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Tout ce qui a été posté par Manuel77
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Il y a quelques indices qui vont dans ce sens. Refuser aux Britanniques l'exportation de 48 Typhoon, ce n'est pas un petit pied de nez. https://www.tagesschau.de/ausland/asien/scholz-eurofighter-saudiarabien-100.html Scholz rejette la livraison d'Eurofighter à l'Arabie saoudite Etat : 12.07.2023 17:51 heures L'Allemagne ne livrera pas d'avions de combat Eurofighter à l'Arabie saoudite dans un avenir proche. La raison en est sa participation à la guerre au Yémen. Le chancelier Scholz s'en tient ainsi à une clause de l'accord de coalition.Le gouvernement allemand ne veut pas pour l'instant approuver la livraison d'avions de combat Eurofighter à l'Arabie saoudite. "Le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré en marge du sommet de l'OTAN à Vilnius, en Lituanie, qu'aucune décision n'était à l'ordre du jour concernant la livraison d'Eurofighter à l'Arabie saoudite. Des sources gouvernementales ont indiqué que cette décision était valable pour cette législature, c'est-à-dire jusqu'à l'automne 2025. Le quotidien Süddeutsche Zeitung avait précédemment rapporté cette information. Les exportations d'armes vers l'Arabie saoudite sont surtout controversées parce que le royaume dirige l'alliance de soutien au gouvernement contre les rebelles hutus dans la guerre au Yémen. La clause ne doit plus être appliquée L'accord de coalition entre le SPD, les Verts et le FDP de 2021 contient la formulation suivante : "Nous n'accordons pas d'autorisations d'exportation pour des biens d'armement à des Etats tant qu'il est prouvé qu'ils sont directement impliqués dans la guerre au Yémen." Selon le chancelier, cette clause ne doit plus être appliquée en raison de l'évolution du conflit. Elle ne peut plus "guider l'action", a déclaré Scholz. "La situation au Yémen a beaucoup changé". De nombreuses personnes impliquées dans le conflit se seraient retirées du conflit. Pas d'autorisation d'exportation malgré tout Dans une "entente" écrite au sein du gouvernement fédéral, citée par le "Süddeutsche Zeitung", l'accent est en outre mis sur une politique de détente dans la région, qui résulte en grande partie de l'initiative de l'Arabie saoudite. "Le royaume continue de respecter les conditions du cessez-le-feu qui a été déclaré début avril 2022", peut-on lire dans le document. De même, les Émirats arabes unis "ne sont plus directement impliqués dans le conflit au Yémen".Malgré ce changement d'appréciation, également approuvé par le ministère allemand des Affaires étrangères, il est également précisé que les demandes d'autorisation d'exportation pour l'Arabie saoudite doivent être reportées jusqu'à la fin de la guerre au Yémen. Aucune autorisation ne sera donc accordée pour l'Eurofighter dans un premier temps. -- En matière d'exportations d'armes, les gouvernements allemands aiment faire d'étranges pirouettes. Serait-il envisageable que le gouvernement autorise l'exportation juste avant la fin de la législature (automne 2025), comme il l'a déjà fait par le passé ? Une promesse secrète ? Ou est-ce que cela serait trop tard pour les Saoudiens ? EDIT : @Ziggy Stardust avait déjà posté l'article, mais j'ai surligné les détails sordides.
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Allemagne
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Cela explique pourquoi tu as un intérêt particulier pour les relations franco-allemandes. Si tu veux répondre à la question : Dans quel sens tes grands-parents ont-ils commis des crimes ? La famille a-t-elle été déportée en tant que membre des partisans ? Une partie de l'histoire franco-allemande se trouve aussi dans ma famille. Mon père est sarrois, sa tante de Lauterbach/Völklingen a épousé un Français après la guerre, ils ont ensuite vécu à Creutzwald. Celui-ci s'appelait Charly et était dans les Waffen SS. En tout cas, mon père y était souvent en visite (probablement au début des années 70 , il faudrait que je lui demande). À l'époque, il a aussi voyagé avec Charly dans le sud de la France. Il l'admirait sans doute comme un adolescent admire un type qui a le goût du risque (Charly n'avait aucun problème à traverser un feu de forêt en voiture). Après la guerre, il a perdu ses droits civiques et n'a pas pu voter. Mais je ne sais pas dans quelle mesure il a été puni par ailleurs. Mon père n'est pas un militaire et n'était pas non plus dans l'armée allemande. Parfois, quand il est ivre, il se met en colère ou s'attriste des crimes allemands. Il n'a rien vécu personnellement, c'est probablement un traumatisme qui peut être transmis par les histoires de famille. -
Allemagne
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
En 68/69/70, il y eut des conflits sur l'image que la Bundeswehr devait avoir d'elle-même, mais Helmut Schmidt (SPD, ministre de la Défense, puis chancelier fédéral) parvint à les pacifier, car il avait lui-même été lieutenant près de Leningrad et savait bien s'y prendre avec les soldats. La Bundeswehr recevait toujours plus d'argent et de personnel, les problèmes structurels pouvaient être résolus. La tradition de la Wehrmacht était toujours présente, mais il ne fallait pas exagérer, il y a eu des scandales isolés. Les contacts avec Hans-Ulrich Rudel n'étaient pas acceptés, mais il y avait des compromis dans des cas moins célèbres, car il fallait toujours prouver sa disponibilité vis-à-vis de l'OTAN et on ne voulait pas fâcher les officiers conservateurs. Le grand changement a eu lieu à partir de 1990. On passe au forage de puits et à la mission de maintien de la paix. Somalie, Bosnie, Kosovo : on se bat un peu, mais c'est essentiellement du peacekeeping. Cela est également accepté par les Allemands de l'Est, qui ont du ressentiment envers l'OTAN. Nouvelle réalité des soldats, il ne s'agit plus de s'entraîner pour le front de l'Est, mais d'Opex avec des signes et des sourires. Les vertus du guerrier ne sont pas demandées. En 1995, il y a l'exposition sur les crimes de la Wehrmacht. Ce ne sont pas de nouvelles connaissances pour les historiens, mais c'est l'occasion d'un débat public. Ton grand-père a-t-il participé aux crimes de la Wehrmacht ? Cela permet de critiquer