était le partenaire préféré de la France, malgré son opposition au gouvernement d'union, l'ont aidé à renforcer son autorité dans l'est. De cette façon, la France a contribué de manière significative à l'échec du gouvernement d'unité à atteindre son objectif le plus important, qui était d'unir le pays politiquement divisé. En 2017, Macron a été le premier dirigeant européen à recevoir Haftar, ce qui lui donne plus d'espoir. Plus tard, les forces spéciales françaises ont soutenu l'expansion des milices de ce dernier dans le sud de la Libye, ce qui a immédiatement précédé l'attaque de Tripoli et a été explicitement reconnu par le ministre des affaires étrangères Le Drian. Cela a sans aucun doute encouragé le chef de la milice à lancer son attaque sur Tripoli, dont les services de renseignement français devaient être parfaitement au courant en raison de leur coopération avec Haftar. Néanmoins, les diplomates français ont affirmé après coup qu'il avait toujours été déconseillé de lancer une offensive dans l'ouest de la Libye et qu'il avait été pris au dépourvu. Après le début de l'offensive, les diplomates français ont empêché la condamnation de Haftar par l'UE, minimisé les conséquences humanitaires de la guerre et dépeint les opposants du chef de guerre comme des terroristes et des criminels. La France a été aidée en cela par les actions des États-Unis. Les diplomates et militaires américains avaient fait comprendre à Haftar que Tripoli était une "ligne rouge". Ce n'est que plus tard que l'on a appris que ce dernier avait reçu le feu vert du conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton, immédiatement avant le début de l'attaque. Outre la divergence évidente entre l'Allemagne et la France dans leurs positions sur la Libye, trois différences fondamentales ressortent. Premièrement, l'importance de la Libye est pondérée de manière inégale. À Paris, la politique libyenne est une priorité absolue depuis des années et le pays bénéficie d'une grande attention de la part du président Macron et du ministre des affaires étrangères Le Drian. À Berlin, en revanche, le conflit libyen n'a suscité qu'un faible intérêt, qui n'a été que brièvement ravivé à l'occasion de la conférence de Berlin en janvier 2020 et qui s'est depuis considérablement atténué. Deuxièmement, la politique libyenne de l'Allemagne est fermement ancrée dans le multilatéralisme, tandis que les actions de Macron en Libye sont principalement unilatérales ou en alliance avec les EAU et l'Égypte. Certes, l'engagement de l'Allemagne en faveur du multilatéralisme en Libye manque de persuasion, car le soutien allemand au rôle de l'ONU vise avant tout à dissimuler le fait que Berlin ne mène pas une politique véritablement indépendante en Libye. L'embargo sur les armes décrété par l'ONU, que l'Allemagne ne cesse de souligner, n'est pris au sérieux ni par les membres du Conseil de sécurité ni par les États intervenants. Or, c'est précisément l'unilatéralisme français qui a contribué à l'échec des efforts de l'ONU. Cela est apparu clairement lors des deux sommets de Paris entre Macron, Haftar et le premier ministre du gouvernement d'union de l'époque, Faiez al-Serraj. Dans les deux cas, Macron a surpris à la fois l'ONU et ses partenaires européens avec une approche improvisée de la médiation. L'approche " go-it-alone " de Macron a été la principale cause des frictions franco-italiennes sur la politique européenne de la Libye en 2017 et 2018, l'Italie se sentant mise à l'écart. Troisièmement, Macron, comme ses prédécesseurs, est prêt à mener une action militaire en Libye, alors que l'Allemagne fait preuve de retenue militaire. Toujours sous le quinquennat de François Hollande, le ministre de la défense de l'époque, Le Drian, a commencé à soutenir Haftar avec des forces spéciales. Sous la présidence de Macron, les services de renseignement extérieurs français ont assuré la reconnaissance des offensives du chef de la milice, la France coopérant également en parallèle avec les commandants individuels du gouvernement d'union. Début 2019, les forces spéciales françaises ont soutenu l'expansion des milices d'Haftar dans le sud de la Libye. De même, dans l'attaque de Tripoli, la découverte d'armes françaises en juin 2019 a suggéré que les forces françaises étaient au moins temporairement impliquées