Bonjour à tous,
Pour ma part voici comment je perçois les choses:
Une part significative de la population de Kiev a manifesté son refus de la politique politicienne et son refus d orienter l Ukraine vers l Est et non l UE. Cette opposition inscrite dans la durée à vraisemblablement bénéficié Du soutien de la majorité silencieuse de la capitale et d une bonne part de l Ouest (même si à ma connaissance les manifestations n ont pas été si nombreuses que cela, à confirmer). Elle a surtout vu le regroupement de l essentiel des mouvements ultra nationalistes et anti russes qui ont peu à peu pris la tête des actions sur le terrain (la minorité activiste chère aux bolcheviques) en encourageant et utilisant une montée aux extrêmes qui ne pouvait que leur bénéficier à eux et leurs projets (il faut reconnaître leur détermination qui au final l a emporté dans l affrontement des volontés face au régime).
Le régime aux prises avec une situation économique désastreuse a fait le choix qui lui apparaissait le plus logique dans une optique politicienne de moyen terme (quel politique sacrifierait sa présidence pour l intérêt eventuel de très long terme?), vraisemblablement en y associant ses intérêts propres comme il est de tradition la-bas (je serai curieux de voir les modestes demeures où vivent ceux qui aujourd hui accablent l ex président). Ce choix est contestable certes, il est cependant loin d être irrationnel. Si la brutalité de l annonce du refus de négocier avec l Europe a incontestablement été maladroite et la gestion de la crise assez incertaine (vraisemblablement du fait, au moins en partie, de la volonté de Poutine de ne pas ternir ses jeux), faisant le jeu des opposants les plus durs, il faut souligner la retenue des forces de l ordre jusqu aux derniers jours (les videos des attaques au cocktail molotov répétées contre des policiers incroyablement passifs m ont interloqué).
La Russie a probablement pensé laisser pourrir le mouvement, espérant finalement voir le fait accompli de la réunion de la province perdue (importance de l Ukraine dans l imaginaire russe et intérêt économique et militaire) s imposer à la longue. Clairement la Russie a vu dans le développement de cette contestation la patte US. D une part parce que c est ainsi qu ils perçoivent les choses, d autre part parce que c est probablement vrai en partie (financement intéressé depuis des annees d ONG US aux objectifs affirmés, soutien public et déplacement de politiques US, volonté affirmée chez de nombreux dirigeants US de confiner la puissance russe et étendre l OTAN comme cela a été dit encore aujourd hui par le SG de l alliance). Il serait d ailleurs curieux de connaître l ensemble de la conversation qui a vu l ambassadrice US dire F..K à l UE... Les manoeuvres russes sont évidemment une pression, mais ne sont en rien une spécificité russe, les USA ne s en privent pas quand cela leur apparaît nécessaire (en Asie notamment, mais aussi dans le Golfe ou en bien d autre endroits), après tout il s agit la d un outil classique de la politique internationale dont seuls ceux qui sont dépourvus (de moyens ou de possibilités géographiques) se passent. De plus au vu de leurs intérêts et du nombre de leurs ressortissants concernés le contraire serait assez peu sérieux... Leur annonce publique est en ce sens plutôt rassurante.
Enfin l Ukraine est effectivement une nation récente dans ses frontières actuelles, dont je vois difficilement comment elle pourrait porter une perspective d avenir commun, que ce soit économiquement ou politiquement, surtout après les dermiers evenements.
Les premières décisions du nouveau pouvoir (de l Ouest serais je tenté de dire) sont plus proches de celles des révolutionnaires de 1917 que de porteurs de renouveau démocratique. Espérons que cela change rapidement. Je pense que c est l intérêt de tous (ukrainiens, russes, UE, US), même si pour ma part la partition serait la solution la meilleure (comme cela a été le cas entre Tchèques et Slovaques).