la dénomination de certaines casernes dans le sud de l'Allemagne (Dietl, Kübler). On change les noms. A cette époque, on fait officiellement ses adieux à la ligne de tradition partiellement acceptée de la Wehrmacht. Les derniers députés de la Wehrmacht au Bundestag partent à la retraite en 1998. La pesée des intérêts entre le 20 juillet et la participation de ces mêmes personnes à la guerre d'agression va donc également changer. Neitzel prédit que dans trente ans, on n'aura plus de caserne Treschkow, car alors le 20 juillet ne pourra plus l'emporter sur la participation à la guerre. La société allemande et l'armée n'ont jamais été aussi proches que juste avant la guerre d'Afghanistan. A partir de 2002, l'Afghanistan commence à être considéré comme un pays de maintien de la paix. A partir de 2008, des problèmes surviennent : certaines unités de la Bundeswehr doivent combattre (Karfreitagsgefecht 2010 https://de.wikipedia.org/wiki/Karfreitagsgefecht). Il se produit dans ces unités, dans la suite des traditions, un étrange amalgame entre la culture des forces spéciales américaines, la Wehrmacht et le Seigneur des anneaux (la palme de l'Afrikakorps, les hélicoptères s'appellent Nasgul). Certaines vieilles chansons sont de retour, les parachutistes de la Sarre utilisent la devise (Treue um Treue) des parachutistes de la Wehrmacht, elle est interdite par les généraux. Les politiques et les généraux refusent d'utiliser le mot guerre, les soldats sur le terrain ne se sentent pas compris. La Bundeswehr devient adulte en Afghanistan avec beaucoup de douleurs (comment traiter les soldats tombés au combat, faut-il les honorer, faut-il construire un monument, le PTSD, le paiement des pensions, les civils morts). La société ne suit pas cette évolution, on avait pris goût au peacekeeping, on n'a pas de stratégie. Les moyens ne correspondent pas à la mission, les généraux refusent de communiquer et diffusent des écrans de fumée. Le problème de la tradition de la Bundeswehr n'est pas résolu. Les dirigeants souhaitent que ce soit une tradition politique (fête de Hambach, Paulskirche, démocratie, en partie République de Weimar). Mais les troupes de combat en Afghanistan souhaitent également une tradition de l'artisanat de guerre au sens strict. A quoi leur sert le 20 juillet au Mali ? Ce besoin insatisfait des soldats se traduit par un détachement partiel de certains d'entre eux du système politique et un ralliement à l'AfD. Neitzel propose comme compromis le métier de guerre de l'Empire, mais admet que cela aussi est politiquement difficile. 2015 est le point le plus bas de la Bundeswehr. ---- Suite à venir. -
C'est peut-être anecdotique ou une coïncidence, mais l'armée de l'air semble avoir changé ses manœuvres dans ma région. Tout d'abord, il faut dire qu'ici (Hesse centrale), on ne voit que des Tornado. Ceux-ci viennent de Büchel, l'escadron tactique de la Luftwaffe 33. En tout cas, ils deviennent plus actifs/agressifs. Ils volent plus bas et avec plus de virages. Je n'ai jamais vu ça comme ça. L'autre jour, je les ai vus voler à basse altitude en formation serrée de deux, c'était inhabituel. Il paraît que pendant la guerre froide, les chasseurs-bombardiers avaient pour pratique de s'entraîner à attaquer un dépôt de munitions situé à côté de notre village. Le dépôt est fermé depuis longtemps, mais on pourrait croire que la montagne sert à nouveau de repère.
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Allemagne
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Je reviendrai sur cet aspect plus tard. ---- Je n'ai malheureusement pas lu le livre de Sönke Neitzel (Deutsche Krieger "Guerriers allemands", cela fait martial pour les Allemands), mais je vais résumer pour vous les arguments de sa conférence à ce sujet. Celui-ci y décrit les continuités mentales d'un lieutenant allemand de 1916, 1942 et 2010. Il se réfère à l'armée de la terre. Depuis 1955, la Bundeswehr était avant tout un projet de politique étrangère. Les Américains ne donneront la souveraineté à l'Allemagne que si elle met en place des forces armées. Le but de la Bundeswehr n'est donc pas avant tout la guerre, mais de créer un poids politique face aux alliés. Adenauer a brandi la Bundeswehr comme une friandise devant les Américains, parce que ceux-ci y trouvaient un intérêt après la Corée. Les Américains ont accepté le marché et ont surmonté la résistance des Français. Pour l'essentiel, la Bundeswehr est restée jusqu'à aujourd'hui un outil de politique étrangère permettant de peser politiquement face aux alliés (aider les Français au Mali, les Etats-Unis en Afghanistan). Mais en 1955, la Bundeswehr est aussi un projet de politique intérieure. On ne peut donc manifestement pas faire une simple continuation de la Wehrmacht. Il y avait un large scepticisme à l'égard de la création de la Bundeswehr au sein du peuple allemand. On dépendait de l'expertise militaire des officiers de la Wehrmacht, mais ceux-ci devaient prouver leur loyauté envers la nouvelle République. C'est pourquoi les concepts de "commandement interne" https://fr.wikipedia.org/wiki/Innere_Führung et de "citoyen en uniforme" https://fr.wikipedia.org/wiki/Citoyen_en_uniforme ont été développés. En aucun cas, l'armée ne devait avoir d'influence sur la politique ou l'armement. Il ne devait pas y avoir de commandant militaire en chef. Beaucoup de pouvoir pour les fonctionnaires civils du ministère de la Défense. Pas de justice militaire propre. Lorsque certains généraux se sont plaints dans les années 60 des nombreux objecteurs de conscience, ils ont été réprimandés. Il y a souvent eu des conflits entre certains généraux et la politique dans les années 60. Ces généraux pensaient dans une logique militaire et voulaient faire progresser la combativité. Mais ce n'était pas le but de la politique. Une seule fois, un général a réussi à s'imposer, Steinhoff, lors de la crise du Starfighter. On lui a donné à contrecœur les pleins pouvoirs pour pouvoir résoudre la crise. Très important : dans l'histoire allemande, il y a presque toujours eu une domination de la politique sur l'armée. On pourrait surtout citer 1916-1918 comme exception. Les Alliés n'ont souvent pas compris l'aspect civil de la Bundeswehr. L'attaché militaire britannique