avec les forces de Haftar. Cependant, le soutien politique français était beaucoup plus important pour sa guerre, car il lui fournissait la marge de manœuvre internationale nécessaire. Intérêts Pour expliquer la politique libyenne destructrice et infructueuse de Macron, le gouvernement français est souvent crédité de vouloir lutter contre le terrorisme et stabiliser le sud de la Libye afin de réduire les menaces pour les États alliés comme le Tchad et le Niger et pour les militaires français qui y opèrent. Mais ce schéma d'explication n'est pas convaincant. Au lieu de cela, des calculs qui ont peu à voir avec la stabilisation de la Libye semblent prévaloir.
  24. Les différences structurelles compliquent la coopération franco-allemande Ces changements d'hypothèses de base irritent la République fédérale parce qu'ils contredisent certaines des hypothèses allemandes. Cela concerne, par exemple, la flexibilité des formats et l'orientation opérationnelle. À cela s'ajoutent les particularités du système politique français, qui sont devenues très importantes pendant le mandat de Macron et ont rendu la coopération bilatérale encore plus difficile. Ainsi, ce n'est pas seulement le contenu mais aussi les processus de la politique française qui pèsent sur la coopération avec les partenaires. Les différences bilatérales les plus importantes concernent la culture stratégique, le rôle de l'industrie et la tradition administrative. Un facteur frappant sous la présidence de M. Macron est le grand pouvoir dont dispose le président, en vertu de la Constitution française, dans l'élaboration de la politique étrangère, de sécurité et de défense et en tant que chef des forces armées. Macron interprète les dispositions constitutionnelles de manière traditionnelle, dans le sens d'un "domaine réservé" présidentiel clair. Par conséquent, les ministères ne sont responsables que de la mise en œuvre des directives du président. Macron représente plus clairement les intérêts français et est plus disposé à s'engager dans un conflit que ses prédécesseurs, notamment vis-à-vis de l'Allemagne. Dans le même temps, le système français s'adapte aux orientations présidentielles plutôt que de les piloter. Il n'y a ni contrepoids systémique ni autorité de contrôle face au président, avec ses pouvoirs étendus pour façonner la politique. Macron décide rapidement et de manière largement autonome - même en contradiction avec ses partenaires si nécessaire. Cela rend la coopération avec des partenaires comme la République fédérale d'Allemagne plus difficile à plusieurs niveaux. En Allemagne, par exemple, les différents ministères ont une plus grande marge de manœuvre que leurs homologues français. Dans aucun autre pays européen de l'OTAN ou de l'UE, un chef d'État ou de gouvernement ne dispose d'autant de pouvoir que le président français. Le chancelier allemand ne peut pas prendre et appliquer des décisions unilatéralement dans la même mesure. Mais cela signifie aussi qu'il ne suffit pas à M. Macron de convaincre la chancelière de ses objectifs, il faut aussi convaincre d'autres acteurs politiques en Allemagne, en particulier le Parlement, pour que la coopération fonctionne. Les différences bien connues entre le système présidentiel en France et le système parlementaire en République fédérale, le centralisme d'un côté et le fédéralisme de l'autre, s'affrontent particulièrement sous Macron. Il peut prendre des décisions rapidement et de manière largement autonome - et le fait quand il le juge bon, même en contradiction ouverte avec les partenaires européens, comme dans le cas de la Libye ou de la Russie. C'est une autre caractéristique de la présidence de Macron. A Paris, face aux défis internationaux, on a le sentiment qu'il faut agir vite - alors que les autres Européens manquent de réponses. Macron affirme être capable de prendre des mesures perturbatrices si nécessaire, par exemple avec ses critiques acerbes à l'égard de l'OTAN, qu'il a qualifiée de "décérébrée". Cela s'inscrit dans sa démarche de "rupture", de rupture avec les modes de comportement traditionnels, comme il l'avait propagé avec succès lors de la campagne électorale présidentielle de 2017. De cette manière, cependant, Macron s'aliène ses partenaires européens, y compris l'Allemagne, surtout lorsque ces actions ne sont pas