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Alexis

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Tout ce qui a été posté par Alexis

  1. Cela fait partie des "limites" à l'engagement américain définies par Biden dans son essai à destination du peuple américain en mai dernier. Biden a répété cela dans la conférence de presse commune avec Zelenski en décembre. Les Etats-Unis avaient de toute façon pris la précaution de retirer aux HIMARS livrés à l'Ukraine la capacité à tirer des ATACMS. Autant dire que Washington est très sérieux dans sa volonté d'empêcher les Ukrainiens d'utiliser des armes américaines pour frapper sous la Russie, par exemple avec ces missiles ATACMS de 300 km de portée. Je m'attends à ce que Biden reste fermement sur cette position, quoi qu'il arrive. ... Or des chasseurs comme les F-16 (ou les Mirage-2000, Tornado et consorts) sont capables assez facilement de passer une frontière, et de frapper à 300 km si nécessaire. ==>Est-il possible de livrer des F-16 en leur retirant totalement la capacité d'attaque au sol pour qu'ils servent seulement à la défense aérienne ? Ou du moins en la "bridant" au territoire ukrainien - par module logiciel ? Si ce n'est pas possible, j'ai du mal à imaginer que les Ukrainiens reçoivent des chasseurs américains. Quoi qu'il arrive. Et je ne pense pas qu'il serait sage pour la France de livrer ce genre d'armes si même les Etats-Unis s'en abstiennent.
  2. Intéressant. The Economist publie un reportage sur Koupiansk, ville de l'oblast de Kharkhiv à 50 km de la Russie et 30 km du Donbass, qui a été reprise par l'armée ukrainienne. D'après le maire par intérim "le sentiment pro-Kremlin reste élevé dans la région" Je n'ai pas accès à l'article, je ne recopie que la traduction du début Près de Kupiansk, à une heure de route de la frontière russe, Andrei, un travailleur humanitaire ukrainien, distribuait des bonbons aux enfants lorsqu'il a remarqué que certains le prenaient en photo avec leur téléphone. Un soldat lui a dit qu'ils les envoyaient aux chaînes de médias sociaux russes, voire à des escadrons de tueurs. À une autre occasion, il a vu des villageois refuser l'aide des Ukrainiens. "Les Russes leur manquent encore", dit Andrei. (...) C'est surprenant. Cela semble indiquer que la situation de 2014 - avec de forts sentiments anti-Maidan et pro-Russie dans une partie importante de la population - n'a pas été entièrement changée par l'invasion et les souffrances de 2022. J'ai du mal à imaginer que les sentiments pro-Russie n'aient pas diminué. Mais ça reste loin d'être anecdotique dans certaines régions.
  3. C'est justement parce que la Russie ne va probablement pas le faire, alors qu'elle le pourrait... qu'Israël ne voit aucun intérêt à rien faire qui pourrait changer ces "bonnes dispositions" de Moscou à son égard. Et sans aller jusque là, la Russie pourrait aussi être "amicale" de façon créative envers la Syrie, ou le Hezbollah, ou d'autres forces de la région. Là encore, elle ne le fait pas, et Israël a tout intérêt à préserver cette retenue russe. Retenue qui pourrait bien être remise en question si Israël faisait ce qu'il aimerait que la Russie continue à ne pas faire, c'est-à-dire livrer des armes avancées à un ennemi de la Russie. La relation entre Israël et Russie est "complexe" et multifacettes. Je ne pense pas que les dirigeants israéliens aient du mal à assumer de faire ce qui leur semble préférable pour la sécurité de leur pays. Primum omnium salus patriae, avant tout le salut de la patrie.
  4. Lech Wałęsa est très remonté, en mode "Je fournis des arguments à la propagande russe" Il était interviewé sur la manière de convaincre les Allemands de donner des chars à l'Ukraine Selon l'ancien président, chacun devrait essayer de persuader l'Allemagne de changer sa position sur le soutien militaire à l'Ukraine, qui combat la Russie. – Il faut montrer aux Allemands qu'il y a toujours eu des problèmes avec la Russie, et nous, les Polonais, le savons en particulier, et donc nous avons une chance dans cette génération de mettre les choses en ordre avec la Russie. Il ne nous arrivera plus que le monde entier voie un si mauvais comportement de la Russie qu'il souhaite des changements en Russie. Les générations ne nous pardonneront pas si nous ne profitons pas de l'erreur de Poutine, a déclaré Wałęsa. – Je convaincrais les Allemands que si nos enfants doivent vivre en paix à l'avenir, nous devons nous occuper de la Russie, puis de la Chine – a-t-il ajouté J'ai mis dans plusieurs traducteurs l'expression "zrobić porządek", qui est cruciale pour comprendre le ton de cette remarque. La nuance est bien de "mettre de l'ordre", "remettre en ordre" ou "faire de l'ordre", à moins que ce ne soit "traiter", "s'occuper de". Sauf à ce qu'un polonophone, ayant lu l'original, soit d'un autre avis ? Wałęsa propose un objectif ambitieux ... "Mettre les choses en ordre" avec la Russie, et ce de manière permanente ? Puis, après s'être occupé de la Russie, passer à la Chine ? J'ai beaucoup de respect pour Wałęsa, pour son courage et pour ce qu'il a réalisé sous l'occupation soviétique. Franchement, je n'en ai pas beaucoup pour ce genre d'illusions dangereuses
  5. Je ne vois de lézard. Dans la transcription de l'allocution du président américain sur le site de la Maison Blanche, il s'agit de "Abram tank". Et aujourd'hui - aujourd'hui, j'annonce que les États-Unis vont envoyer 31 chars Abram à l'Ukraine, l'équivalent d'un bataillon ukrainien Biden n'a pas précisé la version, mais je ne vois pas non plus de raison de supposer qu'il s'agirait de tanks déclassés.
