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Akilius G.

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Tout ce qui a été posté par Akilius G.

  1. ce n'est pas impossible, mais j'avais en tête quelque chose de plus simple : la facilité accrue de lancer des drones sur les mouvements avant-arrière de la pointe offensive ukrainienne suivant le lieu où les russes lancent ces drones. les ukrainiens ont l'air de réussir à élargir donc le risque se résorbe
  2. je ne suis pas capable de lire correctement les cartes du front, mais la progression à Robotyne est exposée sur les flancs, cela a été évoqué avant sur ce fil me semble t il. Il est difficile d'éviter d'élargir cette progression ; c'est l'effort minimum à consentir. Je ne vois pas les ukrainiens reculer de quelques kilomètres après tous ces sacrifices pour adopter un front plus facile à tenir. On risque donc de trouver d'excellentes raisons pour continuer... Au delà du résultat de l'offensive, quelles leçons les ukrainiens vont-ils tirer de celle-ci? Des sujets de méthodes, d'organisation, de coordinations, d'équipements peuvent-ils faire l'objet de réflexions fructueuses pour retenter ultérieurement l'offensive? Cela ne me semble pas impossible, mais je suis assez dubitatif sur la capacité du gouvernement ukrainien à rassurer sa population.
  3. un effondrement du régime poutinien, quasi certainement. De la fédération, je ne sais pas
  4. Pour limiter cet écueil, il y a des techniques préparatoires visant à éviter une première demande humiliante. Et des diplomates dont c'est le métier. Ils peuvent s'appuyer sur les coutumes de guerre (échanges de prisonniers, remise de corps, etc) ou des terrains de moindre conflictualité : typiquement le sujet des céréales, qui donnaient une excellente occasion à des tiers d'appuyer telle ou telle situation. Ce n'est pas sans raisons que la Turquie essaie de maintenir le sujet actif. Après, plusieurs micro pas mutuels, le premier vrai pas est moins dur. Je suis d'accord sur les risques du calendrier... et inquiet également sur la perception à long terme par la population ukrainienne du soutien de l'Occident. Le soutien matériel à la reconstruction est un gros enjeu, bien prise en main, il est possible qu'elle fasse oublier les discours sur la caractère salvateur des F16, leo2, formation Otan, etc. qui peuvent générer de lourdes désillusions. Je n'ai pas l'impression que l'UE ait posé des bases solides sur l'avenir. Il reste l'aspect majeur de la population déplacée. Si la population exilée revient au pays, elle gardera probablement un souvenir favorable de l'accueil pendant la période de guerre. Facilité de logement, scolarité des enfants, etc, ce n'est pas rien! Si la population reste en occident ou que les départs s'accroissent post guerre, il y a le risque d'une césure entre les ukrainiens restés et ceux partis. Ceux restés pourraient alors avoir intérêt à un rapprochement avec la Russie, histoire de sécuriser leur situation, et peut être d'avoir une faculté d'échange fondée sur une histoire douloureuse.
  5. On ne voit pas tant que cela de jeunes soldats ukrainiens, la moyenne d'âge semble en général entre 30 et 40 ans.
  6. Le 1/ me semble correspondre au point majeur de blocage politique : pas d'accord possible sur les frontières, et seule la force peut trancher. Pourtant, ce n'était pas dans le scénario rêvé de Poutine qui - à mon avis - visait l'installation d'un régime fantoche à Kiev et la re-légitimation d'une présence russe en Ukraine. J'analyse donc un gain de territoire comme un moindre échec de la Russie - au regard de ses objectifs initiaux - mais un net échec malgré tout. Dans ces conditions, quel est l'élément le plus bloquant : la posture de VZ sur la - très improbable - récupération de la Crimée ou la posture de VP sur la légitimation de l'annexion de plusieurs régions avant même que la force ait tranché? Le 2/ me semble lié à un ambiance générale de défiance. Là également des postures viennent accroitre celle-ci : une posture pro Otan de VZ et une exigence de démilitarisation trop poussée de VP. La guerre prendra fin un jour et absolument personne ne peut garantir quoique ce soit dans cette partie du monde. Le coût réel de la guerre est considérable, mais n'apparaît progressivement qu'après les hostilités. On peut prêter une intention à VP de vouloir revenir, mais en pratique c'est ignorer une multitude de facteur. Là encore, le maintien d'une ambiance de défiance renforce la solution militaire. La question sous-jacente du 2/ est comment gagner la paix? Au delà du slogan un peu facile, il va falloir faire preuve d'imagination. Et je ne vois pas venir de solutions d'un côté ou de l'autre. Je ne vois pas l'Europe proposer grand chose. Le sujet me semble plus critique pour l'Ukraine que pour la Russie.