coordonnées ou ne le sont que tardivement et sans propositions de mise en œuvre suffisantes, par exemple lors de l'annonce de son initiative sur la Russie. Cela renforce l'impression, notamment en Europe centrale et orientale, que la France parle pour l'Europe sans mandat correspondant, mais pas avec l'Europe. Et donc l'inquiétude grandit que les approches françaises puissent contrecarrer les positions européennes. C'est le cas, par exemple, de la réponse bienveillante de Macron à la proposition de Poutine d'un moratoire sur les FNI, que les autres alliés de l'OTAN avaient rejetée. Globalement, cela donne une image ambivalente de la France en tant que pays partenaire. D'une part, il est l'un des rares en Europe à avoir présenté un concept remarquable et complet pour l'avenir de la politique étrangère, de sécurité et de défense européenne. D'autre part, Paris est un acteur qui irrite régulièrement l'Allemagne et d'autres pays européens en formulant des exigences élevées, en faisant cavalier seul et en faisant des propositions perçues comme provocatrices, ce qui, dans certains cas, les surcharge et rend les approches communes plus difficiles.
  25. La politique française de sécurité et de défense sous le président Macron - pragmatique, ambitieuse, disruptive La politique de sécurité et de défense actuelle de la France est façonnée par des hypothèses et des objectifs fondamentaux spécifiques qui se reflètent dans tous les domaines d'action examinés dans cette étude. Traditionnellement, la politique française de sécurité et de défense constitue un défi pour l'Allemagne, tant sur le fond que sur la forme. En ce qui concerne les intérêts nationaux, les formats de coopération et les principes régissant l'utilisation de la force militaire, la France suit une conception différente de celle de la République fédérale. Dans le même temps, Paris adopte une position plus offensive que Berlin. Depuis l'entrée en fonction du président Macron, ces différences se sont accentuées. Il en résulte des malentendus et des incompréhensions des deux côtés. Aujourd'hui, la relation bilatérale est tendue dans des domaines clés de la politique de sécurité - de l'OTAN et de la défense européenne à la coopération industrielle et aux dossiers spécifiques aux pays. Certes, les deux partenaires semblent être conscients de la nécessité de coopérer. Toutefois, les différences structurelles rendent cette tâche plus difficile et ralentissent les progrès vers des objectifs communs. Hypothèses de base sous Macron Ces dernières années, certaines hypothèses de base de la politique française de sécurité et de défense ont changé. Ce changement avait déjà commencé avant la présidence de Macron, mais il a depuis été avancé et écrit, par exemple dans la Revue stratégique de 2017, son actu-alization de 2021, et dans les contributions des responsables gouvernementaux. Macron a développé davantage sa vision du monde dans des interviews et des discours. Il en résulte une approche cohérente d'un point de vue français, mais qui n'est pas toujours suivie dans la pratique. Dans le même temps, certains partenaires de la France (dont l'Allemagne) ont du mal à se défaire de leurs présupposés sur la politique française. Cela conduit à des interprétations erronées et rend la coopération plus difficile. Pour Paris, le Brexit et la victoire électorale de Trump en 2016 ne sont pas des coïncidences, mais les conséquences d'un changement structurel. Du point de vue de Paris, le cadre européen et mondial de la politique de sécurité et de défense a fondamentalement changé. L'ordre mondial libéral qui avait dominé après la fin de la guerre froide, caractérisé par des institutions multilatérales, des alliances et le libre-échange, est donc de plus en plus remis en question, même dans les démocraties européennes. Dans cette perspective, des événements tels que la victoire électorale de Donald Trump en 2016 ou le Brexit ne sont pas des exceptions, mais des exemples et des conséquences de processus structurels de changement auxquels la France et l'Europe doivent réagir. Dans ce contexte, la capacité d'action de la France est considérée comme limitée lorsqu'il s'agit de façonner un ordre international de plus en plus caractérisé par la rivalité sino-américaine, les conflits systémiques et une nouvelle prétention des