s'est plaint dans ses notes de la fonction du Wehrbeauftragter / "commissaire à la défense" https://fr.wikipedia.org/wiki/Wehrbeauftragter_des_deutschen_Bundestages et du concept "citoyen en uniforme". Il a décrit l'autorisation d'une sorte de syndicats dans les casernes comme le summum de la bêtise. Les Britanniques ont toujours été du côté des généraux allemands conservateurs, pas des libéraux. On craignait que la Bundeswehr ne soit pas prête à se battre. Aujourd'hui encore, la question reste de savoir si le point de référence de la Bundeswehr est la paix ou la guerre. A l'époque, en Allemagne, on considérait la guerre comme une guerre nucléaire garantie, c'est pourquoi la paix est devenue le point de référence. A quelle tradition la Bundesehr devait-elle donc se référer en 1955 ? On choisit Stauffenberg et le 20 juillet, mais on reconnaît aussi que le nouvel État compte 10 millions d'anciens combattants qui n'ont pas résisté à Hitler. Il ne faut pas qu'il y ait une division de la société comme après 1918. C'est pourquoi, en guise de compromis, Adenauer a séparé mentalement la Wehrmacht du national-socialisme, ce qui est un non-sens du point de vue de la vérité historique, mais qui était politiquement nécessaire. Les officiers de la Wehrmacht sont les bienvenus, mais ils doivent accepter le 20 juillet et la république démocratique. Cela a plutôt bien fonctionné, les soldats professionnels de la Bundeswehr n'ont pas voté pour des partis d'extrême droite (à l'époque, cela aurait été le NPD). Les officiers ont voté pour la CDU, les sous-officiers pour le SPD. On pouvait aussi intégrer des soldats ayant une vision très douteuse de l'histoire, car ils ne faisaient pas de dégâts. En 1969, deux tiers des députés du Bundestag avaient un passé dans la Wehrmacht, le SPD comptait également des titulaires de la croix de chevalier. On a accepté la force probante de la défaite militaire, mais on a développé, tous partis confondus, le récit selon lequel on avait les meilleurs soldats sur le plan tactique, mais qu'on devait perdre contre une force supérieure. De tels mythes étaient nécessaires à l'hygiène mentale des peuples en Europe, en Italie et en France, presque tout le monde était soudain dans la Résistance. Dans l'armée allemande de l'époque, on s'en rend compte en donnant à de nombreuses casernes le nom d'officiers de la Wehrmacht, aussi par des hommes politiques du SPD. Mais on ne reprend pas la tradition des régiments ou des divisions. Pas de continuité des drapeaux et des armoiries des unités. On a cependant permis aux vétérans de se retrouver de temps en temps dans les casernes, pour ne pas les laisser courir comme des radicaux libres. -------- Suite à venir. -
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Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Non, certainement pas sans réflexion. Mais aucun officier allemand d'aujourd'hui ne tiendrait un blog intitulé La voie de l'épée. De même, aucun historien militaire allemand (il n'y a qu'un seul titulaire de chaire en Allemagne, Sönke Neitzel de l'université de Potsdam) n'écrirait un livre intitulé La chair et l'acier. Ces deux titres sonnent aux oreilles des Allemands comme quelque chose qu'écrirait un vétéran de la Première Guerre mondiale, par exemple le regretté Ernst Jünger. C'est à ce genre de détails que l'on reconnaît les différences de culture militaire. L'Allemagne est bien sûr un cas très particulier à cet égard. En y réfléchissant bien, je dirais qu'aujourd'hui, on trouverait peut-être un type comme Goya parmi les sergents allemands d'Afghanistan. Je veux dire quelqu'un qui parle avec fierté du métier de soldat en public et qui a tendance à utiliser un langage imagé. Pas chez les colonels. -
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Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
L'auteur Jacob Ross est Research Fellow spécialisé dans les relations franco-allemandes au Centre Alfred von Oppenheim pour les questions européennes d'avenir. https://www.reservistenverband.de/magazin-loyal/militaerkulturen-deutschland-frankreich/ Les citoyens en uniforme sont-ils des héros ? La guerre en Ukraine oblige l'Allemagne à se confronter à la violence militaire. Jusqu'à présent, le débat sur la relation des Allemands avec leurs soldats n'a pas eu lieu. Une comparaison culturelle entre l'Allemagne et la France. Un film de la chaîne ARD (television allemand) a récemment posé la question suivante : "Pouvons-nous faire la guerre ? Le général Ben Hodges, commandant en chef des forces armées américaines en Europe depuis de nombreuses années, a répondu par la négative dans ce reportage qui rassemblait des voix nationales et étrangères sur les conséquences de l'attaque russe en Ukraine pour l'armée allemande. Selon Hodges, les installations sont certes disponibles, il a travaillé avec d'excellents soldats allemands. Mais il manque à l'Allemagne la culture correspondante. "Ils ne l'ont pas encore". La culture de l'Allemagne en matière de forces armées et de guerre n'est pas seulement différente de celle des Etats-Unis, comme le montre la comparaison avec le principal allié européen de l'Allemagne, la France. Là aussi, l'invasion russe a certes ébranlé de nombreuses certitudes. La politique russe du président Macron a échoué et le commandement militaire a été surpris par l'ampleur de l'attaque. Elle a ouvertement remis en question la capacité des forces armées françaises à résister à des attaques comparables. Alors que l'Allemagne s'est "réveillée dans un autre monde" (Annalena Baerbock) le 24 février 2022, ni la France ni les Etats-Unis n'ont eu besoin de se réveiller pour se rendre compte que la violence militaire continuerait à faire partie des réalités politiques du continent européen au 21e siècle. L'analyste Michael Shurkin a récemment exacerbé cette différence décisive : à la question de savoir ce qui distinguait les soldats français aux yeux de leurs alliés américains, il a répondu : "Contrairement aux Allemands, les Français ont conservé l'utilisation de la force militaire dans leur culture politique : On peut tuer et être tué". L'une des voix les plus en vue dans le débat français sur la guerre en Ukraine, le colonel Michel Goya, a raconté sa propre expérience dans un