  6. Ce n'est pas le coût financier qui fait tiquer, c'est le risque lié à la perte de capacités longues à reconstituer - et si une urgence, y compris une urgence plus grande que l'aide à un pays certes amical mais pas allié, se présentait entre-temps, avant qu'elles soient reconstituées ? L'argent est évidemment un point de référence et une mesure importante, mais l'idée sous-jacente à la mesure par l'argent est que tout est interchangeable et remplaçable, ce qui est vrai dans certains cas, mais pas dans tous. Il n'y a pas de fournisseur qui puisse reconstituer les stocks américains en Javelin ou en obus de 155 mm en moins que plusieurs années. Quel que soit le prix. De même, délai incompressible pour refabriquer des Caesar. Quant au délai pour relancer une chaîne de production de Leclerc ... Les pays occidentaux vont assez loin dans les livraisons d'armes à l'Ukraine. Ils s'arrêtent dans certains cas pour ne pas sortir du cadre fixé à l'action - par exemple le président Biden a défini le paramètre fondamental que les Etats-Unis ne donneront pas à l'Ukraine les moyens de frapper sur le territoire russe. Et dans d'autres cas pour ne pas se mettre en danger ou même en difficulté par rapport à des urgences qui apparaîtraient dans l'intervalle entre don et reconstitution du matériel donné. La "neutralisation militaire de la Russie", je n'y crois pas du tout. Il y a certes eu pertes importantes dans les matériels de l'armée russe en 2022, dépenses importantes de munitions, et perte de personnels expérimentés. Il y a aussi actuellement relance de la production militaire ainsi que de l'entraînement de troupes qui deviendront elles aussi expérimentées. La Russie rencontrera évidemment des difficultés et des goulots d'étranglement dans cette entreprise, sa situation n'a pas de raison fondamentale d'être meilleure que celle des pays occidentaux. Elle n'a pas non plus de véritable raison d'être pire, les composants électroniques militaires ne sont en général pas à la pointe de la technologie de toute façon, et elle parviendra à les remplacer par des équivalents locaux ou chinois, probablement sans trop de difficultés, même si certes il y faudra du temps. Malgré les pertes à venir dans sa guerre contre Kiev, Moscou mènera probablement à bien le projet annoncé par Poutine d'augmenter de 50% les effectifs en trois ans, pour arriver à 1,5 million de militaires. Cette armée sera sans doute moins bien équipée en moyenne que l'armée d'un pays occidental "typique", mais sans que la différence ne soit abyssale. Elle pourra sans doute aussi en partie s'équiper en Chine. D'autre part, ce sera une armée éprouvée et expérimentée, bien davantage que l'armée occidentale "typique". Ceci quelle que soit la suite du conflit. Même en cas de défaite en Ukraine. Encore davantage si la Russie l'emporte naturellement. Et en cas de conflit gelé aussi bien entendu. Le budget militaire de la Russie en 2021 représentait 3,7% du PIB. Moins que les Etats-Unis qui dépassent largement les 4% quand on inclut le coût des pensions. Nettement moins qu'Israël qui est descendu depuis dix ans entre 5 et 6% du PIB, et ils étaient au-delà de 10% jusqu'aux années 1990. La récession en Russie en 2022, prévue aussi en 2023, est modérée, et ne remet pas en cause la capacité de financement d'un pays dont la balance des paiements reste structurellement excédentaire. Dans son discours annonçant l'augmentation de l'armée russe, Poutine a promis de ne pas répéter les erreurs du passé, l'URSS ayant aggravé ses problèmes par des dépenses militaires excessives (supérieures à 15% du PIB si je me souviens bien) Il tiendra cette promesse... ou pas. Mais même s'il la tient, la Russie sera tout compte fait plus puissante militairement dans trois ou cinq ans qu'elle ne l'était en 2021. Probablement très nettement. Surtout en tenant compte de l'expérience acquise.
  7. Non seulement il réserverait le meilleur accueil au Leclerc, mais je suis sûr que si on ajoute une petite dizaine d'ASMP-A après les avoir adaptés sous MiG-29 il ne dira pas non. Plus sérieusement, il réserverait évidemment le meilleur accueil : l'Ukraine est sur le fil du rasoir, et elle fait feu de tout bois. Simplement, le jeu n'en vaut pas la chandelle quand on compare le coût pour l'AdT français eet l'avantage pour l'Ukraine.