États-Unis au leadership. Paris ne voit de possibilités de façonner cet ordre qu'au niveau européen. C'est pourquoi, selon le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, les Etats du continent sont appelés "à revenir à nos objectifs européens et, ce faisant, à dépasser le narcissisme de nos petites différences". C'est une préoccupation que Paris considère comme extrêmement urgente, c'est pourquoi Le Drian a prévenu : "Nous sommes face à une alternative très claire - soit nous nous débarrassons de la retenue avec laquelle nous avons vécu pendant trop longtemps, soit nous sommes emportés par notre propre histoire." La perception française, cependant, est que les partenaires européens ne veulent pas reconnaître leur propre faiblesse stratégique dans un monde de plus en plus fondé sur la puissance, ou sont réticents à en tirer les conséquences. Pour la France, la réponse est la souveraineté européenne. Cela signifie une approche cohérente globale d'une Europe plus proactive dans ses perspectives politiques, technologiques, économiques, numériques et militaires, qui façonne activement son environnement et qui est un acteur plus confiant. Paris est convaincu que "c'est par une Europe plus unie et plus souveraine que nos intérêts dans le monde pourront être le mieux défendus et nos valeurs mieux promues." La souveraineté européenne, un concept clé Les idées d'autonomie et de souveraineté européennes ne sont pas nouvelles ; on les retrouve déjà dans des documents fondateurs français antérieurs. Mais elles sont exprimées de manière plus démonstrative qu'auparavant par le président Macron et les responsables du gouvernement parisien, notamment le ministre des affaires étrangères Le Drian et la ministre de la défense Florence Parly, et sont régulièrement précisées. Selon Macron, l'autonomie signifie "que nous définissons nous-mêmes les règles qui s'appliquent à nous". La souveraineté européenne, en revanche, serait un niveau de capacité d'action beaucoup plus élevé. Il faudrait un "pouvoir politique européen établi" - en d'autres termes, il faudrait que l'Europe soit réellement un acteur indépendant. Macron a admis à l'automne 2020 que l'Europe en était encore loin et que le concept de souveraineté était donc "exagéré". Ce qui est nouveau, en revanche, c'est la crainte que, dans le contexte de la rivalité sino-américaine, l'Europe soit de plus en plus déclassée et devienne une simple monnaie d'échange ("L'Europe est au menu mais pas à la table"). Il est vrai que la France s'inquiète de la perspective de voir les Etats-Unis réduire leur engagement de sécurité en Europe. Mais Paris craint encore plus que l'Europe ne devienne un pion dans le jeu des intérêts contradictoires sans pouvoir poursuivre ses propres objectifs politiques et façonner son propre environnement. Ainsi, Macron a prévenu qu'il s'agit de "définir les modalités de la souveraineté et de l'autonomie européennes afin de pouvoir exercer une influence sur nous-mêmes, au lieu de devenir le vassal de telle ou telle puissance sans pouvoir défendre notre position." Le destin de l'Europe doit être décidé en Europe et par les Européens, est un leitmotiv. Du point de vue français, l'Europe devrait, par exemple, devenir plus active dans les négociations sur les formats de suivi possibles après la fin du traité INF sur les systèmes nucléaires à portée intermédiaire. Les discussions ne doivent pas être laissées aux États-Unis et à la Russie. Après tout, c'est finalement l'Europe qui est à portée de ces missiles nucléaires. Parmi ses partenaires européens, Paris voit peu d'intérêt à suivre les idées françaises au-delà du niveau rhétorique et au rythme proposé. La France en conclut qu'elle devra peut-être agir seule ou de manière délibérément perturbatrice pour inciter les autres Européens à agir. Si l'on examine la politique française actuelle de sécurité et de défense, on peut identifier un certain nombre d'éléments déterminants : ∎ Relativisation de l'UE comme priorité normative : L'Union européenne reste un élément central, mais dans le domaine de la défense, la France s'est par le passé davantage préoccupée de l'Europe que de l'UE. Le Brexit renforce cette tendance. Cela apparaît clairement, par exemple, dans la Revue stratégique, sorte de Livre blanc allégé, que le président Macron avait rédigée