  7. je partage aussi cet avis : cette guerre présente la caractéristique d'un divorce douloureux au sein d'un vieil empire, ce qui fait que parmi la multitude de pays qui n'ont pas aimé l'invasion russe, beaucoup observent cette guerre d'un air suspicieux, mais sans une volonté excessive de s'y mêler. Néanmoins, elle embête plein de pays, on citait par exemple la restriction du commerce de céréales. La patience des pays neutres envers une nouvelle invasion russe serait très limitée. Poutine ne peut pas relancer sa machine de guerre quand il le souhaite, tant pour des raisons internes, pratiques, qu'externes. Si la communauté internationale constate une paix même bancale, il sera difficile de relancer les hostilités. Question : l'Occident fait-il parti de la communauté internationale sur ce sujet? Car il n'est ni belligérant, ni non-belligérant. Et d'ailleurs, il ne propose absolument rien comme on peut le voir sur la question des céréales
  8. Pour les équipements blindés, c'est fort possible si l'on se limite aux équipements de source européenne. Les américains peuvent changer la donne s'il le souhaite. Ce serait une bonne nouvelle pour l'Ukraine. Pour les munitions, je ne suis vraiment pas sur : la remonté des productions occidentales est lente. Tout dépend du niveau de stock à l'automne. Les américains ont prévenu que le niveau de dons de 155mm n'était pas soutenable. Quand a eu / aura lieu le creux?
  9. je tablerai pour ma part sur un arrêt début octobre, plus pour des raisons de fatigue générale, de manque d'équipements/munitions que de météo. Septembre semble être un mois agréable et octobre n'est souvent ni très froid ni très humide, mais plus incertain. Je manque de source météo, mais il y aurait un aléas météo sur octobre. Les déplacements en véhicules étant risqués, une météo froide et humide achèverait d'épuiser les troupes contraintes de marcher. Dans cette hypothèse il resterait 30 jours ... Je ne juge pas les deux premières hypothèses probables, la gaussienne serait plus pentue à mon avis. Les abords de Tokmak me semblent une possibilité, mais avec une vraie interrogation sur une poussée russe sur un autre front. Dans cette hypothèse, mi septembre serait sans doute le meilleur timing pour les russes.