  8. On peut se gausser. La documentation existante suggère effectivement que l'utilisation de munitions à uranium appauvri a bien eu des conséquences de santé publique en Irak, mais ce n'est certes pas à la même échelle qu'une arme radiologique à proprement parler. De mon côté, je ne pense pas que l'on puisse rejeter cette déclaration d'un revers de main. On peut rappeler que les 4 provinces ukrainiennes annexées par la Russie en septembre dernier restent ukrainiennes en droit internatioal, on peut dire "Woh allez c'est pas aussi grave que de répandre du cobalt 60 quand même", il demeure que : - Ce n'est pas un pitre télévisuel comme Soloviev qui a fait cette déclaration, mais le représentant de la Russie à l'OSCE. Difficile de faire plus officiel. C'est donc une communication officielle du gouvernement russe - Quoi qu'on en pense sur le fond, les paroles engagent, y compris un adversaire, y compris un adversaire qui fait des déclarations "capillotractées". Ne serait-ce que parce que s'il les renie ensuite, sa crédibilité diminuera beaucoup, ce qui créera un risque pour lui par la suite La phrase la plus importante est : "Si Kiev reçoit de tels obus pour l'équipement militaire lourd de l'OTAN, nous considérerons cela comme l'utilisation de bombes nucléaires sales contre la Russie, avec toutes les conséquences qui en découlent". Si un pays occidental envoie des munitions à l'uranium appauvri à Kiev qui les utilise sur le champ de bataille, il sera dangereux pour la Russie de ne pas faire jouer les "conséquences qui en découlent". Bien sûr, Moscou n'a pas précisé de quelles conséquences il s'agirait. Pour l'effet d'annonce, et aussi pour se laisser une marge de manœuvre le cas échéant. Mais il ne pourrait guère être question de ne déclencher aucune conséquence dans ce cas. Sachant cela, je ne pense pas que les Etats-Unis, l'Allemagne ni un autre pays livreront de munitions à l'uranium appauvri.
  9. Les Etats-Unis donneront 31 chars M1 Abrams à l'Ukraine. «Les États-Unis vont envoyer 31 chars Abrams à l’Ukraine»,«dans la droite ligne de nos efforts en vue de fournir à l’Ukraine les capacités dont elle a besoin pour continuer à mieux se défendre» Pourquoi "31" ? Pourquoi pas 30, 40, ou 28 ? Voire 32 et demi, pendant qu'on y est ? De ce que j'ai compris, les brigades blindées américaines ("armored brigade combat team") sont présentement organisées avec 3 bataillons de combat combinés incluant chacun 2 compagnies blindées, et elles sont dotées de 87 M1 Abrams. Je crois comprendre - sans certitude, n'hésitez pas à corriger si vous en savez plus long - que chaque bataillon a 29 Abrams, j'imagine 14 par compagnie + 1 char de commandement. Donc les Etats-Unis donneraient à l'Ukraine de quoi équiper 1 bataillon à 2 compagnies... plus deux chars de rab' ? A noter qu'une brigade blindée américaine est dotée à la fois de chars lourds M1 Abrams et de véhicules de combat d'infanterie M2 Bradley, environ 150. Il y aurait donc une logique à combiner une trentaine de M1 Abrams et une cinquantaine de M2 Bradley pour faire un bataillon complet.
  10. Plusieurs sources (Zaloujny, Goya, Poutine) indiquent que la moitié voire les deux tiers des "300 000" mobilisés de l'automne sont encore à l'entraînement. Seule une partie de ce contingent a été utilisée pour "boucher les trous" et consolider le dispositif existant. L'intervention de ces 150 à 200 000 nouvelles troupes est prévue par la plupart des observateurs vers février "plus ou un mois", parce que cela correspond à 4-6 mois de formation pour eux qui est généralement considéré comme un premier niveau non négligeable, et aussi au moment où les sols seraient encore gelés, avant le dégel du printemps. Donc propice à de nouvelles offensives. Ca c'est encore la première mobilisation. Si Poutine en annonçait le mois prochain une deuxième, comptant 4 à 6 mois de formation elle serait disponible sur le terrain vers juin-août, pour encore de nouvelles offensives à ce moment-là. Les quelque 150 chars lourds occidentaux (au max) annoncés, soit plus ou moins 100 Leopard 2, 30 M1 Abrams et 14 Challenger 2, compte tenu des délais de formation notamment, il est difficile d'imaginer qu'il en résulte une force cohérente pour l'Ukraine sur le terrain avant 6 mois. Donc ils contribueront à aider l'Ukraine à contenir voire repousser d'éventuelles offensives à l'été prochain. Pour les offensives des deux mois à venir, c'est déjà trop tard. Je ne crois pas que ce soit un choix conscient de la part des