après son entrée en fonction. Il fait la distinction entre "coopération européenne" et "coopération de l'UE". L'objectif n'est pas de critiquer l'UE en tant que telle, mais de trouver le meilleur cadre pour une action efficace. Une compréhension plus large de l'Europe, qui va au-delà de l'UE, est censée y contribuer. Pour l'Allemagne en particulier, cette perspective constitue un défi. ∎ Une approche pragmatique et flexible est étroitement liée à cela, en ce qui concerne les institutions, les formats, les partenaires et les possibilités d'influence, jusqu'à et y compris l'unilatéralisme. Il n'y a pas de préférence automatique pour l'UE, les formats et les partenaires sont plutôt déterminés en fonction du problème à résoudre. Selon le problème, il peut s'agir de l'UE, d'une coalition de pays volontaires ou de l'OTAN. Le meilleur exemple de cette approche axée sur les objectifs est l'Initiative européenne d'intervention, créée en 2017, qui a été délibérément mise en place en dehors des institutions. Cela comporte le risque d'affaiblir l'UE afin de renforcer sa propre capacité d'action et celle de l'Europe. La France, contrairement à l'Allemagne, ne croit pas à l'utilité des institutions en soi, mais veut les utiliser avec souplesse pour les cas pour lesquels elles sont les mieux placées. La Commission européenne, par exemple, peut se charger de l'examen des investissements chinois, mais ne peut guère piloter la coopération en matière de défense. Du point de vue français, le format E3 (France, Allemagne, Royaume-Uni) est un instrument important dans le domaine de la politique de sécurité. Le minilatéralisme flexible peut être considéré comme un leitmotiv. Paris la considère comme un élément de soutien pour des institutions telles que l'UE et l'OTAN, et non comme une concurrence pour elles. Elle est considérée comme un moyen pour l'Europe de développer des capacités indépendantes : pour des objectifs européens, mais aussi pour soutenir la France lorsqu'elle accomplit des tâches pour l'Europe, par exemple dans la lutte contre le terrorisme en Afrique. Cette flexibilité comprend des approches unilatérales qui sont destinées à prendre effet lorsque, selon la France, les partenaires européens sont trop lents ou ne réagissent pas du tout, mais que Paris considère qu'une réponse est nécessaire. ∎ Dépasser les dichotomies : Dans l'esprit de cette flexibilité, la France veut dépasser les dichotomies traditionnelles et les oppositions éventuellement construites pour mieux poursuivre ses objectifs. Au lieu de s'enfermer dans des débats du type "avec ou contre la Russie", Paris considère souvent ces alternatives comme obsolètes. La France peut donc soutenir les aspirations démocratiques du Belarus tout en cherchant le dialogue avec Moscou. Cela reflète l'approche de M. Macron qui consiste à laisser derrière lui les lignes de division traditionnelles de la politique des partis français. Cependant, en raison d'une collusion faible ou inexistante, une telle approche irrite régulièrement les partenaires européens. ∎ Acceptation hésitante des partenariats nécessaires : Même si la France prétend agir seule si nécessaire, elle reconnaît que ses propres capacités sont de plus en plus limitées, que certains objectifs nécessitent une coopération, et que cela peut créer des dépendances. Cela concerne les opérations et le développement des capacités militaires ainsi que la coopération industrielle. Cependant, l'acceptation de limites à la capacité d'action nationale reste controversée en France, et la coopération avec les partenaires s'avère souvent difficile dans la pratique. En fonction du sujet, l'équilibre entre les approches nationales et coopératives est réajusté. ∎ Se concentrer sur la pratique et l'opération : Afin de développer une culture stratégique en Europe, les discussions dans le passé portaient principalement sur des documents stratégiques conjoints de nature européenne ou bilatérale. La France change maintenant d'orientation : les expériences opérationnelles communes doivent servir de catalyseur à la défense européenne. Pour Paris, la souveraineté et la culture stratégique européennes naissent d'opérations communes, et non de la rédaction d'un livre blanc ou de la mise en place de nouvelles institutions.
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