  10. Lorsque je lis - avec intérêt - les billets de Goya j'ai toujours une petite démangeaison, un peu comme si quelque chose était évoqué ou glissé sans pouvoir être exprimé clairement, qu'il faut se débrouiller pour retrouver et qui peut faire l'objet de développement ultérieurs. Par exemple, dans son billet du 16 aout 2023, la phrase suivante m'avait fait tiquer : "Je ne sais pas trop en quoi l’armée ukrainienne se transformera, mais il faudra qu’elle le fasse, pour multiplier par trois ou quatre sa puissance de feu opérationnelle et tactique et ses techniques d’assaut.". Le x 3 - x 4, m'a semblé irréaliste. Néanmoins, il pointe les enjeux du complexe militaro industriel ukrainien qui semble fonctionner poussivement (un article récent du monde sur le sujet). Il est évident qu'il n'y a pas de salut militaire pour l'Ukraine si elle ne dispose pas d'un outil industriel qui tourne à plein. Le billet du jour illustre l'intérêt du "Made in Ukraine" sur des capacités non fournies par l'Occident Les "démangeaisons" du 27 août 2023 : - le problème à trois corps : simple formule de style (pas de spoil, je termine le 3ème tome du roman de Liu Cixin...)? - les développements sur les opérations dans la profondeur me conduisent à penser que les limitations d'emploi des armes occidentales sont horriblement mal conçues : elles devraient être évolutives. Illustration : l'accord sur les céréales expire, les russes détruisent des infrastructures céréalières en Ukraine. Dans la foulée, les donateurs de storm shadow / scalp / divers équipements devraient signaler à la Russie : nous étendons le domaine d'emploi de ces équipements à des cibles sur le territoire russe - militaires ou économiques - mais avec une définition précise. Et lorsque les renégociations redeviennent possibles sur les céréales ; on se réserve la possibilité de relimiter ce domaine d'emploi et réduire certaines sanctions. Car outre le fait que l'agriculture est le seul pan de l'économie ukrainienne qui tourne, si une conjonction de très mauvaises récoltes se présentait en 2024, c'est 20 millions d'affamés africains en Europe en 2025 dans le meilleur des cas ou au fond de la mer dans le pire... Se drapper derrière des postures - nous sommes les gentils - c'est la faute aux méchants russes - on ne fait absolument rien pour permettre un emballement militaire - c'est globalement un excuse bidon pour ne pas saisir les occasions d'influencer les évènements.
  11. Les américains vont probablement réduire leur soutien, mais pas l'arrêter du jour au lendemain, ce serait catastrophique militairement pour l'Ukraine et pour les Etats Unis en terme d'image. L'Otan doit pouvoir trouver les ressources pour aider l'Ukraine à stabiliser le front. Que les Etats-Unis évitent un sur investissement ukrainien, je peux comprendre, mais apparemment on n'y ait pas encore. Entièrement d'accord sur "chars, d'autres blindés ou de moyens sol-air"; ça doit se trouver dans les stocks et un reconditionnement ne doit pas coûter une fortune. Et de toute manière, cette guerre est si particulière que les USA ne peuvent éviter d'y consacrer des moyens pour en retirer des leçons et augmenter le coût de l'agression russe. Quelques suppositions pour comprendre la frilosité américaine ; elles ne me convainquent pas vraiment : - le pays prépare une réorientation de sa production militaire : vers les bâtiments de surface pour éviter de se faire distancer par la Chine? vers les drones? vers un appareil venant compléter le F35? On a beau être les Etats-Unis, les budgets ont des limites .... - le pays s'inquiète d'une période de fragilité budgétaire à venir : inflation, possibilité de crise financière, etc...
  12. C'est une question intéressante, les russes doivent quand même avoir du mal à miner en profondeur un front aussi large. Si c'est le cas, ils conservent la possibilité de miner la seconde ligne lorsque la première est en risque.
  13. Je ne sais pas si elle est bête, disons qu'elle permettrait ... un effet de surprise! Si l'on dote les hommes propulsés d'une épuisette, ils peuvent également neutraliser les lancet et fpv durant la phase aérienne.
  14. si la liste des évènements malencontreux est immense durant une guerre, celle-ci est démoralisante pour les ukrainiens...
  15. Je serai prudent avant d'évoquer une responsabilité allemande ou autrichienne au déclenchement de la PGM. L'ambiance de défiance générale de l'époque a permis à un fait divers - l'assassinat de François-Ferdinand d'Autriche qui n'avait intrinsèquement aucunes raisons d'impliquer l'Europe entière - d'enclencher par un phénomène de résonance une multitude d'évènements plus terribles. Accessoirement, de la responsabilité de la guerre, aux réparations de guerre, etc, on arrive assez vite aux causes de la seconde guerre... Il est possible que cette grève ait échoué - d'une manière ou une autre - mais cela aurait quand même été un sacré défi aux mentalités de l'époque. La grève générale est pour moi un outil fait pour un Jaures. Pour les sujets contemporains, ce n'est pas du tout un bon outil. Pour en revenir à la guerre actuelle, si les populations sont convaincues de la justesse des combats et des sacrifices, il n'y a pas de jugement à formuler. On voit bien actuellement une volonté de se battre en Ukraine et en Russie. On voit également que cette volonté est loin d'être partagée par tous et qu'une partie des populations ukrainienne et russe souhaite esquiver la guerre, souvent en quittant le pays.