Occidentaux. Les Etats-Unis par exemple ont donné une grosse partie de leur stock de Javelin (1/4 ou 1/3 suivant les sources), ainsi qu'un nombre énorme d'obus de 155 mm. La Pologne et les autres Centre-Européens se sont défaits de tous leurs stocks de chars soviétiques, plus faciles à prendre en main pour les Ukrainiens. La France a donné un quart de sa meilleure artillerie. Etc. etc. C'est plutôt la question des limites des stocks, sachant que les pays ne veulent pas se déshabiller complètement. Washington par exemple a une hégémonie mondiale à gérer et des Etats-client sur toute la planète, se priver d'1/4 ou 1/3 d'un type de matériel pour un pays qui n'est même pas un allié, c'est un gros effort. La même logique se retrouve à plus petite échelle chez les Européens. Sachant aussi que tout le monde a été surpris par la consommation vraiment énorme de munitions, et les stocks dans les pays de l'OTAN ne sont pas très grands car pas dimensionnés pour cette consommation surprenante. En plus des limites des stocks, il y a probablement aussi un manque de stratégie d'ensemble. Avec le bénéfice du recul, il apparaît maintenant clairement que le bon moment pour décider de donner 150 chars lourds c'était en septembre-octobre dernier, en réaction aux décisions d'escalade de la Russie à ce moment-là, afin qu'ils soient prêts pour aider à faire face au 1er round de nouvelles offensives en février-mars. L'Occident-collectif (pour reprendre la formule poutinienne) n'a pas su ni prendre cette décision, ni en prendre une autre. Pas d'anticipation. Et pas de vraie stratégie pour atteindre l'objectif fixé (Ukraine indépendante et capable de se défendre) non plus. Plutôt une série de dons en matériels décidés sur un mode réactif, plus une discussion autour de postures (faut-il dire "l'Ukraine doit l'emporter" ou "l'Ukraine ne doit pas perdre" ?) quand ce n'est pas autour de diverses anticipations voire fantasmes ("Quelle sera la stratégie ukrainienne pour reprendre la Crimée ?" et autres "Comment gérer l'effondrement à venir de la Russie ?") en plein mode vendre la peau de l'Ours avant de l'avoir tué. En fait, contrairement à ce que proclame Poutine... l'Occident-collectif ça n'existe pas vraiment. Il n'y a pas d'instance de débat et de décision légitime. Ce qui est normal d'ailleurs, s'agissant de démocraties au sens réel du terme, pas de démocraties populaires comme dans le défunt Pacte de Varsovie sous la direction "bienveillante" du Grand Frère soviétique. De Gaulle rapporte dans ses mémoires ce mot de Eisenhower "Depuis que j'ai commandé une coalition, j'admire nettement moins Napoléon". Et encore, l'aide occidentale n'est pas donnée par une coalition à proprement parler, au moins Eisenhower en 1944 et Foch en 1918 bénéficiaient de l'unité de commandement !
  11. La propagande russe joue à fond de ce genre de contradiction ou de conflits... souvent sans aucun véritable argument. Un exemple est Poutine mettant en avant son pays comme supposé porte-drapeau du conservatisme chrétien. La réalité est... différente Si on liste toutes les choses qui attristent les conservateurs religieux, divorce, avortement, inégalités excessives (que la doctrine sociale de l'Eglise catholique condamne au même titre que les deux premiers)... tous sont pires en Russie que dans des pays comme la France ou les Etats-Unis ! Il faut vraiment un culot monstrueux pour se proclamer pilier de la morale chrétienne dans ces conditions - mais il est vrai que le président russe n'en manque pas Autre exemple, l'attention supposée aux pays les plus pauvres ("tiers-mondisme"). La Russie aime se présenter en pointe, puissance égalitaire et anticolonialiste contre l'Occident arrogant. Les Français par exemple sont décrits comme d'affreux colonialistes. Pendant ce temps, le bras armé de la Russie Wagner se sert directement sur les mines des pays africains qu'il "aide" (d'ailleurs mal) ! Ca doit faire deux générations maintenant que nous avons arrêté de nous comporter ainsi en France. L'idée que Poutine serait plus amical ou plus digne de confiance que l'affreux compatriote qui pense mal est du même acabit. Certes le compatriote est de gauche - et Poutine est l'ami des gens de droite ! Ou bien la compatriote est de droite, c'est tout aussi affreux, et Poutine ça marche dans tous les sens il est l'ami des gens de gauche aussi. Evidemment, Poutine sait qu'en devenant l'ami lointain de tout un tas de conservateurs, tiers-mondistes, mécontents de droite et mécontents de gauche, il