livre intitulé "Sous le feu. La mort comme hypothèse de travail". Il n'existe pas de commentateurs comparables en Allemagne. Le politologue Herfried Münkler a décrit cette différence en 2015 dans ses observations sur la société allemande "post-héroïque". Et depuis la nouvelle attaque russe contre l'Ukraine, cette particularité allemande suscite une attention nouvelle à l'étranger. Des Français sûrs d'eux La différence entre l'Allemagne et ses alliés n'est nulle part aussi évidente que dans la coopération franco-allemande. Les deux États travaillent en étroite collaboration depuis des décennies. En 1989, année de la chute du Mur, une brigade binationale a été créée, des centaines d'officiers apprennent chaque année à connaître le pays partenaire et doivent contribuer à l'émergence d'une "culture stratégique commune". Ce n'est un secret pour personne que les cultures des pays voisins sont très différentes et que les soldats n'ont pas le même statut social en France et en Allemagne. Dans un dépliant de la Bundeswehr faisant la promotion de la formation à l'école des officiers de l'armée de terre française à Saint-Cyr, il est demandé aux candidats de "s'intéresser à une culture étrangère" et d'avoir la volonté de "s'intégrer autant que possible". C'est à la question de savoir ce que signifie "aussi loin que possible" que se confrontent chaque année de jeunes officiers allemands. Car l'armée française est solidement ancrée dans la société et rayonne d'une conscience de soi qui s'est développée au fil de l'histoire. Il n'y a pas de rupture comparable à celle qui a eu lieu avec le national-socialisme en Allemagne. Au contraire : le mythe fondateur de la Cinquième République française repose sur le récit selon lequel la capitulation et la collaboration du régime de Vichy étaient des anomalies de l'histoire française. La tradition des soldats français est donc ininterrompue et s'étend bien au-delà de l'histoire républicaine et démocratique. Beaucoup ne servent pas d'abord la République, mais leur patrie - une différence importante dans la perception de soi et décisive pour la relation avec l'appareil d'Etat civil. Avec Charles de Gaulle, le premier président de la Cinquième République était en outre un général qui troquait son costume contre l'uniforme lors de crises comme la guerre d'Algérie. Il n'y a jamais eu en France de compréhension critique de l'histoire ou de gestion du passé comme en Allemagne. La formation à Saint-Cyr met à l'épreuve la conscience de soi des "citoyens en uniforme" allemands. Le regard irréfléchi de nombreux soldats français sur l'histoire, le pathos et la vénération des héros lors de la formation - tout cela ne peut que frapper les officiers allemands qui ont été formés à l'approche critique de leur propre passé pendant leur formation scolaire et militaire. Il leur est difficile d'aborder des notions telles que le courage, l'honneur, le patriotisme et les discussions sur les qualités de caractère d'un officier, y compris par rapport à la société civile. Un officier supérieur allemand déclare, à moitié en plaisantant, que les Saint-Cyriens allemands doivent être "resocialisés" après leur retour en Allemagne. Des Allemands autocritiques La confrontation avec l'image française de l'officier peut être une réassurance et une source de fierté pour ses propres valeurs et principes, comme le commandement intérieur. Mais elle peut aussi ébranler durablement ces valeurs et alimenter les doutes sur sa propre image de soldat. De nombreux soldats allemands optent pour la formation à Saint-Cyr parce qu'ils sont fascinés par la "tradition militaire ancrée" de la France et qu'ils sont probablement attirés, en plus de la formation militaire de qualité, par l'habitus élitiste des officiers français et les cérémonies riches en traditions pendant la formation. En 2009, lorsque des officiers stagiaires allemands ont été accueillis pour la première fois à Saint-Cyr, l'un d'entre eux a déclaré à propos du soi-disant grand uniforme qu'il portait à cette occasion qu'il "devait être mérité". En France, de nombreux soldats allemands se rendent compte à quel point l'approche allemande de tout ce qui est militaire est unique. Le fait que la Grande Uniforme française doive par exemple être méritée lors d'une cérémonie solennelle contraste fortement avec les efforts de la Bundeswehr pour préserver l'instruction de tout pathos. Un officier allemand oppose son expérience à Saint-Cyr à la distribution d'uniformes dans le vestiaire de la Bundeswehr et compare ce dernier, dans sa sobriété et son arbitraire, à une "caisse de supermarché". Les soldats allemands se rendent compte des différences dans le traitement des chansons au plus tard lors de la cérémonie à la mémoire des morts de la Première Guerre mondiale, lorsqu'ils chantent avec leurs camarades français "Verdun La Victorieuse", un chant anti-allemand : "Fuyez, barbares et laquais. C'est la porte de la France, et vous ne la franchirez jamais". Place dans la société Ce n'est pas seulement l'identité du soldat qui est mise à l'épreuve à l'étranger, mais aussi la place du soldat dans une société démocratique. Les officiers allemands en France se rendent vite compte que, comme le suggèrent des observateurs américains comme Shurkin ou Hodges, le traitement social d'une éventuelle finalité du métier de soldat, tuer et être tué, est totalement différent en Allemagne que dans la plupart des autres pays. Beaucoup participent aux cérémonies et aux défilés militaires qui peuvent les mener jusqu'aux Champs-Elysée le 14 juillet. La France célèbre son armée et ses soldats, dont le prestige s'est encore considérablement accru après les attentats terroristes de 2015. Les questions sur le sens du métier de soldat et sur sa place dans la politique étrangère et de sécurité ne sont guère posées. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les soldats français ont été envoyés presque sans interruption dans des missions de combat. Le fait que 58 soldats français soient morts en mission dans le seul cadre de la mission Barkhane au Sahel en fait partie. Régulièrement, des cérémonies ont lieu aux Invalides pour rendre hommage aux morts et à leur contribution à la sécurité de la France. Cette approche de la guerre et de la mort peut sembler étrange d'un point de vue allemand. Mais les soldats français ont une image claire de leur mission, qu'ils remplissent en interaction avec la politique et la société. Et l'armée française est régulièrement citée dans les sondages comme l'institution à laquelle une majorité de Français accorde la plus grande confiance - loin devant le Parlement, les partis politiques ou les médias. Faire face au débat La guerre en Ukraine oblige l'Allemagne à faire preuve d'honnêteté dans ses relations avec ses propres soldats. Le regard porté sur notre allié montre clairement que la culture allemande en matière de guerre et de violence reste marquée par des tabous et est particulièrement malhonnête. Tous les soldats qui ont suivi des formations à l'étranger peuvent en témoigner. Marcel Bohnert, Johannes Clair et d'autres soldats de la "génération d'engagement" ont fait part publiquement de leurs expériences, parfois de manière détaillée. Ils voulaient lancer un débat et rendre justice au modèle de la "conduite intérieure" et de l'"armée parlementaire" qu'est la Bundeswehr. Jusqu'à présent, l'opinion publique allemande a refusé ce débat, même dans le contexte de l'attaque russe contre l'Ukraine. C'est d'autant plus incompréhensible qu'elle célèbre en même temps la résistance héroïque des soldats ukrainiens. Il serait bon pour l'Allemagne d'écouter plus attentivement à l'avenir lorsque des observateurs bienveillants comme Hodges ou Shurkin ou nos alliés français soulignent les contradictions dans l'approche allemande de l'armée et de la guerre. La question de savoir s'il peut y avoir une "armée entièrement post-héroïque" ou si celle-ci est une "contradiction dans les termes", comme l'a demandé Marcel Bohnert, se pose aujourd'hui avec plus d'urgence que jamais. -
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Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
D'ailleurs, grâce au FDP, c'est actuellement un sujet de discussion dans la politique allemande, mais seulement un petit sujet. Le FDP souhaite que la prévoyance vieillesse allemande passe aux actions, du moins pour une petite partie. Le ministre des Finances parle de 10 milliards par an jusqu'en 2039, afin de faire face à l'évolution démographique. https://www.tagesschau.de/wirtschaft/finanzen/aktienrente-lindner-101.html Peut-être que cela n'est pas connu chez vous en France, mais en Allemagne, il existe depuis des décennies des tentatives avortées de créer un stock de capital privé pour chaque personne. L'exemple le plus connu est celui de la "retraite Riester". https://de.wikipedia.org/wiki/Riester-Rente#Kritik Le problème de ce produit est qu'il a été construit par le lobby des assurances. Il a un coût élevé et les placements doivent être nominalement garantis, d'où la quasi-absence d'actions. Il s'agissait d'un énorme projet qui a échoué, comme l'ont reconnu les hommes politiques responsables. S'il y a une part d'actions pertinente dans la retraite allemande (ce dont je doute), les actions allemandes/européennes pourraient être structurellement mieux valorisées, comme c'est le cas aux États-Unis. Comme la plupart des politiciens et des peuples ont un "home-bias", ils privilégieront probablement les actions de leur propre région. Personnellement, je n'ai qu'une très faible part d'actions allemandes. -
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Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Bon anniversaire pour le 14 juillet ! À l'occasion de cette journée d'hommage à la France, je souhaite vous présenter un écrivain allemand qui revêt une grande importance pour les relations franco-allemandes. Heinrich Mann est surtout connu en Allemagne pour ses livres qui portent un regard critique sur le wilhelminisme, l'époque dans laquelle il a vécu. Je l'ai lu à l'école, "Der Untertan". De même, on lit souvent "Professor Unrat" à l'école. https://fr.wikipedia.org/wiki/Heinrich_Mann On lit malheureusement moins son opus magnum de 1935 et 1938, qui semble être inconnu en France. Il n'existe même pas de wiki français à ce sujet, ce qui est dommage ! Ces deux livres, d'environ 1000 pages, sont : La jeunesse du roi Henri Quatre L'achèvement du roi Henri Quatre Citation tirée du Wiki allemand : https://de.wikipedia.org/wiki/Die_Jugend_des_Königs_Henri_Quatre Dans sa tentative d'unir spirituellement sa patrie allemande à son exil français, Heinrich Mann a inséré à des endroits décisifs du texte en allemand ce qu'il appelle des "moralités", des conclusions synthétiques en français classique. Ce roman en deux parties, écrit en France et totalement imprégné de l'esprit français et de la joie de vivre française, traite de la jeunesse, de l'ascension, du gouvernement et de la fin du roi Henri IV de France. Dans ces livres, Heinrich Mann avait probablement exprimé son sentiment le plus intime de la vie, comme le plaisir des bonnes choses de la vie, de la beauté, de l'amitié, de l'amour charnel, de la bonne nourriture, du travail honnête et du divertissement cultivé, dans une langue libérée de l'enflure de la jeunesse et purifiée en une concision simple, et l'avait laissé comme un héritage à la postérité. Le roman est aussi une déclaration d'amour à la France. Je le formulerais peut-être ainsi : L'auteur associe le destin d'Henri à la culture politique française et en fait un modèle pour une Europe future. Je me souviens particulièrement de ses célèbres paroles : Si Dieu me permet de vivre.... -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui, mais l'industrie des munitions ne peut-elle pas facilement surenchérir sur le prix des engrais ? Je veux dire, une grenade avec 50 kg de produits chimiques à l'intérieur peut être vendue bien plus cher que 50 kg d'engrais. Mais il reste le problème des contrats de livraison à long terme. -
L'article a disparu derrière la barrière payante, mais je m'en souviens. https://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/unternehmen/tiger-nachfolge-bell-will-viper-in-deutschland-bauen-19023950.html Bell semble avoir proposé à l'Allemagne d'y installer la production complète de Viper. On parle de 60 unités pour l'armée allemande. En outre, d'éventuelles autres commandes, des Etats-Unis ou d'ailleurs, devraient être produites en Allemagne.