  16. Entièrement d'accord sur Jaurès : la grève générale de Jaurès n'était pas irréaliste, car il était très écouté et respecté des milieux ouvriers. La possibilité qu'elle conduise à bloquer la guerre, ses massacres effroyables et éviter la seconde guerre qui découle en grande partie des non-solutions de la première me semble réelle... La plupart des grands de ce monde n'ont absolument servis à rien en 1914 - avec ou sans ces individus c'était pareil - mais avec ou sans Jaures ce n'était pas pareil... Cette grève peut sembler un pari - elle l'était sans doute - dont le fondement reposait sur l'intuition que les causes profondes de la guerre reposaient sur une forme d'enfermement dans un irréalisme social. Autrement dit, le nationalisme - bien que réel - n'était qu'une apparence. L'Ukraine et le Russie auraient bien eu besoin de quelqu'un de la trempe de Jaures...
  17. Sans vouloir remettre une pièce dans la machine, le débat peut vite conduire à des positions différentes lorsque l’on modifie légèrement un paramètre. Illustration un peu abstraite : - d’un côté, en l’absence de dons financiers et matériels occidentaux, Ukraine se serait effondrée militairement faute d’une capacité de production suffisante en équipements et munitions ; - d’un autre côté, en l’absence de dons financiers et matériels occidentaux prévisibles, Ukraine aurait été contrainte à une extrême prudence à l’égard de la Russie, aurait multiplié les gestes d’apaisement/soumission et ainsi évité la guerre… Mon objectif n’est pas de démontrer une chose et son contraire, mais d’illustrer la difficulté du « Et si … [le monde était comme ci ou cela] ... ?» qui cache toujours une multitude de pré-supposés plus ou moins solides. C’est un exercice que je trouve pénible, il conduit souvent à mettre ces pré-supposés désagréablement en lumière ou à retrouver la logique des décideurs, mais difficile d’aller plus loin. En situation de guerre, l’approvisionnement en équipements et munitions repose souvent sur une logique diplomatique, car les seuls mécanismes de marché ont peu de chances de suffire à moins de s’appeler l’Arabie Saoudite (énorme richesse, faible population). J’ai tendance à croire qu’avec ses seules ressources, illustration encore plus abstraite que la précédente, l’Ukraine aurait quand même réussi à pousser la Russie à une mobilisation. S’agissant de l’Ukraine, on peut dire que le pays a tout demandé et tout pris. On observe que l’insistance de VZ à un effet sur les Leo et les F16. Au regard des quelques mois écoulés, voici quelques conclusions personnelles : - les dons les plus utiles portent généralement sur des équipements que l’armée sait déjà utiliser et maintenir, plus que sur la qualité intrinsèque de ceux-ci ; - la standardisation des équipements est un énorme plus, une armée patchwork, c’est une multiplication des formations, fonctions support, etc, à une période où le moindre homme compte et une complication de la chaîne de décision. - en début de guerre les dons de Javelin et Stinger ont été très utiles, car venant compenser rapidement une faiblesse ukrainienne en blindés et avions ; les Himars et Caesar m’ont semblé nettement étoffer l’artillerie par le haut en termes de précision et portée ; - pour les russes, les drones iraniens sont venus combler un trou capacitaire à un moment où leur aviation limitait son activité… - les mines, c’est moche mais pratique, sur les drones, tout le monde s’est trouvé à la ramasse ... VZ me semble avoir entretenu un discours sur le côté « armes magiques de l’Otan » - à la fois comme élément de motivation des ukrainiens - et pour flatter les opinions occidentales. J’ai déjà dis ne pas aimer la communication ukrainienne ; les arguties pour ne pas évoquer les pertes humaines me renforcent dans cette opinion. Néanmoins VZ me semble assez proche de parvenir à un effet intéressant : inciter les occidentaux à mobilier leur outil industriel dans un effort de standardisation au profit de l’Ukraine, effort qui bénéficierait ensuite à l’Occident. Les choses s’enclenchent poussivement sur les obus de 155 mm. Sur les véhicules blindés (éviter les chars trop complexes), des progrès pourraient être réalisés comme suit : l’Ukraine farfouille dans les catalogues occidentaux et choisi un véhicule adapté à ses besoins, quitte à en adapter quelques caractéristiques. Les usines occidentales sont ensuite mises en concurrence pour le produire (en parallèle) avec une compensation financière pour le concepteur. Le climat ukrainien pourrait orienter vers un véhicule à chenille moins utile ailleurs, mais pour le reste il en résulterait probablement bon un compromis coût / efficacité compte tenu de l’urgence.