devient aussi l'homme-à-abattre de tous les systémiers, disons de tous les gens qui sont plutôt contents de la manière dont ils sont gouvernés. Il pourrait même devenir - il est déjà pour certains - Emmanuel Goldstein, et il a droit de leur part à ses propres Deux minutes de la Haine Mais il n'en a cure. Boulava, Borei et Poséidon sont de son côté - ainsi que Dieu Lui-même, paraît-il ? - et cette haine est stérile. La discorde chez l'ennemi, cela lui convient très bien, et si certains de ses ennemis s'abandonnent à la rage impuissante, grand bien leur fasse. Dois-je vous soupçonner de crypto-reaganisme, ainsi que d'autres crimes ? Cette formule évoque la fameuse citation de Ronald Reagan Les neufs mots les plus terrifiants de la langue anglaise sont "I'm from the Government and I'm here to help"
  12. La ministre des affaires étrangères allemande Annalena Baerbock en dérapage non contrôlé "Nous menons une guerre contre la Russie et non les uns contre les autres" "Nous menons une guerre contre la Russie et non les uns contre les autres", a déclaré mardi Baerbock devant l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe à Strasbourg. Il faut aussi faire plus avec les chars, a-t-elle déclaré quelques heures avant qu'il ne devienne public que l' Allemagne fournissait des chars Leopard 2 à l'Ukraine . La chose la plus importante, a déclaré Baerbock, "c'est que nous le fassions ensemble et que nous ne nous culpabilisions pas en Europe". Le passage vidéo correspondant - elle s'exprimait en anglais - est en train de se répandre sur les réseaux sociaux. Naturellement, la propagande russe va en faire ses choux gras. Bien évidemment, Baerbock ne voulait pas dire que l'Allemagne mène la guerre contre la Russie. Ni même que l'UE, ou l'OTAN, mènerait la guerre contre la Russie. Ne serait-ce que parce que c'est complètement faux. Et même elle, qui est visiblement de la tendance OTAN-plus-plus-plus, doit le savoir. Cependant elle l'a dit. Pourquoi ? Eh bien, Jean Gabin a l'explication Aux dernières nouvelles, le chancelier Scholz était en PLS
  13. Un escadron de Leclerc, c'est 13 chars. De ce que j'ai compris, trois escadrons de 4 plus 1 char de commandement. La logique est peut-être un peu différente pour d'autres pays, d'où le chiffre de 14, mais c'est le volume approximatif d'un escadron.
  14. C'est un détail certes, mais l'adresse du lien ... Scholz est donc le président allemand ? Et Macron, c'est le chancelier français, peut-être ?
  15. Note que le ministre a bien dit "quasi 100%". Quasi est un terme bien choisi, qui peut avoir des sens assez souples. Si je suis vendeur, 70% pour moi c'est du "quasi" Je ne vois pas de raison pour laquelle un missile ne pourrait pas être à 70% voire plus, surtout si c'est contre des MdC volant loin du sol ou contre des mobylettes en forme de géranium. Le problème à mon sens c'est que le PK pourrait être aussi proche de 100% qu'on veut, si les missiles d'interception sont plus rares et plus chers que les missiles attaquants, ça ne va pas durer éternellement Or les Géranium-2 en particulier sont vraiment pas chers et semble t il faciles à produire par milliers. Plus bien sûr le fait que l'Ukraine, même avec 15-20% de son territoire occupé, reste un pays presque aussi grand que la France. Protéger la région de Kiev, c'est important. Protéger encore quelques lieux spécifiques, c'est bien. Mais un réseau électrique c'est dispersé sur un pays entier...
  16. Il faut noter qu'en coopérant sur les armes nucléaires avec des pays étrangers, le Pakistan ne violait pas le droit international. En effet, il n'est pas signataire du TNP, qui interdit ce genre de choses. Il y a d'ailleurs un pays qui a fait ce genre de choses, avant de signer le TNP en 1990... C'est ainsi qu'est née l'usine de production d'armes nucléaires la "fabrique de pantalons Ben Gourion" à Dimona en Israël. Quel pays ? Hmmm, aucune idée, non vraiment ... Je ne dis pas que c'était une bonne chose que le Pakistan exporte des technos nucléaires - pas bon pour nos intérêts. Simplement, même si ça nous ennuie, on ne peut pas trop le leur reprocher il me semble. Je retiens de cet épisode qu'il y a un certain dirigeant en Europe qui va pouvoir se vanter d'avoir à lui tout seul fait plier les US of A. Bien joué, Olaf Attention à ne pas prendre la grosse tête, quand même C'est une question qui vient naturellement. Après avoir augmenté continuellement en quantité et en qualité leurs envois d'armes à l'Ukraine, si la Russie finit tout de même par