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Europe de la Défense ?
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
Quand tu dis force de frappe, tu parles bien d'armes nucléaires ? C'est en tout cas ainsi qu'on le comprend en Allemagne. (Ah non, tu as écrit capacité de frappe, tu veux dire conventionnelle.) Voici une analyse d'un important think tank allemand qui soutient ma spéculation : l'ESSI n'a pas pour but d'empêcher l'apocalypse nucléaire, mais de faire régner la terreur conventionnelle des missiles. Mais l'analyse reconnaît également que l'ESSI présente des aspects stratégiques et techniques problématiques. https://www.swp-berlin.org/publikation/russlands-raketen-und-die-european-sky-shield-initiative Encore une fois, on peut dire que l'analyse de la menace par les Français est très différente du reste de l'Europe : pour vous, 2022 n'a pas été un bouleversement aussi fort dans la vision géopolitique du monde, donc peu de besoin de changer de cap. Bien sûr, le général n'a guère envie de changer sa doctrine et ses procédures qui fonctionnent bien pour son pays. Dans de nombreux pays, notamment en Allemagne, un système de missiles de défense est beaucoup plus facile à faire accepter politiquement que des armes conventionnelles d'attaque à longue portée. Tu diras que ça ne marche pas, mais dans les conditions existantes, on pourrait argumenter que la France n'a tout simplement rien à faire de l'ESSI, car elle est dans une situation unique. -
Europe de la Défense ?
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de samson dans Politique etrangère / Relations internationales
Oui, il est en effet mystérieux de voir à quelle vitesse l'ESSI progresse. Et maintenant avec les pays neutres que sont la Suisse et l'Autriche ? D'autant plus que ces deux pays ne veulent pas se joindre à l'alliance antirusse sur certains aspects. Les médias allemands ne mettent malheureusement pas en évidence les raisons pour lesquelles l'ESSI progresse si bien. Pour moi aussi, c'est mystérieux. Qui parmi les participants en profite industriellement, à part les États-Unis, Israël, l'Allemagne ? Pourquoi les deux pays neutres qui n'ont pas hésité jusqu'à présent à jouer les profiteurs en matière de politique de sécurité, notamment l'Autriche ? Je ne peux l'expliquer de manière spéculative que par le fait qu'il doit y avoir dans l'ombre une sérieuse inquiétude face à la terreur conventionnelle des missiles russes. Considérations sur la Suisse :https://www.sueddeutsche.de/politik/schweiz-europa-luftabwehr-neutralitaet-luftverteidigung-european-sky-shield-1.6000000 Sur le conflit allemand avec la France :https://www.merkur.de/politik/russland-ukraine-krieg-streit-frankreich-deutschland-macron-flugabwehr-european-sky-shield-tbl-zr-92358877.html -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Ici, je peux compléter quelque chose, car j'ai vu l'interview du colonel Reisner. Je ne suis pas un expert en tactique, mais c'est ainsi qu'il le décrit : Il dit qu'il faut imaginer le terrain là-bas comme un échiquier, où les lignes entre les champs sont constituées de végétation qui empêche l'érosion par le vent. Un peu comme le bocage en Normandie. Or la tactique de l'OTAN, qui ne fonctionne pas bien, était d'avancer d'un champ à l'autre, comme un pion. La nouvelle tactique, meilleure, consiste à se déplacer soi-même avec des forces légères dans les lignes envahies par la végétation. -
[OTAN/NATO]
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de zx dans Politique etrangère / Relations internationales
Une chose étrange qui surprend les milieux allemands de la politique de défense : Lors d'une conférence de presse, le Premier ministre roumain avait demandé au chancelier Scholz un stationnement permanent de soldats allemands dans ce pays. Scholz a réagi avec surprise. La promesse faite à la Lituanie pose déjà de sérieux problèmes à la Bundeswehr, où l'on parle d'une brigade. Dans les commentaires allemands, on retrouve également ma première pensée : la France ne serait-elle pas l'interlocuteur, après tout, elle est le "parrain" des Roumains ? Ou bien Paris a-t-elle déjà refusé en sous-main ? https://augengeradeaus.net/2023/07/auch-rumaenien-will-dauerhaft-deutsche-truppen-hinweis-transkript-mit-luecken/ -
https://www.behoerden-spiegel.de/2023/03/29/viper-fuer-die-bundeswehr/ C'est l'effet Lindy : si quelque chose fonctionne depuis 65 ans, il y a de fortes chances pour que cela fonctionne encore pendant les 65 prochaines années.