  18. j'imagine la tronche du pauvre gus au sein de l'équivalent russe du BEA lorsqu'on lui apprend qu'il est chargé de l'enquête...
  19. le cofondateur de wagner avant que prigojine prenne l'ascendant, car plus photogénique
  20. le minage à distance est très pratique, il est redoutable par sa précision et son déploiement rapide, mais je ne pense pas qu'il porte sur des quantités astronomiques (des millions de mines) comme celles que les russes ont déployées. Les mines empêchent d'avancer vite, mais pas d'avancer. J'ai cherché à comprendre deux points : - l'effet de l'allonge en portée des ukrainiens. Il pourrait expliquer le surplus de pertes russes en artillerie par rapport aux ukrainiens malgré une puissance de feu russe supérieure. Je n'ai pas d'idée sur les volumes de munitions tirées par les Himars, mais s'agissant des Caesar, outre leur nombre limité; les tirs à longue portée doivent probablement impliquer plus de poudre pour propulser l'obus et donc fatiguer plus vite les tubes. je suppose que ces tirs ne visent donc pas prioritairement à du pilonnage massif mais ciblé. Quant on voit les vidéos de champs parsemées d'impacts sur des km, on se dit que la précision n'est pas spécifiquement recherchée.... - l'intérêt des contre-attaques russes et le maintien d'une zone grise. je reste quand même un peu surpris par le fait que les développements récents des russes sur l'artillerie ne met pas l'accent sur la portée.
  21. il y a un petit bruit caractéristique lorsque le fpv va frapper, il faut apprendre tous ces bruits pour se protéger
  22. Un consensus semble se dessiner sur l’échec de l’offensive ukraine en cours. Je voudrai revenir sur une critique parue il y a quelques jours venue des Etats-Unis (Daniel Davis sur www.19fortyfive.com) : 1- la defense de Bakhmout fut trop coûteuse en homme et munitions et 2- la préparation de l’offensive fut insuffisante / inadéquate. Il y a sans doute une part de réalité dans ces propos mais aussi probablement de nombreux non-dits touchant à la relation USA – Ukraine, d’où l’intérêt de regarder plus en détail : concrêtement, qu’est ce qui a manqué le plus cruellement? 1-la défense de bakhmout : excessive, oui mais... Pour justifier la défense, l’Ukraine expliquait sa position : si on ne défend pas là, on défendra plus loin et les wagnérites attaquent comme des débiles, la défense même statique est à notre avantage. Je ne sais pas si la différence défense ville (position Ukraine) us plaine (position USA) est si différente. Néanmoins, l’Ukraine s’est retrouvée à un moment en disette sévère de munitions et en situation de quasi-encerclement. Avant ce moment, il fallait certainement lâcher la ville. Bakhmout fut une bataille infernale, mais si les ukrainiens avaient reculé très vite l’économie en hommes et munitions aurait-elle été si franche tant que les russes maintiennent l’offensive? Par ailleurs, les russes n’auraient-ils pas eu plus de ressources pour défendre? La guerre est terriblement meurtrière ; il est difficile de sortir de ce constat si un beligérent pousse sévèrement sans égard pour les pertes. Mis à part l’entêtement excessif à défendre, la question est peut être moins l’économie d’hommes et de munitions que le choix des compétences et équipements critiques pour l’offensive. Mais qu’est ce qui est si critique si l’on se sait pas très bien comment s’y prendre? Par exemple, les ukrainiens ne semblent pas trop manquer de 155 mm depuis 2 mois. Le manque de 155 mm pourrait se faire sentir pour exploiter mais probablement pas pour percer la première ligne. 