reprendre l'avantage et menacer de l'emporter, est-ce que l'Amérique et ses alliés européens ne vont pas finir par intervenir directement ? Une petite zone d'interdiction de vol pour commencer, par exemple juste sur l'Ukraine de l'ouest. Rien que des batteries sol-air avec du personnel américain ou européen, au début. Et puis bien sûr il faudra l'étendre. Et puis les chasseurs dont l'Ukraine a besoin, on n'a pas le temps de former les pilotes ukrainiens à les manier, alors ce seront des pilotes américains et européens. Et puis les maintenanciers bien sûr... Et de fil en aiguille... Après tout, Moscou a de nombreuses fois "mis en garde" contre des "provocations", ses propagandistes crachent du feu chaque jour sur les chaînes de télé russe, si on les avaient écouté Amérique et Europe auraient déjà été atomisées vingt fois, et pourtant le niveau de radioactivité à Berlin et Varsovie n'a pas bougé. Donc on peut y aller, pas vrai ? Les Russes ne sont pas sérieux du tout - ça se voit rien qu'à les regarder, surtout depuis le 24 février - donc il n'y a aucun risque, c'est clair. Je n'y crois pas du tout. Voici l'essai que Biden a publié le 31 mai dernier Ce que l'Amérique fera et ne fera pas en Ukraine. En termes clairs et nets - c'est qu'il s'adresse à ses concitoyens, pas à un aréopage diplomatique ou journalistique où il faut faire des ronds-de-jambe et maintenir un "narratif" - il a dit la réalité de l'engagement américain, et aussi ses limites. Je note en particulier : L'objectif de l'Amérique est simple : Nous voulons voir une Ukraine démocratique, indépendante, souveraine et prospère, dotée des moyens de dissuader et de se défendre contre toute nouvelle agression (...) Tant que les États-Unis ou nos alliés ne seront pas attaqués, nous ne serons pas directement engagés dans ce conflit, que ce soit en envoyant des troupes américaines combattre en Ukraine ou en attaquant les forces russes. Nous n'encourageons ni ne permettons à l'Ukraine de frapper au-delà de ses frontières. C'est-à-dire que l'Amérique s'est donnée pour objectif que l'Ukraine demeure indépendante... mais cet objectif n'inclut pas son intégrité territoriale - ce n'est pas dans la liste. D'autre part, l'Amérique n'interviendra pas directement. Et l'Amérique ne donnera pas les moyens à Kiev de frapper au-delà de ses frontières. A l'intérieur de ces limites, Washington agit, et avec détermination. Mais je ne vois aucun signe que Biden soit moindrement en train de réviser les limites qu'il a définies avec une si grande clarté. Les ATACMS n'arriveront pas en Ukraine. Les soldats américains n'arriveront pas. Et les Etats-Unis continueront certes de reconnaître la Crimée comme province à part entière de l'Ukraine, mais si Kiev veut la récupérer, il est bienvenu pour essayer tout seul avec ses propres moyens. Quant au risque qu'un pays européen "y aille" seul, sans Washington... euh, soyons sérieux une minute
  17. Souffrir oui... mais si je te suis bien, pas longtemps
  18. Hé ! C'était des lanceurs Saturn, enfin ! Titan c'est un satellite à moi. Ne pas confondre
  19. "Tapis" ? Je n'utiliserais pas cette expression Varsovie met Berlin devant l'obligation de prendre position, de dire clairement "Ja" ou "Nein" - ce qui est déjà quelque chose. La Pologne envisage de transférer "14" Leopard 2 à l'Ukraine. Elle dispose d'un total de 249 Leopard 2. 14 parmi 249, ça n'est vraiment pas "tapis", c'est en fait moins en relatif que la Grande-Bretagne qui donne aussi 14 chars mais dans un stock plus réduit, et elle n'a pas de M1 ni de K2 en commande. Et il faut encore parler de la version ! Varsovie a 100 Leopard 2 A4 plus anciens - la version qui s'est fait massacrer en Syrie par Daesh car mal protégée contre l'infanterie avec armes antichar - les autres sont des A5 ou PL/PLM1 plus récents, sachant que les A5 et A6 ont eu de bons retours suite à leur utilisation en Afghanistan. Si Varsovie donne 14 "A4", non seulement ce sera moins en relatif que Londres... mais ce sera même un peu "cheap", franchement. Attendons de voir les précisions.
  20. A ce sujet, on a encore des Lebel en stock ? Pas mal comme idée, première fois que je l'entends Cela dit, si c'était vraiment l'intention du film, c'est complètement raté. Personnellement, à la sortie de Retour vers le Futur, l'adolescent que j'étais n'en a pas conclu que "science sans conscience n'est que ruine de l'âme", et toute cette sorte de choses... mais qu'accélérer à 140 pour voyager dans le temps ça serait vraiment super !
