gustave

Assez d'accord, à ceci prêt que je n'exclurai rien pour la suite, aussi improbable cela soit-il sauf s'agissant d'Israël... Il semble déjà avoir en effet prolongé les sanctions contre la Russie, ce qui tend pour moi à démontrer l'absence de tout plan global dans l'esprit de DT, dont je commence même à me demander s'il n'est pas victime en retour du tsunami informationnel qu'il se complait à générer et qu'il ne maitriserait plus.

Ma citation comme ton propos originel semblent avoir été supprimés, je ne peux donc pas te donner le contexte dans lequel tu citais cette phrase...

Où en sommes-nous? Je vois beaucoup de gens accepter la guerre avec la Russie (tout engagement direct en Ukraine porte cette potentialité et doit donc conduire à l'envisager) parce que les US nous lâchent. Si cette guerre avait été indispensable ou souhaitable alors il fallait la faire quand les US étaient avec nous, même simplement en soutien. Aujourd'hui il s'agit de définir ce que nous pouvons faire sérieusement, et des gens y travaillent, ailleurs que sur des forums.

Je crois que le seul plan de Trump est de tenir à tout prix certaines de ses promesses les plus visibles dans l'espace médiatique, de s'afficher en homme fort craint (par les "faibles") ou respecté (par les "forts"), et de se différencier surtout de Biden et ses autres prédécesseurs. Il y a eu un très bon épisode du collimateur sur cela il y a deux semaines que j'ai trouvé très éclairant.

Tout a été dit par DT lors de sa venue aux USA : "Sans nous pouvez-vous vaincre la Russie?".

Prêt à quoi? Dissuasif envers qui? D'une part la plupart des armées de l'air européennes sont organisées et équipées pour agir dans une coalition dirigée par les US... D'autre part les stocks de tout (avions comme munitions et personnel) sont très vraisemblablement bas. Ensuite mettre en place une NFZ est aisé contre un adversaire très inférieur (Irak en 91, Serbie, Libye...) en organisant des patrouilles permanentes avec des AWACS. C'est consommateur en moyens et c'est difficilement compatible avec des capacités adverses même un peu inférieures, qui vont pouvoir concentrer leur action sur la fraction du dispositif exposée, d'autant plus si leurs bases sont protégées et qu'il y a une DSA capable en face. Enfin si des confrontations on lieu va mécaniquement se poser la question de l'escalade, qui est historiquement toujours compliquée à maitriser...

Ils n'ont plus qu'un embryon d'armée, et une bonne part de ce qu'ils avaient a été envoyé en Ukraine...

Pour ma part je pense qu'il faut surtout construire les outils qui nous permettront de dire et de faire ce que l'on veut pouvoir dire et faire. Et c'est la cohérence entre cet objectif et ces moyens qui est fondamentale. Aujourd'hui la France a les moyens de dire et faire certaines choses, mais pas de vaincre la Russie en Ukraine.

Sauf que je ne crois pas que l'on soit prêt à y aller, ni politiquement ni militairement, et qu'il y a bien quelque chose de désastreux, c'est d'affirmer des choses que l'on ne peut pas tenir.

Avances de l'UE vers l'Inde aujourd'hui, avec des paroles fortes et un futur accord de libre échange. DT aura réussi à rendre crédible la prophétie de @herciv sur le bloc non aligné, théorie que je ne voyais guère probable il y a peu de mois encore.

En fait c'est très risqué si on cherche à avoir un effet sérieux, et posera rapidement le problème d'un engagement toujours plus poussé.

Ben voyons... Edit: soit nous ne faisons rien contre eux, et effectivement les Russes pourraient nous laisser relativement en paix, sinon cela semble illusoire.

Elles se stabiliseront peut-être une fois que les Russes auront obtenus suffisamment à leur goût, pour l'instant ils doivent surtout se dire comme tout le monde que tant que les choses ne sont pas traduites en actes elles demeurent des paroles...