2- La délicate méthode pour percer : pas de salut sans moyens de bréchage et sapeurs en surnombre L’objectif ukrainien est de reprendre du terrain la méthode doit être en cohérence. La défense russe est en plusieurs strates – avec mines et lignes de tranchées et points d’appui. L’artillerie russe est plus nombreuse et plus puissante mais l’artillerie ukrainienne tire plus loin avec Himars et Caesar, même si leur nombre est limité. Lorsqu’un camp attaque, une guerre de mouvements s’enclenche même si elle est d’échelle insignifiante et que le front reste immobile : les troupes d’assaut progressent, la ligne russe de tête prend tarif et recule à moins que les lignes de second rang ne se portent à son secours. Tout ceci est simplifié mais il y a plein de mouvements donc certains visent à préparer les étapes suivantes. L’articulation des divers mouvements est critique. Supposons par hypothèse que le front soit quasi-transparent, les ukrainiens pourraient théoriquement organiser leurs diverses actions pour neutraliser progressivement les défenses russes. Bien sur l’artillerie russe répliquerait mais devrait se dévoiler et subir une contrebatterie. Le point essentiel est que les ukrainiens tirent de plus loin et sont bien moins sensibles à la contrebatterie. Les pertes seraient peut être très lourdes mais le résultat serait inéluctable ; les russes devraient lâcher du terrain. C’est très théorique, mais on pourrait mettre en équation ce mouvement offensif. Dans le passage à la pratique, deux aléas sont majeurs : les champs de mines et les combats, car ils ont de fortes chances de mettre en l’air l’horlogerie globale des opérations. Tout doit alors être repris à zéro. L’aléas d’un champ de mine se lève progressivement mais pas celui des combats. Je comprend par conséquent la pratique russe de contre-attaquer quasi-systématiquement comme une compensation de la faiblesse de leur système défensif lié au manque de portée de leur puissante artillerie. Sans ces contre-attaques le système défensif s’effondrerait au bout d’un moment. Les russes ont peut être bien plus conscience que nous de la faiblesse de leur puissant dispositif défensif et aussi de la difficulté à gérer la confusion des combats. Néanmoins, ce tempo général des actions ne peut être acquis simplement. Il n’y a pas de D Day sans s’être auparavant permis de merder à Dieppe. Ce serait moins une question de doctrine (OTAN us PAVA) ou d‘équipement (moderne us tout vieux) que d’un apprentissage collectif difficile de nombreuses interactions dans le temps. On pourra se tirer l’asticot sur les F16 et d’autres points, mais les compétences de bréchage et de déminages sont impératives en surnombre. Les sapeurs semblent rares et ce point n’est pas admissible compte tenu des enjeux et de la connaissance préalable d’un minage massif et doubler la production de 155 mm ne compensera pas. Maintenant posons la question autrement, l’équation défensive russe fonctionne-t-elle à l’inverse dans l’hypothèse où les russes repasseraient à l’offensive? Je pense que oui ; toute bonne idée ukrainienne sera analysée et reprise. Une offensive russe ciblera à mon avis les points les moins minées de la ligne de front, Je serai prudent avant de considérer que les échecs offensifs russes passés ont nécessairement vocation à se reproduire. Le tempo idéal serait l’utilisation brutale de réserves “fraiches” vers la mi septembre, alors que la fatigue et l’imbrication des troupes sur le front de Zapo rendront difficiles les rotations d’unités ukrainiennes .
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