  21. Comme toutes les armées du monde, la Bundeswehr présente ses matériels et en vante les qualités et performances. Cela dit, était-ce vraiment le moment idéal pour publier une vidéo sur la dernière version du Leopard 2 ? Alors que l'Ukraine a exprimé un besoin urgent de donations de tels chars, que Berlin refuse - du moins pour l'instant et en l'absence de réassurance américaine par livraison simultanée de M1 Abrams ? Les commentaires sous la vidéo... ne sont pas tous sympathiques
  22. Globalement d'accord, oui. Une fois mises en branle, les capacités de production militaire nord-américaine et européenne sont nettement supérieures à celles de la Russie. ==>Je dirais qu'à court-moyen terme, le temps joue pour la Russie. Et à long terme le temps peut jouer pour l'Ukraine. En d'autres termes, la Russie a une "fenêtre d'opportunité" pour gagner la guerre, mais qui finira par se refermer. Un an, deux ans ? Difficile à évaluer, mais ça doit être à peu près ça, vu les annonces de délai qu'on a vu passer pour l'augmentation de la production d'obus de 155 mm et autres missiles et matériels. Le problème, c'est qu'en un à deux ans, la Russie a le temps d'effectuer plusieurs cycles "J'escalade plus fort, et je vois ce que ça donne". Leur cycle actuel d'escalade, initié en septembre-octobre avec les deux décisions de campagne anti-infrastructures pour faire s'écrouler totalement l'économie ukrainienne donc retirer à son armée le soutien de l'arrière, et de mobilisation partielle de 300 000 soldats dont la majorité est encore à l'entraînement, devrait porter ses résultats d'ici l'été au plus tard : Moscou va réussir à faire s'effondrer l'Ukraine avec ses nouvelles offensives de l'hiver-printemps 2023, ou il ne réussira pas. En cas d'échec, le risque me semble très élevé que la réaction russe ne soit pas "Bon tant pis, on cherche un compromis pour dissimuler notre échec" et l'entrée en négociations. Mais plutôt une nouvelle escalade (mobilisation d'un nouveau contingent ? attaques plus étendues contre les infrastructures ?) Nouvelle escalade qui encore une fois prendrait sans doute 6-8 mois avant que Moscou ne sache si cette fois ça a marché, ou pas. Voire moins de temps, si la Russie accélère et déclenche l'escalade N+1 avant d'être sûr que l'escalade N a échoué. Avant que la production, donc les livraisons d'armes (et la formation) au bénéfice de l'Ukraine n'aient eu le temps de vraiment prendre une grande vitesse de croisière, la Russie aura sans doute le temps de parcourir 2, 3 ou 4 fois ce cycle. Et il suffit qu'ils réussissent une fois S'ils continuent à échouer, si les Ukrainiens continuent à réussir à parer les offensives et escalades russes, alors arrivera un moment (vers 2024-2025 ?) où ils auront la supériorité matérielle conventionnelle sur la Russie. S'ils arrivent à mobiliser bien davantage leur population (4 à 5 fois inférieure à celle de la Russie si l'on parle des mobilisables) - ce qui est pensable vu que l'enjeu est existentiel pour eux - ils pourraient avoir la supériorité conventionnelle tout court. Une fois que l'Ukraine aurait la supériorité conventionnelle, et à condition bien sûr qu'elle s'étende à la protection de leur économie contre les campagnes aériennes russes destinées à la faire s'écrouler, la Russie devrait choisir entre d'une part défaite sur le terrain, et d'autre part 2 escalades potentielles / pensables : - L'appel à un ami, je veux dire obtenir le soutien militaire de la Chine. Dont les capacités de production... hmmm Pas certain du tout que Moscou parvienne à convaincre Pékin. Mais je ne l'exclurais pas non plus - Le passage du plan "B" - on gagne à long terme plutôt que de gagner en quelques semaines - au plan "N", c'est-à-dire on gagne en utilisant la carte "triche". La carte "Vous gagnez, mais personne n'a fait ça depuis 1945 c'est mauvais pour votre réputation" Pas certain que Moscou s'y résolve, même dans ce cas, à cause des conséquences de long terme d'une telle victoire. Mais je ne l'exclurais pas non plus. D'ailleurs la possibilité pourrait en être utilisée pour appuyer la demande à Pékin de vendre beaucoup d'armes à Moscou, sur le mode "Sinon on sera obligés de gagner de manière plus sale, ce qu'on voudrait éviter (et vous aussi n'est-ce pas ?)"
  23. Si Zaloujny obtient ce qu'il demande (nous en sommes loin), si la Russie n'a pas gravement détérioré la situation ukrainienne avant que les troupes ukrainiennes aient pu être entraînées avec ces nouveaux matériels (alors que cela prendra de nombreux mois), si enfin le plan de Zaloujny réussit comme il l'espère... alors la Russie sera renvoyée à peu près aux lignes de départ de février 2022. C'est ce qu'il annonçait dans son entretien avec The Economist, et Reznikov semble le confirmer. J'appelle cela un meilleur cas réalistiquement possible, dépendant de trois hypothèses optimistes. Je souhaite qu'il soit réalisé, mais je ne m'illusionne pas trop sur l'inéluctabilité de ce "meilleur cas possibles". Je ne suis pas sûr non plus que Poutine réagirait en disant "Bon puisque c'est comme ça, donnez-moi juste une feuille de vigne pour cacher mon échec auprès de la population de mon pays, et alors j'arrêterai d'attaquer". Quant à aller au-delà de la ligne de février 2022... Même si les Ukrainiens avaient les troupes et l'habileté pour cela ce qui n'est pas certain, même si les Russes avaient l'incompétence pour cela ce qui est tout sauf sûr, j'imagine assez mal les pays de l'OTAN donner les moyens militaires et économiques - lourds - qui seraient nécessaires. Si la Russie gagne complètement et absorbe l'Ukraine dans son Empire, le voisinage va devenir vraiment inquiétant pour les Polonais, Roumains et autres Finlandais. L'échec américain à assurer le maintien de l'indépendance de l'Ukraine sera embarrassant - surtout pour la manière dont il sera regardé en Asie - mais Washington pourra toujours compter sur un fort désir des Centre-Européens d'être protégés par les Etats-Unis (je n'ai pas dit que les Américains devraient nécessairement s'en réjouir) Dans un cas négatif mais plus modéré, où la Russie l'emporterait mais pas complètement et serait obligée de laisser une Ukraine indépendante, quoique plus petite et neutre, il sera possible de parler de succès partiel pour Washington - ce serait l'aide occidentale mais avant tout américaine qui aurait donné aux Ukrainiens les moyens de demeurer indépendants. Je ne suis pas sûr que même le premier scénario soit catastrophique pour les Etats-Unis. Gênant, embarrassant, avec un effet négatif de "réputation", oui. Mais pourquoi l'Ukraine serait elle "trop grande pour tomber" ?