Nous pouvons en effet essayer d'en imposer une sur l'ouest de l'Ukraine, ce qui ne sera déja pas aisé en fait, notamment quant à la définition des règles d'engagement. Pour le front cela comporte un risque très élevé pour des résultats assez incertains sur le terrain. Il est assez étonnant de voir à quel point la NFZ semble être une recette presque magique parfois.

La juxtaposition était juste une pique sur les fantasmes de DT en tant qu'agent russe, peu compatible avec une reconduction des sanctions contre la Russie, mais tout à fait avec une politique totalement caractérielle et instable qui peut faire coïncider cela avec un l'imposition d'un accord en Ukraine. Je te rejoins entièrement. Ses propos comptent évidemment dans une certaine mesure (ne serait-ce que parce qu'en tant que POTUS ils ont un certain pouvoir par eux-mêmes) mais ce sont les actes qui ancrent cela dans le réel... Et donc, comme je l'ai dit, il est illusoire d'y voir un allié...

On parle juste de plus d'une dizaine d'émissions sur ce sujet, chacune avec plusieurs spécialistes de la Russie, et pas vraiment des fans de VP ni de DT, comme Lebedev, Minic, Kastevoua-Jean, ou encore Yermolenko par exemple... Aucun n'a seulement mentionné cette hypothèse mais en revanche régulièrement plusieurs ont fait référence aux incertitudes de Moscou au sujet de la politique de DT, qu'il me semble un peu cavalier de balayer au nom d'une maskirova opportune...

Wait and see.

Pas tout à fait. Ce qui rend logique la concrétisation de l'une ou l'autre de ces visions c'est le rapport de force sur le terrain.

Il y a des documents de doctrine définissant les sources humaines, et il n'y a pas tant de catégories que cela.

Accusation qui n'est jamais reprise par aucun des spécialistes de la Russie (en tout cas ceux qui passent dans les émissions traitant de ce sujet sur France culture), qui soulignent au contraire toute la réserve avec laquelle DT est pris à Moscou, qui y voit la possibilité du meilleur comme du pire. Bref on est plus dans la rumeur, une de plus, qu'autre chose.

Et dans quel cadre a-t-il été utilisé? AU pas de tir peut-être, ce n'est pas vraiment un RETEX d'emploi...

Le problème est : - que l'évolution du monde nous aurait contraint à rehausser les budgets de la défense en Europe, ce qu'en l'occurrence la France avait débuté avant même la guerre en Ukraine et qui est une révolution surtout pour eux qui avaient imaginé vivre dans un monde de "doux commerce". Plus que la guerre en Ukraine et une semi-victoire russe (nous verrons ce qu'il en est mais la Russie est à mon sens irrémédiablement et durablement affaiblie) c'est l'évolution politique US qui motive ces intentions de hausse générale aujourd'hui. - il est tout sauf certain que nous aurions pu obtenir une défaite franche de la Russie en Ukraine, au vu du prix que VP est visiblement prêt à y payer et de l'inacceptabilité d'une entrée en guerre directe de notre part. - la défaite stratégique tient au moins autant à notre décrochage économique accentué par le conflit, et qui menace aussi bien notre potentielle montée en puissance militaire dans la durée que notre poids dans le monde, qu'à notre posture hors de portée de nos capacités réelles, bien plus qu'à une absence de volonté.

Je te citais en l'occurrence: "nos intérêts collectifs passent par une défaite de la Russie en Ukraine".

Je constate surtout qu'on s'est éloigné de l'idée d'infliger une "défaite" à la Russie en Ukraine.

Je parlais de frappe conventionnelle. Pour l'emploi des ASMP l'engagement de moyens massifs à son profit, et le fait qu'il n'y ait pas besoin de répéter la pénétration des défenses adverses ainsi que la portée de l'arme font que la porbabilité de réussite me semble assez élevée.