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Airbus a réussi à lancer un débat sur l'abandon du Tigre dans les médias mainstream allemands. On met en garde contre la perte de la capacité et de la compétence de développement. https://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/unternehmen/geplantes-tiger-aus-airbus-warnt-vor-faehigkeitsluecke-18983325.html https://www.sueddeutsche.de/wirtschaft/airbus-helicopters-tiger-kampfhubschrauber-frankreich-deutschland-konsequenzen-1.5976450?reduced=true Au sein de l'armée allemande, le projet d'acquisition d'hélicoptères de combat civils de style Mad Max suscite probablement le mécontentement. Cela ne signifie pas forcément qu'ils veulent absolument le Tiger, on parle aussi du Viper. https://www.merkur.de/politik/bundeswehr-kampfhubschrauber-boris-pistorius-spd-finanzierung-ausstattung-92355132.html
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Exportation d'armement
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Philippe Top-Force dans Economie et défense
L'Allemagne connaît à nouveau des problèmes en raison de projets d'exportation d'armes. https://www.welt.de/politik/deutschland/article246144724/Ruestungsexporte-Ampel-Koalition-droht-Streit-ueber-Eurofighter-fuer-Saudi-Arabien.html https://www.spiegel.de/politik/deutschland/kontrolle-von-ruestungsexporten-der-ampel-koennte-der-naechste-streit-drohen-wegen-eurofighter-an-saudi-arabien-a-d3b9f6f0-2ca0-44b7-9026-a0b1c00c9253 Il s'agit de 48 Eurofighter pour l'Arabie saoudite. Les Verts s'y opposent, le chancelier (SPD) et le ministre des Finances (FDP) semblent y être favorables. Mais il y a aussi des résistances au sein du SPD. Interrogé, un porte-parole du gouvernement en charge de la chancellerie n'a pas souhaité s'exprimer sur la discussion relative aux Eurofighters. Sven Giegold, secrétaire d'État chargé des exportations d'armement au ministère fédéral de l'Économie dirigé par les Verts, a déclaré lors d'un débat lundi dernier, en faisant référence à des pays comme la Grande-Bretagne et sans mentionner directement la question de l'Eurofighter : "Les partenaires exercent une pression énorme". De même, il s'agit de six A400M pour les Emirats, mais c'est moins controversé. -
énergie Energies renouvelables : projets et conséquences
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Economie et défense
C'est un sujet difficile. Tout d'abord, je dois dire que depuis quelques années, les médias n'en parlent presque plus. Tout dépend du type particulier de centrale hydroélectrique. L'Allemagne a historiquement eu un grand nombre de petites centrales fluviales sans barrage. Celles-ci ont tendance à diminuer, les Verts ne les aiment pas non plus, à cause des poissons et des sédiments. https://www.focus.de/klima/analyse/unbegrenzt-gruene-energie-der-deutsche-traum-von-der-wasserkraft-hat-einen-grossen-haken_id_193226468.html Ce n'est pas la bonne géographie pour les grands barrages. Après la réunification allemande, les centrales de pompage-turbinage ont été un sujet assez populaire. Une grande a été construite en Thuringe. https://fr.wikipedia.org/wiki/Centrale_de_Goldisthal Les Verts ne les aiment pas parce qu'ils n'aiment pas les grandes installations et que les bassins sont bétonnés, pas un biotope. Les riverains manifestent contre leur projet, si je me souviens bien, on pensait à la Forêt Noire, mais les Verts et le tourisme sont contre. Ils ne semblent pas non plus rentables économiquement, certaines lois les obligent à acheter l'électricité très cher. Si je comprends bien, elles ne sont pas non plus un stockage à long terme, mais un équilibre entre le jour et la nuit. Mais les énergies renouvelables, qui se sont fortement développées, fournissent de toute façon de l'électricité lorsque la consommation est élevée, pendant la journée. Elles semblent plus adaptées aux centrales nucléaires. https://www.springerprofessional.de/wasserkraft/energiespeicher/pumpspeicher-in-deutschland-nur-begrenzt-ausbaufaehig/12169480 https://www.br.de/nachrichten/bayern/neue-pumpspeicher-in-bayern-lohnt-sich-das-noch,TOPeUoJ Dans l'ensemble, il semble y avoir un large consensus en Allemagne pour ne pas faire avancer le sujet de l'hydroélectricité. Le dernier projet un peu plus important a été la rénovation d'une ancienne installation en Bavière. https://www.br.de/nachrichten/bayern/groesstes-wasserkraftprojekt-deutschlands-geht-in-betrieb,TIuwXgC -
Allemagne
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
Oh je, encore une réflexion rétrofuturiste sur les relations franco-allemandes. Ces constructions mélancoliques semblent être très populaires en France. On imagine un passé qui, en tant que présent, n'était probablement pas si beau. Je n'ai pas vécu ces heures solennelles de l'amitié franco-allemande, mais mon expérience de la vie me dit qu'à l'époque aussi, il était assez souvent question d'intérêts. Ce motif de l'amour déçu que la France porte soi-disant à l'Allemagne depuis des décennies - il y a quelque chose de pourri dans tout cela. Cela sent un peu le chantage affectif malhonnête. Chacun des deux pays monte sur un piédestal moral pour avoir le dessus sur le plan argumentatif : les Allemands sur la protection de l'environnement et le pacifisme, les Français sur l'amour dédaigné dont l'enfant pourrait être une Europe grandiose et puissante. Si Monsieur Martin doit souffrir, j'en suis désolé, mais c'est dans la nature des choses quand on tombe amoureux d'un pays. Que ce soit d'un pays étranger ou du sien. Si je peux émettre une critique très prudente de la mentalité française : elle a tendance là-bas à faire du pathos, qui se transforme en dépit lorsqu'il ne se réalise pas. Mais puisque Claude Martin est un admirateur de Goethe, ce que je suis aussi, j'ai un conseil à donner aux Européens, sans nostalgie, tiré des Années de voyage de Wilhelm Meister : Wie kann man sich selbst kennen lernen? Durch Betrachten niemals, wohl aber durch Handeln. Versuche deine Pflicht zu tun, und du weißt gleich, was an dir ist. Was aber ist deine Pflicht? Die Forderung des Tages. Comment peut-on se connaître soi-même ? Jamais en regardant, mais en agissant. Essaie de faire ton devoir, et tu sauras tout de suite ce qu'il y a en toi. Mais quel est ton devoir ? L'exigence du jour. -
Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Alexis dans Politique etrangère / Relations internationales
Qu'est-ce qu'ils veulent faire avec cet étrange tapis en caoutchouc sur la bouche du canon ? Éviter les rayures ? J'ose douter de la pertinence mécanique de la construction globale, mais au moins il y a un effet de camouflage, on va dérouter les Russes et les priver de leur prime de lancement pour les chars occidentaux. D'une certaine manière, la base du canon est étrange, je n'arrive pas à la faire correspondre à des images normales d'un A4. Le tube de la mitrailleuse coaxiale n'est normalement pas visible dans une telle extension. -
énergie Energies renouvelables : projets et conséquences
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Economie et défense
Eh bien, une telle petite installation coûte environ 600 euros avec l'onduleur, il faut souvent aussi un support pour la suspendre sur le balcon dans un angle favorable, alors peut-être 800 euros au total avec deux modules et l'onduleur. La plupart des gens choisissent de le suspendre de telle sorte qu'il n'est pas nécessaire de faire appel à un artisan, on peut aussi le suspendre soi-même assez facilement au balcon ou le placer sur la terrasse. Je ne comprends pas très bien ton calcul. Les données de consommation du site web sont très élevées, cette moyenne doit inclure les maisons qui se chauffent à l'électricité. C'est inhabituel en Allemagne, nous partons d'une consommation d'énergie (électricité) de 3000 kWh par an et par ménage. Je suppose que dans ton calcul, tu as mélangé puissance électrique et énergie électrique. Si le logement consomme 30 kWh d'énergie électrique par jour, il a une consommation (EDIT puissance) électrique moyenne de : P = E / t Puissance=énergie / temps 1250 watts = 1,25 kW =30 kWh/24h Une telle installation que j'ai décrite produit environ 400 kWh par an, ce qui te permet d'économiser 72 euros par an avec les prix français (18 centimes par kWh). Au final, tu as donc raison, il faudrait alors 10 ans pour amortir l'investissement. La plupart du temps, c'est l'onduleur qui tombe en panne en premier, il faut donc faire très attention à sa qualité et à sa garantie. Chez nous, ils vendent les installations même chez Lidl ou Aldi. L'engouement est bien sûr dû aux prix élevés de l'électricité en Allemagne. -
Allemagne
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de Wallaby dans Politique etrangère / Relations internationales
La visite d'État de Macron en Allemagne se profile à l'horizon. Il y a d'abord la question de savoir si elle sera reportée ou annulée. On voit en Allemagne des arguments pour et contre, compte tenu des troubles en France. C'est une question difficile. Ensuite, il y a un sondage récent sur les relations. La France est considérée comme le partenaire le plus important à quarante pour cent, les Etats-Unis à 37 pour cent. Il est intéressant de constater que tous les autres pays sont loin derrière, le pays le plus proche étant l'Italie avec quatre pour cent. La Pologne, elle aussi un grand voisin direct, n'obtient que 3 %. 60 pour cent considèrent les relations franco-allemandes comme le moteur de l'UE. https://www.zeit.de/politik/ausland/2023-07/deutschland-frankreich-beziehungen-partnerschaft-staatsbesuch-macron https://www.welt.de/politik/ausland/article246164176/Umfrage-Frankreich-ist-fuer-Deutsche-das-wichtigste-Partnerland.html -
énergie Energies renouvelables : projets et conséquences
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Economie et défense
Je parle de l'engouement pour les petites installations photovoltaïques, pas de celles sur les toits. Ils ont environ 3-4 mètres carrés et sont censés couvrir la charge de base, environ 150 watts tant qu'il fait jour. Ils réduisent ainsi la facture d'électricité du ménage d'environ 10 pour cent. Depuis environ un an, on en parle partout dans les médias chez nous et les gens "normaux" en achètent, pas les Verts. https://www.ndr.de/ratgeber/verbraucher/Balkonkraftwerk-Betrieb-jetzt-einfacher-und-guenstiger,solaranlagen108.html Les installations sur le toit sont un sujet beaucoup plus compliqué en Allemagne, il s'agit de subventions et d'un prix de vente élevé garanti de l'énergie produite. Il faut même déclarer un commerce et faire une déclaration d'impôts compliquée. EDIT : Tu peux aussi l'installer si tu n'es que locataire et que la maison ne t'appartient pas. La question de savoir si le propriétaire peut l'interdire est controversée au cas par cas. -
énergie Energies renouvelables : projets et conséquences
Manuel77 a répondu à un(e) sujet de alexandreVBCI dans Economie et défense
Y a-t-il en France un tel engouement pour ce qu'on appelle les centrales de balcon ? En Allemagne, c'est maintenant très populaire. Une installation photovoltaïque d'une puissance maximale de 600 watts. C'est la puissance que peut avoir l'onduleur pour être raccordé au réseau électrique sans autorisation compliquée. Une telle installation coûte à partir de 600 euros, et vu le prix de l'électricité en Allemagne (30 centimes d'euros pour les ménages), on estime qu'elle sera amortie en cinq ans environ. Mais chez nous, on ne peut l'installer que si l'on dispose d'un compteur électrique moderne qui ne peut pas tourner à l'envers. Souvent, on va donc donner de l'électricité à la collectivité. Je pense que chez vous, avec les prix avantageux de l'électricité, ce n'est pas attractif.