  24. C'est une option qui semble réellement envisagée dans la communauté de sécurité et de politique étrangère. Mais plutôt à moyen-long terme, pas dans l'objectif de l'emporter en Ukraine. Voir ce texte de Dmitri Trénine, membre du conseil de défense et de politique étrangère de la Russie L'opération militaire spéciale en Ukraine comme tournant dans la politique étrangère de la Russie moderne L'auteur y examine la situation géopolitique de la Russie, ses contraintes et ses leviers stratégiques, et note comme en passant Le statut de « voyou » de la Russie signifie logiquement que Moscou a carte blanche dans ses relations avec d'anciens partenaires redevenus adversaires. Cette liberté de manœuvre mérite d'être exploitée : le pire serait que les Russes se croisent les bras et s'assoient dessus pour plus de certitude. Par exemple, il convient de reconsidérer la notion de stabilité stratégique. Ce n'est pas la même chose qu'une relation stratégique avec les États-Unis, et encore moins la somme des accords et des ententes avec Washington. Pour la Russie, la clé de la stabilité stratégique réside dans le développement de ses propres capacités dans divers domaines, et les arrangements avec les États-Unis, s'il y en a, ne peuvent être qu'un complément à ces capacités - très provisoire, étant donné le degré élevé de méfiance entre les parties. Il est également nécessaire d'examiner attentivement la non-prolifération nucléaire. En tout état de cause, la Russie ne peut pas agir conformément aux approches américaines en matière de non-prolifération à l'égard de l'Iran et de la RPDC. Oui, ce membre bien en vue de l'intelligentsia politico-stratégique russe est bien en train de conseiller de ne plus coopérer aux objectifs occidentaux de non-prolifération concernant l'Iran, et ceci en tant que "minimum évident" - il faudrait voir si on ne pourrait pas aller plus loin en termes de prolif... pardon de non-prolifération ? Ceci afin de profiter au maximum du nouveau statut de "voyou"... qui n'est donc plus lié par les règles et les conventions, n'est-ce pas ? Voilà une bonne manière d'accueillir un petit nouveau ! L'arrogance est dangereuse. C'est valable pour les Russes, qui pensaient balayer les Ukrainiens en quelques semaines voire moins, bref qui avaient un solide mépris des Ukrainiens. Lesquels n'ont pas tardé à leur montrer leur erreur. C'est valable pour les autres aussi. Tous les commentateurs qui répètent et déblatèrent, dans tel ou tel média, sur la défaite "inévitable", voire déjà arrivée, de la Russie, quand ce n'est pas sur l'effondrement "inéluctable" de ce pays en une poussière de chefferies, me font assez penser au personnage du méchant caricatural qui triomphe "Ha-ha-ha que peux-tu faire ? Ha-ha-ha-ha-ha tu n'as plus qu'à reconnaître ta défaite !" En général, ce type de personnage ne l'emporte pas à la fin. Bien sûr, la vie n'est pas un film, et il est possible aussi d'être arrogant... et de l'emporter quand même. Mais ce n'est peut-être pas tout à fait certain. C'est une liste assez impressionnante : autant de chars lourds que l'Allemagne, autant de véhicules de combat d'infanterie que la France... Mais d'un autre côté, ce n'est pas une liste si impressionnante que cela. Le général Zaloujny, commandant l'armée ukrainienne, qui listait ces requêtes, parlait de revenir aux lignes du 24 février, c'est-à-dire d'une victoire terrestre contre la Russie. Sachant que ni Allemagne, ni France, ne sont exactement surarmées - les "dividendes de la paix" ont été consommés avec appétit - sachant que la Russie, qui a eu de lourdes pertes, a aussi de grandes réserves en matériel et la possibilité d'appeler beaucoup d'hommes... la liste est en fait assez légère. Zaloujny compte probablement sur un fort degré de supériorité du matériel occidental sur le matériel russe, ainsi que sur une habileté opérationnelle ukrainienne supérieure à celle de la Russie.
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